Selon le Ministère de l’Administration territoriale actuellement dirigée par Paul Atanga Nji, rendu à ce jour, plus de 75000 familles déplacées des régions du Nord-ouest et du Sud-Ouest ont déjà été assistées. Selon les autorités ces familles se déplacent soit pour d’autres régions du pays. Soit elles se retrouvent dans des localités du Nord-Ouest et du Sud-Ouest qui sont relativement calmes.
Pour leur venir en aide, le Président de la République a instruit la mise sur pied du Plan d’assistance humanitaire d’urgence. Les opérations dudit Plan sont conduites par Paul Atanga Nji le Ministre de l’Administration territoriale (Minat). C’est lui qui assure la coordination générale du Centre d’assistance humanitaire d’urgence. Le Minat en présentant le premier rapport de ce Plan, a indiqué que jusqu’ici, on comptabilise pas moins d’une soixantaine de descentes sur le terrain. Lesdites descentes ont été faites par ses collaborateurs de la Direction de la Protection civile. Ces descentes sont faites pour distribuer «les appuis» du Président de la République aux populations victimes de la crise socio-politique qui paralyse les deux régions anglophones depuis trois années déjà.
Les collaborateurs du Minat ont par ailleurs fait des descentes dans les autres régions du Cameroun où les familles déplacées de la crise ont trouvé refuge. On peut citer entre autres le Littoral, le centre et l’Ouest. Les autorités dans la conduite des opérations relatives au Plan d’assistance humanitaire d’urgence ont salué l’appui et le soutien des partenaires. Toutefois, le Minat a précisé que l’aide doit être apportée dans un cadre bien réglementé. «Le Chef de l’Etat a prescrit au Minat d’intensifier la distribution de l’aide humanitaire», a déclaré Paul Atanga Nji. Au cours d’une de ses sorties, le Minat a indiqué que du fait de la crise, il y a eu 400 000 déplacés internes.
A titre de rappel, le Plan d’assistance humanitaire d’urgence a été lancé le 20 juin 2018 à Yaoundé. La priorité de ce Plan porte sur la reconstruction des édifices détruits, le retour des populations déplacées, la prise des mesures adéquates pour une reprise effective des classes, l’aide à la reprise des activités économiques, la protection des personnes déplacées, la reconstruction des documents d’état-civil et des titres identitaires perdus ou détruits.
Liliane N.
Dans une lettre ouverte, il s’est adressé ce jour aux différents acteurs de cette crise, en affirmant entre autres qu’ « au–delà des clivages ethniques, linguistiques et politiques, l’absolu c’est le Cameroun »
Au nom de tous les militants et sympathisants de l’Union des Populations du Cameroun et, à mon nom personnel, permettez-moi tout d’abord de saluer à sa juste valeur, l’Initiative et le Succès de la descente du Premier Ministre, Chef de Gouvernement à BAMENDA et BUEA. Ce qui laisse présager un état d’esprit novateur au sein de nos compatriotes de ces deux régions en crise. Tout cet environnement renforce notre option quant à la gestion de cette crise en se référant au respect primordial des Institutions de la République et ceux qui les incarnent. La Position de l’UPC est claire :
Le Dialogue inclusif doit être une affaire Camerouno-Camerounaise. Il s’agit d’une rencontre entre les Filles et Fils d’un même Pays qui doivent se faire mutuellement confiance et réfléchir sur les solutions à apporter à un problème interne à la Vie de notre Nation.
L’Initiative et l’Organisation incombent à l’Etat du Cameroun qui, dans cette perspective, doit rester absolument attaché à la Sauvegarde de la Souveraineté du Peuple Camerounais, l’Intégrité de notre Territoire et l’Unité de notre Nation. Comme vous pouvez le constater, l’UPC met un accent particulier sur le Sens Républicain et Régalien à assigner à ce Dialogue qui en aucun cas ne devrait mettre entre parenthèses la Souveraineté de l’Etat du Cameroun. La Constitution de l’Etat du Cameroun doit en être la Boussole.
