Le mercredi 17 avril 2019, le Tribunal de Grande instance du Mfoundi juge la requête du Mouvement pour la renaissance du Cameroun aux fins d’annulation de la décision du Ministre Paul Atanga Nji «sans objet».
Contrairement à ce que Me Emmanuel Simh l’un des avocats du Mouvement pour la renaissance du Cameroun (Mrc) pensait, Paul Atanga Nji le Ministre de l’Administration territoriale (Minat) a eu gain de cause, dans l’affaire qui l’opposait au parti politique de Maurice Kamto. Me Emmanuel Simh qui est par ailleurs le 3e vice-président du Mrc, avait déclaré que le Minat ne peut pas gagner le procès qui les oppose. Seulement le Tribunal de Grande instance du Mfoundi, qu’il a saisi avec les autres avocats de la formation politique pour annuler la décision du Ministre relative à l’interdiction de leurs marches du 6 et 13 avril 2019, a jugé que leur requête est «sans objet».
La réaction d’Olivier Bibou Nissack porte-parole du Mrc ne s’est pas faite attendre. Après la publication du verdict du Tribunal, sur sa page Facebook, il a écrit ce qui suit «la défunte Union Soviétique de Staline est désormais en voie de réincarnation dans la sphère judiciaire Camerounaise, cela ne fait plus l'ombre d'aucun doute. Autant de motifs pour poursuivre plus avant le combat, et notamment celui juridique contre cet empire de non-droit qui étend sa férule sous la houlette du régime illégitime de Yaoundé».
Il convient tout de même de préciser que le président du Tribunal de grande instance du Mfoundi a rendu son verdict au bout de deux jours d’audience et de débats houleux.
Les avocats du Mrc ont décidé d’attaquer la décision du Minat en estimant que celui-ci avait outrepassé ses compétences. Pour eux le Ministre était incompétent pour interdire une manifestation publique. Ils avaient évoqué l’article 8 (2) de la loi N°90/55. Et dans la requête déposée au Tribunal, ils ont écrit qu’«aucun texte ne prévoit la possibilité que cette interdiction puisse être faite par le Ministre de l’Administration territoriale. En décidant d’interdire une manifestation déclarée en lieu et place des autorités qui ont reçu la déclaration, monsieur le Ministre a outrepassé ses pouvoirs, exposant cette décision à une annulation inéluctable».
Liliane N.
Ce journal indique que « La débarque hier des détenus politiques du MRC à la cour d'appel en maillot de l'équipe du Cameroun estampillés CAN 2019 a coupé le cœur à demi aux bandits du régime Biya impliqués dans le fiasco des préparatifs de ladite compétition que le pays de Roger Milla était sensé recevoir.
À cette occasion une réunion de crise a eu lieu cette nuit à la prison centrale de Yaoundé à laquelle étaient conviés le délégué régional de l'administration pénitentiaire pour le centre, l'état-major de la compagnie de gendarmerie et les renseignements généraux.
Des informations qui nous filtrent des couloirs de la prison, une fouille générale des locaux est annoncée à des fins de récupérer tous les maillots. Il ce murmure par ailleurs que les gardiens de prison en faction le jour où lesdits maillots sont entrés à la prison seront virés sans aucune forme de procédure.
Toute chose qui trahit le niveau de panique qui sévit depuis lors suite à cette "déculottée" des prisonniers politiques qui ont tenu à rappeler hier aux magistrats les raisons de leur incarcération.
Le tonnerre de cette magnifique idée a éclaté tellement fort que Medjo Fredy, Régisseur de la prison centrale a dû se dépêcher hier d'appeler ses dieux hiérarchiques pour se laver les mains au moment où les détenus politiques du MRC se rendaient au tribunal vêtus des maillots querellés.
Pour Ferdinand Ngo Ngo, ministre d'État, Secrétaire Général à la Présidence de la République (SGPR) et Séraphin Fouda, Secrétaire Général du premier ministre (SGPM), les deux grands bandits internationaux de ce scandale de la CAN, c'est Alain Mebe Ngo qui instrumentaliserait les détenus politiques...ils sont alors très fâchés. C'est d'ailleurs Ngo Ngo qui a ordonné la deuxième réunion de crise qui se tient depuis ce matin...
