C’est une information sur laquelle est revenu cette semaine le journal L’Anecdote. En effet, après avoir salué l’initiative de la tenue du grand dialogue national à Yaoundé, on assiste à un changement de posture des Américains, exigeant à Paul Biya l’organisation d’un nouveau dialogue.
Il s’agit d’un communiqué de l’ambassadeur des Etats-Unis au Cameroun qui fait mention de ce sujet. Cette sortie du diplomate étasunien est questionnable, selon le bihebdomadaire L’Anecdote. Ce journal souligne, « la complaisance qui entoure l’attitude de ce pays face aux exactions terroristes perpétrées en zones anglophones. Ceci par des individus circulant librement sur son sol ».
On peut d’ailleurs lire clairement dans le journal, ce passage : « le gouvernement provisoire dirigé par Ayuk Tabe est remplacé par un gouvernement intérimaire quand ce dernier est arrêté au Nigéria. Puis extradé vers le Cameroun en janvier 2018. Ce gouvernement, a le soutien des Etats-Unis ». Ce qui fait penser au journal de Amougou Belinga que le pays de Donald Trump s’offre à un double jeu.
Lire aussi : Libération de 333 prisonniers anglophones : Pour les américains, c'est un pas encourageant vers le dialogue
« Comment comprendre que ce pays n’ait pas emboîté le pas au gouvernement britannique en juin dernier ? Il a mis hors d’état de nuire un membre de la nébuleuse séparatiste qui sème la mort et la désolation dans les régions anglophones sur son sol. Ceci pour apologie du terrorisme et incitation au saccage des ambassades du Cameroun à l’étranger », se questionne le bi-hebdomadaire pour conclure. Pour le journal, la situation montre sans équivoque que les américains ont des intérêts cachés.
Innocent D H
Accueilli en héros dans son domicile par les militants et les sympathisants du Mouvement pour la Renaissance du Cameroun, l’homme qui doit sa liberté à une décision du Chef de l’Etat Camerounais fait un discours dans lequel le mot « paix », revient à plusieurs reprises
« Je vous avais dit une chose, je ne vous trahirai jamais. La lutte que nous menons c’est une lutte politique, elle se fait dans la paix et elle se fera toujours avec moi dans la paix. Je vous ai dit dès le départ et dès la création de notre mouvement que nous réaliserons au Cameroun le changement dans la paix... Maintenant s’ouvre un nouveau chapitre de notre lutte...
Le grand chantier de la lutte politique pour le respect des droits humains fondamentaux de liberté des citoyens camerounais pour un système électoral fiable qui vous permet de choisir les dirigeants que vous voulez pour notre pays, ce chantier là est devant nous et je compte sur vous pour que nous menons jusqu’au bout ce chantier de manière pacifique.
Je vous ai toujours dit, je ne marcherais jamais sur le cadavre des camerounais pour accéder au pouvoir. Le jour que par la volonté de Dieu et votre engagement et détermination, vous me porterez aux affaires, alors j’irais diriger le Cameroun. Vous l’avez déjà fait le 7 Octobre 2018, mais les choses ne se passent pas toujours comme on le souhaite. Il y’a deux vertus cardinales en politique, deux choses, il faut savoir pourquoi on se bat et il faut avoir la résistance. Si vous savez pourquoi vous vous battez, quelque soit la durée du combat, vous aurez la victoire. Rentrez chez vous en paix ».
Un message dont ne font pas échos, ceux qui ont été ses compagnons de prison au cours des derniers mois.
Devant une multitude de personnes venue l’accueillir, Albert Dzongang, ancien député du Rdpc et ex candidat à l’élection présidentielle et aujourd’hui allié du Mouvement pour la Renaissance du Cameroun (MRC) a affirmé « le président Ayuk Tabe avec qui j’ai pris mon petit déjeuner ce matin m’a dis « Dis aux Camerounais que là où il y’a la justice, personne ne pleure…».
Une attitude qui a suscité beaucoup de réactions dans les réseaux sociaux et ils sont nombreux, qui ont tôt fait d’établir le lien entre le Mrc et les ambazoniens.
