Dans une interview accordée à ABK Radio, le docteur en droit international et consultant analyse que le Mouvement pour la renaissance du Cameroun a fait un pari décidant de boycotter les législatives et municipales prochaines.
Richard Makon voit en la logique MRC de boycotter les élections, une forme de cohérence. Le juriste internationaliste remarque que le parti de Maurice Kamto a opté pour la contestation depuis la tenue de la présidentielle de 2018. Dans l’entreprise que mène décidément cette formation politique, il analyse le pari de celle-ci pour faire écrouler le régime est visible.
« Le MRC est aujourd’hui obligé de rester dans sa cohérence et de ne pas dévier de sa trajectoire politique, il est entré dans une logique, il est entré dans une logique de contestation depuis la dernière élection présidentielle. En décidant de ne pas aller aux prochaines élections, le MRC a franchi un cap supplémentaire et il a fait le calcul que l’ordre du gouvernement s’écroulera avant la prochaine élection », renchérit Richard Makon.
Depuis que le MRC a annoncé qu’il ne participera pas aux élections locales, il faut indiquer que côté Gouvernement, la date du double scrutin prochain reste inchangé, il est toujours prévu pour le 09 février 2020.
Innocent D H
Compte rendu d'audience faite par le porte parole de Maurice Kamto
« L'audience curieusement expresse en Habeas Corpus devant la juge Ekodek consacrée au délibéré dans l'affaire du vice-président national Mamadou Mota vient de se dérouler et de donner lieu à un rejet pur et simple de la juste requête de mise en liberté concernant le premier Vice-président National du Mrc et consorts.
Sont également concernés ce jour par une autre audience en Habeas Corpus devant le juge Datchoua, les prisonniers politiques Mutagah Sylvanus et Sitchou Sadeu Sidoine dont l'audience est encore attendue.
En rappel, le Premier Vice-président national aurait dû comparaître ce jour en compagnie des résistants prisonniers politiques Ajouatsa Idric et Kouam Alexis, tous au même titre et dans les deux audiences du jour injustement impliqués dans le mouvement d'humeur observé à la prison Centrale de Yaoundé-Kondengui il y a quelques mois. Il faut noter que malgré l'établissement en bonne et due forme, par les juges, des documents nécessaires à leurs extractions respectives, aucun des prisonniers politiques n'a été présenté au tribunal ce jour par le Régisseur de la Prison Centrale de Yaoundé-Kondengui.
Aux côtés des avocats et fidèles aux avant-postes, en vue de rendre compte au président élu des déroulements de ce jour, sont présents entre autres, sa majesté Biloa Effa, conseiller spécial du président élu et le porte-parole du président élu… ».
Quelques réactions de camerounais après cette décision de justice
« Vous parlez de « président élu » ? Vous faites allusion au Chef de l’Etat, son Excellence Paul Biya ? Faites bien la différence dans les discours que vous tenez. Je vous rappelle qu’il n’y a qu’un seul Chef d’Etat élu au suffrage universel et pour le cas du Cameroun, c’est incontestablement Paul Biya ; un seul chef de gouvernement, un seul président de l’Assemblée nationale, un seul président de la cour suprême. Ayez à cœur de respecter les institutions… ».
« Les barons du régime ont privatisé la justice alors, on ne pouvait s’attendre à autre chose. Mais un jour, le jour va paraître dans ce pays et alors là, les choses seront différentes… ».
« Président élu. Vous êtes tous ridicules. Je pose une question, à vous comme à tous ceux qui partagent la même logique que vous. Après le 9 Février 2020, que ferez-vous ? Les marches ? La parlotte dans les médias qui vous sont acquis et qui, en vous donnant la parole, contribuent à préparer la déstabilisation du Cameroun ? Les insultes dans les réseaux sociaux ?
