On l’a annoncé depuis sa sortie fracassante du MRC. Il a attendu le bon moment pour officialiser son projet. Désormais, Célestin DJAMEN a lui aussi son instrument pour assurer son positionnement politique.
Pendant très longtemps, l’ancien cadre du SDF et du MRC nourrissait l’ambition de mettre sur pied sa propre formation politique. Aujourd’hui, c’est fait. Il est aujourd’hui le président de l’APAR, entendez « Alliance Patriotique et Républicaine du Cameroun ».
L’accomplissement d’un parcours politique où à plusieurs reprises, il a subi selon lui, humiliation et déconsidération. Sa voix ne se faisait plus entendre, et parfois, il ne comprenait plus les choix politiques des patrons des partis politiques dans lesquels il était. Au départ, il se serait bien contenté d’une fonction de maire ou de député, mais comme le MRC n’a pas voulu le lui offrir, aujourd’hui il va se donner des moyens propres pour y arriver.
Le nouveau patron politique de l’APAR n’est pas très ambitieux. Son objectif paraît très simple. Puisque le MRC a déjoué ses projets en annonçant la veille du jour de fermeture du dépôt des dossiers de candidature pour les municipales et législatives que le parti ne prendra pas part aux échéances électorales, il était hors de question pour lui de continuer de travailler avec ce parti politique.
Or, son positionnement traditionnel en tant qu’opposant lui empêche de prendre une carte au sein du RDPC. Pis, ce n’est pas garanti qu’avec cette carte, il aura le champ libre pour assouvir ses ambitions politiques. Il était donc question pour lui d’envisager la création d’un parti politique à laquelle il donnerait une orientation qui lui sied.
En attendant découvrir le réel positionnement idéologique du nouveau parti de Célestin DJAMEN (pro gouvernemental ou pas), il n’est pas superflu de dire que ce ne sont pas les idéologies qui conduisent les choix du nouveau président de l’APAR. Il a prouvé lors de son passage au SDF puis au MRC que les questions d’idéologies politiques ne sont pas les points sur lesquels il met le plus grand accent. Le plus important c’est de réussir à tirer son épingle du jeu, à se positionner.
Désormais, il a les mains libres pour se déployer et qui sait, dans quatre ans, espérer glaner un siège au parlement ou une place à la tête d’une mairie contrôlée par le RDPC. Pour ce faire, Célestin Djamen doit maintenant aller à la conquête de ceux qui voudront bien collaborer avec lui. Puisqu’une entreprise politique n’est pas une œuvre solitaire. A moins que l’objectif ne soit qu’une responsabilité d’un portefeuille ministériel ou alors de Directeur d’une grande Société d’ETAT. Bon vent à l’APAR…
Stéphane NZESSEU
Le Président de l’UFP a donné une conférence de presse bilan de sa participation aux dernières élections municipales et législatives. Pour lui et son parti, ces élections ont démontré à quel point le système du parti Etat tue la démocratie au Cameroun. Il fait des dénonciations graves.
Olivier BILE dénonce la corruption électorale, l’achat des électeurs dont les conséquences politiques ont été néfastes pour les partis de l’opposition.
