Mes chers jeunes compatriotes,
L’année dernière, depuis le fond de ma cellule du Groupement Spécial d’Opérations, je vous ai fait parvenir un message, à la même occasion. Je vous y disais que la lutte politique pour la libération de notre pays n’est pas un long fleuve tranquille. Cette observation reste vraie malgré ma libération. A ce titre, je voudrais souligner la mobilisation de la jeunesse camerounaise lors des marches pacifiques programmées les 1er et 8 juin 2019, pour exiger ma libération et celle de toutes les personnes arrêtées dans le cadre du Plan National de Résistance.
Malgré les lourdes peines que j’encourais alors, et notamment la peine de mort, des milliers de jeunes à travers le pays n’ont pas hésité à braver les intimidations administratives et policières et ont subi, pour certains, des actes de tortures, et pour d’autres, des peines d’emprisonnement. Cette mobilisation courageuse est la preuve que notre pays peut et doit compter sur sa jeunesse, la preuve que cette jeunesse sait dire NON face à l’injustice, qu’elle est prête à œuvrer pour la libération de notre pays. C’est pour cette jeunesse que nous nous sommes battus jusqu’ici, et c’est pour elle que nous continuons à nous battre, jour après jour, semaine après semaine.
* * *
Les camerounais âgées de 0 à 44 ans représentent 87,3 % de la population générale (INS). Cela signifie que le changement pour lequel nous nous battons bénéficiera principalement à la jeunesse.
Mais, nous voyons tous au quotidien les mauvaises performances économiques du régime en place. Alors que la jeunesse camerounaise ne demande qu’à travailler, meurtrie et frustrée qu’elle est, sous l’effet du chômage et de la pauvreté, le gouvernement a décrété, il y a quelques mois, les régions de l’Extrême-Nord, du Nord-Ouest et du Sud – Ouest, « Régions économiquement sinistrées ».
Pour la première fois depuis plus de 10 ans, le budget de cette année sera inférieur à celui de l’année dernière d’environ 260 milliards. Notre pays, comme nous le constatons, est en train de s’effondrer économiquement, au moment même où le pays a grand besoin de créer la richesse et l’emploi pour sa jeunesse.
Alors que nos bourreaux espéraient que notre engagement pour le Cameroun et sa jeunesse s’essoufflât après notre emprisonnement, notre détermination est restée la même durant tout notre séjour carcéral. Nous profitons de cette occasion pour dire clairement que nous sommes encore plus déterminés aujourd’hui. La gravité de la situation du pays nous oblige à redoubler d’effort. Rien ne pourra venir à bout de notre engagement à offrir à la jeunesse camerounaise le bien-être auquel elle a droit.
Sur le plan politique, le pays ne se porte pas mieux. Ceux qui prennent des camerounais en otage pour avoir manifesté pacifiquement nous ont présenté l’élection qui s’est tenue hier (9 février) comme une urgence nationale. Nous pensons que NON ! A propos de cette élection, je tiens à féliciter tous ceux qui ont respecté le mot d’ordre de boycott et se sont abstenus à apporter leur caution à la forfaiture du régime de monsieur BIYA. Nous l’avons dit et nous le maintenons, toute élection crédible dans notre pays doit être précédée par la résolution de la guerre dans les régions du Nord-Ouest et du Sud-Ouest d’une part, et, d’autre part, par la réforme consensuelle du système électoral.
De façon massive les Camerounais ont par leur boycott dit non à la forfaiture du régime. Les chiffres en notre procession font état d’un taux de participation d’environ 23%, soit 77% de taux d’abstention. Outre les régions du Nord–Ouest et du Sud-Ouest où il n’y a simplement pas eu de vote, dans une ville comme Ebolowa, dans la région du Sud, le taux de participation est d’environ 15%, soit une abstention de 85%. La communauté internationale, celle qui avec condescendance nous a fait des leçons sur le boycott, peut avec le niveau exceptionnellement élevé d’abstention constater le degré de défiance que le régime de M. BIYA a par son incompétence et son irresponsabilité politique installé entre lui et le peuple auprès de qui le MRC se situe. Le double scrutin du 9 février 2020 a été, comme le scrutin présidentiel du 7 octobre 2018, l’occasion des fraudes sauvages et grotesques alors même que le RDPC avait, en complicité avec l’administration et ELECAM, pris toutes les dispositions en amont pour sa victoire.
