Des soldats français, selon le rapport publié après enquête par l’Organisation des Nations Unies sont à l’origine de la mort de ces personnes qui prenaient part à une cérémonie de mariage à Bounti – village situé au Centre de la capitale malienne. Le document parle des frappes aériennes qui, en Janvier dernier ciblaient les djihadistes.
Des faits que réfutent Paris, par la voix du ministre français des Armées qui, dans un communiqué publié ce 30 mars, affirme que : « Le 3 Janvier, les forces armées françaises ont effectué une frappe aérienne ciblant un groupe armé terroriste identifié comme tel et celle-ci était conduite dans le cadre de l’opération Eclipse … ».
Des réserves sont émises
Dans le même document publié par nos confrères de France 24, ledit ministère dit « émettre de nombreuses réserves quant à la méthodologie retenue… » ;
Elle oppose notamment :
« Des témoignages locaux non vérifiables et des hypothèses non étayées à une méthode de renseignement robuste des armées françaises, encadrée par les exigences du droit international humanitaire… » ;
Du point de vue de Paris,
« Les seules sources concrètes sur lesquelles se fonde ce rapport relèvent de témoignages locaux. Ils ne sont jamais retranscrits, l’identité des témoins n’est jamais précisée tout comme les conditions dans lesquelles ces témoignages ont été recueillis…
Il est dès lors impossible de distinguer les sources crédibles des faux témoignages d’éventuels sympathisants terroristes ou d’individus sous influence (y compris la menace) des groupes djihadistes ».
Allant plus loin, le ministère des Armées françaises assure que :
« Tout au contraire, cette frappe a suivi un processus de ciblage robuste qui permet d’assurer le strict respect des règles du droit des conflits armés…
Les principes fondamentaux du droit international humanitaire dans les conflits armés (distinction, nécessité, précaution, proportionnalité, et humanité) visant à préserver les civils des dangers liés à la conduite des hostilités ont été appliqués…
La mise en œuvre de ces procédures strictes et normalisées de ciblage par les forces armées françaises contribue au respect de ces principes fondamentaux…
Dans ce contexte, et tout en restant parfaitement ouvert aux échanges avec l’ONU, dont le rôle est indispensable, le ministère des Armées ne peut considérer que ce rapport apporte une quelconque preuve contredisant les faits tels que décrits par les forces armées françaises ».
Les raisons de la présence de la force Barkhane au Mali
Tout comme celles avancées afin de justifier l’engagement des autres forces déployées dans cet Etat de l’Afrique de l’Ouest, la présence des soldats français vise à défendre la population malienne face aux groupes armés terroristes dont les actions ont causé la mort de milliers de civils.
Ainsi, selon l’Africa Center for Stratégic Studies 4.250 personnes ont été tuées au Sahel durant l’année 2020, lors d'attaques djihadistes et la moitié de ces décès serait liée aux actions de l'EIGS, filière de Daesh.
Les armées françaises sont déployées à la demande des autorités maliennes qui ont répété à plusieurs reprises leur souhait de voir cette présence maintenue. Les militaires de Barkhane sont reconnus pour leur professionnalisme.
Nicole Ricci Minyem
On a appris ce mercredi que l’armée américaine aurait perturbé avec succès la diffusion des messages du groupe terroriste au cours d’une opération de hacking menée à partir de 2016. Ces documents fournis par le commandement américain pour l’attaque et la défense informatique (Cybercom) ont été rendus publics par l’université George Washington.
Selon nos confrères de « 20 Minutes Monde », les informations, jusque-là classés secret-défense, indiquent que le Cybercom a combattu Daesh avec succès dans le domaine de l’information et affecté les capacités du groupe djihadiste à radicaliser et recruter des combattants en lui imposant des coûts élevés en temps et en ressources.
Obtenus en vertu d’une loi sur la transparence dans l’administration, les documents analysent les conditions dans lesquelles a été menée l’opération « Glowing Symphony », la première attaque informatique officiellement admise par le Pentagone. Le Cybercom conclut à une « réduction significative » de la campagne de recrutement de Daesh, mais ajoute que ses efforts ont été ralentis par des procédures administratives « longues et difficiles » pour faire approuver l’opération.
Vu que le Cybercom est destiné à multiplier ce genre d’attaques informatiques, de meilleures procédures devraient être mises en place pour « accélérer le processus », ajoute le commandement militaire américain dans ce qui est lisible de ces documents.
Les documents n’indiquent pas si l’opération a été interrompue, mais ils révèlent sa complexité sans précédent, avec des difficultés en termes de coordination et d’évaluation. Les Etats-Unis avaient déjà officiellement reconnu avoir ajouté l’arme informatique à leur arsenal, mais ces nouveaux documents sont les plus détaillés jamais publiés sur l’opération contre Daesh, initialement approuvée pour 30 jours fin 2016 puis prolongée en juillet 2017, selon le site de l’université George-Washington.