« Maurice Kamto, selon les informations qui circulent depuis ce matin dans les réseaux sociaux est attendu en Europe dans les prochains jours. Il s’envole alors que Mamadou Mota reste derrière les barreaux ? Certains doivent apprendre à poser des actes réfléchis à un certain moment mais, au finish, chacun de nous assume ses choix… ».
« Nous avons vu un homme digne, droit dans ses bottes. La justice camerounaise peut le maintenir en prison mais son esprit reste et demeure libre. Le combat va continuer et nous sommes sereins parce qu’au final, c’est nous qui allons vaincre… ».
Nicole Ricci Minyem
Quelques heures après le point de presse donné conjointement par les ministres de la communication et celui de l’administration territoriale, le Président du PCRN a choisi de répondre aux allégations des représentants du gouvernement.
« Circulez, il n’y a rien à voir » fait savoir Cabral Libii aux membres du gouvernement. Ceux-ci, dans une sortie devant la presse ont choisi de fustiger la surenchère politique de certains partis. Notamment, l’annonce de boycott des élections par le MRC, la demande d’un supplément de 15 jours par le PCRN et la menace de boycott formulée par le SDF au cas où la crise dans les régions anglophones perdurerait.
Selon Cabral Libii, il est incompréhensible que des ministres de la république viennent se donner en spectacle pour répondre à des questions qui ne leur ont pas été posées ? « Je pense qu’il y a de nombreux dossiers sur lesquels les camerounais vous attendent » fait remarquer le Président du PCRN. Pour lui, il est inadmissible qu’un organe qui se veut indépendant du gouvernement connaisse une telle intrusion dans ses activités par des membres du gouvernement qui n’ont rien à voir avec le niveau du processus en cours.
Cabral Libii s’étonne et attire l’attention de l’opinion publique « je crois que votre but est de démontrer aux yeux du monde entier qu’Elecam vous est inféodé. Eh bien c’est réussi.
Maintenant, tout le monde sait qu’Elecam c’est vous et vous c’est Elecam ». Pourtant, d’après le patron politique du PCRN le Conseil Electoral d’Elecam et la Direction Général des Elections ont fait jusqu’ici un travail acceptable sur le terrain. Félicitant les efforts des responsables de ces deux départements en charge de la gestion des élections au Cameroun. Cabral Libii dit « je félicite le Dr Eric ESSOUSSE et le Président du Conseil Electoral pour les améliorations considérables dans le processus d’inscription sur les listes électorales. Ce n’est pas encore impeccable mais c’est déjà satisfaisant ». C’est fort de cette réalité que le patron du PCRN se désole de l’attitude des ministres de la communication et de l’administration territoriale.
Pour terminer son propos, Cabral réaffirme que le Conseil Electoral est le seul arbitre de sa requête et que le parti se réserve le droit de décider de la conduite à tenir au cas où il n’était pas donné suite à leur requête de prorogation de 15 jours. Question de permettre aux candidats du PCRN de constituer leurs dossiers. Affaire à suivre.
Stéphane NZESSEU
« Qu'on le veuille ou pas, qu'on l'aime ou pas, Maurice Kamto a démontré hier qu'il a la stature d'un homme d'Etat non seulement par ce charisme qu'il dégage, mais aussi par son discours rassembleur, sans projections de rancœurs ou de rancunes contre ses adversaires politiques, son bilinguisme et la bonne maîtrise des questions tant politiques, institutionnelles qu' économiques de l'heure.
1- Sur son charisme. On a vu un homme qui parlait avec assurance et conviction. Bref il imposait du respect.
2- Sur son discours rassembleur.
Son parfait bilinguisme, sa maîtrise des zones reculées du Cameroun du nord au Sud, de l'est à l'ouest. Par exemple quand il a dit qu'il s'est rendu à Oveng, ce petit arrondissement oublié du Dja et Lobo, à la frontière avec la République gabonaise, dont peu de camerounais connaissent l'existence, y compris de nombreux djalobiens. Ou encore quand il a dit qu'il a été plus de 03 fois à Yokadouma à l'est du Cameroun (Il faut y aller pour savoir de quoi il parle), dans des petites bourgades de l'extrême-nord et de l'Adamaoua.