Maintenant que les Camerounais peuvent clairement établir quel est le parti politique qui travaille pour un vrai changement et la libération de notre pays, c’est une nouvelle page de la vie politique qui s’ouvre. Les Camerounais doivent l’écrire avec des acteurs politiques crédibles, modernes, honnêtes, mus par l’intérêt de la Nation et non pas le goût du lucre et du positionnement.
* * *
Je l’ai dit, le changement pour lequel nous militons est pour la jeunesse. J’ajoute que ce changement se fera avec la jeunesse et par la jeunesse. C’est l’occasion pour moi de lancer un appel aux jeunes camerounais qui hésitent encore à rejoindre le projet de la Renaissance Nationale. C’est un projet qui va au-delà du MRC. C’est un projet qui concerne toute la jeunesse camerounaise. La Renaissance de notre pays a besoin de la vigueur de sa jeunesse. Je sais que partout dans le pays et même dans la diaspora, notre jeunesse est pétrie de talent et d’intelligence. ENGAGEZ-VOUS DAVANTAGE, VOTRE PAYS A BESOIN DE VOUS !
Lors de la dernière élection présidentielle, les camerounais m’ont élu sur la base du programme politique que je leur ai présenté. Le chantier « Jeunesse et Education » de ce programme prévoit en effet des actions spécifiques à chacune des catégories de jeunes, aussi bien pour ceux qui sont scolarisés que pour ceux qui ne le sont pas.
Ainsi, les Centres des Métiers dans toutes les Communes, les Instituts de Formations Professionnels et Technologiques dans tous les Départements sont des cadres dont la mise en œuvre aura une incidence directe sur la baisse du chômage et de la pauvreté. Les Universités des sciences et technologies dans toutes les Régions (ou dans les entités fédérées), le financement par l’Etat de la recherche et des projets techniques ou technologiques sur la base des contrats, permettront à la Nation de bénéficier du fruit de l’intelligence de ses fils et ses filles au niveau du Supérieur. Ce sont là, quelques aspects de ce programme politique relatif à la jeunesse, programme qui met la jeunesse au cœur du décollage économique du pays, aussi bien en tant qu’acteur qu’en tant que bénéficiaire. Ce programme choisi par le Peuple camerounais est celui qui peut sortir notre pays de l’impasse politique, économique, sécuritaire et humanitaire vers lequel nous conduit un régime ivre d’arbitraire, prêt à tout pour s’accrocher à un pouvoir qu’il exerce désormais par effraction.
* * *
Chers jeunes compatriotes,
Un avenir radieux vous attend. Il est fait d’opportunités, de liberté et de sérénité. Ensemble, nous pouvons parvenir à ouvrir une nouvelle page de l’Histoire du Cameroun. Il suffit, pour chacun, de poser le geste utile au changement. Ne laissez pas à vos enfants et petits-enfants les combats qui sont les vôtres aujourd’hui. N’apparaissez pas dans l’Histoire de notre Peuple comme la génération qui n’aura pas été à la hauteur des évènements, une génération passive et complice ; celle qui, par peur ou par égoïsme, aura sacrifié l’avenir des générations futures. Ce message est aussi l'occasion pour moi de saluer la jeunesse de la diaspora de notre pays qui s'est particulièrement mobilisée pour faire de ma tournée européenne et nord-américaine un succès historique. Une jeunesse dans laquelle j'ai trouvé d'importantes attentes relatives à leur participation au développement de notre pays.
Prenez du temps, à l’occasion de cette journée de la jeunesse, pour méditer sur notre pays. La situation actuelle l’exige de chacun d’entre nous.
A la jeunesse camerounaise de l'intérieur comme de la diaspora, je vous réitère l'engagement pris pendant la campagne présidentielle de l’élection du 7 octobre 2018 : je ne vous trahirai jamais!
Vive la jeunesse camerounaise.
Vive le Cameroun.
Maurice KAMTO, Président Elu.
Les appels au boycott lancés par des "petits partis", tels que qualifiés par le chef de l'Etat camerounais, n'ont point eu d'effet ce 09 février 2020 dans les bureaux de vote. Au contraire, on assiste à nouveau à des mésententes entre les militants de ces partis.