« Nous, partis politiques dits d’opposition, avons vécu une réédition plus violente des réalités électorales profondément déséquilibrées, orchestrées depuis 1992 par le parti-Etat. La corruption électorale et l’achat de l’électeur ont été mis en œuvre, de manière systématique, comme stratégie de conquête. Cela a eu pour effet la récupération des principaux bastions d’opposition à Douala et dans le NOSO. Dans les localités déjà quasiment promises à l’opposition et dans bien d’autres, des colonnes de fonctionnaires, des gouverneurs de région, ministres, anciens ministres et PCA sont entrés en scène, mallettes d’argent en main pour effectuer de massives opérations nocturnes d’achat et de corruption de familles entières. Dans les localités où les populations ne font valoir ni culture ni éveil politiques, cette technique a marché comme du papier à musique. Là où nous faisions valoir le projet et le marketing politique selon la norme démocratique, ceux d’en face mobilisaient les billets de banque. Voilà la raison unique et essentielle de la débâcle de l’opposition. »
Elections municipales et législatives du 09 février 2020 : La déception d’Abel Elimbi Lobe
Le Président de l’UFP va plus loin. Il préconise le démantèlement du système parti Etat qui caporalise et paralyse le rêve de démocratie des camerounais. « Ainsi, telles que les choses fonctionnent depuis au moins 30 ans, des avantages abusivement exorbitants profitent toujours au parti au pouvoir lors de toutes les élections. Tout cela occasionne une injustice, une inéquité et un déséquilibre sans pareil dans le jeu politique. Toutes choses qui, conjuguées à la fragmentation de notre univers politique, deviennent une garantie de règne perpétuel du parti-Etat Rdpc quel qu’en soit le leader. Chaque citoyen doit pouvoir se rendre compte qu’après 60 ans de règne sans partage du système-Etat UNC-RDPC, il ne lui reste qu’une petite quarantaine d’années pour se prévaloir d’un siècle de domination politique sur notre pays. Une domination dont l’unique fondement est ce dispositif inéquitable du parti-Etat, que ce dernier semble manifestement déterminer à perpétuer. Cela est-il acceptable ? Cela est-il productif et positif pour notre pays ? »
Stéphane NZESSEU
C’est ainsi que Édouard Bokagné a intitulé l’analyse proposée ce matin pour illustrer l’attitude de l’homme qui, à l’issue de la présidentielle d’Octobre 2018 avait été classé 2ème mais qui a pourtant choisi le boycott des élections municipales et législatives quelques mois plus tard.
« Je vais encore déplaire et me valoir des torrents d'insultes. Mais contre ça, je suis vacciné. J'avais dit - et je le répète encore ici - Kamto est politiquement mort. J'ai parlé de Kamto et pas du MRC. L'un n'est pas l'autre. L'un n'a plus de futur. L'autre peut espérer en avoir un. Voici pourquoi et comment.
Vous me montrerez les méga foules qui ont fait jouir La Petite Plume du Peuple - c'est elle qui l'a écrit - et je vous dirai : calmos ! Les morts savent mouvoir des foules. Le Bouddha et Mahomet sont des squelettes quelque part, mais reconnaissez qu'ils n'ont jamais été aussi populaires qu'aujourd'hui.
D'ailleurs, populaire, Kamto l'était déjà bien avant. Pensez ce que vous voulez : son score de 15% aux présidentielles n'avait rien de ridicule. Il ne matérialisait pas l'électorat potentiel (qu'il n'a pas fait grand chose pour mobiliser) ni même l'électorat réel qui s'est caractérisé par un fort taux d'abstention.
Il y avait un travail à faire si la volonté était de gagner le vote. Le plan national de résistance ? C'était un truc foireux : à faire dans son froc. Il y a perdu 9 mois à tourner en rond alors qu'il fallait installer des unités pour conquérir les locales et les municipales. Sorti de là, il s'est mis à danser la danse Bafia avec le NOSO.
Quand il a alors voulu tenir ses meetings, il en a été empêché. En lutte, ça s'appelle la clé 14. Empêcher à l'adversaire de se mouvoir de façon utile. Il s'est remis à tourner en rond : à la Place de la République, à Montréal, etc. Vous avez noté que même le Pr Doom en a été agacé. Il voyait bien que ça ne menait à rien.
Et Magellan nous est revenu après son tour du monde. Qu'est-ce qui a changé ? Mais tout, mes amis. Le 09 février est passé. Maires et députés entrent en fonction. El Génius ? Il tient des giga-téra-oméga meetings. N'avez-vous pas noté la différence ? Ils sont maintenant bien encadrés. Parce qu'ils sont inoffensifs.