Sur le plan politique, le Peuple Camerounais dans son ensemble s’est rendu aux urnes le 07 Octobre 2018 et, en toute souveraineté, a choisi à la tête de nos Institutions le Président Paul BIYA. Le Dialogue Inclusif ne doit pas remettre en cause ces Elections. Sur le plan sécuritaire, nos forces de défense et de sécurité se sont attelées à vaincre la secte terroriste BOKO HARAM. Elles restent mobilisées sur des multiples fronts pour l’Intérêt Supérieur de notre Nation. Leur professionnalisme et la détermination à sauvegarder la Souveraineté de nos Institutions et l’Intégrité de notre Territoire, ne sont plus à démontrer. Les Forces de Défense et de Sécurité doivent rester en poste sur toute l’étendue du Territoire Nationale pour vaincre tous les complots visant à déstabiliser le Cameroun.
Au Moment où doit impérativement sonner la Cloche de la Paix, l’UPC appelle ceux qui ont pris les armes contre les Institutions de la République et ceux qui les incarnent, à les déposer et réintégrer une Vie Citoyenne au sein de l’Etat. L’option de la Sécession n’est pas une forme d’Etat discutable par les Camerounais. Il s’agit d’une auto exclusion de la Réflexion sur l’Avenir de la Grande Nation Camerounaise. Le Cameroun est Un et Indivisible. Seul cet Absolu peut véritablement fonder un Nouvel Elan pour la Consolidation de notre Vivre-Ensemble : le Dialogue Inclusif et Républicain.
Aujourd’hui plus qu’hier, pour l’intérêt Supérieur de notre Nation, chaque Citoyen Camerounais doit cultiver en lui, l’Esprit de Tolérance, d'Abnégation et de Confiance aux Institutions Républicaines. Nous sommes condamnés à Vivre Ensemble. La Diversité Ethnique qui caractérise notre Pays est une richesse dont l’importance n’est plus à démontrer. Alors, combattons la transformation des ethnies en de multiples miroirs à travers lesquels se construirait un certain « Vivre-Ensemble ». Nous devons véritablement être Ensemble, pour éloigner de notre Nation tous les plans de sa déstabilisation.
Pour une Nation multiethniques comme le Cameroun, les leaders politiques doivent toujours avoir à l’Esprit que la Politique doit être une Pensée Fondatrice de la Paix, fille de la Tolérance, du Dialogue et de Pardon, Vue sous l’angle de l’Union des Volontés éclairées par le Droit et le Devoir de participer activement à la réalisation du Bien Commun qui, en fin de compte est la joie commune qu’engendre l’élévation de standard de vie des populations camerounaises. C’est le lieu pour nous de le rappeler : l’Action Politique édificatrice d’une Nation Camerounaise Unie, Forte et Prospère ne peut se fonder sur les bases des haines et querelles intestines, de l’animosité, de l’exclusion voire des intrigues. Elle se doit d’être le cadre par excellence de l’expression d’une vie pleinement citoyenne et respectueuse de nos Institutions.
Il revient à tous les acteurs de mettre entre parenthèses des attitudes de défiance tendant à installer un climat d’instabilité permanente dans notre Pays. A ce titre, pour l’UPC, la Forme de l’Etat du Cameroun n’est pas discutable. Car, c’est un leg des Pères Fondateurs de notre Nation.
L’UPC, le Parti Historique, l’Ame Immortelle du Peuple Camerounais, sait pouvoir compter sur la détermination des dignes descendants des Pères Fondateurs de cette Nation que nous avons reçue en héritage, afin de faire triompher, par le biais du Dialogue Inclusif et Républicain, les vertus de notre attachement à la Paix et à l’Unité.
Honorable Bapooh Lipot Robert
Le retour triomphal du Premier Ministre camerounais, Joseph Dion Ngute, dans sa région natale. C’est ainsi qu’on pourra qualifier la première visite du Chef du gouvernement, depuis sa nomination à la primature, par le Président de la République, Paul Biya, dans sa région la Sud-Ouest, engloutie comme celle du Nord-Ouest, depuis bientôt trois ans, par un conflit sociopolitique, dit « anglophone ». Joseph Dion Ngute a foulé le sol de la capitale régionale, Buea, ce mardi 14 mai 2019 dans une ambiance festive. Porteur d’un message de paix du Chef de l’Etat, il a été accueilli en triomphe par une foule enthousiaste, qui a soif de la paix.