Il a aussi martelé sur son refus de vengeance.
Enfin, jamais on aura assisté à une telle mobilisation médiatique du peuple camerounais pour suivre un événement politique. Même la diffusion des audiences au conseil constitutionnel lors de l'élection présidentielle du 07 octobre 2018 n'avait atteint des pics d'environ 26.000 vues sur facebook et plus de 15.000 vues sur you tube, comme observée hier nuit. Certains vidéos publiées sur des réseaux montrent des camerounais dans les bars en train de suivre cet entretien. Le Cameroun s'est un peu arrêté hier pour le suivre. C'est vraiment l'homme qui fait actuellement la météo politique au Cameroun.
3- Il serait sur abondant, voire redondant de faire mention de sa pertinence lorsqu'il aborde le fonctionnement des institutions. Il a démontré hier nuit qu'il avait une parfaite maîtrise des questions économiques et monétaires.
Ses analyses sur les données et économiques et monétaires notamment du CFA ont été remarquables. Il ne s'est pas arrêté à faire des diagnostics, mais a fait beaucoup de prospective.
4- Sur la question anglophone.
Son plan de sortie de crise était très cohérent. Il en a détaillé les voies et moyens notamment un fédéralisme à plusieurs États et le rejet catégorique du sécessionnisme alors qu'on lui a souvent prêté de faire le jeu des sécessionnistes.
Pour tout dire, il a beaucoup rassuré, même dans la fermeté de ses positions et postures sur les enjeux politiques tels que la nécessité d'adoption d'un code électoral et le règlement de la crise anglophone, avant toute élection.
On a vu finalement un homme apaisé, loin de clichés de va t-en- guerre qu'on lui a toujours prêtés à dessein. Même son chargé de mission Jean De Dieu Momo a reconnu qu'il s'est fait passer en quelque sorte pour un saint.
Je dis Bravo à ce leader politique pour cette belle prestation qui a effectivement apaisé et rassuré les Camerounais… ».
N.R.M
Selon le Peuple uni pour la rénovation sociale(PURS), cette forme de politique n’est aucunement productive. Elle ne favoriserait pas le vote des lois pour le bien être des populations camerounaises.
Ce n’est plus un secret, le Mouvement pour la renaissance du Cameroun (MRC) a annoncé sa décision de ne pas participer aux joutes électorales du 09 février 2020. Comme un effet de contagion, le Cameroon people’s party(CPP) d’Edith Kah Walla ne sera pas également de ce rendez-vous. Pour le PURS, il s’agit tout simplement d’une situation déplorable. La formation politique estime dans un communiqué publié à l’issue d’un point de presse ce dimanche à Douala dans la capitale économique du Cameroun, « ne pas participer aux élections, c’est donner gratuitement plus d’espace au parti au pouvoir qui, depuis 37 longues années embastille la gestion de l’Etat et confisque les richesses ».
La politique de la chaise vide telle qu’appréciée par le PURS
La politique de la chaise vide est contre productive lance la formation, avec des conséquences visibles à savoir : le vote des lois qui n’est pas en faveur du bien être des populations. « Si nous voulons vivre dans un pays géré différemment, nous avons l’impérative mission de créer un contre-pouvoir », précise le PURS. Pour étayer son argumentaire, il s’appuie sur des faits antérieurs ayant marqué la vie politique au Cameroun. « Souvenons-nous de ce qui s’est passé en 1992 et en 1997. Le boycott des élections législatives et municipales (…) a montré ses failles, entraîné le développement obèse du parti au pouvoir. Et l’amenuisement de l’espace d’expression pour les autres formations politiques », peut-on toujours lire dans le communiqué rendu public par le parti Serge Espoir Matomba.
