Le Tribunal de première instance de Yaoundé centre administratif a enfin rendu son verdict ce mardi 18 mai 2021.
C’en est désormais fini de l’affaire qui opposait Calixthe Beyala à Paul Chouta. L’écrivaine qui a porté plainte contre le bloggeur pour diffamation et diffusion de fausses nouvelles, a eu gain de cause. Le Tribunal de première instance de Yaoundé centre administratif a décidé de condamner Paul Chouta à 23 mois de prison. Seulement, il convient tout de même de préciser que le mis en cause compte 24 mois d’incarcération à la prison de Kondengui. Pour David Eboutou, avec cette sentence, le mis en cause va sortir de prison.
Sur sa page Facebook officielle, l’écrivaine Calixthe Beyala a réagi en apportant des précisions qu’elle n’a pas faites au début de l’affaire qui a eu une résonance internationale. Paul Chouta avait fini par avoir certains soutiens comme celui de l’Organisation non gouvernementale Human Rigth Watch.
Retrouvez ci-dessous la réaction de Calixthe Beyala
Il n'y a jamais eu une affaire Paul Chouta, mais un trio organisé pour me nuire. Quand une affaire est devant les juges, mon excellentissime avocat, Maître Modeste Mfenjou m'a appris qu'on ne la commente pas.
En effet, l'affaire impliquait trois personnes :
1° NGO HEGA MISPA, fondatrice de l'école le Paradis des Anges
2° Sylvain Nyemri son employé qui a été envoyé pour m'agresser pendant "qu'ils" filmaient.
3° Paul Chouta qui fera une fausse interview d'un certain Nyamsi - qui n'existe pas - qu'il fera passer pour mon amant en légende de cette vidéo.
Les juges camerounais viennent de déclarer les Coaccusés coupables, les trois, pas un de moins.
Comme vous pouvez le constater, il ne s'agit nullement d'un règlement de comptes politiques, où j'aurais jeté un jeune journaliste en prison, mais d'une action en bande organisée destinée à me nuire puisqu'elle a menacé à la fois ma vie physique et ma vie professionnelle.
Nous attendons à cet instant la sentence des juges. Bisous
Liliane N.
Le délibéré de l’affaire a été renvoyé au 18 mai prochain.
Le tribunal de première instance (Tpi) de Yaoundé-Centre administratif n’a pas rendu le verdict dans l’affaire qui oppose l’écrivaine Calixthe Beyala à Paul Chouta, comme on l’attendait. Le délibéré a plutôt été renvoyé au 18 mai 2021. Selon Premium Tv, la raison de ce renvoi est que « le juge n'a pas fini de rédiger la sentence ». En attendant donc la nouvelle date à laquelle la sentence doit être prononcée, Paul Chouta est retourné en prison.
Pour certains activistes comme J.P Rémy Ngono, il n’y a rien de surprenant dans ce qui s’est passé aujourd’hui au Tpi de Yaoundé-Centre administratif.
« Paul Chouta retourne en prison comme l’avait déjà annoncé Ma’a Cailloux. Le juge n’a pas rendu sa décision et a préféré renvoyer l’affaire pour la 27ème fois pour le 18 mai 2021. Immédiatement, Calixthe Beyala a sauté de joie et écrit sur son mur: « Bisous à tous et bonne journée » », a écrit J.P Rémy Ngono.
Lire aussi : Affaire Calixthe Beyala-Paul Chouta: le verdict sera prononcé ce jour
Il faut dire que la plupart des partisans de Paul Chouta affirment qu’ils seront très surpris de voir que celui-ci ait gain de cause dans cette affaire qui l’oppose à l’écrivaine Calixthe Beyala. La romancière a porté plainte contre lui pour diffamation et diffusion de fausses nouvelles. Et, il se trouve que le mis en cause a déjà passé plus d’un an incarcéré.
Reporters sans frontières qui s’est rangé du côté de Paul Chouta et qui ne cesse de demander sa libération, indique que Calixthe Beyala « l’accuse notamment d’avoir publié, sans son autorisation, une vidéo sur Internet où elle prend part à une altercation avec un homme ». RSF note que le procès du bloggeur a déjà fait l’objet de plusieurs audiences. « Une procédure et une détention provisoire particulièrement longues pour une vidéo qui ne dure que quelques minutes », écrit-il.
