Dans la correspondance qu’il a adressée au président du Mouvement pour la Renaissance du Cameroun, le leader des « Patriotes Démocrates pour le Développement du Cameroun évoque trois points à inscrire à l’ordre du jour. Une éventuelle succession de gré à gré à la tête de l’Etat Camerounais.
Quelques extraits
« Dans le contrat renouvelé qui unit le Président de la République au peuple Camerounais, nulle part, il n’est fait mention qu’une telle hypothèse puisse exister. Dans un Etat hypothétique, virtuel, les faits tangibles n’existent pas, alors, il me semble que l’emploi du conditionnel devrait être une prudence langagière qui aurait dû s’appliquer à vos formules hypothétiques d’autant plus que la Constitution de notre pays, à laquelle vous auriez participé ne prévoit pas une telle hypothèse.
Par ailleurs, le Président Paul Biya a eu à clarifier ce point dans une interview…
Quels sont ces artisans du gré à gré que vous semblez connaître ? Afin d’éclairer le peuple souverain Camerounais, pourriez vous citer, au cours de cet entretien, ceux que vous semblez avoir débusqués… » ?
Sur une réforme consensuelle du code électoral
« S’agissant de cette question, je note un certain dynamisme et une évolution certaine dans ce registre puisque vous êtes parti de l’interdiction à la participation conditionnée, en passant par le boycott pour aboutir à un appel aux inscriptions massives sur les listes électorales…
Mais, vous vous permettez, à vos risques et périls certainement, d’interdire la tenue des prochaines élections, sauf si les conditions que votre modeste personne a posées unilatéralement, sans consultation aucune des autres partis politiques ne sont pas remplies…
Alors que vous disiez le 26 Octobre 2004 que les décisions de la Cour Constitutionnelles « sont comme des dogmes car notre système juridique pose pour principe immuable, qu’en disant le Droit, la haute juridiction, tel le pape est habitée par la grâce d’infaillibilité. C’est pourquoi, elle parle de variateur une fois pour toutes et ce qu’elle arrête et proclame est sans recours… ».
Sur la crise dans le Nord Ouest et Sud Ouest
Sur cette question, « Vous avez personnellement et à plusieurs reprises, demandé à l’ingérence plurielle étrangère, mais paradoxalement, j’ai bien noté que vous soupçonné les mêmes étrangers de complicité avec ceux qui nous gouvernent et que vous désignez par l’expression artisans d’une éventuelle sécession de gré à gré de l’Etat Camerounais.
Ne voilà – t-il pas une contradiction dont on ne saurait faire abstraction ? Entre le Président de la République monsieur Paul Biya et vous, qui veut maintenir le Cameroun sous la domination étrangère ? Par quelle voie comptez – vous accéder à la magistrature suprême si ce n’est par des voies anticonstitutionnelles ? C'est-à-dire, des voies qui risquent d’entraîner notre pays dans le sang, dans le deuil et dans le malheur… » ?
Nicole Ricci Minyem
Après le point de presse donné par le collège d’avocats de Maurice Kamto et Cie suite au décès de Me Sylvain Souop, les conjonctures sont allées bon train et, pour ses compagnons de lutte, c’est une mort curieuse et des explications ont été exigées.
C’est peut être ce qui justifie la sortie de Christ Ken, Docteur spécialisé en gynécologie et obstétrique, en anesthésiologie et réanimation, et en échographie en plus de ses autres casquettes.
Tout d’abord une anesthésie est une pratique médicale qui permet d'infliger dans l'organisme d’un patient un certain nombre de médicaments qui lui permettra d’éviter d'avoir de douleurs pendant une opération.
Pour une fracture de bras ou d’épaule, tout d’abord la première tactique est un scanner pour déterminer le degré de fracture (fracture simple ou fracture ouverte), dans le cas de l’avocat, d'après les photos, il s’agit d'une fracture simple.
