Le ministère de la Justice (Minjustice) vient de publier un rapport sur l’état des droits de l’Homme au Cameroun au cours de l’année judiciaire 2017.
Selon ce rapport, cité par le magazine Investir au Cameroun, la lutte contre le terrorisme et les troubles à l’ordre public dans les régions du Nord-Ouest et du Sud-Ouest (zones anglophones) ont conduit à de nombreuses arrestations qui, en plus de l’activité judiciaire ordinaire, ont abouti à un important contentieux relatif à la liberté des personnes.
Au total, 3 864 personnes accusées de terrorisme et troubles à l’ordre public, ont bénéficié d’une décision de mise en liberté à la suite d’une détention provisoire. Dans le détail, indique le Minjustice, sur les 3 864 personnes mises en liberté, 2 181 ont bénéficié d’une décision de relaxe ou d’un acquittement devant les juridictions.
« Le cas spécifique de la procédure d’habeas corpus mérite également d’être mis en exergue au regard des nombreux cas de détentions illégales et non justifiées qu’elle a permis de régler, soit un total de 182 cas », se félicite le ministère de la Justice.
En 2018, la délégation de l'Union européenne au Cameroun a salué la décision du président Biya de mettre fin aux procédures à l'encontre de 289 détenus dans le cadre de la crise anglophone.
Seulement, depuis octobre 2016, le Nord-Ouest et le Sud-ouest vivent une crise sécuritaire exacerbée par des revendications sécessionnistes. Ce qui a amené le gouvernement à mettre en place, le 20 juin 2018, un plan d’assistance humanitaire qui nécessite un budget de 12,7 milliards FCFA au bénéfice de 74 994 personnes touchées par la crise.
Ce plan prévoit une réponse aux besoins les plus urgents de 74 994 déplacés internes en équipements de première nécessité, nutrition, abris, santé, éducation, eau-hygiène et assainissement, protection. Dans le détail, l’Etat envisage de réhabiliter les centres de santé des deux régions, d’initier des campagnes de sensibilisation sur les mesures d’hygiène et de salubrité, d’apporter un appui en entrants et cheptels pour l’autonomisation financière de ces populations.
Le gouvernement veut également réhabiliter les écoles et prendre des mesures pour protéger les enseignants et les élèves ; distribuer aux personnes les centaines de tentes déjà disponibles à la Direction de la protection civile tout en œuvrant à la reconstruction de 10 000 logements.
Le plan humanitaire d’urgence prévoit également une assistance psychosociale aux victimes et la reconstitution des documents d’état civil et des titres identitaires perdus ou détruits. Ce plan prévoit des visites de réconfort et de soutien aux 21 291 réfugiées au Nigeria, sans donner de détails sur la nature de l’aide qui leur sera fournie.
Otric N.
Monsieur le Président,
Au moment où notre Nation, lentement mais fatalement s’en va glissant vers une déréliction certaine, ébranlée et fissurée qu’elle est dans l’essence même de ses fondements historiques, la spontanéité de ma plume téméraire interpelle dans son élan le citoyen patriote que je suis. Lui résister eût été une manifeste malhonnêteté intellectuelle vis-à-vis de vous, vis-à-vis de mon pays, et même un coupable reniement de mes propres convictions. C’est pourquoi, à toutes mes différentes et précédentes interventions médiatiques, je viens respectueusement joindre cette lettre ouverte à votre intention.
En prologue, permettez que je vous propose la visite de ce bref quatrain de Nicolas de Lyre, pouvant susciter quelques réflexions lumineuses dans la recherche d’une solution définitive au problème existentiel qui nous taraude, à savoir la guerre civile dans les zones du Nord-Ouest et du Sud-ouest de notre pays :
La lettre enseigne les faits
L’allégorie ce qu’il faut croire
La morale ce qu’il faut faire
L’anagogie ce vers quoi il faut tendre. »
La suite de ma réflexion s’articule sur les 4 volets suivants :
Un rappel synoptique des faits historiques ;
Le déclenchement de la crise ;
Les conséquences ;
La proposition de solutions.
Rappel synoptique des événements historiques
En février 1916, en pleine 1ere guère mondiale, l’Allemagne perd le Kamerun sous les assauts franco-britanniques. Un accord de partage (la première division non consentante de notre pays) est organisé entre la France et la Grande-Bretagne. Les 4/5 du territoire vont à la France et le 1/5 à la Grande-Bretagne divisé en 2 parties, le Northern Cameroon et le Southern Cameroon.
En 1922, par un accord de mandat de la Société des Nations (SDN), la France régira l’administration en zone francophone et la Grande-Bretagne en zone anglophone. A l’issue d’une 2e guerre mondiale, confirmant la défaite allemande, l’ONU confirmera cette répartition. En conclusion, à l’issue des 2 guerres mondiales, le Kamerun allemand sera divisé en 3 Etats : le Cameroun francophone et les 2 Cameroons anglophones : le Northern et le Southern Cameroons.
a/ De 1957 au 6 novembre 1982 : Régime du Président Ahmadou Ahidjo
Le 1er janvier 1960, le Cameroun francophone devient indépendant, sous la dénomination de République du Cameroun.
