Le président Paul Biya a quitté Yaoundé mardi (08.10.2019) pour Lyon, en France, sur invitation du président français Emmanuel Macron. Une visite, en marge de la conférence du Fonds mondial de lutte contre le sida, la tuberculose et le paludisme, au cours de laquelle les deux chefs d'Etats ont prévu évoquer la mise en œuvre des conclusions du grand dialogue national au Cameroun.
Au même moment, rapporte le média allemand Dw.com, le pouvoir de Yaoundé propose par la voix de l’un de ses cadres, un plan Marshall pour la reconstruction des régions anglophones. En effet, le directeur des organes de communication du parti au pouvoir, le RDPC, également directeur général du palais des congrès de Yaoundé où s'est tenu le dialogue national, demande directement l'aide financière de la communauté internationale.
« La communauté internationale devra aussi, si elle aime le Cameroun, accompagner le Cameroun dans la reconstruction, imaginer, pourquoi pas, un plan Marshall pour les deux régions du Cameroun, et l'ensemble des régions du Cameroun qui elles aussi aspirent au bien-être. Le bien-être, c'est en fin de compte ce dont le peuple a le plus besoin », a déclaré Christophe Mien Zok.
En parlant de la communauté internationale, le cadre du RDPC pense d'abord à l'Union européenne, premier partenaire de coopération du Cameroun. Christophe Mien Zok affiche pour cela un mea culpa rare pour le pouvoir politique au Cameroun.
« Nous nous sommes fait du mal. La reconstruction ne se fera pas s'il n'y a pas d'abord réconciliation. C'est nous-mêmes qui avons détruit ce que nous avons si difficilement construit, avec nos maigres ressources. Ce n'est pas des gens qui sont venus de l'extérieur qui ont brûlé les hôpitaux, qui ont saccagé des écoles, qui ont vandalisé des routes. C'est nous-mêmes. Eh bien, nous-mêmes, nous devons faire les sacrifices pour reconstruire », insiste-t-il.
Quatre jours avant la convocation du dialogue national, l'ONU a octroyé un fond de dix milliards de dollars pour un soutien au pouvoir de Yaoundé. Du côté de l'Union européenne, on confie qu'il y a deux ans, le soutien financier s'établissait à 32 milliards de francs CFA pour la lutte contre Boko Haram au Cameroun.
Et pour le géo-stratège Ntunda Ebode, il est évident que tout ne pourra pas facilement se mettre en place, à cause notamment de l'insécurité : « Ceux qui luttent pour un certain nombre de droits qui leur étaient intimement liés depuis le passage des Britanniques peuvent déposer les armes. Mais on ne doit pas oublier qu'aujourd'hui, ce n'est plus seulement une affaire de sécessionnistes. Il y a des bandits, il y a des mercenaires, il y a des gens qui se sont impliqués pour se faire de l'argent. Mais c'est la communauté internationale qui a décidé de cette reconstruction », estime Ntunda Ebode.
Otric N.
Cette recommandation formulée par la Commission Décentralisation et Développement local, à l’issue du Grand dialogue national, répond à la disposition de la Constitution du Cameroun en son article 62.
Un statut spécial pour les régions du Nord-Ouest et du Sud-Ouest en crise depuis trois ans. L’occasion du Grand dialogue national s’est voulue idoine pour adresser cette recommandation à l’appréciation du chef de l’État, préoccupé par le retour urgent de la paix dans ces deux parties du pays.
En effet, les participants au Grand dialogue national convoqué par le président du Cameroun Paul Biya pour tenter de mettre un terme au conflit séparatiste qui ensanglante les régions anglophones de l'Ouest ont recommandé jeudi qu'un « statut spécial » soit octroyé à ces territoires.
L'assemblée plénière de ces assises a adopté les recommandations d'une commission « visant à renforcer l'autonomie des collectivités territoriales décentralisées et susceptibles d'apporter des réponses à la crise dans les régions du Nord-Ouest et du Sud-Ouest », dont « l'octroi d'un statut spécial », a lu un rapporteur à la tribune. La teneur exacte de ce statut n'a pas été spécifiée pour l'heure.
