Le Secrétaire général adjoint du Rassemblement démocratique du peuple camerounais a fait une devinette, qui tourne autour du président national du Mouvement pour la renaissance du Cameroun et les élections législatives et municipales de 2020.
C’est par un tweet devinette que Grégoire Owona s’est moqué de Maurice Kamto. «1. Mon premier est le nom d'une île. 2. Mon deuxième est un grand intellectuel croyant avoir conquis le cœur du peuple camerounais, mais n'ose pas se présenter pour affronter l'électorat. Qui suis-je ?», a tweeté le Secrétaire général adjoint du Rassemblement démocratique du peuple camerounais (Rdpc).
Ce tweet de Grégoire Owona survient après l’annonce de la non-participation du Mouvement pour la renaissance du Cameroun (Mrc) aux élections législatives et municipales de 2020. C’est Maurice Kamto le président du parti en personne qui face à la presse, a rendu public cette décision. Si elle a largement été saluée par de nombreux formations politiques à l’instar du Cameroon people’s party (Cpp) d’Edith Kah Walla, elle a reçu un accueil mitigé auprès des observateurs. Si d’aucuns pensent que le Mrc a réussi de mettre la pression au régime actuel, d’autres pensent que Maurice Kamto a peut-être signé l’arrêt de mort du Mrc.
A titre de rappel, le Mrc a évoqué la crise sociopolitique dans les régions anglophones comme étant la raison de sa non-participation aux élections prévues en 2020. «En prenant cette décision politique grave, le Mrc reste fidèle à lui-même au regard de l’actualité et de la situation du pays. Fidèle parce que organiser des élections au pays sans rétablir la paix et créer les conditions pour une meilleure participation des populations, c’est donner le message selon lequel ces populations ne sont pas des camerounais, ce sera consacrer la partition de fait du pays», a déclaré Maurice Kamto.
Liliane N.
Comment le Président du Mrc a évité une écrasante et humiliante défaite ?
« Le président Paul Biya est décidément un génie de la politique. L’équation était simple à résoudre. Monsieur Kamto proclamait à tout vent qu’il est le président élu tant et si bien que certains ont cru à cette fable ubuesque. Alors le président de la République Paul Biya lui a donné la chance de prouver aux yeux du monde entier qu’il était le vainqueur de la dernière présidentielle. Il l’a fait libérer de prison afin qu’il aille se préparer à gagner les élections législatives et municipales dans toutes les 360 communes pour prouver sa si grande popularité.
Sorti de prison il s’est cru bénéficiaire d’une plus value en terme de notoriété et il a engagé ses militants à préparer les élections et de les gagner afin de prendre d’assaut l’assemblée nationale et de changer le code électoral et d’autres lois. Mais le terrain de la politique est des plus incertains et je dirais même des plus glissants.
A l’épreuve de la constitution des dossiers de candidature, qui est le plus grand casse-tête chinois de la politique, il s’est vite rendu compte qu’il avait rêvé trop grand et qu’il allait au devant d’une raclée électorale mémorable qui achèverait à coup sûr son rêve en couleur d’accéder à la magistrature suprême à partir de sa tribu. Il a pu mesurer son véritable poids électoral tribal qui dans l’intervalle s’est amenuisé comme peau de chagrin. Il n’a réussi qu’à faire 36 listes sur 360 communes et 17 listes législatives! Ce qui est d’une maigreur rageuse. Il a pris la seule décision raisonnable qui s’imposait: jeter l’éponge pour ne pas perdre la face.
Jeter l’éponge pour continuer à entretenir l’illusion d’exister comme une force politique sinon la deuxième du Cameroun, continuer d’entretenir l’illusion pour tromper ses partenaires et certaines puissances étrangères ainsi que ses sponsors de la diaspora. Et ce faisant il croit pouvoir bénéficier de ces soutiens occultes voire criminels pour installer l’insurrection au pays ou pouvoir justifier une intervention étrangère pour rendre le pays ingouvernable.
