C'est l'histoire des personnes inondant les agences de voyages et les gares routières pour fuir les régions du Nord-Ouest et du Sud-Ouest du Cameroun suite aux menaces des séparatistes.
Au moins 7 000 personnes auraient quitté Kumba en une semaine pour échapper à une opération de bouclage controversée annoncée par des militants séparatistes. Les familles craignent que la mesure visant à entraver la reprise efficace des cours et à protester contre la peine de prison à vie infligée aux dirigeants de l'Ambazonie n'entraîne des fusillades.
Noah Mkwo, président de la gare routière de « Buea Road Bus » à Kumba a déclaré aux journalistes qu'au jeudi 22 août 2019, plus de 7000 personnes avaient quitté la ville. Il a déclaré que le nombre sans précédent de passagers pourrait être lié à l'arrêt rendu le mardi 20 août par le tribunal militaire de Yaoundé. Le tribunal a imposé une peine d'emprisonnement à perpétuité à des militants séparatistes de première ligne, ce qui a créé un climat d'insécurité dans les régions anglophones.
"Jusqu'à présent, nous avons beaucoup de confusion à la gare routière. Les gens s'enfuient et nous ne savons pas pourquoi ils s'enfuient. Vous venez à la gare routière le matin, les gens sont pressés de voyager et tous se rendent à Douala, Yaoundé et d'autres villes francophones. Nous essayons donc de demander au gouvernement d'agir. Peut-être ont-ils peur de ce qui s'est passé dans la matinée de mardi", a dit Mkwo.
"Nous essayons de savoir quel est le problème. Tout le monde emmène tous ses enfants hors de la ville. Nous espérons que les écoles reprendront ici, mais nous ne savons pas vraiment ce qui se passe. Nous supplions le gouvernement de voir comment il peut résoudre cette situation", a imploré Mkwo.
Fombang Nelson, directeur de l'agence de voyage Mondial, a déclaré aux journalistes que les passagers se dirigeaient également vers les régions du Centre et de l’Ouest. Il a dit que les femmes et les enfants constituent la majorité de ceux qui ont voyagé au cours des deux derniers jours.
Fombang a déclaré que ceux qui s'échappent prévoient un environnement hostile dans les semaines à venir, ce qui pourrait entraver la reprise de l'école. La frénésie des voyages d'urgence était la même dans les autres gares routières. Des dizaines de personnes se sont mises en route pour se rendre dans les agences, se précipitant pour réserver un billet pour le voyage au départ de Kumba.
Le trafic humain dans les rues de Kumba a considérablement diminué. On ne voit que peu de motos et de taxis municipaux en circulation. Les marchés étaient plutôt surpeuplés, les familles achetant de la nourriture en prévision du confinement.
Otric N.
Ces enfants avaient présenté des résultats médiocres lors de l’année scolaire passée.
Durant ces vacances qui s’achèvent, 180 enfants déplacés qui résident actuellement dans la ville de Kribi, ont reçu des cours de remise à niveau, dont ils avaient besoin. Les enfants en question viennent des deux régions anglophones à savoir le Nord-Ouest et le Sud-Ouest. Ils ont donc passé deux mois sur les bancs pour pouvoir à avoir un niveau qui va leur permettre de mieux affronter la prochaine rentrée scolaire qui aura lieu le 02 septembre prochain.
Sur la raison ayant conduit à l’organisation de ces cours de remise à niveau, M. Ncha l'enseignant coordonnateur de ces cours de vacances, explique « l'idée naît de ce que les élèves anglophones venus à kribi l'année dernière n'ont pas bien travaillé, parce que leur éducation a été perturbée par les troubles qui sévissent dans cette partie du pays. Ces enfants ne sont ni paresseux ni stupides. On a compris qu'ils ont besoin d'un encadrement particulier. Alors, nous nous sommes organisés pour que leur niveau scolaire soit au même rang que celui des autres ».