D’après le Pr. Joseph Owona, professeur agrégé de Droit, interrogé pas nos confrères de la Crtv, il s’agit d’un « statut qui obéit aux règles générales des régimes de régions. Mais, un statut qui est également adapté aux spécificités typiquement anglo-saxonnes ». L’on peut citer par exemple, le sous-système éducatif anglo-saxon, la Common law, la création envisagée de Law School pour les anglophones qui n’auront plus besoin d’aller se former à l’étranger pour devenir avocat.
Selon cet article en son alinéa 1, « la loi peut tenir compte des spécificités de certaines régions dans leur organisation et leur fonctionnement ». En effet, cette disposition est le prolongement de l’article 61, alinéa 2. Celui-ci stipule que le Président de la République peut, en tant que de besoins : modifier les dénominations et les délimitations géographiques des Régions, attribuer une dénomination à une région.
Au sujet du statut spécial pour les régions anglophones l’avocat et défenseur des droits humains Félix Agbor Balla se montre sceptique : « Cela dépend de ce qu’ils vont mettre dans ce statut spécial », estime-t-il. « Est-ce qu’on peut avoir notre autonomie ? Il faudra quand même faire un amendement de la Constitution ».
Otric N.
Cette attestation de reconnaissance, le Président de la République la doit à son engagement dans la promotion de la coopération universitaire entre le Tchad et le Cameroun.
La cérémonie de graduation des lauréats de la 6e promotion de l'Université Emi Koussi a été marquée par les honneurs faits à Paul Biya le Président de la République. Il se trouve que le président du Conseil d'administration de cette Université et le Recteur de l'Université de Moundou ont tenu à saluer les actions posées par Paul Biya, pour la promotion de la coopération universitaire entre le Cameroun et leur pays le Tchad. Ladite cérémonie s’est faite en présence de S.E Mohaman Sani Tanimou, l'Ambassadeur du Cameroun au Tchad.
Les autorités tchadiennes présentes à cette cérémonie, ont indiqué que le Cameroun et le Tchad ont développé et densifié une relation remarquable dans le domaine de l'enseignement supérieur. D'ailleurs ce secteur de la coopération entre les deux pays a été au centre de la grande commission mixte entre le Cameroun et le Tchad. Cette commission la 23e du genre, s’est déroulée à Yaoundé du 21 au 22 août 2019. Grâce à cette approche, plusieurs étudiants tchadiens fréquentent dans des Universités d'Etat du Cameroun et plusieurs instituts privés de l'enseignement supérieur.
A titre de rappel, le Cameroun et le Tchad coopèrent dans plusieurs domaines, en plus de celui de l’éducation suscitée. Les relations entre ces deux pays voisins s’illustrent dans des domaines tels que la sécurité, les transports. Pour ce qui est de la sécurité, de façon brève, il faut dire que c’est depuis plusieurs années que les pays de Paul Biya et Idriss Deby sont engagés dans la lutte contre la secte terroriste Boko Haram. Ils font du reste partie de ce qui est appelé « la ligne de front » dans la lutte contre cette secte. C’est la raison pour laquelle, ils ont des actions communes menées à travers la Force multinationale mixte de la Commission du bassin du Lac Tchad.
Liliane N.
Le Président Paul Biya a envoyé un tweet peu après la cérémonie de clôture du Dialogue national, le 04 octobre 2019, pour féliciter les participants de leurs contributions, dont certaines ont inspiré des recommandations.
« Je peux vous assurer qu'ils seront tous examinés avec attention et diligence en vue de leur mise en œuvre, en tenant compte de leur pertinence et de leur faisabilité, ainsi que des capacités de notre pays », a-t-il déclaré. La Commission sur la décentralisation et le développement local, présidée par Ngole Philip Ngwese, a formulé des recommandations pertinentes qui ont été lues lors de la cérémonie de clôture du grand dialogue national sous la présidence du Premier ministre, chef du gouvernement, le Dr Joseph Dion Ngute.
L'espoir est grand que le chef de l'Etat donne la priorité aux recommandations dont la mise en œuvre induira des changements marquants dans le paysage du développement local au Cameroun.