Prochain rendez-vous : dans cinq ans. Si ses forces le lui permettent, notre génie peut tenir deux hyper-meetings par jour. Il a cinq ans pour le faire. Mais qu'il regarde un peu au Gabon et en RDC : Ping et Fayulu sont déjà exténués. 5 ans, c'est long. Et toujours le même rituel des adorateurs extatiques d'un messie mort.
Les fameuses foules, désormais encadrées, ne peuvent plus aller n'importe où - si tant est qu'elles y avaient pensé - et surtout pas vers Étoudi. Encore que, si semblable mouvement venait à être esquissé, il serait interprété comme une provocation qui nécessitera encore ces pressions maximales de 9 mois.
Voilà ce qui me semble être un zonage parfait. Notre type est dans un cercueil taillé sur mesure et en route pour le cimetière des politiciens ratés. Ceux qui en doutent, rendez-vous dans 5 ans. Lui, c'est cuit. Quid de son parti ? Le MRC a su ratisser large. Du tout-venant, des vauriens, des amuseurs publics,
Des ploucs, des faiseurs de bruit ; mais là-dedans, il y a aussi des valeurs. Un Me Sihm, une Michelle Ndoki, un Célestin Djamen et bien d'autres sont la face apparente d'un iceberg qui peut jouer un rôle dans l'univers politique national. Encore faudrait-il qu'ils sortent de la reptation dévote et assument leur destin.
Le petit Ékanga et ses leçons pédantes peut toujours chanter. Depuis qu'il fréquente des colibris sénégalais, il est devenu un rossignol européen. Il n'a pas 30 ans. Le Cameroun indépendant en a 60. Des impertinents ? Dieu seul sait que ce pays en a eus ; chaque génération en amenant son lot.
Ce Cameroun n'a pas la prétention d'être la France ni l'Europe tant il est pétri de son histoire avec eux. Il ne s'émeut guère de propos inconsidérés d'un chef d'État hautain. Ces gens-là passent. Jupiter, le Macron ? C'est rien du tout. Y en avait un qu'on appelait Dieu. Carrément. Il est passé lui aussi.
Oh, ne faites pas attention à ces badauds qui ont crié aux fenêtres de l'ambassadeur. Tout le monde a entendu parler de l'excès de zèle. On crie un peu et puis, plus rien. Des pressions maximales de 9 mois pour libérer Kamto ? Je n'en crois trop rien. La France se soucie bien plus de Bolloré ou de Castel ».
N.R.M
Face à la presse ce mardi, l’observatoire accrédité au Cameroun a parlé « d’une faible affluence. Aucun engouement particulier n’a été noté dans les différentes localités couvertes… ».
C’est la substance du document lu devant les hommes et les femmes des médias ce Mardi, dans l’une des salles des conférences de l’hôtel Hilton par l’ancien Premier Ministre du Niger, Seyni Oumarou et les autres membres de l’organisation d’Etats Africains.
Le chef de la mission d’observation, accompagné de 33 autres personnes n’a pas voulu s’étendre sur les chiffres, arguant que cela est de la responsabilité de l’organe en charge de l’organisation des élections au Cameroun : Elecam qui en principe, doit publier les résultats des Municipales ce Mercredi, tandis que ceux des Législatives seront connus plus tard.
Il est important de relever que Seyni Oumarou et les autres observateurs, notamment les membres du Parlement Panafricain, ceux de la Commission de l’Union Africaine ou encore des organes de gestion des élections, ceux venus des organisations de la société civile et autres experts électoraux ont été dans six régions (Centre – Sud – Est – Ouest – Littoral – Nord) ; soit cent soixante seize (176) bureaux de vote. Un chiffre qui renvoi à un pourcentage de 79% en zone urbaine et 21% en milieu rural, peut – on lire dans le document.
Il n’a pas été possible de se rendre les régions en crise, a relevé le chef de cette mission d’observation, pour des raisons évidentes : « C’est parce qu’au niveau de l’UA, ils n’ont pas voulu prendre des risques par rapport à certains observateurs ».
