C’est avec des honneurs dus à une personnalité de son rang, que Vera Songwe a été accueillie vendredi dernier au Palais de l’Unité. Sur le perron du Palais, elle a été reçue par Samuel Mvondo Ayolo le Directeur du Cabinet civil de la Présidence de la République. Introduite auprès du Chef de l’Etat pour une audience de 90 minutes, Vera Songwe s’est entretenue avec Paul Biya sur des sujets d’une importance capitale.
Il y a eu apprend-on des colonnes du quotidien gouvernemental Cameroon tribune du 22 avril 2019, la question de la Zone de libre-échange continentale dont la ratification par le Cameroun reste attendue. « Nous sommes heureux de la rencontre avec le Président de la République, S.E Paul Biya. Nous avons parlé de trois choses. Premièrement, la Zone de libre-échange continentale. Le Cameroun a signé le document et nous attendons la ratification », a-t-elle déclaré au terme de son audience.
Le Chef de l’Etat a également parlé de la diversité de l’économie du Cameroun et de la création d’emplois avec son hôte du jour. « Il faudrait aussi passer par le numérique. Aujourd'hui, nous avons quelques maillons du numérique qui commencent à prendre jour. Par exemple, nous avons parlé de tout ce qui se passe à Buea, l’importance de promouvoir cet esprit d’innovation et nous assurer que lorsque nous parlons de Silicon Valley aux Etats-Unis, nous pouvons aussi parler de Silicon Mountain à Buea, l’intérêt de cette jeunesse dynamique envers le numérique, ce que nous pouvons faire, augmenter l’accès, diminuer les prix, ouvrir le secteur numérique à une compétition qui va pouvoir amener son accès aux populations », a expliqué Vera Songwe.
Le dernier sujet au menu de l’audience entre Vera Songwe et le Chef de l’Etat a porté sur l’importance de l’intégration régionale pour l’économie camerounaise. Vera Songwe a laissé entendre qu’il est important d’évaluer les enjeux des changements climatiques qui ont des effets dans la zone du bassin du Lac Tchad et dans certaines régions du pays. « La CEA étant à Addis-Abeba, nous suivons l’Agenda 2063 et celui des ODD. Nous parlons des changements climatiques et de ce que nous devons faire sur ces sujets. Nous avons des problèmes de changements climatiques dans le Lac Tchad, au Nord, à l’Est et évidemment dans la zone anglophone », déclare-t-elle.
Vera Songwe accompagnée de Mme Allegra Maria Del Pilar Baiocchi le coordonnateur résident du système des Nations unies a été élevée par le Chef de l’Etat à la dignité de Grand officier de l’Ordre de la valeur.
Liliane N.
Paul Biya joint sa voix au concert de condoléances adressées depuis hier lundi à l’église de Paris. Le président de la République ouvre son message de condoléances par la reconnaissance du monument historique qui vient d’être fortement endommagé. « J’apprends avec consternation, la nouvelle du gigantesque incendie qui a embrasé la cathédrale NOTRE DAME DE PARIS. Classé monument historique, la cathédrale NOTRE DAME DE PARIS est un haut lieu de recueillement très fréquenté, et l’un des joyaux du patrimoine culturel de France le plus visité. »
Effectivement, Notre Dame de Paris est visitée chaque année par quelque 13 à 14 millions de personnes. Sa construction débutée en 1163 va s’achever 200 ans plus tard. La cathédrale fait partie intégrale de l’histoire de France. C’est elle qui a servi de théâtre pour le sacre de Napoléon 1er en 1804. Elle a abrité les funérailles des présidents Charles De Gaule (1970), Georges Pompidou (1974) et François Mitterrand (1996). En 2019 on célébrerait le 856e anniversaire de ce bâtiment hors du commun. Un véritable patrimoine chargé d’histoire.
