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D'après les propositions qui ressortent de ce qui a été décidé au sein de la commission en charge des questions de décentralisation, les régions du Nord-Ouest et du Sud-Ouest auront un statut particulier. En attendant que le contenu de cette particularité soit clairement précisé, nous énumérons ici les pièges d’un tel dispositif administratif qui ne résout pas le problème anglophone in fine.

 

Au finish, le grand dialogue national n’a rien produit d’extraordinaire en ce qui concerne la forme de l’Etat du Cameroun. Comme convenu au terme de la tripartite de 1991 et intégré dans la Loi Constitutionnelle du 18 Janvier 1996, le Cameroun restera un Etat décentralisé. Seulement, les discussions du palais des Congrès ont fait évoluer le type de décentralisation dans lequel va se lancer le pays de Paul BIYA. Il s’agira d’une décentralisation avec deux régions à statut particulier. Notamment les régions du Nord Ouest et du Sud Ouest. Et la question aujoud’hui est celle de savoir si ce dispositif administratif résout le problème qui a conduit à la guerre dans les pays anglophones ?

La décentralisation à la Camerounaise tel que proposé jusqu’ici pose un problème, celui de la répartition du pouvoir entre les autorités déconcentrés et les autorités décentralisés. Qui est responsable de l’administration locale et jusqu’à quel niveau ? A ce jour, ce qui fait blocage dans la mise en œuvre de la décentralisation tel que proposé en 1996 est la question du transfert des compétences entre les organes centraux de l’Etat et ses organes déconcentrés au niveau des collectivités territoriales. Lesquels organes locaux devaient à leur tour travailler sous l’autorité des communes à qui devaient être reconnu le pouvoir de définir la politique de développement de la collectivité.

La décentralisation à la Camerounaise crée une superposition d’institutions qui sont en conflit direct. Du fait que si l’un est pleinement en fonction, il rendra inopérant l’institution d’en face. C’est ce qui rend inexistant aujourd’hui nos Mairies. Des Mairies réduites à confectionner des actes de vies et curer les caniveaux.

Or, dans un environnement fédéralisé, les collectivités locales se départissent de ces situations de conflits directs d’autorité. Ici l’autonomie est complète et l’administration locale est totalement aux mains des gouvernés. C’est ce que revendiquent les populations de Buea et Bamenda. Pour elles, mettre en place un dispositif qui fait subsister sur ces territoires les politiques décidées à Yaoundé ne ferait que ramener la guerre dans ces régions. Les populations dans cette crise refusent la forte prégnance de l’Etat central, veulent une réelle autonomie de gestion, la possibilité de lever des impôts et d’en disposer sur le plan local. Il faudra donc éviter dans la définition de la particularité du statut de ces régions, de voler l’objet de la lutte de ces régions. Auquel cas, on aura dialogué pour rien.

 

Stéphane NZESSEU 

 

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Les travaux du Grand Dialogue National prennent fin ce vendredi au Palais des Congrès de Yaoundé. De nombreuses réformes sont proposées pour le retour à la paix dans les régions anglophones. Et la question est celle de savoir, qui seront les hommes que le Président choisira pour animer cette nouvelle vision politique. Il devient évident qu’un remaniement ministériel est incontournable.

 

Au sortir des travaux en commission hier jeudi, les différents acteurs politiques réunis pour discuter de l’avenir du Cameroun étaient presque tous unanimes, le Chef de l’Etat devra réaménager son gouvernement. D'aucuns ont avancé des propositions de gouvernement à plus large spectre avec l’entrée à la tête de certains porte feuille ministériel de quelques leaders anglophones et d’autres tête de fil de parti politique.

La nécessité d’un remaniement s’impose. C’est l’aboutissement du processus de dialogue en cours. Processus de dialogue dont les premiers résultats sont la décision de libération de plus de 333 prisonniers arrêtés dans le cadre de la crise dans les régions du Nord-Ouest et du Sud-Ouest. Le réajustement du gouvernement en y faisant entrer des figures plus représentatives des régions en conflit sera un élément de conciliation de plus.

Paul Biya fera un choix entre les différentes options qui s’offrent à lui. Soit se limiter à un choix de personnes uniquement dans le but de ramener la paix et récompenser les acteurs anglophones qui ont participé à la réussite du dialogue, et le choix politique de consolidation de la présence du RDPC dans ces régions à la faveur des prochaines échéances électorales (régionales, législatives, municipales).

Un nouveau gouvernement est un gage de sincérité. L’acte rassurera également les partenaires internationaux du Cameroun. Les bailleurs de fonds sont depuis des mois sur le dos des autorités camerounaises pour exiger un retour effectif de la paix dans ces régions. Du fait des pertes économiques importantes dues aux fermetures de nombreuses entreprises dans la région, et d’autres qui tournent au ralenti du fait des troubles dans ces régions. Il faut absolument renouer la confiance avec les populations du Nord-Ouest et du Sud-Ouest.

L’idéal pour le Chef de l’Etat est que ce nouveau gouvernement soit désigné avant les échéances électorales de février 2020. Ceci aura pou conséquence de renouveler la classe de ceux qui pourront défendre les intérêts des populations anglophones et mener les actions de reconstruction et d’accueil des réfugiés internes et externes.

 

Stéphane NZESSEU

 

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C’est une bonne nouvelle. Une annonce qui s’inscrit dans la suite des grandes avancées consécutives au déroulement du Grand Dialogue National en cours au Palais de Congrès de Yaoundé depuis lundi dernier.

 

Dans les heures qui suivent, on au ra plus de détails sur les noms des prisonniers qui retrouvent ainsi la liberté à la suite de cette décision de Paul BIYA. Mais déjà, c’est une nouvelle qui fait des émules au sein des populations camerounaises sur l’ensemble du territoire y compris dans les régions du Nord Ouest et du Sud Ouest.

Ils sont en tout 333 prisonniers, 333 camerounais qui pourront regagner leurs familles et peut-être leurs activités. Cette décision n’est pas la première que pose le Président Paul BIYA à l’endroit des détenus de la crise dans les régions du Nord Ouest et du Sud Ouest. Une décision qui intervient au moment où se tient encore le Grand Dialogue dans les collines d’Akom Nyada. Cet acte est la manifestation de la volonté affirmée du Président de la République de ramener un climat de paix dans les régions en crise. C’est l’occasion de témoigner la bonne foi du gouvernement à l’endroit de ces jeunes citoyens qui du fait de la colère et des influences extérieures ont pris les armes contre la République.

Le Chef de l’Etat envoie par cette décision un signal fort à tous les participants au Grand Dialogue National. Ceci témoigne de la volonté réelle du Président de la République à quitter de la parole pour les actes concrets de rassemblement. Il réaffirme par là sa détermination à poursuivre sans relâche ses efforts dans la recherche des voies et moyens d’une résolution pacifique de la crise qui affecte ces régions de notre pays, en vue de la normalisation souhaitée par l’immense majorité du peuple camerounais.

La question sur l’ensemble des lèvres en ce moment est celle de savoir qui sont ceux qui sortiront des prisons ce soir. L’on attend avec beaucoup d’expectatives la libération de Mancho Bibixy et des leaders des mouvements de revendications anglophones. Ces personnalités susceptibles de tenir un discours conciliant à l’endroit des autres camerounais encore dans les brousses. Et pourquoi pas le principal d’entre eux, le président de la république dites ambazonienne, Ayuk Tabe. Ce serait certainement la fin de la guerre dans les régions anglophones. D’autres décisions de la même nature sont attendues dans les prochaines heures.

