En campagne de paix dans la région du Nord-Ouest, l’une des deux régions anglophone en crise, le Premier ministre Joseph Dion Ngute a déclaré ce jeudi, que le Chef de l’Etat est prêt à organiser un dialogue pour une sortie de crise dans ces régions.
« A part l'indivisibilité du Cameroun, le président de la République est prêt à organiser un dialogue formel pour résoudre la crise… Le président de la République m'a demandé de dire que hormis la séparation et la sécession, toute autre chose peut être discutée », a déclaré le Premier ministre, Joseph Dion Ngute à la Crtv. Cette déclaration du chef du gouvernement, a été faite ce jeudi 9 mai 2019 à Bamenda, à l'entame de sa visite de travail de quatre jours dans la région du Nord-Ouest, l’une des deux régions en proie depuis près de trois ans, à une crise sociopolitique. Cette sortie du Chef de gouvernement qui est en campagne de paix sur haute instruction du Président de la République, Paul Biya, intervient à un moment où le gouvernement s’était longtemps opposé à un dialogue national, proposé par les hommes de Dieu, la société civile, certains partis politiques et même la Communauté internationale.
Depuis sa nomination comme Premier ministre du Cameroun, c’est la première fois que Joseph Dion Ngute se rend dans ces régions en conflit. Après une escale à Bafoussam, chef-lieu de la Région de l’Ouest, le chef du gouvernement qui tenait dans la main droite un arbre de la paix a été accueilli à Bamenda par de femmes en pleure, qui brandissaient des pancartes sur lesquelles on pouvait lire : "Nous pleurons nos enfants" ou encore "les conflits sont inévitables mais la violence est un choix". Joseph Dion Ngute a également effectué au cours de cette première journée, avec le ministre de l'Administration territoriale, Paul Atanga Nji, une série de concertation avec les autorités et les forces vives du Nord-Ouest. Après Bamenda, Joseph Dion Ngute est attendu dans le Sud-Ouest, sa région d’origine, pour la deuxième étape de sa tournée.
Dans un rapport publié le 02 mai dernier, l’ONG International Crisis Group (ICG) indique que la crise anglophone a fait en vingt mois, 1 850 morts, une majorité d’écoles fermées depuis deux ans, plus de 170 villages détruits, 530 000 déplacés internes et 35 000 réfugiés au Nigéria voisin. Un bilan qui risque de s’alourdir, avec l’intransigeance des belligérants qui ont pris ces deux zones camerounaises en otage.
Marie MGUE