Une fracture simple est une fracture qui ne traverse pas la peau et les os ne se retrouvent pas dehors. Supposons que l'anesthésie locale n'est pas appropriée pour la tactique du médecin. Une anesthésie locale ou alors bocarde qui permet d'anesthésier une partie bien déterminer qui pourrait être le bras, l'avant bras et la main au niveau de la veine surpraclavicule.
Le médecin a décidé de faire une anesthésie générale (intubation ou veineuse).
1- Demander au patient s'il a déjà fait une anesthésie et laquelle ?
2- S'il fait des allergies en prenant des médicaments et lesquelles.
3- Savoir sa taille et son poids, car la dose de l'anesthésie en dépend.
4- Faire des analyses de sang, urines, biochimies, selles etc...
5- Un Ecg ou échographie du cœur (A-t-il déjà eu un infarctus du cœur ou pas) ? Echographie des veines supérieures et inférieures (pour éviter les trombes ou caillots de sangs pouvant conduire a la mort). Echographie de l abdomen et des reins.
6- Savoir le groupe de sang et rhésus en cas de transfusion sanguine.
7- Vérifier la date de péremption des médicaments.
Si tout ceci est prêt, alors il est temps d’entrer en salle d'opération en ayant à coté :
1- Un stimulateur cardiaque
2- Tensiomètre
Sans parler de la compétence du médecin (Je suis d’accord qu’il est compétent), reste à savoir s'il a tous les matériels nécessaires du travail
Notre Afrique, mère patrie, Santé à toi et tes enfants.
Diaspora souffle de vie pour l Afrique,
Diaspora sans toi, pas de vérité… ».
N.R.M
Le ministre de la Communication s’est exprimé dimanche 06 octobre 2019 au micro de Radio France internationale (RFI).
« Il faut inscrire cette décision comme relevant du droit de grâce du Chef de l’Etat qui participe de son humanisme. Cette décision peut aussi être considérée comme un volonté du président de la République de ramener la paix dans le pays, comme il l’a fait récemment en faveur de nos compatriotes du Nord-ouest et du Sud-ouest », a dit René Sadi.
Le porte-parole du gouvernement réagissait ainsi à la suite d’un article de Jeune Afrique qui affirme que Paul Biya cédait à la pression et aux tractations diverses. Le Mincom soupçonne à travers cet article « une espèce de théâtralisation [de Maurice Kamto et Cie] qui n’a pas lieu d’être dans la mesure où ils contestent une situation incontestable, ils réclament une victoire qu’ils n’ont jamais gagnée ».
René Emmanuel Sadi appelle à ce « chacun à revenir à la raison » et invite « nos compatriotes à se mobiliser pour que nous regardions tous dans la même direction et en sauvegardant ce qui est essentiel : la paix et la stabilité. »
Selon plusieurs observateurs, la sortie du ministre de la Communication a également pour but de contrer le discours triomphaliste de Maurice Kamto quelques heures après sa sortie de prison à son domicile de Santa Barbara à Yaoundé.
Le président du MRC, arrivé en deuxième position à la présidentielle du 7 octobre 2018, déclarait le 5 octobre 2019 que « (…) Le jour que, par la volonté de Dieu et votre engagement et détermination, vous me porterez aux affaires, alors j’irai diriger le Cameroun. Vous l’avez déjà fait le 07 octobre dernier, mais les choses ne se passent pas toujours comme on le souhaite.
Maurice Kamto a été remis en liberté le samedi 5 octobre après huit mois de détention, en compagnie de Michèle Ndoki, Alain Fogué, Christian Penda Ekoka, Paul Eric Kingue et Albert Dzongang. La veille, Paul Biya avait « décidé de l’arrêt des poursuites judiciaires contre certains responsables et militants de partis politiques, notamment du MRC, arrêtés et détenus pour des faits commis dans le cadre de la contestation des résultats de la récente élection présidentielle ».
Otric N.
Le président du Mouvement pour la Renaissance du Cameroun (Mrc) et les autres leaders des marches blanches du 26 janvier 2019 ont été notifiés hier de la date de la première audience par le juge d’instruction.