La campagne de boycott des élections municipales et législatives du Cameroun n'aura finalement été qu'un échec. C'est en effet avec engouement et enthousiasme que les citoyens camerounais se sont précipités dans les bureaux de vote pour exprimer leurs votes. Les manifestations dites d'explications aux électeurs faites à des milliers de kilomètres du Cameroun n'ont donc pas atteint les cibles visées. Tout au contraire, les discordes entre partis d'opposition et militants de mêmes partis se sont multipliées à ce sujet.
Dans le Mouvement pour la renaissance du Cameroun (MRC), le secrétaire national aux Droits de l'Homme, Célestin Djamen, ne partage pas l'avis du président du parti, Maurice Kamto. Il a d'ailleurs invité les camerounais à se rendre aux urnes ce dimanche. Selon lui, cette stratégie de boycott des élections est "vide de sens, pas opportune dans le combat pour le changement du régime en place". Il faut noter qu'il n'était déjà pas satisfait de la décision de ses leaders de se retirer de la course.
"[...] Le boycott est une stratégie maladroite. Nous voulons depuis des années une alternance. La politique c'est d'abord la stratégie, l'action et c'est la formation. Quand ils boycottent la stratégie, nous risquons de fuir la boue pour tomber dans la merde", a-t-il déclaré sur une chaîne de télévision un jour avant la tenue des élections locales.
Cette méthode qu'il assimile à la politique de la chaise vide n'apporte rien dans l'espace politique actuel du Cameroun. C'est pourquoi il a appelé les camerounais à se rendre aux urnes.
Un boycott qui portait les gênes de sa propre destruction
Depuis l'annonce du retrait des listes du MRC de la course du double scrutin électoral convoqué le 09 février, plusieurs voix se sont levées pour s'offusquer contre cette décision. Une décision qui semblait avoir été prise sur un coup de tête le soir de la date limite de dépôt de dossiers de candidatures par les différents militants de partis politiques. Des tensions se sont alors levées de toutes parts. Devient le tollé généré par cette décision, Maurice Kamto, candidat arrivé deuxième à la présidentielle de 2018, a également pris la décision de boycotter ces échéances.
Seulement, sa stratégie portait en elle-même les gênes de sa destruction. Entre militants déçus et analystes soucieux du devenir de ce parti politique, les interrogations étaient multiples. Mais l'échec de cette campagne ne devrait être une surprise pour personne quand on sait que les décisions du président du parti semble ne prendre en compte que sa seule personne. L'on sait d'ailleurs que chacune de ses sorties fait l'objet de critiques acerbes de Célestin Djamen. "Le citoyen camerounais doit savoir la politique est une chose suffisamment importante pour ne pas la laisser aux mains des seuls hommes politiques. On devra comprendre que le Cameroun c'est notre bien commun. Nous devrions nous impliquer", a-t-il déclaré.
Des paradoxes dans les propos des leaders du boycott
En séjour depuis quelques jours au Canada dans le cadre d'une tournée en occident, Maurice Kamto a fait cette déclaration : "Parce que si vous ne les impliquez pas, si vous choisissez vos interlocuteurs, vous allez trouver des solutions qui ne seront pas acceptées par les autres". Comment peut-on comprendre une telle position ? Appeler des gens à boycotter tout en les mettant en garde de leur éventuelle insatisfaction devant des représentants choisis par les autres ?
Un paradoxe qui pourrait aussi se retrouver dans la décision même de boycotter les élections. Des élections qui se passent uniquement sur l'étendue du territoire camerounais mais il s'est envolé hors du Cameroun quelques jours seulement après l'annonce de cette campagne. A quels camerounais s'adressait-il ? Ceux de la diaspora qui n'y prennent point part ? Ou alors son agenda était tout autre et qu'il se jouait de militants dont il venait de suspendre l'avenir politique à sa seule parole ?
Les leaders sécessionnistes pour lesquels il semble pourtant avoir retiré son parti de la course se sont vus refuser l'accès à un meeting qu'il organisait au Canada. Il a pourtant déclaré pendant un entretien accordé à une radio de ce même pays : "Nous voulons ouvrir un dialogue inclusif, c’est-à-dire que tous les acteurs, toutes les parties prenantes doivent être invitées à ce dialogue y compris les représentants des groupes armés, y compris les représentants des groupes armés sécessionnistes, y compris les membres de la diaspora".
