Ils sont nombreux à se poser la question de savoir : que deviendra le MRC durant ces cinq prochaines années ? Puisque le parti de Maurice Kamto n’est pas candidat aux municipales et législatives de février 2020.
Sans conseillers municipaux, ni représentant au parlement, le parti de la renaissance sera comme inexistant au cours des cinq prochaines années. De plus, en l’absence d’élus, le MRC ne pourra pas compétir pour l’élection présidentielle, et même dans le cas d’une élection présidentielle anticipée. Et de tous ces détails, le Président du MRC est conscient. Maurice Kamto a laissé entrevoir lors de la conférence de presse à Paris, quelques aspects du projet de déploiement de son mouvement politique pour ces années où le mouvement ne sera ni au parlement, ni dans les communes.
Il annonce que pour les cinq prochaines années, « nous allons travailler à éveiller la conscience de nos compatriotes. Il n’y aura pas de vrais changement au Cameroun autre que ce que veulent les camerounais. Que feriez-vous au pouvoir si on n’éveille pas la conscience politique des camerounais ? On va parler aux camerounais. Parler à la conscience des camerounais. Dire aux camerounais que nous n’avons jamais été une colonie de personnes. Il faut s’en souvenir. »
Au cours de cette conférence de presse, Maurice kamto avait de toute évidence un objectif majeur : conscientiser les populations africaines en général et camerounaises en particulier. Pour lui, il est temps de faire bouger les lignes. Son propos liminaire l’exprime à suffisance : « Il est temps que l’Afrique se pense comme des êtres humains, il ne faut plus se réfugier sous es postures du genre nous sommes des africains nous ne sommes pas comme les autres. Si vous n’êtes pas comme les autres, ne demandez pas qu’on vous traite comme les autres. »
Une démarche politique qu’il compte poursuivre durant les cinq prochaines années. Une démarche que certaines personnes ont du mal à comprendre. D’ailleurs, un journaliste lui pose la question de savoir pourquoi procéder à une tournée en Europe alors qu’il y a une élection en cours au Cameroun. Questionnement auquel Maurice Kamto répond : « Je n’ai aucune obligation d’être à une campagne même étant candidat, je peux librement décider de na pas mener de campagne. Que je cours alors le risque de l’échec, je l’assume. Plus encore, le conseil national du MRC a décidé le 25 Novembre 2019 de ne pas prendre part aux élections du 9 février 2020. »
Plus encore, « Le boycott est une décision politique délicate, notre parti avait choisi, à sa création en 2012, de ne pas faire la politique de la chaise vide. C’est une décision grave pour les militants pris individuellement. Car ils sont nombreux qui auraient voulu être candidat. Et collectivement pour le parti puisqu'on risque de manquer la prochaine présidentielle. Mais nous croyons que la politique doit changer les choses ». Le processus de conscientisation et d’humanisation des populations africaines et camerounaises sont en cours.
Stéphane NZESSEU