A cause du coronavirus et des mesures strictes par le gouvernement la cinquantaine de Camerounais à bord de cet avion ne peuvent rejoindre leur pays et sont en ballottage. L’un d’eux a lancé ce cri de détresse.
« Bonjour
Je vous prie d'alerter l'opinion nationale et internationale sur le drame que moi et une cinquantaine d'autres Camerounais vivons à l'aéroport de Nairobi, depuis le mardi 17 mars, date à laquelle le Cameroun a annoncé qu'il ferme ses frontières.
Je suis arrivé à Nairobi le 17 mars vers 22 heures, en provenance de Cap Town en Afrique du Sud et j'y ai appris par les réseaux sociaux que le Cameroun a fermé ses frontières. J'étais loin de m'imaginer qu'on empêcherait à ceux qui sont en transit comme moi de retourner au Cameroun. Sauf que lorsque je me suis présenté le lendemain à 7 heures à l'embarquement, on m'a dit que mon vol était annulé. Il y avait dans cette situation près de 50 autres Camerounais.
Nous avons demandé à la compagnie de transport de plaider notre cas auprès des autorités du Cameroun en leur disant que nous ne sommes que de simples voyageurs en transit dans cet aéroport, et que si on nous y abandonne, nous ne saurons où aller. Les négociations avec la compagnie ont ainsi duré toute la journée du 18 mars. Et tard dans la nuit, on nous a fait savoir que le Cameroun a admis que nous retournons au pays et qu'on embarquera le lendemain à 7 heures. Nous avons donc embarqué hier le 19 à 7 heures pour le Cameroun.
Nous avons fait escale à Bangui pour laisser ceux qui allait en RCA. Puis nous avons mis le cap sur Douala. Sauf qu’après environ une heure de vol, le commandant nous a fait savoir qu'il a reçu l'interdiction d'atterrir à Douala, et qu'il est obligé de retourner à Bangui et essayer d'abord d'obtenir l'autorisation des autorités Camerounaises avant de repartir. Ce qu'il a fait. Nous sommes restés dans l'avion à Bangui pendant plus de trois heures.
Puis le commandant nous a fait savoir que les discussions avec le Cameroun n'ont pas été fructueuses, et qu'il va devoir retourner à Nairobi avec nous. C'est ainsi que nous sommes à nouveau retournés hier soir à Nairobi.
C'est un véritable calvaire que nous vivons ici en zone internationale de l’aéroport de Nairobi. Nous dormons à même le sol, nous sommes avec des femmes et des jeunes. Il n'y pas moyen de prendre une douche, 30 ml d'eau coûte 5 dollars, les prix des repas dans les restaurants sont presque inaccessibles, je porte les mêmes habits depuis le 17.
Depuis hier on ne nous dit plus rien, ce serait totalement impossible de rester confiné à l'aéroport pendant tout le temps que durera la fermeture des frontières du Cameroun ».
N.R.M