Mais je crois qu’il vient de comprendre ce que j’avais compris au sortir de ma raclée électorale lors de la présidentielle de 2011 et des municipales de 2013: il ne faut pas compter sur sa notoriété ni sur la tribu pour accéder au pouvoir et nul n’est prophète chez soi. En effet l’Ouest est la région la plus petite du Cameroun (13.882km2) contre plus de 100.000km2 pour la Région de l’Est sur un total de 475.000km2. Une goûte d’eau dans la mer. Et si tu y prélève les 8000km2 du NOUN, il ne reste que 5882km2 pour l’Ouest Bamiléké. Moins qu’une goutte d’eau dans la mer.
Et voilà pourquoi les populations de l’Ouest pensent qu’ils sont plus nombreux. Ils sont au total 1.785.285 habitants (Célestine Colette Fouelefack Kana)! Donc ils ne peuvent jamais emporter une élection à eux tout seul sans composer avec les autres. Voilà ce que le Prof a sans doute compris comme moi avant lui. Il reste à interroger notre histoire de la « résistance » des peuples de l’Ouest depuis 1960 avec le maquis, 1992 avec power to the people, et 2018 avec le hold-up électoral, pour savoir si cette stratégie de conquête du pouvoir est payante ou si elle a fini par exposer tout le peuple Bamiléké contre toutes les autres tribus.
Chers Frères et sœurs, Dans une famille polygame de dix épouses, est-ce que le chef de famille donnerait la succession aux enfants d’un lit qui lui jette la pierre à tout moment en mettant tous les autres lits à mal? On donne la succession à l’enfant qui rassemble et non à celui qui divise. Pourquoi dans une polygamie de dix Régions il n’y a que la nôtre qui jette les cailloux sur le chef de famille? Huit Régions sont calmes et seules deux font fronde depuis l’indépendance. Pourquoi? Savez-vous ce que nous perdons? Vous dites que c’est votre tour maintenant, mais cela fait trois fois que vous tentez de prendre le pouvoir par la force. Est-ce que vous y êtes arrivés? Regardez les enfants des autres lits de la concession ils sont tous calmes. En embuscade pour prendre la succession et vous vous agitez. Au moment du partage de l’héritage le chef va donner leurs lots sur la grande route et ceux des enfants frondeurs dans les marécages.
A ceux de la Menoua qui s’aventurent sur cette pente escarpée, songez que vous avez déjà perdu par le passé la capitale régionale de l’Ouest et que pendant longtemps vous avez souffert sur la route de la plaine des Mbos. Qui vous a sauvé en mettant le bitume sur cette route? Paul Biya! Qui vous donné la plus grande et la plus complète université du Cameroun? Paul Biya. Pardon réfrénons notre ingratitude mes chers frères et sœurs et reconnaissons devant Dieu et devant les hommes que nous avons pêchés trois fois contre cet Homme qui ne nous a fait que du bien et qui vient encore pour la première fois dans l’histoire de l’humanité d’offrir un contrat pour l’exploitation du fer de Bocom un fils de la Menoua. Même si tout le monde déteste Paul BIYA la Menoua serait ingrate d’y prêter sa voix.
Les anciens nous ont fait perdre la capitale régionale, Paul Biya a essuyé nos larmes en nous dotant de la plus grande UNIVERSITÉ et il vient encore de la doter d’une faculté de médecine. Trèves d’ingratitudes… ».
N.RM
La nouvelle recrue du Mouvement pour la Renaissance du Cameroun estime qu’ « il fallait y aller, étant donné que nous nous sommes préparés pour les investitures…»
« D’entrée de jeu, pour nous qui représentons le département de la Mvila, venant de la région du Sud, qui est une région difficile à prendre, nous étions prêts à y aller, donc fatalement, nous sommes un tout petit peu refroidi. Refroidi, peut être que c’est un euphémisme parce que à quelques heures de la clôture du dépôt des candidatures, nous avions bon espoir que nos dossiers seront bel et bien déposés, et validés quelques temps plus tard, par Elections Cameroon. Je pense que je suis quelque peu déçu … ».
