C'est avec un sentiment de satisfaction que les acteurs politiques de la région de l'ouest ont accueillis le décret du chef de l'Etat camerounais, portant convocation du corps électoral pour l'élection municipale et législative du 09 février 2020.
A la délégation régionale d'Elections Cameroon (Elecam) Ouest, le processus de réception des dossiers des différents candidats s'active. Depuis la convocation du corps électoral par le président de la République Paul Biya, les différents états-majors des formations politiques, affûtent déjà les âmes : "C'est arrivé à point nommé nous sommes en train de nous préparer, la convocation du corps électoral à suscité au niveau de la hiérarchie de notre parti, une réunion extraordinaire et nous sommes donc déjà préparé pour les élections législatives et municipales du 9 février 2020", déclare Cyrille NGnang, président circonscription SDF Bafoussam 1er. Pour le parti au pouvoir, tout est fin prêt : "Nous sommes déjà prêts et nous allons continuer à travailler comme par le passé. Nous avons inscrit le maximum de nos militants, nous allons repartir maintenant vers nos militants inscrits, vers nos heureuses populations inscrites parce qu'il n'y a pas que les militants qui votent", explique Jules Hilaire Foka Foka président section RDPC MIFI centre. Un sentiment que partage son camarade de parti René KAMDOUM, maire de la commune de Bamendjou : "C'est un décret qui était très attendu au vu de ce que le chef de l'État reste légaliste et applique à la lettre les dispositions constitutionnelles. Ce n'était pas une surprise pour nous, car on savait qu'une autre prorogation ne pouvait pas lui permettre d'implémenter les grandes recommandations du Grand dialogue national. Actuellement, nous sommes en train de nous préparer sur le terrain".
Du côté de la direction régionale d'Elections Cameroon (Elecam) Ouest, l'heure est également au toilettage des listes en attendant l'arrivée du matériel électoral : "Le corps électoral nous permet de faire les derniers réglages. J'ai convoqué d'urgence une réunion avec mes proches collaborateurs, chef d'Agence départemental, chef service, pour nous accorder des violons, question de préparer de manière efficace les nouveaux scrutins à venir. Il s'agit pour nous à Elections Cameroon en ce moment précis, de tout faire pour la reconnaissance de nos centres de vote, parce que les centres de votes sont existants, il faut la capacité d'accueil le moment venu des attentes auprès de la hiérarchie de la direction générale des élections, le matériel électoral qui arrivera dans quelques jours et la finalisation des listes électorales définitives". Nous fait savoir le patron des élections à l'ouest, Francis PENE TIENTCHEU.
Pour rappel,dans un décret rendu public le 10 novembre 2019, le chef de l’État, Paul Biya, convoque le corps électoral camerounais le 9 février 2019, pour un double scrutin visant à élire les conseillers municipaux dans les 360 communes du pays, et les 180 députés de l’Assemblée nationale.
Ces élections, qui surviennent un peu plus d’un an après la présidentielle d’octobre 2018, ont été renvoyées à deux reprises. En effet, comme l’autorise la loi, en 2018 et en juin 2019, le chef de l’État avait prorogé les mandats des députés et conseillers municipaux issus des scrutins de 2013.
Marcel Ndi
Le Chef de l'Etat a transmis le message du Cameroun aux dirigeants du monde en France sur la manière dont les défis actuels doivent être relevés.
La présence du chef de l'Etat camerounais parmi 32 autres dirigeants du monde pour parler de paix et de gouvernance mondiale à Paris du 11 au 13 novembre 2019 a été un événement marquant. Sur le plan diplomatique, le chef de l'Etat, arrivé à Paris le dimanche 10 novembre pour l'événement, a assisté à un banquet d'Etat au Palais de l'Elysée le lendemain avant de se préparer au Forum qui s'est officiellement ouvert le mardi 12 novembre 2019.
Le Forum pour la paix de Paris (FPP), initié en 2018 par le Président français Emmanuel Macron, est une rencontre annuelle de tous les acteurs de la gouvernance mondiale destinée à concevoir des solutions multilatérales aux problèmes actuels du monde. Conscient de l'importance des sujets abordés, le Président Paul Biya a mis à profit ses nombreuses années d'expérience en matière de leadership pour partager avec les nombreux participants au sommet.
Révélation est faite par le premier magistrat municipal de cet arrondissement. C’était le 10 novembre dernier.
