Le chef de l'Etat camerounais, le président Paul Biya, a rebooster le moral des membres de groupes d'autodéfense locaux à Kousseri, dans la région de l'Extrême-Nord du pays, afin de repousser les incursions du groupe jihadiste Boko Haram.
L'aide spéciale a été remise aux groupes d'autodéfense du département du Logone et Chari le samedi 17 août 2019 par Midjiyawa Bakary, gouverneur de la région du Grand Nord. Les autorités affirment que le paquet du Président de la République renforcera les groupes d'autodéfense dans la lutte contre Boko Haram et qu'il s'agit d'une reconnaissance des contributions apportées par les groupes d'autodéfense à la lutte contre le terrorisme.
"C'est la période de la rentrée scolaire et la plupart des membres des comités d'autodéfense sont des parents. Ils abandonnent toutes leurs activités quotidiennes pour se concentrer sur la protection du territoire national. C'est pourquoi le chef de l'Etat a décidé d'accorder cette aide matérielle et financière", a déclaré le gouverneur du Grand Nord aux médias d'Etat.
Avec un équipement rudimentaire, les responsables affirment que les groupes d'autodéfense ont réussi à repousser Boko Haram pour l'empêcher de terroriser le département du Logone et Chari. Certains membres de ces groupes ont même perdu la vie dans l'exercice de leurs fonctions.
"Avant les félicitations, il y a une autre mission que le chef de l'Etat leur a confiée, celle de promouvoir le vivre ensemble du pays", a déclaré le gouverneur Bakary.
Le programme d'assistance du chef de l'État, qui n'est pas le premier du genre, comprenait des sacs de riz, de maïs et d'arachide ainsi que des détecteurs manuels de métaux, des lampes torches, des téléphones, des tubes pour motos et bicyclettes, des imperméables et des cabines. La somme de 05 millions de FCFA faisait partie de l'enveloppe présidentielle qui a été remise au meilleur groupe.
La montée de Boko Haram au Nigeria et son extension à d'autres parties du bassin du lac Tchad ont déclenché la prolifération de plusieurs forces de défense communautaires, aussi connues sous le nom de groupes d'autodéfense. Face aux attaques de Boko Haram, la population locale a réinventé des groupes d'autodéfense autochtones efficaces pour leur survie, qui auraient été efficaces dans la lutte contre Boko Haram.
Au plus fort de ses activités entre 2009 et 2015, les insurgés ont attaqué une série de cibles, laissant dans leur sillage mort et destruction. Il s'agit notamment d'églises, de mosquées, d'écoles, d'universités, de marchés, de postes de police et même d'installations militaires. Ils ont bombardé des lieux, attaqué avec des fusils, violé des femmes, tué des enfants, pris des otages et occupé des territoires.
Mais les courageuses forces camerounaises ont repoussé les insurgés qui n'ont que récemment resurgi, raison pour laquelle le Président Biya encourage les groupes d'autodéfense locaux à compléter les efforts des forces de sécurité.
L’attentat a été perpétré dans la nuit de mardi à mercredi par une femme qu’on soupçonne d’être de connivence avec la secte Boko Haram.
Et, on peut dire qu’au sein des autorités sécuritaires de ce pays, on ne semble avoir le moindre doute : « Vers une heure du matin, une femme kamikaze, membre de Boko Haram, est entrée dans la cour du chef de canton de Tatafiromou, où elle a actionné sa charge tuant 06 personnes, dont un militaire », a indiqué ce haut-gradé de l’armée tchadienne sous le couvert de l’anonymat.
L’attentat-suicide a eu lieu dans la sous-préfecture de Kaïga-Kindjiria, située dans la province du Lac, où le groupe jihadiste a multiplié les attaques depuis le début de l’année.
L’armée tchadienne particulièrement visée. L’attentat a fait plusieurs blessés, selon le responsable de l’armée, qui n’a pu préciser le nombre. Le bilan de l’attaque a été confirmé par le responsable d’une ONG locale, qui a elle aussi préféré rester anonyme pour des raisons de sécurité mais qui a toutefois relevé qu’il y’en avait des dizaines.