Un taux d’abstention qui suscite le débat au sein de l’opinion publique
Pour certains, à l’instar de l’analyste politique Eric Mathias Owona Nguini, ce pourcentage n’a rien à voir avec l’appel au boycott de certaines formations politiques puisque lors de la présidentielle, il n’était pas très différent : « Si tu peux mobiliser 80% à 90% de l’électorat en ta faveur, autant le faire pour gagner, plutôt que de les inciter à boycotter les élections !!!Si tu gagnes 80 à 90% de l’électorat, tu as nécessairement une majorité parlementaire large. Donc, voilà des gens qui se targuent de contrôler 80 à 90% de l’électorat et préfèrent le gaspiller dans le boycott. Soit c’est la folie, soit c’est de l’arnaque » !!!
Hamad Ibn Issa croit savoir que : « Le taux d'abstention se justifie sur 3 points
1) Le désintéressement des populations face l'importance du vote
2) La mauvaise gestion des investitures dans les listes du Rdpc car bénéficiant d un grand nombre de militants plus de 50% des inscrits dans les listes
3) Le manque de financement des petits partis politiques pour mieux s'organiser dans les combats politiques. Bref c sont les quelques points qui ont favorisés le faible taux de participation… ».
Joseph Landry Owono estime que : « L'abstention aux élections législatives et municipales du 9 février 2020 repose sur plusieurs facteurs. Je vais partager ceux-ci:
1- Les décès des inscrits entre la date de l'inscription sur les listes électorales et la date du scrutin plusieurs potentiels électeurs décèdent et leurs familles pour la plupart ne déclarent pas ces décès à ELECAM pour la radiation de ceux-ci du fichier électoral
2- Le nomadisme entre la date d'inscription et la date du scrutin, plusieurs potentiels électeurs migrent à travers le territoire national et ceux-ci ne savent pas qu'ayant changé de commune de résidence, ils peuvent procéder à une mutation d'inscription auprès de l'antenne communale ELECAM de leur ressort. D'autres encore peut-être plus nombreux vont et s'installent dans les pays étrangers ils demeurent inscrits
3- La nature des élections peut en elle-même justifier l'abstention dans la mesure où les élections municipales et législatives comportent des logiques sociales, tribales, économiques et même politiques que la présidentielle ne comporte pas. Dans les élections de proximité, un militant d'un parti peut s'abstenir d'aller voter simplement parce que sa liste à lui n'a pas été validée par les instances supérieures du parti
4- Les enjeux des élections : L'élection présidentielle est plus courue et plus prisée que les élections municipales et législatives et suscite de fait plus d'engouement et d'intérêt
5- L'absence de compétition : Dans plusieurs circonscriptions électorales, le RDPC s'est retrouvé seul et sans concurrence. De fait, plusieurs potentiels électeurs de ces circonscriptions n'ont pas trouvé un intérêt justifié à aller voter
Le boycott : Certains potentiels électeurs et militants de certains partis politiques ont bel et bien donné une suite factuelle à l'appel au boycott. Ceux-là sont quantifiables.
Au demeurant, il serait malhonnête pour un parti politique de revendiquer le succès du boycott pour ces raisons entre autres. N'oublions pas que pour la présidentielle de 2018, le taux d'abstention était de 46% alors même qu'il n'y avait aucun appel au boycott. L'abstention infine n'a aucune incidence sur la validité des élections et aucun impact sur la légitimité de ceux qui en seront élus… ».
Nicole Ricci Minyem
L’homme politique qui avait quitté les rangs du Social Democratic Front et qui a fondé la plate forme Kawtal accuse l’organe en charge de l’organisation du processus électoral (Elecam) et affirme que c’est sa dernière participation à élection au Cameroun
Il a concouru sous la bannière du Mouvement des écologistes camerounais (Mec) : « Je crois que ça risque d’être la dernière élection à laquelle je participe. Parce que je suis fatigué de me battre pour une organisation des élections qui soit tout simplement contraire à la réglementation en vigueur », a t- il dit, révolté.
