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C’est au travers d’une décision rendue publique ce 10 décembre que le chef de terre fait savoir aux membres du Mouvement pour la Renaissance du Cameroun qu’ils ne sont pas la bienvenue dans sa localité.

 

La décision dit expressément : « Est interdite dans l’ensemble de ‘Arrondissement de Yokadouma pour des raisons suscitées, la tenue de la réunion du parti MRC projetée dans la ville de Yokadouma pour la journée du mardi 10 décembre 2019. » Une décision prise ce même mardi matin par le tout nouveau sous-préfet de l’arrondissement de Yokadouma, ESSIE ZE GUY REGIS. Une décision difficile à comprendre quand observe les faits, les circonstances de tenue de ce qui n’était aucunement une réunion publique mais une simple rencontre privée dans un domicile privé.

En effet, une délégation du directoire du MRC est depuis deux jours dans la localité de Yokadouma. Une délégation conduite par Maître Emmanuel SIMH, 3e vice-président du MRC et avocat au barreau du Cameroun. L’objectif de la délégation est simple. Après l’annonce de la non-participation du parti aux échéances à venir, il est de bon ton que le directoire se rapproche des membres dans diverses localités pour expliquer le bien-fondé de l’acte pris par le président Maurice Kamto et saisir l’occasion pour apaiser les tensions nées de cette décision brusque de ne plus prendre part aux élections législatives et municipales. C’est donc cette action politique et de sensibilisation que le sous-préfet se croit le devoir d’interdire.

Que pourrait cacher cette décision du sous-préfet ?

La vérité est que dans les contrées comme Yokadouma, il ne se passe pas souvent des activités qui permettent de se mettre en scène. Or, cela est bien connu, le MRC fait vendre. Alors pour exister le sous-préfet peut se livrer à des actes aussi gratuit qu’incompréhensible. C’est très souvent aussi l’occasion de démontrer à la hiérarchie qu’on existe et qu’on fait bien son travail. D’un autre côté on se demande s’il n’y a pas une consigne donnée par le ministre de l’administration territoriale aux différents responsables administratifs déconcentrés de ne permettre sous aucun prétexte une quelconque manifestation du MRC dans une partie du triangle national. Des conjectures qui seraient proches de la vérité quand on lit tout l’acharnement du ministre Atanga NJI à l’endroit des membres et même du parti de la renaissance. Malheureusement il faut dire que c’est de la publicité gratuite pour un parti qui aurait pu s’en passer.

 

Stéphane NZESSEU

 

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Le 1er Vice président du Mouvement pour la Renaissance du Cameroun (MRC), Mamadou Mota, et d’autres prisonniers impliqués dans les grèves de la prison de Kondengui ont comparu ce mardi devant les juges du tribunal d’Ekounou. Une comparution exceptionnelle selon Me Simh.

 

Ce mardi 13 Août 2019, la rue qui menait devant le tribunal d’Ekounou était pratiquement barrée, la circulation fortement perturbée, et des gendarmes cagoulés environnant les alentours du palais de justice. « La raison ? On doit y juger des prisonniers présumés impliqués dans les revendications, qualifiées de mutinerie, du 22 juillet dernier. Parmi eux, essentiellement, des prisonniers de la crise anglophone et les militants du MRC. » fais savoir Me Simh.

A l’arrivée de la fourgonnette qui transporte les prisonniers, les forces de l’ordre sont sur le qui-vive. Les agents sont aux aguets. Les bagnards vont descendre les uns menottées aux autres. Ils sont installés dans la salle du tribunal. « On distingue parmi ceux-ci Mamadou Mota, Premier vice-président du MRC. Son bras gauche porte un plâtre, et son bras droit est entravé par des menottes partagées avec un autre infortuné. Sa tête est à moitié rasée, une large et fraîche cicatrice, issue d'une blessure suturée, est visible même de loin. » Rapporte l’avocat du MRC.

Il poursuit, « vers douze heures, retentit la sonnerie annonçant l'entrée du Président du Tribunal. Il s'installe et demande à son greffier d'appeler la seule affaire inscrite. Les détenus, une vingtaine, défilent devant la barre. Après qu'ils soient identifiés, lecture leur est faite des faits mis à leur charge. Tous nient les faits.