Après moult tractations, le juge d’instruction a finalement décidé de l’ouverture du procès des leaders du Mouvement pour la renaissance du Cameroun (Mrc).Ils ont été notifiés de l’ouverture du procès au Tribunal militaire le 06 septembre 2019.
Il s’agit du président de la formation politique, Maurice Kamto, des leaders Penda Ekoka, Célestin Ndjamen, Me Michelle Ndoki, Valséro… Ils sont tour à tour passés, le 20 août, dans le bureau du juge d’instruction qui les a notifiés de la date de l’ouverture du procès.
Les avocats craignent une violation de la loi dans la procédure. Il y a une affaire pendante en Cour d’appel concernant une demande de récusation du tribunal militaire dans cette affaire. Le conseil de ces leaders a par ailleurs contesté devant la Cour d’appel, l’ordonnance prise par le juge le 11 juillet dernier. Ordonnance qui ordonnait la relaxe de certains accusés et la poursuite d’autres.
La prochaine audience à la Cour d’appel est prévue pour demain, 22 août. Les avocats de Maurice Kamto et compagnie espèrent que, tel que le prévoit le Code de procédure pénale, la Cour va se prononcer sur cette demande avant l’ouverture du procès le 06 septembre prochain.
Arrivé en deuxième position lors de l’élection présidentielle du 7 octobre 2018, Maurice Kamto avait été arrêté aux côtés de 150 personnes, à la suite d’une manifestation le 26 janvier 2019 à l’appel de son parti, le Mouvement pour la Renaissance du Cameroun (MRC), qui considérait la victoire de Paul Biya, au pouvoir depuis 1982, comme un « hold-up électoral ».
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Mi-février, le président du MRC et plusieurs de ses partisans avaient été présentés devant le tribunal militaire de Yaoundé, où une information judiciaire pour « hostilité contre la patrie » et « insurrection », entre autres accusations, a été ouverte à leur encontre.
Le tribunal a finalement fixé l’ouverture de son procès au 6 septembre, a annoncé Emmanuel Simh, son avocat et troisième vice-président du MRC. M. Kamto avait été convoqué mardi devant cette juridiction militaire qui lui a notifié cette date, a précisé son avocat.
Plusieurs dizaines de soutiens et partisans de l’opposant seront jugés en même temps que lui, selon l’avocat. Le 11 juillet, un juge d’instruction du tribunal militaire avait décidé du renvoi pour un procès devant cette juridiction de 104 personnes, dont Maurice Kamto.
Otric N.
Son inquiétude, est la même que celle partagée par tous ceux qui ont des proches ou des connaissances, à l’intérieur de cette maison d’arrêt. Les nouvelles qui y parviennent ne sont pas à même de rassurer, alors qu’au-delà des coups de feu, on parle de l’utilisation du gaz lacrymogène, de la destruction des bureaux et, certains annoncent même des cas de blessures graves.
L’avocat de Maurice Kamto et Cie, à travers un récit revient sur les heures qu’il a passé à l’entrée de cette maison d’arrêt, sans avoir pu rencontrer ses clients.
« Il est 22h3, quand je réussis à me frayer un chemin et à trouver un parking à l’angle de la prison… Je suis impressionné par le déploiement des forces de maintien de l’ordre…
Un commissaire divisionnaire qui me reconnait. Je lui demande de parler à mes militants. Très gentiment, il me conduit au milieu de ces gens lourdement armés vers l’entrée de la prison principale.
Le procureur près e TGI est là, en conciliabule avec des officiers de gendarmerie de police. A ses côtés, le procureur près le TPI d’Ekounou.
Je n’arrive même pas à les saluer, ils sont noyés dans des explications qu’ils donnent avec force gestes.
L’officier de police qui m’a pris en charge tout à l’heure se renseigne sur a position du préfet du Mfoundi. On nous indique la Tribune en face de la prison.
Je le trouve assis là, à sa droite madame le maire de Yaoundé IV. L’officier supérieur me présente au préfet, qui lui répond que c’est inutile, il me connait bien.
Après les civilités, je demande au préfet si je peux voir mes clients. Il me répond que ce n’est plus possible, parce que c’est la phase opérationnelle. Je m’en rends bien compte.