Notons cependant que, ce n’est pas la première fois que le président de la République du Cameroun prend ce type d’acte d’apaisement. En effet, le 13 décembre 2018, le SG-PR avait annoncé, au nom du président de la République, l’arrêt des poursuites pendantes devant les tribunaux militaires contre 289 personnes arrêtées pour des délits commis dans le cadre de la crise anglophone qui sévit depuis plus de deux ans dans les régions du Nord-Ouest et du Sud-Ouest et qui a déjà fait plus de 3.000 morts selon les ONG. La délégation de l’Union européenne au Cameroun avait, en son temps, salué cette décision du président Biya.

 

Stéphane NZESSEU

 

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Le Président de la République Paul Biya suit attentivement la grand messe nationale qui se déroule du côté du Palais des Congrès de Yaoundé. Il compte fermement faire respecter les résolutions pertinentes qui vont en découler afin de faire rétablir l'ordre et la paix dans les deux régions anglophones pour que Cameroun retrouve sa prospérité.

 

C'est connu, depuis lundi 30 septembre 2019, les fils et filles du Cameroun sont réunis au Palais des Congrès de Yaoundé sous l'égide du Premier Ministre Chef du Gouvernement, chief Dr Joseph Dion Ngute. Les uns et les autres sans exclusion aucune se parlent les yeux dans les yeux et débattent des problèmes qui les concernent, principalement la crise anglophone pour trouver des solutions durables. 

 

L'intervention des ex combattants des groupes armés 

Les ex combattants ont saisi la perche pendant une dizaine de minutes à l'ouverture du grand dialogue pour présenter leurs excuses à la Nation camerounaise, regrettant avoir pris les armes contre leur propre pays. Dans leur intervention, les ex combattants ont également cité tous les motifs qui les ont amenés à se rebeller contre la Nation. De ces mobiles, l'on note la répartition inégale des places entre anglophones et francophones dans les grandes écoles, le manque d'emploi pour la jeunesse, les discriminations dans l'organisation de l'administration entre autres. 

 

Paul Biya va respecter sa promesse 

Dans les faits, il est plausible de constater que Paul Biya est un Chef d'Etat unique car il fait ce qu'il dit et dit ce qu'il fait. La preuve, la promesse du grand dialogue national a été tenue. Objectif principal recherché, trouver des réponses efficaces et efficientes pour une sortie définitive de crise dans le Nord-Ouest et le Sud-Ouest. 

Quant aux résolutions, de sources bien introduites font savoir que Paul Biya promet d'engager la phase l'applicabilité car la vie doit impérativement reprendre son cours normal dans les régions secouées par la crise sociopolitique.

D'importantes décisions sont donc en vue. Le Président de la République va dès le 05 octobre prochain prendre des décisions avec pour visées: ramener la paix, rétablir la justice sociale où elle était perdue etc. 

 

Innocent D H

 

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La lettre de félicitations écrite par Paul Biya a été remise à l’écrivaine originaire de l’Extrême-Nord, vendredi dernier dans la ville de Maroua.

 

C’était une cérémonie riche en émotions. Elle s’est déroulée le 27 septembre 2019, à l'esplanade des services du gouverneur de la région de l’Extrême-Nord. Cette cérémonie a coïncidé avec la clôture de la quatrième édition de la rentrée culturelle et artistique. Son éclat a été rehaussé par la remise solennelle de la lettre de félicitations du Président de la République à l'écrivaine Djaili Amadou Amal. Celle-ci vient d’être distinguée à l'échelle internationale pour sa lutte contre les violences faites aux femmes et les mariages forcés. Elle a remporté le prix panafricain 2019 au salon du livre de Paris. Ce prix, elle le doit à son ouvrage «Mu-nyal, les larmes de la patience ».

Dans la lettre qu’il a écrite, le Président de la République indique combien cette récompense de l’écrivaine, honore l’ensemble de ses concitoyens. « Cette distinction qui vous honore vient récompenser votre talent d'écrivaine et fait la fierté des auteurs camerounais. Puissent vos prochaines œuvres littéraires connaître toujours du succès », peut-on lire dans la lettre du Chef de l’Etat.

La missive a été remise à Djaili Amadou Amal par Oumar Bichaïr, l'inspecteur général des services régionaux. Celui-ci a invité la lauréate à continuer dans la voie qu’il a choisie et bien tracée. « Grâce à votre plume, vous avez hissé très haut le drapeau camerounais », a-t-il déclaré devant un parterre de personnalités de tout bord.

A titre de rappel, la camerounaise Djaili Amadou Amal est la deuxième camerounaise originaire de la région de l’Extrême-Nord à être honorée à l’international, pour la lutte contre les violences faites aux femmes. Avant elle, c’était Aïssatou Doumara Ngatansou. Elle est première lauréate du prix de l’égalité femmes-hommes. Elle se bat depuis plus de vingt ans contre les violences faites aux filles dans la région de l’Extrême-Nord.

 

Liliane N.

 

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Le militant du Rassemblement Démocratique du Peuple Camerounais à travers une lettre ouverte, dit ce qu’il pense des assises de Yaoundé.

 

« Le Président Paul Biya dans une envolée verbale mémorable, contre des surexcités politiques  avait posé la question :«  qui sont-ils, ceux-là qui... » 

A la veille de l'ouverture du Grand Dialogue National,  une  litanie de questions s’impose à moi, sans  espoir de réponse.  Qui sont-ils, ceux-là qui...constituent  la délégation de Mon parti le RDPC au GDN ? De quelle moralité, légalité, légitimité, crédibilité jouissent-ils  auprès de l'opinion publique ? Où sont leurs faits d'arme politiques ?

Ce sont ceux-là même, qui étaient à Foumban pour l’unification ? Ce sont les mêmes qui ont accompagné le Président Ahidjo en 1972 pour la réunification, à la suite d’un referendum qu’on a qualifié de « tromperie ».Les mêmes qui étaient à la tripartite,  où  on accusa Biya d'avoir usé de la ruse.

Voici les mêmes qui repartent au Grand Dialogue National.  Sans mandat de la base. Je me pose  des questions sur la légitimité et la légalité de ces Généraux sans troupe. Sur ce courage de vendeurs  de cercueil de ces  compatriotes,  qui ont accepté  d’aller chanter l’hymne aux morts, pour un problème  dont ils ont nié l’existence pendant trois années. Je me pose des questions sur la moralité de ceux-là qui se découvrent des talents de « patriotes ». Toutes ces personnalités me font craindre l’accomplissement du rêve de certains : que  la palabre se déroule dans le tumulte et le désordre ; et se termine dans le chaos et la confusion.

 

Questions sur la  légitimité des représentants

Des individus  se sont réunis en petits comités  dans les domiciles des plus influents de leurs fratries politiques, clanique ou ésotérique, et ont publié des listes des « délégations » au Grand Dialogue National. Comme ils en ont l’art  pour la fabrication des « motions de soutiens », et des  «  appels du peuple ».Au nom de qui iront-ils s’exprimer ?   

Comment n’a-t-on pas pensé à expliquer à  cette baronnie de caciques, que le Grand Dialogue n'est pas le congrès du RDPC. Qu’il ne s’agit pas  d’une réunion du Comité central du RDPC. Encore moins d’un meeting de soutien à Paul Biya au palais de Congrès de Yaoundé. Le mode opératoire de la formation des délégations en ces occasions-là,  aura été le même.  Sans honte ni pudeur, on prend les mêmes, et on recommence. Ils ont tout simplement  dupliqué le fichier, sans mises à jour du logiciel. Comme à l’Enam, on retrouve des morts invités au dialogue.

