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Selon la substance d’un communiqué de cette Fondation portant la signature de son président, le personnel de cette organisation caritative qui vole au secours des populations victimes de la crise sécuritaire dans le Nord-ouest et le Sud-ouest (NoSo), va être auditionné ce jeudi 27 février 2020 dans les services du Secrétariat d’Etat à la défense en charge de la gendarmerie nationale (SED). 

 

En effet, ces auditions vont faire suite à la convocation téléphonique verbale qu’aurait reçu le président, Ayah Ayah Abine en date du vendredi 21 février 2020. A en croire la teneur du document, celui-ci « convoqué de façon irrégulière au SED (services de la DCCA), le président Ayah s’y est rendu malgré tout, en vue de faire la preuve de sa bonne foi et de ce que la Fondation n’avait rien à cacher. La Fondation Ayah entend ainsi s’étonner du harcèlement dont elle est objet de la part d’un cabinet noir, qui se cache derrière des personnes physiques qui ne méritent pas notre attention alors qu’ils ont certainement mieux à faire que d’essayer de torturer moralement une organisation caritative », note-t-on. 

Rappel des faits

Dans les faits exposés par la Fondation Ayah, l’on relève que cette organisation est la première à déposer une plainte pour diffamation le 07 janvier 2020. Dans les motifs présentés, elle condamne les fausses accusations reliant à son égard l’achat mensonger d’armes aux sécessionnistes dans le NoSo. 

« Il se trouve fort curieusement qu’aujourd’hui, cette plainte est bloquée et portée disparue. Or étrangement, une contre plainte déposée par les protégés et leurs alliés, deux semaines après la nôtre, est aujourd’hui instruite avec une extrême diligence alors que la plainte initiale de la Fondation déposée deux semaines avant, n’a toujours fait l’objet d’aucune avancée », excipe la Fondation Ayah. Ce qui fait croire à celle-ci, d’être en face de la preuve tangible qu’elle est l’objet d’une machination ourdie par certaines hautes autorités camerounaises. 

Dernières nouvelles

Le communiqué fait également savoir qu’aux dernières nouvelles, « le compte de la Fondation Ayah a été non seulement bloqué mais aussi que les informations détaillées y relatives circulent sur les réseaux sociaux, une énième tentative de déstabilisation de nos activités ».  

S’appuyant sur ces éléments, la Fondation accuse sans crainte ce cabinet noir de tenter d'accroître l’isolation des populations innocentes du Noso. L’organisation dont Ayah Ayah Abine en est le président, voit là une privation de ces populations de bénéficier des services caritatifs indispensables dont elle leur apporte chaque jour dans la limite de ses modestes moyens. 

Toutefois, la Fondation Ayah affirme pour finir qu’elle « continuera de tenir informée l’opinion publique camerounaise et mondiale, afin que ni son nom, ni sa réputation ne subisse le moindre préjugé du haut de cette cabale montée de toute pièce ». 

Dr Succes Nkongho : « Le retrait de l’armée dans le NOSO n’est pas la solution »

 

Innocent D H

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L’honorable Jean Michel Nintcheu et tout le directoire de cette formation politique avaient exigé la libération immédiate de leur camarade venu d’Allemagne quelques heures plus tôt, pour prendre part au Grand Dialogue National

 

Une exigence contenue dans un communiqué rendu public ce mercredi

« Les soldats de M. Biya ont procédé à l'arrestation et à l'emprisonnement du camarade Paddy Asanga, qui a pourtant été invité par le gouvernement camerounais en faveur de la GRC. Paddy Asanga, membre du SDF résidant en Allemagne, est arrivé au Cameroun dans l’espoir que le GN parvienne à atténuer la crise dans certaines parties du nord-ouest et du sud-ouest.

Son embastillement est la preuve que le DRM est évidemment incapable de dissimuler cette réalité répugnante et répugnante du fait que le Cameroun est et reste un État policier dont l'ADN reste la violation systématique des droits fondamentaux

Paddy Asanga doit être libéré immédiatement et sans condition. Un appel à tous les patriotes sera lancé dans cette direction dans les prochains jours à Yaoundé, en autisme… ».