Il y a donc de quoi réaliser que les leaders de ce parti ont des positions peu saisissables, tout autant que le régime qu'ils prétendent vouloir déloger.
L’enseignante d’université et coordonnatrice du réseau « More women in politics » vient de faire une sortie retentissante. Elle exprime son ras-le-bol à l’endroit des Camerounais qui multiplient de actions de campagne de boycott du grand rendez-vous national qu’est le double scrutin.
Le Pr Justine Diffo condamne avec véhémence la campagne de boycott du processus des législatives et municipales à laquelle se livrent les membres de certains partis politiques. Il s’agit du Mouvement pour la renaissance du Cameroun (MRC) de Maurice Kamto et du Cameroon people’s party de Kah Walla. L’enseignante d’université lance un message clair à l’endroit des partisans de ces formations politiques.
Selon ses explications, « je pense que le droit de vote est quelque chose de si important qu’on a pas le droit de jouer avec. Alors, si un camerounais décide d’embrigader le droit de vote à cause de l’ignorance des citoyens, à cause de certaines frustrations, je crois qu’il serait bon de lui retirer la nationalité camerounaise », déclare-t-elle.
« J’aimerai les voir dans 5 ou 10 ans quand ils auront besoin de suffrage des Camerounais. Je boirai cela comme du petit lait en leur disant que souvenez-vous de ce que vous avez annoncé auparavant », ajoute la militante pour préciser que le vote est un devoir civique et citoyen.
La sortie de la coordonnatrice du réseau « More women in politics » intervient à quelques jours du double scrutin législatif et municipal de dimanche prochain. Elle invite d’ailleurs les femmes à se rendre massivement aux urnes le jour dit, « nous les femmes, nous sommes au moins 50% de la population, les jeunes pour lesquels nous nous battons aussi représentent près de 70%. Alors électeurs modèles, allons tous aux urnes. Zéro boycott, zéro abstention le 09 février 2020 ».
Innocent D H
Au cours de sa conférence de presse, puis de son meeting donné à Paris, le président du MRC a à plusieurs reprises demander la libération du journaliste Paul Chouta. Maurice Kamto l’assimile aux autres prisonniers politiques du MRC encore incarcérés dans les cellules de la prison centrale de Nkondengui.
Calixthe BEYALA dénonce dans sa réponse, l’empathie sélective du leader du MRC. Pour elle, Maurice Kamto a vu faire « son petit protégé » durant des mois et des mois sans rien dire. Elle pose des questions au patron du MRC, à savoir « où étiez-vous quand votre petit protégé m'insultait, appelait à me violer ? Où étiez-vous lorsque pendant un an, il n'a eu de cesse que de me calomnier ? Je n'ai pas entendu votre voix de président de quelque chose le ramener à l'ordre, lui dire que ce qu'il faisait n'était pas dans les normes. »
En l’assimilant à un prisonnier politique, le MRC induit qu’il y aurait une machine politique derrière la plainte déposée par Calixthe BEYALA. Ce que cette dernière dément. Elle s’en défend d’ailleurs « je vous dis en vérité, j'ai porté plainte, toute seule comme la grande Dame que je suis ! J'ai déposé ma plainte seule, sans être accompagnée d'un quelconque avocat et j'ai laissé la justice suivre son cours, sans jamais l'entraver d'une quelconque façon. Les reports sont dus aux turpitudes de vos propres avocats. (…) Non, Monsieur, aucun politique ne m'a aidée. De la même façon qu'un jour, seule, j'ai obtenu la condamnation de la France en France pour non représentation des minorités, j'ai obtenu au Cameroun que votre protégé réponde de ses crimes devant les tribunaux... D'ailleurs, vous le savez aussi bien que moi que certains de ceux que vous accusez de m'avoir aidée, sont ceux-là qui le payaient pour me calomnier »
Dans la suite de ses propos, l’écrivaine franco-camerounaise s’en prend frontalement à Maurice KAMTO. Pour elle, il est incapable de diriger un pays comme le Cameroun. Car dit-elle « un homme à la hauteur d'un dirigeant commencerait par condamner les injures, diffamations, insultes et calomnies à l'endroit d'une femme avant de parler d'autres choses. (…) vous avez une excellente stratégie, car tous les opposants qui perdent les élections en Afrique, s'en viennent faire un meeting à Paris, ça marche toujours et très bien. » De toute évidence, Calixthe BEYALA n’est pas du tout contente de la position partiale de Maurice KAMTO. Seulement il reste que Paul Chouta est à plus de huit mois d’incarcération pour un délit dont la peine maximale est de sept mois de prison. Ce qui laisse planer des doutes sur la qualité de la justice dont parle l’écrivaine.