En effet, à l’intérieur de la prison, les armes crépitent. Sans arrêt.
Les pompiers sont présents. Une épaisse fumée s’élève de l’intérieur de la prison. Je discute encore quelques temps avec le préfet, présent sur les lieux depuis la fin de la matinée.
Mais, je dois me résoudre à partir. Les coups de feu ne cessent de retentir. Mon guide nocturne devine aisément l’inquiétude dans mon regard.
Il me rassure que les coups de feu sont tirés en l’air, en guise de sommation. Je respire.
A l’intérieur de la prison, on entend les voix des prisonniers, qui ne dormiront certainement pas cette nuit.
Je trouve mon chemin parmi ces hommes en tenue, dans ce qui est un vrai théâtre de guerre et retrouve ma voiture.
En démarrant, je pense à ce Régisseur qui a pris service la veille. Quel baptême de feu pour le novice, me suis-je dit, au sens propre.
Quand j’ai pu parcourir à travers les barrages mes deux cent premiers mètres, je me suis retourné pour regarder derrière moi…
Je sors de l’enfer.
Au sens propre… »
Emmanuel Simh
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Communiqué de la Commission Africaine des Droits de l’Homme et des Peuples
La Commission Africaine des Droits de l’Homme et des Peuples (la Commission) suit avec intérêt l’évolution de la situation des droits de l’homme au Cameroun, Etat partie à la Charte Africaine des Droits de l’Homme et des Peuples (la Charte) et, est profondément préoccupée par les récentes arrestations et détentions de plus de 200 membres des partis d’opposition suite aux manifestations du 26 janvier 2019.
La Commission a été informée que suite aux manifestations organisées à l’appel du principal leader de l’opposition Maurice Kamto, candidat à l’élection présidentielle, en vue de contester les résultats de l’élection présidentielle d’octobre 2018 rendus par le Conseil Constitutionnel, et dénoncer les violations des droits de l’homme en cours au Cameroun et particulièrement dans les régions du Nord-Ouest et du Sud-Ouest, ainsi que la corruption généralisée.
Au cours de la manifestation du 26 janvier 2019, qui a été marquée par des répressions policières excessives, des balles réelles auraient été tirées par les éléments des forces de police, faisant de nombreux blessés. La répression a été suivie par l’arrestation et la détention de plus de 200 membres des partis d’opposition camerounais dans les principales villes du pays.
La Commission a été informée de l’arrestation des principaux leaders des partis d’opposition dont, Mr. Maurice Kamto, considérés comme présumés responsables d’« attroupement », de « rébellion en groupe », « d’hostilité à la patrie », « d’insurrection », de « trouble à l’ordre public », d’« association de malfaiteurs », d’«incitation à l’insurrection», et de «complicité». Ceux-ci auraient été pour la plupart mis en détention préventive pour une durée de 6 mois par le Tribunal militaire de Yaoundé en date du 12 février 2019.
La Commission condamne fermement l’usage excessif de la force par les forces de l’ordre ainsi que l’usage de la force létale envers les manifestants et les civils non armés.
La Commission est particulièrement préoccupée par les rapports faisant état de risque de torture qu’encourent les personnes arrêtées notamment les responsables des partis politiques.
Elle est également très inquiète de la détérioration graduelle de la cohésion sociale au Cameroun sur fond d’incitation à la haine ethnique et à la violence intertribale.
La Commission déplore la dégradation continue de la situation socio-politique dans le pays, et rappelle aux autorités camerounaises que la Charte africaine des droits de l’homme et des peuples, garanti le droit de participer à la gestion des affaires publiques de son pays (article 13), au respect de la vie et l'intégrité physique et morale (article 4), la liberté de réunion et de manifestation pacifique (article 11) ainsi qu’ à le droit à paix et à la sécurité (article 23).