 

Quelles sont les raisons de cette interpellation ?

« Il a été interpellé parce qu’il prenait des images à l’intérieur de la prison…Du moins c’est ce qu’on nous a donné comme raison. Maintenant, à vous de juger fort opportunément de ce prétexte, lorsqu’on connait les mesures de sécurité mises en place dans les prisons camerounaises… ».

« Si c’est la véritable raison de son arrestation, il y’a lieu de se poser des questions, surtout lorsqu’on sait qu’il n’est pas possible d’entrer dans un pénitencier avec des appareils. Lorsqu’on vient en visite, les gardiens exigent de laisser sur une table, téléphone portable, appareil photo, caméras et autres qui peuvent permettre de capter matériellement ce qui se vit à l’intérieur de ces prisons… ».  

Il n’a pas été possible de l’avoir au téléphone mais, les mêmes sources nous ont fait savoir que Paddy Asanga va prendre le vol dans les prochaines heures et rentrer en Allemagne.

En rappel, à quelques heures du début des assises de Yaoundé, le responsable du Social Democratic Front, à peine arrivé au Cameroun, avait affirmé devant les  médias que : «Nous sommes venus ici parce que nous ne voulions pas jouer à la politique des chaises vides. Mais s'ils nous arrêtent ici au Cameroun, nous n'allons plus accepter cette supercherie, pour qu'ils gâchent l'argent des contribuables que nous venons ici et toujours ».

 

Nicole Ricci Minyem

 

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Dans le rapport rendu public ce mardi, l’ONG indique que « plus d’une centaine de personnes ont été gardé au secret et un grand nombre d’entre elles a subi des tortures dans un centre de détention à Yaoundé, la capitale du Cameroun, entre le 23 juillet et le 4 août 2019… ».

 

Les enquêtes ont été menées, d’après les déclarations faites par Lewis Mudge, directeur pour l’Afrique centrale à Human Rights Watch qui relève que : « Ces récits crédibles de torture et d’abus au Secrétariat d’État à la défense ne sont malheureusement pas les premiers, mais seulement les plus récents, comme celui d’un jeune homme de 29 ans, originaire de Kumba qui a révélé ceci : « On nous a traités comme des animaux ; on nous battait deux fois par jour avec des matraques en bois et des machettes. Les conditions d’hygiène étaient abominables… ».

A la suite du document, Lewis Mudge indique également que des entretiens ont été menés avec plus d’une dizaine de personnes détenues au SED pendant la période sus indiquée. Les enquêteurs de Human Rights Watch, ont en outre interrogé les membres de quelques familles et les avocats en charge des dossiers des personnes interpellées.

 

Quelques exemples

Un détenu de 41 ans de Ndu, dans la région du Nord-Ouest, a déclaré : « Au SED, personne n’avait accès à sa famille. Ma famille a dû croire que j’étais mort. Des avocats sont venus la veille du jour où on nous a ramenés à Kondengui. Mais pendant 12 jours, on a été détenus au secret, sans accès au monde extérieur. Si vous demandiez à voir quelqu’un, on vous battait sévèrement… ».

L’épouse d’un détenu anglophone arrêté fin 2016 à Bamenda, dans la région du Sud-Ouest, qui avait été détenu à la prison centrale de Yaoundé, a déclaré : « J’étais sans nouvelles de lui depuis le 23 juillet. L’avocat m’a dit qu’il avait fini par le voir au SED, mais je ne lui ai pas parlé. J’étais très inquiète, parce qu’il avait déjà été torturé au SED auparavant. Quand je suis allée à Kondengui [la prison centrale] le jour de l’émeute, on m’a interdit d’entrer. Je suis allée au SED et un gardien m’a dit qu’un grand nombre de ceux qui avaient été transférés depuis la prison centrale étaient détenus au SED. Mais il ne m’a pas laissé entrer… »

Un avocat qui représente huit prisonniers de partis d’opposition faisant partie de ceux qui avaient signalé des cas de torture a commenté : « Je me suis entretenu avec mes clients le 6 août à l’extérieur du tribunal. J’ai vu des horreurs. Ils avaient tous des cicatrices sur le corps, à cause de la torture subie au SED et des blessures à la tête. Ils m’ont dit avoir été sévèrement battu au SED au moins deux fois, dans leurs cellules, par des gendarmes et d’autres gardiens avec des gourdins. Ils m’ont aussi dit avoir été interrogé sous la menace d’une arme… ».