Stéphane NZESSEU
Le Président du Mouvement pour la Renaissance du Cameroun poursuit son périple. Il va à la rencontre de la diaspora camerounaise résidant au Canada. Ce sera à la faveur d’une conférence qu’il y donne le vendredi prochain.
Le passage historique de Maurice Kamto au Canada commence ce mercredi. Il est prévu que le président du MRC atterrisse dans l’après-midi de ce 05 février à l’Aéroport Pierre Elliot-Trudeau de Montréal. Où il sera accueilli par la grande communauté de camerounais vivant au canada.
Deux jours après, à l’invitation de l’Institut d’études internationales de Montréal (IEIM-UQAM), le professeur Maurice Kamto donne une midi conférence sous le thème « Le droit international et la décolonisation inachevée ». C’est ce vendredi 07 février 2020 dès 12 heures 30 et ce jusqu’à 14 heures au sein de cet institut universitaire. Le conférencier du jour interviendra avec ses multiples casquettes. Et l’organisation de cet évènement fait bien de rappeler que « le Professeur Maurice Kamto est un avocat, universitaire et ancien ministre délégué à la justice du Cameroun. Il dirige le principal parti d’opposition de ce pays depuis 2012. Membre et conseiller juridique de la délégation camerounaise à la conférence diplomatique de Rome pour la création de la Cour pénale internationale, il fut de 1999 à 2016 membre, puis président de la Commission du droit international des Nations Unies.
Le professeur Kamto est membre de plusieurs sociétés savantes en droit dont l’Institut de droit international. Il est membre du curatorium de l’Académie de droit international de La Haye qui en assure la direction scientifique. Fondateur de la Société africaine de droit international, il a représenté plusieurs États devant des tribunaux internationaux et a servi à titre d’arbitre à la Cour permanente d’arbitrage établie en vertu des conventions de La Haye de 1899-1907. » C’est donc fort de cette expérience et de ces compétences que l’homme de science et l’homme politique édifiera les jeunes canadiens.
Après cette conférence, le Président Maurice Kamto devrait se rendre au palais des Congrès de Montréal pour rencontrer la diaspora camerounaise. Ce sera l’occasion de leur rappeler les engagements qu’il a pris et qu’il continue à tenir pour leur épanouissement à l’étranger, mais aussi les mesures d’aménagement d’un retour serein au pays, pour y investir et autres. Un meeting qui de toute évidence va davantage renforcer la côte de cet homme politique auprès de la diaspora.
Stéphane NZESSEU
Au cours de sa prise de parole lors du meeting tenu samedi dernier à Paris, le conseiller aux affaires économique de Paul BIYA et allié de Maurice KAMTO a annoncé une nouvelle ère sur le Cameroun.
Elle n’aura pas été longue, mais le message transmis en quelques minutes par Christian Penda EKOKA transporte encore aujourd’hui plusieurs de ceux qui l’ont suivi. Ce samedi 1er février à la Place de la République, le Président du Parti AGIR a invité les camerounais à ne plus avoir peur. « N’ayez plus peur » a-t-il martelé. Un message semblable à celui prononcé par le Très Saint Père le 22 octobre 1978 à la Place Saint Pierre de Rome, pour inaugurer son pontificat débutant. Déjà par cette phrase, le Pape Jean Paul II annonçait un nouveau vent qui soufflerait sur l’église catholique. Un vent rafraîchissant, une nouvelle manière de faire les choses. Et durant son règne il l’aura suffisamment démontré ; Il aura été le premier Pape à faire le plus grand nombre de voyage hors de l’Europe. Il va grandement contribuer à réconcilier les populations à la foi chrétienne catholique.
