Le sous-préfet de Douala 5e et le Préfet du Wouri viennent d’interdire le meeting de ce samedi 09 novembre, annoncé par le MRC pour se tenir dans la capitale économique. Une interdiction justifiée par le risque de trouble à l’ordre publique selon l’autorité administrative.
Il a fallu qu’ils s’y mettent à deux cette fois pour interdire le meeting du MRC dans la ville de Douala. D'abord le sous-préfet de Douala 5e qui reçoit la déclaration de la manifestation publique du parti de Maurice Kamto à Bonamoussadi ce samedi 09 novembre 2019. Réagissant à cette déclaration, le sous-préfet va signer un arrêté interdisant ce meeting le 31 octobre 2019. Chose curieuse, il va produire un deuxième document le 07 novembre pour réitéré cette interdiction. Comme pour se rassurer son interdiction a bel et bien été enregistrée et intégrée par les militants du MRC.
A la lecture des justificatifs énumérés par le sous-préfet de Douala 5e , on tombe des nues et on est poussé à se demander si on est dans une véritable république ou une dictature hitlérienne. Tenez, l’autorité administrative évoque comme raison d’interdiction du meeting politique d’un parti politique légal et de notoriété au Cameroun,
- L’absence de l’accord du gestionnaire propriétaire du site retenu pour ladite manifestation ;
- Des individus aux intentions douteuses peuvent infiltrer vos rangs pour poser des actes de nature à troubler l’ordre public.
Or, il n’existe aucun document prouvant les allégations du sous-préfet à l’endroit du gestionnaire du petit terrain de Bonamoussadi qui a bel et bien donné son quitus pour la tenue de ce meeting. Par ailleurs, lorsqu'un sous-préfet juge que des personnes aux intentions douteuses peuvent entrer en scène, on est bien surpris qu’il ne choisisse pas de mobiliser les forces de maintien de l’ordre pour encadrer la manifestation. Au contraire, dans l’article 2 de l’arrêté, il choisit de mobiliser « toutes les forces de l’ordre » pour réprimer quiconque irait à l’encontre de cette décision.
La sortie du Préfet du Wouri sera tout autant inquiétante pour la démocratie au Cameroun. L’autorité administrative estime pour sa part que le stade de Bonamoussadi n’est pas approprié pour un tel meeting. Et au lieu de prescrire un autre site, il choisit lui aussi d’interdire avec violence. Voici le contenu de sa note.
« Le Préfet du Wouri a l’honneur d’informer l’opinion publique, que les responsables locaux du parti dénommé Mouvement pour la Renaissance du Cameroun (MRC) qui projettent d’organiser un meeting dans la journée du 09 novembre à Douala, n’ont pas pu obtenir un espace ouvert approprié pour ce type de manifestation.
En conséquence, ledit meeting, bien que déclaré ne peut avoir lieu ou se tenir à la date sus indiquée. Le Préfet invite à cet effet, les responsables et militants de cette formation politique à s’abstenir d’entreprendre toute démarche improvisée qui viserait à créer soit des attroupements peu contrôlés sur la voie publique, soit des vacarmes en des lieux non autorisés. »
Les administrateurs camerounais semblent politisés et font très mal à la démocratie.
Stéphane NZESSEU
Le Président du Mouvement pour la Renaissance du Cameroun était dans la capitale régionale de l’Ouest ce jeudi. Maurice Kamto est descendu s’incliner devant les victimes de la catastrophe de Gouache. Mais cela n’a pas été possible du fait de l’affluence qu’a entraîné sa présence dans la ville de Bafoussam.
Jamais une telle affluence ne s’était vue dans la capitale régionale de l’Ouest Cameroun. Même les derniers meetings du RDPC n’ont pas mobilisé le tiers des populations sorties ce jeudi à Bafoussam. Ils sont tous venus animés du seul désir de toucher du doigt le candidat sorti deuxième de l’élection présidentielle de 2018. Sans aucun mot d’ordre préalable, dans la spontanéité, des foules se sont massés le long des rues lors du passage du Président Maurice Kamto dès son arrivée à Bafoussam.
En effet, les populations ont stoppé le cortège qui avait à son bord Maurice Kamto dès l’entrée de la ville. Comme s’étant passé le mot, ils ont fait descendre leur leader pour une marche inédite dans les rues de Bafoussam. Des camerounais de diverses origines chantant et scandant des slogans à l’honneur de Maurice Kamto. Arbre de la paix à la main, ces citoyens ont improvisé une procession longue de plusieurs kilomètres, dans le but de conduire le Président Maurice Kamto vers le site de la catastrophe de Gouache.
