C’est ce qu’affirme Tiriane Noah la 2ème vice-présidente du Mouvement pour la renaissance du Camerou, qui défend bec et ongle, la légalité de l’opération de collecte de fonds lancée par son parti politique.
Le 7 avril 2020, Paul Atanga Nji le Ministre de l’Administration territoriale (Minat) a produit un communiqué en rapport avec l’opération de collecte de fonds lancée par Maurice Kamto. Ladite opération a été baptisée “Survie-Cameroon-Survival”. Le Minat a indiqué que cette opération devait s’arrêter. Etant donné que la loi du 14 août 1985 est celle qui fixe les conditions d’octroi de l’autorisation d’appel à la générosité publique. La sortie d’Atanga Nji ne plaît pas à Tiriane Noah la 2ème vice-présidente du Mouvement pour la renaissance du Cameroun (Mrc). Elle indique que le Mrc ne cherche qu’à travailler avec le gouvernement. « Nous ne sommes pas dans une réaction insurrectionnelle, nous voulons travailler avec les membres de gouvernement », a-t-elle déclaré.
Intervenant sur la radio Abk le mercredi 8 mars 2020, elle a fait savoir que l’opération “Survie-Cameroon-Survival”, est exclusivement humanitaire et républicaine. Elle ne cherche pas “une organisation politique ou linguistique”. Et elle n’est ni de près ni de loin associée au Mrc. Tiriane Noah a demandé aux camerounais d’être “sereins et qu’ils fassent confiance à tout ce que certaines personnes pourront mobiliser pour les aider”. Elle les a aussi invités à respecter les mesures barrières.
A la question de savoir si le Mrc n’enfreint pas la loi avec ladite opération de collecte de fonds, Tiriane Noah affirme qu’il n’en est rien de tel. Le parti de Maurice Kamto a une parfaite connaissance de la loi.
« Le MRC ne lâchera rien, car l’opération SURVIE CAMEROUN n’est pas une initiative du MRC... En temps de guerre, je vous assure que même la loi ne fait pas foi. Les populations ont besoin de nous. Ces actions que nous menons visent à venir en aide à nos populations. Nous devons apporter une aide matérielle au corps médical... Nous attendons beaucoup plus de Monsieur Atanga Nji. Aucun Camerounais ne fait confiance à la gestion du MINAT. Qu’est-ce qui prouve que nos fonds reversés dans les caisses de l’État seront bien gérés ? », a-t-elle répondu.
Liliane N.
Le Mouvement pour la Renaissance du Cameroun (MRC) entend voler au secours des enfants de ses militants incarcérés dans les différentes prisons sur l’étendue du Cameroun.
Ils sont encore près d’un demi milliers de militants incarcérés dans les prisons du Cameroun. Pour certains c’est depuis le 26 janvier qu’ils croupissent dans ces cellules sans que la justice n’ait fini de dire le droit à leur sujet. Soit huit (08) loin de sa famille et de ses enfants.
Il faut dire qu’étant emprisonnés, ils sont nombreux qui ont perdu leurs postes dans différentes entreprises qui les employaient avant leur arrestation. Qui dit perte de son emploi, dit plus de revenu et plus de quoi entretenir sa famille comme il se doit. Or le retour pour les classes est imminent. Il faut pouvoir trouver des moyens financiers pour ne pas que cette année scolaire à venir soit une année blanche pour plus de 3000 enfants camerounais.
Une quête qui s’étend aux enfants des camerounais incarcérés dans le cadre de la crise anglophone. Et plus largement au maximum d’enfants qui du fait de la guerre ont perdu leurs parents ou dont les parents n’ont plus de moyen pour les scolariser.
C’est donc une action salutaire que vient de lancer le MRC. La vice présidente du parti, appelle tous les camerounais de quelques bords que ce soit participer pour que les enfants de ces prisonniers politiques ne manquent pas d’éducation scolaire. Ainsi, deux numéros sont mis à la disposition des camerounais du terroir et de la diaspora. Ils peuvent y acheminer des contributions pour l’opération qui est en cours depuis le 1er Août 2019. Le MRC prévoit une journée spéciale de collecte le 24 août prochain.
Sur son compte Facebook, la vice-présidente Tiriane Noah invite l'opinion publique à se joindre au mouvement pour soutenir ces enfants en difficulté :
« Bientôt la rentrée : Pensons aux enfants de nos résistants en prison.
Nos amis politiques sont toujours en prison. Ils y sont pour une cause noble. Ils y sont parce qu'ils ont choisi de manifester pour l'intérêt commun. Le Président élu Maurice Kamto a bien voulu que nous pensons à leurs enfants.