« Nos amis sont à Kondengui pour avoir dit non au grand banditisme dans les caisses de l'État. Aujourd'hui on veut leur arracher leurs vêtements alors qu'il y'a moins d'un an ce sont ces terroristes d'État qui se pavanaient partout avec les mêmes maillots ».
J'invite le peuple camerounais à s'y mettre lui aussi. Chacun doit avoir son maillot estampillé « CAN 2019 ». C'est le nouveau sel béni contre vampires de la fortune publique ».
Retranscription : Bossis Ebo'o
« Le Parlement européen,
- vu la déclaration du Haut représentant Mogherini sur la détérioration de la situation politique et de la sécurité au Cameroun du 5 mars 2019 et la déclaration du porte-parole de la Haute représentante sur la situation au Cameroun du 31 janvier 2019,
- vu la déclaration des experts des Nations unies sur la répression des manifestations du 11 décembre 2018,
- vu la déclaration de la Commission africaine des droits de l'homme et des peuples sur le statut des droits de l'homme au Cameroun du 6 mars 2019,
- vu la loi antiterroriste du Cameroun de 2014,
- vu la déclaration universelle des droits de l'homme,
- vu le pacte international relatif aux droits civils et politiques de 1966,
- vu l'accord de Cotonou, en particulier son article 96,
- vu la Charte africaine des droits de l'homme et des peuples de 1981,
- vu la constitution du Cameroun,
- vu les articles 135, paragraphe 5, et 123, paragraphe 4 de son règlement.
Considérant que la constitution du Cameroun a été modifiée en 2008 afin de supprimer les limites de mandat; considérant que des élections présidentielles ont eu lieu au Cameroun le 7 octobre 2018;
Considérant que le président sortant Paul Biya, au pouvoir depuis 1982, a été déclaré vainqueur des élections; alors que c'est son septième mandat;
Considérant que les élections ont été entachées d'irrégularités et de manipulations des résultats, comme le relève notamment le rapport du département d'État américain du 13 mars 2019;
considérant que les partisans et alliés du parti de l'opposition, le Mouvement de la Renaissance camerounaise (MRC), dirigé par Maurice Kamto, ont manifesté à Douala, Yaoundé, Dschang, Bafoussam et Bafang;
Considérant que les forces de sécurité de l'État ont réprimé les manifestations avec une force disproportionnée, notamment des gaz lacrymogènes et des balles en caoutchouc;
considérant qu'environ 200 personnes, dont Maurice Kamto et d'autres dirigeants de l'opposition, ont été arrêtées arbitrairement en janvier et placées en détention sans avoir immédiatement accès à un avocat;
Considérant que ces partisans de l'opposition, dont le dirigeant, ont été inculpés de crimes comprenant insurrection, hostilités contre la patrie, rébellion, détérioration des avoirs publics ou classés, outrage au président de la République et rassemblements à caractère politique;
Attendu que ces membres et sympathisants de l'opposition sont jugés par des tribunaux militaires et passibles de la peine de mort;
Considérant que l'Union européenne s'oppose à la peine de mort, dans tous les cas et sans exception;
Considérant que la communauté anglophone est confrontée à une discrimination structurelle et croissante dans les régions du nord-ouest et du sud-ouest;
Considérant que les forces de sécurité camerounaises ont violemment réprimé les manifestations et les manifestations séparatistes de la communauté anglophone en 2017;
considérant que la situation s'est rapidement détériorée et que des violences se sont abattues dans les deux régions, notamment des enlèvements, des pillages, une force aveugle, des destructions de villages, des meurtres commis par des groupes armés et des exécutions extrajudiciaires perpétrées par des forces gouvernementales, notamment des soldats camerounais, des gendarmes et des membres du bataillon d'intervention rapide;
Considérant que cela a entraîné des centaines de milliers de personnes déplacées à l'intérieur du pays;
Considérant que le conflit en cours, y compris l'enlèvement d'enfants, empêche l'accès aux services de base dans le nord-ouest et le sud-ouest, y compris les soins de santé et l'éducation;
Considérant que le gouvernement camerounais n'a pas autorisé le bureau des droits de l'homme des Nations unies à se rendre dans les régions touchées;
Considérant que les États-Unis ont suspendu leur assistance militaire au Cameroun en réponse aux violations persistantes des droits de l'homme et des droits civils;
Considérant que le Cameroun est confronté à de graves violations des droits de l'homme et du droit international humanitaire commises par Boko Haram dans la région de l'Extrême-Nord;
Considérant que le Cameroun est confronté à une crise humanitaire touchant plus de 600 000 personnes déplacées à l'intérieur du pays, environ 350 000 réfugiés à la suite de conflits voisins au Nigéria et en République centrafricaine et à 1,9 million de personnes menacées d'insécurité alimentaire dans le pays;