Durant les deux mois de ces cours de remise à niveau, les élèves déplacés ont été encadrés par 22 enseignants volontaires. Ceux-ci ont servi de coaches auxdits élèves. Quelques conditions ont été réunies par le Port autonome de Kribi et l’association des parents d’élèves et enseignants du Lycée bilingue de Kribi, pour que les enseignants commis pour la circonstance aient des moyens logistiques et didactiques, pour inculquer des connaissances à ces jeunes enfants. Des évaluations ont été faites.
Pour le coordonnateur de ces cours, l’expérience a plutôt été satisfaisante. « Même si le taux de réussite est seulement de 45%, pour nous, il est satisfaisant. Car nous sommes persuadés que l'objectif a été atteint et que dès la rentrée scolaire qui se pointe, ces enfants seront au top », fait-il savoir.
Le 16 août 2019, les 180 élèves déplacés ont reçu des bulletins, au cours d’une petite cérémonie de prime d’excellence scolaire.
Liliane N.
Dans un communiqué rendu public par le porte parole du MRC et ses alliés Bibou Nissack, Maurice Kamto craindrait pour la suite de la crise anglophone. Le leader du mouvement pour la renaissance du Cameroun (MRC) et ses partisans pensent que la décision de justice va porter un coup aux efforts de résolution de la crise par le dialogue.
Il deviendra de dialoguer avec des leaders d’une crise qui continuent de subir des injustices devant les tribunaux du Cameroun. Selon Me Christopher Ndong, le juge militaire ne pouvait pas encore rendre un quelconque verdict puisque le recours visant à récuser était encore en instance devant la cour suprême. Selon les usages juridiques, le juge ne pouvait pas se prononcer tant que la cour suprême ne l’avait pas légitimé. Mais le juge a argué de ce qu’il n’a pas été notifié de cette requête. Et malgré les copies de notification qui lui ont été présentés, il est passé outre pour dire ces sanctions records.
Sisiku Ayuk Tabe et neuf de ses concitoyens dont Shufai Blaise Sevidzem, Eyambe Elias, Egbe Ogork, Che Augustie Awasum, Fidelis Che, Cornelius Njikimbi Kwanga, Henry Kimeng, Tassang Wilfried Fombang et Nfor Ngala Nfor, sont tous reconnus coupables de sécession, terrorisme, hostilité contre l’Etat du Cameroun et non possession de cartes d’identité camerounaise.
Voici le communiqué :
Le Président élu Maurice Kamto et ses alliés, notamment MM christian Penda Ekoka, Président de l’association Agir/Act, Albert Dzongang, président du parti « La Dynamique », et Paul Eric Kingue, président du parti MPCN, ont appris la condamnation nocturne de MM AYUK TABE et autres par le tribunal militaire de Yaoundé, ce mardi 20 Août 2019, à des peines d’emprisonnement à vie et à plus de 260 milliards d’amende, et font savoir à l’opinion publique ce qui suit :
1- Peu importe ce était reproché aux intéressés à l’occasion de ce « procès militaire », des civils ne peuvent être jugés en l’état actuel du droit positif camerounais devant un tribunal militaire. Or c’est ce qui est arrivé avec AYUK et autres.
2- Peu importe les raisons pour lesquelles des citoyens camerounais sont poursuivis, leurs droits, doivent être respectés pour une saine administration de la justice. Le déroulement de ce procès militaire n’en a pas donné l’impression.
3- En ces temps où l’idée de dialogue inclusif longtemps mise en avant par l’alliance MRC et Alliés et partagée par nombre d’acteurs nationaux et internationaux depuis lors, est pls que jamais devenu une évidence sur laquelle tout le monde s’accorde, cette condamnation est incompréhensible, dans la mesure où les personnes condamnées apparaissent aujourd’hui comme des interlocuteurs déterminants à ce dialogue inclusif si l’on s’en tient à son succès et au retour à la paix, dialogue dont la nécessité se fait plus urgente chaque jour qui passe.
