Le Ministre de l’Administration territoriale souligne qu’il y a environ 152 845 déplacés internes dans les régions du Sud-Ouest et Nord-Ouest, contrairement aux 530 000 déplacés enregistrés depuis 2016 par l’ONG International Crisis Group.
Le ministre de l’Administration Territoriale (MINAT), Paul Atanga Nji n’a pas tardé à mettre à jour les chiffres de l’ONG International Crisis Group (ICG) sur la Crise sociopolitique, dite anglophone, qui secoue les régions du Nord-Ouest et Sud-Ouest du Cameroun. Dans un rapport publié le 2 mai dernier, cette organisation a dressé un bilan de l’impact social et humanitaire de cette crise qui sévit dans les régions du Nord-Ouest et Sud-Ouest du Cameroun. Selon l’International Crisis Group, ce conflit a fait en vingt mois, 1 850 morts, une majorité d’écoles fermées depuis deux ans, plus de 170 villages détruits, 530 000 déplacés internes et 35 000 réfugiés au Nigéria voisin. Un bilan qui risque de s’alourdir, avec l’intransigeance des belligérants qui ont pris ces deux zones camerounaises en otage.
Cependant, ces chiffres ont été battus en brèche par le ministre de l’Administration Territoriale, qui soutient que cette organisation a grossi ses données relatives aux déplacés de la crise anglophone. A en croire Paul Atanga Nji, qui est revenu sur le sujet au terme de la première réunion d’évaluation du Comité de réinsertion des ex-combattants, créé par Paul Biya en novembre 2018, qui s’est tenue le 7 mai dernier à Yaoundé, les investigations menées récemment par le Cameroun démontrent qu’il y a environ 152 845 déplacés internes dans les deux régions et environ 6 000 qui sont entre les régions de l’Ouest, du Littoral et du Centre. Un chiffre largement en deçà des données des Nations Unies évaluées à près de 450 000 déplacés et qui se rapprochent de celles l’International Crisis Group.
« Il y a environ 75 000 personnes qui ont bénéficié de l’aide constituée essentiellement de denrées alimentaires, du matériel de couchage, de l’aide sanitaire, des matériaux de construction pour ceux qui ont eu les biens détruits, de l’aide financière, des manuels scolaires… La sérénité est en train de revenir et la plupart des déplacés internes rentrent dans leurs localités respectives», a précisé, le Minat, qui souligne que le gouvernement camerounais contrôle la situation. Des propos plutôt rassurant, loin de la crainte émise par l’International Crisis Group, qui soutient que « l’intransigeance des belligérants risque de générer de nouvelles violences et de prolonger le conflit, qu’aucun camp ne semble en mesure de remporter militairement dans la courte durée ».
Marie MGUE