Ils s’appelaient
Maître principal Major Baleng David Bertin
Maître Principal Ajang Fidelis Aduck
Maître Principal Bawe Maurice Nfoa
Maître Kanaga Benjamin
Maître Kiambeh Felix Biambeh
Second Maitre Namoudou Gambo
Quartier Maitre de 2ème Classe Mawoui Jean
Matelot de 1ère Classe Eloundou Arnaud Claude
Matelot 1ère Classe Ngwafor Mohamed
Matelot 2ème Classe Ambeh Abraham Foruwa
Matelot de 2ème Classe Kwamo Jefferson Clinthon
Matelot de 2ème Classe Mathon Ngaman Parfait
Matelot de 2ème Classe Minled Nyobe
Matelot 2ème Classe Minsoko Giresse Armand
Matelot de 2ème Classe Ndiwe Lawrence James
Matelot de 2ème Classe Ngolle Solomon
Tous tombés sous les balles des terroristes de Boko Haram, dans la nuit du 9 Juin au 10 Juin dernier, dans la localité de Darak, Logone et Chari, ils seront décorés à titre posthume de la médaille de vaillance de l’ordre de l’armée.
Un deuil national
Décision prise par le Président de la République, Chef des Forces Armées, qui salue ainsi la vaillance, le courage, l’abnégation, le sacrifice de ces jeunes compatriotes qui, bien que conscients des dangers encourus, ont résolu de défendre l‘intégrité du pays, de protéger leurs concitoyens en intégrant l’armée. C’est pour eux que les drapeaux seront mis en berne ce vendredi, sur l’ensemble du triangle national et au sein des représentations diplomatique à l’extérieur du pays.
Des familles éplorées
« Mes parents, surtout ma mère, n’ont pas vraiment fermé les yeux depuis que cette nouvelle nous est tombée dessus comme une bombe. Alors qu’il était ici en permission, j’ai vu Minlend très très en forme, toujours taquin et, il nous a dit que ses camarades et lui restent vigilants, même si les gens de boko haram semblent avoir abandonné les attaques contre le Cameroun. Mais, leurs chefs leur a demandé de rester sur le pied de guerre, parce que ces individus pouvaient surgir à n’importe quel moment. Je ne savais pas que c’est la dernière fois que je verrais mon frère… », témoigne Annette, l’une des sœurs cadettes du soldat Minlend Nyobe.
Son frère aîné, Gaspard, lui aussi, très abattu dit toute la fierté qu’il éprouve d’avoir eu ce petit frère : « Lorsqu’il arrête ses études et décide d’intégrer l’armée, j’avoue que je n’étais pas content. J’ai essayé de le décourager mais, sa décision semblait déjà irrévocable. Il ne m’a pas laissé un instant de paix, jusqu’à ce que le dossier soit constitué. En l’accompagnant, j’ai vu tous ces jeunes, qui, peut être pas tous par conviction, peut être simplement en quête d’un emploi stable, d’un matricule alignés pour déposer leur dossier. J’avoue que j’ai eu honte d’avoir voulu décourager mon petit frère. Ils étaient tous là, sans ethnie, sans parti politique, sans éprouver la moindre haine envers leurs frères ou sœurs, j’ai simplement vu de jeunes camerounais qui voulaient défendre leur pays. J’espère que la mort de mon frère et celle de ses compagnons va permettre aux uns et aux autres de redéfinir leur priorité, parce que sur le champ de bataille, les balles ne choisissent pas l’ethnie. Je suis fier de Nyobe, je suis fier de ses compagnons… ».
A Yaoundé, la cérémonie prévue au quartier général sera présidée par le ministre délégué à présidence chargé de la défense Joseph Béti Assomo.
Nicole Ricci Minyem
Le regain des assauts de la secte terroriste Boko Haram ne vont pas empêcher la suite des travaux de réhabilitation du tronçon Mora-Dabanga- Kousseri. C’est l'essentiel de l'information à retenir à l’issue des travaux de la deuxième session de la Commission de suivi sécuritaire des travaux (C2ST) du projet de réhabilitation de la route nationale n°1, section Mora-Dabanga-Kousseri.