« En qualité de quoi Ayuk Tabe peut–il envoyer un message aux Camerounais, lui qui est soupçonné de détournements de déniés publics et qui, devant la justice de ce pays, a revendiqué son appartenance à l’état imaginaire de l’ « ambazonie » ? s’interroge Jean Pierre Log.
Pour Augustin Eyei, « Mrc – Bas – Ambazonie, leviers impérialistes des occidentaux pour leur main mise sur les richesses du Cameroun… Le Mrc sur le champ politique et l’ambazonie sur le champ militaire. Ces deux forces ont une même caisse noire à l’extérieur. La République est témoin que ceux qui égorgent sont érigés en modèles au Mrc. C’est pour cela que la prise du pouvoir dans l’espoir d’un chaos était un objectif… J’hallucine, le mec évoque Ayuk Tabe !!!
Nicole Ricci Minyem
La convocation du grand dialogue pour la fin du mois de septembre 2019 ne laisse décidément aucune âme indifférente. Celui qui était présenté comme meneur de "la révolution du cercueil", vient de faire une annonce depuis le pénitencier de Kondengui indiquant sa volonté de jouer le rôle de médiateur entre Paul Biya et Ayuk Tabe à ce grand rendez-vous national de dialogue en vue.
L'appel émis depuis la prison centrale de Kondengui par Mancho Bibixy sonne et résonne selon son auteur comme une invite pour un dialogue national réussi. Celui qui disait incarner "la révolution du cercueil" se veut désormais médiateur entre Paul Biya et Ayuk Tabe pour le Grand dialogue convoqué le 13 septembre par le Chef de l'Etat. Il se veut être l’interface entre le Gouvernement et les combattants ambazoniens. C'est ce qui ressort de l'annonce faite par l'animateur radio depuis la prison de Kondengui où il est détenu.
L'animateur radio s'inscrit ainsi dans la mouvance de l’appel du Président de la République Paul Biya lancé pour le Grand dialogue national, lequel dialogue va réunir selon un extrait du discours du Chef de l'Etat: "une palette de diverses personnalités. Aux rangs desquelles des parlementaires, hommes politiques, leaders d’opinion, intellectuels, opérateurs économiques, autorités traditionnelles, autorités religieuses, membres de la diaspora etc".
Mancho Bibixy est-il concerné par le dialogue?
A analyser de prêt, le détenu Mancho Bibixy s'en tient à certains aspects du discours, le Président qui précise: « Seront également invités, les représentants des forces de défense et de sécurité, des groupes armés et des victimes ». C'est d'ailleurs après l'allocution du Chef de l'Etat que Mancho Bibixy et deux de ses compagnons ont choisi d'adresser une lettre de fortune à Biya, une copie au premier ministre et au ministre de la justice.
Mancho Bibixy salut au passage l'initiative d’appel au Grand dialogue national prise par le Président Paul Biya. Selon ce détenu, le dialogue va permettre un retour définitif à la normale dans les deux régions anglophones du pays. Il se dit par ailleurs, disponible à aller à la rencontre des siens qui sont en brousse, le but étant de les ramener à la table des négociations.
Innocent D H
Le campus du collège Christ Roi de Tiko dans la région du Sud-Ouest est ouvert aux élèves depuis quelques semaines déjà et, certaines sources annoncent que pas moins de 650 élèves ont regagné les dortoirs de cet internat anglophone, où la reprise des cours est effective depuis lundi 26 août.
Dans les salles de classe, les enseignants sont tous présents, l’ambiance est studieuse. L’établissement est discrètement surveillé par des agents du Bataillon spécial amphibie (BSA) habillés en civil, afin de ne pas effrayer les apprenants.
Les promoteurs de ces établissements confessionnels ont établi leur programme, en tenant compte de la situation de crise qui prévaut dans ces zones, depuis un peu plus de trois ans maintenant. Cette année, peut être plus que par le passé, le grand enjeu reste celui du retour en classes, des jeunes élèves du Nord et du Sud Ouest.
Ce n’est malheureusement pas la même affluence qu’on a remarqué ce lundi, jour de rentrée des classes au sein des autres établissements scolaires de la région, de même qu’à Bamenda et ses environs. Dès les premières heures de la matinée, quelques informations faisaient état des affrontements entre sécessionnistes et Forces de Défense et de Sécurité dans le Lebialem.