Liliane N.
Le tribunal de première instance de Yaoundé centre-administratif va donner la sentence ce 6 mai 2021, dans l’affaire qui oppose Calixthe Beyala au bloggeur Paul Chouta.
C’est sûrement l’un des verdicts très attendus par la presse au Cameroun. Paul Chouta sera-t-il condamné par le tribunal de première instance de Yaoundé centre administratif ? D’aucuns pensent qu’un verdict contraire ne pourrait sortir du tribunal. La raison étant selon eux, que l’écrivaine Calixthe Beyala à laquelle il est opposé, a une certaine proximité avec le pouvoir. C’est le point de vue Me Christian Bomo Ntimbane qui a adressé hier, une lettre à Paul Chouta incarcéré à Kondengui.
« Je n’attend aucune justice de ce tribunal, madame Beyala, femme de couloir, dont la proximité avec les pontes de Yaoundé est connue de tous, vient de donner, selon une capture d’écran de son commentaire en circulation, la sentence de ta condamnation. Après avoir démontré la vacuité des faits qui te sont faussement reprochés, je ne vois pas ce jeune magistrat prendre son courage pour te relaxer purement et simplement, comme tu le mérites », a écrit Me Christian Bomo Ntimbane.
Toutefois, il faut rappeler que Paul Chouta a été arrêté suite à une plainte déposée contre lui par l’écrivaine internationale Calixthe Beyala. La romancière a décidé de le poursuivre pour diffamation.
Certaines Organisations non gouvernementales (ONG) de défense des droits de l'homme comme Mandela Center International, Nouveau Droit de l'homme, Redhac, entre autres ont réclamé sa libération. Paul Chouta a déjà passé plus d’un an en prison. Il a été incarcéré très exactement le 10 juin 2019. Si certains dans le milieu de la presse considère que son affaire constitue un cas de violation de la liberté de la presse, d’autres pensent le contraire.
Liliane N.
Invitée sur le plateau de Claudy Siar le 26 mars dernier, l’écrivaine franco-camerounaise a fait le choix de proférer des mensonges à l’endroit du journaliste Paul Chouta. Les avocats de ce dernier soulignent ces fausses accusations qu’ils dénoncent.
Arrêté le 28 mai 2019 à Yaoundé, voici près de deux ans que le journaliste est embrigadé dans une procédure dont la peine principale, si au final la justice le reconnaissait coupable de diffamation, est fixée à six mois de prison. Comme quoi, il a déjà purgé plus de la peine de prison à laquelle il aurait pu avoir droit. Malgré les garantis qu’il donne, la justice fait toujours le choix de le garder au milieu des criminels de grand chemin. Et c’est dans ce contexte de justice au pas de tortue que celle par qui son malheur est arrivé vient enfoncer le clou de la douleur en proférant des contre-vérités. Et pour les avocats de la défense, ce n’est pas du tout acceptable.
Ils dénoncent. « Nous, Avocats Conseils soussignés, régulièrement constitués aux côtés de Monsieur CHOUTA NJIWANG PIERRE PAUL, avons suivi avec intérêt et regret la sortie de Madame BEYALA CALIXTHE MAJOLIE, sur les antennes de Radio France Internationale (RFI) le 26 mars 2021 au cours de l’émission Couleur Tropicale animée par Monsieur CLAUDY SIAR. Ses propos portant sur le différend l’opposant à notre client, sont non seulement diffamatoires mais portent gravement atteinte à la présomption d’innocence de notre client. »
Quels sont ces mensonges ?