Lorsque Mamadou Mota entre dans le box des accusés, vêtu d'une chemise blanche et d'un pantalon jeans, une barbe non rasée visiblement depuis son exfiltration de la prison pour le désormais célèbre SED, cet endroit réputé être devenu un haut lieu de torture, la salle plongé dans le silence. Comme aux autres avant lui, il est poursuivi pour "rébellion en groupe, tentative d'évasion en coaction, destruction en coaction, vol des effets d'anciens ministres, blessures simples"

Sur l’autorisation du président du Tribunal, son propos est le suivant :

« Monsieur le Président du Tribunal, la personne qui comparaît devant vous est un ingénieur agronome. Je puis vous dire que ma présence ici n'est autre qu'un acharnement politique. Mon crime est d’être dans l'opposition et de critiquer le régime. Mais mon plus grand crime c'est surtout d'avoir fait des études. Vous voyez ce bras plâtré et cette tête cassée. Ce ne sont pas des bandits qui m'ont agressé, mais des gendarmes qui méthodiquement, froidement, avec une violence et une rage folles, m'ont causé ces blessures, et ce ne sont pas les seules. 

En me frappant, ils disaient que cela m'apprendra à être opposant et à jouer à l'intellectuel, au lieu de me contenter d'être un petit gardien des maisons de leurs patrons. N'est-ce pas le sort d'un petit nordiste comme moi? Que les femmes présentes dans la salle me pardonnent, mais vous devez savoir. Un gendarme m'a carrément dit « Mamadou Mota, le gros c.. de ta mère ». Nous avons tous une mère, et des filles qui demain seront des mères. Que venait faire ma mère dans cette histoire ? Me torturer à mort ne leur suffisait-il pas ? Ils m'ont fait dormir trois nuits au sol, sans mes habits qu'ils avaient pris le soin de déchirer, me privant pendant cette période de nourriture. Je suis un vrai miraculé. 

C'est pour cela que devant vous j'espère avoir droit à la justice. Car je n'ai commis aucun crime. J'avais été appelé ce 22 juillet pour calmer les protestataires. Ce que j'ai fait. Et alors que je dormais déjà, en pleine nuit, ils sont venus me sortir de la cellule, et dès la Cour intérieure de la prison, c'est des gardiens de prison qui ont entrepris de me molester. Je ne suis donc coupable de rien. Par ailleurs, je ne suis pas en état d'être jugé maintenant. L'urgence c'est de recouvrer ma santé. »

Tout comme ses prédécesseurs, il plaidera non coupable face à ces chefs d’accusations. Et pour finir son récit, Me Sihm dit retenir ces propos du 1er vice président tenu devant le juge d’instructions quelques semaines plus tôt : « Le Cameroun ayant ratifié des conventions internationales qui interdisent aux Tribunaux militaires de juger les civils, me traduire devant ce Tribunal Militaire est une insulte à la justice et une entrave à la démocratisation du Cameroun.
Donc je vous exhorte vous-même à reconnaître votre incompétence et éventuellement à requalifier les faits, si tant il est que exercer un droit constitutionnel est devenu un crime dans ce pays.»

 

Stéphane NZESSEU

 

Published in Parti politiques

L'équipe juridique qui défend les membres détenus et les sympathisants du Mouvement pour la Renaissance du Cameroun (MRC) a, dans un communiqué publié le mercredi 24 juillet 2019, appelé le gouvernement à rendre publique la liste des personnes sorties de la prison centrale de Kondengui après l'incident de lundi dernier.

 

Le ministre camerounais de la Communication et porte-parole du gouvernement, René Emmanuel Sadi, a déclaré mardi que 77 détenus de la prison centrale de Kondengui à Yaoundé ont été placés en garde à vue par la police et la gendarmerie après une mutinerie dans le centre de détention lundi.

 

Légendée « mutinerie à la prison centrale de Kondengui », le communiqué du gouvernement déclare que tous ceux qui se trouvaient derrière la manifestation ont été « bien identifiés » et aident maintenant les responsables de la sécurité à enquêter sur cette affaire.

 

Les avocats Emmanuel Simh, Christopher Ndong, Chendjou Serge, Fante Reeta et Souop Sylvain exigent maintenant que la localisation exacte des personnes arrêtées soit rendue publique sans plus attendre.

 

Ils disent que ces personnes devraient avoir accès à leur famille, à leur médecin et à leur avocat. Furieux des images choquantes du 1er vice-président de la MRC maltraité par les forces de sécurité, les avocats insistent sur le fait que les personnes arrêtées doivent être traitées avec humanité et dignité.

