L’association mise en place par la diaspora progressiste camerounaise vient d’achever une tournée dans les prisons de Douala, Yaoundé, Buea et Bamenda. C’était pour apporter soutien et réconfort aux personnes incarcérées dans le cadre de la crise dans les deux régions anglophones du Cameroun (Nord-Ouest et Sud-Ouest).
Deux semaines, c’est le temps qui a permis à l’équipe opérationnelle de cette association mise en place par Pascaline Kate Dargone, de faire acquérir des produits de première nécessité aux bénéficiaires. Les paquets reçus par les représentants des prisonniers sont constitués des produits de première nécessité à savoir : du riz, du sucre, de l’huile, du tapioca, du sel, de l’arachide entre autres. Il s’agit « d’exprimer notre solidarité à nos frères anglophones, leur porter le message de réconfort des donateurs de notre ONG qui tous souhaitent que la paix revienne au Nord-Ouest et au Sud-Ouest, ça a toujours été notre leitmotiv », a déclaré Kate Dargone.
Selon le Président Directeur général de Cameroon We Can, Jean Claude Kanga, « En apportant ce soutien aux prisonniers anglophones, nous voulons leur faire comprendre que nous appartenons à un seul pays et que nous sommes solidaires de leur souffrance et leur combat pour un grand Cameroun plus juste et en paix », renchérit-il.
L’association fait savoir qu’elle ne compte pas s’arrêter dans sa dynamique de mise en œuvre d’actions humanitaires au profit des populations camerounaises. Dans la foulée, elle annonce le financement iminent de nombreux projets dans le Septentrion camerounais, le Sud, mais aussi des initiatives visant à impacter le changement par des actions de masse.
Rappelons qu’à l’origine l’association Cameroon We Can entend ainsi apporter sa contribution à la résolution de la crise humanitaire occasionnée depuis quatre ans de conflit dans les régions du Nord-Ouest et du Sud-Ouest.
Innocent D H
Maximilienne Ngo Mbé la présidente de ce réseau affirme qu’il faut toutefois, arriver à la libération de toute personne détenue dans le cadre de la crise anglophone.
L’annonce de la libération de 333 personnes arrêtées dans le cadre de la crise anglophone a partiellement réjouit, le Réseau des défenseurs des droits humains en Afrique Centrale (Redhac). Partiellement, parce que le Redhac pense que la mesure présidentielle doit être élargie à l’ensemble des détenus. Maximilienne Ngo Mbé la présidente dudit Réseau souligne qu’il y a encore, au moins 2000 personnes à libérer. « M. Le Président 333 personnes c’est déjà ça. Mais ce que le Redhac vous demande c’est de les libérer tous», a-t-elle écrit sur sa page Facebook.
Pour Maximilienne Ngo Mbé, le Président de la République ne doit pas procéder aux libérations en compte-goutte. Elle saisit l’occasion pour rappeler que, le Redhac avait démontré que 175 personnes arrêtées dans le cadre de la crise au Nord-Ouest et au Sud-Ouest n’ont jamais vu le juge d’instruction. « Les griots intégraux sont venus dire que ce sont les sécessionnistes et les terroristes. J’espère qu’ils ont écouté la radio hier », déclare-t-elle.
A titre de rappel, le jeudi 3 octobre 2019, Paul Biya le Président de la République a annoncé l’arrêt des poursuites contre 333 détenus anglophones. Certains observateurs ont indiqué que cet acte du Chef de l’Etat ne répond qu’à moitié aux exigences de la communauté anglophone. Cette communauté aspire à la libération de tous ses ressortissants détenus. Des analystes de la scène politique camerounaise comme Wilfried Ekanga par ailleurs sympathisant du Mouvement pour la renaissance du Cameroun, pensent que cet acte présidentiel arrive de façon tardive.
« Cela fait des siècles qu’on lui demande de libérer tous les prisonniers politiques. Et dès qu’il en libère une poignée, vous parlez de « génie politique ». Ça aussi ça nous surprend », a-t-il écrit sur sa page Facebook.
Liliane N.
Les Etats-Unis trouvent que la libération des détenus anglophones est un bon point pour la résolution de la crise socio-politique, qui sévit au Nord-Ouest et au Sud-Ouest.
Les américains n’ont pas tardé à réagir après l’annonce de l’arrêt des poursuites contre 333 personnes détenues dans le cadre de la crise anglophone. Par la voix de Tibor Nagy, le Secrétaire d’Etat adjoint américain aux Affaires africaines, on sait qu’ils ont vu d’un bon œil, cette décision du Président de la République, qui procède ainsi au relâchement desdites personnes. « C’est un premier pas encourageant vers un dialogue pacifique dans les régions du Sud-Ouest et du Nord-Ouest du Cameroun », a-t-il écrit dans un tweet.
Cette position de celui qu’on surnomme « Monsieur Afrique », devrait réjouir les autorités du Cameroun et présenter une autre lecture que les Etats-Unis font de la gestion de cette crise. Car faut-il le rappeler, une certaine presse locale a souvent pointé du doigt les américains en indiquant que ceux-ci ont un jeu trouble dans la gestion de la crise anglophone. D’ailleurs la semaine dernière l’Ambassade des Etats-Unis au Cameroun a réagi suite à de pareilles allégations avancées par certains journaux.
La représentation américaine basée au pays, a tenu à apporter des éclaircis sur le rôle qu’il joue dans le grand dialogue national qui a été convoqué par Paul Biya le Président de la République. Le communiqué rendu public et parvenu à notre rédaction, précisait que les américains ne sont que des observateurs neutres du processus. En parlant du grand dialogue national, l’Ambassade faisait savoir que le souhait des américains est que par ces assises, les parties impliquées dans la crise, entre autres renonce à la violence.
Pour revenir à Tibor Nagy, il faut rappeler que lors de sa dernière visite au Cameroun, en audience au Ministère des Relations extérieures, en plus de parler de la crise, il avait évoqué le cas de Maurice Kamto et des militants du Mouvement pour la renaissance du Cameroun, qui étaient encore aux arrêts. Il avait alors demandé que le leader du Mrc soit libéré. En partant du pays, il avait été fait à titre exceptionnel dans l’ordre de la valeur, Dignité de grand officier par le Chef de l’Etat.
Liliane N.