Il appelle de tous ses vœux, le renvoi du scrutin
« Tout ce qui nous reste à l’instant c’est à espérer qu’il y’ait en minima, le renvoi de cette élection parce que je peux comprendre les raisons invoquées par le président du Mouvement pour la Renaissance du Cameroun, mais, n’oubliez pas qu’il y’a beaucoup d’autres régions également dans ce pays, qui ont besoin de renaître. La région du Sud traverse beaucoup de difficultés au plan de son développement, au plan de l’épanouissement de ses populations, et nous avions de sérieuses chances, je vous assure. De sérieuses chances sur le terrain pour rafler la mise de ce côté-là. C’est un peu à ce niveau que je suis quelque peu tétanisé, à l’annonce de cette nouvelle finalement, qui ne va pas de ne pas aller à la conquête de quelque chose qui nous était pourtant accessible… ».
De l’avis de ses contempteurs, il ne s’agit que d’une simple chimère
Vincent Effala : « Quelqu’un que ses frères ont chassé au vu et su de toute la République et même du monde, vient parler de chance aujourd’hui, vous-mêmes vous ne voyez pas que ce sont de simples chimères, de la pure sorcellerie de croire un seul instant que le Mrc pourrait avoir la plus petite chance de grappiller un seul siège dans le Sud… », peut – on lire sur les réseaux sociaux.
Jean Brice Fouapon : « Le gars a pensé que cette fois, il a gagné le jackpot, malheureusement pour lui, le rêve n’a pas tardé à prendre fin. Il doit seulement être déçu et, je reste convaincu que dans les prochains jours, il va se mettre courtiser quelqu’un d’autre, un autre leader… ».
Kamtoh Delonaure : « Il s’est montré assez frondeur, il faut le reconnaître et, lors de son passage dans l’émission l’arène, j’ai vu un homme posé, sûr de lui, convaincu d’avoir fait le meilleur choix et qui a su rester zen devant les attaques sournoises de son vis-à-vis. Il est donc logique qu’il soit déçu de ne pas prendre part aux élections municipales et législatives. Je ne l’aime pas beaucoup mais, je suis obligé de reconnaître que son envie d’aller s’installer dans sa région d’origine était un véritable challenge… ».
Nicole Ricci Minyem
L’Enseignant des Sciences de l’information et de la communication croit savoir que Maurice Kamto a joué très gros.
« Hier 25 Novembre 2019, Maurice Kamto, le président du Mouvement pour la Renaissance du Cameroun (Mrc) est arrivé au siège de son parti à Odza, quartier de la périphérie sud de Yaoundé, il était 10h. Il affichait un air grave, identique à celui qui couvait son visage lorsqu’il alla défendre devant le Conseil constitutionnel, « sa victoire » à l’élection présidentielle d’Octobre 2018.
Pour cette circonstance, le président du Mrc était accompagné de Grégoire Jiogué et d’Alain Fogue. Ces deux – là font partie de son cercle politique restreint. Ils lui prodiguent des conseils, ils sont aussi ses oreilles et parfois sa bouche. Ils vantent leur proximité avec le président du Mrc, au point d’agacer et de frustrer la pyramide du parti.
Le second des deux ne fait pas mystère de la confiance que lui témoigne le président du Mrc. Il se targue par moment que dans la préséance, il passe avant les vices – présidents du parti.
Maurice Kamto était devant le Directoire du Mrc. Jadis instance de réflexion et de décision, le Directoire a été transformé pour la circonstance en « commission nationale des investitures des candidats » pour les élections législative et municipale.
Le patron du Mrc prend la parole. Il distille critiques et récriminations. Il ne supporte pas que les décisions du Mrc en interne, atterrissent en quelques secondes dans les réseaux sociaux. Il accuse certains présidents régionaux d’avoir monnayé les investitures. Il menace : « Ceux qui ont posé ces actes immoraux, rembourseront jusqu’au dernier centime », fulmine t –il. Il égrène des griefs, tirés de son antienne :
Le Code électoral n’est pas toiletté
Le Conseil constitutionnel reste inféodé au pouvoir en place
Le Nord Ouest et le Sud Ouest sont des zones en guerre, sans droit, donc sans élection.
Face à cette situation, Maurice Kamto imperturbable et solennel annonce : « Je vous donne la position du parti : le Mrc n’est pas là pour distribuer des postes aux politiques, mais pour le bien être des Camerounais…Nous allons opérer le changement dans la paix …pour cela, le Mrc ne part pas aux élections… ».