Les travaux qui se sont déroulés mercredi, 19 juin 2019 à Yaoundé étaient présidés par le ministre délégué à la présidence chargé de la Défense, Joseph Beti Assomo en présence du ministre des Travaux publics (Mintp), Emmanuel Nganou Djoumessi et du gouverneur de la région de l'Extrême-Nord, Midiyawa Bakary.
A en croire Cameroon Tribune, au cours de cette rencontre, le Mindef a réaffirmé la volonté du chef de l'Etat, chef des Forces armées de garantir la sécurité et l’aboutissement de cet important projet. Ceci malgré la recrudescence des troubles sécuritaires, notamment la dernière menace qui a causé la mort de 17 soldats camerounais.
C’est pourquoi les membres de cette commission misent sur un plan d’action concret pour contrecarrer les prochains assauts en vue de rassurer les bailleurs de fonds. Des mesures ont été mises en place pour assurer une protection efficace des personnes et des biens. Sur le linéaire des travaux, il sera entre autres question de veiller sur la sécurité du site, du personnel en charge de l’exécution des différents travaux, du convoi du matériel.
La discipline des comportements des hommes et la proactivité dans le domaine de la communication entre la Banque mondiale et les acteurs ne sont pas en reste. Dorénavant il s’agit d'assurer le continuum de défense, justice et de développement en renforçant aussi le fonctionnement du dispositif existant. Des ingrédients qui vont assurer la poursuite de ce projet de réhabilitation jusqu’à son aboutissement.
Rappelons qu’en mars 2018, après que les entreprises chinoises chargés des travaux de cette route ont décampé suite à l’attaque puis de l’enlèvement de dix membres de l’entreprise Synohydro basés à Waza par des terroristes de Boko Haram dans la nuit du 16 au 17 mai 2014, un accord de collaboration a été signé entre le ministère des Travaux publics et le ministère de la Défense pour permettre au génie militaire de poursuivre les travaux de réhabilitation de ce tronçon routier. Les travaux de cette route se font en régie repartis en trois sections.
Il s’agit des tronçons de Kousseri-Maltam-Dabanga (72.75 Km), Dabanga-Ndiguina-Waza (70.5 km) et Waza-Mora (62 km). Une tâche ardue mais qui n’arrête pas les militaires dans leur engagement à poursuivre les travaux.
Otric N.
C’est en raison de l’attaque de Boko Haram à Darak département du Logone-et-Chari (Extrême-Nord) dans la nuit du 9 au 10 juin dernier, qui a entraîné la mort de 16 militaires Camerounais, que le président de la République, son excellence Paul Biya a décrété que le vendredi 21 juin 2019 est déclaré journée de deuil national au Cameroun et dans les représentations diplomatiques du pays.
Dans la nuit du 09 au 10 juin, 16 soldats Camerounais et 08 civils ont trouvé la mort à Darak, lors de l’attaque de leur camp par plus de 300 combattants de Boko Haram. 64 assaillants avaient été tués lors de la riposte des forces de défense Camerounaises, avait indiqué dans un communiqué en début de la semaine dernière, le ministre délégué à la présidence de la République en charge de la défense Joseph Beti Assomo.
Et pour rendre un dernier hommage à nos vaillants soldats et aux victimes, le président de la République a signé lundi 17 juin 2019, un décret qui institut une journée de deuil national en la mémoire de ces disparus. Dans son article 1er, il est indiqué que : « Un deuil national est proclamé pour la journée du vendredi 21 juin 2019 en mémoire des 17 militaires morts en mission commandée dans une attaque perfide du groupe terroriste Boko Haram contre le poste avancé de Darak, département du Logone-et-Chari, région de l’Extrême-Nord dans la nuit du dimanche 9 au lundi 10 juin 2019 ».
Dans son article 2, « Les drapeaux seront mis en berne sur toute l’étendue du territoire national et dans les postes diplomatiques et consulaires du Cameroun à l’étranger ».