La liesse est générale, pas d’escorte policière ou militaire, pas de casse, pas de désordre particulier dans la ville. Les militants et sympathisants du MRC et de son patron politique ont volontairement constitué une haie d’honneur pour encadrer la procession vers le lieu du sinistre. Cohésion parfaite entre marcheur de circonstance, conducteur de moto taxi et autres automobilistes s’étant introduit dans le décor en route vers Gouache. Cela ne s’est jamais vu à Bafoussam.
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Durant des heures, mototaxi, commerçants, jeunes et moins jeunes ont cessé leurs activités pour se mettre dans la file de Maurice Kamto et des siens. Le passage de la grande procession dans plusieurs quartiers de la ville amenait certains travailleurs à délaisser leurs bureaux pour venir vivre ce moment historique pour la solidarité nationale et le vivre ensemble. La communion était parfaite entre le peuple venu très nombreux et l’homme politique Maurice Kamto. D'après des chiffres avancés par certains observateurs, à l’instar de Boris Bertolt, ces manifestants pouvaient se compter à plus d’un million de citoyens. La visite de Maurice Kamto à Gouaché avait tous les allures d’un meeting bien que n’en n’étant pas un.
Stéphane NZESSEU
Les membres du forum « English Cameroon for a United Cameroon » ont écrit une lettre ouverte à l’intention des deux leaders politiques, en leur demandant d’en leur demandant de s’unir afin que vienne le changement espéré.
« Arrêtez votre égoïsme et unissez-vous pour la cause de la libération ou taisez-vous et laissez les Kameruniens découvrir comment se libérer.
Le plus urgent à Kamerun est maintenant la démission de M. Biya à la suite de manifestations populaires. Le pays est prêt pour cela, ils ont juste besoin du bon directeur d'orchestre. Nous sommes des observateurs assidus de la scène et nous ne sommes pas impressionnés par l’engagement trompeur de deux personnalités politiques qui prétendent travailler pour la libération de Kamerun.
Monsieur Kamto, du côté positif, vous avez un mouvement politique national qui peut rassembler les gens pour la cause de la libération. Vous avez également exposé les élections frauduleuses de la signature de Biya. Votre parti a démontré que le pire que nous puissions attendre des manifestations est l’arrestation et l’abandon des fusillades de Kameruniens qui s’expriment.
Sur le plan négatif, vous pouvez être perçu comme égoïste, arrogant, erratique dans vos stratégies et non fondé sur des données dans vos actions politiques. Presque tous les Kamériens ont convenu que M. Biya n’avait pas obtenu 71% des suffrages lors des dernières élections. Cela inclut le CPDM. Mais tous ne sont pas d'accord pour dire que vous avez gagné. Votre focalisation erratique et égoïste sur votre propre victoire présumée a permis de mieux comprendre le plus grand crime de changer les votes des Kameruniens. Vous avez détruit la coalition des Kameruniens qui veulent mettre fin à ce système.
On soupçonne que vous êtes plus intéressé par le fait d'être le principal parti d'opposition que de mettre réellement fin à cette misère. Un vrai patriote devrait être prêt à tout faire pour que M. Biya quitte son poste. Son système corrompu ne peut pas être réformé. De plus, vous accordez peu d'attention à la constitution et il est douteux que vous soyez constitutionnaliste. Il est de votre devoir et de celui de votre parti de faire comprendre à tous les Kamériens que, pour le moment, M. Biya doit démissionner. Il ne peut pas nommer son successeur et vous ne marcherez pas à Etoudi pour prendre le relais.
Il est de votre devoir de faire savoir à tous les Kameruniens qu'ils ont le droit de demander des comptes à M. Biya, notamment en lui demandant de se retirer. Et qu’après sa démission, il y aura une élection dans les 4 mois au cours de laquelle vous pourrez être candidat. Ce sont vos faiblesses et nous sommes déterminés à faire en sorte que si le mouvement de libération échoue, vous et votre parti assumez une part importante de la responsabilité.
Madame Kah Walla, nous vous félicitons d'avoir déclaré avec courage ce que M. Kamto, un lâche, ne peut pas dire : Que M. Biya soit obligé de démissionner en tant que première étape pour sauver la nation. Vous travaillez activement dans ce sens. Ceci doit être applaudi. Vous avez deux points négatifs importants. La première est qu'il vous manque l'organisation politique pour traduire la bonne vision en action. Même au sein du minuscule parti RPC, vous avez des divisions dont un côté est pro-Biya. Cela ne se projette pas bien.
Deuxièmement, et plus important encore, vous utilisez le mot transition et dites que nous avons besoin d’un gouvernement de transition qui entreprendra des réformes avant de nouvelles élections. C'est dangereux ou naïf. Vous n'êtes pas constitutionnaliste; vous êtes un improvisateur. Ce que vous demandez techniquement, c’est de reprendre la constitution; les gouverneurs, les ministres et les militaires répondront à une entité non élue et inconstitutionnelle mise en place par les révolutionnaires. Cela ne va pas arriver. Certaines personnes soupçonnent qu’un sentiment anti-kamto est au cœur de tout cela.