Le directeur Afrique Centrale de cet organisme relève que « Le fait que les forces de sécurité semblent se croire libres de torturer les détenus et de les soumettre à d’autres abus, est la conséquence directe de l’attitude du gouvernement camerounais consistant à fermer les yeux sur les rapports documentant ces abus – mais le monde entier observe la situation de près…».

Dans le même document, Human Rights Watch revient sur quelques notions du respect des Droits de l’Homme, à l’instar de celui de Décembre 2017, lorsque  le Comité contre la torture des Nations Unies a déclaré que le gouvernement camerounais devrait veiller à la réalisation d’enquêtes rapides, efficaces et impartiales sur toutes les allégations de torture, de mauvais traitements et de détention au secret, et poursuivre en justice et punir de manière appropriée les auteurs de ces abus. Le gouvernement n’a pris aucune mesure pour mettre en œuvre cette recommandation…

Un rappel important, selon les avocats des détenus, d’autant plus que le droit camerounais dispose « que les détenus ne peuvent faire l’objet de contraintes physiques ou mentales, ou d’actes de torture et, que leur avocat et leur famille devraient pouvoir leur rendre visite à tout moment… ».

 

Nicole Ricci Minyem 

 
 
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Lettre intitulée « Le Cauchemar de la Torture au Sed »

 

« Mon illustre frère,

J’ai fait un terrible cauchemar et je voulais te prévenir. De ma Chaire ici à Ngoa-Ekellé, de ma chaise, j’ai vu des ennemis de la nation en train de pratiquer la sorcellerie dans les entrailles de ton bureau, et même sur ton fauteuil ministériel. C’était une bande de stipendiés encagoulés qui s’acharnaient avec entrain sur des formes humanoïdes immobilisées par de gros fers rouges qu’ils trempaient dans le feu. Ces sortes de gonflés humains se perçaient et il en échappait des scorpions virulents, des vipères heurtantes et des fers de lance.

Tu sais le fer de lance, ce long reptile d’Amérique latine long de deux mètres et demi, à la tête triangulaire, est l’un des serpents les plus venimeux de la planète. Il appartient à la famille des vipères et se déplace aussi bien dans les arbres que sous l’eau. Ces bêtes escaladaient les murs et s’infiltraient dans ton bureau par des petites parois du mur. Pour cette bande de pourris qui les élevaient, le corps de leurs victimes était une chose particulière et décorée d’une splendeur presque religieuse, comme le corps de Mâtho dans Salammbô, de Gustave Flaubert, dont on fendit la poitrine et arracha le cœur pour l’offrir au soleil !

Ces tortionnaires sanguinaires les produisaient donc et les recueillaient, pour ensuite aller les vendre au Diable. Leur modus operandi était imparable : ils demandaient à arrêter des gens qui auraient insulté « Paul Biya » et demandaient qu’on leur affecte d’énormes moyens financiers et logistiques pour faire le travail d’arrestation.