Les 11 et 12 février 1961, un plébiscite est organisé dans les 2 territoires, Northern et Southern Cameroons par les Britanniques, sous l’égide de l’ONU : le Northern choisira l’union avec le Nigeria et le Southern, l’union avec la République du Cameroun.
Du 16 au 22 juillet 1961, la Conférence de Foumban permet que les 2 Etats restant s’accordent pour la création d’un Etat fédéral : le 1er octobre 1961, une nouvelle Nation est née : la République Fédérale du Cameroun.
Le 20 mai 1972, le Président Ahmadou Ahidjo organise un referendum sur la fin du système fédéral en vigueur et la réunification de l’Etat oriental avec l’Etat occidental. Le « Oui » l’emporte et le pays devient la République Unie du Cameroun.
La rupture d’avec le travail d’unité, remarquablement accompli par l’ancien Président Ahmadou Ahidjo et les différents acteurs politiques de l’époque, fut une erreur inqualifiable.
b/Période du régime du Président Paul Biya, à partir du 6 novembre 1982.
Une démarche pour le moins curieuse vient remuer les cendres du passé par la loi no 84-1 du 4 février 1984, modifiant unilatéralement la dénomination du pays : la République Unie du Cameroun devient la République du Cameroun.
Erreur aussi politique qu’historique, ce changement sémantique sera malheureusement entériné au forceps lors de la révision de la Constitution du 18 janvier 1996, et sera ressenti de la part des Camerounais issus de la zone anglophone, comme un camouflet, une humiliation, un authentique mais incompréhensible reniement par le mépris d’un consensus historique mutuel d’unité dans le respect le plus absolu de la diversité… Erreur qui se paie très cher aujourd’hui, avec des conséquences pour le moins dramatiques…
Le déclenchement de la crise
En octobre-novembre 2016 : On assiste à des revendications corporatistes des Avocats et des Enseignants au Nord-Ouest et du Sud-Ouest, revendications tout-à-fait légitimes et qui, pour d’autres raisons, pourraient être faites dans n’importe quelle région de notre pays. Le système en place, par incompétence et une légèreté habituelle, en sous-estime les fondements. A cette désinvolture, il faut ajouter la non-application de la Constitution depuis plus de 20 ans. En outre, la répartition effective du pouvoir central dévoile une iniquité flagrante et ahurissante au Sommet de l’Etat : les francophones occupent depuis fort longtemps les postes majeurs :
Le Président de la République est francophone ;
Le Président du Sénat est francophone ;
Le Président l’Assemblée Nationale est francophone ;
Le Président du Conseil Economique et Social est francophone ;
Le Président du Conseil Constitutionnel est francophone ;
Le Président de la Cour Suprême est francophone ;
Le Premier Ministre, enfin, est anglophone.
Précédée par cet état des choses, une répression aveugle de ces revendications vient ouvrir largement la brèche où les partisans de la sécession viendront malheureusement s’engouffrer. Ma conviction est que nous aurions pu agir rapidement pour empêcher l’aggravation de cette situation. Ça n’a pas été le cas et je le regrette profondément.
Les conséquences
Elles sont désastreuses, la première étant la mise à rude épreuve de l’essence même de notre unité nationale. A la suite de nombreux et laborieux échanges, compromis devenus historiques, le Cameroun avait réussi, par la sagesse d’interlocuteurs patriotes des 2 cotés, francophones et anglophones, à bâtir un socle où devaient venir se fondre les différences et créer ainsi une unité dynamique. Cette unité devait être nourrie par la diversité de l’une et l’autre partie. En écoutant les uns et les autres, du Nord au Sud, de l’Est à l’Ouest, anglophones et francophones confondus, le Cameroun profond, unanime, tient à son unité. Cet heureux constat peut faciliter la recherche de solutions appropriées par la suite.
En attendant, les conséquences de cette guerre civile sont horribles. Tenez,
Monsieur le Président, quelques chiffres :
A) En pertes humaines et conséquences démographiques :
200 membres de nos forces de l’ordre et plus de 500 civils tués : une cruauté et une barbarie révélées par des images insoutenables.
L’exode des refugiés est massif, à l’intérieur comme à l’extérieur du pays : selon l’UNHCR, les refugiés au Nigeria sont d’environ 30 000 Camerounais ; 4/5 sont des femmes et des enfants dont la scolarisation est sévèrement compromise. A l’intérieur, plus de 75 000 personnes déplacées ;
Des enlèvements d’une dizaine de Chefs d’entreprises, de hauts responsables et commis de l’Administration. Bref, environ 437.000 Camerounais ont fui leur domicile, dont 246.000 au Sud-Ouest et 191.000 au Nord-Ouest, un décor véritablement catastrophique.