4- L’alliance MRC et Alliés doute que la condamnation ainsi survenue apporte un terme à la crise que le régime illégitime de Yaoundé a déclenché et exacerbé.
5- L’alliance MRC et Alliés exprime ses doutes quant à la bonne volonté des tenants du régime d’aboutir au plus tôt, et de préférence avant la rentrée scolaire, à la mise en place des prémices partagés d’un retour au calme dans les régions Nord-Ouest et Sud-Ouest.
Stéphane NZESSEU
Vendredi dernier, un officier de la police camerounaise est passé de vie à trépas après avoir livré un combat avec les séparatistes dans le Nord-Ouest. Il a succombé à ses blessures, a-t-on appris de source sécuritaire.
C’était un officier membre d’unité spéciale de la police camerounaise, des équipes spéciales d’intervention rapide (ESIR). Jeudi dernier, il a été pris dans une embuscade orchestrée par les séparatistes à Bal, non loin de Bamenda dans la région du Nord-ouest. Gravement touché par la balle adverse, il va céder à ses blessures.
D’après les autorités locales de cette partie du Pays, l’embuscade a causé plusieurs blessés dans le rang des forces de sécurité. Dans le camp des sécessionnistes. Le bilan reste inconnu pour l’instant.
Depuis octobre 2017, cette mouvance séparatiste est née des revendications des avocats et enseignants anglophones. Cette population d’expression anglaise représentant la minorité, dont 20% du nombre d’habitant au Cameroun en majorité francophone, s’estime marginalisée et francisée par le pouvoir central depuis des décennies.
Un bilan angoissant
Depuis sa naissance, le bilan de cette crise a fait plus de 430.000 déplacés internes, selon les chiffres donnés par les Nations Unies. Environs 300 soldats camerounais ont péris dans ce combat avec les adeptes de la séparation, selon l’armée nationale. Côté sécessionnistes, aucun statistique officiel n’est rendu public, ni sur le nombre de séparatistes tués ou arrêté.
Innocent D H
Mme Allegra Baiocchi, Coordinatrice résidente du système des Nations Unies et Coordinatrice humanitaire au Cameroun a regretté que leur appel à l'aide humanitaire pour les victimes de la situation actuelle dans les régions du Nord-Ouest et du Sud-Ouest reste "très sous-financé".
Elle s'exprimait le samedi 17 août 2019 à l'issue d'une visite de travail d'une journée à Kumba, chef-lieu du département de la Meme dans la région du Sud-Ouest du Cameroun.
"Aujourd'hui, nous avons décidé d'essayer d'obtenir un meilleur accès et de nous rapprocher de la population que nous desservons. Nous avons donc pu venir à Kumba et nous avons passé la matinée ici à examiner différents projets d'organisations humanitaires et à essayer de comprendre comment la situation évolue - quels sont les grands défis mais aussi certaines des choses qui sont déjà en place", a dit Mme Baiocchi.
Sa première escale dans le département a été à la préfecture, où elle a été reçue par Hermia Ngowo Ikome epse Njonje Kinge, deuxième adjoint préfectoral. Mme Baiocchi a déclaré à l'administrateur qu'ils ont intensifié l'action humanitaire au cours des deux dernières années et qu'ils comprennent pleinement l'importance de la coordination.
"Nous avons toujours été d'accord sur l'importance du partage de l'information. La seule raison pour laquelle nous sommes ici, c'est pour aider les gens et pour les atteindre de la meilleure façon possible. Nous cherchons le moyen le plus efficace d'atteindre la population", a déclaré la Coordinatrice humanitaire de l'ONU en rappelant les principes humanitaires de neutralité, d'impartialité et d'indépendance.