Notons cependant que, Boko Haram reste bien une menace pour la paix et la sécurité dans la région du Lac Tchad. Même s’il est affaibli dans son âme, il reste une menace pour le Cameroun. Il faut donc en urgence, explorer les possibilités de réponses rapides à cette menace. Et c’est la capacité de mobilisation des citoyens autour de cette noble cause qui indiquera à la communauté internationale l’orientation que nous souhaitons pour le Cameroun. Il est temps de construire de nouveaux discours et de poser les actions alternatives à la radicalisation afin de sortir le Cameroun de ses situations de crise.
Danielle Ngono Efondo
La secte terroriste Boko Haram qui a fait allégeance à Daesh a refait surface en frappant le Nord-Est du Nigeria dimanche soir, a-t-on appris ce lundi 17 juin de L’AFP. Il s’agit d’un triple attentat suicide qui a fait au moins 30 morts et plus de 40 blessés, le plus meurtrier perpétré par le groupe islamiste depuis des mois dans cette région.
Selon les informations diffusées par les médias, notamment l’AFP, trois kamikazes ont déclenché leurs charges explosives dimanche soir devant un centre de retransmission de football où des dizaines de personnes regardaient un match dans la ville de Konduga, à 38 km de Maiduguri, la capitale de l'Etat du Borno.
Selon Ali Hassan, un chef de milice de la ville, « le propriétaire du centre où étaient massés des fans de football et l'un des trois kamikazes « se sont violemment disputés », puis « le kamikaze s'est fait exploser ». Les deux autres ont alors eux aussi déclenché leurs charges en dehors du centre, près d'une échoppe de thé. « Neuf personnes sont mortes sur le coup », a précisé le milicien.
« Pour l’instant, nous recensons 30 morts et plus de 40 blessés », a indiqué à l’AFP Usman Kachalla, chef des services de secours d’urgence du Borno. Un premier bilan faisait état de 17 morts et près de 20 blessés. « Le manque d’infrastructures médicales appropriées pour gérer ce genre d’urgence et le temps passé à obtenir l’autorisation de se rendre [sur les lieux] depuis Maiduguri a contribué à ce lourd bilan », a annoncé les services de secours nigérians. Toujours d'après les services de secours, il s'agit de l'attaque la plus meurtrière perpétrée par le groupe islamiste depuis des mois dans cette région.
Notons que, Konduga est régulièrement la cible de kamikazes de Boko Haram, les jihadistes étant installés dans une forêt non loin, ils font fréquemment des incursions dans la ville.
Ces attaques, souvent perpétrées par des femmes ou des jeunes filles, contre des cibles civiles comme des mosquées, des marchés ou des arrêts de bus, sont la signature de la faction restée fidèle à Abubakar Shekau, le leader historique du groupe. La dernière du genre remontait à la mi-avril. Deux femmes avaient alors déclenché les explosifs qu’elles portaient sur elles pour éviter d‘être arrêtées par des soldats et des membres des milices qui combattent les djihadistes au côté de l’armée dans la ville de garnison de Monguno.
Danielle Ngono Efondo
Il s’agit entre autres de celui portant promotion aux grades de Sous–Lieutenant et Enseigne de Vaisseau de 2ème Classe, des Adjudants–Chefs et maîtres–Principaux des Forces de Défense inscrits au tableau d’avancement de grades pour le compte de l’année budgétaire 2019.
Le deuxième décret porte promotion aux grades supérieurs, des personnels Officiers d’Active des Forces de Défense, au titre du second semestre de l’année budgétaire 2019.
Des encouragements qui arrivent au bon moment.
C’est du moins, ce qui se dit au sein de l’opinion publique nationale. Ils sont nombreux, ces camerounais qui ont salué l’acte du Président de la République, au moment où ce corps ploie encore sous le coup de l’émotion, causée par la perte de ces jeunes gens engagés au sein des forces de sécurité. Ils sont tombés sous les balles des terroristes de la secte Boko Haram, dans la nuit du 09 Juin 2019 dans la localité de Darak, à l'Extrême Nord du pays.