Des villages incendiés et ravagés.
Des villages incendiés et ravagés.
B) Conséquences économiques et sociales
En référence à une étude détaillée du Groupement Inter-patronal du Cameroun (GICAM) du 13 septembre 2018, nous avons retenu quelques chiffres :
Un manque à gagner en termes de chiffres d’affaires de 269 milliards de FCFA dans les secteurs suivants :
Industries agro-alimentaires
Agro-industries locales
Télécommunications
Filières café-cacao
Services agricoles
Distributions, etc.
Un manque à gagner immédiat de 6 milliards de FCFA de recettes fiscales pour l’Etat au titre de l’acompte de l’impôt sur les sociétés.
Des pertes d’emplois dans le secteur formel des entreprises agro-industrielles évaluées à 8 000 emplois, à ajouter aux 6400 emplois perdus sur les sites en arrêt de production des agro-industries du fait de cette guerre civile.
La chute conséquente des recettes d’exportations évaluée à 20%, car 45% du cacao camerounais provient du Sud-Ouest et 75% du café arabica du Nord-Ouest.
Le taux de chômage dans l’agriculture est en hausse de 7% : en exemple, la CDC (2e employeur après l’Etat), n’a que 7 sites fonctionnels sur les 20 au total…
En guise de synthèse, cette crise a des conséquences humaines, économiques et sociales désastreuses. Chaque jour qui passe en amplifie la dimension et la profondeur. La routine de la désolation, de l’insécurité, s’installe dans l’indifférence générale. Le feu et le sang de nos frères et sœurs citoyens s’entremêlent dans un enfer ardent. Horresco referens !
Monsieur le Président,
J’ai la certitude qu’en parcourant ces quelques lignes, qui viennent s’ajouter à votre information quotidienne, vous compatirez avec votre peuple, aujourd’hui hagard de sa détresse !
-Solutions préconisées :
Monsieur le Président, vous conviendrez avec moi que les mesures préconisées jusqu’à présent sont demeurées infructueuses. Souffrez tout autant d’en faire ce constat avec moi :
La création par décret d’un organe de promotion du bilinguisme : pléthorique et couteux, il s’est avéré inefficace, car cette crise n’est pas un problème de langue et de culture.
La libération par décret de 289 individus : un geste certes de bonne volonté, mais périphérique quant à l’essence même du problème.
Des tentatives de rencontres et d’échanges informels à différents niveaux, intérieurs et extérieurs de la société civile… tout aussi infructueuses…
Et surtout, « the last but not the least », votre détermination clairement affichée d’anéantir par la force les partisans de la sécession au cours de vos multiples interventions médiatiques.
Monsieur le Président,
Toutes ces mesures ont plutôt créé et exacerbé la radicalisation ; chaque jour qui passe enlise la situation et chaque mort de nos citoyens est une mort de trop. Toute guerre, d’où qu’elle vienne est la négation de l’humanité par elle-même. Cette guerre civile qui détruit notre Nation en est l’anéantissement même.
Cette insécurité permanente pèse et pèsera lourd dans notre univers sociopolitique. J’avais préconisé avec véhémence de surseoir aux élections présidentielles. Mon appel fut étouffé… Je reste persuadé que vouloir reprendre des élections législatives et municipales sans résoudre le drame que vit notre pays au Nord-Ouest et au Sud-Ouest, c’est augmenter les frustrations chez nos compatriotes et cela risque d’être une fois de plus mal pris ou mal interprété sur le plan national et international. Aujourd’hui, la suite des événements appelle à de nouvelles recommandations et à des solutions sans délai, présidées et ordonnées par vous-même.
Conclusion :
Recommandations :
Les mêmes causes produisant les mêmes effets, je vous suggère respectueusement de surseoir à tout suffrage électoral aussi bien les législatives que les communales. Non seulement l’insécurité qui règne dans le pays en interdit l’application des règles démocratiques, mais le code électoral en vigueur étant essentiellement anti-démocratique, organiser des élections dans ces conditions serait entériner la sécession de fait de notre Cher pays, responsabilité trop lourde à porter pour tout leader, et qui plus est, pour celui qui s’est engagé à laisser en héritage une « Nation Unie et indivisible dans sa diversité».
En tout état de cause, les résultats issus de telles élections, quels qu’ils soient, entraîneraient des contestations tout aussi incontrôlées et alimentant le cycle de la violence. La priorité des priorités, comme je l’ai affirmé de nombreuses fois, c’est la résolution de la crise dite anglophone, dans les 2 régions de notre pays : le Sud-Ouest et le Nord-Ouest.
Proposition de solutions :
Une adresse solennelle, médiatisée, du Président de la République, à la Nation, ordonnant l’arrêt des hostilités sans délai, déclenchant le retrait du dispositif militaire de ces 2 zones, dans le respect des règles de sécurité bien évidemment.