Lorsqu’ils les avaient pris, ils les « manœuvraient » et leur faisaient avouer ce qu’ils n’avaient jamais fait. Ils les « pressaient » si fort et si longtemps qu’ils demandent encore de l’argent pour « entretenir » ces sous-hommes en cage. Entre-temps, les bourreaux disaient aux damnés que ce « Paul Biya » avaient même demandé qu’ils les tuent ; c’est leur magnanimité atavique à eux, les tortionnaires, qui les sauvaient ; que, donc, les torturés devraient être un tout petit peu reconnaissants envers les conjurés en avouant tout ce qui leur était reproché ! Qu’ils devaient surtout éviter de jamais dire ce qu’ils ont subi sinon, la prochaine fois, ils feraient ce que le Président veut… 

Dans mon rêve donc, certains scorpions et certains fers de lance réussissaient à se dissimuler sous la moquette douillette où tu poses tes pieds augustes ; d’autres escaladaient le fauteur où tu poses ton postérieur majestueux. Dans mon rêve tourmenté, je t’ai vu par la suite  en train de te diriger sur ton fauteuil et, glacé d’effroi, j’ai commencé à crier, à pleurer à chaudes larmes. Je me suis évanoui plusieurs fois et je me réveillais avec une douleur plus intense encore. Lorsque je me suis réveillé la dernière fois dans mon rêve, je ne sentais plus ma tête ; j’avais perdu la sensibilité de mes quatre membres, comme si le venin de ces scorpions et de ces mambas noirs m’eût paralysé, anéanti.

Dans mon rêve, j’imaginais les dégâts qu’allaient causer sur ton corps ces monstrueuses créatures de la méchanceté humaine. À un moment donné, une vipère heurtante t’a mordu les testicules et il fallait les amputer (parce qu’il n’y a pas d’autres solutions). Le degré de cruauté de ce supplice m’était innommable. Après l’opération chirurgicale, tu t’es transformé en un fer de lance. Comme tu t’es transformé ainsi, les mêmes marchands de la malversation et de la désolation s’approchaient de toi avec leurs instruments de la mort dans les mains, le pas ferme. Traumatisé, je me suis réveillé en sursaut. 

Telle est, mon bien-aimé frère, la substance de mon délire onirique. Ma torpeur était si prononcé, si vive, que c’est maintenant que je réalise le degré d’amour que je te porte. Je comprends que je ne supporterai pas de te perdre, de te voir absent du recensement des Grands hommes de mon pays. Je ne t’imagine pas destiné à l’oubli, au bannissement, à l’enfer. Dans ce cauchemar je voulais à tout prix te soustraire à l’indignité, celle de porter la couronne infâme de tortionnaire ; je t’exorcisais pour chasser une réputation entachée, un renom vilipendé. C’est pourquoi j’ai été envahi de joie quand je me suis réveillé. On dit que quand tu rêves de quelque chose, c’est que ça ne va pas arriver. Mais il faut être prudent… C’est pourquoi je tenais à te faire partager ma souffrance nocturne.

 

Cher frère, 

Je t’écris donc pour me rassurer que ton intégrité physique est saine, que ta virilité est sauve. Je t’écris aussi pour avoir le cœur net, parce que je demeure stupéfait. D’où ces questions que je t’adresse : as-tu trouvé un manuel intitulé Le code de la terreur au coin de ton bureau imposant ? Aurais-tu par hasard suivi des murmures étouffés ou des gémissements souterrains remonter de la cave ? Une télévision du sous-sol a-t-elle émis des sons effroyables qui ressemblaient à des aboiements humains, comme le bruit vil des corps qu’on mutile et qu’on désarticule ?

N’as-tu pas entendu des bâillements, dont tu as suspectés que ce sont ceux de quelque collègue sans finesse et à l’esprit raboteux, mais qui se sont poursuivis dans ton imagination comme des spasmes et des râles d’un condamné qu’on exécute ? N’as-tu pas remarqué, dans un couloir, des taches de Bétadine qui se coagulait comme du sang humain ? N’as-tu pas, enfin, remarqué sur le visage de quelques collaborateurs à la température de massacre, qui expirent le malheur de leur nez bouché, le sourire miné, démoniaque, comme d’irascibles traîtres assoiffés de haine et de crimes, et dont la présence glace les nerfs ?