Raymonde Ngo Mbeng ne parvient pas contenir ses larmes et ne comprend pas cette guerre qui a emporté son jeune frère : « Je pense que je ne vais jamais me remettre. Depuis qu’on nous a appelé pour nous dire que Bertin est décédé, c’est la consternation ici à la maison. On pensait tous que c’est dans les régions du Nord Ouest et du Sud Ouest que les hostilités continuent, mais voilà ça… Malgré la douleur qui m’étreint, je dis bravo et félicitations aux personnes qui sont montées en grade. Cela va rebooster le moral des troupes et, ils sauront que leur sacrifice n’est pas vain… ».
C’est le même avis que partage Anasthasie Ngo Minlend : « Je suis contente pour ces personnes dont le mérite a été reconnu par le Président de la République. Il faut être courageux, pour s’engager au sein de l’armée camerounaise aujourd’hui. Je viens de perdre mon frère et pourquoi ? Pour qui ? Nous qui sommes en dehors de ça, nous ne pouvons comprendre mais, Minlend nous disait toujours qu’il n’aurait rien voulu faire d’autre. Je suis fière d’avoir été sa sœur et, je suis certaine que c’est le même sentiment que partage les membres des familles qui voient ainsi leur mari, fils, frère, sœur et mamans honorés… Cet honneur nous le partageons un tout petit peu ».
Des morts en plus, comme le déplore Anne Feconde Noah Biloa, porte parole de Cabral Libii, président du Parti Camerounais Pour la Réconciliation Nationale : « Les attaques perpétrées par ce groupe terroriste ont coûté des milliers de vies aux camerounais, c'est d'autant plus triste que cette guerre nous a été imposée par un ennemi qui nous impose inexplicablement sa criminalité… ».
Nicole Ricci Minyem
Alors que la population rêvait déjà d’une vie paisible, le groupe terroriste Boko Haram a resurgi dans la région de l’Extrême-Nord, après quelques mois d’accalmie. Dans la matinée de lundi 10 juin dernier, un poste de la Force mixte multinationale (FMM) de lutte contre la secte islamiste dans l’île de Darak dans le département du Logone-et-Chari, sur le lac Tchad, a été attaqué par ces terroristes qui voulaient prendre son contrôle.
A en croire le commandant de la Force Mixte, ces combattants appartenant à l’ISWAP, faction du groupe terroriste Boko Haram, sont venus à bord de pirogues et à moto. Ils ont attaqué la base militaire et le poste de gendarmerie de cette localité. « Vers 3h45 min, ce lundi 10 juin, plusieurs membres de Boko Haram ont attaqué le poste de la Force Mixte Multinationale et la brigade de l’île de Darak. Trois militaires et sept civils ont été tués et un militaire enlevé », a souligné à Anadolu, le Général de brigade Bouba Dobekréo, commandant du secteur 1 de la FMM, une coalition régionale engagée contre cette secte islamiste. On apprend de la même source, que Plusieurs boutiques et maisons ont été cambriolées par ces assaillants. « Les combattants de Boko Haram sont encerclés par nos forces dans leur cachette sur les îles. Nous tenons leur unique chemin de repli », a-t-il ajouté.
Cette énième attaque survient deux mois après celle de la nuit du 06 avril dernier. Près de 4 militaires camerounais avaient également été tués au cours de violents affrontements contre ces djihadistes dans la même région. L'attaque avait toujours visé un poste de la FMM dans la localité de Sagmé, frontalière au Nigéria. Toujours en avril 2019, au moins 7 civils, dont des vieillards, morts calcinés, de nombreux blessés ont été enregistrés au cours d’une énième attaque de cette secte terroriste basée au Nigeria, qui sévit depuis 2009 dans les pays frontaliers. Ils avaient également emporté plus de 200 sacs de mil et 300 sacs de haricots.
Malgré toutes les mesures mises sur pied par le gouvernement pour lutter contre ces djihadistes, les attaques se multiplient dans cette région ces derniers mois. Le Cameroun est officiellement en guerre contre cette secte depuis mai 2014. Le conflit a connu son paroxysme entre 2014 et 2015, avant de baisser légèrement en intensité. Mais depuis quelques mois déjà, des enlèvements, des assassinats et des pillages sont recrudescents. Actif dans les pays frontaliers du lac Tchad, Boko Haram, a causé au moins 27.000 morts et a provoqué le déplacement de 1,8 million de personnes depuis son apparition en 2009.