Tout d’abord, Madame BEYALA fait savoir qu’elle a retiré sa plainte et que le journaliste serait encore entre les mains de la justice du fait des autres plaintes de particuliers qui sont venus après qu’elle ait retiré la sienne. Ce que les avocats démentent. Selon eux, elle « n’a jamais retiré sa plainte, et aurait fait œuvre utile en confrontant monsieur CHOUTA devant le Tribunal. » Elle n’a jamais accepté une confrontation avec celui qu’elle accuse. « Elle n’a jamais fait de déposition devant le Tribunal. »
De plus, tout au long de son interview, madame BEYALA a suffisamment déformé les faits de l’affaire en question. Et pourtant la vidéo qu’avait juste partagé Paul CHOUTA est encore en circulation sur la toile. Et tous peuvent y voire la journaliste se confondre dans une folle affaire de bas de ceinture. Les avocats de Paul CHOUTA lui rappellent que « les antennes d’une chaine de radio diffusion ne sont point une instance juridictionnelle et dès lors, l’agitation qui y est faite relativement à une affaire en instance de jugement ne retient point l’attention de notre client et ne peut nous détourner de l’essentiel. Cependant, notre client se réserve le droit d’intenter contre madame BEYALA, en temps opportun, toutes les procédures utiles visant à rétablir son honneur et sa dignité. »
En attendant, Paul CHOUTA attend avec assurance sa prochaine comparution devant les tribunaux. On sera rendu au 23 mois dudit procès.
Stéphane NZESSEU
L'influenceur devait comparaître ce mercredi au Tribunal de Première Instance de Yaoundé centre administratif. Mais alors que son extraction connaissait du retard, la justice a décidé de renvoyer son audition pour le 24 juin 2020.
C’est autour de 10 heures et 30 minutes que le car qui a à son bord Paul Chouta fait son entrée dans les locaux du palais de justice du centre administratif. Alors qu’il se dirige vers la salle qui devrait connaître son procès, il apprend que les juges ont statués le matin et ont décidé du renvoi de son affaire pour le 24 juin prochain.
En effet, plus tôt dans la journée, dans la salle 3 du Tribunal de Première Instance de Yaoundé centre administratif, l’affaire Paul Chouta était en discussion. Ses avocats étaient présents et essayaient de convaincre le juge d’avancer dans le dossier malgré le retard de Paul Chouta. Mais il faut dire que l’exercice semblait improbable. Ce d’autant plus que la partie adverse était absente ce jour au tribunal. Tant Calixthe Beyala elle-même que ses avocats.
On a d’ailleurs pu lire sur le compte de Calixthe Beyala, dans une publication qui date de la veille du procès, qu’elle passe du bon temps dans la ville de Douala. Une manière furtive de faire savoir à l’opinion publique qu’elle n’est manifestement pas préoccupée par ce procès.
Une situation de blocage qui semble voulue par l’accusation. Depuis le début du procès, Calixthe Beyala s’est présentée une fois seulement. En décidant de reportée pour le 24 juin la suite du procès, la justice camerounaise s’est appuyée sur le défaut d’extraction du prévenu et la non citation des autres parties au procès. L’appel Avant Dire Droit (ADD) a été introduit depuis plus de six (06) mois aujourd’hui. La décision du juge reste attendue. Et au regard d’un certain nombre de paramètres, i est possible que Paul Chouta passe encore plus de temps derrière les barreaux.
L’activiste est apparu ce matin frais et bien portant. Il a eu l’occasion de rassurer ses amis et frères venus le soutenir sur son état de santé. Il n’est ni atteint de Covid 19, encore moins victime d’empoisonnement ou de quelques autres maladies. Après quelques échanges avec sa fiancée et certains membres de sa famille, mais aussi Alain FOGUE du MRC venu lui dire son soutien, Paul Chouta va regagner le car de transport pour le retour à la prison principale de Kondengui. Rendez-vous est pris pour le 24 du mois courant.
Stéphane NZESSEU
L’homme, incarcéré à la prison principale de Yaoundé et considéré comme lanceur d’alerte aurait besoin de la somme de huit cent mille (800 000) selon Me Christian Ntimbane Bomo.
C’est à travers une lettre ouverte rédigée avec un ton caustique que « l’avocat » a tenu à faire passer son message, arguant que cette somme va permettre de s’acquitter des émoluments des avocats chargés de le défendre.
Des confrères et autres amis de Paul Chouta affirment que « son incarcération est une injustice car il n’est pas aisé de donner les raisons pour lesquelles il est encore maintenu derrière les barreaux ».