Ouvrir en même temps des Assises Nationales présidées par le Président de la République lui-même, réunissant tous les représentants des forces vives de la Nation : majorité et opposition politiques, religieux, société civile sans oublier les représentants des partisans de la sécession…
Débats ouverts concernant notamment une armistice et les conditions d’une éventuelle amnistie…
Débat sur le code électoral et sur le mode de désignation des membres d’Elecam, préalables nécessaires pour détendre l’atmosphère politique. Mais surtout pour accéder à un minimum de démocratie à laquelle aspire notre société depuis si longtemps déjà.
Clôture des Assises par le Président de la République lui-même, étant entendu que les résolutions retenues par ces Assises seront exécutées et suivies par un organe « ad hoc » issu des assises. Le président peut, par un tel acte, redonner espoir aux Camerounais.
Enfin, pour détendre l’atmosphère sociopolitique particulièrement fébrile en ce moment, je vous suggère respectueusement la libération du Professeur Maurice Kamto et ses partisans, étant entendu que ceux qui ont vandalisé les Ambassades de la République du Cameroun en Europe (Paris, Berlin, …) doivent être poursuivis selon la Loi.
Telles sont, à l’aune d’une analyse profonde, les réflexions que j’ai bien voulu partager avec vous dans l’intérêt supérieur de notre pays.
Aujourd’hui, le 13 Février 2019, je viens vous souhaiter un Joyeux anniversaire. Monsieur le Président, que Dieu vous bénisse.
En attendant, Monsieur le Président, je vous prie d’agréer ma très haute considération.
Les régions du Nord-Ouest et du Sud-Ouest au Cameroun sont en proie à des ravages sécessionnistes depuis 2016. Au début de ce conflit qui oppose les forces de sécurité à des rebelles, ceux ci s’approvisionnaient à travers des rançons, le vol et la revente des marchandises, entre autres. L’une des sources principales de financement de ces combattants, qui inclut la diaspora et qui prend de l’ampleur, est le “crowdfunding”.
Des levées de fond ont été engagées sur plusieurs plates formes digitales, de plus en plus nombreuses et spécialisées, pour sponsoriser les séparatistes au Cameroun. Plusieurs journaux américains dénoncent en bloc cette pratique engagée par ces camerounais de mauvaise foi qui sont plus ou moins encouragés par le pays de l’Oncle Sam. Ils présentent les “ambazoniens” comme des terroristes à part entière que les Etats-Unis laissent se développer, par l’absence d’une décision interdisant la collecte de fonds à des fins terroristes sur son territoire par la diaspora camerounaise.
Prenant l’exemple du Hezbollah, ces médias démontrent l’indifférence de la législation américaine devant cette situation. En effet, les Etats-Unis, le Canada, l’Union européennes et plusieurs pays dans le monde ont interdit au Hezbollah de se servir du crowdfunding comme moyen de financement alors qu’il voulait diversifier ses sources de revenus.
Pourtant, le crowdfunding est fortement promu sur les réseaux sociaux au Cameroun par la diaspora. Elle est pratiquée sur des plates formes interdites au Hezbollah ainsi qu’à d’autres groupes terroristes interdits d’utiliser les levées de fond comme source de financement par des grandes puissances dans un élan de défense des droits de l’Homme.
Cette indifférence des autorités américaines est interprétée par plusieurs internautes comme une sorte de classification du terrorisme par catégories. Les exactions sont pourtant les mêmes, les victimes endurent les mêmes souffrances et les gouvernements rencontrent les mêmes difficultés. La problématique qui est ainsi soulevée est celle de la durée de ce silence dont les conséquences ne cessent de se multiplier au Cameroun. Les terroristes continuent malheureusement à financer leurs actions en toute quiétude.
Leurs actions contre les populations et contre l’Etat se multiplient. La destruction des infrastructures scolaires, publiques et mêmes médicales, les enlèvements, les assassinats et bien d’autres attaques sont devenues le quotidien des populations de ces régions.
Il a été kidnappé le dimanche 3 novembre 2018 dans son arrondissement.
L’autorité administrative Martin Ngwa Majong est libre depuis le 7 novembre 2018. Après quatre jours passés entre les mains des sécessionnistes, le sous-préfet de l’arrondissement de Noni dans le département de Bui, est apparu vraiment mal en point. Il avait deux bandages sur le visage. Il s’appuyait pour marcher sur des éléments des Forces de défense et de sécurité. L’armée camerounaise dans un de ses tweets a indiqué le 8 novembre 2018, que l’autorité administrative «a subi des sévices corporels: blessé par plombs à la jambe droite, multiples blessures par gourdin et cross fusil artisanal sur la tête, bras gauche et plante de pied».