Elle a ensuite visité les cicatrices de brûlures de l'hôpital du district de Kumba où elle a été guidée par le Dr Asonganyi Etienne qui a remplacé le directeur de l'hôpital.
Après avoir visité les projets des partenaires et discuté avec certaines des personnes déplacées, Mme Baiocchi s'est rendue à une réunion avec les partenaires humanitaires du département avant de partir pour Buea.
"Ainsi, après avoir parlé aux personnes déplacées à l'intérieur du pays, nous avons rencontré certains des bénéficiaires de nos projets, nous avons rencontré beaucoup de partenaires et il est clair que la situation est encore très difficile.
"C'est bon de voir certains de nos projets en place, mais tout le monde nous dit aussi que ce n'est que la pointe de l'iceberg. Nous avons besoin de beaucoup plus, ce qui signifie plus de partenaires, plus d'accès et aussi plus de ressources, car nous ne pouvons pas le faire si nous n'obtenons pas plus de ressources.
"Malheureusement, notre appel est encore très sous-financé ; il est financé à 21 % et nous sommes près de septembre. C'est donc très inquiétant pour moi et le fait de venir ici m'a donné plus d'énergie pour revenir en arrière et demander plus parce que nous voyons que nous pouvons aider les gens, que nous avons de bons projets sur le terrain et qu'il y a tellement de gens qui sont dans le besoin. Il n'y a donc aucune raison pour nous de ne pas avoir reçu plus de ressources."
Les habitants de Bafoussam, capitale de la région de l'Ouest, affirment que les propriétaires de maisons à louer les chassent techniquement, pour obtenir céder leurs locaux aux personnes déplacées plus nanties, afin de faire des gains.
Depuis que les efforts pour parvenir à un cessez-le-feu se compliquent, de nombreuses personnes des régions du Nord-Ouest et du Sud-Ouest se sont déplacées vers d'autres villes non touchées, créant une congestion qui a entraîné une augmentation du prix des loyers des maisons.
La situation n'est pas différente à Bafoussam, car les propriétaires préfèrent expulser les locataires récalcitrants ou ceux qui paient moins cher, pour accueillir les personnes déplacées privilégiées.
Plusieurs personnes contactées sur place indiquent que les maisons qui, en général, coûtent 30 000 FCFA par mois, sont passées à 45 ou 50 000 FCFA et que le nouveau locataire est invité à payer une ou deux années complètes, sinon la maison est donnée à la personne prête à payer.
"Je suis vraiment bouleversée. Puisque je cherche la maison, c'est difficile à trouver. Quand vous en voyez enfin un, il vous faut un an de loyer lorsque les prix sont élevés pour la première fois. C'est vraiment difficile pour nous de nous installer", s'indigne un déplacé anglophone à Bafoussam.
Certains propriétaires auraient augmenté les loyers, sous prétexte que la ville se développe, à la suite d'une série de travaux de construction dans le cadre du projet C2D et de projets destinés à l'organisation de la Coupe d'Afrique des Nations. Bafoussam est l'une des villes sélectionnées pour accueillir la CAN 2021.
Un journaliste local, Sébastien Essomba, déclare que beaucoup sont bloqués à Bafoussam à cause de cette situation inquiétante. Il en va de même dans d'autres villes francophones qui accueillent des centaines d'anglophones qui ont fui les régions agitées du Nord-Ouest et du Sud-Ouest.
Entre temps, le président de la République a signé le 06 août un décret créant un poste de commandement du 6ème Bataillon d’intervention rapide (Bir) à Mabanda dans la région du Sud-Ouest.
Le 6ème Bataillon d’intervention rapide (Bir) est une mutation de l’opération dite «Chacal» mise en place par les éléments du Bir qui opéraient principalement dans les régions du Sud-ouest, Nord-Ouest et Ouest du Cameroun. D’après une source au ministère de la Défense la création de ce poste de commandement vise à «resserrer le maillage sécuritaire territorial, sécuriser et rassurer les populations.»