La Commission voudrait également rappeler que les conditions de recours à la force et aux armes à feu sont régies par les Principes Généraux No. 21 des Lignes Directrices pour le maintien de l’ordre par les agents chargés de l’application des lois lors des réunions en Afrique (Lignes Directrices). Ce recours doit faire l’objet d’une réglementation préalable dans la législation nationale qui soit conforme à l’Observation générale nº 3 sur la Charte relative au droit à la vie (article 4) et aux normes régionales et internationales des droits de l’homme. (21.1.1) et qu’il reste une mesure exceptionnelle (21.1.2).
Par ailleurs, l’Observation Générale nº 3 relative au droit à la vie (article 4) énonce un principe fondamental sur l’application de la loi dans la cadre de la loi et stipule que «le droit de se rassembler et de manifester font partie intégrante de la démocratie et des droits de l’homme. Même si des actes de violence sont commis durant ces événements, les participants conservent leurs droits à l’intégrité physique et d’autres droits et la force ne peut être utilisée, sauf d’une manière conforme aux principes de nécessité et de proportionnalité. Les armes à feu ne doivent jamais être utilisées simplement pour disperser un rassemblement».
La Commission appelle le Gouvernement de la République du Cameroun à mettre en œuvre son obligation de protéger et à cet effet lui demande de :
Garantir le respect et la protection des droits consacrés par la Charte africaine ;
S’assurer que tous les camerounais sans exception puissent jouir de leur droits tels que prescrit par la Charte africaine ;
S'abstenir de tout usage disproportionné de la force contre les manifestants en se conformant pleinement aux normes régionales et internationales relatives à l'utilisation de la force et des armes létales par les forces de maintien de l'ordre;
S’assurer que les arrestations et les détentions effectuées l’ont été en respect des principes établis par les Lignes Directrices sur les conditions d’arrestation, de garde à vue et de détention provisoire en Afrique (Lignes Directrices de Luanda) ;
Mener des enquêtes impartiales et indépendantes sur les toutes les violations des droits de l'homme, afin d’en identifier les présumés auteurs et les traduire en justice;
Garantir le droit à un procès équitable devant des juridictions de droit commun à toutes les personnes arrêtées en les inculpant formellement ou alors les libérées sans aucune conditions ;
Œuvrer à la stabilité du pays pour une jouissance effective des droits par tous les camerounais.
La Commission africaine demeure saisie de la situation des droits de l’homme au Cameroun.
Nous assistons à un feuilleton judiciaire qui n'a pas encore fini de nous livrer toutes ses curiosités. Même à la Cour Pénale Internationale (CPI) censée traiter des cas liés à la criminalité de haut niveau, les audiences sont publiques. La doctrine l'exige et tous les mécanismes des droits humains et instruments juridiques consacrent ce très élémentaire principe du procès public. Le Cameroun a toujours jusqu'ici, respecté ce principe basique de droit. Que se passe-t-il pour le cas de Kamto et Cie? Je vous disais la semaine dernière que le document qui régit l'action de la justice dans ce dossier c'est un code de procédure politique.
Ce qui est des plus curieux c'est que la Cour d'Appel n'a pas la mission dans le cas d'espèce de prononcer ou d'invalider une sentence punitive, elle est juste saisie conformément au principe de double degré de juridiction à l'effet de confirmer ou d'infirmer la décision des juges de l'habeas corpus (juge des libertés) qui ont débouté Maurice Kamto et Cie ou de les libérer conformément à leur requête. Si la Cour d'Appel s'obstine à procéder à des audiences à huis clos c'est parce qu’elle ne veut pas davantage montrer la face hideuse et lugubre de la justice Camerounaise. Ces magistrats ont peut-être déjà une décision qui vient des hauts-lieux. Leur phobie du procès public vient donc du fait qu'ils seront obligés d'avancer en public des motifs loufoques pour justifier cet autre rejet.
Les autorités judiciaires de la Cour d'Appel connaissent le cran et la compétence des avocats engagés dans ce dossier, il est donc question d'éviter le ridicule en public. S'il y a une autre exclusivité dans ce procès, c'est bien le fait qu'on veuille juger séparément des personnes et personnalités qui sont gardées au même endroit et pour les mêmes motifs. Quand nous juxtaposons à cette autre mesure le fait que les autorités judiciaires veulent faire du huis-clos, on peut très bien se dire qu'il y a une certaine volonté de d'émousser la stratégie de la partie demanderesse. Ce procès étant davantage politique, il n'est pas exclu qu'il y ait en outre une volonté de déstabiliser la solidarité qui fait jusqu'ici la force des personnalités incarcérées dans le cadre de cette affaire.