Déplore la violence et la discrimination à l'encontre de la communauté anglophone;
Se déclare particulièrement préoccupé par les allégations selon lesquelles les forces gouvernementales seraient responsables d'homicides, de recours excessif à la force et de tortures;
Demande au gouvernement de prendre immédiatement toutes les mesures nécessaires pour mettre fin à la violence et à l'impunité dans le pays;
Constate avec inquiétude la détérioration de la situation des personnes déplacées dans leur propre pays;
Demande en particulier que le gouvernement du Cameroun et la communauté internationale prennent des mesures immédiates pour protéger la sécurité et l'accès sans entrave aux soins de santé et à l'éducation des enfants;
Regrette profondément le climat répressif qui règne au Cameroun face aux partis d'opposition et à leurs partisans, à la société civile et aux mouvements de citoyens;
Condamne l'arrestation et la détention de Maurice Kamto et d'autres manifestants pacifiques;
Rappelle que les civils ne devraient pas être jugés par des tribunaux militaires;
Demande aux autorités camerounaises de libérer immédiatement Maurice Kamto et les manifestants, ainsi que toutes les accusations à caractère politique;
Demande en outre au gouvernement camerounais de mettre fin à tout harcèlement et toute intimidation des militants politiques, y compris l'interdiction des rassemblements politiques pacifiques, des manifestations et des manifestations, et de prendre des mesures pour réprimer les discours haineux;
Rappelle que la peine de mort n'a pas été utilisée au Cameroun depuis 1997;
Constate qu'il s'agit d'un jalon dans la voie de l'abolition totale du pays; réitère l'opposition absolue de l'Union européenne à la peine de mort et demande au gouvernement camerounais de confirmer qu'il ne demandera pas la peine de mort pour les militants politiques et les manifestants;
Exprime sa préoccupation devant le fait que la loi antiterroriste de 2014 est utilisée abusivement pour restreindre les rassemblements pacifiques;
Demande au gouvernement de prendre d'urgence des mesures pour que ces droits soient protégés pour tous les Camerounais, notamment en levant l'interdiction des manifestations dans les MRC et en lançant un réexamen des dispositions de la loi antiterroriste;
Rappelle qu'une société civile dynamique et indépendante est essentielle pour faire respecter les droits de l'homme et la primauté du droit; exprime sa préoccupation devant l'interdiction des activités du Consortium de la société civile anglophone du Cameroun;
Demande instamment au gouvernement de lever l'interdiction et de garantir un espace ouvert dans lequel la société civile peut opérer;
Condamne en outre, à cet égard, la criminalisation de l'homosexualité au Cameroun et demande instamment au gouvernement de garantir aux organisations de la société civile LGBTI un espace leur permettant de mener leurs activités en toute sécurité;
Demande instamment au gouvernement camerounais de construire une démocratie authentique, représentative et dynamique;
Demande par conséquent au gouvernement de réunir tous les acteurs politiques en vue d'un réexamen consensuel du système électoral, dans le but de garantir un processus électoral libre, transparent et crédible;
Demande instamment que ce processus ait lieu avant de nouvelles élections, afin de promouvoir la paix et d'éviter les crises postélectorales;
Exprime sa préoccupation devant le refus d'accès des Nations unies aux régions du nord-ouest et du sud-ouest et invite le gouvernement camerounais à garantir un accès immédiat et sans restriction;
Appuie les appels lancés par la communauté internationale au gouvernement pour qu'il ouvre des enquêtes indépendantes sur les informations faisant état d'atteintes aux droits humains commises par les forces de l'État;
Prie instamment le gouvernement de coopérer étroitement avec les Nations unies à cet égard;
Demande en outre instamment au gouvernement camerounais d'organiser de toute urgence un dialogue inclusif en vue d'une solution pacifique et durable à la crise dans les régions anglophones;
Prend note de la décision des États-Unis de réduire leur assistance militaire au Cameroun en raison d'allégations crédibles d'allégations de violations flagrantes des droits de l'homme par les forces de sécurité ;
Demande à la Commission européenne de procéder à une évaluation du soutien de l'Union européenne aux services de sécurité à cet égard et de faire rapport au Parlement européen;
Charge son Président de transmettre la présente résolution au Conseil, à la Commission, à la vice-présidente de la Commission européenne / haute représentante de l'Union pour les affaires étrangères et la politique de sécurité, au représentant spécial de l'UE pour les droits de l'homme, au Conseil ACP-UE, aux institutions de l'Union africaine, le gouvernement et le parlement du Cameroun.»
