Le sociologue Pr Claude Abe demande par ailleurs aux autorités de donner le nombre exact de personnes déjà décédées des suites de cette pandémie au Cameroun.
Le Pr Claude Abe a été invité par la radio Abk. En sa qualité de sociologue, il a été appelé à s’exprimer sur la pandémie du Coronavirus, à laquelle le Cameroun fait face comme le reste du monde. Dans sa prise de parole le sociologue a demandé à avoir des autorités, le nombre exact de personnes contaminées par le virus du Covid-19 dans notre pays.
En dénonçant l’attitude irresponsable des camerounais qui tendent à continuer de vivre comme si de rien n’était, le Pr Claude Abe demande à que le nombre exact de morts soit communiqué à la population.
« Il faut craindre le pire si les individus ne changent pas de comportement, s’ils continuent de se comporter avec désinvolture alors que la menace est quotidienne et elle est sur les pas de tout le monde. Nous devons prendre conscience de la maladie et sortir du déni. S’il y a des gens qui sont malades, qu’on dise exactement le nombre de malades. S’il y a des morts, qu’on nous dise exactement le nombre de morts. C’est ça la situation de crise que nous traversons. Il faut éduquer les individus… », a-t-il déclaré.
Par ailleurs, le sociologue s’est étonné du fait qu’en cette période de crise sanitaire où il est recommandé aux populations de se laver régulièrement les mains, il y a pénurie d’eau potable. Pour lui, cette raison est suffisante pour limoger le Ministre de l’Eau et de l’Energie et le Directeur général de la Camwater.
« Pour faire comprendre aux gens la gravité de la situation, il faut limoger le ministre de l’Eau. Il faut limoger le Directeur de Camwater. Dans un moment comme celui-ci, on ne comprend pas comment il n’y a pas de disponibilité d’eau potable. C’est triste de constater que les gens jouent avec la vie des autres camerounais sans se rendre compte de la gravité de la maladie », a déclaré le sociologue.
Liliane N.
L’écrivaine Calixte Beyala pense que doit user de raison pour ce qui est de la prise de certaines mesures comme celles du confinement total.
Tout en notant que l’Afrique prend exemple sur l’occident pour ce qui est de la lutte contre le Coronavirus, Calixte Beyala salue les mesures arrêtées par les pays africains. «Se laver les mains, c'est important, facile à mettre en œuvre; fermer toutes les frontières pour éviter une contamination exogène, très bien, facile à exécuter ! Mise en quarantaine des personnes détectées positives, belle prévention. Informer, aider, s'entraider, avoir une démarche civique citoyenne, j'applaudis...», écrit-elle.
Cependant l’écrivaine Calixte Beyala suggère aux gouvernements africains de mieux réfléchir en ce qui concerne, l’idée du confinement total ou partiel. En prenant l’exemple d’un pays comme le nôtre, Beyala affirme que ladite idée perd tout son sens.
« Au Cameroun, les gens vivent au jour le jour, peu de familles peuvent se permettre le luxe d'un confinement total, sans courir le risque de crever de faim ! Si les plus démunis sont obligés au confinement, ils mourront de faim, ou alors l'affaiblissement de leur organisme dû au manque de nourriture feront d'eux les premières victimes du Coronavirus ! Ces annonces faites à la légère provoquent la flambée des prix de premières nécessités sur les marchés occasionnant une vraie précarité !», écrit-elle.
Tout en indiquant que les populations africaines sont majoritairement jeunes, et en précisant que le Coronavirus tue principalement les vieux, Calixte Beyala demande aux leaders africains de réadapter les décisions à prendre aux réalités de chez nous.
Liliane N.
Depuis hier 23 mars 2020, le décès d’un oncle de Patrick Mboma ancien Lion indomptable a créé la polémique au Cameroun. Si la famille affirme que celui-ci est mort des suites de Coronavirus, les autorités affirment que le défunt souffrait d’insuffisance cardiaque et était en plus diabétique.
Dire ou ne pas dire la vérité? Dire toute la vérité ou n’en livrer qu’une partie? Le questionnement mérite d’être pris au sérieux en ce moment où, le Cameroun connaît comme tous les autres pays du monde, une crise sanitaire. La pandémie du Coronavirus hyper dangereuse comme maladie, est en train de changer les habitudes de vie des camerounais. Alors qu’ils n’ont ni fini de comprendre, ni fini d’accepter ce qui se passe, voilà qu’un jeu de ping pong s’est installé au tour de la mort de l’oncle de Patrick Mboma, appelé Achille Essome Moukoury.
