Le Chef de l'Etat a transmis le message du Cameroun aux dirigeants du monde en France sur la manière dont les défis actuels doivent être relevés.
La présence du chef de l'Etat camerounais parmi 32 autres dirigeants du monde pour parler de paix et de gouvernance mondiale à Paris du 11 au 13 novembre 2019 a été un événement marquant. Sur le plan diplomatique, le chef de l'Etat, arrivé à Paris le dimanche 10 novembre pour l'événement, a assisté à un banquet d'Etat au Palais de l'Elysée le lendemain avant de se préparer au Forum qui s'est officiellement ouvert le mardi 12 novembre 2019.
Le Forum pour la paix de Paris (FPP), initié en 2018 par le Président français Emmanuel Macron, est une rencontre annuelle de tous les acteurs de la gouvernance mondiale destinée à concevoir des solutions multilatérales aux problèmes actuels du monde. Conscient de l'importance des sujets abordés, le Président Paul Biya a mis à profit ses nombreuses années d'expérience en matière de leadership pour partager avec les nombreux participants au sommet.
Profitant des assises organisées par le Emmanuel Macron, le Chef de l’Etat Tchadien a saisi l’occasion afin d’évaluer la situation sécuritaire au Tchad et dans le G5 Sahel.
C’est dans un contexte d’instabilité forte mais aussi de résurgence terroriste dans le Sahel notamment, la frontière Niger-Burkina-Mali, que le forum se tient. Une autre condition liée à ce forum est le multilatéralisme agité. Co-animant le débat avec ses homologues du Mali et du Niger, Idriss Deby Itno a énuméré point par point les questions de l’heure dans les relations internationales et précisément au sein du G5 Sahel.
La non-tenue des engagements des donateurs
La question de financement du G5 Sahel ne cesse de faire l’objet des débats au sein même de l’institution, mais aussi des grandes rencontres avec les bailleurs et donateurs. En effet, le financement selon IDI conditionne l’efficacité de la force mixte qui, depuis un certain temps peine à anéantir les terroristes au Tchad, Niger, Mali, Mauritanie entre autres. Il déplore le manque de sérieux dans les engagements que les bailleurs ont pris : « Aujourd’hui, le G5 n’est pas du tout opérationnel. Les donateurs n’ont pas tenu leurs engagements et on nous a refusé un mandat offensif de l’ONU. Résultat : les soldats ont l’arme au pied».
La réforme du conseil de sécurité avec une représentativité africaine avec un droit de vote
La question du multilatéralisme égalitaire a été abordée par le président tchadien. Une représentation africaine est imminente au Conseil de sécurité. Idriss Déby Itno estime que le multilatéralisme débute par une réforme de l’Organisation des nations unies (ONU) et une meilleure représentativité des pays africains au sein de ses instances décisionnaires.
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« La réforme du Conseil de sécurité des Nations unies est un impératif qui s’impose. On ne doit pas exclure une partie importante des membres soi-disant à une référence de la Deuxième Guerre mondiale. Tous nos pays ont participé à la Deuxième Guerre mondiale ! Cette guerre a été gagnée avec la contribution du continent africain. Et cela s’impose que le continent africain soit représenté au Conseil de sécurité avec droit de vote».
Le manque de projet concret
Au sujet du développement, IDI a félicité les bonnes intentions qui sont derrière les projets de développement entrepris par les bailleurs. Mais il déplore malheureusement l’impact de ces projets dans la vie des Africains : « De bonnes intentions ont été affichées, mais sur le terrain, rien n’a été réalisé et la pauvreté gagne».
N.R. M
Face à ses interlocuteurs, le Chef de l’Etat Camerounais est resté lucide au cours du débat portant sur la paix qui se tient à Paris. Contre toute attente et à contrario des campagnes teintées d'insultes, de dénigrement et autres que l’on a pu lire dans les réseaux sociaux après son passage sur le plateau animé par Mohamed Ibrahim, le Chef de l’Etat Camerounais s’est montré cohérent et très attaché au fait de l’actualité.
C’est la lecture que l’on peut faire, après avoir écouté l’intégralité du passage du Président de la République ce mardi. Il a su développer les sujets, portant notamment sur les fluctuations macroéconomiques d'un monde essentiellement dynamique.