S’adressant à la foule, le Premier ministre a expliqué qu’il a été envoyé par le Chef de l’Etat, Paul Biya, pour signifier aux populations « qu’il y a une fin à tout ». Il a également demandé aux femmes de convaincre leurs enfants de sortir de la brousse et les a rassuré qu’ils ne courent aucun risque. Outre le dialogue inclusif pour une sortie de crise, qu’organisera le Président de la République, le Premier ministre a également annoncé des recrutements spéciaux en faveur les anciens combattants. Les habitants de cette région ont été appelés à mettre la main dans la pâte pour faciliter la sortie de crise.
Le chef du gouvernement échangera au cours de son séjour de 4 jours, avec les acteurs socio-politiques de cette région. Entre autres, les acteurs politiques, les autorités traditionnelles et religieuses. Après Buea, le successeur de Philémon Yang à la primature est également attendu à Limbe pour une séance de travail ce mercredi 15 mai 2019. Il se rendra le lendemain jeudi 16 mai 2019 à Kumba. Cette tournée intervient 48 heures, après son retour de la région du Nord-Ouest. C’est au cours de cette mission, qu’il avait annoncé que le Président de la République, était prêt, à part l'indivisibilité du Cameroun, à organiser un dialogue formel pour résoudre la crise. La concertation entre le Premier Ministre et les acteurs socio-politiques de la région du Sud-Ouest, permettra peut-être d’identifier ceux qui pourront s’asseoir à la table des négociations. La mission du Premier ministre dans le Sud-Ouest, s’achève le vendredi 17 mai prochain.
Marie MGUE
L’actualité autour de la crise anglophone a été marquée ces derniers jours par la visite, de Joseph Dion Ngute qui parcourt les régions du Nord-Ouest et du Sud-Ouest, en sa qualité de chef de gouvernement mais aussi d’émissaire du Chef de l’Etat. Joseph Dion Ngute dans cette tournée qui se poursuit ce jour au Sud-Ouest, appelle au dialogue tout en indiquant que la sécession n’est pas à l’ordre du jour.
Appelé à s’exprimer sur le point du dialogue fortement voulu par le gouvernement, trois années après le début de la crise socio-politique qui sévit dans les régions anglophones, Elie Smith le Coordonnateur de la Conférence générale des anglophones indique qu’il n’est jamais tard. Pour lui, le dialogue reste et demeure une bonne chose qu’importe le moment où il doit se faire. Ce qui pour lui peut poser problème, ce sont les conditions qui encadrent ledit dialogue. Pour lui, ces conditions ne doivent pas être une opération de charme.
Dans l’interview accordée donc à notre confrère Mutations numéro 4854, Elie Smith énumère les conditions qu’il faut respecter parmi lesquelles, impliquer les indépendantistes de la diaspora. «La première c’est qu’il ne faut pas qu’il y ait des pré-conditions. Tout doit être mis sur la table et tout doit être débattu. Il ne doit pas avoir de sujet tabou. Au sein de la Conférence générale des anglophones, nous pensons que pour qu’un dialogue soit vrai, il faut l’honnêteté, la sincérité, la justice et le pardon. Il faut libérer toutes les personnes incarcérées dans diverses prisons dans le cadre de cette crise.
Beaucoup d’entre eux sont en prison parce qu’ils sont en désaccord avec quelques élites pour avoir évoqué l’idée du fédéralisme comme solution de sortie de crise. On doit également prendre langue avec toutes les composantes nationalistes indépendantistes anglophones à travers le monde. Si on ne peut pas le faire, ce dialogue ne peut pas résoudre le problème. C’est que nous pensons, ce qui n’est pas forcément le cas pour le gouvernement. Troisièmement, depuis le début de cette crise, toutes les organisations internationales se proposent comme les médiateurs de sortie de crise. C’est pourquoi je précise que ce dialogue doit se tenir entre nous les camerounais uniquement parce que le linge sale se lave en famille», déclare-t-il.