 

Pour l'équipe de la défense, les autorités devraient prendre des mesures urgentes pour réhabiliter les personnes concernées auprès de leurs concitoyens à la prison centrale où elles attendent d'être jugées. Une enquête judiciaire devrait être ouverte afin de déterminer et de sanctionner les responsables des traitements inhumains et dégradants infligés aux suspects, entre autres violations des droits humains.

 

Les avocats chargés de la défense des dirigeants, alliés, militants et sympathisants du MRC arrêtés dans le cadre des marches blanches des 26 janvier, 1er et 8 juin disent que les droits de leurs clients ont été pour la plupart violés par les autorités.

 

Ils disent que dans la nuit du 22 au 23 juillet 2019, dans le cadre d'une manifestation organisée par des prisonniers à Yaoundé, beaucoup de leurs clients, dont le 1er vice-président de la MRC, Mamadou Yakouba Mota, ont été brutalement déplacés de la prison vers des lieux inconnus.

 

« Après de nombreuses recherches, nous avons découvert que certains de nos clients dont nous ne pouvons pas confirmer le numéro et l'identité, ont été retrouvés au Secrétariat d'Etat à la Défense (SED) à Yaoundé », ont déclaré les avocats.

 

Ils condamnent fermement les traitements dégradants et inhumains infligés à leurs clients au SED, citant l'image « humiliante » de Mamadou Yakouba Mota qui est devenue virale dans les médias sociaux. Les avocats affirment que le 1er vice-président du MRC a été photographié derrière une camionnette dans une situation pitoyable indiquant la manière dégradante dont ils ont été emmenés hors du centre de détention.

 

Otric N. 

 

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Son inquiétude, est la même que celle partagée par tous ceux qui ont des proches ou des connaissances, à l’intérieur de cette maison d’arrêt. Les nouvelles qui y parviennent ne sont pas à même de rassurer, alors qu’au-delà des coups de feu, on parle de l’utilisation du gaz lacrymogène, de la destruction des bureaux et, certains annoncent même des cas de blessures graves.

 

L’avocat de Maurice Kamto et Cie, à travers un récit revient sur les heures qu’il a passé à l’entrée de cette maison d’arrêt, sans avoir pu rencontrer ses clients.

 

« Il est 22h3, quand je réussis à me frayer un chemin et à trouver un parking à l’angle de la prison… Je suis impressionné par le déploiement des forces de maintien de l’ordre…

 

Un commissaire divisionnaire qui me reconnait. Je lui demande de parler à mes militants. Très gentiment, il me conduit au milieu de ces gens lourdement armés vers l’entrée de la prison principale.

 

Le procureur près e TGI est là, en conciliabule avec des officiers de gendarmerie de police. A ses côtés, le procureur près le TPI d’Ekounou.

 

Je n’arrive même pas à les saluer, ils sont noyés dans des explications qu’ils donnent avec force gestes.

 

L’officier de police qui m’a pris en charge tout à l’heure se renseigne sur a position du préfet du Mfoundi. On nous indique la Tribune en face de la prison.

 

Je le trouve assis là, à sa droite madame le maire de Yaoundé IV. L’officier supérieur me présente au préfet, qui lui répond que c’est inutile, il me connait bien.

 

Après les civilités, je demande au préfet si je peux voir mes clients. Il me répond que ce n’est plus possible, parce que c’est la phase opérationnelle. Je m’en rends bien compte.

 

En effet, à l’intérieur de la prison, les armes crépitent. Sans arrêt.

 

Les pompiers sont présents. Une épaisse fumée s’élève de l’intérieur de la prison. Je discute encore quelques temps avec le préfet, présent sur les lieux depuis la fin de la matinée.

 

Mais, je dois me résoudre à partir. Les coups de feu ne cessent de retentir. Mon guide nocturne devine aisément l’inquiétude dans mon regard.

 

Il me rassure que les coups de feu sont tirés en l’air, en guise de sommation. Je respire.

 

A l’intérieur de la prison, on entend les voix des prisonniers, qui ne dormiront certainement pas cette nuit.

 

Je trouve mon chemin parmi ces hommes en tenue, dans ce qui est un vrai théâtre de guerre et retrouve ma voiture.