Pour rappel c’est samedi dernier que Martin Ngwa Majong a été enlevé par les éléments de la république imaginaire de l’Ambazonie. Pour retrouver l’autorité administrative, les recherches ont été lancées dimanche, le jour d’après le kidnapping. Son rapt est venu rallonger la liste des personnalités qui ont déjà été kidnappées par les sécessionnistes dans les deux régions anglophones du Nord-Ouest et du Sud-Ouest. Martin Ngwa Majong a eu plus de chance que Namata Diteng le sous-préfet de Batibo qui a été tué par ses ravisseurs. On se rappelle que c’est le 11 février 2018, qu’il a été kidnappé alors qu’il prenait part aux préparatifs de la fête de la jeunesse. Son décès a été révélé en juin 2018, après la publication du Plan gouvernemental d’assistance humanitaire destiné aux populations victimes des violences observées dans le Nord-Ouest et le Sud-Ouest.
Le défunt sous-préfet de Batibo a laissé une veuve et neuf enfants dont quatre légitimes cinq adoptés. Son épouse Julienne Namata a vu son quotidien et celui de sa progéniture changer. Dans une interview accordée à notre confrère Mutations du 28 septembre 2018, elle sollicitait l’aide du gouvernement pour continuer à bien prendre soin de ses enfants dont l’âge est compris entre 8 et 24 ans. «Je me suis alors dit qu’il fallait engager les enfants dans les petites activités pour leur permettre d’oublier progressivement l’absence de leur père. J’ai donné une somme d’argent à chaque enfant pour qu’il trouve de quoi s’occuper. Il y en a qui font des beignets déposent dans des boutiques tandis que les autres vendent des bonbons en classe en cachette. J’ai aussi fait un poulailler pour les garçons, afin que toutes les charges ne retombent pas sur moi seule», a-t-elle confié à Mutations.
Julienne Namata avait déclaré avoir besoin de l’aide du gouvernement pour trouver un emploi à ses enfants qui ont déjà achevé leurs études. «J’ai deux enfants qui ont déjà fini leurs études à l’Université de Buea et à l’Université de Yaoundé II-Soa. Aujourd’hui ils cherchent du travail. Le Ministre de l’Administration territoriale a promis de faire quelque chose dans ce sens on attend», a-t-elle ajouté.
Liliane N.
Dans les régions du Nord-Ouest et du Sud-Ouest les affrontements entre l’armée et les sécessionnistes persistent.
11 octobre 2016, des avocats originaires des régions anglophones décident de manifester à Bamenda, le chef-lieu du Nord-ouest. Ils souhaitent par-là, exprimer leur désapprobation, contre l’absence d'une version anglaise de textes indispensables à leur travail. Pour être plus précis, ils réclament la traduction des «actes uniformes» de l'Organisation pour l'harmonisation en Afrique du droit des affaires (OHADA) en vigueur depuis des mois. En outre ils réclament aussi l’affectation dans les régions anglophones de magistrats maîtrisant la langue anglaise, la création au sein de la Cour suprême d’une section spéciale chargée des recours contre les décisions rédigées en anglais et la création d’un département «Common Law» à l’Ecole nationale d’administration et de magistrature. 21 novembre 2016, après les avocats, des enseignants des régions du Nord-Ouest et du Sud-Ouest descendent à leur tour dans les rues. Entre autres, ils veulent un déploiement d'enseignants francophones dans des écoles anglophones.
De ces revendications corporatistes, naît une crise qui au fil du temps verra des acteurs autres que ceux suscités, apparaître. Un groupe armé de personnes réclamant la sécession du Cameroun le 1er octobre 2017, autoproclame une république imaginaire dénommée «Ambazonie». Dans un reportage diffusé sur Tv5, le Colonel Didier Badjeck porte-parole de l’armée camerounaise indique que c’est en fait la zone la plus sensible où on dénombre le plus grand nombre de combats entre les Forces de défense et les ambazoniens. «Ici, c’est un combat qui est particulier, un combat de guérilla. Nous avons mis des forces qui sont appropriées et qui peuvent mener ce genre de combats. Et une fois que c’est sécurisé, nous tenons la zone pour exprimer notre souveraineté», déclare le Colonel Didier Badjeck, dans ledit reportage.
Avec les éléments de l’Ambazonie, des actes d’intimidation portés vers les populations sont à l’ordre du jour. Des jours d’une opération baptisée «ville morte» sont instaurés. Personne ne doit vaquer à ses occupations durant lesdits jours. L’école devient interdite dans les régions anglophones. Les populations affirment être menacées de mort. A la rentrée scolaire 2017-2018, des images d’enfants brutalisés circulent sur la toile. Ceux des opérateurs économiques qui bravent le mot d’ordre de «ville morte», voient le jour d’après leurs commerces partir en fumée. Dès lors les affrontements entre les Forces de défense et de sécurité et les éléments de l’Ambazonie deviennent réguliers. Car dans certaines localités des régions anglophones, le drapeau du Cameroun a été enlevé à la faveur d’un autre avec un fond bleu et blanc, ayant treize étoiles. C’est celui de la république imaginaire.