Le Message de condoléances du chef de l’Etat Paul Biya s’inscrit dans la logique de solidarité internationale prônée par le président camerounais. Un acte de compassion à la fois au Vatican, Etat de l’église catholique, et au peuple français qui reste très jaloux de ce bijou architectural dont le toit vient de partir en fumée. Et Paul Biya de dire : « Je tiens, suite à ce grave sinistre, à vous exprimer, ainsi qu’à la conférence des évêques de France et à la Nation française, ma réelle émotion. Veuillez agréer, monsieur le Président, les assurances renouvelées de ma très haute considération. »
Dans la nuit du lundi 15 avril, vers 19h50, un grave incendie se déclare alors que des travaux sont effectués sur l’édifice. Le drame détruit la quasi-totalité de la toiture de la NEF, du CHŒUR et du TRANSPET, de même que la charpente du XIIIe siècle ainsi que la flèche de Viollet-le-Duc. Le président de la République française, Emmanuel Macron a annoncé que les parties endommagées seront reconstruites.
Par la plume de son Président de la République, le peuple camerounais exprime sa solidarité aux français ainsi éprouvé.
Stéphane Nzesseu
L’ambassadeur de France au Cameroun Gilles Thibault, spécialiste du petit périmètre des secrets de Paul Biya, avec sa position de hauteur de vue de Paris qui dicte les décisions de Yaoundé, a fait des confidences sur la succession de Paul Biya qui se joue actuellement dans les coulisses de l’Elysée et du Quai d’Orsay.
Pour lui, Maurice Kamto est écarté d’office de la course. Le second choix ne viendra ni de l’opposition, ni du cercle vertueux des ministres de Paul Biya qui sont considérés comme les galactiques indéboulonnables du régime et proches de la Première dame. L’ambassadeur français, buste droit, maître à bord, a plutôt confié à une oreille autorisée que le Secrétaire général à la présidence de la république Ngoh Ngoh , dans les premières lignes pour la gestion chaotique des marchés de la CAN, sera prochainement arrêté et écroué. Et pas que lui.
Considéré comme le fils de Paul Biya et le premier de la classe des ministres en état de grâce, le ministre Louis Paul Motazé, est aussi placé au pied de l’échafaud, selon les confidences du haut diplomate français. Pierre Ismaël Bidoung Mpwatt alias « Mini Pam Pam », « Chaud Gars », « beau-frère du président », ministre des Sports affecté au département de la Culture, sera finalement débarqué pour aller bourlinguer avec Edgar Alain Mebe Ngo’o à la prison centrale de Yaoundé. Nganou Djoumessi, le ministre qui a attiré sur lui toutes les lumières sur les marchés fictifs et surfacturés, devrait également rejoindre son fils qui a déjà été placé en détention par le Tribunal Criminel Spécial.
Et finalement qui restera en position pour la succession après cet interminable feuilleton d’arrestations ? « Franck Biya va succéder à son père », répond avec conviction l’ambassadeur français. On ne le voyait pas venir.
Éloigné de la starisation excessive, différent du genre enfant gâté, image un peu lisse, coupé des querelles de succession entre la tribu Nnanga dont est issue la Première dame et la tribu Bulu dont est originaire le chef de l’Etat, le fils de Paul Biya apparaît comme le pion des temps futurs pour la France. Après avoir jeté l’opposition dans tous les tourments et l’élimination de tous les maillons forts du régime, Paul Biya laissera un boulevard à Franck Biya soigneusement caché par l’arsenal sécuritaire.
Architecte de la construction de cette succession, Paris veut court-circuiter l’intervention militaire américaine et orchestrer un transfert de pouvoir au Cameroun comme au Gabon entre Omar Bongo et son fils Ali Bongo, ou au Togo entre Ggnassingbe Eyadema et Faure Ggnassingbe. Cependant, contrairement à Obiang Nguema qui a déjà nommé son fils vice-président ou Omar Bongo qui avait confié les grands ministères à Ali Bongo, Franck Biya n’a aucune expérience politique et ignore les trappes du pouvoir.