Chers camarades et sympathisants,
Chers compatriotes,
À la suite de la barbarie administrative, policière et judiciaire déclenchée après les « marches blanches’ du 26 janvier 2019 et qui nous a conduit illégalement en prison, permettez-moi de vous dire toute mon admiration pour votre courage et la dignité que vous opposez à vos oppresseurs,
J’aurais voulu parler directement à chacun d’entre vous mais également à vos familles qui souffrent de votre absence. Je sais ce que vos enfants et conjoints éprouvent en cette période d’ensauvagement assumé de l’État par le régime Biya. J’ai une pensée pour tous ces êtres que vous aimez et qui, j’en suis sûr, vous manquent cruellement. Nombreux parmi vous sont des chefs d’entreprises, des cadres, des employés, de braves travailleurs individuels qui gagnent leur vie au quotidien, des chercheurs d’emploi, ou d’étudiants. La détention arbitraire que vous impose M.Biya à cause de votre détermination à exercer vos droits fondamentaux garantis par la constitution et les traités internationaux vous cause un préjudice grave. Néanmoins, les informations qui me parviennent sur la qualité exceptionnelle d votre morale démontrent que malgré toutes les tortures physiques et morales, vous vous êtes élevés pour faire don de vos personnes respectives à la nation camerounaise.
Ce dépassement de soi et votre détermination exceptionnelle sont les meilleures réponses que les citoyens politiquement émancipés peuvent opposer à une dictature barbare comme celle qui régente notre pays depuis plusieurs années, en répandant la terreur qui, hélas, paralyse encore nombre de nos concitoyens. Votre dignité est une invite au peuple camerounais à briser ses chaînes, à s’extirper de la peur paralysante instillée par le régime en place depuis bientôt 40 ans. Pour revendiquer courageusement et pacifiquement, comme on le voit en ce moment dans certains pays de notre continent.
Chers amis,
J’ai appris avec une grande douleur les tortures et les humiliations que des fonctionnaires otages de leurs ambitions mesquines vous ont infligés à Bafang, Dschang, Bafoussam, Yaoundé et Douala, J,en ai moi-même été victime, comme vous en avez été probablement informé par le truchement de nos avocats ou comme vous le savez , pour ceux qui ont été arrêtés en même temps que moi puis déportés à Yaoundé dans des conditions que je ne saurais souhaiter même à mon pire ennemi. J’ai également eu le cœur lourd de tristesse lorsqu'on m’a raconté le traitement encore plus déshumanisant imposé à nos compagnons de sexe féminin lors de leur transfèrement à Yaoundé comme de leur détention illégale dans divers lieux d’incarcération de cette ville. J’ai appris que comme moi-même et les leaders alliés détenus à la prison principale de Yaoundé, vous avez découvert devant les tribunaux de notre pays que certains magistrats ont sacrifié le droit et leur honneur sur l’autel de leur plan de carrière, dissimulant à peine leur engagement partisan et leur parti-pris politique; que des individus, sous couvert de la profession de journaliste, ou de leur position ministérielle pourtant essentiellement précaire, ou par jalousie ou par haine tenace nous rendent coupables de saccage des ambassades du Cameroun à Paris et à Berlin. Sans nuance aucune et sans vergogne, ils l’affirment sentencieuse, en dépit de nos dénégations et de la revendication de ces actes par leurs auteurs qui clament par ailleurs n’avoir aucun lien avec moi et le MRC.
Face à ce flot d’injustice, de violence, de haine, soyons forts et unis et plus déterminés que jamais à lutter pour sauver notre pays de la grave dérive dans laquelle le régime en place l’a conduit.
