Le président du Mouvement pour la Renaissance du Cameroun (Mrc) et les autres leaders des marches blanches du 26 janvier 2019 ont été notifiés hier de la date de la première audience par le juge d’instruction.
Après moult tractations, le juge d’instruction a finalement décidé de l’ouverture du procès des leaders du Mouvement pour la renaissance du Cameroun (Mrc).Ils ont été notifiés de l’ouverture du procès au Tribunal militaire le 06 septembre 2019.
Il s’agit du président de la formation politique, Maurice Kamto, des leaders Penda Ekoka, Célestin Ndjamen, Me Michelle Ndoki, Valséro… Ils sont tour à tour passés, le 20 août, dans le bureau du juge d’instruction qui les a notifiés de la date de l’ouverture du procès.
Les avocats craignent une violation de la loi dans la procédure. Il y a une affaire pendante en Cour d’appel concernant une demande de récusation du tribunal militaire dans cette affaire. Le conseil de ces leaders a par ailleurs contesté devant la Cour d’appel, l’ordonnance prise par le juge le 11 juillet dernier. Ordonnance qui ordonnait la relaxe de certains accusés et la poursuite d’autres.
La prochaine audience à la Cour d’appel est prévue pour demain, 22 août. Les avocats de Maurice Kamto et compagnie espèrent que, tel que le prévoit le Code de procédure pénale, la Cour va se prononcer sur cette demande avant l’ouverture du procès le 06 septembre prochain.
Arrivé en deuxième position lors de l’élection présidentielle du 7 octobre 2018, Maurice Kamto avait été arrêté aux côtés de 150 personnes, à la suite d’une manifestation le 26 janvier 2019 à l’appel de son parti, le Mouvement pour la Renaissance du Cameroun (MRC), qui considérait la victoire de Paul Biya, au pouvoir depuis 1982, comme un « hold-up électoral ».
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Mi-février, le président du MRC et plusieurs de ses partisans avaient été présentés devant le tribunal militaire de Yaoundé, où une information judiciaire pour « hostilité contre la patrie » et « insurrection », entre autres accusations, a été ouverte à leur encontre.
Le tribunal a finalement fixé l’ouverture de son procès au 6 septembre, a annoncé Emmanuel Simh, son avocat et troisième vice-président du MRC. M. Kamto avait été convoqué mardi devant cette juridiction militaire qui lui a notifié cette date, a précisé son avocat.
Plusieurs dizaines de soutiens et partisans de l’opposant seront jugés en même temps que lui, selon l’avocat. Le 11 juillet, un juge d’instruction du tribunal militaire avait décidé du renvoi pour un procès devant cette juridiction de 104 personnes, dont Maurice Kamto.
Otric N.
Dans un communiqué rendu public par le porte parole du MRC et ses alliés Bibou Nissack, Maurice Kamto craindrait pour la suite de la crise anglophone. Le leader du mouvement pour la renaissance du Cameroun (MRC) et ses partisans pensent que la décision de justice va porter un coup aux efforts de résolution de la crise par le dialogue.
Il deviendra de dialoguer avec des leaders d’une crise qui continuent de subir des injustices devant les tribunaux du Cameroun. Selon Me Christopher Ndong, le juge militaire ne pouvait pas encore rendre un quelconque verdict puisque le recours visant à récuser était encore en instance devant la cour suprême. Selon les usages juridiques, le juge ne pouvait pas se prononcer tant que la cour suprême ne l’avait pas légitimé. Mais le juge a argué de ce qu’il n’a pas été notifié de cette requête. Et malgré les copies de notification qui lui ont été présentés, il est passé outre pour dire ces sanctions records.
Sisiku Ayuk Tabe et neuf de ses concitoyens dont Shufai Blaise Sevidzem, Eyambe Elias, Egbe Ogork, Che Augustie Awasum, Fidelis Che, Cornelius Njikimbi Kwanga, Henry Kimeng, Tassang Wilfried Fombang et Nfor Ngala Nfor, sont tous reconnus coupables de sécession, terrorisme, hostilité contre l’Etat du Cameroun et non possession de cartes d’identité camerounaise.