Résoudre la crise dans le Nord-Ouest et le Sud-Ouest
En vue de résoudre la crise sociopolitique et sécuritaire dans les régions du Nord-Ouest et du Sud-Ouest, qui a été la principale raison de convoquer le grand dialogue national, la Commission a recommandé : « La dotation des Régions du Nord-Ouest et du Sud-Ouest d'un statut spécial conformément à l'article 62 alinéa 2 de la Constitution qui stipule que la loi peut prendre en considération les spécificités de certaines Régions en ce qui concerne leur organisation et leur fonctionnement, - Le versement d'une allocation spéciale à chacun des Conseils du Nord-Ouest et du Sud-Ouest pour faciliter la reprise effective dans certaines agglomérations.
Le bon fonctionnement des autorités locales
La Commission a proposé : - La mise en place effective des Régions dans les meilleurs délais, - La suppression de la disposition relative à la nomination des Délégués du Gouvernement prévue dans le régime spécial applicable à certaines agglomérations, - Une réduction substantielle des pouvoirs de l'autorité de contrôle ;
Autonomie financière des collectivités locales
La Commission de la décentralisation et du développement local l'a recommandé : « L'application effective de l'article 32 alinéa 2 de la loi d'orientation de la décentralisation qui stipule que la loi de finances détermine, sur proposition du gouvernement, la part des recettes de l'Etat consacrée au Fonds Commun de Décentralisation. A cet égard, les participants ont proposé qu'une marge de 10 à 15 % du budget de l'Etat soit allouée aux Conseils, et - la renonciation au principe du compte unique du Trésor qui retarde le transfert effectif des fonds aux autorités locales ».
Otric N.
Moussa Faki Mahamat, le président de la Commission de l'Union africaine (UA) a dévoilé la posture de la prestigieuse organisation dont il conduit, suite importantes mesures d'apaisement du climat sociopolitique prises par le Chef de l'Etat Son Excellence Paul Biya. Référence est ainsi faite, à la libération de certains détenus séparatistes et la cessation des poursuites contre des opposants du Mrc.
Le tchadien Moussa Faki Mahamat, Président en exercice de la Commission de l'UA « se félicite des mesures d’apaisement prises par le Président Paul Biya notamment la libération de prisonniers et la cessation de poursuite judiciaires », apprend-on de sources bien informées.
En outre, il « salue la tenue du Grand Dialogue National au Cameroun consacré à la recherche de solutions à la crise dans les régions du Nord-Ouest et du Sud-Ouest ». Moussa Faki Mahamat dans le même ordre d'idée invite « à une mise en oeuvre effective de ses résolutions ».
La Commission de l'UA par l'entregent de son Président appelle par ailleurs toutes les composantes de la Nation camerounaise, tant de l’intérieur que de la diaspora, à saisir cette opportunité historique pour œuvrer, dans un esprit de compromis à la préservation de la paix, la stabilité, la concorde et l’unité nationales, gages d'un développement harmonieux.
En rappel, le Président de la République Paul Biya avait convoqué un Grand dialogue national dans son adresse à la Nation du 10 septembre 2019. Dialogue qui a eu lieu du 30 septembre au 04 octobre et a permis de regrouper des acteurs de toutes les sphères de la Société camerounaise autour d'une même table sur des questions engageant la vie de la Nation. Le président Biya, avant même la fin des assises a pris des actes dans le sillage de l'apaisement. Il a décidé de l'arrêt des poursuites contre 333 séparatistes, jeudi dernier. Un jour après Paul Biya, va plus loin en décidant d’accorder la liberté à Maurice Kamto et 102 autres membres du Mrc.
Innocent D H
Il devrait, sauf changement de calendrier, prendre part à la 6ème Conférence de reconstitution du Fonds mondial de lutte contre le sida, la tuberculose et le paludisme prévue les 09 et 10 octobre 2019. Conférence qui sera marquée par la présence d’Emmanuel Macron, le président français, et plusieurs chefs d’Etat africains.
Selon le journal Sans Détour qui rapporte cette information, ce sera l’occasion pour le Cameroun, à travers le chef de l’Etat, de solliciter des fonds afin de pouvoir régler sa contrepartie pour la lutte contre le vih-sida, le paludisme et la tuberculose. « Cela est prôné pour la réception d’un financement durable et une continuité des interventions avec un impact considérable. Ce d’autant plus que ces derniers temps, l’on prédit l’indisponibilité des antirétroviraux dans les multiples centres techniques agréés disséminés à travers le triangle national », écrit le journal.