Le code électoral de Kamerun ne dit pas que certains votes sont plus nombreux que d’autres ou que certains ne doivent pas être comptés. Cela signifie que le code est suffisant pour apporter un changement pacifique à la présidence. Le problème est qu’un dictateur devrait être évincé par une majorité claire aux urnes. Il faut que les gens votent massivement et, dans chaque station, des représentants vigilants devraient prendre des photos des résultats.
M. Biya doit partir, mais son départ doit d'abord être suivi d'un strict respect de la constitution, puis d'une réforme constitutionnelle et d'une réconciliation importante. Nous ne sommes pas des fans d'émissions-débats non structurées appelées dialogues nationaux. Nous vous référons au dialogue national zambien et à la manière dont les parties ont été impliquées, avec un président clairement habilité à la barre. Ne pas improviser sans autorité constitutionnelle.
Madame et Monsieur, on pourrait faire les observations suivantes :
De ce qui précède, il est clair que, s’en tenant à la résistance insensée de Kamto ou à la vision audacieuse de Kah Walla sans l’appui constitutionnel et organisationnel, les Kameruniens ne verront pas la libération du Biyaisme et de la France comme ils le souhaitent. Nous ne nous attendons pas à ce que M. Biya et le RDPC nous aident dans cette libération. On ne peut donc pas leur reprocher l'échec du mouvement de libération. Mais nous voulons nous assurer que M. Kamto et Mme Kah Walla seraient conjointement responsables de donner de faux espoirs tout en consolidant la dictature.
La voie à suivre est la synchronisation immédiate des positions. M. Kamto devrait avoir le courage de dire que son parti demande la démission de M. Biya pour ses échecs. Mme Kah Walla devrait défendre le rôle de la constitution dans le remplacement de M. Biya. Mme Kah Walla devrait également se rendre compte de l'impossibilité pratique d'être la prochaine présidente avec son pouvoir actuel et son appel national. En fait, nous pensons qu'une partie de la solution au problème anglophone consiste à consolider la politique de parti en éliminant certains de ces petits partis qui ne comptent pas au moins 10 000 membres dans chacune des 4 régions au moins. Ils constituent une menace pour l'unité nationale et une source de corruption morale. Les fêtes sont les nouveaux feymania en ville.
Les pays non francophones réussissent en disposant de partis moins nombreux mais sérieux avec une présence nationale. Mme Kah Walla ne peut pas être la prochaine présidente si la constitution est respectée. Restant avec son arrogance et son manque de stratégies basées sur les données, M. Kamto peut perdre face à un candidat au RDPC dans une élection post-Biya. Il a la maladie française de la monarchie présidentielle plutôt que le serviteur présidentiel anglo saxon. Il doit courtiser jour et nuit des gens comme Kah Walla. Premièrement, pour obtenir une vision de libération commune et, deuxièmement, une alliance de partis politiques.
Mme Kah Walla, par sa seule vision audacieuse, devrait avoir une place importante dans la campagne de kamto et le gouvernement qui suivra. Nous remercions M. Dzongang d’avoir reconnu le pouvoir de l’union des partis.
Certains membres de la diaspora ont coutume de louer toutes les improvisations de M. Kamto. S'il continue avec les randonnées, non seulement il devrait être blâmé pour l'échec du mouvement de libération, mais aussi pour les souffrances infligées à des patriotes déterminés comme Ndoki, Djamen, Valsero et aux nombreux jeunes emprisonnés.
M. Kamto et Mme Kah Walla doivent s'unir autour de la vision commune voulant que M. Biya soit contraint de démissionner par des manifestations populaires. Ils doivent s'entendre sur la suprématie constitutionnelle dans le processus de transition. Et pour nier le pouvoir corrompu continu du CPDM dans l'ère post-Biya, ils doivent unir leurs plates-formes et rétrécir ces centaines de partis de champignons qui menacent ouvertement l'unité nationale et le tissu moral de la société. Il doit devenir plus à la mode d'appartenir à un parti fort que le chef d'un club d'amis appelé parti politique… ».
N.R.M
Le président à la tête du mouvement « Agir », considéré par certains comme un transfuge l’a répété à plusieurs reprises ce Mardi, lors d’une conférence de presse qu’il a finalement organisé dans son domicile à Yaoundé, après l’annulation de cette rencontre initialement prévue à la fondation Muna.