J’ai fait savoir à travers nos avocats ma disponibilité à discuter avec M. Biya, pour solder le passif du scrutin présidentiel du 07 octobre 2018 et jeter les bases sérieuses et crédibles d’un nouveau départ politique dans notre pays. Vous êtes témoins du mépris avec lequel cette démarche a été accueillie par le régime et ses laudateurs. De même , je réitère ma proposition pour la négociation d’un cessez-le-feu, le désarmement, la démobilisation et la réinsertion (DDR), la libération de toutes les personnes détenues, la mise en place d’une commission vérité-justice-réconciliation et l’organisation d’un dialogue inclusif pour mettre un terme à la guerre civile qui déchire les régions anglophones du Nord-Ouest et du Sud-Ouest; car il est évident que ce problème ne peut pas être réglé en profondeur et de façon durable par la force armée.
Permettez-moi chers camarades et amis politiques de vous dire une fois de plus mon admiration pour votre courage et votre dignité dans l’épreuve. Je voudrais saluer le sens du sacrifice des mamans qui, ayant abandonné leurs bébés et leurs enfants en bas âge, se sont engagées dans la lutte pacifique pour la liberté et le progrès collectif de nos populations de toutes les origines. Croyez-moi, je me battrai sans relâche pour que les auteurs des violations de vos droits, des actes de tortures et d’humiliation dont vous avez été l’objet répondent de leurs actes devant les tribunaux nationaux et internationaux. Je saisis cette occasion pour adresser mes remerciements et une pensée particulière à celles d’entre vous qui avez eu la délicatesse de m’adresser un message d’encouragement. QU’elles soient assurées de ma détermination au service de notre pays et de la jeunesse camerounaise et gardent haut leur morale.
Quelque soit la longueur de la nuit, le jour finit toujours par se lever.
Recevez tous mes encouragements et ma profonde affection.
Maurice Kamto
Prison centrale de Kondengui-Yaoundé
Le 14 avril 2019
Voilà, selon les rapports que j’ai reçus des différentes commissions, le nombre de personnes ayant répondu présent à la journée d’adhésions MRC-Diaspora que nous avons organisée ce 23 mars dernier. La plus forte aura été en Afrique du Sud avec 165 nouveaux membres, suivie du Canada (141) et de la France (139) qui complète le podium.
La Belgique (101) s’y accroche, alors que les USA (34) et le Royaume Uni (34) se neutralisent. L’Italie enregistre 24 nouveaux MRCistes, un peu moins que l’Allemagne (40) Le Maroc (60), le Gabon (60) et la Turquie (42) font, eux, mention très honorable. Enfin, l’équipe en Suisse a accueilli 2 nouveaux membres.
Il n’y a pas à rougir de ces chiffres. Bien au contraire, pour un coup d’essai, ils sont excellents. Dans la quasi totalité de ces pays, il s’agissait en fait d’une seule ville. De plus, en raison des contraintes quotidiennes, les Africains de la diaspora disposent de 5 fois moins de temps libre que la moyenne camerounaise. Les déplacer vers un seul lieu relève du pur exploit.
D’où les nombreux appels à multiplier les points d’adhésion. D’ailleurs la Hollande ne m’as toujours pas communiqué son rapport.
Surtout, nous avons réussi ce tour de force sans corruption, sans sardine, sans intimidation, alors que nos leaders sont en prison. Demandez aux autres partis de se prêter au même jeu. L’un d’eux en particulier, n’atteindra pas 3 personnes par pays.
Avec les quelque 4000 adhésions des 23 février et 3 mars au Cameroun (Dans seulement 3 villes), nous tutoyons presque les 5000 adhésions en l’espace d’un mois seulement. Et des illuminés vous disent que le MRC est en perte de vitesse. Ne vous y trompez pas : nous sommes en ce moment, la formation qui recrute le plus, et de bien loin. Bientôt, nous serons une machine.
LA LETTRE AU GANG
Non non, le MRC n’organisera pas de coup d’Etat militaire. Non non, Maurice Kamto n’a ordonné à personne de saccager les ambassades. Et non non, la masse ne l’a pas abandonné. Cessez de mentir à un peuple déjà trop vampirisé, et qui n’a pas besoin d’enfumage supplémentaire.
On sait très bien pourquoi la foule ne semble pas au rendez-vous. Vous le savez, nous le savons tous. Mais vous avez le mensonge dans l’hémoglobine et du coup, il n’y a rien qui avance.