Le Président voulait un dialogue franc, sincère, inclusif sans exclusion ; sans sujet tabou. Avec des hommes de cœur, sans rancœur,  pour apaiser les cœurs blessés, meurtris.  A la recherche de la recherche de la paix des cœurs. Et non un dialogue de fous, de sous, de saouls, et de sourds.  Mais que peut le président contre la Légion Nkuété ? Cette garnison  déterminée à conduire son  coup d’Etat contre la base militante? Coup d’Etat perpétré par une caste de généraux sans troupes du parti et la Haute administration, qui lui ont tout arraché et confisqué. Et qui n’attendent plus que son  requiem. 

Pour qui,  par qui et au  nom de qui s’agitent-ils, ces « militants » de la 25ème heure et pour quels intérêts? Alors que ce sont eux qui ont trompé le chef de l’Etat, en niant l'existence d'une la crise anglophone. Maintenant que la crise est reconnue et fait objet d’une grande palabre, pour qui,  et au  nom de qui siègent-ils au Palais des Congrès ? Si ce n’est pour attiser la crise par les mêmes méthodes qu’ils avaient utilisé pour l’entretenir. Leur souhait secret : que  cette crise ouvre,  oui  ouvre   une porte de sortie du pouvoir  au président de la République. Un rêve qu’ils caressent couchés sur l’argent volé au contribuable.

Non, nous le peuple, n’avons envoyé personne au GDN ! Encore le coup classique des  délégations dans le RDPC ! Sans honte ni pudeur, ils ont exclu des  groupements  associatifs qui subissent les  effets collatéraux de ce que les dignitaires du régime ont orchestré et alimenté. Un empressent suspect pour  aller s’occuper des  problèmes dont ils ne connaissent ni l’ampleur, ni la peur des compatriotes déplacés qui  dorment à 21 dans des chambres pour 3. D'autres à la belle étoile, avec pour compagnons la famine, l’insécurité et l’incertitude.  Loin,  bien loin de ces « membres de délégations » qui jouent pompeusement les intelligents au palais  des Congrès. 

 

Questions sur la légalité des représentants

Qui sont-ils, ceux-là ? Avec deux passeports de deux nationalités différentes, sont-ils qualifiés pour parler des affaires du Cameroun à ce niveau de gravité ?  Non ! Il aurait encore été plus sincère d’admettre dans la salle,  les représentants de la Communauté internationale, les sécessionnistes, les ambazoniens et autres... Autrement, c’est de la comédie nationale. Les méthodes qui ont  soutenu la gestion de cette crise jusqu'ici, jettent du doute dans la notion de loi au cours de ces assises. Va-t-on tordre le cou à la loi quand on accueillera le « terroriste » militant Mark Baretta, officiellement invité par le premier ministre au Palais des congrès ? L’amnistie des combattants de la cause de l'ambazonie de la diaspora, officiellement attendus au GDN commence à quel moments ?

Avant, pour qu’ils puissent venir sans risques d’être inquiétés par la justice et les forces de désordre, pardon que dis-je  de l’ordre ?  Pendant la  palabre, pour qu’ils puissent s’exprimer librement et en toute franchise constructive, en dehors du maquis ? Ou alors après les assises, selon la pertinence de  leurs propositions pendant la palabre ? 

Selon certaines informations qui planent au dessus de la crise anglophone, des financiers et artificiers des groupes de faux « amba boys », qui commettent des  exactions dans les deux régions,  sont membres et mêmes organisateurs techniques du GDN. Qu’elle est la légalité de ceux-là qui arment,  alimentent des tueurs dans la nuit ? A ces sapeurs-pompiers auprès du chef de l’Etat, dans la journée ; et  pyromanes, la nuit, auprès des sécessionnistes.

 

Question de personnalité

Comment peut-on se sentir digne, noble et fier, au Palais des Congrès,  sans se souvenir, pendant l’exécution de l’hymne national, de sa responsabilité personnelle dans l’enlisement de la crise anglophone ?  Quelle personnalité peut-on avoir,  quand on oublie que l’on a trompé le chef de l’Etat,  pendant des long mois,   sur le risque d’une crise, son déclenchement effectif et toutes les vérités de cette crise ? Quelle personnalité peut-on avoir,  dans ce pays, quand on oublie que l’on a écumé les plateaux  de radio et de télévision pour faire du négativisme sur le problème anglophone ? Ces questions n’auront jamais de réponses, je sais. D’ailleurs, qui aura le temps d’y répondre ?

L’agitation avant, pendant les assises et pendant les quelques semaines qui vont succéder à la palabre, sera sûrement pris en compte dans l’attribution des postes ministériels dans le remaniement gouvernemental de début décembre. Les autres n’ont les  cœurs qu’aux jetons de présence. Qui se souviendra j’ai été  le premier  (contre tous) à évoquer l'idée d'un dialogue?

Au Palais des Congrès,  il y beaucoup d’argent à prendre, et à détourner. Comme d’habitude. Je comprends l’agitation suspecte  des « hautes » personnalités de la République autour du Grand Dialogue National. Une affaire de sous, de saouls, de fous et de sourds. Pourtant une affaire  de tous. Pour tous » !

 

N.R.M

 

Published in Tribune Libre

Ces familles ont reçu des dons du Président de la République le 30 septembre 2019.

 

Alors que le Cameroun a les yeux rivés à Yaoundé la capitale, où se déroule actuellement le grand dialogue national, Paul Biya le Président de la République n’a pas perdu de vue, les déplacés internes de la crise anglophone. Le 30 septembre dernier, il a fait parvenir des dons à 1500 familles recensées comme des déplacés et ayant trouvé refuge à Douala dans la région du Littoral. Lesdits dons ont été acheminés aux bénéficiaires par Paul Atanga Nji le Ministre de l’Administration territoriale (Minat). « Je suis là pour vous réconforter et vous apporter le soutien du président Pau Biya qui entend œuvrer afin que chaque famille retourne chez elle. Car, chaque Camerounais a le droit de vivre chez lui en paix et dans la sérénité. J’espère qu’après cette période passagère, chacun devra retrouver une vie normale. C’est pourquoi je vous demande de garder espoir au grand dialogue nations convoqué par le chef de l’Etat », a déclaré le Minat.

Les dons étaient constitués entre autres de matelas, sucre, des bouteilles d’huile, des boîtes de maquerelle, de couvertures, des rouleaux de papiers hygiéniques, de seaux et d’un appui financier.

Au cours de la cérémonie, on a appris qu’au départ juste 1000 familles avaient été recensées. Il y a eu un rajout de 500 autres, après la réception de nouvelles demandes. Compte tenu de cela les enveloppes reçues par chacune des familles avaient la somme de 10 000 F. Celle-ci devait les servir de frais de transport pour retourner à la maison.

Durant la même cérémonie, Koum Amond Frederic Elangue le Maire de Douala 4e a tenu à saluer l’hospitalité des populations de son territoire de commandement. Il faut noter que la Commune de l’autorité municipale accueille l’essentiel des déplacés de la crise anglophone. Il a aussi déploré le développement de certains maux générés par cette situation. Koum Amond Frederic Elangue a regretté la montée de l’incivisme, du grand banditisme et de la prostitution. Toutefois, Paul Atanga Nji en sa qualité de Minat a tenu à rassurer les uns et les autres quant à un retour définitif imminent à la normale.

 

Liliane N. 

 

Published in Société

Lundi 30 septembre 2019 au Palais des Congrès de Yaoundé, la scène a fortement ressemblé à un véritable coup de tonnerre. Dans un aspect de son discours retentissant, Ibrahim Mbombo Njoya a fait savoir sa volonté de voir l'alternance prendre corps à la tête de l'Etat, la réponse du Premier Ministre Joseph Dion Ngute n'a pas d'ailleurs tardé.