Peut être que le paiement de la somme sollicitée va permettre d’en savoir plus sur cette affaire avec l’aboutissement souhaité par les proches du lanceur d’alerte.
La lettre
« N'oublions pas Paul Chouta !
Chers compatriotes, Notre ami et frère Paul Chouta, courageux et incorruptible activiste des réseaux sociaux, est toujours illégalement emprisonné à la prison de Kondengui, et ce, depuis environ 01 an pour des faits supposés de diffamation et propagation de fausses nouvelles, à la suite d'une grossière plainte sans tête, ni queue de l'ex- écrivaine Calixte Beyala, une femme, au bras long et très introduite comme le démontrent ses apparitions aux côtés des pontes gouvernementales du régime dans un pays où, la justice est institutionnellement soumise à l'exécutif.
Sur le strict plan du droit, l'infraction de diffamation est punie de la peine maximale de 06 mois. Celle de propagation de fausses nouvelles par voie cybernétique est de 02.
Etant bien entendu qu'en droit pénal, la propagation de fausses nouvelles quelque soit le moyen de sa diffusion, ne concerne que les cas d'atteinte à la sûreté de l'Etat.
En quoi donc madame Beyala est assimilable à l'Etat ? C'est pour dire que fautif ou pas, Paul Chouta est depuis 06 mois environ, en séquestration abusive à la prison de Yaoundé. Depuis son incarcération, l'affaire de Paul Chouta est renvoyée pour des raisons bizarres de procédure
Nous pouvons donc conclure qu'il est un prisonnier politique. Depuis qu'il est arrêté, Paul Chouta, vit des soutiens multiples, malheureusement qui ne peuvent pas lui permettre de payer ses Avocats. Il a besoin de la somme de huit cent mille (800.000) FCFA pour payer ses Avocats.
Soutenons aussi ces courageux Avocats qui ont accepté de le défendre, dans un contexte où défendre une personne publique qui critique le régime, fait de l'avocat l'ennemi du régime.
D'ailleurs de nombreux Avocats ont décliné l'offre de défense de Paul Chouta. Je communiquerai dès demain, après consultation avec la famille de Paul Chouta, les coordonnées d'envoi d'argent par ceux qui souhaiteraient le soutenir dans cette injuste épreuve ».
Nicole Ricci Minyem
C’est une vidéo de 7 minutes 29 secondes. Une vidéo qui met en scène la célèbre écrivaine franco-camerounaise Calixthe Beyala. La littéraire est aux prises avec un monsieur qui semble sur la défensive tout au long de la vidéo en question. Une scène de discussion comme on en voit très souvent dans nos sous quartiers. Une vidéo qui n’aurait jamais dû tomber dans les réseaux sociaux, tellement ce qu’on y voit est dégradant. Une vidéo que plusieurs personnes ont diffusé sur les réseaux sociaux.
Dès la première seconde, on voit la femme de lettre en tenue décontractée s’en prendre à un homme. Lui disant « essaye encore de me toucher, essaye encore de me toucher », et pour accompagner le geste à l’acte, la dame feint de lui projeter dessus l’objet qu’elle tient en main. Elle est visiblement très énervée. Elle fera plusieurs aller et retour en direction de son domicile. Et à chaque menace, le monsieur dira « n’essaye pas, est ce que je suis chez elle ? » S’adressant à la foule très nombreuse qui s’est amassée pour assister à la scène. Si l’on s’en tient aux jeunes enfants qu’on voit passer sacs à dos, en tenue scolaire et d’autres stationnés pour regarder la scène, on peut présumer que tout ceci se déroule de bonne heure le matin.
Des insultes publiques, des paroles dégradantes et autres élocutions de bas étages fusent de part et d’autres. En écoutant l’écrivaine, on a l’impression que le jeune homme serait un agresseur qui aurait tenté de s’en prendre à elle. Mais lorsqu’on écoute ce qui va se dire entre les deux tout au long de la vidéo, il est possible de croire que les deux tourtereaux se connaissent, mais alors « très bien ». On entendra d’ailleurs une voix féminine dire dans la vidéo l’expression « que l’amour est violent », un extrait d’une chanson du français Garou. Peut-être cette voix voulait signifier que les deux qui se disputent sont des amoureux qui étalent aux yeux du monde les failles de leur entente doucereuse.