Liliane N.
Le conseil de sécurité de l’ONU tient ce lundi 13 mai une réunion informelle sur la crise qui secoue depuis trois ans les régions du Nord-Ouest et du Sud-Ouest. Human Rights Watch estime que « la décision du Conseil de sécurité des Nations Unies de tenir une réunion informelle sur le Cameroun le 13 mai 2019 vient à point pour stimuler les efforts internationaux pour qu’on s’occupe de la crise des droits humains dont souffrent les régions anglophones du pays ».
À la suite de cette réunion, préconise l’ONG internationale qui défend les droits de l’homme, « le Conseil de sécurité de l’ONU devrait inscrire la situation au Cameroun parmi les sujets à son ordre du jour officiel régulier et insister auprès des autorités pour qu’elles ouvrent des enquêtes sur les membres des forces de sécurité qui sont réputés avoir commis des meurtres et des destructions de biens, et poursuivre en justice les individus responsables. Il devrait également faire savoir publiquement aux groupes armés séparatistes que leurs chefs seront tenus responsables des graves crimes commis par leurs combattants ».
« Les membres du Conseil de sécurité devraient appeler le gouvernement du Cameroun et les chefs des groupes armés séparatistes à mettre fin aux abus qui sont commis contre les civils dans les régions anglophones et faire rendre des comptes aux responsables de ces abus », a déclaré Lewis Mudge, directeur pour l’Afrique centrale à Human Rights Watch. « Cette réunion est une occasion de rappeler aux auteurs d’abus que le monde les observe ».
L’ONG estime que « les récentes violences reflètent une hausse des attaques perpétrées contre les civils depuis le début de 2019 ». De nouvelles violations des droits humains sont à craindre, prévient Human Rights Watch, « si le gouvernement ne contient pas ses forces et si les chefs des groupes séparatistes armés ne donnent pas clairement à leurs combattants l’instruction de cesser les abus ».
Sur place au Cameroun, le gouvernement multiplie des actions dans le sens d’un retour de la paix dans les régions du Nord-Ouest et du Sud-Ouest. Le Premier ministre, Joseph Dio Ngute, vient de séjourner à Bamenda où il a rencontré les forces politiques et traditionnelles avec lesquelles il s’est entretenu. Le Premier ministre, a déclaré aux journalistes et à d’autres parties prenantes à Bamenda que le président Paul Biya était prêt à dialoguer à la condition que la sécession soit exclue.
Otric N.
Quelques heures après sa rencontre avec le Premier ministre, Joseph Dion Ngute, vendredi dernier, le Social Democratic Front (SDF) a dévoilé leurs principales propositions pour une sortie de crise dans les régions du Nord-Ouest et Sud-Ouest du Cameroun. La délégation de ce parti politique de l’opposition, était conduite au cours de cette rencontre par son Président national, Ni John Fru Ndi. Ces propositions ont été publiées le 10 mai dernier sur la page facebook « Communication SDF Douala V » par le Ministre du shadow cabinet du Sdf en charge de l'information et des médias, Jean Robert Wafo.
Résumés en quatre principaux points, le Sdf propose premièrement, un cessez-le-feu immédiat et bilatéral. « Les soldats des forces de défense et de sécurité rentrent dans les casernes et les combattants des bandes armées ou milices déposent les armes », relève le parti de Ni John Fru Ndi. Le deuxième point porte sur la libération immédiate de tous les prisonniers politiques incarcérés dans le cadre de cette crise, la nomination d'un médiateur de la crise et l'acceptation des observateurs. « Le médiateur aura en charge entre autres de contacter et de recueillir les propositions des différents protagonistes qui se trouvent globalement dans quatre foyers précis à savoir le territoire national, le Nigéria, l'Amérique du Nord et l'Europe. Les observateurs auront en charge de vérifier l'avancée progressive du processus de paix en rapport avec les conclusions arrêtées de commun accord », explique le Communiqué.