 

La cérémonie d'ouverture du grand dialogue national et ses diverses allocutions du 30 octobre 2019 ont mis en situation latente le déroulé des travaux, lesquels travaux ont repris en après-midi. Les travaux consistaient alors au débat général et à l'organisation des commissions. Dans cette phase, l'on a remarqué le discours retentissant de Ibrahim Mbombo Njoya, sultan roi des Bamoun. Dans son intervention, celui qui est présenté par les observateurs comme grand ami du Président Paul Biya, a de manière solennelle exprimé son opposition à toute idée de sécession. Outre cet aspect, il a indiqué sans ambiguïté sa volonté de voir l'alternance prendre corps au sommet de l'Etat. 

"Je continue à penser et le répète, que le problème qui se pose au Cameroun est aussi celui de l'alternance. Et le seul remède qui pourrait guérir le mal est la révision de la constitution. La limitation du mandat présidentiel à 5 ans renouvelables une fois, l'élection à deux tours, la révision du code électoral, la décentralisation dont il faut accélérer la mise en place dans les six mois qui suivent le dialogue. En somme, si ces propositions sont réalisées, nous aurons facilité la tache au Président de la République", affirme le sultan Ibrahim Mbombo Njoya. 

Lire aussi : Grand Dialogue National : Le discours de Ibrahim Mbombo Njoya fait des remous 

La posture affichée par le sultan roi de Bamoun, n'a cependant pas été appréciée par certains compartiments du grand dialogue notamment ceux proches du Président Paul Biya. C'est le cas du Premier ministre chief Dr Joseph Dion Ngute qui n'a pas hésité de prendre la parole pour ramener le monarque à l'ordre et par la même occasion procéder au recadrage des débats. "J'invite les différents intervenants à rester sur les sujets inscrits à l'ordre du jour", selon les déclarations du Premier ministre, Chef du Gouvernement. 

En rappel, il convient d'indiquer que les travaux du grand dialogue débutés le 30 septembre, prendront fin le 04 octobre prochain. 

 

Innocent D H

 

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Par Fridolin Nke - Expert du discernement

Le 29 novembre 1983, à Yaoundé, un an après l’accession du Président Paul Biya au pouvoir, Marcien Towa écrit un texte à l’intention de la famille philosophique africaine, et sans doute à l’adresse de son camarade devenu Président : « La primauté du bien commun doit être posée aux dépens de la recherche fiévreuse ou de la préservation de privilèges matériels ou sociaux. En recevant récemment l’Ambassadeur d’Ethiopie, le Président de la République a eu ce mot à la fois très simple et très profond : « Dans l’adversité, nous devons serrer les rangs ».

Or une société qui s’organise systématiquement sur la base de privilèges économiques, sociaux et politiques, sème par là même les germes de divisions et de conflits. La crise que nous venons de traverser n’a sans doute pas eu d’autres cause. La nécessité de serrer les rangs pour surmonter une adversité déjà multiséculaire, et qui plonge ses racines dans un système mondial d’asservissement et d’exploitation, ne nous accule-t-elle pas à nous mobiliser autour d’un projet de société excluant privilèges, oppression et exploitation ?

Il ressort de cette remarque introductive que le gouvernement de la cité est un exercice de rassemblement des forces et énergies de tous les membres de la collectivité pour penser les aspirations de la nation, tracer la voie de la prospérité et les ériger les remparts contre les ennemis du dehors. Les hommes politiques, dès lors, travaillent à garantir à leurs concitoyens de vivre dans la concorde et à s’assurer que la législation nationale soit protégée contre toute atteinte. Ce principe est théorisé par Spinoza dans son Traité de l’autorité politique.

Il y démontre que l’action de tout homme d’État ne saurait consister à tendre des embûches aux hommes, mais plutôt à les servir utilement dans leurs aspirations fondamentales. De même, soutient-il, les actes des gouvernants devraient toujours être inspirés par les prescriptions de la raison, et non point par la ruse.

Pour ce faire, il faut que le souverain mérite la patrie qu’il gouverne. Le souverain dont la renommée traverse le temps et impacte les générations entières est ou éclairé ou impitoyable, parfois les deux à la fois, mais jamais borné. C’est un bâtisseur et un esprit non accommodant. En aucun cas, il ne saurait se présenter sous les traits d’un sujet pusillanime qui s’accommode d’expériences ordinaires, d’options provisoires ou de glissements de chronogramme dans son programme d’action.

Au contraire il cultive une posture stoïque, empreinte d’ascèse, de frugalité, voire de chasteté. C’est un motif de fierté pour son peuple, car il répugne aux simplicités ludiques et au satanisme imposé par les énergies réactionnaires de l’intérieur, et les assauts des forces étrangères. Dévouement, sacrifice, discipline des envies, entretien du bon goût, vision prospective dans la durée, telles sont les traits caractéristiques de son engagement patriotique quotidien.

Penser les modalités, les ressorts et les enjeux du gouvernement nous conduit, dans la présente réflexion, à interroger les rapports entre le pouvoir, les richesses et la destruction qui en est constitutive

 

(I)    A examiner la place qu’occupe-la torture dans le dispositif gouvernemental des régimes politiques africains actuels, en l’illustrant avec le cas de l’opposant politique camerounais Mamadou Mota

(II)  A montrer pourquoi le commandement et le gouvernement doivent être au service de la modernisation de l’Afrique

(III) Et, tout en nous efforçant de caractériser les ressorts de l’intelligence politique du Prince

(IV)  Nous allons boucler nos analyses en montrant en quoi l’exigence de prise en charge de la destination historique du peuple est attachée à la fonction gouvernante. Pouvoir, richesses et destruction

Remarquons d’entrée que, fondamentalement, le pouvoir politique est adossé à l’intégrité et à l’impuissance, voire à la destruction. Un véritable homme d’État ne décide pas de tout, suivant sa fantaisie ; il ne s’engraisse pas non plus au détriment de la population et de la fortune publique. Il n’administre pas au profit des siens, sa famille, son clan, ses partenaires, ses partisans, ses laudateurs, etc. Il arrive en revanche qu’il s’use à force de servir et d’engranger les résultats probants sur le chemin du développement économique et du progrès social.

En octobre 2018 par exemple, Ali Bongo, le Chef d’État du Gabon, a été victime d’un accident vasculaire cérébral à cause d’un excès de travail lié à la fonction présidentielle. Plusieurs fonctions motrices et neurologiques ont été endommagées et une partie de son corps est demeuré paralysé. Malgré un risque d’abîmer sa santé dans un exercice accru de ses fonctions, un Chef ne pense ni à lui en tant qu’individu devant nécessairement persévérer dans son être, suivant la loi de Spinoza, ni à ses réserves en tant que mammifère accumulateur-né : il se dépense sans compter pour la prospérité de tout le peuple. C’est pourquoi, chez les Beti, le concept de pouvoir est intimement articulé avec l’image de la destruction. La désignation d’un chef – un « nkumkuma » – est assimilée à l’apparition d’un champignon très rare appelé justement nkumkuma (nkum est un tronc d’arbre pourrissant et akuma signifie « richesses »).

Dans la science politique bantoue, Philippe Laburthe-Tolra l’a fort bien établi chez les beti, l’économie est articulée avec la politique. Le chef, le « nkukuma », est celui qui est très riche, d’abord en termes de nombre de sujets sur lesquels il exerce son autorité, mais aussi de richesses matérielles, qui ne lui appartiennent cependant pas ! Le chef est la matrice de la prospérité, le tronc qui porte la fortune publique en ses branches et ses racines. C’est pourquoi il met souvent sa fortune personnelle au service des besoins de ses concitoyens. Si un tel chef gouverne avec habileté et discernement, écrit Laburthe-Tolra, les siens connaitront le mvoe, la bonne santé au sens physique et social, la paix, l’équilibre.