Otric N.
Jean-Jacques Ekindi, Président national du Mouvement progressiste, parti politique d'opposition camerounais fondé en 1991, a déclaré que le retour au fédéralisme est le seul moyen de sortir de la crise qui secoue les régions du nord-ouest et du sud-ouest du pays.
L'ancien député à l'Assemblée nationale a rendu public le mardi 06 août 2019, le Manifeste fédéraliste de son parti lors d'une conférence de presse à Douala. Le document de trois pages a été lu en présence de Son Eminence le Cardinal Christian Tumi et les représentants d'une poignée de partis politiques.
Ekindi a déclaré qu'il était temps d'appeler à la réconciliation, d'enterrer la hache de guerre et de donner des raisons sincères pour que ceux qui se trouvent dans les buissons des régions du Nord-Ouest et du Sud-Ouest puissent sortir.
Les différents intervenants de la conférence, qui ont exprimé d'une seule voix leurs doléances face à la participation à la crise anglophone, ont dénoncé d'une seule voix toutes les formes de violence en affirmant "qu'il est temps d'appeler à l'action et pas seulement au dialogue, ajoutant que "la guerre n'a jamais été la solution".
"Peuple camerounais, l'Etat fédéral est notre avenir, le voilà : L'État fédéral ne rendra pas les hommes plus vertueux et moins corrompus. Ce n'est pas non plus une corne d'abondance qui jettera des actifs sur les gens et éradiquera la pauvreté. Mais elle permettra de lutter efficacement contre les troubles qui ont conduit l'Etat unitaire à l'échec", a déclaré Jean Jacques Ekindi.
Le manifeste stipule que les 10 régions du Cameroun seront 10 Etats fédérés souverains tandis qu'un onzième Etat, l'Etat fédéral ou la Fédération siégeant à Yaoundé, recevra, par la Constitution, des compétences exclusives ainsi que d'autres partagées avec les Etats fédérés, et que chaque Etat aura au niveau central, une administration avec trois pouvoirs, législatif, exécutif et judiciaire.
Il précise en outre qu'avec le système fédéral, il y aura un équilibre des pouvoirs au sommet, la lutte contre les abus de pouvoir, la délinquance et la criminalité, la mise en place d'une administration mieux contrôlée par les citoyens et une administration des finances publiques plus institutionnalisée et plus transparente.
Son Eminence le Cardinal Christian Tumi a exprimé son inquiétude face à la crise anglophone et son sentiment d'assimilation en tant que Camerounais anglophone depuis des temps immémoriaux. "Je crois que l'État fédéral fonctionnera et que les anglophones l'accueilleront favorablement", a déclaré le prélat.
Les organisations de la société civile, les partis politiques et l'État ont tous essayé diverses mesures pour résoudre la crise anglophone, mais tout cela s'est avéré vain jusqu’ici.
Otric N.
Le parti politique du Chairman Ni John Fru Ndi pose comme condition pour sa participation à ces élections, la résolution de la crise socio-politique qui sévit dans les deux régions anglophones.
La participation du Social democratic front (Sdf) aux élections législatives et municipales a été débattue le 10 août 2019. C’était lors du Comité exécutif national (Nec) qui s’est déroulé dans la ville de Douala et a été présidé par le Chairman Ni John Fru Ndi.
Au terme desdites assises, le Sdf a rendu public un communiqué sanctionnant leurs travaux. Il est dit dans ce document, que le parti figure emblématique de l’opposition au Cameroun, ne prendra part aux élections législatives et municipales que si la crise baptisée crise anglophone venait à être résolue. Dans le cas contraire, il ne faudra pas le compter parmi les formations politiques qui seront de la partie. Aussi, il ne sera pas seulement question de s’abstenir de participer aux élections municipales et législatives, le parti compte aller plus loin, en interdisant à ses parlementaires à prendre part à la session ordinaire de novembre prochain.