Un secteur éducatif impacté
Sur Facebook, Mark Bareta affirme que « les élèves ne peuvent rien apprendre lorsque les balles fusent au dessus de leurs têtes ». Ses compères sont dans la même logique et disent que l’école ne peut reprendre dans le contexte sécuritaire actuel.
Une position qui a trouvé un nouveau point d’ancrage : La condamnation d’Ayuk Tabe et de ses complices. Les milices sécessionnistes ont décrété un « lock down ». Une campagne de terreur qui prend effet ce 02 Septembre et s’achève le 16 du mois en cours.
Une attitude de défiance de l’autorité de l’Etat qui a amené l’Unesco à accuser les terroristes ambazoniens de violer l’un des Droits Fondamentaux des enfants : l’Education.
Une sortie qui a amené Mark Bareta, très actif dans les réseaux sociaux, notamment Facebook, à présenter d’autres revendications, dont l’instauration des écoles communautaires, placées sous l’égide de l’ONU : « Nous attendons que l’ONU intervienne et crée des zones franches pour les écoles, a lancé Mark Bareta, ce n’est que de cette manière que les classes pourront reprendre ».
La campagne « Back to school »
Sans tenir compte des élucubrations de ces individus sans foi ni loi, conscients d’avoir derrière lui la grande majorité de la population, lasse de subir une violence dont elle ne perçoit plus les véritables enjeux, le gouvernement a lancé la campagne « Back to school ». De nombreuses personnalités sont descendues sur le terrain, ces dernières semaines, afin d’inviter les parents, à prendre conscience du tort qu’ils causent à leur progéniture, en protégeant et en respectant les mots d’ordre de villes mortes initiées par les ambazoniens.
La terreur est certes toujours présente. Les responsables et chefs d’établissements se gardent de prendre part au débat ; ils ont peur d’être victimes des attaques sournoises, des enlèvements et autres assassinats. C’est certainement la raison pour laquelle, au cours des prochains jours, l’on va remarquer une rentrée à plusieurs vitesses : « Si les campus tels ceux de St Francis de Kumba, Repaccol de Mutengene, Lady of lourds, Sacred heart de Bamenda ou encore Bishop Rogan de Buea où loge désormais le célèbre collège Sasse ont déjà la tête à l’école, la reprise dans les lycées, cibles privilégiés des milices, demeure une incertitude.
Depuis le début de la crise, les statistiques présentent un bilan très lourd
Près de 4 500 établissements ont fermé leurs portes, d’après des chiffres rendus publics par la branche locale de l’Unicef. Le gouvernement camerounais indique que 27 attaques ont été perpétrées contre le système éducatif dans les régions du Sud-Ouest et du Nord-ouest entre janvier et août 2019. Dix-neuf enseignants et 58 étudiants ont également été kidnappés au cours de cette période. Des chiffres qui illustrent le drame et font de l’éducation, l’un des secteurs les plus touchés par la crise.
Nicole Ricci Minyem
Selon certaines sources, des coups de feu ont été tirés mercredi matin dans plusieurs quartiers de la ville de Bamenda, région anglophone du nord-ouest du Cameroun.
Dans la matinée du mercredi 21 août, des coups de feu ont retentit dans plusieurs quartiers de la ville de Bamenda. Selon certaines sources, c’est suite à la condamnation des leaders séparatistes par le tribunal militaire. Plusieurs parties de la ville de Bamenda sont restées bouclées et des habitants ont été avertis de ne pas sortir.
Des hommes armés sont entrés dans la ville et ont chanté « libérez Sisuku Ayuk Tabe », le leader sécessionniste anglophone, rapporte la BBC Afrique. Elle indique par ailleurs que, des forces de police ont été déployées dans la ville.
Il convient de rappeler que, mardi 20 août 2019, autour de 5h30, Mr AyukTabe et neuf co – accusés ont été reconnus coupables de tous les chefs d’accusation retenus contre eux, à savoir : « apologie des actes de terrorisme, sécession, complicité d’actes de terrorisme, financement des actes de terrorisme, révolution, insurrection, hostilité contre la patrie, propagation de fausses nouvelles, atteinte à la sûreté intérieure et extérieure de l’État, défaut de Carte nationale d’identité ». Du fait de cette décision de culpabilité, ils ont été condamnés à la prison à vie à laquelle s’ajoute une amende de 250 milliards de francs CFA.