Vous manipulez la loi à votre guise. Vous vous moquez de la supposée « faible mobilisation populaire », mais dès qu’il y a un semblant d’annonce de conférence, de marche ou de simple campagne de nettoyage urbain, vous sortez l’absurde argument du « risque de trouble à l’ordre public » comme des automates sans cerveau, et en une seconde, les gros bras de la police sont déjà là pour intimider et fouetter leurs compatriotes.
Oubliant que ceux qui sont réellement hostiles à la patrie, ceux qui déstabilisent le Cameroun à chaque rotation de la terre sur elle-même, ce sont ceux qui deviennent Ministres d’Etat après le braquage de 500 000 ordinateurs. Ce sont ceux qui dépensent 65 000 000 d’euros dans une chambre d’hôtel en Suisse pendant que Monique Koumatekel se fait ouvrir le ventre à mains nues devant un hôpital. Ce sont ceux qui vous disent qu’1 kilomètre de route peut coûter 11 millions de dollars US et que c’est normal.
La Camair-Co est interdite de vols internationaux. Le Cameroun a perdu l’organisation de la CAN 2019. Les stades, les « autoroutes » sont en stand-by parce que l’argent a été volé. Au 21e siècle, le paludisme existe encore parce qu’aucun plan d’urbanisme réel n’est mis sur pied. On préfère voler et s’acheter des Range Rover.
Ne vous laissez pas berner. Ce sont les bandits à col blanc qui jouent à présent les juges. Le Cameroun est un match dont l’arbitre est un joueur qui a pourtant reçu un carton rouge.
Les mêmes qui vous disent : « Si vous dites qu’il est illégitime, pourquoi demander une audience avec lui ? », sont ceux qui vous disent : « Il faut respecter les institutions ». Les mêmes qui vous lancent : « Pourquoi rédigez-vous une autorisation de manifester puisque vous dites que cet État est un usurpateur?», sont ceux qui vous reprochent encore d’avoir marché sans autorisation. Vous voyez qu’ils deviennent fous. Leur tête a quittés
Et il n’y a qu’un peuple volontairement contaminé pour se laisser enfumer par ce non-sens vampirique.
Nos campagnes à venir seront encore plus grandioses. Cessez de tirer sur de pauvres femmes pour créer la psychose dans la population, et on verra si les gens ne se mobilisent pas. Voilà un pays où marcher et manifester est devenu illégal et d’aucuns en sont fiers. Comme si les problèmes pour lesquels on s’en va se battre ne concernaient que les MRCistes. Mais bon, c’est peut-être le cas, vu que le RDPC nous a dit hier sur Équinoxe Soir : « Le Sud-Ouest n’est pas en état de guerre »
La messe est dite
Dans son édition du 13 avril 2019, le quotidien Le Jour rapporte que le 13 avril 2019, les Forces de maintien de l’ordre ont été mobilisées dans les grandes artères de la ville de Yaoundé, où il devait se tenir les marches du Mouvement pour la renaissance du Cameroun (Mrc). Dans ses colonnes, le journal donne la parole au dénommé David Eloundou Noah qui réagit par rapport audit déploiement des Forces de l’ordre. « Quand je vois comment nos gendarmes et policiers sont utilisés dans ce pays, je me questionne. Cela contribue à la banalisation de ces hommes en tenue. Ils sont dehors pour si peu pourtant les régions du Nord-Ouest et du Sud-Ouest, et certaines contrées sont sous-effectif pour des vrais problèmes sécuritaires », déclare-t-il.
Réagissant aussi dans les colonnes de notre confrère, Me Emmanuel Simh le 3e vice-président du Mrc a indiqué être plutôt satisfait de la décision de Paul Atanga Nji le Ministre de l’Administration territoriale (Minat). Décision d’interdire les marches prévues les 06 et 13 avril 2019 par le parti politique de Maurice Kamto. Il a déclaré «il conforte l’idée qu’on a depuis à savoir que ce régime est monolithique où il est interdit de s’exprimer sinon on se cache». Rappelons que le Mrc a décidé d’intenter une action en justice concernant cette interdiction de tenue de manifestations publiques. En date du 9 avril 2019, le parti de Kamto a déposé une requête au Tribunal de grande instance du Mfoundi aux fins d’annulation de la décision du Minat.