L’annonce de la mort
Sur son compte Twitter Patrick Mboma a laissé ce message le 23 mars 2020. «Affreuse nouvelle ! Un appel de ma mère ce matin pour m’annoncer que je viens de perdre mon oncle Achille Essome Moukouri à 05 heures. A tous ceux qui pensent au Cameroun que ce ne sont que des récits, je vous supplie, restez confinés. C’est la seule chose à faire !».
La version de l’hôpital de Laquintinie
L’information s’étant répandue et indiquant qu’un premier cas de décès de Coronavirus est enregistré sur le sol camerounais, par le biais de la Crtv, la Direction de l’hôpital Laquintinie de Douala, est montée au créneau. La formation sanitaire publique précise que M. Achille Essome Moukouri n’a pas été testé positif au Covid-19. D’après l’hôpital, il souffrait d’insuffisance cardiaque et de diabète.
L’inhumation du défunt
Seulement au soir de ce 23 mars 2020, des habitants du quartier Njo Njo à Douala ont filmé l’inhumation du défunt. Dans la vidéo qui a été postée sur la toile, on voit un corps médical vêtu comme le personnel soignant les malades du Coronavirus. Pas de membre de famille, encore moins les connaissances du défunt, c’est dans la stricte intimité que l’inhumation s’est passée.
Le témoignage de la fille du défunt
La fille du défunt sur sa page Facebook a laissé un message dans lequel, elle affirme que son père est mort des suites de Coronavirus. «...Tu n’as jamais voulu faire comme tout le monde. Toujours chaud gars, bon vivant, croquant la vie à pleines dents malgré ton âge. Même dans la mort tu as voulu faire parler de toi, être célèbre, premier cas décédé du Coronavirus au Cameroun. Papa tu as été admis à l’hôpital hier après midi, tu es mort ce matin à 5h15 et tu as été enterré le même jour à 19h. Nous n’avons même pas pu te dire au revoir dignement car mesures sanitaires obligent. Que sa mort ne soit pas vaine. Le Coronavirus est réel et tue. Ce n’est pas un mythe. Faites attention à vous! Adoptez un comportement responsable face à cette pandémie...».
Interrogations
Qui croire? De quoi est véritablement mort Achille Essome Moukoury? Que gagnent Patrick Mboma et la fille du défunt à déclarer que celui-ci a été arraché à la vie par le Covid-19? De l’autre côté, l’hôpital Laquinitinie de Douala a-t-il un intérêt à dire que son patient est mort d’une insuffisance cardiaque? De quel côté se trouve la vérité? Qui la détient au final? Et si Moukoury est décédé des suites de Coronavirus, le dire ferait-il du mal aux camerounais? Ne serait-ce pas un élément pouvant contribuer dans la sensibilisation des populations, qui pour la plupart continuent de considérer le Coronavirus comme une vue de l’esprit? En attendant d’investiguer davantage sur ce sujet, la rédaction d’Acp appelle les camerounais à respecter scrupuleusement les mesures prises pour lutter contre cette pandémie.
Liliane N.
Dans cette missive Me Jean Guy Zogo qui se présente comme un Néo-Panafricaniste et Homme d'État fait des propositions pour « juguler la propagation du Coronavirus au Cameroun ».
« À Monsieur le Président de la République du Cameroun
-Yaoundé-
Objet : Mes propositions pour juguler la propagation du Coronavirus au Cameroun.
Excellence, monsieur le Président de la République,
Alors que notre pays est déjà confronté à des guerres aussi meurtrières les unes que les autres, en l'occurrence dans les régions septentrionales contre la secte islamiste dénommée Boko Haram, les coupeurs de route et le banditisme transfrontalier, dans les régions du Nord-ouest et du Sud-ouest, contre les sécessionnistes, et à l'Est contre les groupes armés qui font des incursions meurtrières sur notre sol.
Alors que nous vivons déjà une situation sociopolitique exécrable avec les crises post électorales et leur cortège de problèmes notamment l'exacerbation des replis communautaristes et identitaires chaque jour plus nocifs pour la construction d'une nation Camerounaise forte et prospère. Alors que les populations Camerounaises, qui paient déjà un lourd tribut dans ces guerres asymétriques, subissent aussi les difficultés liées à un marasme économique marqué par une diminution constante de leur pouvoir d'achat, et qu'en outre, beaucoup ont encore du mal à avoir accès à de l'eau potable en permanence, à l'électricité, à des soins de santé de qualité partout sur l'ensemble du territoire national, dans un contexte de chômage caractérisé par la prédominance du secteur informel.