Les déplacements internes augmentent à cause des affrontements et de l'insécurité
On estime qu'environ 2 000 personnes ont fui l'île de Fitiné après quelques attaques depuis le début de l’année en cours et ont trouvé refuge à Kaya, Yakoua et Koudougou, situés à environ 12 km au sud du Bol ainsi que dans d’autres villes limitrophes avec les zones attaquées par les membres de cette secte terroriste.
Et, d’autres statistiques viennent se greffer aux premières et font état de plus de sept mille (7000) personnes qui ont été pris en charge dans les camps de réfugiés par le Programme Alimentaire Mondial.
Depuis lors, en plus des biscuits à haute valeur énergétique et des bons alimentaires, les autorités s’attèlent à trouver des solutions, notamment par rapport à un retour chez eux, ou alors à un recasement. Des informations ont été mises à leurs dispositions dans le cadre de leur responsabilité. Toutefois, une réponse rapide est nécessaire, compte tenu de la situation à laquelle sont confrontés les déplacés : les enfants ne sont pas scolarisés, les gens consomment l'eau du lac avec le risque de contracter des maladies hydriques et leur accès à l’alimentation est limité étant donné qu'ils sont actuellement accueillis par d'anciennes communautés déplacées.
Le Président Idriss Deby Itno a promis la mise en place des mesures adéquates, lors d’une rencontre avec la presse alors que le principal sujet évoqué était cette autre insécurité causée par les conflits inter communautaires.
Nicole Ricci Minyem
Trois personnes ont succombé à leurs blessures dimanche dernier, victimes des membres de la secte terroriste de boko haram. Une attaque sournoise, entreprise dans la nuit, alors que les paisibles populations se préparaient à célébrer le lendemain, la fête de la Tabaski.
« Ils nous sont tombés dessus, sans tenir compte de la présence des comités de vigilance, encore moins de l’armée qui est à quelques kilomètres. Sur place, nous avons enregistré le décès de deux personnes, une troisième victime a succombé à ses blessures sur le chemin de l’hôpital… », raconte un témoin.
Les blessés ont été pris en charge dans les centres hospitaliers de la localité, à l’instar de celui dirigé par les médecins du Bataillon d’Intervention Rapide.
D’autres témoins affirment que ces bandits, après leurs forfaits, se sont enfuis à bord des motos, en prenant le chemin du Nigéria, d’où ils sont venus. L’armée camerounaise s’est lancée à leur poursuite et, elle entend ratisser large, a indiqué une source militaire.
Ce renforcement des mesures de sécurité s’explique par la recrudescence des attaques dans l’Extrême Nord Cameroun depuis quelques semaines déjà.
Des incursions qui, au fil des années, apparaissent comme des faits divers
La chronique des attaques attribuées à Boko Haram s’écrit sans interruption depuis dix ans au Nigeria et dans les pays voisins, dont le Cameroun et le Tchad. Au cours de la dernière décennie, la liste des victimes ne cesse de s’allonger, créant un effet d’acclimatation macabre.
Selon les analystes politique, presque plus personne ne s’émeut vraiment de la crise engendrée par le groupe terroriste et la manière brutale et inefficace dont le régime nigérian tente de l’écraser. Ils arrivent dans les villages, très souvent tard dans la nuit ou alors aux premières heures de la matinée, lorsque les populations sont plongées dans le sommeil, incendient, volent le bétail, détruisent tout sur leur passage et, ne manquent pas d’assassiner des personnes innocentes. Des crimes qui ne se justifient que par la soif de sang des membres qui composent ces bandes armées dont l’idéologie n’est reconnue par aucune religion, encore moins l’islam dont ils se réclament.
Le 09 Juin dernier, ils ont assailli la ville de Darak, assassinant douze (12) soldats et seize (16) civils, même si au passage, ils ont perdu plusieurs membres. A plusieurs reprises, ils ont fait d’autres tentatives, toutes, plus ou moins vouées à l’échec, jusqu’au 11 Août dernier.