Certains villages à l’instar de Dadi se vident de leurs habitants. Dans le reportage diffusé sur Tv5, après un affrontement entre armée et les ambazoniens, les militaires tombent sur des armes. «Vous voyez là des armes de fabrication artisanale. Ils ont des armes de guerre également. Ici, nous avons trouvé également ces armes par centaines dans ce village et c’était des armes essentiellement orientées vers les forces de défense et de sécurité utilisées par l’armée qui était en train d’être mise sur pied par ces assaillants. Ce sont des armes dangereuses. Si vous n’êtes pas protégés dans les 20 à 30 mètres, c’est un carnage», raconte Achille Binong, Officier de police dans le village de Dadi dans ledit reportage.
Pour faire face aux sécessionnistes, l’armée met en place un plan de riposte. Il y a des patrouilles mixtes police/armée. Grâce à cette patrouille un camerounais d’expression française qui a requis l’anonymat de peur d’être inquiété, raconte avoir eu la vie sauve. Résidant à Douala, il s’est rendu un mercredi dans la ville de Buea, ignorant que ce jour avait été désigné par les ambazoniens comme jour de «ville morte». Etant tombé sur des ambazoniens qui avaient posé des barricades sur la route, l’ayant sorti de son véhicule, et alors qu’ils avaient commencé à le rouer de coups, c’est l’arrivée d’une patrouille de l’armée qui a obligé ses agresseurs à le laisser pour disparaître par la suite dans la brousse.
Lors de cette rentrée scolaire 2018-2019, les régions anglophones ont dû être militarisées pour permettre aux enfants de regagner le chemin de l’école. Et il y a juste de cela quelques jours que l’armée a réussi à retrouver des élèves de la Presbyterian school de Bamenda kidnappés des sécessionnistes.
Liliane N.
Cette mesure est entrée en vigueur depuis le 6 novembre 2018, jour de prestation de serment du Président de la république.
Le Gouverneur de la région du Nord-Ouest a suspendu momentanément tout mouvement de véhicules d’une durée non déterminée d’un arrondissement à un autre. Ladite mesure s’applique aussi aux départements de la région. Sauf les arrondissements de Bamenda 1er, 2e et 3e ne sont pas concernés par cette décision qui a reçu comme ampliation le Secrétaire général de la Présidence de la république, le Secrétaire général des services du Premier Ministre, le Ministère des Enseignements secondaires. D’après l’une de nos sources bien introduites, cette décision a été prise suite au kidnapping des 79 élèves de la Presbyterian Secondary School de Bamenda. Les enfants ayant déjà été retrouvés, tout laisse croire qu’Adolphe Lele Lafrique pourrait dans les prochaines heures lever cette interdiction.
Il faut rappeler que la région du Nord-Ouest, tout comme celle du Sud-Ouest fait face à une crise socio-politique qui a débuté depuis octobre 2016. Au fur et à mesure que le temps passe, celle-ci ne fit que s’enliser. Après des kidnappings des autorités administratives, des sous-préfets, les éléments de la république fantôme de l’Ambazonie ont entamé avec l’enlèvement des élèves. C’est ainsi que lundi dernier, ils ont procédé au kidnapping de 79 élèves de la Presbyterian Secondary School de Bamenda. Heureusement pour ces derniers, ils ont été retrouvés aux premières de cette journée. La nouvelle a beau fait de se répandre sur la toile et sur les foras. 78 élèves sont libres, le chauffeur du bus des enfants a aussi été retrouvé. Cependant le proviseur de l’école, une enseignante et 2 enfants restent introuvables. Les recherches se poursuivent.
Il convient tout de même de rappeler les circonstances des retrouvailles des 78 élèves. «Ils ont été retrouvés au petit matin à Bafut, abandonnés par leurs ravisseurs», a raconté le Colonel Didier Badjeck, chef de la division Communication du ministère de la Défense, dans un post, parvenu à la rédaction d’Agence Cameroun Presse. «Les terroristes ont été localisés sur renseignement et écoutes des conversations téléphoniques, les Forces de Défense et de Sécurité avaient grosso modo circonscrit la zone de recherche (…) après plusieurs reconnaissances engageant de gros moyens de surveillance notamment aériens, la zone de probabilité de la cachette s'est précisée sur la Presbyterian's school de Bafut», a-t-il ajouté.
Il faut par ailleurs rappeler qu’avant cette journée, les Organisations non gouvernementales (ONG) à l’instar du Fonds des Nations unies pour l'enfance (UNICEF) et Amnesty International ont condamné le kidnapping des enfants. UNICEF a exigé qu’ils soient libérés sans condition, et a affirmé que les écoles devaient être des lieux les plus sécurisés. L’ONG a également demandé qu’elle soit admise à apporter son assistance aux populations en détresse.
Liliane N.
L’Organisation non gouvernementale vient de produire une déclaration, dans laquelle, elle condamne fermement le kidnapping des élèves.