Voilà que survient la pandémie du Coronavirus (Covid -19), qui sans nous prévenir, nous a déclaré aussi la guerre.
Bien que le Ministre de la santé publique ait pris un certain nombre de mesures et fait des recommandations pour endiguer la propagation de ce virus dans notre pays, je continue à avoir, et beaucoup de compatriotes avec moi, la désagréable impression que nos dirigeants n'ont pas encore véritablement pris conscience de la gravité de ce qui nous pend au nez.
Je dénonçais il y'a quelques jours l'attitude du Président de l'Assemblée nationale et de certains qui se croient à l'abri du fait de leur position sociale, alors même qu'ils devraient donner le bon exemple aux populations Camerounaises !
Au moment où nous en sommes encore à quelques dizaines de cas officiellement déclarés, je voudrais soumettre à votre attention, un certain nombre de propositions concrètes, pour faire monter la lutte contre cette pandémie dans notre pays, d'un cran.
1/ Sur le plan institutionnel
Je suggère le mise sur pied d'un Comité national spécial de gestion de la pandémie du Coronavirus, en abrégé CSG, composé de personnalités du gouvernement telles que les Ministres de la Santé publique, de la recherche scientifique, de l'administration territoriale, de la défense, des finances, du commerce, de la décentralisation, des relations extérieures, de la Justice, de l'économie, de l'agriculture et du développement rural, de l'élevage, des pêches et des industries animales, et la Présidence de la République.
Mais aussi des personnalités de la société civile et du monde politique. Ledit Comité serait placé sous l'autorité d'un "Médiateur de la République " chargé de faire un arbitrage sur les différentes propositions qui vont émaner des experts et autres consultés. Le Médiateur de la République ne doit pas être un membre du gouvernement, de la Présidence de la République, des services du Premier ministre, du Pouvoir législatif, ou du Pouvoir judiciaire. Il ne doit pas non plus émaner des rangs des militants du RDPC.
Il est même préférable qu'il vienne de l'Opposition politique ou de la société civile. Et pour assumer ces fonctions hautement délicates et importantes pour la vie de la nation, plusieurs personnalités indépendantes sont disponibles, dont moi.
Le Médiateur de la République doit être nommé par décret présidentiel. Il doit être placé sous l'autorité directe du Président de la République.
Dans l'exercice de ses fonctions, il doit jouir d'une immunité le mettant à l'abri des chantages et trafics d'influence si fréquents dans nos administrations. Il doit en outre jouir de l'autorité nécessaire pour requérir la force publique dans l'accomplissement de ses missions.
Trois hélicoptères médicalisés doivent être mis à la disposition du CSG, ainsi que des véhicules déjà disponibles dans nos administrations et qui sont le plus souvent utilisés à autre chose qu'au service public.
2/ Sur le plan sanitaire
La mise sur pied, sous la supervision du Comité national spécial de gestion de la pandémie du Coronavirus sus-évoqué, dans chaque région, département, arrondissement et village (quartier), d'une cellule technique et administrative de veille et d'éveil, qui vont permettre d'établir en temps réel, l'évolution de la situation du Coronavirus sur le terrain, et ce, 24h sur 24.
Au niveau de la région, la cellule est coordonnée par un Administrateur de Santé publique et un Médecin. Avec trois rapporteurs chargés de la rédaction des comptes rendus circonstanciés journaliers adressés au Comité national spécial de gestion de la pandémie du Coronavirus. Au niveau du département, la même composition.
Ainsi qu'au niveau de l'arrondissement. Quand au quartiers et village, au niveau de chaque chefferie de troisième degré et des Chefferie de quartier, un infirmier diplômé d'État et deux Aide-soignants (davantage dans les zones forte densité de populations), doivent être mobilisé pour effectuer le suivi permanent, des populations, en signalant systémiquement tout cas suspect. L'infirmier doit dès lors établir des rapports quotidiens de ses activités sur le terrain.
Cela va nécessiter la mobilisation d'importants moyens humains, matériels et financiers, mais c'est indispensable pour couvrir les 10 régions, les 58 départements, les 360 arrondissements (Communes) et les milliers de villages et quartiers de notre pays. Tout le monde devant de sentir concerné.