Lors du lancement de la 14ème édition de la semaine du cœur, ce 10 novembre 2019 à Meyomessala, le maire de la ville se lâche. Son cri de détresse concerne surtout les femmes enceintes. Pour l’élu municipal de cette localité, elles vivent le martyr au quotidien. Elles parcourent près de 50 km pour donner vie. Supportant dans ce douloureux périple, contraction et autres.
Elles partent de Meyomessala pour Sangmelima. C’est le chef-lieu du département du Dja et Lobo. De ce fait, elles parcourent une cinquantaine de km, parce qu’aucun centre de santé ne dispose un plateau technique équipé pour une prise en charge locale. Il faut donc que cela change. C’est d’ailleurs, le plaidoyer du maire de la ville. A l’occasion du lancement de la 14ème édition de la semaine du cœur, il interpelle Chantal Biya.
« Le Cameroun ne saurait être émergent si les populations ne sont pas en santé. Mais il faut augmenter les plateaux techniques et renforcer le personnel de santé qui pour la plupart, sont recrutés localement. Ils espèrent aussi être recrutés à la fonction publique. Les femmes enceintes sont obligées d’aller jusqu'à Sangmélima pour accoucher. Mr le ministre on espère avoir des appareils d’échographie, d’imagerie… dans nos centres de santé ici à Meyomessala ». Souhaite Mebiane Mfou’ou Christian, le maire de Meyomessala.
Une triste réalité, qui sonne néanmoins comme un paradoxe pour les 70.000 âmes de cet arrondissement. C’est aussi d’autant plus surprenant que c’est la localité d’origine de Paul Biya, le président de la République. L’accès aux soins de santé pour tous, est pourtant l’une de ses priorités. L’on est droit de se demander ce qui n’a pas marché.
Le Chef de l’Etat camerounais a pris part ce mardi aux discussions entre acteurs de la société civile internationale. Un débat au cours duquel plusieurs signes laissent croire qu’il y avait une volonté d’embarrasser le Président de la République du Cameroun.
Le premier fait, et le plus flagrant a été la décision du modérateur Mo Ibrahim de ne donner que deux minutes au Chef de l’Etat pour s’exprimer alors que celui-ci avait préparé une allocution qui intégrait les points de références faisant l’objet de la conférence puis de la discussion. Sachant les usages diplomatiques, et les dispositions généralement prises en amont avant l’intervention d’un Chef d’Etat, on comprend très mal pourquoi il a été dit au chef de l’Etat qu’il aura une allocution et que des dispositions ont été prises pour qu’il ait à sa disposition un pose document pour lui faciliter la lecture de son allocution, pour que sur le fait et devant toutes les caméras du monde, on le prenne au dépourvu pour lui demander de s’exprimer en deux minutes.
Il y avait manifestement une volonté de faire perdre la face au Chef de l’Etat du Cameroun.
Lire aussi : Forum de la paix à Paris : Paul Biya égal à lui-même
L’autre point d’observation que nous versons au dossier à charge contre les organisateurs de cette rencontre, est l’exploitation du casque retour de la cabine des interprètes. Il faut le savoir, Paul Biya est un habitué des sommets internationaux. Depuis 1982, et bien avant, il a souvent utilisé ces appareils. Il les a vu évoluer. Il en maîtrise l’usage. De plus, des briefings sont souvent faits avant l’utilisation du matériel en cas de besoin. De ce point de vue, il apparaît que l’organisation a eu des manquements criards en ne s’assurant pas bien avant que le Chef de l’Etat du Cameroun avait non seulement un bon retour, mais dans la langue souhaitée. L’agacement de Paul BIYA pouvait se voir à la manière dont dès le début il a mis à son oreille l’appareil (Il n’a pris qu’une seule oreillette, et il la tenait régulièrement de la main pour exprimer son inconfort). C’est par la suite que les équipes sont venus corriger le souci technique. Ce qu’ils auraient pu faire bien avant. Soit c’est le professionnalisme de ces équipes qui sont remis en cause, soit il y avait une intelligence déguisée qui envisageait ce qu’on a pu voir en mondovision.
De plus, on bien vu que Paul BIYA savait bien s’exprimer en anglais, ce que ne pouvait faire en retour pour le français le modérateur de la rencontre. Paul BIYA sort grandi de cette rencontre.
Stéphane NZESSEU
Face à ses interlocuteurs, le Chef de l’Etat Camerounais est resté lucide au cours du débat portant sur la paix qui se tient à Paris. Contre toute attente et à contrario des campagnes teintées d'insultes, de dénigrement et autres que l’on a pu lire dans les réseaux sociaux après son passage sur le plateau animé par Mohamed Ibrahim, le Chef de l’Etat Camerounais s’est montré cohérent et très attaché au fait de l’actualité.