Aussi vrai que des Ong, une dizaine, regroupées le 02 octobre 2019 à Yaoundé, ont décidé de solliciter du gouvernement des financements domestiques alloués à la santé et en particulier à la lutte contre le vih/sida, la tuberculose et paludisme. Question d’accélérer la fin des trois pandémies.
La 6ème Conférence de reconstitution du Fonds mondial de lutte contre les trois fléaux sanitaires est une aubaine pour le Cameroun qui a réussi, quoi qu’on dise, à faire croître l’incidence au sida est la première cause mondiale de mortalité précoce chez les femmes âgées de 15 à 49 ans, à la tuberculose qui est une maladie infectieuse et très mortelle avec plus de 10 millions de nouveaux cas chaque année, et au paludisme qui demeure un tueur silencieux.
« Monsieur le président, la France doit être au rendez-vous dans la lutte contre le sida, la tuberculose et le paludisme », exigent quelque 200 Ong, appelant à une augmentation de 450 millions d’euros par an de la contribution française, remerciant Emmanuel Macron pour l’organisation de la Conférence en question, les 09 et 10 octobre 2019 à Lyon. A sa création en 2001, personne ne pensait que ce fonds aboutirait à ce que plus de 60% des personnes vivant avec le vih dans le monde bénéficient d’une trithérapie, et que 5 millions de personnes atteintes de tuberculose soient mises sous traitement.
Pour l’Onu, la fin du sida et du paludisme est possible à l’horizon 2030, et la fin de la tuberculose peut suivre. La 6è Conférence de reconstitution des ressources a pour objectif de mobiliser donateurs et pays bénéficiaires, afin de recueillir au moins 14 milliards de dollars américains pour la prochaine période de financement du Fonds, de 2021 à 2023, et sauver 16 millions de vies au cours de ces trois prochaines années. Organisée tous les trois ans, cette conférence rassemble des représentants de gouvernements, de la société civile, du secteur privé et des communautés touchées par les trois pandémies.
Otric N.
Le ministre de la Communication s’est exprimé dimanche 06 octobre 2019 au micro de Radio France internationale (RFI).
« Il faut inscrire cette décision comme relevant du droit de grâce du Chef de l’Etat qui participe de son humanisme. Cette décision peut aussi être considérée comme un volonté du président de la République de ramener la paix dans le pays, comme il l’a fait récemment en faveur de nos compatriotes du Nord-ouest et du Sud-ouest », a dit René Sadi.
Le porte-parole du gouvernement réagissait ainsi à la suite d’un article de Jeune Afrique qui affirme que Paul Biya cédait à la pression et aux tractations diverses. Le Mincom soupçonne à travers cet article « une espèce de théâtralisation [de Maurice Kamto et Cie] qui n’a pas lieu d’être dans la mesure où ils contestent une situation incontestable, ils réclament une victoire qu’ils n’ont jamais gagnée ».
René Emmanuel Sadi appelle à ce « chacun à revenir à la raison » et invite « nos compatriotes à se mobiliser pour que nous regardions tous dans la même direction et en sauvegardant ce qui est essentiel : la paix et la stabilité. »
Selon plusieurs observateurs, la sortie du ministre de la Communication a également pour but de contrer le discours triomphaliste de Maurice Kamto quelques heures après sa sortie de prison à son domicile de Santa Barbara à Yaoundé.
Le président du MRC, arrivé en deuxième position à la présidentielle du 7 octobre 2018, déclarait le 5 octobre 2019 que « (…) Le jour que, par la volonté de Dieu et votre engagement et détermination, vous me porterez aux affaires, alors j’irai diriger le Cameroun. Vous l’avez déjà fait le 07 octobre dernier, mais les choses ne se passent pas toujours comme on le souhaite.
Maurice Kamto a été remis en liberté le samedi 5 octobre après huit mois de détention, en compagnie de Michèle Ndoki, Alain Fogué, Christian Penda Ekoka, Paul Eric Kingue et Albert Dzongang. La veille, Paul Biya avait « décidé de l’arrêt des poursuites judiciaires contre certains responsables et militants de partis politiques, notamment du MRC, arrêtés et détenus pour des faits commis dans le cadre de la contestation des résultats de la récente élection présidentielle ».
Otric N.