Gouverner c’est aussi cela : rechercher l’équilibre, ce que certains bantous appellent « mvoe », qui résultera d’abord de l’harmonie avec les puissances invisibles en soi-même et dans la société. « En réalité, mvoe est le bon ordre dans sa plénitude, le but suprême pour l’individu comme pour la société – on pourrait presque dire « le bonheur », si le mot n’avait pris un sens si subjectif dans notre civilisation occidentale. Ici, ce bonheur n’est conçu que comme la conformité à un ordre naturel et social objectif, à une harmonie des choses ut sic, indépassable ».

De ce point de vue, rien n’est plus éloigné de l’esprit républicain que de gouverner avec le pernicieux sentiment que l’État est l’« elig mvamba » du Chef. Car qui cherche son propre salut et aspire en même temps au trône blesse la justice. En revanche, un chef avisé sent le péril imminent lorsque les institutions nationales prennent la coloration et l’odeur de ses origines biologiques, de ses racines tribales. C’est pourquoi il est impératif que le gouvernant sache se rendre digne de conduire le peuple, en restreignant lui-même sa puissance régnante ou, du moins, en se laissant contrôler et limiter son pouvoir par des mécanismes institutionnels éprouvés, au risque de basculer dans la tyrannie ou la folie de la torture.

 

II/ La torture dans le dispositif gouvernemental des régimes politiques africains actuels : le cas Mamadou Mota
Dans ses Entretiens, Confucius énonce le principe politique fondamental suivant : « Si le prince conduit le peuple au moyen de lois et le retient dans l’unité au moyen de châtiments, le peuple s’abstient de mal faire ; mais ne connaît aucune honte. Si le prince dirige le peuple par la Vertu et fait régner l’union grâce aux rites, le peuple a honte de mal faire, et devient vertueux ».

Tout se résume, en fait, à la force du discernement, à l’esprit de sacrifice et au sens de l’humanité entretenu par le prince. Mais que n’a-t-il anticipé l’avènement d’un prince au cœur étroit qui dirigerait en dehors des lois, avec une soif insatiable d’anéantissement de ses sujets en vue de sa survie politique propre et sans les rites d’exaltation de la conscience patriotique et de la destination historique du peuple qu’il sert ? Car en effet, en Afrique, il existe de tels régimes. Voici une illustration patente des dérives d’un pouvoir incapable de se restreindre dans les proportions exigibles par l’efficacité gouvernante, et qui confond enrégimentement de force des masses et gouvernement de la cité.

En effet, depuis que Maurice Kamto a revendiqué sa victoire à l’élection présidentielle de 2018 et à la suite des marches organisées par ses partisans, plusieurs membres du Mouvement de la Renaissance du Cameroun ont été arrêtés et emprisonnés dans d’autres pénitenciers de la Républiques. En fait, depuis le déclenchement de cette crise post-électorale, et même avant, les autorités politiques de Yaoundé – et une partie importante de l’opinion publique d’ailleurs – sont convaincues qu’elles sont victimes d’une entreprise planifiée de déstabilisation des institutions ourdie par les acteurs intérieurs et les puissances étrangères.

C’est ainsi qu’à la suite d’une mutinerie dans la prison de Kondengui, à Yaoundé, le 22 juillet 2019, plusieurs partisans de Maurice Kamto ont été sortis de prison vers une destination inconnue. En août 2019, ils sont ensuite apparus au tribunal d’Ekounou, à Yaoundé, où ils sont de nouveau jugés pour « rébellion en groupe, tentative d’évasion en coaction ; destruction en coaction, vol des effets d’anciens ministres, blessures simples, etc ».

Parmi les présumés coupables figure Mamadou Mota, Premier Vice-Président dudit parti politique. Devant la barre, ce dernier dont le bras gauche portait un plâtre et le bras droit était entravé par des menottes partagées avec un autre infortuné, avait sa tête est à moitié rasée, une large et fraîche cicatrice, issue d’une blessure suturée et visible même de loin.

Mota a fait la déclaration suivante, à l’intention du juge qui l’interrogeait : « Monsieur le Président du Tribunal, la personne qui comparaît devant vous est un ingénieur agronome. Je puis vous dire que ma présence ici n’est autre qu’un acharnement politique. Mon crime est d’être dans l’opposition et de critiquer le régime. Mais mon plus grand crime c’est surtout d’avoir fait des études. Vous voyez ce bras plâtré et cette tête cassée. Ce ne sont pas des bandits qui m’ont agressé, mais des gendarmes qui, méthodiquement, froidement, avec une violence et une rage folles, m’ont causé ces blessures, et ce ne sont pas les seules…En me frappant, ils disaient que cela m’apprendra à être opposant et à jouer à l’intellectuel, au lieu de me contenter d’être un petit gardien des maisons de leurs patrons. N’est-ce pas le sort d’un petit nordiste comme moi ? Que les femmes présentes dans la salle me pardonnent, mais vous devez savoir. Un gendarme m’a carrément dit “Mamadou Mota, le gros c ### de ta mère ».

Nous avons tous une mère, et des filles qui demain seront des mères. Que venait faire ma mère dans cette histoire ? Me torturer à mort ne leur suffisait-ils pas ? Ils m’ont fait dormir trois nuits au sol, sans mes habits qu’ils avaient pris le soin de déchirer, me privant pendant cette période de nourriture. Je suis un vrai miraculé.

C’est pour cela que devant vous, j’espère avoir droit à la justice. Car je n’ai commis aucun crime. J’avais été appelé ce 22 juillet pour calmer les protestataires. Ce que j’ai fait. Et alors que je dormais déjà, en pleine nuit, ils sont venus me sortir de la cellule, et dès la Cour intérieure de la prison, c’est des gardiens de prison qui ont entrepris de me molester. Je ne suis donc coupable de rien. Par ailleurs, je ne suis pas en état d’être jugé maintenant.

L’urgence c’est de recouvrer ma santé » (propos rapportés par son avocat, Maître Emmanuel Simh).
Quelle pratique originale du concept d’État de droit ? Et quelle étrange réaction que celle du pouvoir ainsi désigné, qui consiste à se barricader et à s’aliéner le soutien précieux de la population, des forces vives de la nation et de la masse critique en entretenant la guerre dans certaines régions du pays et en s’adonnant à des actes innommables de torture systématique des citoyens ! Un pouvoir qui manque aussi officiellement de retenue et d’hygiène au point d’affamer, de maltraiter et de torturer ses citoyens non armés, sous le prétexte malicieux du maintien de l’ordre public, est-il irrémissible de cette ignominie ?

Un tel prince s’est-il arrêter à considérer le préjugé rigide et surfait suivant lequel « il est impossible de plaire aux hommes de notre époque, et très difficile d’échapper à la haine et à l’envie » ? Peut-il, dès lors, s’épargner l’animosité viscérale d’une partie importante de la population et éviter d’être honni et combattu suite à ces forfaits abjects ? Car enivrés de leurs victoires sur l’opposition politique, les acteurs du régime en place ignorent les leçons de l’imprévisibilité de l’histoire. L’humilité, la sagesse et l’expérience dans les drames de l’Histoire humaine commandent pourtant de se raviser.