Marie MGUE
Selon les sources policières, les victimes sont pour la plupart originaires des villages de l'Etat de Sokoto, dans le nord du Nigeria. Elles parlent d’une première vague d'attaques contre quatre villages à une cinquantaine de kilomètres de Sokoto, capitale de l'Etat du même nom, dans la nuit de samedi à dimanche, ayant fait des dizaines de morts. Ibrahim Kaoje, le représentant de la police locale dresse le bilan : « Vingt - cinq personnes ont été tuées et beaucoup d'animaux du cheptel ont été dérobés par les assaillants. Nous avons interpellé quatre assaillants… ».
Encouragés peut être par leur premier raid, ces individus se rendent quelques heures plus tard au Nord et s’en prennent aux populations. Un deuxième assaut qui fait 18 morts, relate Umeh Na–Ta’ala, un témoin interrogé par nos confrères de l’AFP : « Nous avons perdu 18 personnes ».
Abdullahi Dantani autre malheureux témoin de la scène macabre renchérit : « Ils ont ouvert le feu au hasard ».
Dès les premières heures de la matinée, Le président Muhammadu Buhari a condamné ces attaques, se disant « choqué et attristé par la mort massive de gens dans les attaques de banditisme qui ont eu lieu samedi dans l'Etat de Sokoto ».
Un communiqué a d’ailleurs été rédigé et publié par la présidence de la République Nigériane : Le président Buhari condamne tout acte de violence et de terrorisme contre les Nigérians innocents.
Dans la même logique, l’Organisation non Gouvernementale a lui aussi commis un document dans lequel les responsables indiquent qu’ « au moins 262 personnes avaient été tuées par des bandits depuis le début de l'année, rien que dans l'Etat du Zamfara. Le gouvernement a déployé 1.000 soldats dans l'Etat en réponse, mais peu de responsables des violences ont été arrêtés ».
Ces gangs criminels, qui ne se revendiquent d'aucune idéologie, mènent régulièrement des raids dans les villages, volant du bétail, brûlant des maisons, pillant de la nourriture et procédant à des enlèvements contre des rançons.
Les Etats de Zamfara, Sokoto, Katsina et Kaduna, au nord d'Abuja, la capitale fédérale, sont le théâtre d'attaques similaires depuis quelques mois.
Les communautés rurales ont formé des milices d'autodéfense pour pallier le manque de policiers ou de militaires dans ces zones difficiles d'accès. Toutefois, ces forces d'autodéfense sont elles-mêmes accusées d'exécutions extrajudiciaires de bandits présumés, ce qui exacerbe les violences.
Le vaste Nigeria est confronté à de multiples défis en matière de sécurité, notamment les attaques du groupe jihadiste Boko Haram et les affrontements inter communautaires entre éleveurs et agriculteurs qui se disputent les terres dans un pays à la démographie galopante.
Nicole Ricci Minyem
Aux côtés du vice-président Yemi Osinbajo, l'ancien général est arrivé sur la scène d'Eagle Square à Abuja, sur un tapis rouge, accompagné par un orchestre, sous un grand chapiteau blanc et vert, couleurs du drapeau nigérian, et entouré d'un grand nombre de militaires et généraux.
« Moi, Muhammadu Buhari, je promets que je porterai allégeance à la République fédérale du Nigeria et que j’accomplirai mes devoirs à hauteur de mes meilleures capacités, (...) en respectant la Constitution », a déclaré le chef de l'Etat de 76 ans, dans une tenue traditionnelle sahélienne.
Aucun chef d'Etat étranger n'a assisté à cette cérémonie, présentée comme sobre par la présidence. Ils sont attendus lors d'une autre cérémonie qui aura lieu le 12 juin. Une date importante qui marque le « jour de la démocratie » au Nigeria.
M. Buhari du Congrès des Progressistes (APC) a été réélu avec 56% des voix face à Atiku Abubakar, du Parti Populaire Démocratique (PDP), dans un scrutin marqué par des "manquements opérationnels sérieux", selon les observateurs locaux et internationaux.