Il est à noter que suite à la fin de non-recevoir opposée par les requérants pour le huis clos, les juges ont tenu des audiences en absence des avocats de la défense et des principaux concernés et ont mis l'affaire en délibéré pour le 09 Avril. Ceci est une insulte au principe du contradictoire, principe qui seul, garantit le caractère équitable d'un procès. Les autorités judiciaires ont peut-être eu du grain à moudre face à la décision des requérants de ne pas assister au huis-clos. Si cette thèse se vérifie le 09 Avril par le rejet de l'appel interjeté par Maurice Kamto et Cie, le chemin sera certainement comme prédit par le collège des avocats, celui de la Suisse, le "temple des Droits Humains".
Propos transcrits par Félix Swaboka
Le moins que l'on puisse dire, c’est que l'opinion publique camerounaise est plutôt divisée sur la manière dans laquelle, le leader du Mrc a failli être auditionné. Il y'a plusieurs sons de cloche. Les partisans de ce parti politique n'approuvent point que leur Président, soit auditionné à huis clos, selon eux, ceci est non conforme au code de procédure pénale camerounais. De ce fait, l’approche et les moyens utilisés par les autorités judiciaires pour le traitement du mis en cause, eu égard de son statut est critiqué.
De prime abord, cela est bien compréhensible en de pareilles circonstances, qu'il n'est pas possible de faire l'unanimité sur une question aussi sensible et délicate, que la procédure judiciaire.
Ainsi, selon ces critiques, le mis en cause, en sa qualité de leader d'un supposé premier parti de l'opposition à l'heure actuelle, mériterait plus de considération, de respect et d'égards. En somme, la justice devrait lui réserver un traitement différent de celui des autres justiciables ordinaires, dans l'esprit du cadre de procédure pénale camerounais.
N'étant pas un spécialiste du Droit, encore moins autorité judiciaire, nous allons nous en tenir à notre petite capacité de lecteur, sous forme d'autodidacte du droit, et de nos petites connaissances empiriques, pour essayer de donner notre modeste position, par rapport à cette problématique. À cet effet, examinant le code de procédure pénale camerounais, en son article 302, il est stipulé en son alinéa 1, que" les audiences sont publiques. Toutefois, lorsqu'une publicité est dangereuse pour l'ordre public ou les bonnes mœurs, la juridiction peut à tout moment prendre, d’office ou à la demande de l'une des parties et après réquisition du Ministère public, ordonner par jugement avant dire droit, que les débats aient lieu en tout ou partie ,à huis clos ou leur publicité soit restreinte. Mention en est bien faite dans le jugement ".
Par ailleurs, dans son alinéa 2, il est bien précisé" Dans tous les cas, le jugement est prononcé en audience publique ".
S'en tenant donc principalement à l'appui desdits textes et n'ayant pas une connaissance profonde des tenants et aboutissements dudit dossier, une chose est certaine et observable, la justice est indépendante, donc les autorités judiciaires sont indépendantes. Seules donc celles ci, maîtrisent et savent pourquoi elles ont choisi de faire l'audience à huis clos. Ce qui fait dire à certains, qu’il ne s'agirait ni plus, ni moins que d'une politisation du procès, pour déstabiliser le Mrc, en décapitant leur supposée figure emblématique, alors qu'il s'agit bel bien des délits de droit commun.
Selon la même tendance critique, la gestion et l'inculpation du président du Mrc est jugée inhumaine et irrespectueuse du code de procédure pénale camerounais, d'où l'impression d'une certaine frilosité des pouvoirs publics.