C’est la lecture que l’on peut faire, après avoir écouté l’intégralité du passage du Président de la République ce mardi. Il a su développer les sujets, portant notamment sur les fluctuations macroéconomiques d'un monde essentiellement dynamique.
Un avis partagé par Jean Kendjo : « J'ai surtout admiré cette capacité à synthétiser l'histoire atypique de notre pays et proposer sa vision pour la gestion du conseil de sécurité de l'ONU. Voilà ce que j'ai retenu de celui-là même que certains veulent au forceps coller une fatigue physique et morale, des maladies en phase terminale et des pertes de mémoire dues au poids de l'âge, que bien-sûr nul ne peut nier ni déconvenir la véracité...
Ce camerounais de la diaspora croit savoir qu’ « Au delà de cette performance singulière du chef de l'État, il est à noter la très haute considération du Président français S. E. Emmanuel Macron, qui a bien voulu offrir une place de choix à son homologue camerounais en l'invitant à participer aux échanges les plus prestigieux. Remarquons que c'est le seul chef d'Etat Africain à y avoir été convié. Les détracteurs n'y verront certainement pas le respect qu’imposent son âge et la notoriété... ».
Un autre, Serge Eric Epoune, n’a pas pu contenir sa colère, en lisant ce que les pourfendeurs du régime n’ont eu de cesse de mettre dans les réseaux sociaux : « Si je ne m’en tenais qu’au contenu des échanges entre Paul Biya et ses interlocuteurs, j’aurais pu ne rien dire, tellement le message était clair…Mais, face à la déferlante d’une meute incertaine qui veut rejeter sur le Sage, les incohérences et les inaptitudes de la Team de Moh, il m’a semblé opportun de donner mon point de vue…
L’amateurisme et l’empressement d’un milliardaire à réaliser un rêve, échanger avec Paul Biya. Moh Ibrahim n’a pas facilité la tâche des techniciens qui au final, ont été incapables d’offrir des écouteurs de traduction adaptés
Un interlocuteur, le même Moh Ibrahim originaire d’un pays miné et divisé par la guerre, le Soudan, complexé par l’Occident, incapable de prendre auprès du Sage d’Afrique, Son Excellence Paul Biya, des conseils qui pourraient aider son pays
Je retiens aussi un plateau complètement unijambiste linguistique, incapable de formuler une seule phrase en français, au cours d’un forum international qui se tient en France : Quelle ignorance et quelle méprise » !
Lire aussi : Forum de la Paix à Paris : Le Chef de l’Etat Camerounais répond à l’invitation de son homologue Emmanuel Macron
« Moh Ibrahim», comme il se fait communément appelé, est né en 1946. Il s’agit d’un milliardaire anglais d'origine soudanaise, entrepreneur dans le domaine des télécommunications.
En 2006, il a crée la Fondation qui porte son nom et, qui a pour mission d'aider l'Afrique à se débarrasser de ses « dictateurs corrompus ». Sa directrice générale est actuellement la Française Nathalie Delapalme.
Le milliardaire, modérateur de la conférence sur la paix dont le pays est séparé (Soudan et Soudan du Sud) passe son temps entre la suite d’un hôtel de la principauté de Monaco et Mayfair, quartier très huppé de Londres, qui abrite les bureaux de sa fondation. Il serait très certainement souhaitable qu’il mette ses talents de modérateur, à la résolution de la guerre au Soudan, ou il pourra alors passer plus de temps.
Nicole Ricci Minyem
Dans une réaction qui fait suite à la convocation du corps électoral des législatives et des municipales par le Chef de l’Etat, le patron politique du SDF dans la région du littoral dit les raisons pour lesquelles organiser une élection locale dans le contexte sécuritaire précaire des régions du Nord Ouest et du Sud Ouest serait un acte de scission du pays.
Pour l’honorable Jean Michel Nintcheu, « M. Biya vient d’acter la sécession à travers le décret portant convocation du corps électoral le 09 février prochain ». Selon le député SDF « cet acte malheureusement suicidaire pour le pays compte tenu du contexte socio-politique actuel achève de convaincre, même les plus sceptiques qui osaient encore croire en lui malgré les multiples signaux négatifs qu'il n'a eu de cesse de perpétrer durant son long et détestable règne, que M. Biya est l'acteur majeur de la sécession. Ce décret a définitivement fait tomber le masque du véritable pyromane en chef enfoui sous le boisseau. »
L’argumentaire du patron politique du SDF dans le littoral tient au fait qu’il soit quasi impossible de tenir sereinement des élections municipales ou législatives dans le contexte de crise sécuritaire actuel. En effet, dans un environnement où il y a eu beaucoup de mal à procéder à l’installation de plusieurs sous préfets, comment s’imaginer qu’il soit possible d’organiser des élections crédibles ?