Ce message d’assurance, il va le redire en terre camerounaise lors de sa visite en Août 1985. Lors de cette visite le 10 Août 1985 à Yaoundé, le Saint Père qui venait pour la première fois dans un pays en pleine transition politique, du fait de la venue au pouvoir quelques années avant d’un nouvel homme Paul BIYA, va réitérer son message, « n’ayez pas peur ». Comme on peut s’en rendre compte, l’appel à ne plus avoir peur est très souvent l’augure d’un changement important dans le cours de l’histoire d’un homme ou d’un peuple. Et cela va de soi, car tout changement est en soi un risque. Car personne ne peut dire avec certitude de quoi sera fait le lendemain. En appelant les camerounais à ne plus avoir peur, Christian Penda EKOKA rajoute qu’un nouveau vent souffle sur le Cameroun. »
Ce nouveau vent se traduit par la prise de conscience générale qui gagne de plus en plus les citoyens camerounais. Penda EKOKA rappelle aux camerounais : « Nous vous avions dit qu’on ne léguera pas à nos enfants et à nos petits-enfants les combats de notre temps. Si on vous demande ce que vous ont apporté Maurice Kamto et Penda EKOKA, répondez qu’ils nous ont appris à être digne, à être debout, à être courageux, fier d’être camerounais, à être libre, ne pas être comme des reptiles, et à être solidaires. Car seuls les hommes et les femmes dignes peuvent réaliser de grande choses et se développer. On ne peut rien faire de grand avec la peur au ventre, la peur est dans l’autre camp. » Tout un projet politique.
Lire aussi : Meeting de Maurice Kamto à Paris : Nicolas Sarkozy ne cache pas sa colère
Stéphane NZESSEU
Des propos circulent sur la toile et sont attribués à l’ancien président français, notamment : « La France n'a pas besoin de polémiques avec ses pays amis et la France n'est pas un pays d'Afrique… ».
Pas moyen d’avoir la source exacte de ces informations mais, ceux qui ont inondé les réseaux sociaux, lui attribuent ces autres mots : « Que certains leaders impopulaires chez eux en Afrique cessent de venir afficher leur médiocrité sur des lieux publics en France… Venir nombreux avec des gadgets à l'effigie du pays d'origine ne donnerait jamais la légitimité du suffrage à ces derniers.
Ecoutez la France a besoin d'un peu de respect. Les meetings politiques étrangers ne sauraient se tenir en public en France. Nous avons des salles de spectacles pouvant contenir ces minorités.
Il faut qu'ils comprennent que la majorité se trouve dans leurs pays surtout que beaucoup ne sont pas capables de prendre part au vote faute de papiers. J’interpelle ceux qui de droit, gouvernent en ce moment notre belle France afin qu’ils prennent leurs responsabilités… ».
Une sortie qui, selon les dires de certains analystes de l’actualité politique au Cameroun, épouse la pensée des français qui font le reproche à leur gouvernement de donner trop de libertés aux africains sur leur territoire, les nationaliste appellent à la montée de Marine Le Pen.
Par ailleurs, la position adoptée par l’ex président français a suscité la colère des adulateurs du leader du Mouvement pour la Renaissance du Cameroun. Ils l’ont manifesté à travers de post qui ne laissaient transparaître aucun doute sur leurs sentiments.
Quelques exemples
« Tu viens parler maintenant, on attend toujours que tu t’expliques par rapport à l’assassinat de Mouammar Kadhafi. Qu’est ce qui s’est passé ? Pourquoi ne t’exprimes tu pas à ce propos » ?
« Nous n’avons pas besoin de l’avis d’un français qui est mal aimé par les siens. Le professeur Maurice Kamto a réuni ses partisans et des militants du mrc parce qu’il a su nous convaincre grâce à sa façon de faire. Tous ceux qui ont fait le déplacement ce Samedi croient en lui et les gens comme toi ne nous servent à rien… ».
D’autres, à l’instar du Professeur Eric Mathias Owona Nguini semble donner raison à Nicholas Sarkozy car d’après lui, « Maurice Kamto ne représente rien au Cameroun… ».
« Le parti – tontine (MRC) qui fait beaucoup de bruit à Paris là est sauf que zéro au K- Mer : 0 Président, 0 député, 0 maire, 0 sénateur, 0 conseiller municipal, 0 ministre mais 100% de bruit » !!!