Pour éviter les lenteurs administratives courantes dans nos administrations et la corruption ambiante qui plombe la plupart des politiques publiques, le fond spécial devrait être géré uniquement par les trois responsables de premier plan du CSG à savoir le Médiateur de la République, le Médecin en Chef et le Responsable financier et comptable.
Aussi bien au niveau national, régional, départemental, communal que dans les villages et quartiers, chaque cellule de veille et d'éveil doit être dotée du matériel médical et administratif adéquat en quantité suffisante.
Chaque cellule du CSG au niveau de l'arrondissement doit disposer d'une ambulance et de véhicules de transport médicalisés dont le nombre est déterminé en fonction de la démographie. Et cette cellule devra travailler en étroite collaboration avec les Maires qui sont les responsables politiques les plus proches en principe des populations.
3/ Sur le plan sécuritaire
Des responsables de l’armée, de la sûreté nationale et de la gendarmerie nationale, ainsi que du Corps d'active de la douane, des eaux et forêts sont également affectés au Comité national spécial de lutte contre la pandémie du Coronavirus. Ainsi, à partir du niveau de base que sont les villages et les quartiers, le respect des mesures prises par le CSG est vérifié par les forces de défense et de sécurité sur toute l'étendue du territoire national.
Et des rapports journaliers sont adressés à la chaîne hiérarchique du CSG afin de procéder aux ajustements nécessaires à temps. La collaboration des populations est impérative pour la collecte des renseignements nécessaires.
Ceci implique, une plus grande surveillance de la circulation des personnes aussi bien à l'intérieur du Cameroun qu'aux frontières.
La situation sécuritaire des régions du Nord-ouest et du Sud-ouest, mais également des régions septentrionales nécessitant évidemment, un dispositif sécuritaire particulier compte tenu des enjeux.
La lutte contre la corruption, véritable fléau national, doit s'intensifier afin d'éviter que la pandémie du Coronavirus devienne rapidement un fond de commerce au niveau des différentes administrations publiques impliquées.
4/ Sur le plan économique
La situation économique de notre pays est connue. Nous savons très bien quel est l'état de notre outil de production et l'état de nos marchés.
Je préconise des ajustements structurels majeurs, notamment au niveau des charges fiscales, pour protéger autant que possible, les agriculteurs au moment où on s'apprête à lancer la saison agricole, les élevages et les industries animales.
D'où la nécessité d'élaborer en urgence un plan de financement de l'économie pour soutenir les entreprises nationales privées notamment, à travers une subvention pouvant permettre une diminution conséquente des prix des denrées de première nécessité sur nos marchés, mais également la préservation des emplois déjà bien difficiles à décrocher pour les jeunes Camerounais.
Les inégalités sociales au Cameroun sont profondes et se sont sérieusement accentuées ces dernières décennies. Il y'a des compatriotes capables de dépenser des millions de francs CFA pour se distraire simplement, alors qu'au même moment, d'autres compatriotes doivent survivre avec quelques milliers de francs CFA par jour.
Je suggère donc que les plus riches supportent un effort national de soutien à notre économie et aux couches les plus défavorisées à travers un fond d'assistance, géré par le CSG, qui va permettre d'arriver à la gratuité réelle et effective des soins de santé des personnes infectées, l'achat des masques pour les personnels de Santé, et toutes les personnes appelées à interagir avec les malades, l'achat des médicaments et des autres consommables médicaux nécessaires pour endiguer la propagation du Coronavirus au Cameroun.
Le Ministère du commerce doit effectivement s'assurer que les prix des denrées alimentaires et des produits de première nécessité n'augmentent pas sur les marchés. Les échanges commerciaux aux frontières doivent faire l'objet d'une surveillance plus accrue des personnels de la douane.
Le fond national de solidarité sus-évoqué devrait également servir à la distribution des produits alimentaires et de première nécessité aux nombreux réfugiés présents sur notre sol et aux déplacés internes.
5/ Sur le plan diplomatique
Le gouvernement de la République, en synergie avec le Comité national spécial, doit mettre sur pied une politique de gestion des Camerounais de l'étranger actuellement en difficulté un peu partout dans le monde. Chaque vie camerounaise est importante.
Une fermeture progressive et contrôlée des frontières doit déjà être envisagée, voir même déjà mise en œuvre. Tout en opérant un arbitrage sur la nécessité de laisser entrer les produits d'importation nécessaires.