Le parti compte bel et bien participer aux prochaines échéances électorales. Elle est péremptoire sur l’idée selon laquelle, il faut éviter les erreurs du passé, lesquelles sont à l’origine du déséquilibre observé aujourd’hui au sein de l’opposition camerounaise, fait-il savoir.
Innocent D H
Paul Eric Kingué, ancien directeur de campagne de Maurice Kamto et ex co – détenu du leader du Mrc est sorti de ses gongs et au cours des dernières semaines, n’a pas manqué de dire devant les Hommes des médias, ce qu’il pense de son ancien allié.
Interrogé sur le plateau d’Equinoxe ce Dimanche, dans le cadre de l’émission La Vérité en Face, le président du Mouvement pour la Renaissance du Cameroun est resté discret, lorsqu’on lui a parlé de ses relations avec son ancien camarade dans la contestation ; Et pourtant, ce dernier ne semble pas avoir la même retenue.
Il laisse entre autres, entendre que tous les amis ou presque de Maurice Kamto lui ont tourné le dos…
« Et aujourd’hui, l’histoire donne raison à qui ? Où est Valsero ? Il est à côté de Kamto ? Où est Me Ndocki, est ce que vous suivez même ses déclarations mitigées ? Vous analysez même ses déclarations ? Elle est extrêmement amère contre Kamto. Je vous fais grâce des conflits intérieurs là bas. Où est Célestin Ndjamen ? Tout ce qu’il dit sur les plateaux de télévision aujourd’hui, c’est pour encenser Kamto ? Qu’est ce que j’ai encore à voir dans leur milieu ? Il n y’a qu’Albert (Ndzongang, ndlr), un singleton qui est resté parce qu’en réalité, il veut se donner une jeunesse. Une cure de jouvence politique… ».
Parlant de l’activateur Paul Tchouta
« Quand on m’annonce que Paul Tchouta doit arriver dans notre prison, je suis le premier à demander qu’on fasse tout pour qu’on lui trouve une place dans notre cellule, parce que c’est un jeune qui lutte pour nous ; Malheureusement, j’ai trouvé l’opposition de Ndzongang et celle de Fogue. Ils l’accusent d’avoir pris de l’argent chez Motaze et Ngo ‘o Ngo’o et qu’il ne peut pas vivre avec nous, parce qu’il va passer des informations dehors. Et, je n’ai jamais parlé de cela à Paul Tchouta…C’est un jeune pour qui j’ai beaucoup d’admiration mais, je n’en fais pas un ami pour autant. Parce que je ne suis sur qu’il a traversé les mêmes épreuves que moi. Cependant, je n’ai jamais dit que Paul Tchouta est un indic… ».
Coalition pendant la présidentielle d’Octobre 2018
« Je dis que votre Kamto, sur 378 partis, n’a pas pu réunir plus d’un parti. Je suis le seul à avoir accepté l’alliance avec lui. Ndzongang n’appartenant plus à aucun parti parce que même sa propre femme n’appartenait plus à son parti. Je suis le seul à avoir accepté de coaliser avec Kamto et c’est lui qui est venu me voir, il est encore vivant et, c’est Fogue qui est venu me voir, il est encore vivant…J’ai accepté alors que j’avais d’autres propositions de part et d’autre…
Penda Ekoka est le président de Agir qui n’est pas un parti politique. Et, si Kamto ne peut pas garder à ses côtés, son seul vrai allié politique, parce qu’il joue à l’élitiste, parce qu’il joue au sur aérien, je ne peux donc pas lui donner l’honneur d’aller vers lui sur le plan politique parce que je suis plus expérimenté que lui et, il l’aime bien le dire. Je peux aller vers lui, pour apprendre sur le plan académique. Il n’est pas venu vers moi parce que j’étais in dernier poussin, mais plutôt parce qu’il a appris mon histoire… ».