Le verdict vient en tout cas doucher les espoirs de ceux qui escomptaient, enfin, le commencement d’une ouverture du régime Biya pour résoudre la «crise anglophone», euphémisme utilisé pour qualifier un conflit qui a déjà fait plus de 2 000 morts, selon l’ONG Human Rights Watch, et un demi-million de déplacés. «Il n’existe actuellement aucun dialogue entre Yaoundé et les séparatistes, constatait une étude de l’International Crisis Group parue en mai. Les séparatistes exigent un débat avec l’Etat sur les modalités de la séparation, en présence d’un médiateur international. Le pouvoir refuse toute discussion sur la forme de l’Etat et la réforme des institutions.
Julius Ayuk Tabe, informaticien de formation, est considéré comme un séparatiste modéré. Il s’était dit disposé à participer à des pourparlers avec le gouvernement camerounais, dans le cadre d’un dialogue organisé par un pays tiers, en posant comme préalable la libération des militants indépendantistes.
Danielle Ngono Efondo
Après le prononcé de la condamnation à vie de Sisiku Ayuk Tabe et neuf des membres de son gouvernement fantôme, les réactions sont nombreuses. Celles-ci divergent selon que l’on est du gouvernement ou de l’opposition camerounaise.
L’une des premières réactions enregistrées à la suite de la décision du tribunal militaire de Yaoundé, est celle du ministre de la communication, René Emmanuel Sadi. Par un post sur son compte Twitter, le patron de la communication du gouvernement de Yaoundé a salué l’acte posé par la justice militaire de notre pays. Et par sa voix, c’est le gouvernement qui se prononce sur la condamnation des séparatistes, Ayuk Tabe et des autres activistes de la crise anglophone. On peut lire, « Le tribunal Militaire de Yaoundé, à l’unanimité de ses membres, et contradictoirement à l’égard de toutes les parties, a déclaré une dizaine de leaders sécessionnistes coupables d’infractions à eux reprochées. Dix des leaders sécessionnistes poursuivis devant la justice camerounaise ont été condamnés chacun, entre autres, à l’emprisonnement à vie. La Justice de la République, souveraine et indépendante, s’est donc prononcée. Le Gouvernement en prend acte ». Ainsi a réagi René Emmanuel Sadi, le ministre de la communication.
De l’autre côté, l’ancien bâtonnier de l’ordre des avocats du Cameroun, Me Akere Muna s’offusque de cette décision qui selon lui n’est pas de nature à apaiser les tensions dans les régions du Nord Ouest et du Sud ouest. Pour l’ancien candidat à la présidence de la république, il faut distinguer le mécanisme de règlement des crises politiques de ceux qui concernent les crimes et délits de droit communs. Maitre Akere Muna, avocat de réputation internationale a fait savoir qu’ « un procès ne règle jamais un problème politique. Suite au verdict rendu par le tribunal militaire de Yaoundé à propos de Sisiku Ayuk et 9 autres, je m’interroge : la voie vers un véritable dialogue inclusif ou la campagne du gouvernement pour la reprise des classes facilité ? » a tweeté Maître Akere Muna.
Deux réactions qui reconnaissent implicitement l’autorité de la décision prise par le tribunal militaire. Mais qui invitent maintenant les acteurs politiques à prendre le relais pour une sortie de crise définitive. Il est évident que la justice de par son impartialité et son indépendance ne devrait laisser entrevoir à aucun moment une couleur politique dans le déroulé du procès. Et visiblement c’est ce qui semble avoir conduit les magistrats du tribunal militaire.
Stéphane NZESSEU
Dans un communiqué rendu public par le porte parole du MRC et ses alliés Bibou Nissack, Maurice Kamto craindrait pour la suite de la crise anglophone. Le leader du mouvement pour la renaissance du Cameroun (MRC) et ses partisans pensent que la décision de justice va porter un coup aux efforts de résolution de la crise par le dialogue.
