Le Coordonnateur de la Conférence générale des anglophones pense que l’implication des indépendantistes est une des conditions à respecter pour avoir un dialogue réussi.
L’actualité autour de la crise anglophone a été marquée ces derniers jours par la visite, de Joseph Dion Ngute qui parcourt les régions du Nord-Ouest et du Sud-Ouest, en sa qualité de chef de gouvernement mais aussi d’émissaire du Chef de l’Etat. Joseph Dion Ngute dans cette tournée qui se poursuit ce jour au Sud-Ouest, appelle au dialogue tout en indiquant que la sécession n’est pas à l’ordre du jour.
Appelé à s’exprimer sur le point du dialogue fortement voulu par le gouvernement, trois années après le début de la crise socio-politique qui sévit dans les régions anglophones, Elie Smith le Coordonnateur de la Conférence générale des anglophones indique qu’il n’est jamais tard. Pour lui, le dialogue reste et demeure une bonne chose qu’importe le moment où il doit se faire. Ce qui pour lui peut poser problème, ce sont les conditions qui encadrent ledit dialogue. Pour lui, ces conditions ne doivent pas être une opération de charme.
Dans l’interview accordée donc à notre confrère Mutations numéro 4854, Elie Smith énumère les conditions qu’il faut respecter parmi lesquelles, impliquer les indépendantistes de la diaspora. «La première c’est qu’il ne faut pas qu’il y ait des pré-conditions. Tout doit être mis sur la table et tout doit être débattu. Il ne doit pas avoir de sujet tabou. Au sein de la Conférence générale des anglophones, nous pensons que pour qu’un dialogue soit vrai, il faut l’honnêteté, la sincérité, la justice et le pardon. Il faut libérer toutes les personnes incarcérées dans diverses prisons dans le cadre de cette crise.
Beaucoup d’entre eux sont en prison parce qu’ils sont en désaccord avec quelques élites pour avoir évoqué l’idée du fédéralisme comme solution de sortie de crise. On doit également prendre langue avec toutes les composantes nationalistes indépendantistes anglophones à travers le monde. Si on ne peut pas le faire, ce dialogue ne peut pas résoudre le problème. C’est que nous pensons, ce qui n’est pas forcément le cas pour le gouvernement. Troisièmement, depuis le début de cette crise, toutes les organisations internationales se proposent comme les médiateurs de sortie de crise. C’est pourquoi je précise que ce dialogue doit se tenir entre nous les camerounais uniquement parce que le linge sale se lave en famille», déclare-t-il.
Liliane N.