Toujours remonté, il fait état du constat qui est le sien, après avoir parcouru de nombreux bureaux de vote ce Dimanche : « L’électeur prend lui-même chaque enveloppe, chaque bulletin et il entre dans l’isoloir, il opère son choix. D’où vient-il qu’on affecte les représentants aux bulletins de vote pour que ce soit le représentant qui donne le bulletin de vote… Ce n’est pas prévu que les représentants donnent les bulletins de vote. Qu’est-ce qui empêche Elecam (Elections Cameroon) de faire exactement ce qui est prévu dans la loi ? », s’interroge celui qui a été surnommé le liseur des versets bibliques.
Des personnes ont voté sans carte nationale d’identité : « A Nkongmondo on m’a appelé que les policiers disent qu’on vote sans carte d’identité. Ils ne lisent pas le code électoral ? Les présidents de commission locale qu’Elecam a recrutés ne savent pas que l’article 103 dit qu’à son entrée dans le bureau de vote, l’électeur présente sa carte électorale et qu’il se fait en outre identifier en présentant sa carte nationale d’identité ? Ils ne savent pas ça ? Quand on forme les présidents de commission locale on ne leur apprend pas les articles clés du code électoral relatif au déroulement du scrutin ? ».
Le promoteur de la plate forme Kawtal laisse entendre qu’il n’est pas adepte du chaos, encore moins du boycott pour le boycott cependant, il ne se présentera plus jamais, si rien n’est fait : « Gardez l’image que vous voulez ! Mais je ne peux pas passer 15 ans à me battre contre mon propre pays ! Je suis fatigué ! Dites moi si ce pays ne peut pas organiser un vote ! Un vote seulement ! On ne peut pas organiser les Can. On ne peut même pas organiser le vote conformément à la loi ? Si on ne peut pas on nous dit !... ».
Nicole Ricci Minyem
Les appels au boycott lancés par des "petits partis", tels que qualifiés par le chef de l'Etat camerounais, n'ont point eu d'effet ce 09 février 2020 dans les bureaux de vote. Au contraire, on assiste à nouveau à des mésententes entre les militants de ces partis.
La campagne de boycott des élections municipales et législatives du Cameroun n'aura finalement été qu'un échec. C'est en effet avec engouement et enthousiasme que les citoyens camerounais se sont précipités dans les bureaux de vote pour exprimer leurs votes. Les manifestations dites d'explications aux électeurs faites à des milliers de kilomètres du Cameroun n'ont donc pas atteint les cibles visées. Tout au contraire, les discordes entre partis d'opposition et militants de mêmes partis se sont multipliées à ce sujet.
Dans le Mouvement pour la renaissance du Cameroun (MRC), le secrétaire national aux Droits de l'Homme, Célestin Djamen, ne partage pas l'avis du président du parti, Maurice Kamto. Il a d'ailleurs invité les camerounais à se rendre aux urnes ce dimanche. Selon lui, cette stratégie de boycott des élections est "vide de sens, pas opportune dans le combat pour le changement du régime en place". Il faut noter qu'il n'était déjà pas satisfait de la décision de ses leaders de se retirer de la course.
"[...] Le boycott est une stratégie maladroite. Nous voulons depuis des années une alternance. La politique c'est d'abord la stratégie, l'action et c'est la formation. Quand ils boycottent la stratégie, nous risquons de fuir la boue pour tomber dans la merde", a-t-il déclaré sur une chaîne de télévision un jour avant la tenue des élections locales.
Cette méthode qu'il assimile à la politique de la chaise vide n'apporte rien dans l'espace politique actuel du Cameroun. C'est pourquoi il a appelé les camerounais à se rendre aux urnes.
