L’attentat a été perpétré dans la nuit de mardi à mercredi par une femme qu’on soupçonne d’être de connivence avec la secte Boko Haram.
Et, on peut dire qu’au sein des autorités sécuritaires de ce pays, on ne semble avoir le moindre doute : « Vers une heure du matin, une femme kamikaze, membre de Boko Haram, est entrée dans la cour du chef de canton de Tatafiromou, où elle a actionné sa charge tuant 06 personnes, dont un militaire », a indiqué ce haut-gradé de l’armée tchadienne sous le couvert de l’anonymat.
L’attentat-suicide a eu lieu dans la sous-préfecture de Kaïga-Kindjiria, située dans la province du Lac, où le groupe jihadiste a multiplié les attaques depuis le début de l’année.
L’armée tchadienne particulièrement visée. L’attentat a fait plusieurs blessés, selon le responsable de l’armée, qui n’a pu préciser le nombre. Le bilan de l’attaque a été confirmé par le responsable d’une ONG locale, qui a elle aussi préféré rester anonyme pour des raisons de sécurité mais qui a toutefois relevé qu’il y’en avait des dizaines.
Les déplacements internes augmentent à cause des affrontements et de l'insécurité
On estime qu'environ 2 000 personnes ont fui l'île de Fitiné après quelques attaques depuis le début de l’année en cours et ont trouvé refuge à Kaya, Yakoua et Koudougou, situés à environ 12 km au sud du Bol ainsi que dans d’autres villes limitrophes avec les zones attaquées par les membres de cette secte terroriste.
Et, d’autres statistiques viennent se greffer aux premières et font état de plus de sept mille (7000) personnes qui ont été pris en charge dans les camps de réfugiés par le Programme Alimentaire Mondial.
Depuis lors, en plus des biscuits à haute valeur énergétique et des bons alimentaires, les autorités s’attèlent à trouver des solutions, notamment par rapport à un retour chez eux, ou alors à un recasement. Des informations ont été mises à leurs dispositions dans le cadre de leur responsabilité. Toutefois, une réponse rapide est nécessaire, compte tenu de la situation à laquelle sont confrontés les déplacés : les enfants ne sont pas scolarisés, les gens consomment l'eau du lac avec le risque de contracter des maladies hydriques et leur accès à l’alimentation est limité étant donné qu'ils sont actuellement accueillis par d'anciennes communautés déplacées.
Le Président Idriss Deby Itno a promis la mise en place des mesures adéquates, lors d’une rencontre avec la presse alors que le principal sujet évoqué était cette autre insécurité causée par les conflits inter communautaires.
Nicole Ricci Minyem