Quoi qu’il en soit, l’occasion faisant le larron, je ne manquerai pas celle que m’offre cette expérience imaginaire de la torture pour te rappeler, comme à un frère jumeau, ce qu’un de nos aînés de la Lékié, le père Henri Éyébe Ayissi, me disait souvent : « Quand on est parvenu à un certain niveau de la hiérarchie sociale, il faut être solennel » ! Or, la solennité ne s’encombre pas d’immoralité, de souillure, d’ordures, de stupre. 

Il y a beaucoup de tenue et de goût dans l’attitude grave de celui qui est solennel, comportement qui, en fait, manifeste de la sagesse. Mais pour être sage, ne devrait-on pas commencer par être musicien, ainsi que le recommande le marchand de Lucien dans Les philosophes à vendre ? Je veux te rappeler que ton devoir quotidien consiste à mériter toujours l’estime du Président de la République, Chef supérieur des armées, qui ne peut sensément recommander de torturer ses compatriotes ; de maintenir l’espoir de la jeunesse qui a cru en toi intacte et de préserver notre honneur familial.

 

Cher Landry, 

Tu n’es pas mon frère parce que nous sommes de même sang, tu es un Batchenga et moi je suis un Eton de la famille des Benyagda. Mais la fortune des destins singuliers est de se retrouver. Parfois, au départ, les grands hommes sont de singuliers avortons qui errent en permanence pour respirer le maximum d’air frais et faire la provision d’énergie vitale susceptible de faire bondir la chance qui les constitue.

En ce sens, nous avons eu un père commun, un Batchenga, non pas ton colonel de papa, mais le rafraichissant Ahanda Étoga Jean-Baptiste, l’ingénieur poète ! Oui, cet homme nous a moulés, toi et moi. Nous avons mangé à sa table, toi avant moi ; nous l’avons accompagné longtemps et avons suivi pendant des années ses leçons pratiques de vie ; il nous a impacté de ses scrupules délicats, de son degré prononcé d’humanité, de la qualité supérieur de ses choix moraux et de son goût distingué.

Nous avons grandi sous la tutelle de cette âme noble, de la magnificence incarnée de ce bon samaritain à la générosité légendaire. Lorsqu’on a suivi ses enseignements et qu’on sort de ce moule à galants, on rechigne à heurter injustement les cœurs ; on réprime sans effort la tentation de brimer, de laminer ; on répugne à liquider ses semblables.

Tu le sais, Ahanda Étoga nous a appris à tirer avantage de la science, de l’histoire et de la littérature pour mieux cultiver notre jardin. La science, nous confiait-il, nous apprend les techniques les plus sophistiquées pour grandir l’homme ou pour le bafouer ; l’histoire nous apprend que le règne des plus grands tortionnaire du genre humain, les Caligula, Léopold II, Phalaris d’Agrigente, Reinhard Heydrich, Tomas de Torquemada et autres Thomas Thirslewood, est révolu.

La lucidité qu’elle enseigne permet de se départir de la sottise qui consiste à vouloir arrêter la marche du temps, à réprimer la vie, à espérer tuer l’esprit, à ruminer la suppression de la société entière, à forcer la volonté par la force. La littérature, quant à elle, renseigne sur la force insoupçonnée et quasi magique des mots. Le génie plonge ses ennemis triomphants dans une confusion d’esprit indescriptible, dans un abêtissement durable, sans repère et sans ressource pour faire balbutier l’Histoire et enterrer l’avenir.

Sais-tu comment a péri l’immarcescible Cicéron, le célèbre avocat, écrivain et homme politique romain ? Sa tête fut coupée et ses mains furent amputées par le tribun militaire Popilius, celui-là même que Cicéron avait autrefois défendu dans un procès où on accusait de parricide ! Marc-Antoine ordonna donc son exécution en représailles contre la verve et l’éloquence du penseur. Le cou que Cicéron avait tendu au commando d’assassins et qu’ils avaient coupé ne suffisait pas pour contenter Marc-Antoine.