La vingtaine des délégués qui travaillaient dans la salle est tétanisée. Il n’y avait pas eu réunion préalable pour informer les délégués. Certains avaient voyagé depuis l’Extrême Nord.
En ouvrant les travaux, on avait constaté que le constant Alain Fogué avait curieusement choisi d’aller dispenser ses cours à Soa, arguant que s’il n’y va pas, le Recteur le traiterait de « démissionnaire ».
Grégoire Jiogué avait tout simplement disparu. Bibou Nissack, le porte parole du Mrc, après les déclarations de Kamto, il se confie à certains de ses camarades : « Je suis au courant de cela depuis une semaine : nous n’irons pas aux élections. Il fallait garder le secret… », révèle t –il.
Le tocsin de Maurice Kamto a sonné. Il a raisonné très fort. L’écho continue de porter le son. Les effets ne manqueront pas de se faire ressentir. Certains membres du Directoire du Mrc, n’hésitent pas à parler « d’autocratie », au sein de leur parti. Les faits relatés plus haut font croire que Maurice Kamto n’a pas agi sur un coup de tête, même s’il n’avait pas consulté sa base, sa décision a été prise avec un comité très restreint des fidèles.
Tiriane Noah, la 2ème vice présidente qui a porté sur ses épaules le parti pendant les 9 mois de prison de Maurice Kamto, celle – là encore qui dirigeait les investitures avec habileté, elle a été tenue à l’écart du secret.
Reste maintenant le cas de millions de militants mobilisés pour provoquer un redessinage du paysage politique national. Ils seront démobilisés, peut être même trahis.
Maurice Kamto a confié à ses camarades du Directoire : « Je peux convoquer un congrès extraordinaire du Mrc et annoncer ma démission… ». Il estime qu’un parti qui critique, qui aspire à gouverner, devrait avoir un comportement différent de celui dont il condamne les agissements.
Un président de parti qui choisit cependant la politique de la chaise vide, sait ce que cela pourrait lui coûter. Quand il brandit par la même occasion l’épouvantail d’une probable démission, il pousse le bouchon encore loin.
Les Camerounais dans leur immense majorité, veulent vivre autre chose. Le Mrc semblait être à ce rendez – vous, sans autocratie ni chantage. Ce qui s’est passé à Odza le 25 Novembre nous fait croire que Maurice Kamto a joué très gros, pour son parti et pour son avenir politique… ».
N.R.M
Maurice Kamto a annoncé lundi 25 novembre 2019, au cours d’un point de presse organisé à Yaoundé que son parti, le Mouvement pour la Renaissance du Cameroun (MRC), ne prendra part aux élections municipales et législatives du 9 février 2020. Si certains voient en cette sortie une incapacité et une incohérence politique, d’autres par contre ont trouvé en elle un acte de bravoure teinté de courage et constance. C’est le cas d’Olivier Bibou Nissack, porte-parole de Maurice Kamto.
S’exprimant sur les ondes de la radio ABK (89.9 FM), Olivier Bibou Nissack pense qu’en prenant la décision de se retirer des municipales et législatives 2020, le « président » Maurice Kamto a montré que ce n’est pas seulement son destin individuel qui le préoccupe. Pour Olivier Bibou Nissack, avec cette décision Maurice Kamto est en cohérence avec lui-même.
« Le président Maurice KAMTO a définitivement montré qu’il est un homme d’Etat. Il a montré que son destin personnel n’était pas l’absolu désir qui animait sa vocation politique. Il a aussi montré qu’il reste cohérent avec lui-même et qu’il ne veut pas être président à tous les prix et au prix de toutes les compromissions y compris en perdant son âme au passage. » A-t-il déclaré au micro de ABK.
Par ailleurs, il a réitéré l’appel de son leader politique, qui invite les Camerounais à rester chez eux le jour du vote. « J’invite tous les auditeurs d’ABK Radio à suivre le mot d’ordre qui a été lancé par le président, à ne pas se rendre aux urnes le jour du scrutin, n’allez pas voter le 09 février, restez chez vous », a-t-il dit.