Les soldats camerounais, qui aujourd’hui travaillent en étroite collaboration avec les populations, veillent au grain.
L’image de havre de paix dans une région en proie aux conflits dont bénéficiait le Cameroun a volé en éclats depuis l’irruption de Boko Haram en 2013 au nord du pays. Ce mouvement, devenu l’Etat islamique en Afrique de l’Ouest en mars 2015, revendique son affiliation à Daech. Néanmoins, l’apparition brutale et sanglante de ce djihadisme africain est moins liée à l’essor de Daech en Irak et en Syrie qu’aux bouleversements du paysage religieux de l’Afrique en général et du Cameroun en particulier.
La relation entre le Cameroun et Boko Haram a connu trois phases : la phase de refuge, la phase de la confrontation ouverte avec les forces de sécurité et la phase du terrorisme. Dès 2013, l’extrême nord passe d’une zone de transit à une zone d’opérations avec les kidnappings d’étrangers. En 2014, le groupe entre dans une logique de confrontation directe avec les forces armées, perpétrant plus de 150 attaques sur ces dernières années et causant la mort de plus de 70 soldats et des centaines de civils.
Le gouvernement Camerounais resté attentiste au départ, devant cette menace nouvelle parfois perçue comme un problème nigéro-nigérian, a dû sortir de sa réserve pour déclarer officiellement la guerre à Boko Haram en mai 2014.Depuis cette période, la région est le théâtre d’une guerre hybride qui articule attaques conventionnelles, guérilla. Boko Haram, a donc déjà provoqué la mort d’au moins 27.000 personnes et le déplacement d’environ 1,8 million de personnes qui ne peuvent toujours pas regagner leurs foyers.
Nicole Ricci Minyem
Un fonds de stabilisation vient d’être mis sur pied par les pays membres de la Commission du Bassin du lac Tchad.
Il faudra désormais s’habituer au Fonds régional de stabilisation dans le cadre de la lutte contre Boko Haram. Au moment où la secte terroriste semble changer de méthode, les pays membres de la Commission du Bassin du lac Tchad (CBLT) ont de leur côté, décidé de réfléchir à de nouvelles stratégies pour faire face à ce fléau.
D’après Cameroon Tribune qui rapporte cette information, c’est dans le droit fil de la recherche de solutions à ce problème que le deuxième forum des gouverneurs des Etats et régions touchés par les exactions de Boko Haram, réunis à Niamey au Niger du 16 au 18 juillet 2019 a décidé de la création de ce Fonds. Au menu de ces assises, les priorités de la mise en œuvre de la stratégie de stabilisation du Bassin du lac Tchad qui a été adoptée par le Conseil des ministres de la CBLT à Abuja au Nigeria, il y a un an exactement.
Le Cameroun y était représenté par Midjiyawa Bakari et Jean Abate Edi’i, respectivement gouverneurs des régions de l’Extrême-Nord et du Nord. Aux côtés des représentants des Etats concernés, l’on a noté la présence des responsables de la Commission de l’Union africaine, de la CBLT, du Programme des Nations unies pour le développement (PNUD) et du gouvernement allemand.
C’est ainsi que le Fonds régional de stabilisation, doté d’une enveloppe de 100 millions de dollars, soit environ 59 milliards de FCFA a vu le jour, pour une première phase. Celui-ci bénéficie du soutien d’un certain nombre de partenaires à l’instar de l’Allemagne, la Suède, l’Angleterre, l’Union européenne qui ont déjà pris à leur compte plus de la moitié des contributions. Il vient en appui aux efforts des gouvernements des pays membres de la Commission du bassin du lac Tchad.
Ce fonds, qui vient en appui aux efforts financiers déjà déployés par les gouvernements des pays membres de la CBLT, va permettre de consolider la sécurité, réhabiliter les services sociaux de base et relancer les activités économiques dans les zones touchées par les actions de Boko Haram. Il convient de souligner que les jeunes et les femmes, qui sont aujourd’hui les cibles les plus vulnérables des exactions de la secte terroriste devraient être au cœur du processus de stabilisation que vise ce Fonds dont la première phase de mise à exécution devrait débuter le mois prochain pour s’étaler sur deux ans.