Voici le communiqué :
Le Président élu Maurice Kamto et ses alliés, notamment MM christian Penda Ekoka, Président de l’association Agir/Act, Albert Dzongang, président du parti « La Dynamique », et Paul Eric Kingue, président du parti MPCN, ont appris la condamnation nocturne de MM AYUK TABE et autres par le tribunal militaire de Yaoundé, ce mardi 20 Août 2019, à des peines d’emprisonnement à vie et à plus de 260 milliards d’amende, et font savoir à l’opinion publique ce qui suit :
1- Peu importe ce était reproché aux intéressés à l’occasion de ce « procès militaire », des civils ne peuvent être jugés en l’état actuel du droit positif camerounais devant un tribunal militaire. Or c’est ce qui est arrivé avec AYUK et autres.
2- Peu importe les raisons pour lesquelles des citoyens camerounais sont poursuivis, leurs droits, doivent être respectés pour une saine administration de la justice. Le déroulement de ce procès militaire n’en a pas donné l’impression.
3- En ces temps où l’idée de dialogue inclusif longtemps mise en avant par l’alliance MRC et Alliés et partagée par nombre d’acteurs nationaux et internationaux depuis lors, est pls que jamais devenu une évidence sur laquelle tout le monde s’accorde, cette condamnation est incompréhensible, dans la mesure où les personnes condamnées apparaissent aujourd’hui comme des interlocuteurs déterminants à ce dialogue inclusif si l’on s’en tient à son succès et au retour à la paix, dialogue dont la nécessité se fait plus urgente chaque jour qui passe.
4- L’alliance MRC et Alliés doute que la condamnation ainsi survenue apporte un terme à la crise que le régime illégitime de Yaoundé a déclenché et exacerbé.
5- L’alliance MRC et Alliés exprime ses doutes quant à la bonne volonté des tenants du régime d’aboutir au plus tôt, et de préférence avant la rentrée scolaire, à la mise en place des prémices partagés d’un retour au calme dans les régions Nord-Ouest et Sud-Ouest.
Stéphane NZESSEU
Après la condamnation de Sisiku Ayuk Tabe au petit matin de mardi dernier, les supputations vont bon train pour ce qui concerne la sentence que pourrait connaître le président Maurice Kamto. Même s’ils sont inculpés pour des charges presque similaires, il convient de rappeler que les contextes d’actions de l’un et l’autre sont complètement différents.
Dans la nuit du lundi au mardi 20 Août 2019, le tribunal militaire de Yaoundé à trancher dans l’affaire Sisiku Ayuk Tabe et compagnie. Le verdict, condamnation à vie pour le président de la république d’Ambazonie et neuf de ses coaccusés. De plus, ils doivent verser une somme de 250 milliards de FCFA au trésor public pour les dommages causés par ces troubles.
Maurice Kamto sera-t-il lui aussi condamné à vie ?
Peu évident. Compte tenu des différences entre les affaires qui interpellent Sisiku Ayuk Tabe et Maurice Kamto. Alors que Ayuk Tabe se reconnait et assume sa qualité de sécessionniste, Maurice Kamto se réclame être un républicain. Il l’a d’ailleurs démontré, non seulement par ses actions citoyennes lors de la contestation du résultat des élections. Contrairement aux ambazoniens, les militants du MRC n’ont jamais pris d’armes contre la patrie, ou contre les institutions de la république. Chaque fois, les revendications sont pacifiques. Même en prison, ses militants et lui n’ont jamais tenu de discours de sécession et de division de la nation. On peut se référer aux multiples courriers et communiqués produits par le président Maurice Kamto.
Par ailleurs, les procédures dans lesquelles sont impliquées le président Kamto et ses alliés sont tellement viciés qu’il devient difficile d’avancer dans le procès sans trahir le droit. En l’état actuel de la procédure, Maurice Kamto et ses alliés doivent tout simplement être relâchés. Pour tout au moins comparaître libre. En effet depuis le 12 Août 2019, le mandat de détention délivré par le tribunal est arrivé à expiration. Difficile de comprendre que près de 10 jours après, ils continuent d’être écroués dans les cellules des prisons de Kondengui.
Un autre argument qui pèse en faveur du président Kamto est le revirement adopté par l’état à travers le ministre de la communication au sujet des casses des ambassades du Cameroun à l’étranger. En effet, au lendemain des casses, le gouvernement avait sans équivoque désigné Maurice Kamto comme le responsable de cette affaire. Seulement, quelques jours après, revirement, le ministre de la communication se rebiffe pour dire qu’ils n’on plus porté plainte contre Maurice Kamto et ses alliés, mais contre « X ». Reste à faire confiance à la justice pour espérer qu’elle dise le droit.