La France qui ne veut pas se couper de ses racines et de ses mamelles nourricières à travers ses multiples intérêts, a donc validé les arrestations prochaines des dauphins encombrants pour permettre à Paul Biya, sur sa dernière ligne, conduire la mécanique politique de haute précision. Après le 20 mai 2019, Paul Biya effectuera un large maniement ministériel. Franck Biya sera-t-il dans le gouvernement ? La question reste en suspens.
Bossis Ebo'o
C’est depuis les Etats-Unis que le sous-secrétaire aux affaires africaines fait cette déclaration fort de sens. Réagissant quelques heures après le renversement par le peuple soudanais du président Omar El Béchir, Tibor Nagy a annoncé que son prochain chantier c’est le Cameroun.
Pour le diplomate américain, le gouvernement de Yaoundé fait la sourde oreille et refuse manifestement de prendre en compte les doléances des populations des régions du Nord-Ouest et u Sud-Ouest. La situation sécuritaire dans ces régions du Cameroun est très préoccupante. La situation humanitaire se dégrade chaque jour un peu plus, les populations fuient les zones de conflits pour se réfugier au Nigéria voisin ou dans d’autres régions à l’intérieur du territoire.
Tibor Nagy est habituée à jouer sur la lame du rasoir. Déjà avant son arrivé au Cameroun en fin mars dernier, il s’était fendu en déclaration tendancieuse à l’endroit du pays de Paul Biya. Il annonçait déjà que la frustration politique généralisée et la crise anglophone serait ses champs de discussions avec le régime en place à Etoudi. Il disait travailler à ce que le gouvernement camerounais soit plus sérieux dans les actions de gestion de la crise anglophone, en précisant que les mesures adoptées jusqu’ici ne sont pas susceptibles de calmer la crise dans les régions du Nord-Ouest et du Sud-Ouest.
Non satisfait de s’intéresser de si près aux affaires internes d’un autre pays, Tibor Nagy est allé, lors de son dernier passage au Cameroun, jusqu’à demander la libération de l’opposant Maurice Kamto. Après avoir rencontré Paul Biya, dans un tweet, le sous-secrétaire avait fait savoir qu’il a signifié au Président camerounais « ses inquiétudes au sujet de l’arrestation de Maurice Kamto et des autres ».
Monsieur Afrique de Donald Trump se présente désormais comme le tombeur et le faiseur de Rois en Afrique. Affirmer publiquement, dans une conférence de presse que le Cameroun est le prochain chantier après le Soudan, laisse croire que les Etats-Unis seraient de près ou de loin acteur de ce qui arrive en ce moment au Soudan. Si les propos de Tibor Nagy sont véritablement l’opinion du gouvernement américain sur la question, il y a craindre pour l’avenir du régime de Yaoundé. Les prochains jours s’annoncent important.
Stéphane Nzesseu
Dans sa lettre ouverte et publiée au journal « La voix des décideurs » adressée au chef de l'État, Marcien Essimi écrit :
« Monsieur le Président de la République,
Les massacres qui endeuillent notre pays, causant des milliers de morts et de déplacés depuis plus de deux ans dans les régions du Sud-Ouest et du Nord-ouest, m’obligent à vous suggérer notre modeste contribution à la résolution de cette crise au regard de certaines réalités. A ce sujet, je ne crois pas avoir une solution miracle, quelque chose que vous ignoreriez. Peut-être serait-ce même du déjà entendu dans la multitude d’appels que vous recevez certainement chaque jour, de la part de milliers de Camerounais et d’observateurs, qui vous interpellent pour un dialogue familial avec nos compatriotes de ces régions.
Monsieur le Président,
Vous savez comme moi, que qui peut le plus peut le moins et que le plus dans cette guerre, c’est vous qui le pouvez, tandis que les sécessionnistes peuvent le moins, dans la mesure où ils ne seront jamais capables de diviser le Cameroun. Vous avez de lourds moyens financiers et matériels à votre disposition, ajoutés à un arsenal juridique et institutionnel que vous pouvez utiliser à souhait, pour anéantir totalement ces compatriotes, pourtant malgré tout récupérables.