Un confinement général des populations Camerounaises est également à envisager, mais pas avant la mise en œuvre effective et efficiente d'une batterie de mesures à même de permettre à ceux qui ont besoin de sortir de chez eux chaque jour pour pouvoir se nourrir, se loger, se soigner, s'habiller, bref pour pouvoir vivre tout simplement, de ne pas se retrouver devant la choix cruel entre mourir de faim chez eux sous confinement ou mourir de Coronavirus dehors en cherchant comme d'habitude leur maigre pitance.
En espérant que ma modeste contribution retiendra favorablement votre haute attention, Je vous prie de bien vouloir agréer, Monsieur le Président de la République, l'expression de ma plus patriotique et respectueuse considération ».
N.R.M
« La complication multisectorielle de la crise du corona – virus : du Bio – Politique au Systémico – politique…
L’Installation de la crise du Coronavirus au Cameroun comme dans les autres pays d’Afrique et du monde, montre comment une dynamique suscite une complexité crisogène.
1. Une crise initialement Bio-Politique ayant une source sanitaire
La Propagation du Covid 19 est évidemment d’abord une situation de stress bio – médical et bio – pharmaceutique. Créée par la prolifération pandémique de la pathologie en contexte d’absence de moyens consensuellement établis sur les mesures préventives et curatives.
2. Une crise immédiatement économico – politique comportant une logique contre utilitaire
L’expansion du Covid 19 créé une déstabilisation notable de l’activité et de l’organisation des structures économiques des pays affectés, ceci indifféremment des niveaux de division du travail et de développement. Dès lors, la pandémie induit une crise systématique des structures et fonctions de l’économie s’attaquant à la composante humaine du capital et du travail comme facteurs de production.
3-Une crise sociopolitique incidemment liée à une situation de mise à l’épreuve de la capacité salutaire
La diffusion puissante du Covid 19 met en question la structure fondamentale des Etats comme centres de pouvoir revendiquant la capacité d’assurer la sauvegarde des citoyens et résidents présents sur leur territoire. Bien entendu, sa progression ébranle la légitimité et la souveraineté des circuits politiques car elle révèle la défaillance et la déficience des États affectés avec des risques de subversion critiques (émeutes, révoltes, insurrections, putschs).
4-Une crise anthropo-politique incidemment lié à une dynamique de tension identitaire
L’explosion de la pandémie mettant en question la capacité des Etats à être des cocons Anthropiques. Ceci peut provoquer une désarticulation de l’État comme garant supra-communautaire assurant une cohésion sociale entre segments culturels et sociaux, avec la survenance de crispations et tensions identitaires en cas de durcissement de la crise.
5- Une crise Stratégico-Politique induisant nécessairement une tension sécuritaire
L’explosion de la pandémie, indifféremment de la morphologie sociale, politique et économique des États affectés, induit systématiquement une mise en question de la sécurité. C’est qu'en effet, la propagation du Codiv 19 n’ébranle pas seulement la sécurité sanitaire mais met aussi en question la sécurité nationale en général et la sécurité internationale ici parce que sa dynamique meurtrière expose les populations à la mort et provoque même des crispations entre États.
6- La Crise Géopolitique génère une explosion insécuritaire
La diffusion épidémiologique du Codiv 19 met aussi en lumière une montée en régime des tensions entre États et groupes d' États et des lobbies Politiques , Économiques, Sociaux Et Culturels au sujet de l' appréhension et de la gestion de la crise du Corona-Virus. La gestion de la crise montre la forte déstabilisation du noyau hégémonique occidental du système- monde attaqué de plein fouet par la spirale de contagion par le Codiv 19 et la capacité de robustesse et de résilience des pays émergents contre- hégémoniques comme la Chine ou la Russie mais aussi Cuba et le Venezuela dont l' expertise du secours contre le Corona-Virus se révèle supérieur à celui des pays du bloc hégémonique ».
N.R.M
En effet, le 19 mars 2020, le Président camerounais Paul Biya, a autorisé par décret le ministre en charge de l’Economie à signer cet accord de prêt avec la Société internationale islamique de financement du commerce (ITFC). De l’argent qui devra servir à l’acquisition d’intrants, l’achat de coton-graine, de graine de soja et leur vente dans le pays.