Il deviendra de dialoguer avec des leaders d’une crise qui continuent de subir des injustices devant les tribunaux du Cameroun. Selon Me Christopher Ndong, le juge militaire ne pouvait pas encore rendre un quelconque verdict puisque le recours visant à récuser était encore en instance devant la cour suprême. Selon les usages juridiques, le juge ne pouvait pas se prononcer tant que la cour suprême ne l’avait pas légitimé. Mais le juge a argué de ce qu’il n’a pas été notifié de cette requête. Et malgré les copies de notification qui lui ont été présentés, il est passé outre pour dire ces sanctions records.
Sisiku Ayuk Tabe et neuf de ses concitoyens dont Shufai Blaise Sevidzem, Eyambe Elias, Egbe Ogork, Che Augustie Awasum, Fidelis Che, Cornelius Njikimbi Kwanga, Henry Kimeng, Tassang Wilfried Fombang et Nfor Ngala Nfor, sont tous reconnus coupables de sécession, terrorisme, hostilité contre l’Etat du Cameroun et non possession de cartes d’identité camerounaise.
Voici le communiqué :
Le Président élu Maurice Kamto et ses alliés, notamment MM christian Penda Ekoka, Président de l’association Agir/Act, Albert Dzongang, président du parti « La Dynamique », et Paul Eric Kingue, président du parti MPCN, ont appris la condamnation nocturne de MM AYUK TABE et autres par le tribunal militaire de Yaoundé, ce mardi 20 Août 2019, à des peines d’emprisonnement à vie et à plus de 260 milliards d’amende, et font savoir à l’opinion publique ce qui suit :
1- Peu importe ce était reproché aux intéressés à l’occasion de ce « procès militaire », des civils ne peuvent être jugés en l’état actuel du droit positif camerounais devant un tribunal militaire. Or c’est ce qui est arrivé avec AYUK et autres.
2- Peu importe les raisons pour lesquelles des citoyens camerounais sont poursuivis, leurs droits, doivent être respectés pour une saine administration de la justice. Le déroulement de ce procès militaire n’en a pas donné l’impression.
3- En ces temps où l’idée de dialogue inclusif longtemps mise en avant par l’alliance MRC et Alliés et partagée par nombre d’acteurs nationaux et internationaux depuis lors, est pls que jamais devenu une évidence sur laquelle tout le monde s’accorde, cette condamnation est incompréhensible, dans la mesure où les personnes condamnées apparaissent aujourd’hui comme des interlocuteurs déterminants à ce dialogue inclusif si l’on s’en tient à son succès et au retour à la paix, dialogue dont la nécessité se fait plus urgente chaque jour qui passe.
4- L’alliance MRC et Alliés doute que la condamnation ainsi survenue apporte un terme à la crise que le régime illégitime de Yaoundé a déclenché et exacerbé.
5- L’alliance MRC et Alliés exprime ses doutes quant à la bonne volonté des tenants du régime d’aboutir au plus tôt, et de préférence avant la rentrée scolaire, à la mise en place des prémices partagés d’un retour au calme dans les régions Nord-Ouest et Sud-Ouest.
Stéphane NZESSEU
Après la condamnation de Sisiku Ayuk Tabe au petit matin de mardi dernier, les supputations vont bon train pour ce qui concerne la sentence que pourrait connaître le président Maurice Kamto. Même s’ils sont inculpés pour des charges presque similaires, il convient de rappeler que les contextes d’actions de l’un et l’autre sont complètement différents.
Dans la nuit du lundi au mardi 20 Août 2019, le tribunal militaire de Yaoundé à trancher dans l’affaire Sisiku Ayuk Tabe et compagnie. Le verdict, condamnation à vie pour le président de la république d’Ambazonie et neuf de ses coaccusés. De plus, ils doivent verser une somme de 250 milliards de FCFA au trésor public pour les dommages causés par ces troubles.
Maurice Kamto sera-t-il lui aussi condamné à vie ?