Au cours des échanges avec les Hommes des médias, le compagnon de prison de Maurice Kamto a remis en question, la faculté des dirigeants camerounais à impulser à ce pays, le développement dont il a besoin. Ce d’autant plus qu’on ne saurait, d’après lui, « analyser séparément, la situation politique, économique et sociale du Cameroun et les enjeux géo stratégiques »
« Les recherches m’ont permis de comprendre les relations fortes entre les institutions économiques et les institutions politiques Nous avons passé 20 ou 25 de réajustement structurel, rien n’a été fait, au contraire, nous avons régressé. Nous nous sommes posés la question de savoir si le FMI, la Banque mondiale et autres institutions devaient être incriminés. Ces institutions recommandaient des mesures, des réformes économiques à des institutions politiques qui ne pouvaient les mettre en œuvre et les considéraient comme une menace à leur privilège. Ceux qu’ils tirent du statut quo… ».
Pour l’ancien conseiller économique du Chef de l'Etat, les politiques économiques sont plombées au Cameroun en raison des institutions politiques extractives, lesquelles secrètent le népotisme, le favoritisme, le parasitisme, le clientélisme, la corruption, l'inertie et la réticence à l'innovation. C'est à cause de cet état de choses que le Cameroun peine à réaliser les réformes structurelles. En prenant l'exemple des chiffres du Cameroon doing business, l'Economiste constate, par exemple, que le pays de Paul Biya a régressé ces dernières années. De la 163eme/190 position en 2017, le Cameroun occupe, en 2019, le 161eme rang.
« C’est la raison pour laquelle les reformes ne peuvent commencer que le par le politique, avant de s’étendre vers l’aspect économique. Si cela est fait, elles vont contenir des incitations pour créer des institutions économiques beaucoup plus efficientes… », martèle t-il encore.
L'économiste propose, en guise d'exemple, un fédéralisme à quatre ou à cinq États comme catalyseur de développement au Cameroun : « J’aimerais bien voir un Etat fortement régionalisé, à la limite du fédéralisme, parce qu’à ce moment là, les régions, les populations sont parties prenantes à leur développement. Dans les régions autonomes, les populations élisent les dirigeants qui sont plus proches d’eux et qui vont leur rendre des comptes. Il n’est pas possible que quelqu'un qui est loin du théâtre des opérations décident de ce qui doit ou non s’y passer… »
« Vous devez faire comprendre aux populations qu’elles sont misérables, parce qu’elles maintiennent ces institutions politiques et exclusives. Vous ne pesez pas sur le système électoral, qui pourtant doit être reformé…Et c’est seulement cela qui peut changer la donne ».
Nicole Ricci Minyem
C’est sur le plateau de l’émission « Tour d’Horizon », diffusé jeudi 31 octobre 2019 sur Vision4, qu’Ernest Obama s’en ait prit à Maurice Kamto.
En effet, parlant de l’attitude de certains acteurs politiques qui depuis le drame de Bafoussam, ne sont pas descendus sur le terrain pour apaiser les populations, le directeur de vision4 n’a pas manqué de pointer du doigt le candidat déchu à la présidentielle d’octobre 2018, Maurice Kamto.
Le journaliste estime que le leader du MRC, pour avoir organisé une réunion mercredi 30 octobre, au moment où le pays est en larme, est « inhumain ». « Hier, j’ai regardé sur la toile, une réunion des femmes du MRC. Je me suis renseigné pour savoir si c’était un évènement qui s’est déroulé avant, on m’a rassuré que c’était un direct. En tant que journaliste, je me suis donné pour mission de savoir de quoi il s’agit. Subitement, monsieur Kamto a pris la parole pour annoncer un grand meeting le 02 novembre 2019. Il parait que c’est ce samedi. » a déclaré Ernest Obama.
« Comment on peut être aussi inhumain ? Je me demande comment on fait ! On a vu des candidats des élections présidentielles arrêter la campagne lorsqu’il y a un drame. Tout le pays pleure ! C’est le Cameroun qui pleure ces enfants qui restent orphelins, ces femmes qui restent veuves… Peut-on faire de la politique en déplaçant l’être du centre de nos préoccupations ? Je pense que, quel que soit l’agenda politique d’une formation politique, en pareilles circonstances, l’heure est au recueillement. » S’est-il indigné.