Ce lundi, l’un des fondateurs et principaux idéologues du groupe djihadiste a été identifié par plusieurs services de renseignements comme le successeur d’AbouBakr al –Baghdadi à la tête de l’organisation, a indiqué lundi le quotidien britannique The Guardian.
Peu après la mort de Baghdadi dans une opération américaine fin Octobre en Syrie, Daesh avait désigné Abou Ibrahim al-Hachemi al-Qourachi comme nouveau « calife des musulmans ». Mais ce dernier était inconnu des analystes, certains doutant même de son existence, et un haut responsable américain le qualifiant de « parfait inconnu ».
Selon The Guardian, qui cite des responsables de deux services de renseignement non précisés, l’organisation est désormais dirigée par Amir Mohamad Abdel Rahmane Al-Maoula Al-Salbi, l’un des fondateurs du groupe et « considéré comme l’un de ses idéologues ».
Un des rares dirigeants non arabes
Originaire d’une famille de la minorité turkmène d’Irak, c’est l’un des rares non Arabes dans la direction de Daesh. Diplômé de l’université de Mossoul, il aurait joué un rôle-clé dans la persécution des yézidis, communauté religieuse ancestrale prise pour cible en Irak par les djihadistes en 2014.
Amir Mohamad Abdel Rahmane al-Maoula al-Salbi figure depuis août 2019 sur la liste des « terroristes les plus recherchés » par les Etats-Unis, qui offrent jusqu’à 5 millions de dollars pour des informations permettant de le capturer. Il est présenté sur le site ad hoc du département d’Etat américain comme « un successeur potentiel du chef de l’EI Abou Bakr al-Baghdadi ».
N.R.M
Trois personnes ont succombé à leurs blessures dimanche dernier, victimes des membres de la secte terroriste de boko haram. Une attaque sournoise, entreprise dans la nuit, alors que les paisibles populations se préparaient à célébrer le lendemain, la fête de la Tabaski.
« Ils nous sont tombés dessus, sans tenir compte de la présence des comités de vigilance, encore moins de l’armée qui est à quelques kilomètres. Sur place, nous avons enregistré le décès de deux personnes, une troisième victime a succombé à ses blessures sur le chemin de l’hôpital… », raconte un témoin.
Les blessés ont été pris en charge dans les centres hospitaliers de la localité, à l’instar de celui dirigé par les médecins du Bataillon d’Intervention Rapide.
D’autres témoins affirment que ces bandits, après leurs forfaits, se sont enfuis à bord des motos, en prenant le chemin du Nigéria, d’où ils sont venus. L’armée camerounaise s’est lancée à leur poursuite et, elle entend ratisser large, a indiqué une source militaire.
Ce renforcement des mesures de sécurité s’explique par la recrudescence des attaques dans l’Extrême Nord Cameroun depuis quelques semaines déjà.
Des incursions qui, au fil des années, apparaissent comme des faits divers
La chronique des attaques attribuées à Boko Haram s’écrit sans interruption depuis dix ans au Nigeria et dans les pays voisins, dont le Cameroun et le Tchad. Au cours de la dernière décennie, la liste des victimes ne cesse de s’allonger, créant un effet d’acclimatation macabre.
Selon les analystes politique, presque plus personne ne s’émeut vraiment de la crise engendrée par le groupe terroriste et la manière brutale et inefficace dont le régime nigérian tente de l’écraser. Ils arrivent dans les villages, très souvent tard dans la nuit ou alors aux premières heures de la matinée, lorsque les populations sont plongées dans le sommeil, incendient, volent le bétail, détruisent tout sur leur passage et, ne manquent pas d’assassiner des personnes innocentes. Des crimes qui ne se justifient que par la soif de sang des membres qui composent ces bandes armées dont l’idéologie n’est reconnue par aucune religion, encore moins l’islam dont ils se réclament.
Le 09 Juin dernier, ils ont assailli la ville de Darak, assassinant douze (12) soldats et seize (16) civils, même si au passage, ils ont perdu plusieurs membres. A plusieurs reprises, ils ont fait d’autres tentatives, toutes, plus ou moins vouées à l’échec, jusqu’au 11 Août dernier.
Les soldats camerounais, qui aujourd’hui travaillent en étroite collaboration avec les populations, veillent au grain.
L’image de havre de paix dans une région en proie aux conflits dont bénéficiait le Cameroun a volé en éclats depuis l’irruption de Boko Haram en 2013 au nord du pays. Ce mouvement, devenu l’Etat islamique en Afrique de l’Ouest en mars 2015, revendique son affiliation à Daech. Néanmoins, l’apparition brutale et sanglante de ce djihadisme africain est moins liée à l’essor de Daech en Irak et en Syrie qu’aux bouleversements du paysage religieux de l’Afrique en général et du Cameroun en particulier.