Le sage dit : « Vainqueurs, n’oubliez pas que les victoires humaines ne sont jamais que partielles et temporaires. Rien, dans les affaires de ce monde, ne saurait être réglé pour toujours. Aucun triomphe ne détermine l’avenir lointain» !

C’est sans doute pourquoi les peuples, même au plus fort de la répression et des purges les plus sanglantes, ont toujours su vaincre la peur et retrouver l’itinéraire de leur destination historique. Aux sanglots insoutenables qu’ils répriment dans leurs poitrines meurtries, les citoyens opposent les flots mélodieux de leur trajectoire d’affirmation politique, économique et culturelle qu’il s’enracine dans le granit des révolutions. Ils savent que la stratégie des gouvernants-imposteurs est éprouvée : distiller l’effroi et décourager.

Le but ultime est de verrouiller les terrains social, politique et économique, pour qu’aucune énergie nouvelle ne surgisse, pour pérenniser ainsi le statut quo et entretenir la misère afin de se maintenir au pouvoir à travers la distribution quotidienne des pains, des boites de sardines et des pagnes surfacturés. Il faut ajouter, à cet égard, qu’ils recrutent de petits serpenteaux chômeurs et des universitaires bien repus, aussi venimeux que vaniteux, pour prêcher l’éducation civique du village et des morales d’enlisement et d’auto-anéantissement. C’est le socle imparable de leur jouissance quotidienne ; c’est la condition sine qua non de leur survive politique.

Dans tous les cas, ce témoignage glaçant remet au goût du jour la question centrale des principes, des modalités et des enjeux du gouvernement civil dans les États modernes, ceux des pays africains en l’occurrence, où il est courant de confondre commandement des hommes et gouvernement de la cité.

 

III/ Le commandement et le gouvernement au service de la modernisation de l’Afrique

Il faut pourtant distinguer, ainsi que l’indique André Maurois dans Un art de vivre, l’art de commander et l’art de gouverner : « Gouverner et commander sont, en temps de paix, deux arts distincts. Commander, c’est conduire un groupe d’êtres humains, soumis au chef par une discipline, vers un but défini. […] Mais le Chef de gouvernement d’un État libre doit, lui, diriger, vers des objectifs embrumés et mouvants, les actions d’un groupe que rien ne contraint à lui obéir (sinon la crainte de l’anarchie, crainte qui, dans les périodes de bonheur, s’assouplit) ».

Commander revient précisément à définir les objectifs, la trajectoire et des tâches y afférentes et ordonner que l’ensemble des membres du groupe dont a la charge les suivent fidèlement ; gouverner, par contre, consiste à maintenir le peuple dans la voie droite, suivant les prescriptions des lois en vigueur dans le pays et l’ordre le plus à même de favoriser la prospérité, sans personnifier la rectitude exigée à tous. Le problème est que dans nos pays, nous ne savons plus exactement si nous sommes en temps de paix ou en temps de guerre.

Certains ministres, directeurs généraux, officier supérieurs d’armée, bureaucrates et autres hauts cadres de l’administration publique, qui pensent, à tort, que rien n’est au-dessus des amitiés et des affinités, considèrent d’ailleurs que « tout notre travail consiste à être en repos » ! Mais au travers de cette devise des artistes de génie, il faut voir, dans la remarque de Gœthe, la reconnaissance d’un travail préalable et acharné de celui-ci en amont de la production de ses chefs-d’œuvre. Le repos de l’artiste est donc la restitution de sa vie intérieure, qui est riche des expériences diverses (une longue pratique dans les arts, des échanges épistolaires ou une mutualisation des pratiques avec les pairs, réminiscences, etc.) qui ont forgé son style.

Cette devise ne convient donc pas aux acteurs politiques et aux hommes d’État qui, eux, sont le produit de leur engagement quotidien, de leurs conquêtes futures momifiées dans leurs ambitions. Par contre la célérité et le professionnalisme dans le traitement des dossiers à lui soumis, l’énergie, l’assurance et le dévouement dont il fait montre dans la conduite et l’exécution des projets dont son administrations a la charge, la volonté et le talent manifesté dans la conception d’une vision de la destination collective adossée sur un dessein noble, sont autant de qualités qui distinguent l’authentique administrateur du fonctionnaire budgétivore, l’homme d’État représentatif et l’imposteur qui parasite les circuits de décision étatiques.

Si, du bout des lèvres, de tels ministres reconnaissent le prince comme leur créateur, ils ne manquent pas de le maudire en pensée, comme l’archevêque mécréant et infidèle de Cambray, Dubois, dont Saint-Simon écrit : « Tous les vices combattaient en lui à qui en demeurerait le maître. Ils y faisaient un bruit et un combat continuel entre eux. L’avarice, la débauche, l’ambition, étaient ses dieux ; la perfidie, la flatterie, les servages, ses moyens ; l’impiété parfaite, son repos ; et l’opinion que la probité et l’honnêteté sont des chimères dont on se pare, et qui n’ont de réalité dans personne, son principe, en conséquence duquel tous moyens lui étaient bons. Il excellait en basses intrigues, il en vivait, il ne pouvait s’en passer, mais toujours avec un but où toutes ses démarches tendaient, avec une patience qui n’avait de terme que le succès, ou la démonstration réitérée de n’y pouvoir arriver, à moins que, cheminant ainsi dans la profondeur des ténèbres, il ne vit jour à mieux en ouvrant un autre boyau. Il passait ainsi sa vie dans les sapes.

Le mensonge le plus hardi lui était tourné en nature avec un air simple, droit, sincère, souvent honteux. Il aurait parlé avec grâce et facilité, si dans le dessein de pénétrer les autres en parlant, la crainte de s’avancer plus qu’il ne voulait, ne l’avait accoutumé à un bégaiement factice […]. Sans ses contours et le peu de naturel qu’il perçait malgré ses soins, sa conversation aurait été aimable. Il avait de l’esprit, assez de lettres, d’histoire et de lecture, beaucoup de monde, force envie de plaire et de s’insinuer, mais tout cela gâté par une fumée de fausseté qui sortait malgré lui de tous ses pores et jusque de sa gaîté qui attristait par là. Méchant d’ailleurs avec réflexion et par nature, et par raisonnement, traître et ingrat, maître expert aux compositions des plus grandes noirceurs, effronté à faire peur étant pris sur le fait ; désirant tout, enviant tout, et voulant toutes les dépouilles.

On connut après, dès qu’il osa ne plus se contraindre, à quel point il était intéressé, débauché ; inconséquent, ignorant en toute affaire, passionné toujours, emporté, blasphémateur et fou, et jusqu’à quel point il méprisa publiquement son maître et l’Etat, le monde sans exception et les affaires, pour les sacrifier à soi tous et toutes, à son crédit, à sa puissance, à son autorité absolue, à sa grandeur, à son avarice, à ses frayeurs, à ses vengeances » Je cite long. Il le faut. Car tel est, sous la plume de Fénélon, le portrait saisissant des ministres sans scrupule, qui savent provoquer la ruine d’une nation.

L’enflure de la suffisance, la fierté et la pompe du serviteur de l’État sans cœur ne peut être que cause de la perpétuation concomitante d’inepties, du faste dédaigneux, de la brimade et de l’usurpation ; ce qui ne conduit qu’à un odieux trépas et de l’agent public et de l’institution concernée.

À ce sujet, la question de la gestion des renseignements est centrale dans le dispositif de gouvernement en place. André Maurois, s’appesantissant sur la manière dont un chef doit gérer les renseignements qu’il reçoit, note : « Tous les renseignements sont faux. […] Presque tout est exagéré, déformé, supprimé. Le seul moyen de n’être pas trompé sur les faits, c’est d’aller de temps à autre voir soi-même. La menace de telles visites suffit à faire merveille. Soudain les rapports deviennent véridiques » Gouverner n’implique donc pas que l’on dirige par procuration, par épisode, par délégation de signature permanente.