A travers cette demande d’aide au développement, le Cameroun vient une fois de plus comme en 2018 de se tourner vers la ITFC, organe spécialisé du groupe de la Banque islamique de développement pour un financement de type Mourabaha (Contrat d’une marge bénéficiaire connue et convenue entre les partis).
Pour des observateurs avertis, le Cameroun sollicite ainsi pour la deuxième fois l’aide de la BID en l’espace de deux ans pour la relance des filières coton et soja. Les ressources de cette institution financière, pourraient ainsi contribuer à la relance d’un géant industriel camerounais comme la Société de développement du Coton (Sodecoton) qui a essuyé en 2017 un échec dans la production du soja. L’on a pu constater que son huile n’a pas réussi à se positionner sur le marché camerounais. Dans la foulé, la commercialisation des tourteaux de soja a été mis à mal par la grippe aviaire.
Il faut relever qu’au Cameroun selon des données officielles, les exportations du soja sont évaluées à environ 14 milliards de FCFA. Et en ce moment, 4 milliards correspondent aux ressources dont disposent les paysans engagés dans ce secteur.
Innocent D H
Dans une tribune publiée ce Lundi l’ancien directeur de communication au ministère de la Défense relève entre autres l’incivisme dont font montre certains Camerounais car ces derniers semblent réfractaires aux instructions données par le Chef du gouvernement.
« Est-ce que la proposition de dépister tout le monde tel que le propose certains est réaliste dans notre contexte, voire dans le contexte mondial? Pour dépister tout le monde, il faudrait réaliser 25.000.000 de kits de dépistage, programmer des campagnes de dépistage dans les villages et tel que je connais nos routes, le corona virus nous aura tous décimés avant. Lorsque l'on aura dépisté les malades, qu'est-ce que l'on en fera? Attention à ces propositions qui en ce moment sont contre-productrices.
Mathématiquement, qu'avons-nous à perdre de 15 jours de confinement où les malades seront identifiés et écartés, et les personnes saines protégées, d'autant qu’en général, nous sommes indisciplinés et retors aux mesures de prévention jusque-là édictées.
Quel est le pays qui a suivi cette méthode et quels en sont les résultats? La Chine: elle est communiste et les populations, habituées à la discipline rigide ont exécuté servilement les ordres. Les populations ne discutent pas systématiquement ou ne politisent pas à tout vent et sans discernement, ce qui est le sport favori des Camerounais; même en période de crise on refuse l'unisson qui nous a tout donné.
L'exemple du Nord et du Sud Ouest est symptomatique de cette hystérie commutative. En général devant pareil cas, il n'y a plus de partis politiques, mais il y a le peuple, la communauté scientifique et la communication.
Au Cameroun il y a les « politicieux », les apprentis-sorciers et les délateurs. Bonne chance. 2e élément d'analyse: l'Italie où la famille est très développée avec une cosa nostra suicidaire, saupoudrée d'un machisme exhibitionniste et des hommes qui bravent la mort parce que, croient-ils être des téméraires. C'est bien une culture latine. La tauromachie est bien là pour l'étayer. Il y a eu en Italie seulement pour la journée d'hier 825 morts.
La population très vieille n'est pas la seule raison de ce taux élevé. Ce n'est que maintenant que la population prend conscience du péril, ayant gardé jusque-là les bonnes petites pratiques familiales. Au Rwanda, les populations exécutent ce que le gouvernement a prescrit avec une certaine discipline, la crise est maîtrisée. Vous savez ici, tout le monde est docteur, quand l'équipe nationale joue il y a 25 000 000 d'entraîneurs... On voit toujours les failles de management. Mais la critique est aisée et l'art difficile.
Commençons à nous poser des questions nous-mêmes. Que faisons-nous pour stopper le Corona virus à notre niveau individuel et celui de notre cellule familial? Avons-nous changé nos habitudes? Continuez à croire que l'enfer c'est les autres. Avec les principes lumineux, vous sauverez tellement bien l'économie sur des principes puissants de prestidigitateurs qu'il y aura une superbe croissance économique puisqu'il n'y aura plus un seul consommateur vivant. Alors on fera certainement du 25.000.000%... ».
N.R.M
Dans un récent tweet du ministre de la Santé publique (Minsante), le Cameroun vient d’enregistrer de nouveaux cas testés positifs au Coronavirus. Manaouda Malachie, continue d’ailleurs d’appeler les Camerounais à l’observance des mesures barrières pour stopper cette maladie dont la vitesse de propagation connaît désormais une accélération.