L’intensité de la vengeance qui l’animait et l’étourdissement de sa toute-puissance commandaient de profaner le corps de Cicéron. Il exigea donc que les mains maudites qui avaient osé écrire les Philippiques, les discours du célèbre orateur contre lui, soient retirées ! L’histoire nous apprend malheureusement que la fin de Marc-Antoine fut plus tragique. En effet, après un accès de démence, il dut se suicider, et sa mémoire fut bannie au Sénat. Incontestablement, le pouvoir affole…

Le destin respectif de l’Immortel Cicéron et de son tombeur, Marc-Antoine, démontre une fois de plus que lorsqu’on coupe ou cloue des têtes qui pensent, on court le risque de voir le venin bienveillant du discernement qui en était la matière grise envahir plus vite le sol national et, ainsi, anticiper la révolution que l’on redoute tant. Pareillement, lorsqu’on disjoint les bras qui produisent des mots intarissables, libérateurs, ceux-ci finissent par résonner à jamais au futur, à vie !

 

Mon inestimable Galax Étoga, 

 

Je veux que tu te tiennes éloigné de ces raffinements de la mort auxquels recouraient la bande de stipendiés dont j’ai rêvé. Fraternellement !

 

Dr Fridolin NKE,

Expert du discernement

Université de Yaoundé I

Tél : 680 110 889 ».

 

N.R.M

 

Published in Tribune Libre

Le 1er Vice président du Mouvement pour la Renaissance du Cameroun (MRC), Mamadou Mota, et d’autres prisonniers impliqués dans les grèves de la prison de Kondengui ont comparu ce mardi devant les juges du tribunal d’Ekounou. Une comparution exceptionnelle selon Me Simh.

 

Ce mardi 13 Août 2019, la rue qui menait devant le tribunal d’Ekounou était pratiquement barrée, la circulation fortement perturbée, et des gendarmes cagoulés environnant les alentours du palais de justice. « La raison ? On doit y juger des prisonniers présumés impliqués dans les revendications, qualifiées de mutinerie, du 22 juillet dernier. Parmi eux, essentiellement, des prisonniers de la crise anglophone et les militants du MRC. » fais savoir Me Simh.

A l’arrivée de la fourgonnette qui transporte les prisonniers, les forces de l’ordre sont sur le qui-vive. Les agents sont aux aguets. Les bagnards vont descendre les uns menottées aux autres. Ils sont installés dans la salle du tribunal. « On distingue parmi ceux-ci Mamadou Mota, Premier vice-président du MRC. Son bras gauche porte un plâtre, et son bras droit est entravé par des menottes partagées avec un autre infortuné. Sa tête est à moitié rasée, une large et fraîche cicatrice, issue d'une blessure suturée, est visible même de loin. » Rapporte l’avocat du MRC.

Il poursuit, « vers douze heures, retentit la sonnerie annonçant l'entrée du Président du Tribunal. Il s'installe et demande à son greffier d'appeler la seule affaire inscrite. Les détenus, une vingtaine, défilent devant la barre. Après qu'ils soient identifiés, lecture leur est faite des faits mis à leur charge. Tous nient les faits.

Lorsque Mamadou Mota entre dans le box des accusés, vêtu d'une chemise blanche et d'un pantalon jeans, une barbe non rasée visiblement depuis son exfiltration de la prison pour le désormais célèbre SED, cet endroit réputé être devenu un haut lieu de torture, la salle plongé dans le silence. Comme aux autres avant lui, il est poursuivi pour "rébellion en groupe, tentative d'évasion en coaction, destruction en coaction, vol des effets d'anciens ministres, blessures simples"

Sur l’autorisation du président du Tribunal, son propos est le suivant :

« Monsieur le Président du Tribunal, la personne qui comparaît devant vous est un ingénieur agronome. Je puis vous dire que ma présence ici n'est autre qu'un acharnement politique. Mon crime est d’être dans l'opposition et de critiquer le régime. Mais mon plus grand crime c'est surtout d'avoir fait des études. Vous voyez ce bras plâtré et cette tête cassée. Ce ne sont pas des bandits qui m'ont agressé, mais des gendarmes qui méthodiquement, froidement, avec une violence et une rage folles, m'ont causé ces blessures, et ce ne sont pas les seules. 