Certaines langues se disant d’être objectives, disent que notre malheur réside cependant dans votre enfermement. Cet hermétisme qui semble vous éloigner totalement de votre peuple et les dures réalités qu’il affronte au quotidien. Dans cet ordre, on ne saurait faire l’inventaire des tragiques événements survenus dans notre pays, dont les victimes espèrent toujours vainement votre compassion. Celui d’Eséka en demeure le dernier et le plus affligeant. Ces victimes résignées de votre indifférence demeurent plongées dans un désarroi semblable à celui de ceux du crash d'un avion de la Camair à Youpwoué (Douala) en 1994, qui voyaient quand même leur président décréter trois jours de deuil national en la mémoire de Mr Hitzak Rabin, le Premier Ministre israélien assassiné dans son pays.
Pourtant, vous avez fait montre d’un courage remarquable quand il s’agissait de prendre position en faveur de la libération réelle des peuples africains, de l’emprise de la France, par votre refus de renouveler les accords de dupe passés avec ce « colonisateur » à la veille des indépendances.
De même avez-vous été le timonier du panafricanisme dans la lutte pour l’abolition du franc Cfa, qui étrangle les économies de 14 pays de la sous-région Afrique francophone, combat pour lequel vous semblez vous tenir à la périphérie en ce moment, à l’heure même où vous n’auriez rien à perdre, en dehors de cette gloire à laquelle vous tournez le dos.
Faites encore preuve de Grandeur, d’Humilité et Sagesse. Utilisez aussi la même sagesse pour résoudre une crise qui oppose vos compatriotes aux institutions de leur pays. Adressez-vous à nos frères le 19 mai prochain. Tout homme veut se sentir important, nous a appris Dale Carnegie. Allez-vous laisser assombrir tout le bien que vous avez accompli pour ce pays, en ne laissant plus retenir de vous que les manquements et leurs tristes conséquences ?
Quelle image de vous-même léguez-vous aux Camerounais ? Est-ce celle d’un homme qui s’est donné pour devise : « après moi le déluge », ou celle de celui qui s’est battu de tout son être pour léguer un pays prospère et paisible à la postérité ?
J’ai la ferme conviction que NON. Pour le Cameroun, vous êtes et serez toujours un Immortel ! Aucune mémoire, même celle de vos adversaires politiques de mauvaise foi, n’oubliera jamais entre autres votre doigté pour la résolution pacifique du conflit de Bakassi et que vous êtes l’homme qui a apporté la Démocratie et dont l’enracinement se poursuit au Cameroun. On n’oublie pas vos efforts actuels pour l’effectivité de la décentralisation avec la mise en place en cours des conseils régionaux.
Je pense sincèrement que l’affirmation qui veut que les meilleures victoires soient celles que l’on remporte sur soi-même s’impose à vous dans le contexte actuel. Vous avez certainement besoin de vous surpasser, de vous emparer de cette Incontournable humilité, afin d’y puiser le courage nécessaire et amnistier vos enfants coupables d’actes criminels dans les deux régions en crises, puis rendre visite à ceux qui vous regardent, la mine patibulaire, les yeux transformés en fleuves de larmes. Loin de ruiner votre réputation, une telle démarche vous grandirait encore davantage, de mon avis. Vous avez franchement besoin de dépasser toutes les considérations possibles pour donner toutes ses chances à la réconciliation et à cette paix que vous avez revendiquée tout au long de votre règne dans ce pays. Vous la lui devez, vous devez cette paix à ce peuple qui a toujours cru en vous, malgré les multiples signaux d’un profond désenchantement qui ne l’a jamais épargné.