Affaire Paul Chouta : Un an après son arrestation, le juge ouvre le dossier
Il y a plusieurs autres choses qui sont dites tout au long de cette vidéo. De plus, nous rappelons que ce n’est pas Paul CHOUTA qui a pris ces images, et ce n’est pas le seul qui à publier ces images via les réseaux sociaux. De ce point de vue, on peut comprendre que ce serait juste à titre punitif, qu’on l’a interpellé lui, sans chercher à remonter la chaîne de diffusion de la vidéo en question, encore moins inquiéter toutes les personnes qui ont relayées ces images. Quand bien-même il serait tombé sous le coup de la loi, l’article 305 du code pénal est très clair, la sanction ne saurait excéder six mois d’emprisonnement. Lorsqu’une punition va au-delà de la loi, il est possible qu’on soit dans la non justice.
Stéphane NZESSEU
Voici presque un an que le journaliste Paul CHOUTA est écroué à la prison centrale de Kondengui à Yaoundé. Interpellé le 28 mai 2019, jusqu’à ce jour, le juge n’a pas encore tranché pour savoir si Paul CHOUTA est coupable ou innocent. Un an plus tard, sa culpabilité n’est pas encore établie pour un délit dont la peine maximale est de six (06) mois.
Ce lundi 27 avril 2020, l’affaire Paul CHOUTA a connu un nouveau rebondissement. En l’absence de l’accusé, le juge de la Cour d’Appel du Centre a rejeté l’appel interjeté par Me PONDI PONDI, l’avocat de Dame Ngo Hega Mispa. Il s’agit de la directrice de l’école « Paradis des anges », la promotrice de l’école primaire devant laquelle la scène présentée dans la vidéo est tournée.
Son dossier avait été joint à celui de Paul CHOUTA. Le juge a estimé que celle-ci n’avait pas d’intérêt au dossier. Rappelons que ce dossier a atterri dans les bureaux de la Cour d’Appel à l’insu de l’avocat de la partie défenderesse. Seulement, il faut dire qu’il s’agissait ici de questions de formes. Avec cette décision du juge d’Appel, l’affaire est renvoyée en instance. Ce qui permet qu’on puisse enfin, un an après son arrestation, ouvrir le dossier pour connaître l’affaire dans le fond. Jusqu’à la publication de cet article, la date de la prochaine audience n’est pas encore communiquée à l’accusé.
Une décision qui ne met pas l’accusé en sécurité quand on sait toutes les manœuvres mises en œuvre par la plaignante et son équipe qui ont eu pour conséquence de faire traîner en longueur le procès. En effet, au cours de cette première année de procédure, il est arrivé, et ce à plusieurs reprises, que la tenue du procès soit impossible du fait de l’absence de la plaignante ou de sa défense. Accusé pour diffamation, Paul CHOUTA encoure en principe six mois d’emprisonnement au maximum si l’on s’en tient à la législation camerounaise.
En effet le code pénal du Cameroun stipule à son article 305 : « Puni d'un emprisonnement de six jours à six mois et d'une amende de 5.000 à 2 millions de francs ou de l'une de ces deux peines seulement celui qui, par l'un des moyens prévus à l'article 152, porte atteinte à l'honneur ou à la considération d'une personne en lui imputant directement ou on des faits dont il ne peut rapporter la preuve. ». Cet article précise aussi que « (2) Ces peines s'appliquent également aux auteurs de diffamation commise par voie de presse écrite, de radio ou de télévision, sans préjudice du droit de réponse ou du devoir de rectification ».
Un an en prison sans être jugé. Un an en prison pour une infraction qui est sanctionnée par le code Pénal à pas plus de six (06) mois. Paul CHOUTA souffre des réalités de l’appareil judiciaire du Cameroun. Après plus de huit renvois pour indisponibilité de la partie plaignante, il reste à espérer que la prochaine audience sera favorable à Paul CHOUTA qui, même s’il était coupable, a déjà purgé la peine prévue pour cette infraction.
