Le chef de l'Etat camerounais, le président Paul Biya, a rebooster le moral des membres de groupes d'autodéfense locaux à Kousseri, dans la région de l'Extrême-Nord du pays, afin de repousser les incursions du groupe jihadiste Boko Haram.
L'aide spéciale a été remise aux groupes d'autodéfense du département du Logone et Chari le samedi 17 août 2019 par Midjiyawa Bakary, gouverneur de la région du Grand Nord. Les autorités affirment que le paquet du Président de la République renforcera les groupes d'autodéfense dans la lutte contre Boko Haram et qu'il s'agit d'une reconnaissance des contributions apportées par les groupes d'autodéfense à la lutte contre le terrorisme.
"C'est la période de la rentrée scolaire et la plupart des membres des comités d'autodéfense sont des parents. Ils abandonnent toutes leurs activités quotidiennes pour se concentrer sur la protection du territoire national. C'est pourquoi le chef de l'Etat a décidé d'accorder cette aide matérielle et financière", a déclaré le gouverneur du Grand Nord aux médias d'Etat.
Avec un équipement rudimentaire, les responsables affirment que les groupes d'autodéfense ont réussi à repousser Boko Haram pour l'empêcher de terroriser le département du Logone et Chari. Certains membres de ces groupes ont même perdu la vie dans l'exercice de leurs fonctions.
"Avant les félicitations, il y a une autre mission que le chef de l'Etat leur a confiée, celle de promouvoir le vivre ensemble du pays", a déclaré le gouverneur Bakary.
Le programme d'assistance du chef de l'État, qui n'est pas le premier du genre, comprenait des sacs de riz, de maïs et d'arachide ainsi que des détecteurs manuels de métaux, des lampes torches, des téléphones, des tubes pour motos et bicyclettes, des imperméables et des cabines. La somme de 05 millions de FCFA faisait partie de l'enveloppe présidentielle qui a été remise au meilleur groupe.
La montée de Boko Haram au Nigeria et son extension à d'autres parties du bassin du lac Tchad ont déclenché la prolifération de plusieurs forces de défense communautaires, aussi connues sous le nom de groupes d'autodéfense. Face aux attaques de Boko Haram, la population locale a réinventé des groupes d'autodéfense autochtones efficaces pour leur survie, qui auraient été efficaces dans la lutte contre Boko Haram.
Au plus fort de ses activités entre 2009 et 2015, les insurgés ont attaqué une série de cibles, laissant dans leur sillage mort et destruction. Il s'agit notamment d'églises, de mosquées, d'écoles, d'universités, de marchés, de postes de police et même d'installations militaires. Ils ont bombardé des lieux, attaqué avec des fusils, violé des femmes, tué des enfants, pris des otages et occupé des territoires.
Mais les courageuses forces camerounaises ont repoussé les insurgés qui n'ont que récemment resurgi, raison pour laquelle le Président Biya encourage les groupes d'autodéfense locaux à compléter les efforts des forces de sécurité.