Vous pouvez vous rendre à Limbé, Buea, à Bakassi, à Ndu, à Batibo, Bamenda…, avec la certitude d’être suffisamment protégé comme toujours et accueilli en héros par des frondeurs, qui seraient pris de court dans un tel acte. Ils se verraient donc gratifiés d’une prise en considération, laquelle pourrait les émouvoir. Cela pourrait être de l’eau versée dans les flammes de colère qui les brûlent, autant qu’il imposerait une halte au bain de sang en cours. Ce serait également votre sortie de la bulle qui fait de vous un étranger parmi les siens, pour un rapprochement salutaire qui restera à jamais gravé dans toutes les mémoires, comme l’ultime solution à la crise la plus sanglante de l’histoire de notre pays, après les massacres que les Français lui infligèrent pendant la guerre d’indépendance.
Monsieur le Président,
Je ne peux pas prétendre à plus de clairvoyance, que vous qui tenez sous votre contrôle tous les services de renseignement du pays qui nécessitent un réaménagement, et êtes entouré des meilleurs penseurs déclarés comme tels. Je me félicite toutefois d’avoir pu vous présenter un avis que vous semblez ne pas prendre en compte. Je crois avoir été ce miroir qui vous manque tant, parce qu’autrui demeurera toujours et d’abord l’indispensable médiateur entre moi et moi-même. Votre compatriote. »
« Vouloir manifester pour ne pas dire marcher en une date comme celle-ci qui de surcroît rappelle de tristes souvenirs, c'est soit avoir la volonté manifeste de démontrer sa force, mieux sa puissance intestine, soit une incapacité totale à pouvoir discerner l'ennemi de l'adversaire politique, soit tout simplement ignorer vouloir insulter la mémoire des nombreux fils de notre pays notamment du septentrion tombés ou ayant subi des sévices et connu des privations de liberté à la suite de ce triste, macabre et inoubliable événement qu'a connu notre pays » introduit-il sur les réseaux sociaux notamment "Facebook"
L'homme politique en adressant au président de la république Paul Biya, tous ces encouragements « À celui qui a failli passer de vie à trépas il y a exactement 35 ans jour pour jour et dont l'Éternel dans son insondable amour n'a pas agréé, puisque c'est lui qui tient la clé... dans ses mains, Courage et Longue Vie. Ce jour, loin de rappeler de tristes souvenirs, devrait plutôt être en réalité une journée d'action de grâce pour vous, vos proches, amis et connaissances pour ce que l'Éternel a fait et d'ailleurs continue à faire pour vous ».
Toujours du même post, le président national du Pnpc n'a pas oublié d'adresser un message de réconfort aux membres des familles victime de ce punch « À ceux qui ont perdu qui un proche, qui un ami, qui un parent à la suite de ce triste événement, nous renouvelons nos condoléances et saluons tout de même l'esprit de pardon ,de réconciliation et surtout d'unité qui habite ce GRAND PEUPLE du grand-nord qui, qu’on le veuille ou non a toujours été la cheville ouvrière des nombreuses réélections du président Paul Biya ».
Le temps étant le véritable témoin de l'histoire, les Camerounais, le président Biya avec ont sans doute fini par comprendre la vérité, que dis-je, par en tirer des véritables leçons. En tout cas, si vous lancez un coup d'œil à Kondengui, vous saurez quel remède apporter à mes mots.
Le président national du parti national des patriotes camerounais en concluant son message, Ruben Djaouro s'est exclamé pour finir en disant « Plus jamais ça ! ». Et d'appeler les camerounais à vivre ensemble, pour mieux transformer le Cameroun.
Chief Nfon Mukete s’en est une fois de plus pris au président Paul Biya pour la gestion de la situation dans les régions du Nord-Ouest et du Sud-Ouest du Cameroun. En effet, Le 5 avril dernier au Sénat, Victor Nfon a laissé exploser sa colère au cours d’une plénière d’adoption du projet de loi fixant le nombre de conseillers régionaux par région au Cameroun.