 

En démarrant, je pense à ce Régisseur qui a pris service la veille. Quel baptême de feu pour le novice, me suis-je dit, au sens propre.

 

Quand j’ai pu parcourir à travers les barrages mes deux cent premiers mètres, je me suis retourné pour regarder derrière moi…

 

Je sors de l’enfer.

 

Au sens propre… »

 

Emmanuel Simh

 

Lire aussi : Prison centrale de Kondengui : les « ambazoniens » paralysent la prison 

 

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Depuis l’arrestation de l’activiste politique pro Kamto, Paul Chouta, la toile est comme en ébullition. La mobilisation va grandissante au jour le jour. Mais de quoi l’accuse-t-on en vérité ?

 

Ils sont nombreux les journalistes, hommes de Media et acteurs de la société civile qui font plusieurs tours devant les bureaux de la police judiciaire sis au quartier Elig-Essono. De manière spontanée ils se sont donné rendez-vous devant les locaux de la police judiciaire question d’apporter un soutien moral au chroniqueur politique.

 

Paul Chouta est dans les cellules de la police judiciaire du fait d’une plaine déposé contre lui par l’écrivaine française Calixthe Beyala. Une plainte déposée il y a plus d’un mois pour diffamation. En effet, le Cyber journaliste Paul Chouta avait posté une vidéo où l’on voit bien madame Beyala se disputer violemment avec un camerounais dans une école dans la ville de Douala. Et c’est pour avoir diffusé cet image que Paul Chouta a été interpellé ?

 

Il faut aller chercher la raison de cette situation dans les luttes à distance qui opposent depuis l’élection présidentielle d’octobre 2018, les partisans de Maurice Kamto et ceux du Président de la République actuel, Paul Biya. Depuis cette période, non seulement on a remarqué une plus grande présence de la romancière française sur le sol camerounais ? Elle a écumé de nombreux plateaux de télévisions du terroir avec des fortunes diverses. Se faisant plus virulente au fil des jours contre le président du MRC, elle a fait de nombreuses publications sur son compte Facebook où elle fait des allusions grotesques sur « la pédophilie » dont serait auteur le leader du MRC. Peut être devrait-on chercher la diffamation ailleurs.

 

Paul Chouta a été arrêté autour de 22 heures mardi dernier au quartier Biyem Assi à Yaoundé. Toute chose qui va à l’encontre des règles élémentaires en matière de procédures pénales. Il va être incarcéré dans les cellules de la police judiciaire. Le mercredi, dans l’après midi, il va avoir une confrontation avec Calixthe Beyala. Rien ne va filtrer de cette confrontation. Mais selon Maître Emmanuel Simh qui assure sa défense, il est possible que Paul Chouta soit déféré ce vendredi pour la prison de Nkondengui.  

 

Paul Chouta devra compter sur son moral d’acier pour traverser tête haute cet autre épreuve qui n’est que la suite du combat pour le respect des droits humains engagé il y a quelques années aujourd’hui.

Affaire à suivre.

 

Stéphane Nzesseu 

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Avocat au barreau du Cameroun, membre du collectif des avocats de Maurice Kamto et Cie et troisième vice-président du MRC, Me Emmanuel Simh fustige la procédure adoptée pour les audiences des leaderes du parti.

 

"Pourquoi des audiences à huis clos ? Seul le juge peut répondre à cette question. Ce que je peux dire c’est que ces juges sont aux ordres. Ils n’ont aucun esprit d’indépendance. Ils dépendent des ordres qui leur sont donnés par l’exécutif. Et, dans cette affaire Kamto et Cie, ils ont peur du procès public parce que la gravité des faits qui se sont déroulés à Douala est telle qu’ils ne voudraient pas que vous les journalistes, témoins de l’histoire, puissiez entendre ces atrocités, ces traitements inhumains et dégradants qui ont été imposés à Kamto et à ses codétenus. Ils ne veulent pas entendre les témoignages de nos camarades qui venaient de l’Ouest Cameroun qui racontent les conditions de transfert entre Bafoussam et Yaoundé.