Selon le tweet du ministre, 26 échantillons viennent d’être tetés. Parmi ceux-ci, 16 sont positifs (9 cas à Douala, 6 à Yaoundé et 1 à Bafoussam), soit un total de 56 cas à ce jour. Face à cette vitesse désormais accélérée de propagation du Coronavirus au Cameroun, le Minsante continue d’appeler l’attention de tous sur le respect des mesures barrières pour sauver « notre vie et la vie de nos proches », écrit le Minsante.
Ce matin du 23 mars 2020, les informations puisées à bonnes sources font savoir que le Cameroun vient d’enregistrer un premier décès confirmé. Il s’agit d’un habitant de Bonapriso à Douala. Et dans une publication sur son compte twitter à la suite de ce décès, l’ancien lion indomptable du football, Patrick Mboma s’exclame, « affreuse nouvelle ! Un appel de ma mère ce matin pour m’annoncer que je viens de perdre mon oncle Achille Essome Moukouri à 05 heures. A tous ceux qui pensent au Cameroun que ce ne sont que des récits, je vous supplie, restez confinés. C’est la seule chose à faire ! » mentionne-t-il.
Invité vendredi dernier sur les ondes de ABK radio, Manaouda Malachie s’est prononcé sur quelques problèmes qui entachent la gestion de la pandémie au Cameroun. « Je n’ai pas perdu le sommeil à cause du coronavirus, mais nous sommes juste à pied d’œuvre pour combattre cette maladie. Le Gouvernement a édicté treize mesures qui peuvent impacter notre vie, mais nous demandons de nous y conformer. J’ai fait un tour à Yaoundé hier soir, j’ai vu des bars ouverts, avec des clients. Ces personnes se mettent en danger et mettent en danger la vie d’autrui », déplore Manaouda Malachie.
Coronavirus : Le confinement, une mesure efficace pour lutter contre la propagation de la pandémie
Innocent D H
La nouvelle est tombée comme un couperet il y a quelques heures Victor Fotso est décédé ce 20 mars 2020, dans la ville de Paris en France.
Des sources familiales indiquent qu’il a été évacué discrètement pour soucis de santé quelques minutes à peine après sa prestation de serment.
Victor Fotso est un autodidacte camerounais né en 26 juin 1926. Il est également l'auteur du Chemin de Hiala et le fondateur de la Fondation Fotso Victor qui effectue diverses œuvres caritatives au Cameroun et dans d'autres pays de la sous-région, surtout dans le domaine de l'éducation.
Homme d'affaires et industriel
En 1955, il se lance dans le transport en commun qu'il abandonne rapidement en 1960. Son premier centre commercial est lancé dans cette ville en 1956 et c’est à partir de 1970 que l’homme d’affaires va se lancer dans le secteur industriel avec la naissance de la Société Africaine de Fabrication de Cahiers (SAFCA). Ensuite il va créer la Société PILCAM en 1974. Plusieurs autres compagnies commerciales ou industrielles vont suivre, notamment :
- La compagnie Internationale de Service (CIS) à Paris en 1983, en collaboration avec le français Jacques Lacombe, qui fût un acteur important dans le fondement de l'empire Fotso (il décède le 9 juillet 1996).
Le Groupe Fotso à la fin des années 90 comptait plusieurs industries et entreprises à savoir : FERMACAM, FABASSEM, FISHCO, GFA, PHYTOCAM, PILCAM, PROLEG, UNALOR et SOPICAM. Celles se retrouvaient aussi bien au Cameroun qu'au Mali ou en France. La CBC viendra s'y ajouter en 1997.
Mais au début des années 2000, avec l'effet de la mondialisation, le groupe connaîtra des difficultés sous l'effet de la concurrence et celle-ci aura raison des industries du Groupe qui seront pour la majorité vendues.
Homme politique et philanthrope
Il est maire de la ville de Bandjoun depuis 1996. Ville dont il a construit sur fonds propres1 l’hôtel de ville. Il a aussi construit l'IUT de Bandjoun, offrant ainsi au gouvernement camerounais l'un de ses premiers Institut Universitaire Technologique.
De son vivant, il a été considéré comme l’une des plus grandes sources de financement du Rassemblement Démocratique du Peuple Camerounais. D’ailleurs il aura à maintes reprises dirigé un collectif d’hommes d’affaires qui avait appelé le Président Paul Biya à briguer de nouveaux mandats.