Un boycott qui portait les gênes de sa propre destruction
Depuis l'annonce du retrait des listes du MRC de la course du double scrutin électoral convoqué le 09 février, plusieurs voix se sont levées pour s'offusquer contre cette décision. Une décision qui semblait avoir été prise sur un coup de tête le soir de la date limite de dépôt de dossiers de candidatures par les différents militants de partis politiques. Des tensions se sont alors levées de toutes parts. Devient le tollé généré par cette décision, Maurice Kamto, candidat arrivé deuxième à la présidentielle de 2018, a également pris la décision de boycotter ces échéances.
Seulement, sa stratégie portait en elle-même les gênes de sa destruction. Entre militants déçus et analystes soucieux du devenir de ce parti politique, les interrogations étaient multiples. Mais l'échec de cette campagne ne devrait être une surprise pour personne quand on sait que les décisions du président du parti semble ne prendre en compte que sa seule personne. L'on sait d'ailleurs que chacune de ses sorties fait l'objet de critiques acerbes de Célestin Djamen. "Le citoyen camerounais doit savoir la politique est une chose suffisamment importante pour ne pas la laisser aux mains des seuls hommes politiques. On devra comprendre que le Cameroun c'est notre bien commun. Nous devrions nous impliquer", a-t-il déclaré.
Des paradoxes dans les propos des leaders du boycott
En séjour depuis quelques jours au Canada dans le cadre d'une tournée en occident, Maurice Kamto a fait cette déclaration : "Parce que si vous ne les impliquez pas, si vous choisissez vos interlocuteurs, vous allez trouver des solutions qui ne seront pas acceptées par les autres". Comment peut-on comprendre une telle position ? Appeler des gens à boycotter tout en les mettant en garde de leur éventuelle insatisfaction devant des représentants choisis par les autres ?
Un paradoxe qui pourrait aussi se retrouver dans la décision même de boycotter les élections. Des élections qui se passent uniquement sur l'étendue du territoire camerounais mais il s'est envolé hors du Cameroun quelques jours seulement après l'annonce de cette campagne. A quels camerounais s'adressait-il ? Ceux de la diaspora qui n'y prennent point part ? Ou alors son agenda était tout autre et qu'il se jouait de militants dont il venait de suspendre l'avenir politique à sa seule parole ?
Les leaders sécessionnistes pour lesquels il semble pourtant avoir retiré son parti de la course se sont vus refuser l'accès à un meeting qu'il organisait au Canada. Il a pourtant déclaré pendant un entretien accordé à une radio de ce même pays : "Nous voulons ouvrir un dialogue inclusif, c’est-à-dire que tous les acteurs, toutes les parties prenantes doivent être invitées à ce dialogue y compris les représentants des groupes armés, y compris les représentants des groupes armés sécessionnistes, y compris les membres de la diaspora".
Il y a donc de quoi réaliser que les leaders de ce parti ont des positions peu saisissables, tout autant que le régime qu'ils prétendent vouloir déloger.
Le montant a été dévoilé par le leader de cette formation politique, dans un tweet publié ce Mardi
« Juste à titre d'information, le PCRN a reçu au titre de l'appui financier public à la campagne électorale, la somme de 49 300 000 FCFA ».
Cabral Libii souhaite ainsi, selon ses proches « rester dans la même dynamique que celle qu’il a initié lors des présidentielles de 2018, parce qu’il est conscient que les questions d’argent dans ce pays sont très délicates et, le pas est souvent très vite franchi, lorsqu’il s’agit de le dénigrer et de lui coller des étiquettes qui n’ont rien à voir avec sa personnalité et la politique qu’il veut implémenter dans ce pays… ».
Dans la même logique, le Président du Parti Camerounais pour la Réconciliation Nationale a ajouté : « Cette somme ne représente que la moitié des cautions payées par le PCRN pour déposer les listes… ».