 

Ils ont été transférés comme des bestiaux dans des camions militaires où des femmes ont fait leurs besoins sur elles-mêmes, menottées comme des Boko Haram. Il y a là des témoignages tellement poignants que, les ayant vu dans les dépositions, ils n’aimeraient pas que le peuple entende ce qui s’est passé. Des gens ont été gardés pendant plusieurs jours au secret. Pour ces personnes qui font référence à l’habeas corpus, nous étions déterminés à ce qu’ils racontent leurs souffrances devant le public. Ces gens ont peur d’être victimes de leurs propres turpitudes ; de faire face aux atrocités dont ils ont été les auteurs. La justice sait seule pourquoi aujourd'hui, elle sépare Kamto des autres. En réalité, la dernière fois, le président Kamto avait été amené à la cour d’appel seul.

 

Et, les six autres sont venus plus tard. Avant-hier (le 02 avril ndlr), on les amenait un à un. Pour moi, ce fait n’est pas important. Les coaccusés sont dans la même prison, ils se voient tous les jours. Ils ont entièrement confiance les uns aux autres. C’est une vraie union sacrée. Le fait qu’on ait mis ces gens en prison, les rend plus forts. Ils sont sereins et déterminés. Ils disent n’avoir commis aucun crime, se considèrent comme des otages de M. Biya et de son régime et, dans ces conditions, ils n’ont rien à craindre. Nous avons la ferme conviction que nous sommes du bon côté de l’histoire.

 

Le président de la cour d’appel a dit que le 09 avril prochain, il lira la décision publiquement. Pourquoi tenir une audience à huis-clos pour rendre une décision publique ? C’est paradoxal. L’affaire est en délibéré. On attend la décision qui sera rendue. Il n’y a d’ailleurs pas de surprise à attendre. La décision de rejet de libération immédiate sera confirmée. Le juge n’a pas d’autre choix que de faire cela, même s’il sait que ce qu’il fait est illégal. Mais dans un système où le président nomme les magistrats, assure leur promotion, c’est lui leur patron."

 

Propos transcrits par Félix Swaboka

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L'avocat au barreau du Cameroun et vice président du Mouvement pour la Renaissance du Cameroun (MRC), Maître Emmanuel Simh s'est exprimé dans un entretien accordé à Agence Cameroun Presse sur les conditions de détention de militants de son parti.

 
C'est dans des conditions très difficiles voir inhumaines que sont gardés les militants du MRC, premier parti politique d'opposition au Cameroun à l'issue de la présidentielle d'octobre 2018. A l'heure du démarrage des procédures judiciaires engagées devant les juridictions camerounaises, il y a lieu de craindre à plusieurs niveaux. Maître Emmanuel Simh décrit "au cours de la semaine dernière, alors que nous étions au tribunal militaire on a mis près de 120 hommes dans une salle de classe. Impossible pour eux de s'asseoir, et ce pendant 48h."
 
 Aussi il affirme, "sur les 131 personnes qui seront jugées, 124 se trouvent dans des conditions de détention difficiles à la prison centrale de Kondengui alors que les leaders Valsero, Christian Penda Ekoka, Paul Eric Kingue, Albert Dzongang, Célestin Djamen, le professeur Alain Fogue et le président Maurice Kamto, au nombre de sept, sont incarcérés à la prison principale de Kondengui". Maitre Emmanuel Simh précise que les négociations sont en cours pour obtenir dans l’urgence la libération des étudiants qui doivent aller composer et des personnes âgées.
 
Le cas Michel Tiomo est illustratif de cette situation. Il s'agit de ce militant du MRC qui est entré dans le coma le 14 février dernier après avoir été libéré sous gage avec une vingtaine d'autres militants. Sa santé était tellement détériorée du fait des mauvaises conditions de détentions qu'il est aujourd'hui entre la vie et la mort. On peut également rappeler ici le cas du Professeur d'université Alain Fogue. Celui-ci a choisi de mettre sa vie en danger pour protester contre les cas de violation de ses droits humains en prison.
Pour Me Emmanuel Simh "après cette étape d’inculpation, Maurice Kamto et compagnie attendent d’être fixées sur la date du début de leur procès pour des faits d’hostilité contre la partie, insurrection, offense au chef de l’Etat, et autres. Certaines de ces charges sont passibles de la peine de mort."
 
Notons que le procès de la première vague de 13 manifestants inculpés a commencé le 01er février 2019. A l’issue de la première audience, l’affaire a été renvoyée au 15 mars 2019. Et en attendant le début du procès effectif de Maurice Kamto, il sera entendu par le juge d'instruction mardi le 26 février prochain.
 
 
Stéphane Nzesseu
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Sunday, 05 June 2022 11:01