À notre humble avis, les pouvoirs publics n'ont peur de rien, car pour eux, l’accusation et l'instruction sont conduits selon les règles de la procédure judiciaire, dans l'esprit de la présomption d'innocence. Peut-être, voudrait on que le leader du Mrc, mérite plus d'égards et qu'il ne soit pas traité comme un vulgaire bandit ou un criminel dangereux.
À cet égard, nous pensons que prévenir vaut mieux que guérir, d’ou le fait peut être de cette audience à huis clos et le déploiement assez important à certains moments des forces de maintien de l'ordre.
D'ailleurs, nous supposons également que le battage médiatique considérable de l'incarcération de ce leader, fait en sorte que les autorités judiciaires prennent des mesures préventives. Mais en tout état de cause, comme nous l'avons dit plus haut, seules les autorités judiciaires dans leur conscience peuvent de façon exacte et claire dire pourquoi cette audience à huis clos.
Gloser sur les intentions de la justice à vouloir séparer les codétenus lors des audiences, c'est vouloir s'immiscer dans l'exercice de leurs fonctions, sinon, c’est aussi vouloir banaliser la justice camerounaise. Ce que nous savons est que la justice leur reproche des actes délictueux. Nous n'avons donc point raison de vouloir politiser cette affaire. Les options prises par les autorités judiciaires sont peut-être stratégiques, car prises en leur âme et conscience.
En effet, disjoindre en plusieurs groupes la procédure globale des justiciables est un acte souverain de l'autorité judiciaire.
Détenus depuis près de 03 mois, le leader du Mrc et ses comparses seront jugés, selon les canons juridiques de notre pays. Leur séparation n'a pas pour objet de créer de la zizanie au sein de leur parti politique. Il s'agirait plutôt, nous l’espérons, que chaque inculpé devra répondre personnellement des faits qui lui sont reprochés, étant donné que tous les mis en cause sont entrain d'être identifiés au fur et à mesure. Bien qu'il se pourrait que toutes les affaires sont liées les unes aux autres, c’est à dire en coaction, le niveau de responsabilité est différent, chacun doit donc être face à son propre destin.
L'intention des autorités judiciaires n'est pas d'instaurer un climat de méfiance entre les coaccusés, mais de leur apprendre que "le désordre est souvent collectif, mais la sanction individuelle".
Avocat au barreau du Cameroun, membre du collectif des avocats de Maurice Kamto et Cie et troisième vice-président du MRC, Me Emmanuel Simh fustige la procédure adoptée pour les audiences des leaderes du parti.
"Pourquoi des audiences à huis clos ? Seul le juge peut répondre à cette question. Ce que je peux dire c’est que ces juges sont aux ordres. Ils n’ont aucun esprit d’indépendance. Ils dépendent des ordres qui leur sont donnés par l’exécutif. Et, dans cette affaire Kamto et Cie, ils ont peur du procès public parce que la gravité des faits qui se sont déroulés à Douala est telle qu’ils ne voudraient pas que vous les journalistes, témoins de l’histoire, puissiez entendre ces atrocités, ces traitements inhumains et dégradants qui ont été imposés à Kamto et à ses codétenus. Ils ne veulent pas entendre les témoignages de nos camarades qui venaient de l’Ouest Cameroun qui racontent les conditions de transfert entre Bafoussam et Yaoundé.
Ils ont été transférés comme des bestiaux dans des camions militaires où des femmes ont fait leurs besoins sur elles-mêmes, menottées comme des Boko Haram. Il y a là des témoignages tellement poignants que, les ayant vu dans les dépositions, ils n’aimeraient pas que le peuple entende ce qui s’est passé. Des gens ont été gardés pendant plusieurs jours au secret. Pour ces personnes qui font référence à l’habeas corpus, nous étions déterminés à ce qu’ils racontent leurs souffrances devant le public. Ces gens ont peur d’être victimes de leurs propres turpitudes ; de faire face aux atrocités dont ils ont été les auteurs. La justice sait seule pourquoi aujourd'hui, elle sépare Kamto des autres. En réalité, la dernière fois, le président Kamto avait été amené à la cour d’appel seul.
