Cette recommandation formulée par la Commission Décentralisation et Développement local, à l’issue du Grand dialogue national, répond à la disposition de la Constitution du Cameroun en son article 62.
Un statut spécial pour les régions du Nord-Ouest et du Sud-Ouest en crise depuis trois ans. L’occasion du Grand dialogue national s’est voulue idoine pour adresser cette recommandation à l’appréciation du chef de l’État, préoccupé par le retour urgent de la paix dans ces deux parties du pays.
En effet, les participants au Grand dialogue national convoqué par le président du Cameroun Paul Biya pour tenter de mettre un terme au conflit séparatiste qui ensanglante les régions anglophones de l'Ouest ont recommandé jeudi qu'un « statut spécial » soit octroyé à ces territoires.
L'assemblée plénière de ces assises a adopté les recommandations d'une commission « visant à renforcer l'autonomie des collectivités territoriales décentralisées et susceptibles d'apporter des réponses à la crise dans les régions du Nord-Ouest et du Sud-Ouest », dont « l'octroi d'un statut spécial », a lu un rapporteur à la tribune. La teneur exacte de ce statut n'a pas été spécifiée pour l'heure.
D’après le Pr. Joseph Owona, professeur agrégé de Droit, interrogé pas nos confrères de la Crtv, il s’agit d’un « statut qui obéit aux règles générales des régimes de régions. Mais, un statut qui est également adapté aux spécificités typiquement anglo-saxonnes ». L’on peut citer par exemple, le sous-système éducatif anglo-saxon, la Common law, la création envisagée de Law School pour les anglophones qui n’auront plus besoin d’aller se former à l’étranger pour devenir avocat.
Selon cet article en son alinéa 1, « la loi peut tenir compte des spécificités de certaines régions dans leur organisation et leur fonctionnement ». En effet, cette disposition est le prolongement de l’article 61, alinéa 2. Celui-ci stipule que le Président de la République peut, en tant que de besoins : modifier les dénominations et les délimitations géographiques des Régions, attribuer une dénomination à une région.
Au sujet du statut spécial pour les régions anglophones l’avocat et défenseur des droits humains Félix Agbor Balla se montre sceptique : « Cela dépend de ce qu’ils vont mettre dans ce statut spécial », estime-t-il. « Est-ce qu’on peut avoir notre autonomie ? Il faudra quand même faire un amendement de la Constitution ».
Otric N.