Nicole Ricci Minyem
Le président du Mouvement pour la renaissance du Cameroun en séjour dans la capitale française, n’a pas souhaité se prononcer pour le moment sur le décès de Me Sylvain Souop.
Me Sylvain Souop était un avocat incontournable pour le Mouvement pour la renaissance du Cameroun (Mrc), qui a des militants incarcérés à Yaoundé, à Douala, à Mbalmayo. Aussi depuis son décès, la prise de parole de Maurice Kamto le président du Mrc est fortement attendu. Actuellement en séjour à Paris en France, il a donné une conférence de presse en relation avec le meeting qu’il organise le 1er février 2020 sur la place parisienne. Interrogé sur la mort de Me Souop, il n’a pas voulu s’étendre sur le sujet. Cependant il a rassuré qu’il en parlera. «Je ne souhaite pas parler du décès tragique de mon frère, fils et confrère Me Souop Sylvain maintenant mais rassurez vous, je le ferai en temps opportun», a dit Maurice Kamto.
Les déclarations de Maurice Kamto se font attendre. Parce que les circonstances qui entourent la mort de Me Sylvain Souop ont créé la polémique à l’annonce de son décès. A titre de rappel, Me Souop était le président du collectif des avocats qui défendent les militants du Mrc arrêtés dans le cadre des marches dites blanches. Ces marches ont été organisées en janvier et en juin 2019. Le défunt avocat a été victime d’un accident de circulation.
«Il a été victime d’un accident de circulation à l’entrée de la ville de Bafoussam alors qu’il revenait de Dschang. Il est tombé sur un dos d’âne dans la nuit qui n’était pas du tout signalé et qui provoque, selon les informations que nous avons reçues, de nombreux accidents et très souvent mortels. La route donc qui est mal matérialisée a été à l’origine de cet accident malheureux», raconte Me Emmanuel Simh dans une interview qu’il a accordée au quotidien Le Jour.
Transporté au Centre des urgences de l’hôpital central de Yaoundé, il devait être opéré pour une fracture au bras. «La question qu’on se pose en réalité c’est que comment on explique que pour une fracture du bras samedi, on puisse arriver à la mort de quelqu’un le jeudi c’est-à-dire 5 jours après dans un centre faut-il le dire, qui est réputé être un centre d’excellence en matière de prise en charge urgente des personnes accidentées, des personnes victimes d’Avc et puis généralement des personnes malades nécessitant des soins d’urgence ? La question à l’évidence mérite d’être posée. Et tout le monde l’a posé. Pas seulement les avocats, même le gouvernement, ai-je appris, à travers le ministre de la Santé, a demandé l’ouverture d’une enquête administrative, le barreau du Cameroun a déposé une plainte et le collectif des avocats également du Mrc attend avoir des informations plus précises avant de réagir», ajoute Me Emmanuel Simh.
Liliane N.
Ce Samedi 1er février 2020, Maurice Kamto sera des milliers de camerounais de la diaspora dans le cadre d’un grand meeting de remerciement. En prélude à cette sortie grandeur nature, le Président du MRC a donné une conférence de presse pour préciser l’objet de sa présence sur les terres parisiennes.
Cette tournée européenne était déjà prévue à fait savoir Maurice Kamto. En effet, avant que les militants du parti de la renaissance ne soient incarcérés au lendemain de la marche blanche du 26 janvier 2019 sur l’ensemble du territoire camerounais. Malheureusement, malgré que des salles avaient déjà été louées et que des mesures prises pour accueillir Maurice Kamto et ses alliés, le gouvernement a choisi de les envoyer derrière les barreaux. Et le président du MRC de préciser, « nous sommes allés en prison pour avoir marché pacifiquement le 26 janvier 2019 pour trois choses : réclamer le retour de la paix dans les régions du Nord-ouest et du Sud-Ouest Cameroun ; réclamer qu’une enquête soit ouverte sur les détournements de fonds publics autour de la Coupe d’Afrique des Nations, mais aussi au sujet du holdup électoral. Depuis notre sortie de prison, impossible de tenir des réunions même dans nos sièges. »
Maurice Kamto joue la carte du rassemblement
Il se positionne essaye de se positionner comme étant le leader de tous les camerounais. Qu’il s’agisse de ceux qui lui sont favorables ou pas, Maurice Kamto a pris son bâton de pèlerin pour aller à la recherche de la paix. Il prend sur lui d’aller vers ceux qui ne le tienne pas forcément en estime leur tendre la main, la main d’association pour le développement de l'héritage commun : le Cameroun.