«Aujourd’hui, plus de 80 personnes, dont de nombreux enfants auraient été enlevés dans une école de Nkwen, Bamenda, région du nord-ouest du Cameroun. L’UNICEF condamne fermement l’attaque signalée et appelle à la mise en place immédiate et libération inconditionnelle de tous les enfants enlevés. L’UNICEF est profondément préoccupé par les actes de violence signalés», déclare Marie-Pierre Poirier, Directeur Régional du Fonds des Nations unies pour l'enfance (UNICEF) pour l’Afrique de Central et de l’Ouest.
En plus de condamner l’enlèvement de ces élèves, l’UNICEF indique que les attaques portées sur les écoles sont une violation du droit des enfants. «Les écoles doivent être des espaces sûrs et protégés en tout temps», ajoute Marie-Pierre Poirier. Fidèle à ses missions l’Organisation non gouvernementale (ONG) convie les différentes parties impliquées dans la crise socio-politique sévissant dans les régions anglophones, à lui permettre d’apporter une assistance aux populations en détresse. «L’UNICEF est préoccupé par l’escalade du conflit dans le nord-ouest et le sud-ouest du Cameroun et appelle toutes les parties à autoriser l’accès aux personnes dans le besoin dans les zones touchées», ajoute-t-elle.
A titre de rappel, le 5 novembre 2018, 79 élèves de la Presbyterian Secondary School de Bamenda ont été enlevés par des individus armés. Ces derniers ont aussi réussi à kidnapper un enseignant et un chauffeur. Juste après cet acte, les autorités ont lancé à la recherche des victimes. «L’établissement est quadrillé par les forces de sécurité. Nous n’y avons pas accès», déclarait une source proche de l’établissement scolaire. «Les recherches pour retrouver les otages ont été lancées, la mobilisation est totale», déclaré une autre source ayant pris part à la réunion de crise, qui a été organisée.
Des heures suivant cet enlèvement, une vidéo a été postée. Dans ladite vidéo qui dure 6 minutes, et obtenue par l’Agence Française Presse, on voit onze garçons d’une quinzaine d’années décliner un à un leur identité et indiquer avoir été enlevés à la Presbyterian Secondary School de Bamenda par les «Amba boys», les éléments de la république imaginaire de l’Ambazonie. «Nous allons ouvrir nos propres écoles ici, nous allons rester ensemble et combattre pour l’+Ambazonie+», l’Etat fantasmé que les séparatistes entendent créer, indique un homme au micro du téléphone filmant la scène. Il est à noter qu’après le kidnapping des élèves, les ambazoniens ont coupé le doigt d’un enseignant. Cela a été fait pour montrer leur engagement à interdire l’école aux enfants.
Le 4 novembre 2018 soit un jour avant le kidnapping des élèves de la Presbyterian Secondary School de Bamenda, c’est l’autorité administrative Nwa Martin Nanjong, Sous-préfet de l’arrondissement de Noni dans le département du Bui, qui a été signalé porté disparu. D’après des sources sécuritaires, tout comme les apprenants de la Presbyterian Secondary School, il a été enlevé par les ambazoniens. Les mêmes sources sécuritaires avaient indiqué que les recherches avaient bel et bien débuté. Mais il est impossible d’en donner plus de précision.
Liliane N.
La cause de cet état de chose est la crise anglophone qui paralyse les régions du Nord-Ouest et du Sud-Ouest.
Les statistiques publiées par l’Association bannière du Cameroun (Assobacam) ne surprennent guère. Pour le compte du mois de septembre 2018, la Cameroun Development corporation (CDC), le deuxième exportateur de banane du pays n’a fait aucun mouvement. Elle a zéro dans son compteur pour le mois dernier. L’entreprise logée dans la région du Sud-Ouest connait cet état de choses à cause de la crise anglophone qui paralyse ses activités. Elle est une victime des exactions commises par les éléments de la république fantôme d’Ambazonie. Certaines de ses installations ont été détruites. La société ne fonctionne plus en plein temps. Ses employés font constamment l’objet de menace de mort. Et aujourd’hui les économistes et même le Groupement interpatronal (GICAM) du Cameroun indique que si la crise socio-politique en zone anglophone perdure, la CDC finira par mettre la clé sous le paillasson.
D’après nos sources c’est depuis le mois de juillet dernier que la situation est catastrophique. «Dans la région du Sud-Ouest, on travaille difficilement parce que dans presque tous les départements c’est difficile à cause de ce conflit armé. Et les employés n’arrivent pas à vaquer paisiblement à leurs occupations comme par le passé. Presque toutes les plantations, qui sont de la CDC et de Palm Oil ont fermé. Hévéa, Palmeraies, toutes sont fermées», déclare une source ayant requis l’anonymat. La CDC qui qui est le deuxième employeur après l’Etat, c’est en fait 22 000 emplois directs. Lesdits emplois risquent considérablement d’être revus à la baisse. Car avec le manque d’exportation et d’activités, l’état financier de cette société qui détient de vastes plantations agricoles autour du Mont Cameroun, n’est guère reluisant. Déjà certains de ses employés font des révélations faisant état de baisse de salaires allant jusqu’à 40% au mois de juillet et de 30% en septembre 2018. Après six mois 6000 travailleurs pourraient se retrouver au chômage. C’est dire que la crise dite anglophone affaiblit vraiment la CDC.
