C’était au cours d’une audience que le Ministre de l’Economie, de la Planification et de l’Aménagement du Territoire (Minepat), Alamine Ousmane Mey a accordé le 30 août dernier, au directeur sortant du Bureau sous régional Afrique centrale, de la Commission économique des Nations unies pour l’Afrique (CEA), Antonio Pedro.
Au sortir de sa rencontre avec le Minepat, le diplomate onusien arrivé en fin de séjour au Cameroun a déclaré être venu, « remercier le ministre Alamine Ousmane Mey pour la qualité de la collaboration que nous avons eu durant mes 05 années passées au Cameroun (…) et dire au-revoir », a-t-il confié. Moment idoine pour les deux personnalités de passer en revue les relations entre la CEA et l’Etat du Cameroun à travers le ministère en charge de l’Economie avec lequel la CEA travaille le plus.
Diversité d’activités
Le renforcement des capacités des agents publics camerounais dans divers domaines ; l’accompagnement du Cameroun à la mise en œuvre de la zone de libre-échange continentale africaine ; l’adoption en septembre 2017 du « consensus de Douala », qui porte sur la diversification économique. Le programme mis en œuvre depuis 2017 par le Gouvernement camerounais avait été adopté pour les pays d’Afrique centrale pour répondre à la problématique de la chute des prix des matières premières. Dans ce registre des activités, il faut également ajouter plusieurs études et l’élaboration des orientations macro-économiques et structurelles pour accélérer la diversification à la fois horizontale et verticale des deux entités.
Les deux personnalités se sont aussi appesanties sur la question de la transformation structurelle. C’est ainsi que le diplomate onusien s’est réjoui de l’importance que le Gouvernement accorde à cet aspect, premier pilier de la stratégie nationale de développement. Antonio Pedro a profité de l’occasion pour indiquer que, la « CEA va continuer de travailler avec le Minepat et avec le Cameroun pour la mise en œuvre de la stratégie nationale de développement ».
Innocent D H
C’est avec des honneurs dus à une personnalité de son rang, que Vera Songwe a été accueillie vendredi dernier au Palais de l’Unité. Sur le perron du Palais, elle a été reçue par Samuel Mvondo Ayolo le Directeur du Cabinet civil de la Présidence de la République. Introduite auprès du Chef de l’Etat pour une audience de 90 minutes, Vera Songwe s’est entretenue avec Paul Biya sur des sujets d’une importance capitale.
Il y a eu apprend-on des colonnes du quotidien gouvernemental Cameroon tribune du 22 avril 2019, la question de la Zone de libre-échange continentale dont la ratification par le Cameroun reste attendue. « Nous sommes heureux de la rencontre avec le Président de la République, S.E Paul Biya. Nous avons parlé de trois choses. Premièrement, la Zone de libre-échange continentale. Le Cameroun a signé le document et nous attendons la ratification », a-t-elle déclaré au terme de son audience.
Le Chef de l’Etat a également parlé de la diversité de l’économie du Cameroun et de la création d’emplois avec son hôte du jour. « Il faudrait aussi passer par le numérique. Aujourd'hui, nous avons quelques maillons du numérique qui commencent à prendre jour. Par exemple, nous avons parlé de tout ce qui se passe à Buea, l’importance de promouvoir cet esprit d’innovation et nous assurer que lorsque nous parlons de Silicon Valley aux Etats-Unis, nous pouvons aussi parler de Silicon Mountain à Buea, l’intérêt de cette jeunesse dynamique envers le numérique, ce que nous pouvons faire, augmenter l’accès, diminuer les prix, ouvrir le secteur numérique à une compétition qui va pouvoir amener son accès aux populations », a expliqué Vera Songwe.