La relation entre le Cameroun et Boko Haram a connu trois phases : la phase de refuge, la phase de la confrontation ouverte avec les forces de sécurité et la phase du terrorisme. Dès 2013, l’extrême nord passe d’une zone de transit à une zone d’opérations avec les kidnappings d’étrangers. En 2014, le groupe entre dans une logique de confrontation directe avec les forces armées, perpétrant plus de 150 attaques sur ces dernières années et causant la mort de plus de 70 soldats et des centaines de civils.
Le gouvernement Camerounais resté attentiste au départ, devant cette menace nouvelle parfois perçue comme un problème nigéro-nigérian, a dû sortir de sa réserve pour déclarer officiellement la guerre à Boko Haram en mai 2014.Depuis cette période, la région est le théâtre d’une guerre hybride qui articule attaques conventionnelles, guérilla. Boko Haram, a donc déjà provoqué la mort d’au moins 27.000 personnes et le déplacement d’environ 1,8 million de personnes qui ne peuvent toujours pas regagner leurs foyers.
Nicole Ricci Minyem
Eviter la résurgence de l’EI, trancher le sort de ses combattants étrangers détenus en Syrie, dissiper les tensions entre Kurdes et Turcs : les ministres des Affaires étrangères des pays membres de la coalition internationale anti djihadistes, réunis par le chef de la diplomatie américaine Mike Pompeo, devaient faire face aux multiples casse-tête créés par le départ américain.
En sonnant le retrait en décembre, à la surprise générale, le président des Etats-Unis avait invoqué une défaite totale de l’EI. Mais cette proclamation hâtive a depuis été mise en doute de toutes parts.
La reprise du califat bientôt proche ?
« L’armée des Etats – Unis, nos partenaires de la coalition et les Forces démocratiques syriennes, une alliance arabo-kurde, ont libéré la quasi-totalité des territoires auparavant contrôlés par l’EI en Syrie et en Irak », a déclaré Donald Trump, venu clôturer la réunion au département d’Etat : « L’annonce formelle que nous avons repris 100 % du califat devrait intervenir la semaine prochaine », a-t-il ajouté.
« Je ne veux pas l’annoncer trop tôt », a-t-il précisé, prudent, alors qu’il espérait initialement faire coïncider ce succès avec la réunion de la coalition et prouver ainsi que la mission première des 2.000 soldats américains déployés dans le nord syrien est accomplie.
« Pour autant, les djihadistes qui restent peuvent être très dangereux. Ils ont encore de petites poches, qui seront de plus en plus petites mais peuvent être si dangereuses », a reconnu le locataire de la Maison Blanche, promettant de tout faire pour vaincre jusqu’au dernier membre de la folie de l’EI et défendre nos gens du terrorisme islamique radical »
Avant lui, son secrétaire d’Etat avait déjà admis que l’EI restait une menace dangereuse et appelé les 74 pays et cinq organisations multilatérales membres de la coalition à réaffirmer l’objectif de la défaite définitive du groupe djihadiste, qui a lancé ces dernières années des attentats meurtriers en Europe depuis ses anciens bastions, notamment en Syrie.
Les deux hommes ont une nouvelle fois, appelé les autres pays à participer davantage à l’effort financier de ce combat
Le sort des djihadistes étrangers qui, après avoir combattu sous la bannière de l’EI, ont été arrêtés par les forces kurdes alliées des Occidentaux sur le terrain, est aussi un problème pour plusieurs pays, France en tête. Paris comptait initialement sur les Kurdes pour les juger et les incarcérer sur place, afin de s’épargner d’avoir à gérer leur retour dans un pays encore marqué par les attaques de 2015.
Mais avec le départ des GI’s, le risque est trop grand de voir ces djihadistes se disperser dans la nature et reprendre le combat. Le gouvernement français semble donc se résoudre progressivement à les voir rentrer.
Surtout que Washington s’est invité dans cette équation épineuse : « Les membres de la coalition doivent accepter de reprendre » leurs djihadistes, « les poursuivre en justice et les punir » dans leurs pays respectifs, a lancé Mike Pompeo.
La situation pour les combattants kurdes était à l’ordre du jour
Enfin, la réunion de mercredi devait être l’occasion d’aborder, en coulisses, la situation des combattants kurdes qui risquent de se retrouver seuls face à la Turquie, autre membre de la coalition mais qui les considère comme des terroristes et menace d’une offensive contre eux.
Un projet de zone de sécurité à la frontière turco-syrienne a été évoqué par Donald Trump et par son homologue turc Recep Tayyip Erdogan mais reste controversé et complexe à mettre en œuvre.
Nous sommes engagés dans des négociations avec nos homologues turcs sur ce qui est faisable en termes de zone tampon pour protéger à la fois la Turquie qui a des inquiétudes sécuritaires légitimes à sa frontière, et les Kurdes qui ont combattu avec nous ces dernières années, a affirmé une responsable américaine, refusant d’en dire davantage sur quelle force internationale pourrait superviser une telle zone.
Nicole Ricci Minyem