Les travaux de Niamey ont abouti sur une dizaine de recommandations. Celles-ci saluent notamment l’action de la Force multinationale mixte (Fmm) et des armées nationales, qui a permis une maîtrise des actes menés sur le terrain par la secte terroriste. Le Cameroun va abriter le 3e forum des gouverneurs, en vue de faire le bilan de la première année de mise en œuvre et indiquer d’éventuelles réorientations de la stratégie de stabilisation.
Otric N.
L’adjudant-chef Christopher Gwain est toujours détenu comme otage par ses ravisseurs. La prise d’otage a ainsi eu lieu à Ntamulung, dans le Nord-Ouest Cameroun où, depuis plus de deux ans, règne une crise dite anglophone.
En croire les sources sur place, les frères d’arme de l’adjudant-chef Christopher Gwain, auraient fait une collecte de 500 000 FCFA, qui aurait été rejetée par ses ravisseurs qui exigent un montant de 10 millions de FCFA faute de quoi il sera exécuté. L’on rapporte également que l’état de santé de l’adjudant-chef se serait dégradé et qu’il lui faut prendre des médicaments.
Alors que la lutte contre Boko Haram continue au Sahel, le Cameroun fait face à un deuxième défi sécuritaire : celui de la crise anglophone. D'abord concentrés au début du conflit armé dans la région du Nord-Ouest, les combats se sont peu à peu intensifiés dans la région du Sud-Ouest. La zone rurale entre Kumba, Mamfe et la frontière nigériane est devenue l'épicentre des violences.
Les séparatistes, éparpillés en divers groupes, s'en prennent sans relâche aux forces de l'ordre et de sécurité, mais aussi aux symboles de l'administration comme les écoles et les hôpitaux, qu'ils incendient. Ils procèdent également à des enlèvements de policiers, de fonctionnaires et d'hommes d'affaires, parfois étrangers. En accusant le gouvernement et le président Paul Biya d’avoir réduit leur identité à néant, l’objectif était de reprendre place au sein de la vie politique, judiciaire et économique du pays. Aujourd’hui, les violences continuent de faire rage dans les régions du nord-ouest et du sud-ouest affaiblissant grandement l’un des poumons économiques du pays.
Or, on se rappelle que, face aux atrocités et aux morts qui ne cessent de s’amonceler, aux crépitements des armes qui continuent de semer la terreur et la désolation, le président de la République, en mai dernier, avait une fois de plus tendu la main à ceux qui ont pris les armes contre la République. Question de permettre une sortie honorable de cette crise qui met en mal le vivre-ensemble, l’unité nationale et même l’économie du pays.
Vivement, que ce militaire soit libéré et que cette crise prenne fin !
Danielle Ngono Efondo
La position des Etats-Unis n’a pas changé. Ils souhaitent non seulement aider le Cameroun dans la lutte contre la secte terroriste mais, accompagner notre pays dans la stabilisation post Boko-Haram. C’est ce qui a justifié la visite que Vernelle Fitzpatrick, chef de mission adjointe de l'ambassade des Etats-Unis a effectué dans la région de l'Extrême-Nord, la semaine dernière avec une délégation américaine, composée des membres du staff de l'Agence internationale du développement de son pays. Il aura été question pour eux, d’être mieux renseigner sur les affres du groupe terroriste Boko Haram et recenser les besoins urgents pouvant permettre à cette région de l'Extrême-Nord de redécoller, une fois que la secte aura été mise hors d’état de nuire.
Midjiyawa Bakari dans sa posture de gouverneur de la région de l'Extrême-Nord a donc accordé une audience assez conviviale à Vernelle Fitzpatrick et à sa délégation. Les hôtes du patron de cette région ont posé toutes les questions liées à la stabilité amorcée après le conflit contre Boko Haram. En bref, ils ont souhaité connaître les axes vers lesquels des projets peuvent être initiés pour permettre une amélioration des conditions de vie des populations.