Les défis sécuritaires et économiques sont immenses pour le président Muhammadu Buhari
M. Buhari n'a pas fait de discours d'investiture mais, dans une récente interview à la télévision nationale, le président s'est félicité de la lutte contre le groupe jihadiste Boko Haram dans le nord-est du pays, qui, d'après lui, ne contrôle plus aucun territoire.
Toutefois, quelques heures avant cette cérémonie, Boko Haram, qui garde une importante force de frappe, a mené une tentative d'incursion sur Maiduguri, capitale de l'Etat du Borno de près de 2 millions d'habitants, qui a finalement été repoussée par l'armée.
Selon des sources sécuritaires et des habitants, les combats ont duré toute la nuit autour de la ville où sont réfugiés près d'un million de personnes qui ne peuvent toujours pas regagner leur foyer.
Autre grande promesse présidentielle pendant a campagne présidentielle, la lutte contre la corruption, considéré comme un cancer qui gangrène le premier exportateur du continent, selon M. Buhari.
Il s'est récemment dit frustré de ne pas pouvoir aller plus vite dans les poursuites judiciaires et les procès contre les personnes corrompues.
Muhammadu Buhari, qui a déjà dirigé le Nigeria en 1983 pendant les dictatures militaires, avait été élu démocratiquement une première fois en 2015, soulevant à l'époque une vague d'espoir à travers la première économie du continent.
En février dernier, les élections ont été marquées par un fort taux d'abstention (seulement 35% de participation), et une indifférence généralisée dans ce pays de 190 millions d'habitants, dont la moitié vivent dans l'extrême pauvreté.
Cette année, « les priorités clés de son second mandat seront à peu près les mêmes, mais plus orientées », explique à nos confrères de l'AFP Sa'eed Husaini, analyste politique pour le cabinet Control Risk.
Selon lui, sur la lutte anticorruption, l'accent sera mis sur les enquêtes et les procédures judiciaires, plutôt que sur les arrestations de grandes personnalités ou la saisie massive de biens supposés volés des caisses de l'Etat, comme ce fût le cas lors de ce premier mandat.
« Et sur la sécurité, la lutte contre Boko Haram doit être étendue à la lutte contre le banditisme dans le Nord - qui a fait des centaines de morts depuis le début de l'année - et le conflit entre agriculteurs et éleveurs dans la ceinture centrale du pays », poursuit le politologue nigérian.
Côté économique, le président se place comme un homme du peuple et a récemment approuvé une hausse du salaire minimum de 60%. Toutefois, le géant de l'Afrique peine à se relever de la terrible récession de 2016-2017, avec un taux de croissance d'à peine 2% en 2018.
« Le pays a besoin d'une meilleure stabilité macro-économique, de politiques économiques qui rassurent les investisseurs, et qui encouragent la croissance », martèle l'économiste nigérian Nonso Obiliki.
En 2015, il avait fallu cinq mois au président pour se doter d'un gouvernement. Interrogé sur la nouvelle formation de son gouvernement par le journaliste de la télévision nationale mardi, M. Buhari a répondu qu'il « n'en avait discuté encore avec personne. Vous ne serez pas le premier avec qui j'en parlerai ».
Nicole Ricci Minyem
La ministre des Relations extérieures, Lejeune Mbella Mbella, face aux membres du corps diplomatique accrédité à Yaoundé lors d'une réunion organisée en collaboration avec le ministre de la Communication, René Emmanuel Sadi, s’est à donner à un exercice d’explication du mode de gestion de la crise anglophone qui sévit depuis plus de deux ans.
Le ministre a informé les amis camerounais de la situation socio-politique du pays, en particulier de celle observée dans les deux régions anglophones et des incursions de Boko Haram dans la région de l'Extrême-Nord. Lejeune Mbella Mbella, a d'abord tenu à assurer que l'option militaire est à exclure. Mais qu’il s’agissait bien de dialoguer. Selon le ministre des Relations extérieures, ce dialogue est d'ailleurs en cours depuis le déclenchement du conflit en 2016.