Notons que, les élections législatives et municipales vont avoir lieu le 9 février prochain. A l’annonce de ces dernières, les militants du MRC avaient déjà constitué leurs dossiers. Certains se voyaient déjà députés, maires… Cependant, leur victoire déjà célébrée comme d’habitude restera une fois de plus dans leurs têtes…
Danielle Ngono Efondo
Les militants du Mouvement pour la renaissance du Cameroun, ex-détenus avaient nourri des ambitions pour ces prochaines élections législatives et municipales.
C’est un coup de poignard que les militants du Mouvement pour la renaissance du Cameroun (Mrc) sortis de prison ont reçu. En un laps de temps, ils ont vu leur rêve se briser. Pourtant la semaine dernière et au début de celle-ci, ils étaient encore tout feu tout flamme à l’idée de se porter candidat aux élections législatives et municipales. Pour eux, c’était un moyen pour obtenir la récompense de leurs mois passés en détention. Dans la ville de Bafoussam par exemple, les militants ex-détenus du Mrc se sont réunis le 21 novembre 2019, pour choisir ceux d’entre eux qui devraient les représenter dans les listes que le Mrc devait présenter aux législatives et municipales de l’année prochaine.
C’est ainsi que le dénommé André Téné s’était retrouvé comme tête d’une des listes. « Tous les anciens détenus du Mouvement pour la renaissance du Cameroun [Mrc] m’ont proposé comme titulaire de la liste Mrc aux législatives dans le département de la Mifi. C’est une grande satisfaction pour moi… J’ai déjà déposé mon dossier de candidature. Donc, je suis en règle. Nous les ex-détenus Mrc qui avons fait la prison avons décidé de nous rencontrer pour porter notre dévolu sur ceux parmi nous qui pourront se présenter aux législatives et municipales. Nous avons fait la prison, nous avons souffert ; je pense que le bon moment est venu de récolter les fruits de cette souffrance », avait-il déclaré André Téne dans les colonnes du quotidien Mutations édition du 22 novembre 2019.
André Téné et les autres militants du Mrc ex-détenus ne pourront donc plus récolter les fruits de leur souffrance. Car Maurice Kamto le président national du parti a annoncé que le Mrc ne prendra plus part aux élections législatives et municipales 2020. Le motif tourne autour de la crise anglophone.
Liliane N.
Dans un message publié sur son mur Facebook mercredi 27 novembre, Michèle Ndoki, a annoncé son intention de demander des explications à Maurice Kamto, après le retrait brusque du parti, à la course au municipales et législatives 2020.
Le président du mouvement pour la renaissance du Cameroun (MRC), Maurice Kamto doit désormais rendre des comptes suite à sa décision de ne pas engager son parti aux prochaines élections. Dans les rangs, les hostilités viennent d’être lancées par Michèle Ndoki qui, a manifesté son intention de demander des explications à son « père ».
C’est ainsi qu’elle a publié successivement deux post un peu humoristiques en moins de 24 heures. Cependant, les messages sont plutôt clairs. « A tous ceux qui se demandent comment je réagis à l’annonce du boycott des élections par le MRC veuillez noter deux points ouvrez les guillemets mon père ne veut pas le mariage virgule je ne me marie pas fermez les guillemets point », a d’abord posté l’avocate.
« A la ligne. Maintenant que ma future belle-famille a été chassée virgule je vais aller dans la chambre de mon père réclamer des explications sur ce retournement soudain virgule que mon fiancé et moi on comprenne point », est revenue en charge, Michèle Ndoki.
Lire aussi : Législatives et municipales de 2020 : Cabral Libii met le flou sur sa participation à ces élections
L’avocate, communément appelée « la fiancée du peuple », candidate à la députation pour la commune de Douala 1er, un peu plus déçu, veut savoir les raison du désistement du MRC. Et comme elle, le journaliste Sam Séverin Ango qui a rejoint les rangs du Mouvement pour la renaissance du Cameroun, il y’a peu, a exprimé sa déception. « Je suis quelque peu déçu (…) Pour l’instant ce qu’il nous reste à espérer c’est qu’il y ait à minima le renvoi de cette élection. »
Rappelons que, c’est lors d’une déclaration à la presse le 25 novembre, que, Maurice Kamto a surpris non seulement ses adversaires mais aussi son propre parti en annonçant que le MRC n’allait pas prendre part aux élections législatives et municipales du 9 février 2020. Maurice Kamto a précisé que le MRC n’ira pas aux élections, aussi longtemps que la crise et l’instabilité perdureront dans les régions du Nord-Ouest et du Sud-ouest. « Tenir des élections dans les conditions actuelles de déstructuration de ces régions anglophones reviendrait à cautionner la partition de fait du Cameroun », a insisté Maurice Kamto. L’autre principale raison de ce retrait est la non-révision du code électoral que le MRC estime avantageux au parti au pouvoir.