Le dernier sujet au menu de l’audience entre Vera Songwe et le Chef de l’Etat a porté sur l’importance de l’intégration régionale pour l’économie camerounaise. Vera Songwe a laissé entendre qu’il est important d’évaluer les enjeux des changements climatiques qui ont des effets dans la zone du bassin du Lac Tchad et dans certaines régions du pays. « La CEA étant à Addis-Abeba, nous suivons l’Agenda 2063 et celui des ODD. Nous parlons des changements climatiques et de ce que nous devons faire sur ces sujets. Nous avons des problèmes de changements climatiques dans le Lac Tchad, au Nord, à l’Est et évidemment dans la zone anglophone », déclare-t-elle.
Vera Songwe accompagnée de Mme Allegra Maria Del Pilar Baiocchi le coordonnateur résident du système des Nations unies a été élevée par le Chef de l’Etat à la dignité de Grand officier de l’Ordre de la valeur.
Liliane N.
Vera Songwe, secrétaire exécutive de la Commission économique des Nations unies pour l’Afrique était en fin d’après-midi de mercredi l’hôte de Yaouba Abdoulaye, ministre délégué auprès du ministre des Finances. Un échange au cours duquel, les deux personnalités sont revenues sur l’état de santé de l’économie camerounaise. Mais surtout de la Zone de libre-échange continentale.
« Nous avons indiqué que pour profiter de cette zone de libre-échange continentale (ZLEC), le Cameroun devait avec la sous-région, améliorer l’environnement des affaires. Aujourd’hui notre cotation sur l’environnement des affaires peut être améliorée. Notre taux de compétitivité aussi », a confié Vera Songwe au sortir de l’audience. Des propos rapportés par Cameroon Tribune.
En rappel, c'est au volontarisme de Paul Kagamé, le président du Rwanda qui fut en 2018 le président de l’Union africaine, que l'on doit la mise en orbite de la Zone de libre-échange continental (ZLEC), embryon d’un marché unique à l’échelle du continent africain. L’objectif est d’établir un marché intégré de plus de 1,2 milliard d’habitants, pour les biens et les services et incluant la libre circulation des personnes et des capitaux.
Adopté par 44 chefs d’État à Kigali, le 21 mars 2018, l’entrée en vigueur effective de l’accord était conditionnée par sa ratification par au minimum 22 États. Avec la Gambie, au début avril 2019, ce fut fait : 22 Parlements nationaux l’ont désormais ratifié. Cet accord est l’aboutissement d’une longue histoire, née avec le panafricanisme des indépendances, le rêve de Kwame Nkrumah d’une « Union des États africains ». Si elle est effectivement mise en place, la ZLEC sera la plus grande du monde. Par périodes successives, cette initiative pourrait se transformer en un accord contraignant et fonctionnel.
Autre sujet au menu des échanges qui ont duré près d’une heure de temps : la fiscalité. « La Commission économique des Nations unies pour l’Afrique vient de produire un rapport sur l’augmentation de la fiscalité. Aujourd’hui pour arriver aux Objectifs de développement durable, l’Afrique entière a besoin d’à peu près 680 000 milliards de dollars. Mais nous avons montré qu’avec une augmentation de la fiscalité avec un élargissement de la base fiscale, nous pouvons y arriver », détaille la fonctionnaire internationale en visite officielle au Cameroun.
Elle ajoute par ailleurs que l’un des leviers sur lequel il est important d’activer pour arriver à atteindre les objectifs fixés est la digitalisation.
« Il y a beaucoup de pays africains qui ont déjà montré l’exemple du fait qu’en utilisant la digitalisation et la dématérialisation du processus fiscal, nous pouvons augmenter les recettes fiscales qui vont nous permettre de répondre à d’autres questions dont la sécurité. Là où il y a baisse de l’activité économique, manque de compétitivité, là où l’environnement des affaires n’est pas propice, il y a un peu plus d’insécurité », va-t-elle poursuivre.
Il est donc question de se donner les moyens de faire un mariage entre développement et la sécurité. Au plaidoyer de Yaouba Abdoulaye sur le soutien de la CEA dans la réalisation de son objectif d’émergence, Vera Songwe a dit toute la disponibilité de son institution.
Otric N.