« Il incombe à M. Biya non seulement de mettre un terme à cette guerre civile, mais également, de créer un environnement propice pour une rentrée scolaire effective en septembre prochain, ainsi que la tenue des futures élections locales, faute de quoi, le SDF se trouvera dans l’obligation de suspendre la participation de ses parlementaires à la session de novembre 2019, tant à l’Assemblée nationale qu’au Sénat », peut-on lire dans ledit communiqué du Sdf.
Pour le parti du Chairman Ni John Fru Ndi, si les élections législatives et municipales sont convoquées à l’état actuel des choses, le Cameroun court tout droit à la « division définitive du pays en deux entités territoriales distinctes ». Sur ce point, Joshua Osih en sa qualité de premier vice-président du parti, affirme que « le Sdf ne participera pas à un exercice qui consacrera la sécession de huit régions du Cameroun des deux autres. Organiser ces élections en temps de guerre consistera pour Mr Biya, à donner raison aux sécessionnistes ».
Liliane N.
Le chef imam de la mosquée centrale de Buea, Son Éminence Alhadji Mohammed Aboubakar, a enjoint les parents des régions du Nord-Ouest et du Sud-Ouest du Cameroun à renvoyer leurs enfants à l'école à l'ouverture de la prochaine année scolaire le 02 septembre 2019.
Le chef spirituel s'exprimait sur l'esplanade du stade vert de la ville de Buea pendant les prières solennelles pour marquer la fête de l'Aïd Al-Adha, le dimanche 11 août 2019.
En présence de hauts responsables administratifs de la région, l'imam Aboubakar a froncé les sourcils devant le fait que la crise anglophone a maintenu des enfants à la maison pendant trois ans. Aux yeux du chef religieux, les parents devraient assumer la responsabilité de leurs enfants. "Si nous n'éduquons pas ces enfants, nous aurons demain une génération analphabète. Car une société sans éducation est une société maléfique", a-t-il dit.
Il a également chargé le régime du président Paul Biya et la diaspora d'œuvrer en faveur d'un objectif commun, celui de la paix, car "lorsqu'il y a injustice, corruption, détournement de fonds et violence dans une société, l'anarchie est inévitable", a-t-il déclaré.
Rappelons qu'Alhadji Mohammed Aboubakar est l'un des organisateurs de la Conférence générale anglophone qui cherche à mettre fin pacifiquement à la crise sociopolitique dans les régions du Nord-Ouest et du Sud-Ouest du Cameroun.
Les fidèles musulmans ont été invités à éviter les vices et à imiter le prophète Ibrahim qui a obéi à Allah le Tout-Puissant, quand il lui a été ordonné de sacrifier son fils unique, Ismaël.
Parlant du traitement réservé aux femmes dans la société, l'Imam Aboubakar, tout en abordant le sort des femmes mariées, a rappelé aux auditeurs que "les femmes sont le pouvoir de notre richesse dans la société. Traitez-les avec le plus grand respect et la plus grande intégrité".
Le retour à l'école étant la principale préoccupation, la secrétaire à l'éducation islamique de la région du Sud-Ouest, Matanga Hans Hilary Hamza, a inventé un slogan "ne pas faire de mal à nos enfants lorsqu'ils retournent à l'école".
La communauté musulmane a fait des supplications spéciales sur la paix durable, la sécurité, le développement et l'unité au Cameroun. La prière était intense pour qu'Allah intervienne et apporte des solutions urgentes à la crise qui perturbe les régions du Nord-Ouest et du Sud-Ouest.
Son Éminence Alhadji Mohammed Aboubakar a lancé un appel aux autorités pour qu'elles cherchent des solutions durables à la crise qui a contraint de nombreuses personnes à quitter leurs terres ancestrales dans la communauté anglophone.
Otric N.