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Par la suite, le journaliste a remis en cause les origines ethniques de l'enseignant de Droit. « Je me suis demandé en voyant ces images si monsieur Kamto est vraiment Bamiléké. Parce que quoi qu’on dise, nous sommes tous Camerounais, mais chacun de nous appartient à une aire géographique. On peut pleurer Bafoussam, on a un pincement au cœur parce que c’est Bafoussam, mais celui qui est du village (du drame Ndlr) a un double pincement. Est-ce que Kamto est vraiment Bamiléké ? »
En poursuivant son propos, Ernest Obama a déclaré que Maurice Kamto par cette façon de faire, ne peut diriger le Cameroun. « On ne peut pas être ressortissant de l’Ouest Cameroun, après 43 morts, on organise un évènement qui est diffusé sur la toile. On ne peut pas être aussi inhumain, et prétendre diriger un pays et prendre en charge la vie de 25 millions de Camerounais. J’ai été très touché, et je me demande si Maurice Kamto a réellement les conseillers en communication qui lui disent quand il faut avancer un pas, quand il faut apparaître en public ».
Notons que, Maurice Kamto a annoncé pour ce samedi 02 novembre, un important meeting à l’esplanade du stade Omnisports de Yaoundé. Le but de ce rassemblement comme le précise Mutations en kiosque jeudi 31 octobre 2019, est de « remobiliser les électeurs dans la perspective des élections législatives et municipales prévues en 2020. » Le président du MRC se dit déterminé à tenir ces meetings même s’il doit retourner en prison. « Nous tiendrons nos meeting. S’il faut que je retourne à Kondengui, je retournerai à Kondengui », a-t-il lancé.
Affaire à suivre ...
Danielle Ngono Efondo
Dans un communiqué publié par son porte-parole, le leader du Mouvement pour la Renaissance du Cameroun Maurice Kamto croit savoir que : « cette énième catastrophe survient à la suite de nombreuses autres similaires qui sont essentiellement le fruit d'une urbanisation anarchique de nos villes due à la démission depuis 37 ans au moins des personnes tenant sans partage ».
Tout en présentant ses condoléances et ceux des militants de cette formation politique, l’homme qui a passé neuf mois derrière les barreaux et qui annonce des meetings dans certaines villes du Cameroun (Yaoundé – Douala) les 2 et 9 Novembre prochain soutient que « c'est là aussi une des conséquences tragiques palpables d'une décentralisation ratée notamment avec la nomination des délégués du gouvernement qui, parce que ne tenant pas leurs pouvoirs des populations, ne s'en soucient guère dans la mise en œuvre des politiques de développement local ».
« Le Président Élu Maurice Kamto, a appris avec consternation ce matin au réveil la nouvelle de l’éboulement de terrain qui est survenu dans la nuit du 28 au 29 octobre 2019 aux environs de 22 heures dans la ville de Bafoussam au quartier Ngouache IV bloc 6. Il a immédiatement dépêché sur place un des responsables du MRC dans la Région de l’Ouest sur les lieux. Il ressort du rapport établi par ce dernier qu’on dénombre à l’heure actuelle plusieurs dizaines de morts, près d’une cinquantaine de personnes disparues, et une dizaine de maisons ensevelies.
En attendant l'envoi sur place d'une délégation du Directoire National du Mrc, le Président Élu présente aux familles si durement éprouvées et aux populations de la ville de Bafoussam ses sincères condoléances et celles de tous les militants et sympathisants du MRC, auxquelles il associe l’expression de sa profonde compassion.
Le Président Élu rappelle que cette énième catastrophe survient à la suite de nombreuses autres similaires qui sont essentiellement le fruit d'une urbanisation anarchique de nos villes due à la démission depuis 37 ans au moins des personnes tenant sans partage, voire illégitimement, les pouvoirs publics étatiques et municipaux.
C'est là aussi une des conséquences tragiques palpables d'une décentralisation ratée notamment avec la nomination des délégués du gouvernement qui, parce que ne tenant pas leurs pouvoirs des populations, ne s'en soucient guère dans la mise en œuvre des politiques de développement local.
Le Président Élu souligne donc plus que jamais l'urgence de la mise en place d'une gouvernance locale fondée sur une véritable démocratie locale permettant aux populations de choisir librement leurs dirigeants à tous les niveaux, et aux dirigeants ainsi choisis de savoir qu'ils doivent rendre compte de leur gestion aux populations qu'ils sont appelés à servir… ».
N.R.M
Dans un entretien accordé à Canal 2 international, l’allié du Mouvement pour la renaissance du Cameroun (MRC) affirme que le président du parti Maurice Kamto peut vite être un otage.
Paul Eric Kingue, l’ancien maire de Penja a été approché par Canal 2 international. Il a pour la circonstance, parlé du Pr Maurice Kamto, le président MRC, qu’il a connu en prison. Paul Eric Kingue, a souligné qu’en passant plus de temps avec une personne et pour avoir eu à partager la même cellule, il a appris beaucoup de chose sur l’Homme politique. Et parmi les choses apprises figurent en bonne place, les faiblesses de ce dernier. Selon l’ancien maire de Penja, « Maurice Kamto ferait un bon Président de la République. Seulement, il a un tempérament à changer ». Dans cette lancée, il déclare : « le Pr Maurice Kamto peut diriger le Cameroun. J’ai juste un peu simplement quelques craintes. Ces craintes, c’est le fait que par son tempérament, il peut trop vite être phagocyté. Il peut trop vite devenir l’otage. Si le Pr Kamto affirme un peu plus son caractère (…). Il y a encore quelques petites réserves. Sinon il ferait le meilleur président de tous les temps du Cameroun. Si ce côté était résolu ».