Jean Emmanuel Kengne, électeur se dit très admiratif : « Vous savez, j’ai 50 ans aujourd’hui et je n’ai pas honte de le dire mais après la déception de 1992, c’est en 2018 que j’ai à nouveau ressenti un intérêt certain pour la chose politique dans ce pays. Cabral Libii m’a convaincu et après avoir donné toutes les informations relatives à cet élan de cœur de ses concitoyens, il prouve une fois encore qu’il est un grand homme politique, un leader né, un homme qui malgré son jeune âge mérite que nous lui fassions confiance. Je suis très admiratif et, je suis certain, convaincu qu’il fera du bien à notre pays… ».
« Cabral Libii n’est pas un extra terrestre. Il est un Camerounais qui vit et connait nos réalités. Il se limite à répondre à nos aspirations, à ce que chacun de nous voulait voir comme homme politique dans ce pays qui regorge de richesses, des richesses dont se sont accaparés quelques individus. Si chaque homme politique, qui aspire à un poste électif avait agi comme lui, le Cameroun ne serait jamais tombé dans cette décrépitude totale. C’est donc normal à mon sens qu’il nous dise combien il a reçu et à la fin, nous savons qu’il va nous dire comment cet argent a été utilisé … », soutient Pierre Batcham – Electeur.
A titre de rappel, c’est le 28 Janvier dernier que Paul Atanga Nji, ministre de l’Administration Territoriale avait annoncé le déblocage du financement public pour la campagne électorale, en vue des élections législatives et municipales qui auront lieu le 9 février 2020 au Cameroun. 1,7 milliard de FCFA, est le montant qui a été reparti aux partis politiques en lice pour ce scrutin. La moitié de cette somme, 850 millions de FCFA, a été débloquée pour la campagne, repartie au prorata des listes validées.
Nicole Ricci Minyem
Décidément depuis son divorce avec Maurice Kamto, l’ancien maire de Njombe-Penja ne laisse pas de s’en prendre au leader du MRC. A celui-ci et ses partisans, Paul Eric Kingue promet la surprise à la faveur du double scrutin législatif et municipal du 09 février 2020.
L’ancien militant du MRC a sur un plateau spécial de Canal 2 consacré aux municipales et législatives du 09 février prochain émis des critiques à l’endroit le l’opposant Maurice Kamto. Paul Eric Kingue se dit prêt à placer un pari qu’il sera élu député dans le Moungo Sud qu’il considère comme son fief électoral. Il s’appuie ainsi sur sa côte de popularité dit-il, pour soutenir qu’en réalité c’est le MRC qui avait besoin de lui pour exister, et il n’envisage cependant pas l’hypothèse contraire.
Le président national du Mouvement patriotique pour un Cameroun Nouveau (MPCN), explique en effet, « moi, je m’appelle Paul Eric Kingue, le travail que vous voyez là, il est fait sur 20 ans. Les liens entre mon peuple et moi sont les liens ombilics ». Il taquine ainsi au passage le MRC dont il a invité par ailleurs, les militants à aller regarder les images de la population soudée massivement derrière lui pendant cette campagne électorale.
Dans la foulée, il a qualifié les partisans de Kamto de « talibans » tout en leur promettant une surprise. Il déclare à ce titre, « vous serez surpris de mon élection au soir du 09 février, parce que mon peuple sait ce qu’il cherche, ce peuple n’est pas le peuple des réseaux sociaux ».
Innocent D H
L’annonce a été faite hier mardi, à travers un communiqué rendu public par le ministre de l’Administration Territoriale, Paul Atanga Nji.
A partir de ce Mercredi, tous les partis politiques en lice pour le double scrutin du 09 Février prochain sont invités à prendre la première partie de ce qui leur revient comme fonds de campagne. Dans le document, il est précisé que : « Conformément aux dispositions de l’article 285 de la loi du 19 avril 2012 portant code électoral, modifiée et complétée par la loi du 21 décembre 2012, une dotation a été allouée au titre du financement public de la campagne électorale… ».