En me frappant, ils disaient que cela m'apprendra à être opposant et à jouer à l'intellectuel, au lieu de me contenter d'être un petit gardien des maisons de leurs patrons. N'est-ce pas le sort d'un petit nordiste comme moi? Que les femmes présentes dans la salle me pardonnent, mais vous devez savoir. Un gendarme m'a carrément dit « Mamadou Mota, le gros c.. de ta mère ». Nous avons tous une mère, et des filles qui demain seront des mères. Que venait faire ma mère dans cette histoire ? Me torturer à mort ne leur suffisait-il pas ? Ils m'ont fait dormir trois nuits au sol, sans mes habits qu'ils avaient pris le soin de déchirer, me privant pendant cette période de nourriture. Je suis un vrai miraculé. 

C'est pour cela que devant vous j'espère avoir droit à la justice. Car je n'ai commis aucun crime. J'avais été appelé ce 22 juillet pour calmer les protestataires. Ce que j'ai fait. Et alors que je dormais déjà, en pleine nuit, ils sont venus me sortir de la cellule, et dès la Cour intérieure de la prison, c'est des gardiens de prison qui ont entrepris de me molester. Je ne suis donc coupable de rien. Par ailleurs, je ne suis pas en état d'être jugé maintenant. L'urgence c'est de recouvrer ma santé. »

Tout comme ses prédécesseurs, il plaidera non coupable face à ces chefs d’accusations. Et pour finir son récit, Me Sihm dit retenir ces propos du 1er vice président tenu devant le juge d’instructions quelques semaines plus tôt : « Le Cameroun ayant ratifié des conventions internationales qui interdisent aux Tribunaux militaires de juger les civils, me traduire devant ce Tribunal Militaire est une insulte à la justice et une entrave à la démocratisation du Cameroun.
Donc je vous exhorte vous-même à reconnaître votre incompétence et éventuellement à requalifier les faits, si tant il est que exercer un droit constitutionnel est devenu un crime dans ce pays.»

 

Stéphane NZESSEU

 

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Depuis mardi 06 août 2019, le vice-président du Mouvement pour la renaissance du Cameroun ne se trouve plus au Secrétariat d’Etat à la Défense (Sed). De sources concordantes, il est actuellement détenu à la prison de Kondengui. Arrivé dans cet établissement pénitencier, Mamadou Mota a parlé de ce qu’il a vécu au Sed.

 

« À travers vos mots, je comprends que vous êtes nombreux à avoir été inquiets de mon état de santé suite aux tortures que j’ai subies. Vos visages tristes en disent long. Bien que cela me fasse énormément plaisir de savoir que vous êtes nombreux à me porter dans vos cœurs ainsi que notre combat, je voudrais plutôt vous demander de vous inquiéter plutôt de l’avenir de notre pays », sont des déclarations du 1er vice-président du Mrc.

« Le Cameroun est aujourd’hui fissuré de part et d’autres et dans l’abîme du fait d’un groupuscule d’individus qui se croient plus citoyens de ce pays que les autres et pensent détenir sur nous le droit de vie et de mort », a dit Mamadou Mota qui s'est interrogé sur l'avenir du Cameroun.

Lire aussi : Mutinerie de Kondengui : Récit sur le rôle de Mamadou Mota dans le mouvement d'humeur

Le vice-président du MRC a indiqué être toujours attaché à son parti, à son combat et à Maurice Kamto dont il aimerait avoir des nouvelles. 

 

Innocent D H

 

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Les forces de sécurité camerounaises ont torturé 59 membres du parti du principal opposant, Maurice Kamto, les battant et les forçant à exécuter des exercices physiques difficiles, a affirmé vendredi Amnesty. 

