C’est par un communiqué signé du Secrétaire Général à la présidence de la république, Ferdinand Ngoh Ngoh, que l’opinion publique nationale et internationale a appris la bonne nouvelle de l’élargissement par le Chef de l’Etat de certains militants et sympathisants du Mouvement pour la Renaissance du Cameroun.
C’est l’euphorie sur les réseaux sociaux. La nouvelle se répand comme une traînée de poudre. Dans un premier temps, tous les internautes qui entrent en contact avec l’information se réjouissent et jubilent de la libération de Maurice Kamto et de ses proches alliés dont Christian Penda Ekoka, Albert Ndzongang, Paul Eric Kingue et Valsero. Mais un rappel à l’ordre intervient pour souligner le mot « certains » incrustés dans le communiqué rendu public au nom du Chef de l’Etat. Cette précision jette un flou sur l’identité de ceux qui pourraient éventuellement sortir des geôles des prisons du Cameroun au nom du MRC. Un flou davantage entretenu par le communiqué qui précise que seront libérés, les responsables et les militants du parti.
La décision de l’arrêt des poursuites devant le tribunal militaire pour les membres du MRC est en soi un acte de détente politique. Un acte d’invite au pardon et d’apaisement des tensions entre les différentes populations camerounaises. Paul BIYA s’inscrit résolument comme un véritable mendiant de la paix. Après la décision d’arrêt de poursuites contre les prisonniers de la crise anglophone, cette nouvelle décision scelle la nouvelle ère du pardon national. A la suie du Grand Dialogue National, voici le Grand Pardon National.
Les implications sociopolitiques de cette décision sont très importantes. Considérant que Maurice Kamto est sorti 2e à la dernière élection présidentielle, il va sans dire qu’il est de fait la deuxième personnalité politique au Cameroun. Ceci dit, une bonne frange de la population qui s’identifie à lui et à son parti, et qui vivaient une certaine frustration du fait de son embastillement en violation de toutes les règles de procédures légales, se voient ragaillardis dans leur engagement politique.
Une autre conséquence est la bonne image que le Chef de l’Etat camerounais souhaite refléter sur le plan international. Paul Biya qui a quelques soucis avec certains partenaires internationaux qui voyaient mal une démocratie, comme se veut être le Cameroun, avec le principal opposant au pouvoir en place en prison. Une situation inconfortable pour le pouvoir de Yaoundé quand on considère tous les ressorts engagés par les avocats de Maurice Kamto dans de nombreuses organisations internationales.
Maintenant, les camerounais attendent la libération effective pour acter de la réelle volonté de pacification de Paul BIYA.
Stéphane NZESSEU