Cependant, Paul Eric Kingue fait mentionner que le Président du MRC reste quelqu’un qu’on gagnerait à côtoyer. Pour lui, il a appris beaucoup de Maurice Kamto. Avec fermeté, il déclare d’ailleurs : « quand vous dormez dans une chambre avec quelqu’un pendant neuf mois du matin au soir, vous connaissez ses émotions, vous connaissez ses peurs, vous connaissez tout et vice versa. Le Pr Maurice Kamto a beaucoup de qualités. Il est un personnage que chacun doit côtoyer même pour cinq minutes dans la vie. Maurice Kamto est un fleuve de connaissance. J’ai eu la chance d’apprendre auprès de lui, ce que j’aurai pu apprendre en faculté. Le Pr Maurice Kamto peut diriger le Cameroun ».
Dans cet entretien avec Canal 2, Paul Eric Kingue précise son envie d’inscrire le partenariat avec le MRC dans la continuité dans le sens des élections municipales et législatives prochaines.
Innocent D H
Dans un communiqué signé par Jean Nkuete le Secrétaire général du Comité central du parti au pouvoir, précise que ces partis politiques font preuve de mauvaise foi.
Le discours de sortie de prison de Maurice Kamto le président du Mouvement pour la renaissance du Cameroun (Mrc) pose des problèmes au Rassemblement démocratique du peuple camerounais (Rdpc). Le parti au pouvoir le fait savoir à l’opinion nationale, par la voix de Jean Nkuete le Secrétaire général (Sg) du Comité central du Rdpc. Dans un communiqué rendu public, il dénonce l’appel à la poursuite de la résistance lancé par Maurice Kamto. Pour le parti au pouvoir, c’est un discours qui ne passe pas. La raison étant que le pays est dans l’attente de la mise en pratique des résolutions du grand dialogue national.
« Il en est ainsi des partis politiques qui entreprennent délibérément de relativiser l’importance du Grand Dialogue en tant que moment historique de fraternisation nationale, tout en minimisant, pour certains, la portée des gestes de magnanimité librement consentis autour de la rencontre par le Président de la République, Chef de l’Etat, en particulier la libération, de la centaine et plus de leurs responsables et militants, traduits devant les tribunaux compétents pour des infractions commises sur le territoire national et dans certaines représentations diplomatiques du Cameroun à l’étranger. En outre, par des déclarations à répétition et irresponsables de leurs cadres, les mêmes partis politiques appellent leurs partisans à se préparer à « reprendre la résistance », c’est -à-dire les violences et le désordre », peut-on lire dans le communiqué.
Lancer un appel à la résistance à l’heure actuelle, après les arrêts des poursuites ordonnés par le Chef de l’Etat, pour le Rdpc démontre la mauvaise foi de certains hommes politiques. Ne voulant pas rester indifférent, le parti invite ses militants, sympathisants et alliés à rester prudents et concentrés. Il recommande la patience pour la mise en application des résolutions du grand dialogue national.
« Le Secrétaire général du Comité Central recommande aux membres de la grande famille du RDPC et de ses alliés, ainsi qu’à tous nos compatriotes de bonne volonté, de ne pas se laisser distraire par tous ceux qui ne veulent pas le bien de notre pays. Nos militants doivent plutôt se mobiliser massivement pour préparer efficacement les prochaines échéances électorales », a écrit Jean Nkuete.
Liliane N.
Dans un communiqué publié le 18 Octobre dernier, Me Charles Patie Tchakounte, rappelle quelques notions et idéologies qui fondent le métier d’avocat au Cameroun.
« Les Avocats ne peuvent revêtir leur robe qu’à des occasions consacrées par les usagers et traditions séculaires. Les domiciles privés ne sont d’aucune façon les lieux où la robe d’Avocat peut être portée, sauf situations très particulières sur autorisation expresse et préalable du Bâtonnier ».
Pour le président de l’Ordre, « la photo en cause désacralise la robe-attribut et symbole essentiels de la profession d’Avocat, ce que je reprouve avec une extrême fermeté… ».