En dernier position le Sdf demande le report des élections locales. Selon ce parti politique, les élections régionales, municipales et législatives ne sauraient se tenir dans les conditions actuelles dans les régions du Nord-Ouest et du Sud-Ouest. Elles doivent se tenir après le retour effectif de la paix dans ces deux régions. Ces propositions du SDF ont été faites au cours de la tournée de quatre jours, du Premier ministre Joseph Dion Ngute dans la région du Nord-Ouest. Le chef du gouvernement qui était en campagne de paix dans cette zone en proie à une crise socio-politique depuis près de 3 ans, sur haute instruction du Président de la République, Paul Biya, s’est concerté avec les principaux acteurs sociopolitiques de cette région afin de trouver des solutions pour une sortie de crise. Le Premier ministre a annoncé au cours de sa tournée, qu’à part l'indivisibilité du Cameroun, le président de la République est prêt à organiser un dialogue formel pour résoudre la crise.
Marie MGUE
« A part l'indivisibilité du Cameroun, le président de la République est prêt à organiser un dialogue formel pour résoudre la crise… Le président de la République m'a demandé de dire que hormis la séparation et la sécession, toute autre chose peut être discutée », a déclaré le Premier ministre, Joseph Dion Ngute à la Crtv. Cette déclaration du chef du gouvernement, a été faite ce jeudi 9 mai 2019 à Bamenda, à l'entame de sa visite de travail de quatre jours dans la région du Nord-Ouest, l’une des deux régions en proie depuis près de trois ans, à une crise sociopolitique. Cette sortie du Chef de gouvernement qui est en campagne de paix sur haute instruction du Président de la République, Paul Biya, intervient à un moment où le gouvernement s’était longtemps opposé à un dialogue national, proposé par les hommes de Dieu, la société civile, certains partis politiques et même la Communauté internationale.
Depuis sa nomination comme Premier ministre du Cameroun, c’est la première fois que Joseph Dion Ngute se rend dans ces régions en conflit. Après une escale à Bafoussam, chef-lieu de la Région de l’Ouest, le chef du gouvernement qui tenait dans la main droite un arbre de la paix a été accueilli à Bamenda par de femmes en pleure, qui brandissaient des pancartes sur lesquelles on pouvait lire : "Nous pleurons nos enfants" ou encore "les conflits sont inévitables mais la violence est un choix". Joseph Dion Ngute a également effectué au cours de cette première journée, avec le ministre de l'Administration territoriale, Paul Atanga Nji, une série de concertation avec les autorités et les forces vives du Nord-Ouest. Après Bamenda, Joseph Dion Ngute est attendu dans le Sud-Ouest, sa région d’origine, pour la deuxième étape de sa tournée.
Dans un rapport publié le 02 mai dernier, l’ONG International Crisis Group (ICG) indique que la crise anglophone a fait en vingt mois, 1 850 morts, une majorité d’écoles fermées depuis deux ans, plus de 170 villages détruits, 530 000 déplacés internes et 35 000 réfugiés au Nigéria voisin. Un bilan qui risque de s’alourdir, avec l’intransigeance des belligérants qui ont pris ces deux zones camerounaises en otage.
Marie MGUE
Le ministre de l’Administration Territoriale (MINAT), Paul Atanga Nji n’a pas tardé à mettre à jour les chiffres de l’ONG International Crisis Group (ICG) sur la Crise sociopolitique, dite anglophone, qui secoue les régions du Nord-Ouest et Sud-Ouest du Cameroun. Dans un rapport publié le 2 mai dernier, cette organisation a dressé un bilan de l’impact social et humanitaire de cette crise qui sévit dans les régions du Nord-Ouest et Sud-Ouest du Cameroun. Selon l’International Crisis Group, ce conflit a fait en vingt mois, 1 850 morts, une majorité d’écoles fermées depuis deux ans, plus de 170 villages détruits, 530 000 déplacés internes et 35 000 réfugiés au Nigéria voisin. Un bilan qui risque de s’alourdir, avec l’intransigeance des belligérants qui ont pris ces deux zones camerounaises en otage.