« Je m’en fous. Allez le dire à n’importe qui. Allez dire à Paul [Biya]. Citez-moi n’importe où. Qu’est-ce que toutes ces absurdités ? Mon peuple meurt, il souffre et nous nous livrons à des jeux ici à Yaoundé. On devrait être prudent», a tonné Chief Nfon Mukete le sénateur du Rassemblement démocratique du peuple camerounais (RDPC) pour le Sud-ouest, et doyen des élus de la Chambre haute du Parlement.
Dans un exposé qui a laissé l’audience étonné d’après plusieurs témoins, le chef supérieur des Bafaws (Sud-Ouest) a fustigé la gestion actuelle de la crise anglophone au Cameroun. « Le système a échoué, la fédération est l’unique solution. Dix états fédérés pour que chaque région puisse gérer ses affaires. Pourquoi les gens ont peur de la fédération ? Je ne parle pas comme cela parce que le pays devrait être divisé. Non ! Je me suis battu ardemment pour la réunification de l’ex Southern Cameroon et l’ex République du Cameroun. Et je ne pourrais jamais détruire cet acquis », a-t-il déclaré.
Rappelons que c’est la seconde fois, en un peu plus d’un an, que le doyen des sénateurs du Cameroun se prononce publiquement contre la politique du gouvernement en ce qui concerne la crise anglophone. En février 2018 en effet, dans les colonnes de Jeune Afrique, celui qui a fêté son 100e anniversaire en fin 2018, jetait déjà une pierre aux coupables.
Pour lui, la solution à la crise actuelle est le fédéralisme. « Il ne peut y avoir aucune ambiguïté : l’extrême centralisation actuelle est une erreur », avait alors estimé Chief Mukete. « Si l’on s’était abstenu d’emprisonner des leaders modérés qui n’avaient en définitive que des revendications sociales. Si l’on s’était abstenu aussi de brider la parole des protagonistes des deux camps, celui des modérés comme celui des sécessionnistes », avait regretté le sénateur.
Mais quelques jours après cette sortie, son fils Ekale Mukete, avait déclaré que la pensée du sénateur n’avait pas été bien comprise, et que ce dernier n’est pas pour un retour au fédéralisme. Celui-ci avait rappelé que son père reste un fidèle de Paul Biya. Il accusait cependant Jeune Afrique de publier des propos qui avaient été tenus des mois à l’avance, donc hors contexte.
Danielle Ngono Efondo
Pour la deuxième fois en l’espace de deux mois, des documents au caractère confidentiel avéré de la présidence de la République se retrouvent publiés sur la toile. De l’avis de certaines sources, ces divulgations de documents sensibles participent d’une manœuvre de déstabilisation. Des auditions seraient en cours croit savoir camer.be.
Fin février, le plan de vol du président de la République, avec force précisions techniques, est divulgué dans les réseaux sociaux. Mal en prend à ceux qui, pour des desseins ne faisant plus de doute aujourd'hui, ont savamment orchestré la fuite. Paul Biya n’effectuera pas ce voyage en Suisse. Mais les ennemis de l’intérieur ne désarment pas. Dès samedi 6 avril au soir, c’est le message-fax signé deux jours plus tôt par le chef du protocole d’Etat du cabinet civil de la présidence de la République qui se retrouve sur la Toile.
Dans ce message dont l’urgence est signalée, Simon Pierre Bikélé demande, en vue d’un séjour du chef de l’Etat en Suisse, à l’ambassadeur du Cameroun d’obtenir auprès des autorités helvétiques des autorisations nécessaires pour certains éléments de la sécurité rapprochée de Paul Biya. Le message donne des détails sur le nombre d’éléments, les armes en leur possession, leurs dates et lieux de naissance, leurs numéros de passeports, leurs types et numéros d’armes et le nombre de munitions de chacun.