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Tout ravi de cet intérêt manifesté par les Etats-Unis, Midjiyawa Bakari a indiqué que l’accompagnement de ce pays partenaire du Cameroun n’est nullement un apport de trop. Il a saisi l'occasion pour apprécier leur initiative d'être aux côtés du Cameroun dans cette phase de stabilisation amorcée après le conflit contre Boko Haram. Un conflit qui, n’a-t-il pas manqué de souligner a laissé beaucoup de séquelles.
Le patron de l’Extrême-Nord a par ailleurs parlé des efforts déployés par le gouvernement camerounais pour ramener la paix, et la sécurité, préserver les infrastructures de son territoire de commandement. De sa prise de parole, on retient toutefois que plusieurs défis restent encore à relever dans sa région. Il y a entre autres des besoins en infrastructures scolaires et hospitalières, en eau, en énergie voire en activités génératrices de revenus pour lutter contre le chômage des jeunes, principales cibles des terroristes.
Liliane N.
Des témoignages pathétiques. Des témoignages de jeunes qui ont vécu les violences des terroristes de Boko Haram ces dernières années. C’était mercredi 24 juillet dernier au Cercle municipal de Maroua sis au quartier Pitoaré au cours de la cérémonie du lancement du projet « Jeunesse et stabilisation pour la paix et la sécurité dans la région de l’Extrême-Nord ». Une cérémonie présidée par Midjiyawa Bakari, le gouverneur de cette région.
Ces témoignages des victimes ont été faits en présence de Siti Batoul Oussein, la représentante du Fonds des Nations unies pour la population (UNFPA), de Jacques Boyer, le représentant du Fonds des Nations unies pour l’enfance (UNICEF), de Sébastien Bergeon, représentant de l’ambassadeur, chef de la délégation de l’Union européenne au Cameroun.
Selon Cameroon Tribune, le gouvernement camerounais vient de mettre sur pied ce projet afin d’assurer un bon encadrement de ces jeunes victimes de l’insécurité. Avec l’appui des agences du système des Nations unies et le financement de l’Union européenne.
C’est un projet dont l’enveloppe est estimée à 1,5 milliard de FCFA, apprend-on. Il prévoit d’encadrer 30 000 jeunes filles et garçons âgés de 12 à 25 ans et qui sont issus des communes les plus affectées par la crise sécuritaire, à savoir, Fotokol, Makary, Mora, Kolofata, Mokolo et Mayo Moskota.
Il est question, à travers de nombreuses activités, de promouvoir la culture de la tolérance et du vivre ensemble, de faciliter l’insertion de ces jeunes qui auront préalablement bénéficié d’une formation dans les secteurs d’activités librement choisis. Il sera aussi question de mettre sur pied un dispositif nécessaire pouvant permettre d’améliorer la performance dans les écoles coraniques, et de financer les études pouvant permettre de comprendre les déterminants de la violence dans cette partie du pays.
Les jeunes qui le désirent, pourront tout simplement recevoir des appuis nécessaires pour mener leurs activités génératrices de revenus ; c’est une manne qui leur tombe ainsi du ciel. En toile de fonds le gouvernement vise la promotion de la paix, de la tolérance et du vivre-ensemble dans les communautés.
Ce projet est implémenté alors que la secte islamique continue de sévir dans la région de l’Extrême-Nord du Cameroun. En effet, Une série d'attaques attribuées à Boko Haram ont fait au moins six victimes dans l'Extrême-nord du Cameroun, au cours des deux derniers jours, a-t-on appris de sources officielles, lundi.
Les attaques ont eu lieu samedi et dimanche dans plusieurs localités proches des frontières nigériennes. « Trois personnes ont été égorgées dans la nuit de dimanche à lundi à Kangalerie et Double, près de la frontière avec le Nigéria, voisin, par des combattants de Boko Haram », a indiqué à Anadolu le gouverneur de l’Extrême-Nord, Bakari Midjiyawa.
D’après l’autorité régionale, les villageois massacrés sont des membres des comités de vigilance camerounais qui aident l’armée au quotidien à combattre efficacement le terrorisme de Boko Haram. « Il s’agit certainement d’un règlement de compte », a-t-il estimé.