Et, les six autres sont venus plus tard. Avant-hier (le 02 avril ndlr), on les amenait un à un. Pour moi, ce fait n’est pas important. Les coaccusés sont dans la même prison, ils se voient tous les jours. Ils ont entièrement confiance les uns aux autres. C’est une vraie union sacrée. Le fait qu’on ait mis ces gens en prison, les rend plus forts. Ils sont sereins et déterminés. Ils disent n’avoir commis aucun crime, se considèrent comme des otages de M. Biya et de son régime et, dans ces conditions, ils n’ont rien à craindre. Nous avons la ferme conviction que nous sommes du bon côté de l’histoire.
Le président de la cour d’appel a dit que le 09 avril prochain, il lira la décision publiquement. Pourquoi tenir une audience à huis-clos pour rendre une décision publique ? C’est paradoxal. L’affaire est en délibéré. On attend la décision qui sera rendue. Il n’y a d’ailleurs pas de surprise à attendre. La décision de rejet de libération immédiate sera confirmée. Le juge n’a pas d’autre choix que de faire cela, même s’il sait que ce qu’il fait est illégal. Mais dans un système où le président nomme les magistrats, assure leur promotion, c’est lui leur patron."
Propos transcrits par Félix Swaboka
Ces dernières ont été condamnées à douze mois de prison ferme, pour attroupement, réunions et manifestations. Le verdict est tombé aux alentours de 19h30 au tribunal de première instance, centre administratif, ce lundi 11 mars.
Comme lors des précédentes audiences, la cour était pleine à craquer, des militants de cette formation politique, des membres de la famille et de quelques curieux qui ont, depuis l’arrestation des militants et sympathisant du Mouvement pour la Renaissance du Cameroun depuis le mois de janvier, ont apporté des soutiens multiformes aux personnes incarcérées.
Après l’énoncé du verdict, ceux qui ont été déclarées « non coupables » sont heureux de respirer à nouveau l’air de la liberté, mais, l’on sentait comme une réticence, un blocus qui leur interdisait de se laisser complètement aller au bonheur. On ressentait beaucoup plus, la peine de laisser derrière eux, leurs camarades de misère, ceux qui, depuis le début de l’année, partagent les mêmes cellules, dans la maison d’arrêt de Kodengui.
C’est la même ambiance, au sein du collectif des avocats, pour qui, les militants du Mouvement pour la Renaissance du Cameroun n’ont commis aucun crime. Pour Me Sylvain Souop : « Des gens ont marché. Les voilà qui sont condamnées, 60 ans après les indépendances, on est poursuivi pour avoir marché. Il arrivera un jour dans ce pays où le simple fait de respirer sera considéré comme une infraction ».
Le rapport de la défense présenté par le collectif des avocats du Mouvement pour la Renaissance du Cameroun
C’était en fin de semaine dernière, dans la capitale politique camerounaise. Long de sept pages, les avocats de Maurice Kamto et Cie, il est entre autres, ressorti que 37 personnes font l’objet d’une procédure en flagrant délit au Tribunal de première instance (Tpi) de Yaoundé-centre administratif.
Parmi elles, 15 sont plus ou moins liées au Mrc et 22 à l’affaire de la Migration pour le développement en Afrique (Mida), inculpées sans distinction les 30 janvier 2019, 1er et 2 février 2019.
Sur les 203 personnes arrêtées, 152 étaient poursuivies devant le Tribunal militaire dont 130 détenues dans les prisons de Yaoundé : 8 personnes détenues à la prison principale et 122 à la prison centrale.
Pendant cette séance d’échange, le conseil des avocats a tenu à attirer l’attention sur certaines situations jugées préoccupantes. 104 demandes de mise en liberté ont été déposées selon le rapport, à partir du 19 février auprès du juge d’instruction militaire. La suite est toujours attendue sans qu’on ne sache si elles ont été rejetées ou accordées. Face à ce qui précède, le collectif dénonce le « non respect des droits fondamentaux » des détenus et « l’ingérence inacceptable suivie d’obstruction des autorités administratives dans la conduite des procédures judiciaires ».