Stéphane NZESSEU
Le 1er Vice président du Mouvement pour la Renaissance du Cameroun (MRC), Mamadou Mota, et d’autres prisonniers impliqués dans les grèves de la prison de Kondengui ont comparu ce mardi devant les juges du tribunal d’Ekounou. Une comparution exceptionnelle selon Me Simh.
Ce mardi 13 Août 2019, la rue qui menait devant le tribunal d’Ekounou était pratiquement barrée, la circulation fortement perturbée, et des gendarmes cagoulés environnant les alentours du palais de justice. « La raison ? On doit y juger des prisonniers présumés impliqués dans les revendications, qualifiées de mutinerie, du 22 juillet dernier. Parmi eux, essentiellement, des prisonniers de la crise anglophone et les militants du MRC. » fais savoir Me Simh.
A l’arrivée de la fourgonnette qui transporte les prisonniers, les forces de l’ordre sont sur le qui-vive. Les agents sont aux aguets. Les bagnards vont descendre les uns menottées aux autres. Ils sont installés dans la salle du tribunal. « On distingue parmi ceux-ci Mamadou Mota, Premier vice-président du MRC. Son bras gauche porte un plâtre, et son bras droit est entravé par des menottes partagées avec un autre infortuné. Sa tête est à moitié rasée, une large et fraîche cicatrice, issue d'une blessure suturée, est visible même de loin. » Rapporte l’avocat du MRC.
Il poursuit, « vers douze heures, retentit la sonnerie annonçant l'entrée du Président du Tribunal. Il s'installe et demande à son greffier d'appeler la seule affaire inscrite. Les détenus, une vingtaine, défilent devant la barre. Après qu'ils soient identifiés, lecture leur est faite des faits mis à leur charge. Tous nient les faits.
Lorsque Mamadou Mota entre dans le box des accusés, vêtu d'une chemise blanche et d'un pantalon jeans, une barbe non rasée visiblement depuis son exfiltration de la prison pour le désormais célèbre SED, cet endroit réputé être devenu un haut lieu de torture, la salle plongé dans le silence. Comme aux autres avant lui, il est poursuivi pour "rébellion en groupe, tentative d'évasion en coaction, destruction en coaction, vol des effets d'anciens ministres, blessures simples".»
Sur l’autorisation du président du Tribunal, son propos est le suivant :
« Monsieur le Président du Tribunal, la personne qui comparaît devant vous est un ingénieur agronome. Je puis vous dire que ma présence ici n'est autre qu'un acharnement politique. Mon crime est d’être dans l'opposition et de critiquer le régime. Mais mon plus grand crime c'est surtout d'avoir fait des études. Vous voyez ce bras plâtré et cette tête cassée. Ce ne sont pas des bandits qui m'ont agressé, mais des gendarmes qui méthodiquement, froidement, avec une violence et une rage folles, m'ont causé ces blessures, et ce ne sont pas les seules.
En me frappant, ils disaient que cela m'apprendra à être opposant et à jouer à l'intellectuel, au lieu de me contenter d'être un petit gardien des maisons de leurs patrons. N'est-ce pas le sort d'un petit nordiste comme moi? Que les femmes présentes dans la salle me pardonnent, mais vous devez savoir. Un gendarme m'a carrément dit « Mamadou Mota, le gros c.. de ta mère ». Nous avons tous une mère, et des filles qui demain seront des mères. Que venait faire ma mère dans cette histoire ? Me torturer à mort ne leur suffisait-il pas ? Ils m'ont fait dormir trois nuits au sol, sans mes habits qu'ils avaient pris le soin de déchirer, me privant pendant cette période de nourriture. Je suis un vrai miraculé.
C'est pour cela que devant vous j'espère avoir droit à la justice. Car je n'ai commis aucun crime. J'avais été appelé ce 22 juillet pour calmer les protestataires. Ce que j'ai fait. Et alors que je dormais déjà, en pleine nuit, ils sont venus me sortir de la cellule, et dès la Cour intérieure de la prison, c'est des gardiens de prison qui ont entrepris de me molester. Je ne suis donc coupable de rien. Par ailleurs, je ne suis pas en état d'être jugé maintenant. L'urgence c'est de recouvrer ma santé. »
Tout comme ses prédécesseurs, il plaidera non coupable face à ces chefs d’accusations. Et pour finir son récit, Me Sihm dit retenir ces propos du 1er vice président tenu devant le juge d’instructions quelques semaines plus tôt : « Le Cameroun ayant ratifié des conventions internationales qui interdisent aux Tribunaux militaires de juger les civils, me traduire devant ce Tribunal Militaire est une insulte à la justice et une entrave à la démocratisation du Cameroun.