Ainsi, aidons-les à avoir une bonne rentrée. Contributions à faire leur cartable. Vous pouvez acheminer vos dons aux responsables du parti de votre unité de militantisme, aux numéros habituels d'envoi ou même me contacter par message privé sur cette page.
Nous sommes un parti debout, un parti solidaire et la tontine la base de notre union. Les enfants de nos amis politiques sont aussi les nôtres. Je compte sur vous ».
Lire aussi : Cameroun : Le MRC lance l’opération : « Tontine en nature »
Il s'agit de la deuxième opération de collecte de fonds initiée par le MRC. la première, l'opération "Tontine en nature", a été lancée après l'arrestation du 1er vice-président, Mamadou Mota, le 01er juin dernier. Cette opération consistait à collecter des vivres en nature pour soutenir les militants incarcérés après les différentes manifestations organisées sur l'ensemble du territoire national.
Stéphane NZESSEU
C’est dans la fi de son propos liminaire que la 2eme vice présidente du MRC va rappeler cette lettre écrite par Maurice Kamto. C’est depuis sa cellule que le président national du MRC a tenu à faire savoir qu’il ne se défilera pas devant ses responsabilités.
« Il indique que c’est lui et lui seul qui a appelé à ces marches et qui doit en répondre. Les statuts du MRC font de son président, le représentant du parti et donc le responsable des décisions prises par celui-ci. Il exige par conséquent, la libération de toutes les personnes arrêtées dans le cadre de ces manifestations publiques, pacifiques, légales et constitutionnelles et se tient prêt à faire face, seul, à la peine de mort, parce que c’est la peine de mort qui lui est promise. Le Président Maurice Kamto précise que la mort n’a pas commencé avec lui et ne s’arrêtera pas avec lui. Il est donc prêt à affronter la mort si cela conduit à la libération du Cameroun et à l’avènement d’une véritable démocratie dans notre pays. »
C’est l’une des raisons pour lesquelles Maurice Kamto est ferme. Il l'a souvent fait savoir, il sera le dernier membre du MRC à sortir des prisons du Cameroun. Un message de leader, susceptible de renforcer le moral des militants qui savent qu’ils ont un chef qui ne les abandonnera au milieu de la bataille.
Tiriane Noah a également saisi l’occasion de cette conférence pour réitérer les propositions du MRC pour un retour plus rapide de la paix dans les régions du Nord-Ouest et du Sud-Ouest.
« La libération immédiate et sans condition de tous les prisonniers politiques arrêtés dans le cadre de la crise anglophone et des marches blanches organisées du MRC. Des mesures immédiates de restauration de la confiance et de la paix doivent être prises. La mise sur pied d’une commission chargée de la question anglophone. La mise sur pied d’une commission de la réforme consensuelle du système électoral avec l’appui de l’ONU, de l’union africaine, de l’union européenne et des pays amis. »
Stéphane NZESSEU
La Vice-présidente du Mouvement pour la Renaissance du Cameroun, la jeune Tiriane noah, à la suite de la rencontre de la BAS à Washington, a signé un communiqué pour préciser que le MRC et la BAS sont deux entités différentes. Le contenu du rappel à l’ordre dit bien ceci :
« Le mouvement pour la renaissance du Cameroun porte à l’attention de la communauté nationale et internationale, qu’au cours d’un meeting tenu le 22 juin 2019, à Washington DC, organisé par la diaspora et intitulé « GAME OVER », un intervenant a suggéré la prise des armes au Cameroun pour la libération du Président Maurice KAMTO ainsi que de ses alliés et des autres personnes arrêtées et détenues dans le cadre des marches pacifiques organisées par le parti MRC et ses alliés.
Le MRC entend, dès à présent, marquer sa désapprobation totale de tels propos. (…) Il convient de rappeler que le MRC est et demeure un parti républicain dont la logique politique a toujours été institutionnelle, et qui prône depuis sa création, le changement dans la paix et par les urnes ».