Les Etats-Unis trouvent que la libération des détenus anglophones est un bon point pour la résolution de la crise socio-politique, qui sévit au Nord-Ouest et au Sud-Ouest.
Les américains n’ont pas tardé à réagir après l’annonce de l’arrêt des poursuites contre 333 personnes détenues dans le cadre de la crise anglophone. Par la voix de Tibor Nagy, le Secrétaire d’Etat adjoint américain aux Affaires africaines, on sait qu’ils ont vu d’un bon œil, cette décision du Président de la République, qui procède ainsi au relâchement desdites personnes. « C’est un premier pas encourageant vers un dialogue pacifique dans les régions du Sud-Ouest et du Nord-Ouest du Cameroun », a-t-il écrit dans un tweet.
Cette position de celui qu’on surnomme « Monsieur Afrique », devrait réjouir les autorités du Cameroun et présenter une autre lecture que les Etats-Unis font de la gestion de cette crise. Car faut-il le rappeler, une certaine presse locale a souvent pointé du doigt les américains en indiquant que ceux-ci ont un jeu trouble dans la gestion de la crise anglophone. D’ailleurs la semaine dernière l’Ambassade des Etats-Unis au Cameroun a réagi suite à de pareilles allégations avancées par certains journaux.
La représentation américaine basée au pays, a tenu à apporter des éclaircis sur le rôle qu’il joue dans le grand dialogue national qui a été convoqué par Paul Biya le Président de la République. Le communiqué rendu public et parvenu à notre rédaction, précisait que les américains ne sont que des observateurs neutres du processus. En parlant du grand dialogue national, l’Ambassade faisait savoir que le souhait des américains est que par ces assises, les parties impliquées dans la crise, entre autres renonce à la violence.
Pour revenir à Tibor Nagy, il faut rappeler que lors de sa dernière visite au Cameroun, en audience au Ministère des Relations extérieures, en plus de parler de la crise, il avait évoqué le cas de Maurice Kamto et des militants du Mouvement pour la renaissance du Cameroun, qui étaient encore aux arrêts. Il avait alors demandé que le leader du Mrc soit libéré. En partant du pays, il avait été fait à titre exceptionnel dans l’ordre de la valeur, Dignité de grand officier par le Chef de l’Etat.
Liliane N.
C’est par un communiqué signé du Secrétaire Général à la présidence de la république, Ferdinand Ngoh Ngoh, que l’opinion publique nationale et internationale a appris la bonne nouvelle de l’élargissement par le Chef de l’Etat de certains militants et sympathisants du Mouvement pour la Renaissance du Cameroun.
C’est l’euphorie sur les réseaux sociaux. La nouvelle se répand comme une traînée de poudre. Dans un premier temps, tous les internautes qui entrent en contact avec l’information se réjouissent et jubilent de la libération de Maurice Kamto et de ses proches alliés dont Christian Penda Ekoka, Albert Ndzongang, Paul Eric Kingue et Valsero. Mais un rappel à l’ordre intervient pour souligner le mot « certains » incrustés dans le communiqué rendu public au nom du Chef de l’Etat. Cette précision jette un flou sur l’identité de ceux qui pourraient éventuellement sortir des geôles des prisons du Cameroun au nom du MRC. Un flou davantage entretenu par le communiqué qui précise que seront libérés, les responsables et les militants du parti.
La décision de l’arrêt des poursuites devant le tribunal militaire pour les membres du MRC est en soi un acte de détente politique. Un acte d’invite au pardon et d’apaisement des tensions entre les différentes populations camerounaises. Paul BIYA s’inscrit résolument comme un véritable mendiant de la paix. Après la décision d’arrêt de poursuites contre les prisonniers de la crise anglophone, cette nouvelle décision scelle la nouvelle ère du pardon national. A la suie du Grand Dialogue National, voici le Grand Pardon National.
Les implications sociopolitiques de cette décision sont très importantes. Considérant que Maurice Kamto est sorti 2e à la dernière élection présidentielle, il va sans dire qu’il est de fait la deuxième personnalité politique au Cameroun. Ceci dit, une bonne frange de la population qui s’identifie à lui et à son parti, et qui vivaient une certaine frustration du fait de son embastillement en violation de toutes les règles de procédures légales, se voient ragaillardis dans leur engagement politique.