Stéphane NZESSEU
Au cours de sa conférence de presse, puis de son meeting donné à Paris, le président du MRC a à plusieurs reprises demander la libération du journaliste Paul Chouta. Maurice Kamto l’assimile aux autres prisonniers politiques du MRC encore incarcérés dans les cellules de la prison centrale de Nkondengui.
Calixthe BEYALA dénonce dans sa réponse, l’empathie sélective du leader du MRC. Pour elle, Maurice Kamto a vu faire « son petit protégé » durant des mois et des mois sans rien dire. Elle pose des questions au patron du MRC, à savoir « où étiez-vous quand votre petit protégé m'insultait, appelait à me violer ? Où étiez-vous lorsque pendant un an, il n'a eu de cesse que de me calomnier ? Je n'ai pas entendu votre voix de président de quelque chose le ramener à l'ordre, lui dire que ce qu'il faisait n'était pas dans les normes. »
En l’assimilant à un prisonnier politique, le MRC induit qu’il y aurait une machine politique derrière la plainte déposée par Calixthe BEYALA. Ce que cette dernière dément. Elle s’en défend d’ailleurs « je vous dis en vérité, j'ai porté plainte, toute seule comme la grande Dame que je suis ! J'ai déposé ma plainte seule, sans être accompagnée d'un quelconque avocat et j'ai laissé la justice suivre son cours, sans jamais l'entraver d'une quelconque façon. Les reports sont dus aux turpitudes de vos propres avocats. (…) Non, Monsieur, aucun politique ne m'a aidée. De la même façon qu'un jour, seule, j'ai obtenu la condamnation de la France en France pour non représentation des minorités, j'ai obtenu au Cameroun que votre protégé réponde de ses crimes devant les tribunaux... D'ailleurs, vous le savez aussi bien que moi que certains de ceux que vous accusez de m'avoir aidée, sont ceux-là qui le payaient pour me calomnier »
Dans la suite de ses propos, l’écrivaine franco-camerounaise s’en prend frontalement à Maurice KAMTO. Pour elle, il est incapable de diriger un pays comme le Cameroun. Car dit-elle « un homme à la hauteur d'un dirigeant commencerait par condamner les injures, diffamations, insultes et calomnies à l'endroit d'une femme avant de parler d'autres choses. (…) vous avez une excellente stratégie, car tous les opposants qui perdent les élections en Afrique, s'en viennent faire un meeting à Paris, ça marche toujours et très bien. » De toute évidence, Calixthe BEYALA n’est pas du tout contente de la position partiale de Maurice KAMTO. Seulement il reste que Paul Chouta est à plus de huit mois d’incarcération pour un délit dont la peine maximale est de sept mois de prison. Ce qui laisse planer des doutes sur la qualité de la justice dont parle l’écrivaine.
Stéphane NZESSEU
Le document a été déposé au ministère de la Justice et à la Commission National des Droits de l'Homme et Libertés par un collectif d'Ong et d'activistes Camerounais représentés par Jules Raymond Amana et Ernesto Yene.
« A la très haute attention du ministre de la Justice, Garde de s Sceaux et du président de la commission Nationale des Droits de l’Homme et des Libertés du Cameroun
Point sur le cas de Paul Chouta
Paul Chouta est un jeune étudiant, lanceur d'alerte Camerounais et journaliste pour le compte du site camerounweb.com et l'un des administrateurs de la page Facebook dénommée Le Tgv de l'info, résidant à Yaoundé Biyem-Assi, âgé de 27 ans, célibataire et père d'une fille de 3 ans. Il est écroué depuis plus de 6 mois sans jugement à la prison principale de Yaoundé pour le motif de diffamation et de prorogation de fausses nouvelles.