Peu évident. Compte tenu des différences entre les affaires qui interpellent Sisiku Ayuk Tabe et Maurice Kamto. Alors que Ayuk Tabe se reconnait et assume sa qualité de sécessionniste, Maurice Kamto se réclame être un républicain. Il l’a d’ailleurs démontré, non seulement par ses actions citoyennes lors de la contestation du résultat des élections. Contrairement aux ambazoniens, les militants du MRC n’ont jamais pris d’armes contre la patrie, ou contre les institutions de la république. Chaque fois, les revendications sont pacifiques. Même en prison, ses militants et lui n’ont jamais tenu de discours de sécession et de division de la nation. On peut se référer aux multiples courriers et communiqués produits par le président Maurice Kamto.
Par ailleurs, les procédures dans lesquelles sont impliquées le président Kamto et ses alliés sont tellement viciés qu’il devient difficile d’avancer dans le procès sans trahir le droit. En l’état actuel de la procédure, Maurice Kamto et ses alliés doivent tout simplement être relâchés. Pour tout au moins comparaître libre. En effet depuis le 12 Août 2019, le mandat de détention délivré par le tribunal est arrivé à expiration. Difficile de comprendre que près de 10 jours après, ils continuent d’être écroués dans les cellules des prisons de Kondengui.
Un autre argument qui pèse en faveur du président Kamto est le revirement adopté par l’état à travers le ministre de la communication au sujet des casses des ambassades du Cameroun à l’étranger. En effet, au lendemain des casses, le gouvernement avait sans équivoque désigné Maurice Kamto comme le responsable de cette affaire. Seulement, quelques jours après, revirement, le ministre de la communication se rebiffe pour dire qu’ils n’on plus porté plainte contre Maurice Kamto et ses alliés, mais contre « X ». Reste à faire confiance à la justice pour espérer qu’elle dise le droit.
Stéphane NZESSEU
Le parti politique d'opposition, le Cameroon People Party (CPP), demande au gouvernement d'engager un dialogue sur les réformes éducatives et la réinsertion des abandons scolaires dans la foulée de la campagne pour une année scolaire effective - qui commence dans deux semaines - dans les régions anglophones.
Dans un communiqué publié le 19 août 2019, le parti fixe les conditions de la reprise de l'année scolaire dans les régions agitées du Nord-Ouest et du Sud-Ouest. Il appelle le gouvernement à garantir la qualité de l'éducation des enfants dans ces deux régions, en engageant "un dialogue avec tous les acteurs clés du système éducatif, y compris les organisations religieuses, les propriétaires d'écoles privées et les parents pour déterminer toutes les étapes clés et les éléments concrets pour assurer le retour à l'école".
Tout en insistant sur la sûreté et la sécurité des élèves, des enseignants et de tout le personnel administratif des deux régions, le parti a formulé des recommandations sur la façon dont les enfants non scolarisés depuis trois ans peuvent être pris en charge, ce qui permet aux élèves de se mettre à niveau dans leurs travaux scolaires.
Le CPP demande également au gouvernement de créer des mécanismes pour faire face aux réformes fondamentales que les enseignants avaient mises sur la table lors des discussions en 2016-2017 et qui n'ont pas encore été abordées, et de s'engager dans la reconstruction des écoles endommagées ces dernières années.
Toutefois, le parti conseille que, pour que tous soient prêts à reprendre effectivement les études dans les régions touchées, le gouvernement annonce les mesures à prendre pour résoudre la crise anglophone, faute de quoi il considérerait que le régime ne fait pas preuve de bonne foi pour garantir le droit des enfants à l'éducation.
Rappelons que dans le cadre de cette crise anglophone, le leader du mouvement sécessionniste, Sisiku Ayuk Tabe, et neuf autres dirigeants, ont été condamnés à la peine d’emprisonnement à vie mardi par le Tribunal militaire de Yaoundé, pour actes de terrorisme et de rébellion.
Tabe est le président de la république autoproclamée d'Ambazonie, censé regrouper les deux régions du Nord-Ouest et le Sud-Ouest. Il a été arrêté avec ses neuf co-accusés en janvier 2018 au Nigeria avant d'être extradé au Cameroun. Dans une récente sortie médiatique dans la presse locale, M. Tabe s'est dit "disposé à initier le dialogue avec le gouvernement camerounais". Un dialogue qui visiblement n’aura pas lieu.
Otric N.