Une autre conséquence est la bonne image que le Chef de l’Etat camerounais souhaite refléter sur le plan international. Paul Biya qui a quelques soucis avec certains partenaires internationaux qui voyaient mal une démocratie, comme se veut être le Cameroun, avec le principal opposant au pouvoir en place en prison. Une situation inconfortable pour le pouvoir de Yaoundé quand on considère tous les ressorts engagés par les avocats de Maurice Kamto dans de nombreuses organisations internationales.
Maintenant, les camerounais attendent la libération effective pour acter de la réelle volonté de pacification de Paul BIYA.
Stéphane NZESSEU
Dans son discours de clôture, le représentant du Chef de l’Etat à ces assises a demandé à tous les participants, notamment aux contestataires de respecter les résolutions prises à l’issue de ces assises. [Rapport]
« Au terme de ces quatre jours du Grand Dialogue National convoqué par le Président de la République, Son Excellence Paul BIYA, nous avons longuement échangé sur différentes thématiques en lien avec la résolution de la crise sociopolitique, que traversent les Régions du Nord-ouest et du Sud-ouest depuis près de quatre ans.
Je voudrais saisir l’occasion de cette cérémonie de clôture pour remercier et féliciter du fond du cœur, une fois de plus, toutes les personnes qui ont accepté de participer, jusqu’au bout à cet exercice de réflexion profonde, sur les voies de l’amélioration de notre vivre ensemble et de la recherche de la paix entre frères et sœurs d’un même pays.
Je voudrais remercier chacun d’entre vous pour son implication personnelle et pour sa précieuse contribution.
Je voudrais particulièrement saluer la sérénité ainsi que l’esprit de concorde et de respect mutuel, qui ont prévalu tout au long de ces journées exceptionnelles.
Ils traduisent à l’évidence, la maturité et le patriotisme indéniables de tous les participants, mais aussi de l’ensemble des camerounais qui ont suivi, avec un réel intérêt, nos travaux par différents canaux d’information.
Ils traduisent également et surtout la capacité des camerounais et des camerounaises à se rassembler et à s’unir pour résoudre eux-mêmes leurs problèmes, au moment les plus critiques de la vie de notre pays. 3
Les interventions enregistrées en séances plénières et en commissions ont permis aux uns et aux autres de s’exprimer librement et de formuler un certain nombre de propositions spécifiques, relatives aux préoccupations de nos compatriotes de ces deux Régions, et à celles des autres composantes de la Nation en général.
Tout au long de nos travaux, les échanges ont été très denses, vifs, et même parfois passionnés. A n’en point douter, ils ont également été le révélateur de l’enthousiasme avec lequel le peuple camerounais, ici largement représenté, a accueilli la décision du Chef de l’Etat d’organiser le Grand Dialogue National.
La vitalité de ces échanges traduit aussi le sens élevé de la mesure de la responsabilité historique dont chaque participant s’est senti investi dans la recherche de solutions élaborées aux défis actuels qui nous interpellent.
Sans doute, ces quatre jours de travaux n’ont pas été suffisants pour épuiser l’ensemble des sujets en débat, encore moins pour écouter tous les participants qui auraient pourtant souhaité apporter leurs contributions dans le cadre de ce Grand Dialogue National. Mais, ils marqueront à jamais notre histoire commune, comme tant d’autres jours historiques qui ont jalonné la vie de notre pays.
A cet égard, je voudrais indiquer à ceux qui veulent continuer à dialoguer avec le Gouvernement, sous une forme ou sous une autre, qu’ils peuvent toujours continuer à déposer leurs contributions écrites sur le site créé à cet effet, à savoir www.nationaldialogue.cm, ou à les transmettre à mes Services.
Je signale que depuis la convocation du Grand Dialogue National le 10 septembre dernier et jusqu’à ce jour, plus d’un millier de contributions écrites ont déjà été enregistrées et traitées.
Cette dynamique devrait pouvoir se poursuivre, au-delà des présentes assises, afin que certains des aspects des thématiques retenues qui n’ont pas été approfondis au cours de nos travaux soient examinés de manière appropriée.