 

Les opposants ont été arrêtés début juin après une manifestation pour exiger la libération de M. Kamto, candidat malheureux à la présidentielle d'octobre et détenu depuis fin janvier.
Les 59 manifestants ont été emmenés au Secrétariat d'Etat à la Défense (SED), siège de la gendarmerie à Yaoundé fréquemment dénoncé par les associations de droits humains, qui affirment que la torture y est largement pratiquée.


Une détenue affirme ainsi à Amnesty que les gendarmes étaient tous armés "d'un bâton, d'un câble et d'une matraque, avec lesquels ils nous ont frappés sur les oreilles et sur le corps. Ensuite, ils nous ont forcés à marcher comme des canards dans la boue".

 

Le parti de M. Kamto, le Mouvement pour la renaissance du Cameroun (MRC), a dénoncé pour sa part les traitements subis par son numéro deux, Mamadou Mota, transféré au SED après une mutinerie à la prison centrale de Yaoundé où il était incarcéré. Mamadou Mota "a le bras fracturé suite aux tortures qui lui ont été infligées par la gendarmerie (...) et d'autres corps (des services de sécurité)", a affirmé vendredi Olivier Bibou Nissack, porte-parole de
M. Kamto.


"Depuis quatre jours, il traîne son bras en écharpe sans le moindre plâtre, et a eu son unique et premier repas (jeudi) après quatre jours de détention" à l'isolement, a expliqué M. Nissack dans un communiqué de presse publié vendredi.


Selon lui, trois avocats du MRC ont pu rencontrer M. Mota jeudi après plusieurs tentatives infructueuses.

Innocent D H.

 

Published in Défense

Ladite campagne a débuté le 29 avril et elle va s’achever le 3 mai 2019.

 

La gendarmerie nationale veut sensibiliser les populations sur l’importance du numéro vert 1501. Ledit numéro a été ouvert en avril 2018 et cela fait déjà un an qu’il est en circulation. Cependant, le constat établit qu’il reste méconnu du grand public. Pourtant, le 1501 a été conçu permet à toute personne de dénoncer des actes de corruption, de prévarication, d’abus et de torture commis par des gendarmes dans l’exercice de leur fonction. Il convient de noter que la gendarmerie nationale est un organe important de la mise en œuvre de l’Etat de droit. Et il est question pour elle de prendre toute sa place dans le dispositif de lutte contre la corruption, ceci en conformité avec les engagements internationaux du Cameroun en matière de respect de droit de l’homme.

Galax Etoga le Secrétaire d’Etat à la défense (Sed) à la gendarmerie nationale qui va présider le premier anniversaire de l’existence du numéro vert a précisé «la gendarmerie nationale se doit d’entourer ses activités, de règles d’engagements clairs, destinés à prévenir tout abus, dérives et comportements déviants au sein de l’armée». Georges Parfait Nana II le chef d’escadron, commandant du poste de commandement opérationnel de la gendarmerie nationale (Pcops) fait savoir que grâce à ce numéro vert, il y a déjà eu 100 gendarmes punis.

«C’est la tolérance zéro, et déjà 100 punitions ont été infligées aux gendarmes coupables, 25% de sanctions avec des décisions du Sed, qui rentrent dans le dossier disciplinaire, entraînant la perte de promotion, de stage, avancements et autres, 15% d’éléments ont été mutés, 5% ont été relevés de leurs fonctions, 5% sont actuellement devant le tribunal militaire et 5% avertis. C’est vrai que ces sanctions ne sont pas connues du public, mais nous travaillons pour une large diffusion de ces sanctions lors de prochaines décisions », a déclaré Georges Parfait Nana II dans le numéro 2923 du journal Le Jour.

En 12 mois d’existence du numéro vert, le bilan que dresse le commandant du Pcops est satisfaisant. Car, indique-t-il, grâce audit numéro, un lien direct a été établi entre la gendarmerie nationale et les populations. «Occasion de lancer une fois de plus un appel aux gendarmes qui trainent le pas à se conformer à la nouvelle donne, celle d’une gendarmerie au service de la population, celle d’une gendarmerie au service de la population », ajoute-t-il.

 

Liliane N.

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Sunday, 05 June 2022 11:01