Par ailleurs, le ministre de l’Administration Territoriale ajoute que « La première tranche dudit financement leur sera servie au prorata des listes présentées et définitivement acceptées… Quant à la seconde tranche, elle sera répartie après la proclamation des résultats, proportionnellement au nombre de sièges obtenus ».
Des précautions sont néanmoins prises, afin que cet argent ne tombe pas entre les mains du tout venant
« Le ministre de l’Administration territoriale invite les responsables des partis politiques concernés ou leurs représentants dûment mandatés, munis des pièces officielles, à bien vouloir se présenter à la Direction des Affaires Politiques, porte 317 … pour décharger leurs montants respectifs de la première tranche du financement ».
Et pourtant
Les différents partis politiques n’ont pas attendus ce financement pour se lancer dans la course. Depuis cinq jours aujourd’hui, le Cameroun vibre au rythme des meetings et autres programmes d’approche mis en œuvre par les différents candidats pour convaincre le plus grand nombre d’électeurs.
Certes, tous ne disposent pas des mêmes fonds comme le parti proche du pouvoir qui a dans ses rangs, des ministres, directeurs généraux et autres autorités… Les contributions de ces derniers, selon la conception des autres candidats, « proviennent parfois des fonds insoupçonnés et c’est ce qui leur donne un gros avantage sur les autres, malgré le fait que leur passif ne plaide pas en leur faveur… ».
Vincent Ayene, militant d’un parti politique de l’opposition croit pour sa part savoir que : « Vous savez, on aura beau dire ce qu’on veut, su les gens ne veulent pas sortir de leur souffrance, s’ils se complaisent dans la décrépitude dans laquelle le RDPC a plongé ce pays depuis des décennies, on ne peut rien y faire…Il y a fort heureusement une nouvelle classe politique qui est née, celle qui n’est qu’au début d’une carrière prometteuse. Cette nouvelle classe politique qui sait que dans l’avenir, le peuple ne pourra lui accorder sa confiance qu’à travers les actions et les concrétisations des cinq prochaines années. Nous, nous avançons et le financement du Minat est certes important mais, au sein de notre formation politique, nous n’avons pas attendu… ».
Nicole Ricci Minyem
Le Code pénal en vigueur prévoit la prison et le paiement des amendes pour toute personne qui empêcherait une autre d’aller voter ou influencerait son vote.
La loi est contre l’influence du vote d’un électeur. Elle est contre ceux qui empêchent les électeurs de se rendre aux urnes. Le Code pénal dans son chapitre II intitulé des atteintes à la Constitution, section titrée Délits électoraux et dans son article 123 portant corruption et violences dispose que (1) « est puni de la détention de trois mois à deux ans et d’une amende de 10000 à 100000 francs ou de l’une de ce deux peines seulement celui qui : a) par l’octroi ou par la promesse d’un avantage particulier de quelque nature qu’il soit ou b) par voies de fait ou menace d’un dommage particulier quelconque, influence le vote d’un électeur ou le détermine à s'abstenir. (2) Lorsque le vote influencé est celui d’un collège électoral ou d’une fraction de ce collège, le minimum de la peine de détention est de six mois et celui de l’amende de 20000 francs ».
Cela revient à dire qu’il est risqué d’amener les électeurs à ne pas aller aux urnes. La loi n’enlève pas au citoyen le droit de ne pas vouloir prendre part aux élections. Par exemple Maurice Kamto le président national du Mouvement pour la renaissance du Cameroun a décidé de boycotter les prochaines élections législatives et municipales, c’est son droit le plus absolu. Edith Kah Walla du Cameroon people’s party a aussi décidé de ne pas prendre part au double scrutin prévu pour le 9 février 2020. C’est son droit le plus absolu.
Cependant il ne faut pas contraindre, amener un électeur à boycotter les élections. Il faut lui laisser l’opportunité de choisir ce qu’il va faire en son âme et conscience. Il ne faut pas influencer son vote. Il faut le laisser choisir.
Liliane N.