 

D’un autre côté, puisqu’en démocratie le leadership n’est pas institué suivant les critères de primogéniture, il faut que le chef qui gouverne, surtout s’il est d’un certain âge, répugne à l’attrait du sentimentalisme dont sont attachées les affinités héréditaires et les options aristocratiques. En ce sens l’appartenance à une organisation mystique ou ésotérique ou l’origine familiale, fût-elle de grande réputation, ne devrait en aucun cas influencer ou conditionner la désignation à un poste de responsabilité. Et puisqu’il n’obéit pas aux vicissitudes des états d’âme et aux intempéries des humeurs, « un chef peut, et souvent doit être sévère ; il n’a pas le droit d’être méchant, ni cruel, ni rancunier. Il doit mépriser les ragots, mais, s’il le peut, diriger les courants d’opinion qui le portent ».

Malheureusement, au lieu de laisser agir et de se contenter de vérifier, on fait au contraire tout dépendre de la personne faillible du leader, de la petite âme du Chef ; au lieu d’imposer aux intérêts particuliers, irréductibles d’apparence, le respect de l’intérêt général, on laisse les lobbies, des castes de prébendiers et la mafia dépecer minutieusement l’État. Or, ce qui distingue vraiment un homme d’État, c’est d’une part sa patience alternée à une rapidité exécutive dans la démolition du gîte national de la misère, et d’autre part l’édification des poutres qui portent la prospérité de son peuple.

Ce qui exige une grande humilité, une détermination d’airain et beaucoup d’esprit qui s’accommode du péril de disparaître à tout moment et, donc, de se voir succéder à la tête de l’État par un membre de son entourage. Car, nul ne peut honorer les esprits s’il n’est capable de remplir correctement ses devoirs envers les hommes.

 

IV/ L’intelligence politique du Prince

De ce point de vue, celui qui aspire gouverner dans les règles de l’art le traduit d’abord par sa propension à s’effacer pour faire place à ses ministres et représentants, c’est-à-dire à ses potentiels remplaçants. C’est cela avoir le sens des possibles : d’un côté mettre toute sa force, ses compétences et ses espérances dans la balance du pouvoir pour impulser la transformation sociale exigible ; d’un autre côté, prévoir et anticiper son incapacité en tant qu’être humain originellement limité. Un chef avisé et intègre sait qu’il est à la tête d’une équipe ; il ne songe pas qu’il est le messie indispensable qui ne viendra plus. Se méfier de tous ses ministres, manquer totalement de confiance à l’égard de tous les collaborateurs, sans exception, être incapable d’identifier ou de produire un ou plusieurs membres de son équipe gouvernemental capables de prendre le relais après sa disparition, est un aveu cinglant d’échec de la part d’un Chef d’État.

Pis, pour un régime en place, dédaigner à constituer une classe dirigeante capable de prendre les rênes du pouvoir à la suite de son règne équivaut à rien de moins qu’à un acte de haute trahison.
C’est pourtant le propre des régimes autocratiques. Ici, le Chef n’est ni éclairé ni engagé véritablement. Au contraire, il se referme sur les flots de louanges médiatiques qui produisent au quotidien son rayonnement et sur les épanchements de la vanité que ses laudateurs les plus fervents oignent en permanence sur sa suffisance constitutive. Le protocole attaché à la fonction suprême ne sert dès lors plus qu’à entretenir les effluves d’une solennité de façade.

À l’occasion des grandes parades. Le Chef oublie de se retrouver avec soi, dans le silence rythmé de l’auto-évaluation du degré d’estime que lui porte le peuple, ou pour inspecter les réalisations produites sous son leadership. Il s’attache plutôt à mieux ses soustraire à ses devoirs, à se dissimuler de soi. D’où son incapacité à se retrouver avec soi, en remettant en question des orientations politiques et économiques inopérantes et contre-productives sur lesquelles les citoyens pestent et qui carburent leur ressentiment à son égard.

Dans ce cas, ce n’est pas tant les qualités personnelles intrinsèques du Chef d’État qui sont remises en cause, mais sa disponibilité à se ressourcer auprès de la pensée critique. Jean-Bedel Bokassa, autoproclamé Empereur à vie en République centrafricaine, s’est révélé être trop immature, trop amoureux des valeurs factices, des honneurs prématurés ; il s’est dévoilé sous les traits d’un sujet parvenu et trop anti-patriotique, anormalement nombriliste. Sa chute fut retentissante, et ses turpides politiques, mémorables.

Pour prévenir de tels anachronismes, l’État doit, entre autres, concevoir une politique de formation des entrepreneurs et des cadres supérieurs, bâtir une société performante et démocratique, et avoir de grandes ambitions au plan international. En effet, un pays qui veut satisfaire les besoins de ses citoyens ne peut s’empêcher de mettre sur pied des institutions défiées à la tâche d’élever la conscience politique des jeunes, non seulement en stimulant leur capacité à prendre des initiatives personnelles dans leur vie, mais aussi en les préparant à l’exercice des hautes fonctions publiques, formation au cours de laquelle ils devront progressivement adopter, dès la plus tendre enfance, des comportements éthiques et républicains.

Par ailleurs, les autorités publiques doivent entreprendre de moderniser l’organisation sociale, restaurer la culture nationale et restructurer le droit constitutionnel et la juridiction pénale. Gouverner, dès lors, se résume à une certaine intelligence du monde ; ce qui implique, à ce niveau supérieur de responsabilités, aussi bien une connaissance approfondie de la stupidité des hommes et une pratique exercée et patiente de leurs intrigues, qu’un effort pour contenir l’imprévisibilité du hasard à sa portion congrue, ainsi qu’une expérience dans la gestion des intérêts vitaux des États.

C’est pourquoi, à la question de savoir ce qui est attendu du Prince pour que son peuple le respecte et lui soit fidèle et loyal, le Sage répond :
« Que le Prince montre de la dignité, et il sera respecté ; qu’il honore ses parents et soit bon envers ses sujets, et ses sujets lui seront fidèles ; qu’il élève aux charges les hommes de mérite et forme les incompétents, et il excitera le peuple à cultiver la vertu ».

On comprend donc que le choix du leader, son degré de prise de conscience de ses devoirs, son courage moral en un mot, et son honnêteté financière qui garantit après coup sa respectabilité, soient déterminants, tout comme son caractère même, qui, d’ailleurs, prend corps dans sa passion de réussir son œuvre, à savoir, rendre son pays riche et puissant. À cet égard, c’est un singulier paradoxe politique s’il est démontré que le Prince est malhonnête et fourbe ; s’il s’avère qu’il est frivole, lâche, impie, cruel et débauché ; s’il est établi qu’il a trahi son serment et violé les lois qu’il était censé appliquer.

 

V/ Gouverner, c’est prendre en charge la destination historique d’un peuple
Les peuples qui réussissent la transformation qualitative de leurs structures mentales, sociales et infrastructurelles sont ceux qui refondent en permanence leur édifice philosophico-idéologique.

Ceci s’est vérifié avec les pays européens, l’Amérique du Nord, les pays d’Asie du Sud-Est, la Chine, l’Inde, etc. Pour conduire cette tâche de refondation politique systématique, trois conditions sont requise : d’une part, le Chef doit avoir la légitimité nécessaire qui fonde son autorité, en somme, il doit se présenter sous les traits d’un visionnaire appliqué et intègre ; ses ministres et lui doivent avoir une haute idée de leurs fonctions et des compétences managériales requises pour ces charges publiques exigeantes ; le peuple doit être mobilisé pour l’entreprise gigantesque de développement économique, dans la discipline, la paix et la justice sociale.