Donc je vous exhorte vous-même à reconnaître votre incompétence et éventuellement à requalifier les faits, si tant il est que exercer un droit constitutionnel est devenu un crime dans ce pays.»
Stéphane NZESSEU
Depuis mardi 06 août 2019, le vice-président du Mouvement pour la renaissance du Cameroun ne se trouve plus au Secrétariat d’Etat à la Défense (Sed). De sources concordantes, il est actuellement détenu à la prison de Kondengui. Arrivé dans cet établissement pénitencier, Mamadou Mota a parlé de ce qu’il a vécu au Sed.
« À travers vos mots, je comprends que vous êtes nombreux à avoir été inquiets de mon état de santé suite aux tortures que j’ai subies. Vos visages tristes en disent long. Bien que cela me fasse énormément plaisir de savoir que vous êtes nombreux à me porter dans vos cœurs ainsi que notre combat, je voudrais plutôt vous demander de vous inquiéter plutôt de l’avenir de notre pays », sont des déclarations du 1er vice-président du Mrc.
« Le Cameroun est aujourd’hui fissuré de part et d’autres et dans l’abîme du fait d’un groupuscule d’individus qui se croient plus citoyens de ce pays que les autres et pensent détenir sur nous le droit de vie et de mort », a dit Mamadou Mota qui s'est interrogé sur l'avenir du Cameroun.
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Le vice-président du MRC a indiqué être toujours attaché à son parti, à son combat et à Maurice Kamto dont il aimerait avoir des nouvelles.
Innocent D H
Le Mouvement pour la Renaissance du Cameroun (MRC) entend voler au secours des enfants de ses militants incarcérés dans les différentes prisons sur l’étendue du Cameroun.
Ils sont encore près d’un demi milliers de militants incarcérés dans les prisons du Cameroun. Pour certains c’est depuis le 26 janvier qu’ils croupissent dans ces cellules sans que la justice n’ait fini de dire le droit à leur sujet. Soit huit (08) loin de sa famille et de ses enfants.
Il faut dire qu’étant emprisonnés, ils sont nombreux qui ont perdu leurs postes dans différentes entreprises qui les employaient avant leur arrestation. Qui dit perte de son emploi, dit plus de revenu et plus de quoi entretenir sa famille comme il se doit. Or le retour pour les classes est imminent. Il faut pouvoir trouver des moyens financiers pour ne pas que cette année scolaire à venir soit une année blanche pour plus de 3000 enfants camerounais.
Une quête qui s’étend aux enfants des camerounais incarcérés dans le cadre de la crise anglophone. Et plus largement au maximum d’enfants qui du fait de la guerre ont perdu leurs parents ou dont les parents n’ont plus de moyen pour les scolariser.
C’est donc une action salutaire que vient de lancer le MRC. La vice présidente du parti, appelle tous les camerounais de quelques bords que ce soit participer pour que les enfants de ces prisonniers politiques ne manquent pas d’éducation scolaire. Ainsi, deux numéros sont mis à la disposition des camerounais du terroir et de la diaspora. Ils peuvent y acheminer des contributions pour l’opération qui est en cours depuis le 1er Août 2019. Le MRC prévoit une journée spéciale de collecte le 24 août prochain.
Sur son compte Facebook, la vice-présidente Tiriane Noah invite l'opinion publique à se joindre au mouvement pour soutenir ces enfants en difficulté :
« Bientôt la rentrée : Pensons aux enfants de nos résistants en prison.
Nos amis politiques sont toujours en prison. Ils y sont pour une cause noble. Ils y sont parce qu'ils ont choisi de manifester pour l'intérêt commun. Le Président élu Maurice Kamto a bien voulu que nous pensons à leurs enfants.
Ainsi, aidons-les à avoir une bonne rentrée. Contributions à faire leur cartable. Vous pouvez acheminer vos dons aux responsables du parti de votre unité de militantisme, aux numéros habituels d'envoi ou même me contacter par message privé sur cette page.
Nous sommes un parti debout, un parti solidaire et la tontine la base de notre union. Les enfants de nos amis politiques sont aussi les nôtres. Je compte sur vous ».
