Un mouvement qui dit soutenir la candidature de Franck Emmanuel Biya, fils de l’actuel Chef de l’Etat, pour la prochaine présidentielle, a récemment vu le jour. Qui se cache derrière ce mouvement ? Pour quels intérêts ?
Que les choses soient claires. Jusqu’à cet instant, les informations recueillies de très bonnes sources font savoir que le fils du Chef de l’Etat est très loin, mais alors très très loin de ces mouvements qui naissent en son nom ci et là. A plusieurs reprises, Franck BIYA a clairement affirmé qu’il n’est pas du tout intéressé par le pouvoir politique, pire de diriger le Cameroun en remplacement de son Papa.
L’entrepreneur prospère qu’il est n’a jamais voulu associer son image à celui de la Présidence de la République du Cameroun et il a toujours tout fait pour mener sa vie et ses activités bien loin des choses de la politique et précisément de la Présidence de la République du Cameroun. Clairement, Franck BIYA ne veut pas être Président de la République du Cameroun, ce n’est pas ce à quoi il pense en se rasant.
Maintenant que cela est dit, l’opinion publique sait aujourd’hui que c’est un groupe de camerounais qui est derrière cette idée de créer un mouvement pour appeler à la candidature de Franck BIYA pour les prochaines échéances électorales. Et il est de notoriété aujourd’hui que le leader de cette mascarade n’est nul autre qu’un certain Alain OWONA. Cet agent en service dans les bureaux de MTN Cameroun est simplement dans une démarche mercantile qui ne dit pas son nom. C’est le meilleur « business » que ce dernier et sa bande ont trouvé pour se faire un peu d’argent. Il suffit de faire croire à certains hommes politiques qu’on est mandaté par le fils du président pour faire des sondages en vue d’une éventuelle prochaine équipe gouvernante pour avoir un accès direct aux poches de ceux-ci.
De plus, c’est une entreprise maladroite. Comment ouvrir une telle campagne alors que le Chef de l’Etat est encore en fonction ? Le Chef de l’Etat qui est encore aux manettes de l’administration de l’Etat est un républicain. Et à chaque fois qu’il en a eu l’occasion, il a rappelé qu’il respectera toujours les dispositions légales dans le jeu politique. Or, en l’état, Franck BIYA n’est ni ministre de la défense, ni élu au sein du parlement, encore moins président et candidat naturel du RDPC, bref aucune fonction qui laisse envisager qu’il soit en cours de préparation pour un quelconque exercice du pouvoir. Le mouvement des franckistes n’est ni plus ni moins qu’une arnaque de trop autour de la famille présidentielle comme l’a été en son temps la Presby, la Jachaby et la Brendaby.
Stéphane NZESSEU
L’ambassadeur de France au Cameroun Gilles Thibault, spécialiste du petit périmètre des secrets de Paul Biya, avec sa position de hauteur de vue de Paris qui dicte les décisions de Yaoundé, a fait des confidences sur la succession de Paul Biya qui se joue actuellement dans les coulisses de l’Elysée et du Quai d’Orsay.
Pour lui, Maurice Kamto est écarté d’office de la course. Le second choix ne viendra ni de l’opposition, ni du cercle vertueux des ministres de Paul Biya qui sont considérés comme les galactiques indéboulonnables du régime et proches de la Première dame. L’ambassadeur français, buste droit, maître à bord, a plutôt confié à une oreille autorisée que le Secrétaire général à la présidence de la république Ngoh Ngoh , dans les premières lignes pour la gestion chaotique des marchés de la CAN, sera prochainement arrêté et écroué. Et pas que lui.
Considéré comme le fils de Paul Biya et le premier de la classe des ministres en état de grâce, le ministre Louis Paul Motazé, est aussi placé au pied de l’échafaud, selon les confidences du haut diplomate français. Pierre Ismaël Bidoung Mpwatt alias « Mini Pam Pam », « Chaud Gars », « beau-frère du président », ministre des Sports affecté au département de la Culture, sera finalement débarqué pour aller bourlinguer avec Edgar Alain Mebe Ngo’o à la prison centrale de Yaoundé. Nganou Djoumessi, le ministre qui a attiré sur lui toutes les lumières sur les marchés fictifs et surfacturés, devrait également rejoindre son fils qui a déjà été placé en détention par le Tribunal Criminel Spécial.
Et finalement qui restera en position pour la succession après cet interminable feuilleton d’arrestations ? « Franck Biya va succéder à son père », répond avec conviction l’ambassadeur français. On ne le voyait pas venir.
Éloigné de la starisation excessive, différent du genre enfant gâté, image un peu lisse, coupé des querelles de succession entre la tribu Nnanga dont est issue la Première dame et la tribu Bulu dont est originaire le chef de l’Etat, le fils de Paul Biya apparaît comme le pion des temps futurs pour la France. Après avoir jeté l’opposition dans tous les tourments et l’élimination de tous les maillons forts du régime, Paul Biya laissera un boulevard à Franck Biya soigneusement caché par l’arsenal sécuritaire.
Architecte de la construction de cette succession, Paris veut court-circuiter l’intervention militaire américaine et orchestrer un transfert de pouvoir au Cameroun comme au Gabon entre Omar Bongo et son fils Ali Bongo, ou au Togo entre Ggnassingbe Eyadema et Faure Ggnassingbe. Cependant, contrairement à Obiang Nguema qui a déjà nommé son fils vice-président ou Omar Bongo qui avait confié les grands ministères à Ali Bongo, Franck Biya n’a aucune expérience politique et ignore les trappes du pouvoir.
La France qui ne veut pas se couper de ses racines et de ses mamelles nourricières à travers ses multiples intérêts, a donc validé les arrestations prochaines des dauphins encombrants pour permettre à Paul Biya, sur sa dernière ligne, conduire la mécanique politique de haute précision. Après le 20 mai 2019, Paul Biya effectuera un large maniement ministériel. Franck Biya sera-t-il dans le gouvernement ? La question reste en suspens.
Bossis Ebo'o