Cependant, ces chiffres ont été battus en brèche par le ministre de l’Administration Territoriale, qui soutient que cette organisation a grossi ses données relatives aux déplacés de la crise anglophone. A en croire Paul Atanga Nji, qui est revenu sur le sujet au terme de la première réunion d’évaluation du Comité de réinsertion des ex-combattants, créé par Paul Biya en novembre 2018, qui s’est tenue le 7 mai dernier à Yaoundé, les investigations menées récemment par le Cameroun démontrent qu’il y a environ 152 845 déplacés internes dans les deux régions et environ 6 000 qui sont entre les régions de l’Ouest, du Littoral et du Centre. Un chiffre largement en deçà des données des Nations Unies évaluées à près de 450 000 déplacés et qui se rapprochent de celles l’International Crisis Group.
« Il y a environ 75 000 personnes qui ont bénéficié de l’aide constituée essentiellement de denrées alimentaires, du matériel de couchage, de l’aide sanitaire, des matériaux de construction pour ceux qui ont eu les biens détruits, de l’aide financière, des manuels scolaires… La sérénité est en train de revenir et la plupart des déplacés internes rentrent dans leurs localités respectives», a précisé, le Minat, qui souligne que le gouvernement camerounais contrôle la situation. Des propos plutôt rassurant, loin de la crainte émise par l’International Crisis Group, qui soutient que « l’intransigeance des belligérants risque de générer de nouvelles violences et de prolonger le conflit, qu’aucun camp ne semble en mesure de remporter militairement dans la courte durée ».
Marie MGUE
Pour donner plus de poids à cette assertion, l'organisation de défense des droits de l'homme affirme avoir « documenté vingt six (26) cas de détention au secret et, de disparition forcée au centre de détention du Secrétariat d'Etat à la Défense entre janvier 2018 et janvier 2019, dont 14 cas de torture. Les cas sus cités concernent des « séparatistes » anglophones ou des personnes suspectées de l'être. Parmi eux, dix étaient des leaders du gouvernement par intérim de l'ambazonie autoproclamé »…
« Des gendarmes et d'autres forces de sécurité au Secrétariat d'État à la défense ont pratiqué de graves passages à tabac et des quasi-noyades pour obtenir des aveux », affirme encore l'Ong dans sa publication.
La réalité des faits
Depuis le début de la crise dans les régions du Nord et du Sud ouest, ceux qui se font appelés « séparatistes » anglophones dans ce pays à majorité francophone, disent militer pour la création d'un état indépendant au nom d'ambazonie.
Et, pour parvenir à leur fin, ils ne lésinent devant aucun moyen. D'après le témoignage de Kouoh Yacinthe, installé dans un quartier de la ville de Yaoundé et joint ce matin au téléphone, « il est clair que les ONG comme Human Rights Watch prennent faits et causes pour ces personnes qui assassinent impunément les pauvres populations. Vous n’avez pas vraiment idée de la barbarie que nous avons vécue là bas et, je peux vous assurer que n’eut été la présence des forces de défense et de sécurité, c’est que c’est plus grave. Quand vous me parlez de ce rapport de Human Rights Watch, je veux moi, qu’ils aillent vivre là bas. Sans aucune protection, sans cette armée. A ce moment, s’ils reviennent en vie, je pourrais mieux discuter de ce qu’ils affirment…Ces gens préfèrent mourir au lieu de se rendre et, si les enquêtes peuvent permettre de stopper cette barbarie, moi, je continue à encourager les gendarmes, les forces de défense et de sécurité… ».
L’Organisation des Nations Unies, qui a également commis un rapport il y’a quelques jours, mentionne le déplacement forcé de plus de 530.000 personnes, obligées de fuir leur domicile et de trouver refuge dans les autres régions camerounaises et même à l’étranger.
Nicole Ricci Minyem