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Il s'agit de la deuxième opération de collecte de fonds initiée par le MRC. la première, l'opération "Tontine en nature", a été lancée après l'arrestation du 1er vice-président, Mamadou Mota, le 01er juin dernier. Cette opération consistait à collecter des vivres en nature pour soutenir les militants incarcérés après les différentes manifestations organisées sur l'ensemble du territoire national.
Stéphane NZESSEU
L’annonce de sa mort est rendue publique dans la nuit de ce mardi par olivier Bibou Nissack qui fait savoir : « Monsieur Christophe KAMDEM, responsable du Mouvement pour la Renaissance du Cameroun (MRC) dans la région de l'ouest vient de rendre l'âme à Yaoundé des suites de maladie ». Aucune autre précision n’est faite jusqu’à ce matin. Manifestement, dans le cours de la journée on va suivre un concert d’hommage des cadres du parti.
Les premiers témoignages reçus jusqu’ici de la part des militants et des habitants de la région de l’Ouest qui l’ont côtoyé, le présente comme un homme rassembleur, un homme d’ouverture et un démocrate accompli. Il aura marqué les esprits par son activité intense lors de la campagne électorale pour la présidentielle d’octobre 2018. Il sera la cheville ouvrière des grands meetings tenus par Maurice Kamto dans la région du soleil couchant. Son abnégation et sa maîtrise du terrain politique vont permettre au MRC d’enregistrer de très bons scores dans la région de l’Ouest lors de la présidentielle. Avant que la maladie ne le terrasse et ne l’emporte finalement, ses équipes et lui étaient déjà sur les chantiers des échéances à venir, attendant juste la permission de la hiérarchie du parti pour savoir si oui ou non le parti prendrait part aux municipales et aux législatives.
Le secrétaire à la fédération régionale de l’Ouest avait initié les marches du parti dans la région de l’Ouest depuis octobre 2018, bien avant la marche du 26 janvier tenue à Yaoundé. Il était au four et au moulin de la mobilisation des marcheurs dans sa région. Il a subi plusieurs menaces des autorités civiles et traditionnelles et a fait face aux menaces du gouverneur qui aurait promis de l’arrêter pour lui faire goûter les délices de la prison.
Des témoignages font état de ce qu’au cours de la campagne de la présidentielle à l’ouest, le Chef traditionnel des Baham lui avait asséné une gifle en public et lui avait publiquement proféré des menaces.
De toutes les façons, ce qui est évident, c’est que le MRC vient de perdre un de ses généraux.
Stéphane NZESSEU
Joint hier via le téléphone, Olivier Bibou Nissack qui agit encore jusqu’à ce jour comme le porte parole du président Maurice Kamto, dans le calme et la politesse qu’on lui connait, nous a gentiment dit qu’il n’a aucun commentaire à faire au sujet de cette autre crise qui l’opposerai au secrétaire à la communication du Parti, son aîné pour qui on sait qu’il a beaucoup d’admiration et de respect, Sosthène Medard Lipot.
En effet, tout part d’un recadrage que le secrétaire à la communication (SENACOM) du parti. L’enseignant à l’ESSTIC fait une sortie sur les antennes de radio Equinoxe le lundi 29 juillet 2019, répondant aux questions du journaliste sur la participation du MRC à la rencontre de Munich portant sur la transition politique pour la paix et la réconciliation au Cameroun, où le 3e vice président Me Emmanuel Simh est du nombre des participants. On se souvient qu’à l’annonce de la participation de Me Simh à cette rencontre, Olivier Bibou Nissack avait signé un communiqué précisant que le Président du MRC n’est ni de près, ni de loin concerné par cette rencontre et n’y est donc pas représenté.
Sosthène Medard Lipot va donc clarifier les rôles en précisant qu’il n’y a que le SENACOM qui est habileté selon les textes du parti à faire les communications au nom du parti. Il précise : « Le MRC est un parti politique bien structuré et bien organisé. Je suis dans ce parti depuis sa création. Donc je peux me prétendre maîtriser les textes de notre parti. Et c’est en vertu de cette réglementation que je parle et que je rappelle aux journalistes qu’ils doivent s’en référer au secrétariat national à la communication s’ils veulent savoir la position officielle du MRC sur telle ou telle actualité ».