Danielle Ngono Efondo
L’information est passée inaperçue dans le flot du discours prononcé par le président du mouvement pour la renaissance du Cameroun lundi dernier devant la presse. Qui en voudrait à la vie du leader de l’opposition camerounaise à l’issue de la dernière présidentielle ?
« Des informations dignes de foi font état d’un projet d’élimination physique de moi et de deux leaders alliés et de certains cadres du MRC. Le MRC tout en prenant à témoin l’opinion publique de ces menaces, tiens à dire aux extrémistes du régime qui sont aussi bien des politiques que des membres de sécurité, que ces menaces n’ont aucun impact sur notre détermination. »
C’est dans ce fragment du discours du patron du directoire du MRC qu’est contenue l’accusation grave de tentative d’élimination physique du Maurice KAMTO et certains de ses militants. Face à cette accusation dont la gravité n’est plus à démontrer, il est important de tirer la sonnette d’alarme et d’attirer comme il le dit l’attention de l’opinion publique nationale et internationale pour qu’une pareille chose n’arrive pas.
Peut-on vraiment en arriver là ?
Il est vrai que cela est inédit dans l’environnement politique camerounais, qu’un adversaire de premier plan soit physiquement éliminé par des méthodes barbares. Mais de même sue cela ne s’est jamais produit, il faut aussi reconnaître qu’on n’est jamais arrivé à ce niveau de diffusion de la haine entre les populations sur la scène politique camerounaise. Depuis quelques mois, l’escalade du tribalisme et des exclusions sociales a atteint un niveau inquiétant. Des scènes du genre, Obala, Sangmelima puis Ebolowa, sont suffisamment tristes pour souligner le niveau d’animosité dont peuvent faire preuve les populations entre elles.
Plus encore, la violence est de plus en plus palpable sur le champ politique. Hors mis la violence verbale, il y a une violence physique perpétrée par des militants sur leurs frères du village du fait de leur appartenance à d’autres mouvements politiques. Pour preuve, nous rappelons l’assassinat d’un militant du parti Univers (sympathisant du Candidat Cabral Libii) lors de la présidentielle. Et il y a encore quelques jours, des militants du CRN ont été violemment attaqué par des militants du RDPC. Cette violence s’observe aussi au travers de l’acharnement et de la brutalité que mettent en œuvre certains gendarmes et policiers quand il s’agit d’interpeller des marcheurs du MRC.
Maintenant de là à porter atteinte à la vie du leader du MRC, il faut nécessairement chercher un cran plus haut. Il faudra fouiller parmi ceux des politiques qui ont sorti les longs couteaux pour préparer la succession de Paul Biya et qui voient en Kamto un adversaire sérieux.
Lire aussi : Politique : Le MRC annule sa participation aux élections municipales et législatives 2020
Stéphane NZESSEU
L’annonce vient d’être faite à Yaoundé par les autorités du parti de la renaissance. Une décision importante, mais dont les conséquences sont importantes pour la survie de ce parti.
La nouvelle se susurrait déjà depuis ce matin de lundi dans certains salons feutrés de la ville de Yaoundé : le MRC sera non partant pour les législatives et municipales à venir. Et dans l’après-midi, au cours d’une conférence de presse, le Président du MRC l’a officiellement annoncé. « Le MRC a décidé de ne pas prendre part aux élections du 09 février », dixit Maurice Kamto.