Un avis partagé par Jean Kendjo : « J'ai surtout admiré cette capacité à synthétiser l'histoire atypique de notre pays et proposer sa vision pour la gestion du conseil de sécurité de l'ONU. Voilà ce que j'ai retenu de celui-là même que certains veulent au forceps coller une fatigue physique et morale, des maladies en phase terminale et des pertes de mémoire dues au poids de l'âge, que bien-sûr nul ne peut nier ni déconvenir la véracité...
Ce camerounais de la diaspora croit savoir qu’ « Au delà de cette performance singulière du chef de l'État, il est à noter la très haute considération du Président français S. E. Emmanuel Macron, qui a bien voulu offrir une place de choix à son homologue camerounais en l'invitant à participer aux échanges les plus prestigieux. Remarquons que c'est le seul chef d'Etat Africain à y avoir été convié. Les détracteurs n'y verront certainement pas le respect qu’imposent son âge et la notoriété... ».
Un autre, Serge Eric Epoune, n’a pas pu contenir sa colère, en lisant ce que les pourfendeurs du régime n’ont eu de cesse de mettre dans les réseaux sociaux : « Si je ne m’en tenais qu’au contenu des échanges entre Paul Biya et ses interlocuteurs, j’aurais pu ne rien dire, tellement le message était clair…Mais, face à la déferlante d’une meute incertaine qui veut rejeter sur le Sage, les incohérences et les inaptitudes de la Team de Moh, il m’a semblé opportun de donner mon point de vue…
L’amateurisme et l’empressement d’un milliardaire à réaliser un rêve, échanger avec Paul Biya. Moh Ibrahim n’a pas facilité la tâche des techniciens qui au final, ont été incapables d’offrir des écouteurs de traduction adaptés
Un interlocuteur, le même Moh Ibrahim originaire d’un pays miné et divisé par la guerre, le Soudan, complexé par l’Occident, incapable de prendre auprès du Sage d’Afrique, Son Excellence Paul Biya, des conseils qui pourraient aider son pays
Je retiens aussi un plateau complètement unijambiste linguistique, incapable de formuler une seule phrase en français, au cours d’un forum international qui se tient en France : Quelle ignorance et quelle méprise » !
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« Moh Ibrahim», comme il se fait communément appelé, est né en 1946. Il s’agit d’un milliardaire anglais d'origine soudanaise, entrepreneur dans le domaine des télécommunications.
En 2006, il a crée la Fondation qui porte son nom et, qui a pour mission d'aider l'Afrique à se débarrasser de ses « dictateurs corrompus ». Sa directrice générale est actuellement la Française Nathalie Delapalme.
Le milliardaire, modérateur de la conférence sur la paix dont le pays est séparé (Soudan et Soudan du Sud) passe son temps entre la suite d’un hôtel de la principauté de Monaco et Mayfair, quartier très huppé de Londres, qui abrite les bureaux de sa fondation. Il serait très certainement souhaitable qu’il mette ses talents de modérateur, à la résolution de la guerre au Soudan, ou il pourra alors passer plus de temps.
Nicole Ricci Minyem
Au Forum de Paris sur la paix qui a débuté lundi dans la capital française, le Secrétaire général de l’ONU, António Guterres, a mis en garde contre les « cinq fissures grandissantes » auquel le monde est confronté et a prévenu que le statu quo n’était pas tenable.
« Le monde se fissure. Le statu quo n’est pas tenable. Quel État peut aujourd'hui réparer ces fissures seul, isolé du reste du monde ? Aucun », a déclaré M. Guterres dans son discours d’ouverture. Pour le Secrétaire général de l’ONU, le monde est confronté à cinq risques globaux : Le danger d’une fracture économique, technologique et géostratégique. « Une planète divisée en deux, qui verrait les deux plus grandes puissances économiques asseoir leur pouvoir sur deux mondes séparés en compétition », a-t-il dit en référence implicite aux Etats-Unis et à la Chine.
Une fissure du contrat social. « Nous assistons à une vague de manifestations dans le monde entier », a-t-il noté, relevant deux points communs entre tous ces mouvements de protestation : une défiance de plus en plus grande des citoyens envers les institutions et dirigeants politiques et les effets négatifs d’une mondialisation associée aux progrès technologiques qui accroissent les inégalités au sein des sociétés.
La fissure de la solidarité. « La peur de l’étranger est utilisée à des fins politiques. L’intolérance, la haine deviennent banales. Des personnes qui ont tout perdu se voient désignées comme la cause de tous les maux. Cette instrumentalisation accentue la polarisation de la vie politique et le risque de sociétés fracturées », a-t-il indiqué.