A ce stade, je voudrais me permettre de féliciter toutes les équipes qui ont travaillé avec ardeur et abnégation, dans des délais courts, à la préparation et à l’organisation de cette importante rencontre. 4
Excellences, Mesdames et Messieurs,
Lors de mon allocution d’ouverture le 30 septembre dernier, j’avais rappelé les termes de la feuille de route de nos assises, telle que définie par le Président de la République.
En effet, il s’agissait d’examiner, dans le cadre de notre Constitution, les voies et les moyens susceptibles de nous permettre de répondre aux aspirations profondes de nos frères et sœurs des Régions du Nord-ouest et du Sud-ouest, et à celles des autres composantes nationales.
Le rapport général que nous venons de suivre, produit d’une construction collective, a mis en évidence un grand nombre de ces aspirations.
Je me réjouis de constater que ces aspirations ont été traduites en recommandations, qui seront soumises à la très haute appréciation du Chef de l’Etat dès la fin de nos travaux.
J’observe par ailleurs que ces recommandations, dont la pertinence et le bien-fondé ne sont pas à démontrer, rentrent en droite ligne des objectifs du Programme économique et social du Président Paul BIYA.
Mesdames et Messieurs,
Les propositions avisées qui ont été formulées pendant ces quatre jours de travaux, ne peuvent véritablement être mises en œuvre, que dans un climat de paix et de sécurité.
C’est la raison pour laquelle, tirant avantage de nos travaux et de toutes les autres contributions de bonne volonté, je voudrais une fois encore renouveler l’offre de paix formulée par le Chef de l’Etat, à l’intention de tous nos compatriotes, et plus particulièrement de ceux qui ont choisi de recourir à la violence aveugle et à la terreur pour faire valoir leurs opinions. 5
Je voudrais leur redire, à la suite du Président de la République, que l’option qu’ils ont choisie est sans issue, et que c’est au sein de la République de notre pays qu’ils trouveront la place pour leur plein épanouissement.
Je les exhorte donc à déposer leurs armes, à quitter les brousses dans lesquelles ils vivent depuis des années, et à rejoindre les centres de désarmement et de démobilisation, en vue de leur resocialisation et de leur réintégration dans la vie civile.
J’invite également les participants à ce Grand Dialogue National, en particulier nos compatriotes de la diaspora, ainsi que les délégations venues de toutes les Régions, à être de véritables « ambassadeurs de paix », aussi bien à l’intérieur qu’à l’extérieur de notre pays.
Le retour de la paix et de la tranquillité dans les Régions du Nord-ouest et du Sud-ouest ne saurait être l’œuvre d’une seule personne.
Le retour de la paix et de la tranquillité dans ces deux Régions ne peut non plus être l’affaire exclusive du Chef de l’Etat, du Gouvernement, ni de quelques organisations sociopolitiques. C’est l’affaire de tous les camerounais et de chaque camerounais.
Le retour de la paix dans le Nord-ouest et le Sud-ouest, Mesdames et Messieurs, est l’une des conditions nécessaires de notre développement commun et de notre chemin vers l’émergence à laquelle aspire tout pays pour le bien de ses populations.
Aussi, tous ensemble, devons-nous conjuguer nos efforts pour accompagner les initiatives du Président de la République, afin que cet objectif soit véritablement atteint au lendemain de ce Grand Dialogue National ; Que nos enfants dans toutes les villes et dans tous les villages, retrouvent paisiblement le chemin de l’école dans les régions du Nord -Ouest et du Sud-Ouest ; Que les activités commerciales reprennent dans ces deux régions ; Que nos frères et sœurs qui sont devenus des réfugiés et des déplacés internes puissent regagner leurs villages et vaquer librement et tranquillement à leurs activités.
Tel est notre vœu commun. Telle est notre mission commune. 6
Excellences, Mesdames et Messieurs,
Au moment où prennent fin nos travaux, je voudrais me faire fort de rendre fidèlement compte de leur teneur et des conclusions auxquelles nous sommes parvenus au Président de la République.
Je vous exhorte à avoir foi en la République, et en celui qui l’incarne, pour que votre parole soit traduite en actions de paix et de développement.
Je vous exhorte à être de véritables enfants de la République, des promoteurs de paix, d’équité et de justice.
Je vous exhorte à tourner le dos aux discours pessimistes et haineux qui nous ont tant séparés par le passé. Je sais pouvoir compter sur chacun d’entre vous ».
N.R.M