Le conseil de sécurité de l’ONU tient ce lundi 13 mai une réunion informelle sur la crise qui secoue depuis trois ans les régions du Nord-Ouest et du Sud-Ouest. Human Rights Watch estime que « la décision du Conseil de sécurité des Nations Unies de tenir une réunion informelle sur le Cameroun le 13 mai 2019 vient à point pour stimuler les efforts internationaux pour qu’on s’occupe de la crise des droits humains dont souffrent les régions anglophones du pays ».
À la suite de cette réunion, préconise l’ONG internationale qui défend les droits de l’homme, « le Conseil de sécurité de l’ONU devrait inscrire la situation au Cameroun parmi les sujets à son ordre du jour officiel régulier et insister auprès des autorités pour qu’elles ouvrent des enquêtes sur les membres des forces de sécurité qui sont réputés avoir commis des meurtres et des destructions de biens, et poursuivre en justice les individus responsables. Il devrait également faire savoir publiquement aux groupes armés séparatistes que leurs chefs seront tenus responsables des graves crimes commis par leurs combattants ».
« Les membres du Conseil de sécurité devraient appeler le gouvernement du Cameroun et les chefs des groupes armés séparatistes à mettre fin aux abus qui sont commis contre les civils dans les régions anglophones et faire rendre des comptes aux responsables de ces abus », a déclaré Lewis Mudge, directeur pour l’Afrique centrale à Human Rights Watch. « Cette réunion est une occasion de rappeler aux auteurs d’abus que le monde les observe ».
L’ONG estime que « les récentes violences reflètent une hausse des attaques perpétrées contre les civils depuis le début de 2019 ». De nouvelles violations des droits humains sont à craindre, prévient Human Rights Watch, « si le gouvernement ne contient pas ses forces et si les chefs des groupes séparatistes armés ne donnent pas clairement à leurs combattants l’instruction de cesser les abus ».
Sur place au Cameroun, le gouvernement multiplie des actions dans le sens d’un retour de la paix dans les régions du Nord-Ouest et du Sud-Ouest. Le Premier ministre, Joseph Dio Ngute, vient de séjourner à Bamenda où il a rencontré les forces politiques et traditionnelles avec lesquelles il s’est entretenu. Le Premier ministre, a déclaré aux journalistes et à d’autres parties prenantes à Bamenda que le président Paul Biya était prêt à dialoguer à la condition que la sécession soit exclue.
Otric N.