La fissure entre la planète et ses habitants. « La crise climatique est une course contre la montre pour la survie de notre civilisation », a-t-il souligné.
La fracture technologique. Pour le chef de l’ONU, les nouvelles technologies représentent un potentiel fantastique mais elles peuvent également être « un facteur de risques et d’accélération des inégalités.
Par ailleurs, le Secrétaire général de l’ONU estime que le monde a besoin d’un système universel, respectueux du droit international et organisé autour d’institutions multilatérales fortes. « Nous avons besoin de plus de solidarité internationale, de plus de multilatéralisme. Mais d’un multilatéralisme qui s’adapte aux défis d’aujourd'hui et de demain ».
Rappelons qu’il s’agit de la 2ème édition du Forum, qui porte sur les questions de gouvernance mondiale et de multilatéralisme. Elle se déroule du 11 au 13 novembre 2019. Et rassemble des chefs d’État et de gouvernement, des représentants d’organisations internationales et des acteurs de la société civile afin d’examiner les défis mondiaux et d’élaborer des solutions pratiques.
Danielle Ngono Efondo
Accompagné de son épouse et d’une forte délégation, Paul Biya est arrivé dans la capitale française ce Dimanche afin de prendre part à la deuxième édition de ces assises qui s’ouvrent ce Mardi, 2019 à la Grande Halle de La Villette.
Lors de la première édition du Forum de la Paix, organisée du 11 au 13 Novembre 2018, Emmanuel Macron, en prononçant son allocution de circonstance, avait peint un tableau très sombre : « Le monde dans lequel nous vivons est fragilisé par des crises qui déstabilisent nos sociétés (crise économique, écologique, climatique, défi migratoire). Il est fragilisé par la résurgence de menaces capables de frapper à tout moment à l’instar du terrorisme, de la prolifération des armes chimique ou nucléaire, de la cybercriminalité. Ce monde est fragilisé par le retour des passions tristes, comme le nationalisme, le racisme, l’antisémitisme, l’extrémisme, qui remettent en cause cet horizon que nos peuples attendent… ».
Par ailleurs, avait – il poursuivi, « Pendant que la coopération internationale s’amenuise, les périls géopolitiques montent et le populisme brise les ressorts de l'action collective. Les dépenses militaires augmentent, alors que les espaces démocratiques reculent. Les normes et les droits de l'Homme sont bafoués. La justice internationale est remise en cause. L'internet est dominé par les hackers, les propagandistes et les prédateurs de données, et la bataille contre le réchauffement climatique poursuit… ».
Des maux qui, à quelques exceptions, touchent le Cameroun, malgré le fait que le Président de la République s’est présenté comme un « mendiant de la paix », prenant des mesures qui visent à ramener la quiétude par exemple dans les régions du Nord et du Sud Ouest, en proie aux exactions criminelles.
Importance du Forum de la Paix
Il s’agit d’un rendez- vous annuel, qui a pour but de réaffirmer l’importance du multilatéralisme et de l’action collective face aux défis actuels. Inspiré par le modèle de la COP 21. Il s’agit d’un lieu de partage d’expériences et de solutions novatrices réunissant tous les acteurs de la gouvernance, notamment Chefs d’Etat et de Gouvernement, Elus locaux et nationaux, Organisations régionales et internationales, Société civile au sens large (entreprises, associations, ONG, fondations, think tank, médias, représentants religieux, syndicats, experts…).
Nonobstant l’avis de quelques rares apôtres du chaos, la présence du Chef de l’Etat camerounais, loin d’être celle d’un « élève fidèle » parti rendre des comptes à ses maîtres, est d’une importance capitale. Il a su démontré de part ses actes, sa détermination à consolider la paix et la stabilité aussi bien à l’intérieur du triangle national qu’en Afrique. Sa dernière grande action dans ce sens est l’organisation réussie, du 30 septembre au 04 octobre 2019 à Yaoundé, du Grand Dialogue National qui a permis aux Camerounais d’examiner entre autres, les voies et moyens de résoudre la crise qui secoue les deux régions du Nord-Ouest et du Sud-Ouest du Cameroun.
La deuxième édition du Forum de la Paix de Paris s’achève le 13 Novembre prochain.
Nicole Ricci Minyem