Réponse à Boris Bertolt
« Vous êtes en Allemagne et vous racontez n’importe quoi. Vous m’appelez malhonnête parce que j’ai demandé 13 conseillers sur 378 et 01 département sur 58. Vraiment, si c’est comme ça que vous entendez diriger le pays, on va vous le laisser. Tous les autres prendront marathon, chacun va fuit, le pied autour du coup, parce que vous faites peur…Au Mrc, 10% sont normaux et 90 % sont des talibans…Vous m’appelez indic, mais c’est malheureux pour vous. Quel est le secret de Kamto qui a été mis dehors » ?
Son point de vue par rapport à Maurice Kamto
« Est-ce que vous savez qui est Maurice Kamto ? Ce pire personnage là. Nous, nous savons qui il est mais, nous avons tous gardé son côté dangereux, parce que nous l’avions choisi comme notre champion. Malgré tout ce qu’on savait de lui, parce que vivant avec lui au quotidien…Battez vous pour prendre le Cameroun et, nous allons tous voir à quoi ça va ressembler. Si vous saviez qui est Kamto dans sa vie normale, vous n’en feriez pas un dieu. Nous avons vécu pendant neuf mois dans la même chambre que lui mais, nous avons su cacher cela, parce que ce n’est pas évident…Si vous dites que nous avons vendu Kamto, cela signifie qu’en 09 mois, il n’a pas su comprendre que nous l’avons vendu. Voilà un homme qui veut être président mais, si on le vend et, il n’est pas au courant, cela signifie tout simplement qu’il ne le mérite pas…Si vous ne vous rapprochez pas près du wc, vous ne saurez jamais à quel point il sent. Moi, je me suis rapproché du wc et je peux vous dire à quel degré de senteur il est… »
Par rapport à la cassure entre le Mrc et le Mpcn à l’aube du double scrutin de Février 2020
Mon électorat est constant. Je vais gagner les élections là où il faudrait que je les gagne, avec ou sans le Mrc…Je ne peux pas vous suivre dans ce chemin, je ne peux suivre une formation politique qui dit quelques secondes avant, nous irons aux élections, la politique de la chaise vide n’est pas bien et puis après, nous n’irons pas aux élections parce qu’il y’a le Noso. Est-ce que c’est aujourd’hui qu’il est né ? Vous prenez des gens comme des salopards au lieu de dire que vous n’avez pas réussi à constituer des listes…Je promets d’autres révélations lorsque je vais sortir de ce lit d’hôpital et, vous saurez alors que celui que vous prenez pour un dieu est très loin d’en être un. Vous le découvrirez le moment venu…Mais, sachez d’ores et déjà que je ne fais pas la politique du ventre. Je n’ai besoin du financement de personne, ni de vous, ni du Rdpc…
Ce qui me choque le plus, c’est qu’on doit suivre aveuglement Kamto. S’il dit que nous devons boycotter les élections, alors, on le fait. Il ne se concerte avec personne, il fait comme il veut, il décide comme il veut. De la vraie dictature telle qu’on veut la changer chez monsieur Paul Biya. Je lutte pour sortir d’une dictature et vous me demandez d’en subir une autre. Mais vraiment, quelque chose ne va pas dans vos têtes… » ?
En écoutant ces quelques extraits, certains ne manquent pas d’affirmer que la saga Cabral Libii – Prosper Nkou Mvondo était une « balade » de santé.
Nicole Ricci Minyem
Il s’agit des militants du Mouvement pour la renaissance du Cameroun arrêtés dans le cadre de la marche du 1er juin 2019.
Quinze militants du Mouvement pour la renaissance du Cameroun (Mrc) vont passer six mois de prison ferme. C’est le verdict rendu par la justice du pays vendredi dernier dans la ville de Douala. Selon Me Gabriel Kontchou leur conseil qui s’est confié à notre confrère d’Agence France Presse (Afp), ces militants mis en cause du côté de la ville de Douala ont été condamnés pour «action de rébellion et manifestation illégale ».