Jean Michel Nintcheu estime que le Chef de l’Etat risque par cette élection conforter les séparatistes dans l’idée qu’il y a deux Cameroun. Effectivement, les risques de radicalisations sont grands. Les populations qui sont le soutien de l’armée dans cette lutte contre les séparatistes, si elles se sentent exclues, il y a de fortes chances qu’elles donnent raison au discours des adversaires de l’unité nationale et de l’intégrité du territoire. Et ce sont là des risques qu’il n’est pas préférable de courir à cette étape du conflit. Une étape où l’on observe une légère détente dans les relations, et où d’importantes négociations sont en cours avec des groupes sécessionnistes.
L’honorable a déjà trouvé le responsable en cas de dérive consécutive à la tenue forcée des élections dont le corps électoral vient d’être convoqué. Pour lui, « M. Biya sera tenu pour principal responsable de la très éventuelle déflagration qui surviendra à la suite de ce décret paranoïaque dont nul n'avait pourtant urgemment besoin en cette période extrêmement sensible de la vie de notre Nation.
Biya vient de jeter de l'huile sur le feu de la tentative de sécession du pays. En cela, il n'y a plus de doute possible. L'inconséquent, l'autiste et le condescendant trentenaire assumera seul un éventuel effet domino de la déflagration de forte amplitude dans d'autres régions du pays. L'Histoire de notre pays retiendra qu'il a hérité d'un pays en paix et n'a lésiné sur aucun moyen pour le brûler au crépuscule de son règne. »
Croisons les doigts et espérons qu’il n’en sera rien.
Stéphane NZESSEU
Le 06 Novembre marque le premier anniversaire de la prestation de serment du Président Paul Biya. Mais aussi, le jour de la commémoration de l’accession au pouvoir du Chef de l’Etat actuel. Jour de bilan, et jour de projection. Dans les projections, plusieurs camerounais ont choisi de s’imaginer le portrait robot du Chef de l’Etat qu’ils désirent.
Le Cameroun est dans une phase de transition. De toute façon, le tenant du pouvoir actuel n’en a plus pour des décennies. Etant sur le déclin de la vie, il est évident qu’il est temps de penser à la succession du N’nom N’guii. Et sur la question de cette succession, le premier combat est d’éloigner les acteurs de l’ombre qui ont toujours participé jusqu’ici au choix, très souvent de manière officieuse, des Chefs d’Etat sur le continent. Par ailleurs, il faudra savoir exclure les logiques sectaires qui gouvernent parfois le choix des hommes ; en privilégiant les hommes et femmes appartenant au même réseau exotérique (rosicruciens, franc-maçon, …).
En parlant précisément de la main mise directe de la France, l'on évoque le coup d'Etat médical français ayant abouti à la démission d'Ahidjo. La main mise indirecte quant à elle fait état du dessein paternaliste et d'endoctrinement des cercles exotériques franc-maçon et rosicruciens dans la gouvernance actuelle de notre pays. Autrement dit, les affiliés de ces cercles exotériques occidentaux servent les intérêts du maître français et non ceux du peuple dont la souveraineté en l'état actuel d'éveil des consciences ne souffre d'aucune contestation.
Ainsi, d’après certains camerounais, dont le lanceur d'alerte Mephisto, pour que le Cameroun ait un Chef de l'État au service du peuple, voici le portrait-robot de l'homme qu'il faut :
- Avoir fait preuve de patriotisme, nationalisme et d'altruisme vis-à-vis des autres camerounais ;
- Être intelligent et cultivé avec une très forte personnalité ;
- N'avoir jamais et été affilié de près ou de loin aux cercles ésotériques occidentaux ;
- Comprendre la métaphysique des mœurs africaines ;
- N'avoir jamais servi dans la haute administration camerounaise ;
- Jouir d'une probité morale avérée ;
- Être un leader charismatique et démocratique capable de convaincre en cas de désaccord ;
- Être capable de diversifier les partenariats avec les grandes puissances ce, sans en faire d'une le chandelier de sa gouvernance ;
Ce n'est qu'un tel profil qui placera au dessus de tout, les intérêts supérieurs de la nation et du peuple camerounais dans le grand chantier qu'est notre pays. Sans oublier l’influence malicieuse des grandes puissances. Il sera donc possible pour l’ensemble des citoyens de se reconnaître dans un tel leader. Pour la prospérité de la nation.