Bien que la manœuvre ait déjà été mise à nu et abondamment relayée par la presse, ses auteurs ne se découragent pas. Ils publient dans les réseaux sociaux des photos de certains membres de la garde rapprochée du chef de l’Etat, ainsi que celles de leur progéniture. Face à cette autre manœuvre de déstabilisation, le voyage présidentiel prévu dès le 07 avril est reporté sine die. « Jamais des informations aussi sensibles ne se sont retrouvées sur la place publique. En dévoilant l’identité de ceux qui tiennent en main la sécurité du président de la République, il est fort possible qu’on soit en train d’adresser subtilement un message à des gens se préparant ou nourrissant le projet d’attenter à sa vie », souffle une source sécuritaire.
Une autre source bien informée abonde dans le même sens, en soutenant qu’il ne s’agit pas d’une simple fuite de documents au caractère sensible avéré. En effet, le 28 mars 2018, le Premier ministre d’alors tirait la sonnette d’alarme. Dans une circulaire adressée notamment à tout le gouvernement et aux chefs de missions diplomatiques, Philemon Yang déplorait « la diffusion récurrente, notamment sur les ‘’réseaux sociaux’’ ou autres moyens de communication de masse, de documents présentant un caractère sensible et souvent revêtus de la mention "Confidentiel", "Secret" ou "Très secret". Il en est également de la diffusion des informations relatives aux opérations menées dans le domaine de la sécurité et de la défense ».
D'ailleurs, pour convaincre que les fuites sur les voyages présidentiels vont au-delà du constat de l’ex-chef du gouvernement, différentes sources sont formelles que certains responsables du palais de l’Unité ont été auditionnés et on aurait procédé à des interpellations. Les enquêtes visent essentiellement la direction de la Sécurité présidentielle (DSP), l’état-major particulier du président de la République et le protocole d’Etat. « Dans le cas du plan de vol, le protocole d’Etat et le ministère des Relations extérieures sont concernés au premier chef. S’agissant de la divulgation de la liste des membres de la sécurité rapprochée du chef de l’Etat, les suspects se recrutent au sein de la DSP, de l’état-major particulier et du protocole d’Etat », croit savoir une source visiblement bien au fait du dossier. Pour elle, « ce qui se passe depuis quelque temps dans l’entourage immédiat du chef de l’Etat montre bien que les gens s’inscrivent dans la logique d’une fin de règne, et ne cachent même plus leur volonté de précipiter son départ ».
Source : Camer.be
Il faut avoir le courage de se poser cette question 35 ans après. Le coup d’œil dans le rétroviseur nous donne de constater que ça n’aurait pas été aussi mauvais pour notre démocratie si les putschistes nationalistes du 06 avril étaient parvenus à prendre le pouvoir au régime actuel.
Les dénonciations des putschistes sont les mêmes 35 ans après.
Les maux relevés par les rebelles réunis au sein du mouvement « J’OSE » restent d’actualités aujourd’hui encore. Dans le communiqué préparé pour être lu après la victoire, ils fustigeaient la démagogie qui fondait les discours du président Biya. « Vous avez tous été témoins de l’horrible comédie jouée par le pouvoir défunt qui se permettait de parler de libéralisme, de démocratie, d’intégration nationale, alors que, chaque jour, son action bafouait de façon scandaleuse ces hautes valeurs. Les libertés des citoyens telles que dénoncées par la Déclaration des droits de l’homme n’étaient jamais respectées. »
De nos jours encore, les droits des citoyens tels que contenus dans les textes internationaux ne sont pas respectés. La question des libertés d’expression à travers le droit de manifestation publique reste une situation de deux poids deux mesures. La justice n’est pas toujours à même de rendre des décisions qui font l’unanimité. Le dernier cas en date est le procès post-électoral devant le Conseil Constitutionnel. Un Conseil avec des membres n’ayant pas qualité et dont la notoriété sont tournées en dérisions par les populations pour qui Conseil Constitutionnel rime désormais avec « IRRECEVABLES ». Les putschistes dénonçaient déjà, il y a 35 ans, cette utilisation à double vitesse du dispositif constitutionnel. Et plus encore…
L’une des contestations majeures des hommes du 06 avril est la corruption, le banditisme d’Etat savamment orchestré pour spolier l’Etat. Dès les premières heures de pouvoirs de Paul Biya, ses amis se sont lancés dans un enrichissement effréné dont les conséquences ont été dévastatrices pour notre économie. « Le gouvernement et ses agents propulsés à la tête des rouages de l’Etat, agissaient avec comme pour seule devise non de servir la nation, mais de se servir. Oui, tout se passait comme s’il fallait se remplir les poches, le plus rapidement possible, avant qu’il ne soit trop tard. »
Et s’ils avaient réussi ?