Me Emmanuel Simh se dit confiant quant au fait que Paul Atanga Nji ne peut avoir gain de cause dans cette affaire. « Le Minat ne peut gagner ce procès. Il est incompétent en matière d’interdiction d’une réunion. Il a outre passé sa compétence car on interdit une réunion publique par un arrêté et non par un communiqué comme l’a fait le Ministre de l’Administration territoriale, Paul Atanga Nji. Face à tout ceci », rapporte le journal. A titre de rappel, les avocats du Mrc dans leur requête, en mentionnant l’incompétence du Minat ont cité l’article 8 (2) de la loi N°90/55. Ils écrivent qu’« aucun texte ne prévoit la possibilité que cette interdiction puisse être faite par le ministre de l’Administration territoriale. En décidant d’interdire une manifestation déclarée en lieu et place des autorités qui ont reçu la déclaration, monsieur le Ministre a outrepassé ses pouvoirs, exposant cette décision à une annulation inéluctable ».
Liliane N.
Lors d’une vague de répression visant à la fois l’opposition et le droit de réunion, les autorités camerounaises ont interdit une semaine de manifestations prévue par le parti d’opposition Mouvement pour la renaissance du Cameroun (MRC).
Le 5 avril, le ministère de l’Administration territoriale a publié un communiqué de presse interdisant les manifestations entre le 06 et le 13 avril et accusant le MRC de déstabiliser le pays. Le ministre, Atanga Nji, a également accusé le MRC d’avoir joué la provocation en choisissant d’organiser des manifestations le 6 avril – date anniversaire de la tentative de coup d’État de 1984 qui avait voulu renverser le président Biya.
Cette mesure s’inscrit dans une tendance grandissante au Cameroun. Depuis fin 2016, le gouvernement a bloqué à plusieurs reprises des manifestations antigouvernementales pacifiques en ayant recours à la force, aux arrestations arbitraires et aux détentions de manifestants. En janvier 2017, le ministre de l’Administration territoriale a interdit les activités du Consortium de la société civile anglophone du Cameroun (CACSC), une éminente organisation de la société civile qui œuvre dans les régions anglophones, où la situation est explosive.
Cette interdiction des manifestations du MRC survient alors que le dirigeant du parti, Maurice Kamto, va comparaître demain devant le tribunal, aux côtés de six autres membres et sympathisants du MRC, pour entendre sa décision sur leur requête d’Habeas Corpus. Kamto et ses six coaccusés font partie de 200 personnes arrêtées le 26 janvier, suite à des manifestations pro-MRC dans plusieurs parties du Cameroun.
On s’attend à ce que la cour d’appel de Yaoundé confirme la décision prise en première instance de maintenir Kamto en détention en attendant son procès. Le 02 avril, les avocats qui le défendent ont quitté la salle du tribunal pour protester contre la décision de tenir le procès à huis clos.
L’interdiction par le gouvernement des manifestations du MRC est un véritable pas en arrière pour le Cameroun et devrait être levée sur le champ. Au lieu d’interdire la dissidence et d’emprisonner les opposants, le gouvernement devrait respecter les principes démocratiques et autoriser les manifestations pacifiques.
Félix Swaboka
« Nous avons insisté, la semaine dernière, que l’audience de notre client soit publique mais la justice a décidé de faire un procès derrière les portes. On ne pouvait pas venir assister à cette mise à mort aujourd'hui alors qu’on a voulu parler au Cameroun publiquement. Nous avons donc décidé que ni les avocats, ni nos clients ne viendraient valider cette procédure. Si nous étions venus, cela aurait donné l’impression aux yeux du monde entier qu’il y a eu un procès convenable», explique Me Emmanuel Simh.
Interrogé par rapport à la tenue ou non d’une audience publique en Habeas corpus, celui qui occupe le poste de 2ème vice-président du mouvement pour la renaissance du Cameroun croit savoir que rien ne peut justifier le refus du tribunal : « Aujourd’hui même [mardi, Ndlr], il y a eu des dossiers en Habeas corpus dans les salles d’audience. Moi j’ai fait des salles d’audience dans le cadre du dossier du Mrc. Les autres camarades ont été entendus en audience publique. Donc il y a un problème. La chambre de conseil c’est lorsqu'on veut protéger quelqu'un. Soit il y a un mineur, soit c’est un procès qui touche les mœurs… Mais lorsque des gens vous demandent de les juger en public, il n’y a aucune raison de les juger en privé ».