Stéphane Nzesseu
Le Chef de l’Etat a rendu public ce dimanche 10 novembre 2019, l’arrêté de convocation du corps électoral pour les législatives et les municipales de février 2020.
Alors que les acteurs de la scène politique camerounaise se préparaient pour un troisième renvoi des échéances, le Chef de l’Etat a fait le choix d’engager la classe politique dans les élections locales. Une décision légale, mais dont la faisabilité et les conséquences sont un pari qui s’annonce très difficile.
La convocation de la session parlementaire du mois de novembre, avec les sujets annoncés à l’ordre du jour, a donné de croire que ce serait difficile de programmer une élection en bonne et due forme sans avoir mis en application les résolutions du dernier Grand Dialogue National. La vérité c’est que la plus grande inquiétude pour la bonne tenue des élections locales, ce sont les régions du nord Ouest et du Sud Ouest. La crise sécuritaire qui y perdure est un frein au déploiement des administrateurs des élections dans les différentes circonscriptions. La mise en place du régime particulier des régions du Nord ouest et du Sud ouest sera-t-elle effective d’ici février ?
D’après les dispositions du calendrier électoral le mandat des députés et des conseillers municipaux devrait s’achever le 29 février 2020. Or le délai prescrit par la loi est de 90 jours. De ce fait, le Chef de l’Etat ne pouvait aller au-delà du 10 novembre 2019. Le Chef de l’Etat a donc choisi de rester légaliste. Le calendrier électoral pour les législatives et municipales de 2020 prévoit, comme cela vient d’être fait, le 10 novembre 2019, il y a eu convocation du corps électoral. Le 26 novembre 2019 les candidats aux différentes élections procéderont au dépôt des déclarations de candidature. Le 11 décembre 2019 le conseil constitutionnel aura validé les candidatures et procédera à la publication des listes des éligibles. Le 25 janvier 2020, ouverture de la campagne électorale. Ce sera l’occasion pour les partis politiques de se mouvoir et présenter les figures des candidats qui briguent les fonctions locales.
Le 09 février 2020, comme indiqué par le décret de convocation du corps électoral, c’est le jour des élections des députés et des Maires. Dans la foulée, les 17 et 18 février 2020 on procédera au décompte officiel des votes. Le 29 février 2020, proclamation des résultats par le conseil constitutionnel. Et enfin, le 10 mars 2020, session de plein droit.
Les candidats sont déjà sur les startings blocs.
Stéphane Nzesseu
Le Chef de l’Etat a signé hier soir, une décision faisant de la journée du samedi 09 novembre 2019, journée de deuil national en mémoire des 43 morts recensés à la suite de l’éboulement de terrain survenu dans la localité de Ngouache, région de l’Ouest Cameroun.
La décision était attendue. D’aucuns se demandaient même si le Chef de l’Etat l’accorderait, si Paul Biya donnera la possibilité à tous les camerounais de porter le deuil durant une journée. Il y en a qui s’étaient résolu à se dire que le Chef de l’Etat avait peut – être choisi de se contenter du don de 200 millions offert aux sinistrés de Ngouache. Mais manifestement, Paul Biya l’empathique a choisi d’arrêter un jour pour que les camerounais dans leurs diversités se souviennent de ceux qui ont tragiquement perdu la vie ainsi que des survivants à cette catastrophe naturelle. Et cette journée c’est ce samedi 09 novembre 2019.
La journée de deuil national est véritable moment de communion national. L’instant du deuil est le moment où les citoyens de tout bord taisent, le temps d’une journée, leurs revendications de divers ordres. C’est le moment de se regarder les uns les autres, question d’unir ses émotions pour avoir assez de force pour consoler ceux des nôtres qui ont perdu la vie dans cet accident de la nature.
Le jour de deuil national, le drapeau de la République est en berne, des activités commémoratives sont organisées sur l’ensemble du territoire. Durant la journée de deuil national, toute activité festive est mal venue. De ce point de vue, il serait difficile de voir des partis politiques tenir des meetings à l’occasion de cette journée de mémoire. On voit bien que le MRC devra réfléchir par deux fois avant de tenir son meeting ce même samedi dans la ville de Douala. Mais bon, disons que ledit événement était déjà interdit.
