La journée de lundi 20 mai a connu des débats entre militaires et chefs de la contestation avec pour fil conducteur la formation du futur conseil de transition souverain ont pris fin vers minuit sans accord en bonne et due forme entre les principaux acteurs.
L'Alliance pour la liberté et le changement (ALC, fer de lance de la contestation) et le Conseil militaire ont eu à trouver un terrain d'entente la semaine dernière concernant une transition de trois ans avant la tenue des élections. Mais une problématique subsiste sur le fait de savoir que des militaires ou des civils pourront contrôler l'autorité qui détient le pouvoir ultime de l'Etat.
"Le principal point de discorde entre l'ALC et le Conseil militaire reste le taux de représentation, entre civils et militaires", ont fait savoir deux partis dans un communiqué commun à l'issue des assises. Tout n'est pas perdu cependant, le Conseil militaire et l'ALC disent être conscients de leur responsabilité historique, ils promettent de travailler pour un accord urgent et répondant aux aspirations du peuple soudanais.
L'AFP Satea al-Hadj, un membre de l'ALC, a déclaré que ces négociations ne devront pas se poursuivre ce lundi, sauf en cas d'une avancée décisive sur les points de discorde. Il pense en outre que l'ALC exige la présence de 08 civils et de trois militaires au sein du Conseil souverain, qui est présenté comme la tête de proue de la transition et qui doit se substituer au Conseil militaire pour une période de 03 ans, avant la tenue des élections. Les généraux veulent avoir 07 militaires dans le Conseil souverain et 04 civils.
Chez les manifestants, l'on s'inquiète. Devant le QG de l'armée, ils ont procédé à un sit-in. "On sent qu'un piège est entrain d'être tendu. Un sale jeu mené par le Conseil militaire", a dit l'un d'eux Moustafa Sedik.
Innocent D H
Le retour triomphal du Premier Ministre camerounais, Joseph Dion Ngute, dans sa région natale. C’est ainsi qu’on pourra qualifier la première visite du Chef du gouvernement, depuis sa nomination à la primature, par le Président de la République, Paul Biya, dans sa région la Sud-Ouest, engloutie comme celle du Nord-Ouest, depuis bientôt trois ans, par un conflit sociopolitique, dit « anglophone ». Joseph Dion Ngute a foulé le sol de la capitale régionale, Buea, ce mardi 14 mai 2019 dans une ambiance festive. Porteur d’un message de paix du Chef de l’Etat, il a été accueilli en triomphe par une foule enthousiaste, qui a soif de la paix.
S’adressant à la foule, le Premier ministre a expliqué qu’il a été envoyé par le Chef de l’Etat, Paul Biya, pour signifier aux populations « qu’il y a une fin à tout ». Il a également demandé aux femmes de convaincre leurs enfants de sortir de la brousse et les a rassuré qu’ils ne courent aucun risque. Outre le dialogue inclusif pour une sortie de crise, qu’organisera le Président de la République, le Premier ministre a également annoncé des recrutements spéciaux en faveur les anciens combattants. Les habitants de cette région ont été appelés à mettre la main dans la pâte pour faciliter la sortie de crise.
Le chef du gouvernement échangera au cours de son séjour de 4 jours, avec les acteurs socio-politiques de cette région. Entre autres, les acteurs politiques, les autorités traditionnelles et religieuses. Après Buea, le successeur de Philémon Yang à la primature est également attendu à Limbe pour une séance de travail ce mercredi 15 mai 2019. Il se rendra le lendemain jeudi 16 mai 2019 à Kumba. Cette tournée intervient 48 heures, après son retour de la région du Nord-Ouest. C’est au cours de cette mission, qu’il avait annoncé que le Président de la République, était prêt, à part l'indivisibilité du Cameroun, à organiser un dialogue formel pour résoudre la crise. La concertation entre le Premier Ministre et les acteurs socio-politiques de la région du Sud-Ouest, permettra peut-être d’identifier ceux qui pourront s’asseoir à la table des négociations. La mission du Premier ministre dans le Sud-Ouest, s’achève le vendredi 17 mai prochain.
Marie MGUE