Une démarcation qui devrait suffire à faire comprendre à tous les pourfendeurs du MRC que la BAS est un mouvement bien distinct. La raison pour laquelle les combats sont les mêmes est très simple. De nombreux camerounais de différents bords trouvent des moyens de s'accorder pour reconnaître que le Cameroun tel qu’il est géré, serait mal administré. Bien avant la création de la BAS, d’autres mouvements politiques le disaient déjà. Le SDF, l’UPC, l’UDC et d’autres partis de l’opposition au Cameroun chantent depuis de nombreuses années les noms des maux qui minent notre pays. Plus encore des institutions internationales ont accusé le Cameroun à plusieurs reprises d’être champions en corruption, un fléau qui est pourtant combattu à plusieurs niveaux. Les crimes financiers de détournements de deniers publics sont légions mais les auteurs ne restent jamais impunis. Ce n’est pas la BAS qui a créé l’opération épervier qui a permis de jeter en prison une bonne frange de hauts cadres de l’ETAT dont d’anciens Secrétaires généraux de la présidence de la république (donc les plus proches collaborateurs de Paul BIYA) des ministres et directeurs généraux de rangs. Une fois que tous ces courants cherchent à démontrer quel le pays va mal, à chacun sa voie de revendication ou de protestation. Le MRC dit avoir choisi la voie républicaine et la BAS, les marches non violentes.
Inutile donc d’assimiler la BAS au MRC.
Stéphane NZESSEU
L’opération « Tontinons en nature » est la dernière stratégie de remobilisation des troupes que vient de trouver les politiques du MRC. Le constat est évident. Avec l’arrestation de Mamadou Mota le 1er Juin dernier, le parti de Maurice kamto a dû confier la direction des opérations à la jeune Tiriane Balbine NOAH. Malheureusement, celle-ci manque énormément de personnalité et de cran pour mobiliser la base militante afin de poursuivre la lutte de revendication du Hold-Up électoral.
La faiblesse de mobilisation a pu se voir avec son premier barreau d’essai, la marche avortée du 08 juin. Tiriane Noah n’est pas populaire et il faut très rapidement lui bâtir une visibilité politique. De plus, les multiples arrestations des militants du parti ont créé chez plusieurs un détachement vis-à-vis du parti, sans oublier que la stratégie de la marche même non violente dans le contexte du Cameroun, demande tout de même une bonne dose de courage. D’où l’intelligence de cette opération.
Pour ce qui est de la démarche en elle-même, les responsables du MRC joint ce mercredi après-midi nous font savoir que c’est une opération illimitée dans le temps. Dans un premier temps, ils feront un premier bilan après deux semaines. Les collectes se font sur l’ensemble du territoire national par l’entremise des chefs d’antenne du parti. La jeune Rosine Audrey Kemeugne Njoko, membre de l’équipe de collecte, n’a pas pu nous expliquer de quelle manière les dons seront centralisés et réparties en direction des différentes prisons dans lesquelles sont aujourd’hui incarcérés les militants du MRC.
Dans son annonce, la vice-présidente Tiriane Noah précise la nature des dons attendus.« Quelque soient les vivres : tomate, manioc, riz, viande, poisson, plantain, ignames, haricot, fruits, légumes, etc. Et aussi modestes qu’elles soient, tout est la bienvenue pour leur apporter votre soutien, notre soutien. » Pour ce qui est des motivations de cette opération, officiellement il est question d’apporter de quoi nourrir les militants incarcérés depuis le 28 janvier 2019 et suivants.
Seulement, quelles sont les garanties que ces denrées seront bel et bien acheminées jusqu’aux prisonniers quant on sait qu’au lendemain des arrestations de janvier 2019, les militants du MRC venus offrir des matelas et d’autres aliments aux prisonniers, s’étaient vu refouler aux portes de la prison. Espérons qu’ils ne réussiront pas cette fois à pousser les régisseurs de prisons à la faute, et que ce ne sera pas le prochain argument pour justifier de nouvelles marches sur l’ensemble du territoire.
Stéphane NZESSEU
La Vice présidente et actuelle dirigeante du MRC a accepté cet après midi de vendredi 7 juin 2019, à quelques heures de la marche du 08 juin, nous accorder une interview où elle rassure les militants sur son état d’esprit.
Le régime de Yaoundé veut-il déstabiliser le MRC ?
Au – delà de vouloir détruire le MRC, l’objectif à mon avis est d’envoyer un message fort à tous ceux qui tenteraient de s’opposer de manière réelle à ce régime comme en février 2008 (ndlr période des émeutes de la faim, fortement réprimés par le gouvernement). Le régime utilise la terreur pour influencer la population, distiller la peur et les empêcher de penser un seul instant à revendiquer leurs droits et leurs libertés. Donc, au-delà de détruire le MRC, ce qui est leur objectif principal,
Puisqu’en mettant aux arrêts ces leaders du parti et ces grands nombre de militants, il est question de déstabiliser le parti. D’ailleurs ils poursuivent avec leur intention de suspendre le MRC de la vie politique camerounaise. Et cela se suit de menaces comme nous en recevons tous les jours de la part des membres de ce régime.