Seulement, cette journée de deuil aura un arrière goût d’insatisfaction. En effet, dans les nations démocratiques, la journée de deuil national amène presque toujours le Chef de l’Etat à prendre publiquement la parole pour consoler ses concitoyens quand il ne peut pas lui-même faire une descente sur le lieu du sinistre pour rencontrer personnellement les survivants. Disons qu’on se contentera déjà de cette journée ainsi décrétée. Bien qu’on craigne que le fait de l’avoir décidé pour un samedi, plus d’une semaine après le drame, risque de faire passer cette journée inaperçue.
A tous les sinistrés… Assia !!!
Stéphane NZESSEU
C’est du moins la lecture que l’on pourrait faire, en lisant le bilan présenté par Charles Mongue – Mouyeme, Consultant en marketing et communication qui affirme entre autres que : « Ceux qui conteront l’histoire de notre époque nous traiteront de zombies, et, malheureusement, ils auront raison… ».
Merci d’avoir accepté de répondre à nos questions. Comme cela est de coutume, avant de rentrer dans le vif du sujet, je vous invite à vous présenter
Je suis Charles MONGUE - MOUYEME, camerounais. Consultant en marketing et communication. Promoteur du site Internet cameroonfairview.com. Observateur attentif de la société camerounaise.
06 Novembre 1982–06 Novembre 2019 : 37 ans de pouvoir pour le Président Paul Biya, de prime abord, qu’est-ce que cela suscite en vous ?
J’éprouve le même sentiment qu’un individu qui est victime de tromperie sur la marchandise. Car on dit « République du Cameroun », alors qu’en réalité nous sommes dans un royaume avec à sa tête un souverain tout puissant, et des populations qui ne sont que ses sujets. Cela suscite en moi de la honte parce que dans quelques siècles, je serai compté dans une génération de camerounais qui a laissé une poignée d’individus les abêtir, spolier le pays, et le conduire vers le chaos. Ceux qui conteront l’histoire de notre époque nous traiteront de zombies, et, malheureusement, ils auront raison.
Je ressens en moi une grosse frustration, celle de l’élève aux portes de l’enseignement supérieur que j’étais en 1982, qui rêvait d’une vie radieuse dans un pays rayonnant, mais qui avance vers l’âge de la retraite dans un Cameroun en lambeaux, en ayant mené une pauvre vie à subir l’arrogance et les démonstrations ostentatoires de richesse des égocentriques et des malhonnêtes.
Les 37 ans de pouvoir du Président Paul Biya suscitent également en moi un mélange de colère et de dépit, quand je vois un pays avec un peuple si travailleur, si inventif, à qui Dieu a offert un environnement naturel des plus généreux, être ravalé au rang de pays pauvre très endetté et champion de la corruption. Quel gâchis !
Pouvez–vous faire une brève lecture des axes clés de cette gouvernance ? Economie–Justice-Social–Défense–Diplomatie–Politique ?
L’économie camerounaise n’a pas cessé de régresser depuis 37 ans : l’énergie s’est raréfiée, obligeant des industries importantes à quitter le Cameroun ; les privatisations des entreprises publiques ont quasiment toutes échoué ; les secteurs stratégiques et sensibles (eau, électricité, téléphonie, etc.) sont passés aux mains des étrangers ; le sous-emploi et le chômage ont battu des records ; de nombreuses entreprises ont fermé du fait de la pression fiscale et de l’insolvabilité des consommateurs (dont l’Etat !) ; malgré une conférence y consacrée, le pays n’est plus attractif pour les investisseurs ; l’infrastructure de transport est en ruine, etc. Le tableau est vraiment sombre, et les perspectives de relance sont floues, ce d’autant plus que le Cameroun est en train de rater le train de l’économie numérique. Bref, en 37 ans, nous avons réussi à bâtir une grande économie de l’informel, avec les motos-taxis, la brocante et le « made in China » de bas de gamme comme fleurons.
La crédibilité de la justice est allée en s’effritant au fil des ans, malgré des réformes importantes comme celle du Code de Procédures Pénales. Le fait est que l’indépendance de la justice est sujette à caution au Cameroun, à cause des ingérences du pouvoir exécutif dans le judiciaire. Les violations des lois et des droits par l’Etat ont gagné en ampleur, et l’impunité a contribué à affaiblir chaque jour un peu plus notre Justice. L’une des causes de la non-attractivité de l’économie camerounaise pour les investisseurs étrangers est d’ailleurs cette insécurité judiciaire.