Il a été interpellé le 28 mai 2019 aux environs de 20h au carrefour Acacias à Yaoundé par cinq policiers armés en civil qui l'ont par la suite conduit à la PJ de Yaoundé à bord d’une moto où il a passé 13 jours de garde à vue. Cette interpellation fait suite à une plainte de l'écrivaine Franco-Camerounaise, Beyala Majolie Calixte pour injure, calomnie, apologie du viol, harcèlement moral par voie cybernétique adressée le 23 avril 2019 au procureur de la République près le tribunal de première instance de Yaoundé centre-administratif qui a par la suite instruit au Directeur de la police judiciaire le 25 avril 2019 d'interpeller le suspect et de le déférer sous quinzaine.
C'est ainsi que Paul Chouta sera conduit au parquet en instruction le 03 juin 2019 où il sera renvoyé à la Police Judiciaire pour complément d'enquête. Il sera de nouveau conduit au parquet le 10 juin 2019 où on lui fera signer un mandat de dépôt à 23h pour la prison centrale de Yaoundé. Les charges qui sont retenues contre lui sont diffamation, propagation de fausse nouvelle et haine tribale, même si le dernier motif a miraculeusement disparu parmi les chefs d'accusation.
Depuis 6 mois aujourd'hui, Paul Chouta est allé au tribunal 5 fois mais n'a toujours pas été jugé. Le 11 juin 2019, il sera présenté au tribunal de première instance salle une pour la première fois où on lui fera savoir qu'il est plutôt poursuivi de diffamation et propagation de fausse nouvelle. L'accusé décidera de plaider non coupable. Ce jour l'audience sera renvoyée au 08 juillet 2019 pour citation de la partie civile. Ce 08 juillet, la plaignante ne viendra pas malgré la citation que les avocats de l'accusé lui avaient faite à domicile. Le procès sera renvoyé le 12 août 2019 pour les mêmes motifs.
Le 12 août la plaignante va honorer de sa présence accompagnée de son conseil mais ce dernier va solliciter et obtenir un renvoi sous le prétexte qu'il est malade. C'est ainsi que l'audience sera renvoyée au 10 septembre. Ce 10 septembre le tribunal fera une jonction de procédure avec l'affaire d'une dame nommée Ngo Hega Mispa qui aurait depuis longtemps des démêlés avec la partie civile.
Cette dernière argue que Mme Ngo Mispa est la complice de Chouta. Le juge fera la jonction de procédure et renverra l'affaire au 08 octobre 2019. Le 08 octobre 2019 le mis en cause ne sera pas extrait de prison parce que son affaire n'a pas été inscrite au rôle. La raison évoquée par le procureur est que son dossier physique se trouve à la cour d'appel. Depuis lors jusqu'aujourd'hui, il n'a plus été convoqué au tribunal et croupit en prison tandis que sa fiancée et sa fille souffrent
Il convient de préciser que la plaignante reproche au cyber journaliste d'avoir terni son image en réalisant et diffusant une vidéo où est en altercation avec un jeune enseignant vacataire à côté de son domicile à Douala Makepe. Elle l'accuse également d'avoir rédigé deux textes courant mars 2019, l'un intitulé Lettre ouverte à Calixte Beyala, signé par un certain Kand Owalski et l'autre texte anonyme qui est une interview intitulé : Le jeune homme victime de la furie de Calixte Beyala dit tout. Elle l'accuse d'être l'auteur de cette interview et de l'avoir publié le 21 mars 2019.
Sauf que des accusations portées par dame Beyala contre Paul Chouta ne sont pas fondées. La vidéo en question figurait sur la toile et était devenue virale 1 jour avant que Paul Chouta ne publie cela sur son compte Facebook avec le commentaire suivant : Lorsque madame Beyala se déchaîne voilà ce que ça donne. A chacun d’en juger fort opportunément. Les pages Facebook comme «Kongossa Vip » « La vraie république» etc l'ont publié 24 avant. Kongossa Vip a d'ailleurs indiquée commentaire que Calixte Beyala se discutait en amoureux.
En outre, Paul Chouta n'est pas l'auteur du premier texte intitulé Lettre ouverte à Calixte Beyala. L'auteur de ce texte l'a publié le 09 février 2019. Le second texte anonyme qui est une interview que l'accusation impute à Paul Chouta n'est également pas de lui. Il a largement été diffusé sur la toile depuis le 20 mars et les propos qui y figurent semblent avoir une corrélation avec les propos qui sortaient de la vidéo.