Prenant la défense de l'armée, régulièrement montrée du doigt pour des violations des droits humains dans les deux régions, le ministre a tout d’abord félicité la grande muette pour le travail bien fait et a insisté sur le fait que les forces de défense et de sécurité sont mobilisées et déployées sur le terrain pour « la restauration de l'ordre, la préservation de l'intégrité territoriale et la protection des personnes et des biens », face à ce qu'il considère en revanche comme « les exactions des mouvements sécessionnistes et terroristes », porteurs d'un projet « pernicieux d'atteinte à l'intégrité territoriale du Cameroun et au renversement des institutions ». Et a par ailleurs déclaré que les groupes sécessionnistes commettent des actes criminels dans le but de déstabiliser le pays.
L’ancien ambassadeur du Cameroun en France a fait savoir que « la situation qui prévaut dans les régions du Nord-Ouest et du Sud-Ouest, bien que préoccupante, n'est pas de nature à menacer la paix et la sécurité internationale ».Une manière d'indiquer que face aux pressions internationales, Yaoundé n'entend pas se laisser dicter une conduite dans la résolution de ce conflit.
Il a affirmé que le gouvernement avait opté pour un dialogue autre qu'une solution militaire au problème, notant que le Premier ministre - chef du gouvernement était dans les régions pour discuter avec les acteurs impliqués. En outre, le président de la République a chargé le gouvernement d'accélérer le processus de décentralisation dans le cadre de la solution du problème.
Danielle Ngono Efondo
Le ministre délégué à la présidence chargé de la Défense (Mindef), Joseph Beti Assomo, a effectué une visite de travail dans les régions de l’Extrême-Nord et de l’Adamaoua, jeudi, 23 mai et vendredi, 24 mai derniers. Sur instructions du chef de l’Etat, chef des forces armées, Joseph Beti Assomo est allé remobiliser les troupes.
Dans la région de l’Extrême-Nord, il s’est agi de faire le point de la lutte contre Boko Haram. En effet, cette secte terroriste a connu un regain de vitalité depuis quelques semaines. Des attaques contre les forces de défense et les populations ont été enregistrées dans le Logone-et-Chari, le Mayo Sava et le Diamaré.
Selon Cameroon Tribune, la descente du Mindef a consisté à tenir des réunions de sécurité avec les chefs militaires. A Kousseri, chef-lieu du département du Logone-et- Chari, une rencontre a eu lieu jeudi en présence du commandant de la 4e Région militaire interarmées, le général de brigade Frédéric Djonkep ; le commandant de la 4e Région de gendarmerie, le général de brigade Pierre Louba Zal, le commandant de la 41e Brigade d'infanterie motorisée, le général de brigade Assoualaï Blama, entre autres.
Pour renforcer le moral des troupes, « le chef des forces armées – le chef de l’Etat Paul Biya -me charge de vous transmettre ses félicitations et encouragements pour tous les efforts menés en vue de la préservation de l'intégrité de notre territoire », a lancé le ministre de la Défense à l’endroit des soldats.
L’étape de Mora dans le Mayo Sava a eu pour cadre, le poste de commandement du 1er secteur de la Force multinationale mixte. Pendant plus de 2h 30 minutes, le général de brigade, Bouba Dobekreo, commandant du secteur N°1 de la Fmm et ses hommes ont fait le point de la situation au Mindef. Sur le théâtre des opérations, la Fmm a présenté des prouesses de l’armée camerounaise contre Boko Haram. En effet, les forces de défense ont déjà pu saisir plus de 500 armes de combat et munitions, et démonter des explosifs artisanaux. A côté de ces trophées de guerre, des véhicules blindés arrachés des mains des combattants de Boko Haram.
A Ngaoundéré, vendredi, 24 mai 2019 le Mindef a tenu une réunion de sécurité au poste de commandement du 5e secteur militaire, en présence du gouverneur Kildadi Taguiéké Boukar, et des chefs militaires opérationnels. Puis, une descente dans l’arrondissement de Belel où le phénomène de prise d’otages, d’enlèvement avec paiement de rançons avait fait son lit. La visite du Mindef a également permis de visiter des chantiers conduits par le Génie militaire. Notamment, l’aménagement de la voirie de Maroua et de la construction du Parcours Vita de Ngaoundéré.
Otric N.