Un rappel à l’ordre qui a fait le tour de la toile il y a quelques jours. Dans la cour du domicile privé du président du Mouvement de la Renaissance du Cameroun, l’on a vu une vingtaine d’avocats qui l’entouraient et, certains ont tôt fait d’affirmer que cette formation politique veut créer une division du barreau du Cameroun et s’aligner derrière le candidat malheureux de la présidentielle du 07 octobre 2018.
Certains journaux, plus virulents, n’ont pas manqué de faire le lien entre le début de la crise sécuritaire dans les régions du Nord et du Sud-Ouest, avec les conséquences qu’on connait aujourd’hui et le rôle joué par les Hommes aux robes noires « Vous direz que c’est un peu tiré par les cheveux, mais, les avocats, depuis un certain temps, joue le rôle de pyromane dans ce pays, affirme Timothée Mendogo, rédacteur en chef d’un journal qui paraît à Yaoundé.
Il ajoute que « lors de la libération du leader du Mrc et de ses acolytes au tribunal militaire de Yaoundé, nous avons vu le collectif d’avocats de ce parti politique entonné un hymne antirépublicain. On ne refuse pas qu’ils soutiennent un homme politique mais, dans un prétoire, ils sont des hommes de loi et par conséquent, ils devraient s’abstenir d’afficher certains comportements… ».
C’est du moins ce que pense Justin Noah, cadre du Mrc : « Ils ont décidé de porter les robes pour une photo de groupe avec leur client. Est-ce un crime ou un délit? Quand il s’agit du Mrc, tout change… ».
Par ailleurs, dans les réseaux sociaux, les personnes proches de cette formation politique ont fait circuler un document dont la rédaction et la signature sont attribuées au professeur Kamto. Dans ce dernier, le leader du Mouvement pour la Renaissance du Cameroun salue le travail abattu par les avocats qui les ont défendus depuis leur interpellation. Cependant, peut – on lire : « il y’a encore des militants, sympathisants et autres camerounais qui se sont trouvés au mauvais endroit, au mauvais moment, qui croupissent encore dans les geôles. Tout doit être mis en œuvre afin d’obtenir dans les délais, leur libération… ».
Un document, qui s’il est authentique, aurait peut être dû parvenir à Me Charles Patie Tchakounte. Toutefois, ceux qui sont sur la photo avec Maurice Kamto doivent – ils être considérés comme des « hors la loi ? », des avocats « tribalisés et politisés ? ». La démarche du bâtonnier est – elle exagérée ?
Autant de questions et bien d’autres qui se posent et qui viennent mettre en exergue, les sentiments que Maurice Kamto et ceux qui le soutiennent engendrent au sein des différentes strates de la vie publique au Cameroun.
Supposées ou réelles, les relations entre le Mrc et ceux qui travaillent au quotidien à détruire de plus en plus ce pays ont suscité la méfiance et les positions comme celles adoptées par le bâtonnier pourraient y trouver leur raison d’être.
Nicole Ricci Minyem
Après le GDN, certains émettent des doutes sur la mise en applications des résolutions sorties de ces assises. Ce sujet et bien d’autres ont été abordés au cours des échanges entre Jacques Fame Ndongo, ministre d’État, ministre de l’Enseignement supérieur et secrétaire adjoint à la communication du Rassemblement Démocratique du Peuple camerounais et Carine Frenk sur Radio France Internationale (RFI).
- « Ceux qui saluent un geste d’apaisement n’étaient pas en prison pendant neuf mois », déclare Maurice Kamto. Quelle est votre réaction ?
Je crois que sa réaction est tout à fait classique. Il a été en prison, on ne peut pas dire ce fut le paradis terrestre pour lui. Mais je crois qu’objectivement, le geste du président Paul Biya est un geste de magnanimité, de mansuétude et d’apaisement.
- Est-ce aussi le résultat de la pression de la communauté internationale ?
Pression ou pas, il a usé de son droit constitutionnel. Ce n’est pas la première fois qu’il le fait, pour soit pardonner, soit gracier, soit amnistier !
- Cinq jours après la libération de l’opposant, le président Biya est reçu par son homologue français, est-ce juste une coïncidence ?
Je crois que c’est une coïncidence. Vous savez, la France c’est une amie de longue date du Cameroun. Je crois savoir que c’est une visite qui était prévue depuis belle lurette. À mon avis, cette concomitance est une coïncidence.
- Mais pouvait-on imaginer cette entrevue sans la libération préalable de Maurice Kamto ?
Mais bien sûr ! Le Cameroun est un État souverain. À mon humble avis, la France n’a pas eu à exercer une pression coercitive. Le président a agi en tant que chef de l’État du Cameroun.
