Après la condamnation de Sisiku Ayuk Tabe au petit matin de mardi dernier, les supputations vont bon train pour ce qui concerne la sentence que pourrait connaître le président Maurice Kamto. Même s’ils sont inculpés pour des charges presque similaires, il convient de rappeler que les contextes d’actions de l’un et l’autre sont complètement différents.
Dans la nuit du lundi au mardi 20 Août 2019, le tribunal militaire de Yaoundé à trancher dans l’affaire Sisiku Ayuk Tabe et compagnie. Le verdict, condamnation à vie pour le président de la république d’Ambazonie et neuf de ses coaccusés. De plus, ils doivent verser une somme de 250 milliards de FCFA au trésor public pour les dommages causés par ces troubles.
Maurice Kamto sera-t-il lui aussi condamné à vie ?
Peu évident. Compte tenu des différences entre les affaires qui interpellent Sisiku Ayuk Tabe et Maurice Kamto. Alors que Ayuk Tabe se reconnait et assume sa qualité de sécessionniste, Maurice Kamto se réclame être un républicain. Il l’a d’ailleurs démontré, non seulement par ses actions citoyennes lors de la contestation du résultat des élections. Contrairement aux ambazoniens, les militants du MRC n’ont jamais pris d’armes contre la patrie, ou contre les institutions de la république. Chaque fois, les revendications sont pacifiques. Même en prison, ses militants et lui n’ont jamais tenu de discours de sécession et de division de la nation. On peut se référer aux multiples courriers et communiqués produits par le président Maurice Kamto.
Par ailleurs, les procédures dans lesquelles sont impliquées le président Kamto et ses alliés sont tellement viciés qu’il devient difficile d’avancer dans le procès sans trahir le droit. En l’état actuel de la procédure, Maurice Kamto et ses alliés doivent tout simplement être relâchés. Pour tout au moins comparaître libre. En effet depuis le 12 Août 2019, le mandat de détention délivré par le tribunal est arrivé à expiration. Difficile de comprendre que près de 10 jours après, ils continuent d’être écroués dans les cellules des prisons de Kondengui.
Un autre argument qui pèse en faveur du président Kamto est le revirement adopté par l’état à travers le ministre de la communication au sujet des casses des ambassades du Cameroun à l’étranger. En effet, au lendemain des casses, le gouvernement avait sans équivoque désigné Maurice Kamto comme le responsable de cette affaire. Seulement, quelques jours après, revirement, le ministre de la communication se rebiffe pour dire qu’ils n’on plus porté plainte contre Maurice Kamto et ses alliés, mais contre « X ». Reste à faire confiance à la justice pour espérer qu’elle dise le droit.
Stéphane NZESSEU