Dans le cas du Cameroun, ce que Marcien Towa redoutait, à savoir, l’institution d’une société privilèges, d’oppression et d’exploitation, s’est finalement matérialisé dans notre pays sous les traits les plus abjects. Nous sommes donc en crise. Et en temps de crise, les cadres de la normalité politique sont éclatés. « Que les hommes politiques, gâtés par des années d’intrigues, que les journalistes, déséquilibrés par toutes les compromissions du métier, puissent accepter les plus impudents mensonges, se boucher les yeux à d’aveuglantes clartés, cela s’explique, se comprend », explique Émile Zola dans sa Lettre à la jeunesse. Mais faire la politique ne revient pas à embrasser la carrière du crime, ni à aménager dans le no man’s land de la pauvreté des oasis de la prévarication et de l’assassinat économique.

L’arène politique n’est ni un repère pour brigands en costumes ni un sanctuaire pour les criminels en cravates. Le champ politique n’est pas l’occasion offerte aux festivaliers de l’ordure pour répandre dans l’espace public la nausée et les vomissures qui l’accompagnent, ni non plus le festin des ogres assoiffées de l’avenir des jeunes et de la tranquillité des vieux respectables.
Certes, les traîtres ne manqueront pas à l’appel : les Verrès, les Catalina, les Vargunteius et les Céthégus sont citoyens du monde…. Mais le gouvernant ne doit point manquer à l’obligation de communiquer la douceur de la patrie au peuple à travers sa voix.

La démocratie, c’est le nom qu’on donne au travail qu’un peuple fait pour atteindre sa destination historique. Pour ce faire, chaque citoyen doit apprendre à mesurer ses responsabilités (comprendre, assumer ses devoirs et défendre ses droits) et se rendre utile à la communauté. Être d’utilité publique, c’est se constituer républicain. Et Wolff définit la république comme « un certain nombre d’hommes occupés à l’avancement du Bien public », le Bien public étant entendu comme ce qui « renferme la plus grande félicité dont chaque homme puisse jouir sur la terre, comme conformément à son état ».

Or, s’il est admis que dans la République, les citoyens agissent selon les lois, il faut convenir que pour gouverner, même à la plus petite échelle d’une commune, il faut remplir deux conditions au moins : 1/ d’abord, être instruit des ingrédients qui rentrent dans la recette du bonheur de ses administrés ; 2/ ensuite, cultiver la force de sa volonté en vue d’accomplir fidèlement la mission du développement et d’épanouissement qui nous échoit, et ainsi impulser les changements nécessaires à la félicité de la communauté entière.
C’est aussi dans cette optique que s’inscrit le processus de décentralisation.

Elle consiste en une grande rationalisation du développement au plan local. Elle impose une nouvelle grammaire de l’action publique. Dans cette approche, tout raisonnement porte sur une difficulté donnée à vaincre et préfigure une action à entreprendre. Or, quoique le bonheur soit générique à l’espèce humaine en général, ses modalités divergent suivant qu’il s’agit d’un enfant, d’une femme ou d’un homme. On comprend donc que, quelles que soient la qualité de son instruction, ses compétences et sa probité, l’élu suprême ne puisse conduire seul le chantier de l’épanouissement de tous.

Gouverner, ce n’est pas l’affaire d’un homme ; c’est le dispositif d’un Conseil, d’une Collégialité, d’une mobilisation générale de tous les villageois, de tous les chômeurs, de tous les fonctionnaires, de tout le peuple qui, en cœur, entonnent le refrain de l’exorcisation collective, brisent les chaînes de l’enlisement et se saisissent de leur destination historique en pleines mains.

 

Fridolin Nke,
Expert du discernement
Université de Yaoundé I
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L’ancien président de la République française s’est éteint ce matin en France. Il aura laissé une empreinte particulière dans la vie politique française, de même que dans ses rapports avec le Chef de l’Etat Camerounais Paul BIYA.

 

Paul BIYA vient de perdre un grand ami. Jacques Chirac c’est 40 ans de vie politique sans discontinuité. Une vie politique qui l’aura amené à travailler avec le Chef de l’Etat camerounais, même si les débuts n’étaient pas très faciles du fait du mauvais casting fait par Paul Biya à la veille de la présidentielle de 1995.

En effet, lors de cette élection, le Président camerounais avait choisi l’adversaire de Chirac parmi les deux présentés par la droite française. Notamment Edouard Balladur. Paul Biya aurait alors prit fait et cause pour le second, et financé sa campagne, comme il est de coutume dans la Françafrique. Au lendemain de son élection, Jacques Chirac, reconnu rancunier et tenace, a eu la dent dure contre le Président Camerounais. C’est alors que les rapports seront très tendus entre les deux hommes au début de son mandat. D’aucuns voient alors poindre à l’horizon la fin du règne de Paul Biya, du fait de l’alternance en France. Ce d’autant plus qu’on est dans la dernière ligne droite pour la présidentielle d’octobre 1997 au Cameroun. Pour arranger la situation, Paul Biya se rapproche d’Omar Bongo, qui a l’oreille bien sensible de Chirac, et surtout d’Alain Juppé qui est alors le Premier ministre bien aimé du président français. Les choses ne tarderont pas à s’arranger. Et quelques temps plus tard, Paul BIYA et Jacques Chirac commenceront à marcher la main dans la main pour le bien de la françafrique. Tout se passera bien, et Paul BIYA sera réélu en 1997 sans grand soucis.

 

1999, visite de Jacques Chirac à Yaoundé

Une fois l’orage des « premiers jours » passée, Chirac « l’Africain »  va commencer à apprécier Paul Biya, qui l’intrigue d’autant plus. En 1999, l’on assiste alors à ce qui est présenté par le pouvoir de Yaoundé comme une « victoire sur les mauvaises langues », avec une visite au Cameroun en juillet du Président Chirac. Celle-ci, censée illustrer « la qualité excellente de l’amitié et des relations entre les deux Nations » va être interrompue le 19 par le décès d’Hassan II du Maroc. Chirac promettra de venir l’achever. Promesse tenue lorsqu’en marge du sommet « Afrique-France » -nouvelle désignation- qui se tient à Yaoundé en janvier 2001, il en profite pour faire une visite officielle, avec une escapade dans la ville de Garoua, où il n’avait pas pu se rendre deux ans plus tôt. Jacques Chirac, qui est de la même génération que Paul Biya, car né en 1932, va alors entretenir de bonnes relations avec son homologue camerounais, dont il ne pourra jamais saisir la complexité de la personnalité, jusqu’à son départ de l’Elysée en 2007.

Son parcours politique, né en 1932 à Paris, il devient à 35ans député de la 3e circonscription de Corrèze, une fonction qu’il occupe pendant 17 ans. Il sera dans la suite Président du conseil général de la Corrèze. En 1974, il sera ministre de Georges Pompidou, d’abord avec le portefeuille des Relations avec le Parlement, puis à l’Agriculture. La même année, il devient Premier Ministre du président Valery Giscard d’Estaing. Il démissionne de la fonction de Premier Ministre deux ans plus tard pour créer le RPR, le Rassemblement pour la République, dont il sera président jusqu’en 1994.

1986, Premier Ministre de François Mitterand ; 1995, Maire de Paris ; 1995 à 2007 Président de la République. Il décède ce matin à Paris à l’âge de 86 ans.

 

Stéphane NZESSEU

 

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Sunday, 05 June 2022 11:01