Les leaders de la formation politique de celui qui est arrivé deuxième, à l’issue de la présidentielle du 7 Octobre 2018 avaient annoncé qu’ils feraient recours devant la Cour suprême, si le rejet de leur libération immédiate était confirmé. L’opportunité de la saisine de cette juridiction est actuellement en étude au Mrc. C’est dans cette logique que Maurice Kamto et ses alliés ont résolu le 09 Avril dernier, de rester dans leur cellule alors qu’ils étaient convoqués devant les juges de la Cour d’Appel du Centre.
Entre temps, l’actualité reste focalisée sur la marche annoncée dans les prochains jours, des militants et sympathisants de ce parti politique. Ceux qui adhèrent aux idéaux prônés par Maurice Kamto semblent prendre un malin plaisir à défier et à bafouer l’autorité de l’Etat qui, par la voix du ministre de l’Administration Territoriale a émis des menaces, sur la base de certains articles de loi.
Nicole Ricci Minyem
Depuis la proclamation des résultats des élections contestés par plusieurs formations politiques, l'opposition notamment le MRC multiplie les actions de « provocation », manifestation visible, du pouvoir protestataire.
D’un autre côté, l’idéologie de « l’irrecevabilité » qui a réussi à germer du contexte social lui-même, laisse subodorer que depuis 36 ans, le peuple camerounais est resté « irrecevable » dans divers aspects de la vie sociopolitique ou économique… A titre d’illustration, selon la Banque Mondiale, le taux de croissance était de 3,2% en 2017 contre 5,7% en 2015. Or pour l’INS (2016), une croissance économique d’au-moins 7% est nécessaire pour entamer une réduction de l’extrême pauvreté au Cameroun.
Considérée comme une grille de lecture et de compréhension de la paupérisation d’une bonne frange de camerounais désœuvrée, frustrée, choquée et écrouée par une élite accroc aux détournements de la chose publique, amoureuse des belles formes, des véhicules de luxes, des châteaux, des voyages, des extrémités féminines et promesses, l’idéologie de l’irrecevabilité prône en fait, le « changement » sinon la rupture avec les manières politiques érigées en normes sociales.
Cette façon de voir, de concevoir et même de percevoir le monde s’oppose malheureusement à la vision monotone commune à plusieurs hauts cadres de l’Etat donc la mission voilée serait de maintenir le statu quo par tous les moyens.
Rien de surprenant lorsqu'on sait que dans la plupart des Etats qui appliquent le modèle du paternalisme, il est inadmissible de tolérer une quelconque insurrection car le chef de la grande famille Etat avec ses notables, a pour mission, de distribuer les ressources selon sa sagesse à tous ses enfants c’est-à-dire à ses collaborateurs et au peuple. Par conséquent, aucune insoumission n’est tolérée, quiconque osera s’opposer, sera banni de la grande famille et donc de la responsabilité du père qui attend de ses « enfants » des remerciements, de la soumission totale, des louanges et des courbettes. Le Chef de famille serait donc l’homme providentiel, un sage, une bibliothèque humaine, un visionnaire au milieu de serviteurs acquis à sa cause, lorgnant les merveilleux privilèges dus à son siège et développant des stratégies pour le renverser.
Doté du pouvoir légitime et légal d’action contenu dans les institutions, l’Etat qui a le monopole de la violence peut se permettre d’utiliser toutes ses cartouches en interdisant par exemple des manifestations soupçonnés antagonistes, en arrêtant des citoyens qui osent manifester une certaine illumination et même en menaçant de dissoudre des mouvements contradictoires à la philosophie du conformisme qui pourtant, reste une utopie en démocratie…
L’usage d’une telle violence par l’Etat se positionne dans l’échiquier des interactions politiques comme étant une réaction à une provocation. Dès-lors, la violence d’Etat se justifierait par le fait que « la provocation entraîne la répression ». En revanche, la violence contestataire, protestataire ou subversive apparaît comme une volonté manifeste à marquer une opposition à un ordre sociopolitique jugé illégitime ou oppressif. Les individus qui choisissent donc d’exercer une telle violence, se donnent pour raison, le devoir de lutter contre l’asservissement : « c’est la répression qui justifie l’insurrection ».
Si l’opposition continue à se radicaliser et si le ton de l’Etat atteint une fermeté inébranlable alors notre beau pays risque fort bien de traverser une période sérieusement trouble entretenue par un peuple assoiffé de liberté fondement de toute existence.