« Lorsque les médias doivent communiquer ou ont besoin de quelqu’un du MRC en plateau pour la télévision ou en studio à la radio ou dans les colonnes d’un journal on s’adresse au département communication autrement dit au secrétaire national à la communication (…) Je leur dis : " c’est moi que vous devez saisir". Et chaque fois du lundi au vendredi on se retrouve face à la télévision, face à quelqu’un que je ne connais même pas. Je ne sais même pas s’il est militant du MRC. Et on dit qu’il parle du MRC. C’est désagréable », dixit Sosthène Medard Lipot.
Stéphane NZESSEU
C’est dans la fi de son propos liminaire que la 2eme vice présidente du MRC va rappeler cette lettre écrite par Maurice Kamto. C’est depuis sa cellule que le président national du MRC a tenu à faire savoir qu’il ne se défilera pas devant ses responsabilités.
« Il indique que c’est lui et lui seul qui a appelé à ces marches et qui doit en répondre. Les statuts du MRC font de son président, le représentant du parti et donc le responsable des décisions prises par celui-ci. Il exige par conséquent, la libération de toutes les personnes arrêtées dans le cadre de ces manifestations publiques, pacifiques, légales et constitutionnelles et se tient prêt à faire face, seul, à la peine de mort, parce que c’est la peine de mort qui lui est promise. Le Président Maurice Kamto précise que la mort n’a pas commencé avec lui et ne s’arrêtera pas avec lui. Il est donc prêt à affronter la mort si cela conduit à la libération du Cameroun et à l’avènement d’une véritable démocratie dans notre pays. »
C’est l’une des raisons pour lesquelles Maurice Kamto est ferme. Il l'a souvent fait savoir, il sera le dernier membre du MRC à sortir des prisons du Cameroun. Un message de leader, susceptible de renforcer le moral des militants qui savent qu’ils ont un chef qui ne les abandonnera au milieu de la bataille.
Tiriane Noah a également saisi l’occasion de cette conférence pour réitérer les propositions du MRC pour un retour plus rapide de la paix dans les régions du Nord-Ouest et du Sud-Ouest.
« La libération immédiate et sans condition de tous les prisonniers politiques arrêtés dans le cadre de la crise anglophone et des marches blanches organisées du MRC. Des mesures immédiates de restauration de la confiance et de la paix doivent être prises. La mise sur pied d’une commission chargée de la question anglophone. La mise sur pied d’une commission de la réforme consensuelle du système électoral avec l’appui de l’ONU, de l’union africaine, de l’union européenne et des pays amis. »
Stéphane NZESSEU
La vice présidente du parti et patronne par intérim du directoire a adressé une mise en garde à Paul Biya et à tout son gouvernement si par inadvertance un malheur survenait à l’endroit de son premier vice président ou de l’u de ses 23 militants portés disparus. Ce d’autant plus que selon la vice présidente Tiriane NOAH « des rumeurs persistantes font état de plusieurs morts à la suite de l’intervention des forces de l’ordre et de défense au cours des mutineries à Yaoundé et à Douala ».
Tiriane Noah interpelle la communauté internationale qui va à l’encontre de ce qu’il prônait lui – même dans ses tweets d’avant la fête nationale du 20 Mai. Le Chef de l’Etat qui appelait au pardon, à la miséricorde nationale semble ne plus se souvenir des messages de ses tweets. « le monde doit comprendre que le régime de Yaoundé est tombé dans une attitude féroce qui fait de tout citoyen et de toute organisation qui réclame le respect de ses droits politiques et civiques, un authentique ennemi du régime. Malgré ce système de terreur d’Etat imposé au peuple camerounais, particulièrement aux populations du Nord Ouest et du Sud Ouest, et aux militants et sympathisants du MRC, nous invitons nos militants à rester debout et déterminé dans notre lutte pacifique pour le changement dans notre pays », dixit Tiriane NOAH.
Dans la foulée, la 2e vice présidente du parti de Maurice Kamto, Tiriane Noah va rappeler que cela va faire sept mois que les membres influent du parti et le président Maurice Communautaire sont dans les geôles des prisons de Kondengui. En plus de ces prisonniers, constitués de la classe dirigeante, il y a encore pas moins de 150 militants du MRC.
La vice présidente, pose comme préalable : l’accès aux soins appropriés par son médecin et dans les meilleurs délais pour éviter le pire. Aussi, le parti rappelle que c’est une exigence légale de permettre que les prisonniers reçoivent des visites. Choses auxquelles Mamadou Mota n’a pas droit jusqu’à cet instant.
Stéphane Nzesseu