Maintenez- vous les manifestations ?
Le MRC est un parti de paix, et je suis moi-même partisane de la paix. Parvenu à ce stade nous n’avons plus d’autre choix que de continuer avec ces manifestations.car c’est le seul moyen de défendre nos droits fondamentaux. Le régime espérait qu’on se résigne, mais c’était sans compter avec notre détermination. Donc les troupes sont prêtes pour cette manifestation, il n’est pas question pour moi de les arrêter.
Avez – vous peur d’être arrêtée au cours de ces marches ?
(Rire) Ecoutez, le sentiment de peur est un sentiment normal. C’est d’ailleurs le sentiment des personnes intelligentes. Si vous n’avez pas peur ‘est dire que vous n’êtes pas conscient de la situation, de ce qui se passe en ce moment. Il faut surmonter le sentiment de peur pour atteindre les objectifs qui nous sont assignés. Si on demeure dans la peur, la peur paralyse, elle empêche la réflexion, elle empêche l’action. Ce n’est pas qu’on va s’enfermer dans la peur, non non !
Si un éminent professeur de Droit comme Maurice Kamto, mondialement reconnu a pu être interpellé et incarcéré en violation flagrante de la loi et de ses droits, qui suis-je pour espérer être à l’abri ? Au Cameroun aujourd’hui, aucun citoyen n’est protégé par la loi. Les marches devraient être encadrées, ni réprimées par les forces de l’ordre car c’est ce que prévoit la constitution. Nous on fera ce qu’on doit faire avec ceux qui veulent travailler. Et je cris que par la grâce de Dieu on y arrivera.
Stéphane NZESSEU
Si d’aucuns se demandaient encore si Tiriane Balbine Nadège Noah maintiendra les marches blanches prévues pour demain, 8 juin 2019, le quotidien Le Jour dans son numéro 2946, apporte des réponses assez claires à ce propos. Ayant approché la nouvelle dirigeante du Mouvement pour la renaissance du Cameroun (Mrc), cette dernière qui ne cesse d’affirmer qu’elle maîtrise parfaitement les responsabilités qui sont les siennes, fait savoir que le travail sur le terrain incluant les marches va se poursuivre.
«Nous allons sur le terrain. Nous avons des mémorandums que nous allons transférer au gouvernement. C’est ce que nous faisons en interne, nous n’allons pas publier tout ce que nous faisons, ça ressemblerait à une campagne. Après les marches notamment celle programmée le 8 juin, nous allons œuvrer pour la libération des prisonniers politiques. Le professeur Maurice Kamto l’avait déjà initié, nous voulons un dialogue de paix, de réconciliation. Nous revendiquons les meilleures conditions de vie. C’est sur ces chantiers que nous allons évoluer dans les prochains jours», déclare-t-elle dans les colonnes de notre confrère.
Tout comme le premier vice-président Mamadou Mota interpellé après les marches qui ont eu lieu le 1er juin 2019, Tiriane Balbine Nadège Noah indique qu’elle sera elle-même à la manifestation. « Je bénéficie de la confiance du président national, du directoire national. Aussi le meilleur poids est-il celui de tous les militants. J’ai mérité cette confiance et je continue à la maintenir», ajoute-t-elle. Pour la nouvelle dirigeante du Mrc, il s’agit d’un engagement sans limite. « Quand on s’engage dans la lutte pour la vérité et la justice, on prend des risques et l’avantage avec ce combat est que même si on meurt, votre victoire vous est reconnue même des siècles après », souligne-t-elle.
A titre de rappel, la marche du 1er juin dernier organisée par le Mrc s’est soldée par l’interpellation de ses manifestants, tout comme cela avait été le cas pour les toutes premières qui ont eu lieu le samedi 26 janvier 2019. Selon le Collectif d’avocats chargé d’assurer la défense des personnes interpellées, s’exprimant dans les colonnes du quotidien Le Jour édition du 4 juin, « 96 militants et sympathisants du (Mrc), interpellés ont été libérés lundi matin après 48 de garde à vue. 59 militants conduits au secrétariat d’Etat à la défense (SED), ont tous été relaxés lundi après avoir été auditionnés.
L’on a également appris que dans la soirée de dimanche, 19 personnes détenues au Commissariat central des renseignements généraux, située au quartier Nlongkak ont été libérés tandis que sept autres ont été relaxés au commissariat central N°1. 11 autres marcheurs ont été libérés à Bagangté et Bafoussam dans la région de l’Ouest ».