Dans deux autres incursions menées samedi soir à Limani dans le département du Logon-et-Chari près du Lac Tchad, le général Boubaba Dobekréo, commandant du secteur 1 de la Force mixte multinationale (FMM) indique que trois autres personnes ont également été tuées.
Otric N.
Si on regarde les chiffres des deux éditions précédentes du Hadj, on constate que cette année, les fidèles musulmans qui se rendent à la Mecque ne sont pas nombreux. Ils seront seulement 700 pèlerins ordinaires à partir de cette région pour la terre sainte. Pourtant en 2017, la région de l'Adamaoua à elle seule a convoyé près de 2000 pèlerins. En 2018, ils étaient un peu plus de 800. Le journal L’œil du Sahel édition parue en kiosque ce jour, indique que la cause de cette baisse de pèlerins voulant accomplir l'un des cinq piliers de l'Islam, est connue de tous. C’est en réalité, un secret de polichinelle.
« Aujourd'hui beaucoup de nos frères musulmans n'arrivent plus à se rendre à la Mecque, et ce à cause de l'insécurité. Le phénomène des prises d'otage avec demande de fortes rançons est venu appauvrir bon nombre d'éleveurs qui étaient pour la plupart des pèlerins réguliers. Aujourd'hui beaucoup ont été ruiné parce qu'ils ont vendu leurs bêtes pour payer les rançons. Il faut souligner ici que, c'est la région de l'Adamaoua qui a généralement le plus grand nombre des pèlerins, mais depuis trois ans, le nombre diminue considérablement », témoigne Ibrahima Souleimanou, l'un des pèlerins de 2019, dans les colonnes de notre confrère.
Or la semaine dernière, dans les colonnes du quotidien gouvernemental Cameroon tribune, Kildadi Taguiéké Boukar le gouverneur de l’Adamaoua, indiquait que sa région connait une certaine stabilité. Ceci grâce aux mesures instruites par le Président de la République et qui portent aujourd’hui leurs fruits. «Le retour de la sérénité est consolidé. L'insécurité est jugulée. Les populations vaquent de plus en plus à leurs activités. De nouveaux investisseurs frappent aux portes de la région de l'Adamaoua », déclarait-il.
Les mesures dont a parlées le gouverneur sont le déploiement d’un contingent du Groupement polyvalent d'intervention de la gendarmerie nationale (GPIGN), d’une unité d'élite de la gendarmerie nationale. De nouveaux chefs militaires et de gendarmerie avaient été nommés. Et la redynamisation des comités de vigilance.
Liliane N.
Vendredi dernier, Gilles Thibault l’Ambassadeur de France au Cameroun arrivé en fin de séjour, est allé faire ses adieux à Paul Biya le Chef de l’Etat. L’audience qui a duré près de trois heures et trente minutes, a porté sur les relations entre la France et le Cameroun. Sur le perron du Palais de l'Unité, Gilles Thibault a déclaré face à la presse « cette audience aura été particulière, parce qu'elle met un terme à ma mission de trois ans au Cameroun. Ça donne l'occasion, avec le président, de revisiter l'amitié franco-camerounaise et ses différentes déclinaisons ».
L’audience de vendredi dernier n’était pas seulement une audience d’adieux, elle a aussi servi de cadre à la signature de deux nouveaux accords de coopération entre la France et le Cameroun. Il s'agit notamment de l'accord de mise à disposition de la troisième tranche de l'aide budgétaire française, d'un montant de 65,5 milliards de F, dans le cadre du plan de relance de la zone CEMAC et celui portant modernisation du Musée national du Cameroun.
Comme à l’accoutumée, Paul Biya et Gilles Thibault ont parlé de sécurité et de terrorisme au cours de leur rencontre. Dans le cadre de la lutte contre le terrorisme, de nombreuses initiatives ont été mises en place. On peut citer en commençant par la dernière en date, l'association Francopol qui vient de financer un programme de lutte contre le terrorisme et particulièrement contre la secte terroriste Boko Haram, à travers la sensibilisation à la lutte contre les engins explosifs improvisés.