Sur le plan social, la dégénérescence a été progressive depuis 37 ans, et on peut affirmer aujourd’hui que le Cameroun est un pays socialement sinistré. Le système de santé n’est fiable ni en quantité, ni en qualité : le petit peuple est obligé de s’en contenter quand il y a accès, tandis que l’élite se fait soigner à l’étranger. « Santé pour tous en l’an 2000 » slogan largement propagé dans les années 90, s’est avéré creux, et la nouvelle trouvaille « Couverture Santé Universelle » est en train d’emprunter le même chemin de la vacuité. L’insécurité est allée crescendo avec la pauvreté et le désœuvrement, qui ont exposé les populations fragilisées aux méfaits des églises et sectes sataniques. Les guerres s’y sont ajoutées (Boko Haram, NOSO), et avec la montée du tribalisme, le pays est à 2 doigts de basculer dans l’horreur. Les catastrophes se sont enchaînées (Nyos, Nsam, Mbanga Pongo, Eseka, Gouache, etc.) avec des suites mal maîtrisées et souvent confuses.
Que dire du système éducatif qui s’emmêle les pinceaux depuis plusieurs années à force de changer d’approches pédagogiques et de dénomination des diplômes pour obéir aux mutations imposées par l’Occident ? Les conditions dans lesquelles de nombreux élèves et étudiants suivent les cours sont souvent inacceptables et honteuses. Les enseignants sont clochardisés. Bref, alors qu’elle est à la base de tout développement durable, l’éducation est l’un des parents pauvres du Renouveau.
Du point de vue de la défense, vue du civil profane que je suis, la gouvernance du Président Biya a semblé plutôt bonne, si on exclut la stupide guerre fratricide du NOSO. Que ce soit dans le cadre du conflit de Bakassi qui a connu quelques affrontements armés, ou dans la guerre contre Boko Haram, l’armée camerounaise a fait preuve de bravoure et d’une relative efficacité.
Sur le plan diplomatique, il me semble que depuis 37 ans, elle est en conformité avec la situation de notre pays qui n’est pas tout à fait libre de ses mouvements à l’international : timide, prudente, peu offensive. L’influence de la France sur notre diplomatie est demeurée très forte, et chaque fois que notre pays a été en difficulté vis-à-vis des organisations internationales, nos dirigeants sont allés se lover sous les ailes supposées protectrices de ceux de la France. Il est évident qu’avec les mauvaises notes du Cameroun dans les domaines de l’économie, du respect des règles de la démocratie et des droits de l’homme, notre diplomatie ne peut pas vraiment être fière et conquérante.
En politique, si on devait trouver un seul mot pour la qualifier ces 37 dernières années, ce serait « fourberie ». Au point où, quand une vieille grand-mère du Cameroun vous dit « ne me fais pas la politique », cela signifie : « n’essaye pas de me tromper ». On a laissé créer une multitude de partis politiques pour mieux diluer les idéologies. On a laissé fleurir pléthore de médias (sous « tolérance administrative ») pour mieux les caporaliser et torpiller ainsi la liberté d’expression. Les fraudes et la corruption bloquent toute perspective d’alternance. Les partis d’opposition sont infiltrés par le pouvoir, et les autorités administratives se chargent de les museler, en usant souvent de la violence. Tant du côté de l’opposition que du pouvoir, on instrumentalise le tribalisme et on incite à la haine. La politique sous le Renouveau est un gros échec, le pays étant considéré comme un grand gâteau dont on veut la meilleure part pour soi.
Dans l’un de vos récents post, vous avez écrit : « C’est un exploit de faire regretter le Président Ahmadou Ahidjo » Qu’entendez–vous par là ?
Je constate de plus en plus, en suivant les débats dans les médias, que des gens vantent la gestion du pays par le Président Ahidjo pour montrer à quel point la gouvernance du Président Biya est mauvaise. Or, en 1982, la ferveur qu’il y avait autour du Président Biya était surtout due à la joie de voir son prédécesseur quitter le pouvoir, tellement le peuple se sentait opprimé. Il y avait beaucoup d’injustices, des abus incroyables, et de la corruption à grande échelle. C’est pour cela que le slogan « rigueur et moralisation » du Renouveau naissant avait suscité beaucoup d’espoirs. Vous comprenez donc que, si au bout de 37 ans de règne du Président Biya, des gens regrettent Ahidjo, c’est qu’ils estiment que notre actuel Chef d’Etat est pire que le premier. Et pour qui a vécu les affres de la gouvernance d’Ahidjo, c’est un terrible exploit de réussir à le faire regretter.