Pour revenir au mois de septembre dernier, la situation était telle que 12 de ses sites sur 29 ont été en arrêt total de production. Certains desdits sites étant devenus des camps de base pour des assaillants armés qui ont délogé les travailleurs. 10 sites n’étaient plus que partiellement opérationnels en raison des interruptions sporadiques d’activités suite à des attaques de groupes armés, des interruptions de l’alimentation en énergie électrique ou à cause de l’inaccessibilité à certaines zones. Sur un plan financier, les pertes de la CDC sont immenses. La société est confrontée à des enlèvements et des exactions sur ses employés, des assassinats de travailleurs et de membres de leurs familles. D’importantes quantités d’huile de palme ont été abandonnées dans les réservoirs dans l’impossibilité de les acheminer vers les usines en raison de l’insécurité sur les routes.
Le GICAM même a révélé que les plantations ne sont plus entretenues ni traitées, laissant libre cours à la propagation des parasites et autres maladies faute de traitements phytosanitaires. «La CDC risque la rupture de contrats d’achat conclus avec des partenaires internationaux au regard de son incapacité actuelle à honorer ses engagements», peut-on lire dans le rapport du Groupement récemment publié. A titre de rappel la CDC est une entreprise agro-industrielle publique qui exploite de vastes plantations d’hévéa et de bananes dans la région du Sud-Ouest du pays.
Liliane N.
6434 personnes jadis employées dans les entreprises situées au Nord-Ouest et au Sud-Ouest connaissent un arrêt de travail.
Au fur et à mesure que la crise s’installe dans les régions anglophones, les répercussions se font de plus en plus ressentir. D’après le Groupement interpatronal du Cameroun (Gicam), 86% d’entreprises affirment que la crise dans ces régions a des conséquences négatives très importantes (50%), et importantes (36%) sur leurs activités. Selon les estimations sommaires réalisées, la crise a déjà coûté 2,153 milliards FCFA en termes de destruction de biens immobiliers, de matériels roulants et meubles. Le manque à gagner en termes de chiffres d’affaires est estimé à 269,056 milliards Fcfa dans les secteurs investigués: industries agroalimentaires, agro industries locales, télécommunications, filière café – cacao, services agricoles et distribution.
Intéressons-nous à la filière cacao dans un premier temps. Les industries de transformation de cacao et café voient en ce moment leurs activités de plus en plus fragilisées, à cause de la crise dite anglophone. Dans son rapport publié récemment sur l’impact de ladite crise sur l’économie camerounaise, le Gicam rapporte que pour trois unités de transformation dont une part importante des matières premières provenait du Nord-Ouest et du Sud-Ouest, des arrêts forcés d’activités pouvant s’étendre jusqu’à cinq semaines sont déjà programmés. C’est le cas à la Sic Cacao basée à Douala, la capitale économique du pays, dont la capacité est passée de 30 000 tonnes à 55 000 tonnes de production.
Il y a aussi l’entreprise Neo Industry installé à Kekem qui démarrera dans quelques mois son usine de 32 000 tonnes. Enfin, Atlantic Cocoa, dans la cité balnéaire de Kribi, qui démarrera dans quelques mois une usine de 48 000 tonnes. «La reprise de l’activité est d’ailleurs conditionnée, à court terme, par la possibilité de trouver d’autres sources d’approvisionnement et notamment de recourir à des importations ponctuelles. Des demandes d’autorisation à cette fin ont été transmises à l’administration, mais il s’agit à coup sûr d’une remise en cause fondamentale du modèle économique ayant sous-tendu l’installation de ces unités», peut-on lire dans le rapport du patronat. Seulement pour ces trois entreprises la cessation d’activité envisagée par ces trois entreprises va représenter une perte de chiffre d'affaires de l’ordre de 10,8 milliards Fcfa.
S’il faut parler des entreprises spécialisées dans l’agroalimentaire, on a Entre 60 et 80% d’elles qui sont désormais inaccessibles dans le Nord-ouest et le Sud-Ouest du Cameroun, à cause des violences. Le Gicam révèle dans son rapport que plusieurs sociétés dans ces régions ont été contraintes au démantèlement des infrastructures logistiques et de commercialisation, lorsque celles-ci ont pu échapper aux vandalismes et destructions. Les entreprises de fabrication des boissons observent notamment des pertes de chiffres d’affaires allant jusqu’à 40 milliards Fcfa. Les dégâts matériels et destructions de biens continuellement enregistrés continuent d’envenimer la situation. Ceux-ci ont déjà coûté à ces dernières plus de 500 millions Fcfa en pertes matérielles, sans compter les sommes déboursées par leurs employés pour échapper aux rackets et autres menaces.
Liliane N.