Stéphane Nzesseu
« Je tiens à attirer une nouvelle fois votre attention, sur la nécessité de rationaliser les dépenses et d’améliorer leur qualité dans un contexte international marqué par la rareté des ressources financières. En effet, il m’a été malheureusement donné de constater que la qualité de la dépense publique n’a cessé de se détériorer, avec notamment une accumulation de dépenses dont la nécessité n’est pas évidente. J’en citerai quelques exemples : l’augmentation effrénée de dépense en biens et en services, l’accroissement excessif des missions, notamment à l’étranger, la multiplication des Comités et des projets inappropriés, l’accroissement abusif des subventions. Cette situation appelle des efforts de modération et de rationalisation. Je demande au Gouvernement de réduire son train de vie en bloquant les dépenses de biens et services et en réduisant drastiquement les frais de mission, les achats de véhicules et de carburant. La directive que je viens de donner permettra de dégager des ressources qui trouveront un meilleur emploi dans nos grands projets et dans l’amélioration des conditions de vie de nos populations », avait formulé en 2014 le chef de l’État, au Palais de l’Unité, s’adressant à son gouvernement.
En s’inscrivant dans l’esprit général de la modernisation d’une administration camerounaise au service de tous les citoyens et de tous les usagers, cette prescription avait visiblement pour but de mettre un accent particulier sur la lutte contre le gaspillage et la nécessité de dégager une épargne publique.
Ce combat engagé depuis des décennies tend de plus en plus à se concrétiser. Critiqué par l’opinion publique nationale de vivre plus à l’étranger qu’à l’intérieur du territoire camerounais, le président Paul Biya à commencer à briller par le bon exemple. Il y a une semaine, les journaux ont célébré ses deux cents jours passés à l’intérieur du pays sans se déplacer. Pour inculquer les mêmes habitudes aux membres du gouvernement, le Premier ministre Joseph Dion Ngute, nommé le 4 janvier 2019 lors du récent réaménagement ministériel, a signé ce vendredi 5 avril 2019, une décision qui restreint les déplacements des ministres, des directeurs généraux des sociétés d’État et autres hauts fonctionnaires de la république.
« J’ai l’honneur de vous notifier ci-joint les hautes instructions du chef de l’État prescrivant une fois de plus de réduire à l’essentiel les déplacements à l’étranger des membres du gouvernement, des directeurs généraux des sociétés d’État, des hauts fonctionnaires », peut-on lire dans la décision du chef du gouvernement Joseph Dion Ngute. Il précise cependant qu’« à l’avenir, seules les missions statutaires d’utilité publique seront autorisées ».
Pour François Gaël Mbala en revanche, les voyages devront désormais être assortis d’une autorisation délivrée par le gouvernement : « Les demandes d’autorisation de sortie du territoire en vue de la participation à des activités telles que les conférences, les séminaires, les colloques ou les remises de prix seront systématiquement rejetées, en particulier lorsque ces déplacements sont supportés par le budget de l’État ou des organismes publics concernés. Le chef du gouvernement demande de discriminer avec la plus grande rigueur les demandes d’autorisation de sortie à soumettre à sa sanction ou à celle du chef de l’État », appuie la décision signée du secrétaire général des services du Premier ministre.
L’on voit dans cette mesure, un désir de combattre le gaspillage et autre pratique qui coûtent cher à l’État.
Bossis Ebo'o