Si certains militants et sympathisants ont été libérés, le journal rappelle qu’en janvier dernier, «plus de 200 militants du MRC parmi lesquels les leaders du parti ont été interpellés et écroués en prison après une marche pacifique ». Ce qui porte le nombre de «prisonniers politiques » à plus de 500.
Liliane N.
La seule image que la presse a de cette jeune camerounaise est celle la présentant les deux bras levés, jubilant la victoire de son élection à la 2e Vice – Présidence du parti au cours de la convention nationale du MRC tenue en Avril 2018 au palais des congrès de Yaoundé. Depuis lors, c’est bouche cousue. Aucune trace visible, aucune action prépondérante de la jeune fille de la Mefou et Akono au cours des joutes électorales d’octobre 2018. Sera–t–elle à la hauteur des défis qui l’attendent ?
Tiriane Noah arrive au devant de la scène politique dans un contexte tout à fait particulier et très tendu. Elle prend la tête du Mouvement pour la Renaissance du Cameroun au cœur d’une crise post – électorale dont son prédécesseur vient de raviver les braises. Malgré ces dernières arrestations, le parti doit tenir sa promesse de poursuivre sa campagne de contestation, avec une deuxième marche blanche prévue le 08 juin 2019. Sera–t–elle capable de mobiliser les troupes pour envahir les rues des principales villes du Cameroun samedi prochain ?
Même si on ne l’a pas souvent vu prendre part aux différentes marches organisées par le parti depuis Janvier 2019, Tiriane Noah devra désormais sortir de son terrier pour mener la lutte engagée par Maurice Kamto et les autres caciques du MRC. Son principal fait d’armes politique reste jusqu’ici une plainte déposée par elle auprès des tribunaux contre le ministre Gaston Eloundou Essomba (ministre de l’Eau et de l’Energie) quelques temps après son élection comme 2e Vice – Présidente du MRC. Elle se plaignait de ce que le ministre, membre influent du RDPC dans la Mefou et Akono, proférait des menaces sur sa personne.
Rappelons tout de même que c’est dans les mêmes conditions qu’en son temps, Mamadou Mota avait pris la direction du parti. A son époque, il avait décidé d’annuler les marches annoncées pour avoir une meilleure visibilité des opérations à mener. Il a su garder le cap jusqu’à son arrestation ce samedi matin à Yaoundé. Tiriane Noah est – elle prête à faire la prison elle aussi ?
Seule la suite nous le dira.
Stéphane NZESSEU
Ancienne étudiante de l’université de Yaoundé II Soa, Tiriane Noah est une fervente militante du MRC. Jeune (la quarantaine), intelligente, éloquente, très posée, elle a des qualités de leaders qui l’ont permis d’être hissé au rang de 2e Vice – Présidente du parti. Si les militants de ce parti ne la connaissent pas autant que Me Michelle Ndocki, il faut reconnaître que son engagement et sa détermination à voir un Cameroun nouveau est au même niveau que les figures connues telles Valsero, Pal Eric Kingue et Maurice Kamto.
Lors de sa première prise de parole officielle, quelques minutes après son élection comme 3e personnalité du MRC, elle avait marqué les esprits par ses paroles aux allures prophétiques à l’endroit du parti. « il y a un temps pour toute chose et en cette année 2018, c’est le temps du MRC.
Tiriane Nadège Noah Biloa est un trait d’union entre les deux principaux univers politiques qui ont été fortement tribalisés au cours de ces derniers mois. Des univers pernicieux et qui s’opposent violemment et dont les bases les plus violents se trouvent à l’étranger. Notamment, les « sardinards » et les « tontinards ». des clivages politiques qui touchent depuis peu aux identités ethniques.
La nouvelle patronne du MRC (par intérim), est par son appartenance ethnique, une digne fille de ces zones du Cameroun dont sont issus plusieurs dirigeants du régime actuel. Et pourtant, elle a choisi de militer pour le camp d’en face. Un véritable pied de nez aux analystes politiques qui accusent à grand renfort d’arguments le MRC d’être un parti « Bamiléké ». Une position qu’elle pourra utiliser pour davantage recruter et mobiliser dans les rangs du parti de Maurice Kamto.
De plus, elle sera la première femme à diriger un parti d’une aussi grande envergure. Par ailleurs, sa jeunesse (à peine la quarantaine), est un atout important pour son déploiement politique. Des arguments qui lui permettront de piocher dans d’autres partis politiques à l’instar de celui de Cabral Libii dont la jeunesse est le principal argument de rassemblement.
Stéphane NZESSEU