Les militants condamnés n’ont pas figuré dans la liste de ceux qui ont bénéficié d’un arrêt de poursuites ordonné par Paul Biya le Président de la République. Il faut rappeler que c’est le 4 octobre 2019, que cette décision du Chef de l’Etat a été rendue publique. Elle concernait 333 personnes. 102 militants avaient été remis en liberté. Parmi elles, figuraient Maurice Kamto le président national du Mrc. Ses alliés que sont entre autres Albert Dzongang, Christian Penda Ekoka, Paul Eric Kingue, Alain Fogue Tedom, Me Michel Ndoki et Gaston Abe alias Valsero.
Après leur sortie de prion intervenue le samedi 5 octobre 2019, il avait été rapporté qu’on compte toujours 169 militants sous le coup des poursuites judiciaires. 82 d’entre eux sont de même poursuivies à Douala (Ndokoti, Bonanjo), Yaoundé, Nkongsamba. Bien plus, 67 personnes appartenant au parti de Maurice Kamto sont toujours en détention dans les prisons de Kondengui, Ngoumou, Eseka, Ntui, Mbalmayo, et Mfou. Depuis donc la sortie de prison de Kamto et ceux suscités, il n’y avait plus eu de condamnation pour les militants du Mrc, arrêtés dans le cadre des marches que le parti a baptisé «marches blanches».
Ces marches blanches, faut-il le rappeler, faisait partie d’un Plan national de résistance mis sur pied par le parti qui entre autres dénonçait le hold-up électoral, le retrait de l’organisation de la Coupe d’Afrique des nations de football de 2019 au Cameroun.
Liliane N.
En annonçant au cours d’une conférence de presse qu’il émet des réserves à sa participation aux élections municipales et législatives de février prochain, le Président du PCRN a révélé son choix à peine voilé de suivre le MRC dans sa posture de boycott.
Cabral Libii n’est pas un néophyte en politique. Arrivé troisième au cours de la dernière élection présidentielle, il est parfaitement au fait des réalités politiques camerounaises. Notamment, à travers ses instruments comme le code électoral dont le contenu est critiqué depuis mathusalem par plusieurs partis d’opposition, une question qu’il a toujours évitée jusqu’ici. Pour lui, il était hors de question de parler du code électoral tant qu’on n’est pas à l’Assemblée Nationale. Il était question de parvenir à la maison de verre et de changer les choses en y étant présent.
Aujourd’hui on se rend finalement compte que les positions qu’il a souvent critiquées hier, c’est-à-dire le boycott du fait de l’inégalité dans le jeu politique du fait des instruments électoraux, l’ont rattrapé à ce jour.
Dans sa communication, le Président Cabral dit avoir demandé au Conseil Electoral d’Elecam de lui donner 15 jours supplémentaires pour constituer ses dossiers de candidatures. Ne serait-ce pas faire preuve de naïveté politique que de croire que le Conseil Electoral donnera suite à une telle requête dans le contexte politique actuel ? ce d’autant plus qu’il n’existe aucune disposition juridique dans le code électoral qui permette une telle extension.
Cabral Libii semble subitement ouvrir les yeux sur une réalité qui pourtant existait bien avant l’élection présidentielle. Lui qui a régulièrement fustigé les mouvements de contestation organisés par le MRC, semble lui aussi rejoindre le rang de la fronde. Il se prépare à boycotter la prochaine élection. D'autres critiques qu’on fait à son endroit, c’est qu’il serait, comme toute l’opposition d’ailleurs, dans la mauvaise foi. Car ne pouvant pas constituer des listes dans plusieurs circonscriptions, ces partis choisissent la tentative de blocus du processus de l’élection. Pour d’autres, le PCRN n’a pas d’élu sur le territoire. De ce fait, il est difficile d’apprécier son implantation sur le terrain politique camerounais.