Au-delà des multiples invitations lors des dîners et réception au palais de l’Unité, on se souvient qu’en 1999, il a reçu à dîner dans sa résidence de Bandjoun le Chef de l’Etat Camerounais
L’un de ses derniers dons a été la somme de un milliard pour la construction de la future cathédrale de Bafoussam. C’était lors d’une messe d’action de grâce célébrée à la paroisse Christ Roi de Mbouo Bandjoun
Ouvrages
En 1994, il écrit en collaboration avec Jean – Pierre Guyomard une œuvre autobiographique intitulée Le Chemin de Hiala. Le livre, publié aux éditions de Septembre, est le récit de son parcours : de son enfance à Bandjoun (à l'époque, petit village situé dans l'ouest du Cameroun) jusqu'à son succès en tant qu'homme d'affaires. L'ouvrage fournit également une description du contexte politique, économique et culturel du Cameroun de la fin des années 1920 au début des années 1990 tel que perçu par l'auteur
Vie privée
L’homme qui s’en va ce jour, était âgé de 94 ans. Polygame et père de plusieurs enfants dont les plus connus sont Yves Michel Fotso et Christelle Nadia Fotso.
Il est né en 1926 à Bandjoun. Il a très vite quitté l’école (15ans) pour aller travailler dans les plantations à Foumbot et à Bafang. Dès 1947, il s'installe à Mbalmayo comme commerçant.
M. Fotso Victor porte le nom de Fô Wa Gabigung à Bandjoun (le Chef qui partage).
Nicole Ricci Minyem
A cause du coronavirus et des mesures strictes par le gouvernement la cinquantaine de Camerounais à bord de cet avion ne peuvent rejoindre leur pays et sont en ballottage. L’un d’eux a lancé ce cri de détresse.
« Bonjour
Je vous prie d'alerter l'opinion nationale et internationale sur le drame que moi et une cinquantaine d'autres Camerounais vivons à l'aéroport de Nairobi, depuis le mardi 17 mars, date à laquelle le Cameroun a annoncé qu'il ferme ses frontières.
Je suis arrivé à Nairobi le 17 mars vers 22 heures, en provenance de Cap Town en Afrique du Sud et j'y ai appris par les réseaux sociaux que le Cameroun a fermé ses frontières. J'étais loin de m'imaginer qu'on empêcherait à ceux qui sont en transit comme moi de retourner au Cameroun. Sauf que lorsque je me suis présenté le lendemain à 7 heures à l'embarquement, on m'a dit que mon vol était annulé. Il y avait dans cette situation près de 50 autres Camerounais.
Nous avons demandé à la compagnie de transport de plaider notre cas auprès des autorités du Cameroun en leur disant que nous ne sommes que de simples voyageurs en transit dans cet aéroport, et que si on nous y abandonne, nous ne saurons où aller. Les négociations avec la compagnie ont ainsi duré toute la journée du 18 mars. Et tard dans la nuit, on nous a fait savoir que le Cameroun a admis que nous retournons au pays et qu'on embarquera le lendemain à 7 heures. Nous avons donc embarqué hier le 19 à 7 heures pour le Cameroun.
Nous avons fait escale à Bangui pour laisser ceux qui allait en RCA. Puis nous avons mis le cap sur Douala. Sauf qu’après environ une heure de vol, le commandant nous a fait savoir qu'il a reçu l'interdiction d'atterrir à Douala, et qu'il est obligé de retourner à Bangui et essayer d'abord d'obtenir l'autorisation des autorités Camerounaises avant de repartir. Ce qu'il a fait. Nous sommes restés dans l'avion à Bangui pendant plus de trois heures.
Puis le commandant nous a fait savoir que les discussions avec le Cameroun n'ont pas été fructueuses, et qu'il va devoir retourner à Nairobi avec nous. C'est ainsi que nous sommes à nouveau retournés hier soir à Nairobi.
C'est un véritable calvaire que nous vivons ici en zone internationale de l’aéroport de Nairobi. Nous dormons à même le sol, nous sommes avec des femmes et des jeunes. Il n'y pas moyen de prendre une douche, 30 ml d'eau coûte 5 dollars, les prix des repas dans les restaurants sont presque inaccessibles, je porte les mêmes habits depuis le 17.
Depuis hier on ne nous dit plus rien, ce serait totalement impossible de rester confiné à l'aéroport pendant tout le temps que durera la fermeture des frontières du Cameroun ».
N.R.M