Le Diplomate français avec le Président de la République ont également parlé de la coopération dans les domaines culturel et social avec notamment, les nombreuses visites de personnels médicaux français pour apporter leur appui à leurs confrères camerounais. « Je suis heureux, comme Ambassadeur de France, de voir que mon action s'est inscrite dans une continuité historique, et au moment du départ, de constater que nous sommes unis dans la durée pour des projets différents, importants, innovants au bénéfice des populations », a déclaré Gilles Thibault.
Liliane N.
En 2014, le président camerounais Paul Biya annonçait solennellement son entrée en guerre contre Boko Haram, présent surtout au Nord. Cinq ans plus tard et malgré les lourds moyens militaires investis, la menace n’est pas anéantie et les médias locaux se tournent davantage vers la crise anglophone qui frappe le pays.
Guibaï Gatama avance que la secte jihadiste conserve encore bien plus qu’une forte capacité de nuisance. Ce journaliste directeur de publication du tri-hebdomadaire L’œil du Sahel et naturel de Mokolo dans la région de l’Extrême-Nord, en pleine zone de conflit, a depuis des années consacré l’essentiel de son travail à la couverture du phénomène Boko Haram et ses conséquences.
« La situation est toujours difficile. Elle l’est moins toutefois que pendant les années 2014-2015 où l’armée devait prendre la mesure de la situation, où les populations devaient s’adapter, faire preuve de résilience. Ce que j’essaie de regarder, c’est la capacité de la secte à pouvoir continuer à mener ses actions, comme à Darak, sa capacité à franchir les tranchées pour venir mener ses actions terroristes ».
Le journaliste appuie son argumentaire sur les indicateurs humanitaires et économiques toujours aussi préoccupants : « On a les mêmes problèmes qu’avant, mais dans des proportions je dirais peut-être moindres. La situation humanitaire, elle est là, les déplacés sont là. L’activité économique peine à reprendre dans certains endroits. Ce qui est intéressant aujourd’hui, c’est la résilience de la population camerounaise. Si vous allez dans le Mayo-Moskota, globalement dans le Mayo-Tsanaga [régions de l’Extrême-Nord, NDLR], cette capacité est impressionnante quand même : après les attaques, les gens reprennent vie ».
Autrement, Boko Haram au Cameroun, quoi qu’un peu moins sous les projecteurs de l’actualité, n’en continue pas moins ses ravages. Une guerre désormais silencieuse ?
Si le Cameroun a été l’un des pays qui a le plus subi ces dernières années les assauts meurtriers de Boko Haram, le groupe jihadiste reste plutôt discret dans la couverture médiatique locale. Cela depuis l’émergence en 2016 de la crise anglophone, quand le conflit contre la secte jihadiste est progressivement sorti des radars.
Une situation que déplore Guibaï Gatama, journaliste, spécialiste de Boko Haram qui analyse les raisons de cette guerre désormais silencieuse. « De mon point de vue, cela s’explique parce qu’il y a de nouvelles zones de conflit qui ont émergé, notamment la crise
anglophone, et c’est proche de l’épicentre des médias. Les médias sont en grande partie installés dans le grand Sud, donc ils sont proches, il y a de l’émotion, il y a du débat autour. »
Pour le journaliste, « il y a aussi sans doute une méconnaissance du Nord-Cameroun par les Camerounais qui vivent dans la partie Sud ». « C’est une zone qui sur le plan économique n’est pas la plus attractive, explique-t-il. Donc le brassage des populations également
est moindre. C’est normal. Les autres Camerounais essaient de s’informer par les médias. Pour les médias, ce n’est plus le sujet d’actualité majeur, dont il y a un certain décalage, alors que la menace est là, le conflit est toujours là et que des milliers de Camerounais continuent de souffrir, de payer le haut prix du terrorisme. Et il y a une nécessité, il y a une urgence à se mobiliser et à continuer à combattre ce fléau ».
Innocent D H.