Ce don de la Chine offert ce vendredi à Douala au gouvernement camerounais, entre dans le cadre du plan humanitaire d'urgence dans les régions du Sud-Ouest et Nord-Ouest, lancé par le Président de la République en juin 2018.
La Chine a remis ce vendredi 09 août 2019 à Douala, un don à hauteur de 1,6 milliards de F Cfa en aide humanitaire au Cameroun. Cette aide de l’Empire du Milieu intervient dans le cadre du plan humanitaire d'urgence dans les régions du Sud-Ouest et Nord-Ouest en proie à une crise sociopolitique, dite anglophone, lancé par le Président de la République, Paul Biya en juin 2018. Un programme auquel le gouvernement chinois a décidé de s’associer.
Ce don constitué principalement d’équipements médicaux, a été remis au ministre de l'Administration Territoriale, Paul Atanga Nji par l’ambassadeur de la Chine au Cameroun, Wang Ying Wu, qui représentait le gouvernement chinois. Cette aide chinoise est constituée des équipements médicaux, de matériaux de première nécessité, des ustensiles de cuisine, des ambulances, des tables bancs pour les élèves, des pick-up et autres. L’appui chinois intervient à un moment ou la situation sécuritaire et humanitaire se dégradent un peu plus en zone anglophone. Selon les Nations Unies, plus de 35.000 Camerounais se sont réfugiés au Nigeria et environ 500.000 déplacés internes vivent dans des communautés d’accueil ou sur des sites improvisés.
Au mois de mai 2019, le diplomate chinois Wang Ying Wu a réaffirmé son soutien au Cameroun dans le processus de résolution de la crise anglophone à l’issue d’une rencontre avec le ministère des Relations extérieures, Lejeune Mbella Mbella « Nous pensons que la communauté internationale doit respecter la souveraineté du Cameroun. La Chine est disponible à appuyer les efforts du gouvernement dans la résolution de la crise dans le Nord-Ouest et le Sud-Ouest » avait confié l’ambassadeur de la Chine au Cameroun.
« Géographiquement, la Chine est très éloignée du Cameroun, mais dans la réalité, elle est très proche de notre pays. La convention de mise à disposition du don a été signé entre l’Ambassadeur et le Ministre Alamine Ousman Mey de l’Economie, il y a moins d’un an. Aujourd’hui, c’est 1,6 milliard de F de dons qui touchent pratiquement tous les domaines sensibles. C’est la preuve que le partenariat entre nos deux pays est très solide. Il ne reste qu’à faire un compte rendu fidèle de tout ceci au Président de la République et transmettre ce matériel aux populations qui en ont besoin. Celui-ci ira vraisemblablement au-delà des deux régions concernées. Nous très flattés par ce geste », a déclaré le Minat qui pilote les opérations de distribution des dons du Plan d’assistance humanitaire d’urgence.
Le Diplomate chinois Wang Yinwu a précisé pour sa part, que son pays est très intéressé par les problèmes qui minent les régions du Nord-Ouest et du Sud-Ouest. « En tant qu’ami et partenaire, nous ne pouvons pas ne réagir. D'où la décision de mon gouvernement d’accompagner le Cameroun dans ses efforts pour résoudre ce problème. Nous avons confiance en ce gouvernement et au peuple camerounais pour trouver une issue définitive à ce problème », a-t-il ajouté.
Soucieux du retour au calme et du bien-être des populations des régions du Nord-Ouest et du Sud-Ouest en proie aux troubles à cause des violences perpétrées par des sécessionnistes depuis 2016, le Chef de l’Etat a décidé de la mise en place d'un plan humanitaire d'urgence d'un montant de 12,7 milliards FCFA. Ce plan, exécuté sur une durée de 18 mois, sera financé par l'Etat et grâce à l'élan de solidarité et de générosité éprouvé des Camerounais. Le Gouvernement camerounais sait également pouvoir compter sur le soutien de ses partenaires internationaux.
Marie MGUE