Une décision inattendue au regard des dernières mobilisations des militants de ce parti, en vue des élections à venir. Ces derniers jours, on a vu le Pr Alain Fogue parcourir les sous-préfectures de Yaoundé pour voler au secours des membres du parti bloqués dans leurs procédures de constitution de dossier. L’exemple récent, c’est cette intervention musclée au sein de la Mairie de Yaoundé 3e pour obliger le patron des lieux à signer pour ses militants l’attestation de domicile, pièce nécessaire dans la constitution de leur dossier de candidature. Par ailleurs, on a vu Olivier Bibou Nissack annoncer sa candidature pour la députation dans les Bamboutos ainsi que la 2e vice présidente Tiriane Balbine Noah. Le candidat Célestin Njamen préparait déjà sa campagne pour les municipales dans le Wouri. Tous ces élans et bien d’autres sont désormais stoppés net.
Le MRC boycotte les élections du 09 février prochain
Comme le SDF en 1992, Maurice Kamto vient de reproduire l’histoire. Après une élection présidentielle où il est arrivé en deuxième position (élection qu’il dit d’ailleurs avoir gagné), Maurice Kamto pose le même acte que le Chairman à l’époque, le boycott des élections locales. Une décision grave que le Président du MRC justifie en ces termes, « en prenant cette décision politique grave, le MRC reste fidèle à lui-même au regard de l’actualité et de la situation du pays. Fidèle parce que organiser des élections au pays sans rétablir la paix et créer les conditions pour une meilleure participation des populations, c’est donner le message selon lequel ces populations ne sont pas des camerounais, ce sera consacrer la partition de fait du pays. »
Le directoire du MRC vient de prendre une décision qui certainement anéanti les espoirs politiques d’une importante classe de militants du MRC sur l’ensemble du territoire. Ce lundi soir, de nombreux rêves se sont éteints après la décision de Maurice Kamto.
Stéphane Nzesseu
C’est dans le cadre de l’émission « LA VERITE EN FACE ». Un programme hebdomadaire d’entretien entre trois journalistes et une personnalité de la scène publique camerounaise ou internationale.
L’information filtre des coulisses de l’émission que dirigent le trio, Cédric Noufele, Jonathan Navila et Duval Fangoua. Le Professeur Maurice Kamto est attendu à Douala dans la journée du samedi 09 novembre 2019, à la faveur du meeting convoqué par le MRC au petit terrain Bonamoussadi.
LA VERITE EN FACE est une émission d’entretien avec des acteurs de la scène politique camerounaise. Il s’agit d’un interrogatoire musclé et sans complaisance des ténors de la rédaction centrale d’Equinoxe TV de Douala. Pendant près de deux heures, un invité répond aux questions des journalistes qui tournent le plus souvent autour de l’actualité, la marche du Cameroun et des questions de développement. L’une des particularités de ce programme est le bilinguisme de sa conduite. En effet, la présence de Jonathan Navila est une belle ouverture qui permet de relayer les points de vue de toutes les sensibilités de la nation.
Cette sortie dans le cadre de l’émission LA VERITE EN FACE du Professeur Maurice Kamto sera la toute première en télévision depuis sa libération le 5 octobre dernier. Jusqu’ici, le Président Kamto s’est abstenu de se répandre dans les médias. Hors mis quelques interventions sur RFI il y a quelques semaines et sur la Radio Tiemeni Siantou (RTS une radio urbaine à Yaoundé), il n’a fait aucune apparition et il ne s’est pas encore exprimé sur deux heures de temps comme cela sera le cas ce dimanche.
Encore faudrait–il qu’il n’y ait rien qui vienne empêcher la tenue du programme. En effet, des doutes pèsent sur la possibilité pour Maurice Kamto d’accéder à la ville de Douala. Plus encore, les pontes du régime de Yaoundé peuvent utiliser des moyens de pression parallèle pour interdire soit la production de l’émission ou encore sa diffusion sur les antennes de la télévision équinoxe. Le dernier exemple en date est le malheureux évènement survenu au Professeur Edmond Biloa, Vice recteur de l’Université de Yaoundé 2, qui a été sommé par la hiérarchie de son parti de quitter le plateau de l’émission Equinoxe Soir le 05 novembre dernier. On n’est pas à l’abri d’un autre scandale.
De toute façon, la télévision équinoxe s’apprête à faire des records d’audience jamais atteint ce dimanche.
Stéphane NZESSEU