L'une des pages ayant diffusé ce texte le 20 mars est la vraie république qui l'a d'ailleurs signé. Cela n'a jamais figuré sur son compte Facebook très suivi. Paul Chouta prend toujours la peine de signer tous ses textes, de les publier d'abord sur son compte personnel avant de les diffuser ailleurs. Il a pris ces dispositions parce que plusieurs fois des gens ont créé des faux comptes avec son nom et sa photo à des fins criminelles. Il a lui-même plusieurs fois attiré l'attention des internautes à ce sujet.
Tout laisse à croire qu'il s'agit d'une cabale pour nuire à ce jeune Camerounais. L'huissier de justice ayant fait le constat affirme qu'il a ouvert l'ordinateur de Dame Beyala de marque Apple et a aperçu le premier texte et la photo de Paul Chouta sur l'écran, et que le deuxième texte figurait sur le site Le Tgv de l'info le 21 mars 2019 à 02 heures. Il convient de préciser que Le Tgv de l'info n'est qu'une page Facebook et n'a pas de site. La version de l'huissier ne reflète pas ce que nous voyons sur les thermocopies présentés par la plaignante dans sa déposition.
Selon ce que nous voyons, il s'avère que quelqu'un a copié le texte d'un tiers et l'a envoyé à Calixte Beyala avec la photo de Paul Chouta, comme quoi il serait l'auteur. Les thermocopies en question montrent les indices d'un téléphone portable de marque Samsung Galaxy et non l'ordinateur de marque Apple comme l'affirme l'huissier.
Autre chose, nous avons vu sur la toile des individus publiés l'interview en question sur leurs comptes depuis le 20 mars 2010 en signant Paul Chouta or le web journaliste s'appelle Paul Chouta et non Tchouta. Est-ce à dire que l'accusé ne sait plus écrire son nom ? Pourquoi avoir signé un texte par le nom de quelqu'un mal écrit pourtant il n'est pas l'auteur ? N'est-ce pas un complot bien ourdi pour nuire à Paul Chouta qui a été récemment plébiscité par les internautes comme le plus grand influenceur web du Cameroun pour l'année 2019.
Cette question nécessite d'être posée car avant son arrestation, Paul Chouta a plusieurs fois été victime des agressions dans le cadre de son travail. On se souvient en 2017 lorsqu'il a dénoncé le traitement inhumain infligé au jeune Ibrahim Bello au poste de police d’Ombessa, il a été victime de plusieurs agressions à l'entrée de son domicile. Et à chaque agression, ses téléphones étaient toujours ciblés.
En 2018 lorsqu'il a dénoncé la séquestration faite aux femmes et nouveaux nés à l'hôpital central de Yaoundé, il a quelques mois après été victime d'une agression qui a failli lui couté la vie. Plusieurs médias français notamment, France 24 et Tv5 en avaient fait écho.
Par ailleurs, aux termes du code pénal les faits de diffamation sont sanctionnés d'une peine maximale de 06 mois. Paul Chouta a déjà passé plus de 06 mois en prison. En outre les accusations de propagation de fausses nouvelles ne sont pas applicables dans une affaire opposant des personnes privées. La propagation de fausse nouvelle est une infraction prévue pour réprimer les atteintes à la sûreté de l'état. C'est quand une nouvelle fausse porte atteinte à la sécurité de l'Etat. Comment justifier qu'une affaire supposée de diffamation entre personnes privées soit considéré comme une affaire contre la sécurité intérieure ou extérieure du Cameroun ?
De ce qui précède, nous plaidons pour sa libération inconditionnelle car cette affaire s'apparente à une mascarade judiciaire qui n'honore pas le Cameroun.
De tout ce qui précède, nous exigeons sa libération pure et simple tout comme les cas de Sidiki Nsangou, Conrad Tsi, Mancho Bibixy qui sont des cas qui ont déjà suffisamment jeté un discrédit sur notre justice.
Pour le collectif.
Jules Raymond AMANA ».
N.R.M