- Alors, à propos du dialogue, Maurice Kamto affirme que le vrai dialogue n’a pas encore eu lieu. Plusieurs personnalités ont parlé d’un grand monologue en raison de la su-représentativité de votre parti le RDPC à ces assises…
Ce ne fut pas un grand monologue. Ce fut une belle polyphonie. Comment dire que Fru Ndi est un représentant du RDPC ? Comment dire que Cabral arrivé troisième à l’élection présidentielle est un représentant du RDPC ? Il y a le clergé, il y a eu la société civile. Alors, que veut-on d’autre !
- Vous trouvez que Maurice Kamto aurait dû envoyer ses représentants ?
Il est libre de ne pas envoyer ses représentants. Et nous aussi, nous sommes libres d’inviter son parti. Il a refusé, nous n’en faisons pas un casus belli !
- Le dialogue s’est prononcé pour la décentralisation avec un statut spécial pour les deux régions anglophones. Est-ce que ces recommandations seront mises en œuvre ?
Le président s’est engagé. Je vous dis, juste après la clôture, ça n’a pas mis une heure ! Il a immédiatement tweeté, en disant qu’il allait examiner les recommandations avec le maximum de diligence et d’attention. La diligence, la rapidité, la célérité, je crois que ça dit tout. C’est clair, c’est net : ces recommandations ne seront pas rangées dans un tiroir, ne seront pas jetées aux oubliettes. Pas du tout…
- Mais le président Biya a aussi évoqué la question de faisabilité et des capacités du pays. Est-ce une façon d’appeler à la patiente ?
C’est ça la bonne foi du président Paul Biya. Parce que les moyens de l’État ne sont pas extensibles à l’infini. Pour reconstruire les équipements, les infrastructures qui ont été détruits par les sécessionnistes dans le Nord-ouest et le Sud-ouest, il faut 3000 milliards, 500 millions de Francs CFA. Bien sûr, il a pris un engagement, il tiendra parole.
- C’est-à-dire dès le mois de novembre, la prochaine loi des finances ?
Naturellement je ne saurais donner une précision en matière de temps. Puisque c’est le chef de l’État qui est le maitre de cette grande opération. C’est lui qui décide, qui l’oriente, qui voit. Il avisera.
- Les séparatistes anglophones rejettent les conclusions du dialogue. Les personnalités comme Maurice Kamto estiment que le Cameroun ne pourra pas faire l’économie d’un dialogue direct entre belligérants. Est-ce que c’est envisageable selon vous ?
Là on est dans un paradoxe. Ils ont été invités, ces figures de la diaspora. Elles auraient dû venir ! Personne n’a été arrêté ; personne n’a été menotté, en venant au dialogue. Alors, pourquoi ceux-là ne sont-ils pas venus ? Ils ont préféré rester. Mais, ils ne peuvent pas vouloir une chose et son contraire. Ou bien on veut le dialogue et on vient, ou bien on ne veut pas le dialogue, et on ne vient pas !
- Ces leaders séparatistes c’est vrai, on rejeté le grand dialogue de Yaoundé, ils ont manifesté leur préférence pour le processus de Genève. Aujourd’hui ils sont réunis autour d’une plateforme commune. Quel est l’avenir de ce cadre de discussion selon vous ?
Nous ici à Yaoundé d’où je vous parle, n’en savons pas grand-chose. C’est une initiative parallèle. Nous, nous savons que la président Paul Biya a convoqué un Grand Dialogue National qui s’est tenu de fort belle manière. La problématique maintenant, c’est mettre en œuvre ces recommandations. Et surtout préparer les élections législatives, municipales et peut-être régionales qui arrivent. Voilà notre problématique, voilà notre préoccupation à l’heure actuelle.
- Est-ce que les élections pourront avoir lieu dans ces deux régions là ?
Bien sûr, les élections auront lieu dans ces régions là ! Ce sont des régions qui sont sécurisées.
- Comment fau-il comprendre les propositions du sultan Bamoum Ibrahim Mbombo Njoya, qui propose l’introduction de la limitation des mandats au Cameroun, et une présidentielle à deux tours ? Il est membre du bureau politique de votre parti le RDPC ; est-ce qu’il engage le RDPC justement ?
Lui le sultan Mbombo Njoya que nous respectons beaucoup, il est libre d’exprimer son opinion, d’exprimer sa tendance. Mais ce n’est pas la position officielle du RDPC.
- Sur RFI, Maurice Kamto a déclaré : « La résistance continue ». Que lui répondez-vous ?
Bien sûr ! Si cela se fait dans la paix, dans la non-violence, dans le respect des lois et règlements de la République, on n’a aucun problème ! C’est une stratégie de conquête du pouvoir. C’est tout à fait normal, puisqu’il est de l’opposition. Nous, notre stratégie c’est de conserver le pouvoir de manière démocratique, et dans la paix !
Carine Frenk (RFI)