Les partis politiques concourent à l'expression du suffrage et donc par là il n'y a ni obligation ni contrainte... Le concours est libre pour qui veut participer. Le déficit de sincérité des candidats de l'opposition et notamment du PCRN qui se sont présentés devant l'administration parfois avec des documents non conformes. La loi étant générale et impersonnelle, un parti politique ne saurait donner des menaces sous forme d’ultimatum à un organe indépendant de gestion des scrutins. Il est prévu un contentieux préélectoral où le juge de l'élection peut ordonner l'analyse des dossiers recalés de manière exceptionnelle si les raisons sont fondées. Ce serait peut – être la voie à emprunter par le PCRN.
Sinon, il faut prendre le courage de dire ouvertement qu’il ne participera pas à ces élections à venir.
Stéphane NZESSEU
Le Secrétaire général adjoint du Rassemblement démocratique du peuple camerounais a fait une devinette, qui tourne autour du président national du Mouvement pour la renaissance du Cameroun et les élections législatives et municipales de 2020.
C’est par un tweet devinette que Grégoire Owona s’est moqué de Maurice Kamto. «1. Mon premier est le nom d'une île. 2. Mon deuxième est un grand intellectuel croyant avoir conquis le cœur du peuple camerounais, mais n'ose pas se présenter pour affronter l'électorat. Qui suis-je ?», a tweeté le Secrétaire général adjoint du Rassemblement démocratique du peuple camerounais (Rdpc).
Ce tweet de Grégoire Owona survient après l’annonce de la non-participation du Mouvement pour la renaissance du Cameroun (Mrc) aux élections législatives et municipales de 2020. C’est Maurice Kamto le président du parti en personne qui face à la presse, a rendu public cette décision. Si elle a largement été saluée par de nombreux formations politiques à l’instar du Cameroon people’s party (Cpp) d’Edith Kah Walla, elle a reçu un accueil mitigé auprès des observateurs. Si d’aucuns pensent que le Mrc a réussi de mettre la pression au régime actuel, d’autres pensent que Maurice Kamto a peut-être signé l’arrêt de mort du Mrc.
A titre de rappel, le Mrc a évoqué la crise sociopolitique dans les régions anglophones comme étant la raison de sa non-participation aux élections prévues en 2020. «En prenant cette décision politique grave, le Mrc reste fidèle à lui-même au regard de l’actualité et de la situation du pays. Fidèle parce que organiser des élections au pays sans rétablir la paix et créer les conditions pour une meilleure participation des populations, c’est donner le message selon lequel ces populations ne sont pas des camerounais, ce sera consacrer la partition de fait du pays», a déclaré Maurice Kamto.
Liliane N.
Comment le Président du Mrc a évité une écrasante et humiliante défaite ?
« Le président Paul Biya est décidément un génie de la politique. L’équation était simple à résoudre. Monsieur Kamto proclamait à tout vent qu’il est le président élu tant et si bien que certains ont cru à cette fable ubuesque. Alors le président de la République Paul Biya lui a donné la chance de prouver aux yeux du monde entier qu’il était le vainqueur de la dernière présidentielle. Il l’a fait libérer de prison afin qu’il aille se préparer à gagner les élections législatives et municipales dans toutes les 360 communes pour prouver sa si grande popularité.
Sorti de prison il s’est cru bénéficiaire d’une plus value en terme de notoriété et il a engagé ses militants à préparer les élections et de les gagner afin de prendre d’assaut l’assemblée nationale et de changer le code électoral et d’autres lois. Mais le terrain de la politique est des plus incertains et je dirais même des plus glissants.
A l’épreuve de la constitution des dossiers de candidature, qui est le plus grand casse-tête chinois de la politique, il s’est vite rendu compte qu’il avait rêvé trop grand et qu’il allait au devant d’une raclée électorale mémorable qui achèverait à coup sûr son rêve en couleur d’accéder à la magistrature suprême à partir de sa tribu. Il a pu mesurer son véritable poids électoral tribal qui dans l’intervalle s’est amenuisé comme peau de chagrin. Il n’a réussi qu’à faire 36 listes sur 360 communes et 17 listes législatives! Ce qui est d’une maigreur rageuse. Il a pris la seule décision raisonnable qui s’imposait: jeter l’éponge pour ne pas perdre la face.