Pensez-vous qu’on puisse attribuer les crises en zone anglophone à la mauvaise gouvernance de l’Homme du 06 Novembre 1982 ?
Bien sûr, il ne peut en être autrement, sauf si on ignore le contenu du mot « responsabilité ». L’homme du 06 novembre 1982 comme vous l’appelez, a un peu trop manipulé la Constitution du Cameroun sans rechercher le consensus avec le peuple qui est le vrai détenteur du pouvoir. Le passage de « République Unie du Cameroun » à « République du Cameroun » sans recourir à un référendum sincère était un précédent qui allait nous rattraper tôt ou tard, puisqu'il y a eu des contestations qui ont été ignorées. Et la gestion va-t’en guerre de la grève de la corporation des avocats du NOSO en 2016, après le déni de l’existence d’un problème anglophone au Cameroun, aura été une très mauvaise option prise par le Chef de l’Etat et son gouvernement. Et pendant 03 ans, nos gouvernants ont fait la sourde oreille aux appels à un dialogue inclusif sur la crise au NOSO, privilégiant ainsi une option militaire qui s’est avérée extrêmement meurtrière, pour consentir, plusieurs milliers de morts après, à organiser à Yaoundé un Grand Dialogue National qui n’était pas sincère. Dans ces conditions, à qui d’autre voulez-vous attribuer la responsabilité de la crise au NOSO ? Serions-nous arrivés au désastre actuel si le pouvoir en place avait accepté l’option du dialogue dès la fin d’année 2016, quand il n’y avait encore aucun mort ?
06 Novembre 2018 – 06 Novembre 2019, cela fait un an que le Chef de l’Etat a prêté serment. Pensez–vous qu’après un bilan que nombreux jugent mitigés, il a emprunté la voie de l’émergence du pays dont il a la charge ?
Pour moi, un régime qui n’a pas réussi à organiser une élection présidentielle transparente et juste pour ne pas provoquer de crise post-électorale ; qui n’a pas pu organiser une CAN 2019 qui lui a été attribuée 05 ans plus tôt ; qui ne réussit pas à arrêter une sale guerre fratricide au NOSO ; qui n’arrive plus à conduire aucun chantier sans emprunter de l’argent à l’extérieur ; qui évacue à l’étranger toutes ses personnalités malades ; qui couve des détournements massifs de deniers publics par salaires fictifs interposés ; un tel régime dis-je, n’a pas un bilan mitigé, mais bel et bien négatif.
Personnellement, je n’ai jamais trouvé le concept d’émergence pour les pays très pertinent, mais même en le prenant en considération tel qu’on semble le concevoir chez nous, nous n’avons même pas encore commencé à faire les études du sol et les relevés topographiques de la voie qui mènerait le Cameroun vers l’émergence. Et je doute fort que nous y arriveront sous la gouvernance du Président Biya. Vivement que je me trompe !
Dans la même logique, est ce à lui qu’on doit attribuer la montée du tribalisme, du repli identitaire qui gangrènent de plus en plus ce pays ?
Non, je ne pense pas qu’on doit attribuer la montée du tribalisme et du repli identitaire au seul Président Biya. Je trouve que ce problème est abordé avec beaucoup de légèreté au Cameroun en ce moment, alors qu’il me paraît d’une très grande complexité. Ce que je reprocherais au régime en place, c’est de manquer de courage pour poser véritablement la question du tribalisme sur la table, à travers une assise nationale y consacrée. Nos gouvernants font comme ces juges qui doivent statuer sur un procès en sorcellerie, et qui reportent les audiences jusqu’à leur affectation, pour laisser la patate chaude à leurs successeurs. En 37 ans, le régime du Président Biya a largement eu le temps de traiter le problème du tribalisme au Cameroun, mais il fait du ponce-pilatisme sur la question.
Des propositions pour que le Cameroun soit différemment perçu, en faisant justement référence sur ce qui n’a pas donné les résultats escomptés, au cours des dernières années ?
Je pense que ceux qui ont la charge nous gouverner doivent travailler à ce que le Cameroun soit bien perçu par le peuple camerounais. Pour cela, ils doivent s’assurer que leur gouvernance et eux-mêmes sont bien perçus par ce peuple. D'où la nécessité d’organiser des élections transparentes et justes pour avoir la réelle perception du peuple. Autrement, nous allons tourner en rond, et nous mentir à nous-mêmes pour être faussement bien perçu à l’étranger.
Nicole Ricci Minyem