Parlant justement de ce Cameroun, il rappelle une époque pas très éloignée de notre pays et les prouesses dont nous étions capables à cette étape de notre histoire. « Le nationalisme camerounais n’est pas un artifice, il est profond au Cameroun. Il faut qu’on enseigne aux camerounais d’où est né la nation camerounaise. Tous les nationalistes jusqu’à Ernest Ouandié. Ceux qui veulent diviser les camerounais ne trouveront aucun soutien auprès de Kamto. Prenez mon texte de 2011 quand je quitte le pouvoir. Je le dis déjà dedans. C’est un travail que nous allons continuer de faire. » La réconciliation des camerounais avec eux et entre eux.
Le président du Mouvement pour la Renaissance du Cameroun (MRC), au cours de la conférence de presse donnée ce jeudi à Paris, a rappelé qu’il vient à Paris dire ses remerciements à tous les camerounais sans distinction de chapelle politique, qui l’ont soutenu d’une manière ou d’une autre pendant qu’il était en cellule.
Stéphane NZESSEU
Ils sont nombreux à se poser la question de savoir : que deviendra le MRC durant ces cinq prochaines années ? Puisque le parti de Maurice Kamto n’est pas candidat aux municipales et législatives de février 2020.
Sans conseillers municipaux, ni représentant au parlement, le parti de la renaissance sera comme inexistant au cours des cinq prochaines années. De plus, en l’absence d’élus, le MRC ne pourra pas compétir pour l’élection présidentielle, et même dans le cas d’une élection présidentielle anticipée. Et de tous ces détails, le Président du MRC est conscient. Maurice Kamto a laissé entrevoir lors de la conférence de presse à Paris, quelques aspects du projet de déploiement de son mouvement politique pour ces années où le mouvement ne sera ni au parlement, ni dans les communes.
Il annonce que pour les cinq prochaines années, « nous allons travailler à éveiller la conscience de nos compatriotes. Il n’y aura pas de vrais changement au Cameroun autre que ce que veulent les camerounais. Que feriez-vous au pouvoir si on n’éveille pas la conscience politique des camerounais ? On va parler aux camerounais. Parler à la conscience des camerounais. Dire aux camerounais que nous n’avons jamais été une colonie de personnes. Il faut s’en souvenir. »
Au cours de cette conférence de presse, Maurice kamto avait de toute évidence un objectif majeur : conscientiser les populations africaines en général et camerounaises en particulier. Pour lui, il est temps de faire bouger les lignes. Son propos liminaire l’exprime à suffisance : « Il est temps que l’Afrique se pense comme des êtres humains, il ne faut plus se réfugier sous es postures du genre nous sommes des africains nous ne sommes pas comme les autres. Si vous n’êtes pas comme les autres, ne demandez pas qu’on vous traite comme les autres. »
Une démarche politique qu’il compte poursuivre durant les cinq prochaines années. Une démarche que certaines personnes ont du mal à comprendre. D’ailleurs, un journaliste lui pose la question de savoir pourquoi procéder à une tournée en Europe alors qu’il y a une élection en cours au Cameroun. Questionnement auquel Maurice Kamto répond : « Je n’ai aucune obligation d’être à une campagne même étant candidat, je peux librement décider de na pas mener de campagne. Que je cours alors le risque de l’échec, je l’assume. Plus encore, le conseil national du MRC a décidé le 25 Novembre 2019 de ne pas prendre part aux élections du 9 février 2020. »
Plus encore, « Le boycott est une décision politique délicate, notre parti avait choisi, à sa création en 2012, de ne pas faire la politique de la chaise vide. C’est une décision grave pour les militants pris individuellement. Car ils sont nombreux qui auraient voulu être candidat. Et collectivement pour le parti puisqu'on risque de manquer la prochaine présidentielle. Mais nous croyons que la politique doit changer les choses ». Le processus de conscientisation et d’humanisation des populations africaines et camerounaises sont en cours.
Stéphane NZESSEU