Jeter l’éponge pour continuer à entretenir l’illusion d’exister comme une force politique sinon la deuxième du Cameroun, continuer d’entretenir l’illusion pour tromper ses partenaires et certaines puissances étrangères ainsi que ses sponsors de la diaspora. Et ce faisant il croit pouvoir bénéficier de ces soutiens occultes voire criminels pour installer l’insurrection au pays ou pouvoir justifier une intervention étrangère pour rendre le pays ingouvernable.
Mais je crois qu’il vient de comprendre ce que j’avais compris au sortir de ma raclée électorale lors de la présidentielle de 2011 et des municipales de 2013: il ne faut pas compter sur sa notoriété ni sur la tribu pour accéder au pouvoir et nul n’est prophète chez soi. En effet l’Ouest est la région la plus petite du Cameroun (13.882km2) contre plus de 100.000km2 pour la Région de l’Est sur un total de 475.000km2. Une goûte d’eau dans la mer. Et si tu y prélève les 8000km2 du NOUN, il ne reste que 5882km2 pour l’Ouest Bamiléké. Moins qu’une goutte d’eau dans la mer.
Et voilà pourquoi les populations de l’Ouest pensent qu’ils sont plus nombreux. Ils sont au total 1.785.285 habitants (Célestine Colette Fouelefack Kana)! Donc ils ne peuvent jamais emporter une élection à eux tout seul sans composer avec les autres. Voilà ce que le Prof a sans doute compris comme moi avant lui. Il reste à interroger notre histoire de la « résistance » des peuples de l’Ouest depuis 1960 avec le maquis, 1992 avec power to the people, et 2018 avec le hold-up électoral, pour savoir si cette stratégie de conquête du pouvoir est payante ou si elle a fini par exposer tout le peuple Bamiléké contre toutes les autres tribus.
Chers Frères et sœurs, Dans une famille polygame de dix épouses, est-ce que le chef de famille donnerait la succession aux enfants d’un lit qui lui jette la pierre à tout moment en mettant tous les autres lits à mal? On donne la succession à l’enfant qui rassemble et non à celui qui divise. Pourquoi dans une polygamie de dix Régions il n’y a que la nôtre qui jette les cailloux sur le chef de famille? Huit Régions sont calmes et seules deux font fronde depuis l’indépendance. Pourquoi? Savez-vous ce que nous perdons? Vous dites que c’est votre tour maintenant, mais cela fait trois fois que vous tentez de prendre le pouvoir par la force. Est-ce que vous y êtes arrivés? Regardez les enfants des autres lits de la concession ils sont tous calmes. En embuscade pour prendre la succession et vous vous agitez. Au moment du partage de l’héritage le chef va donner leurs lots sur la grande route et ceux des enfants frondeurs dans les marécages.
A ceux de la Menoua qui s’aventurent sur cette pente escarpée, songez que vous avez déjà perdu par le passé la capitale régionale de l’Ouest et que pendant longtemps vous avez souffert sur la route de la plaine des Mbos. Qui vous a sauvé en mettant le bitume sur cette route? Paul Biya! Qui vous donné la plus grande et la plus complète université du Cameroun? Paul Biya. Pardon réfrénons notre ingratitude mes chers frères et sœurs et reconnaissons devant Dieu et devant les hommes que nous avons pêchés trois fois contre cet Homme qui ne nous a fait que du bien et qui vient encore pour la première fois dans l’histoire de l’humanité d’offrir un contrat pour l’exploitation du fer de Bocom un fils de la Menoua. Même si tout le monde déteste Paul BIYA la Menoua serait ingrate d’y prêter sa voix.
Les anciens nous ont fait perdre la capitale régionale, Paul Biya a essuyé nos larmes en nous dotant de la plus grande UNIVERSITÉ et il vient encore de la doter d’une faculté de médecine. Trèves d’ingratitudes… ».
N.RM