Une délégation du Mouvement pour la renaissance du Cameroun était à Bafoussam ce weekend. Elle a procédé à la remise de denrée alimentaires et de première nécessité aux populations sinistrés de Ngouaché ce dimanche 26 janvier 2020.
Plusieurs mois après la catastrophe survenue dans la localité de Ngouaché, dans l’arrondissement de Bafoussam 3e, les militants du MRC sont venus consolés les habitants survivants de cet éboulement de terrain. Les militants qui ont fait le déplacement étaient ceux du MRC Fédération Départementale Bamboutos, accompagné par les militants de la Fédération régionale du MRC Ouest. Une donation qui a été rendue possible avec l’appui substantiel apporté par l’organisation dénommée « Résistance Alberta ».
Dans le contenu des dons, quatre (04) cartons de sucre, trois (03) cartons d’huile végétale, vingt (20) sacs de sel, vingt (20) sacs de riz et bien d’autres. Des denrées de première nécessité qui viendront appuyer les nombreux dons apportés par d’autres organisations au lendemain de la catastrophe. La logique et l’action des militants du MRC est à saluer. C’est d’ailleurs ce qu’a fait ces populations venues nombreuses recevoir ces dons et écouter le discours d’apaisement et de réconfort des militants du MRC.
Le choix de la période du don par le MRC est simple. En effet, après la survenue de la catastrophe, plusieurs organisations sont venues pleurer avec les populations de Ngouaché. Seulement, et comme c’est souvent le cas, il n’y a pas de suivi. Quelques mois après le sinistre, lorsque la situation n’est plus à l’ordre de l’actualité, il y a une tendance à oublier ces populations. Et le comble c’est que ces dons et autres sont terminés et les populations sont de retour dans la dure réalité de leurs misères.
Par sa démarche, le MRC voudrait s’inscrire dans une démarche permanent de soutien et d’accompagnement des sinistrés. Il est plus intéressant de venir en aide lorsqu’il y a un besoin, plutôt que de se fondre dans la masse et faire du populisme en venant remettre des dons au milieu de l’abondance. Or quelques semaines après ces mêmes femmes et enfants seront dans le besoin de denrées de première nécessité et autres pour assurer leur survie.
Aussi, le MRC par cet acte de réconfort, rappelle aux populations de Ngouaché et du Cameroun que sa priorité n’est pas les strapontins électoraux après lesquels courent certains hommes politiques. Le parti de la renaissance est manifestement tourné vers l’accompagnement réelle des populations pour sortir notre pays de la léthargie actuelle.
Stéphane NZESSEU
Ce samedi 25 janvier 2020 est jour de lancement officiel de la campagne électorale. Dans les états-majors des partis politiques c’est le branle-bas. Affiches, banderoles et meetings seront à l’ordre du jour.
C’est parti pour deux semaines d’intenses activités politiques dans les villes et villages du Cameroun. A la différence de l’élection présidentielle où les stratèges de partis organisaient au sommet les déploiements, dans le cadre des élections locales c’est au niveau de chaque commune d’arrondissement que tout se joue. On s’attend donc à une plus grande effervescence de campagne. Chaque membre d’une liste devra justifier de sa notoriété, de sa popularité auprès des populations et amener le maximum d’électeur à choisir sa liste.
L’une des spécificités de cette nouvelle campagne électorale qui s’ouvre ce jour, c’est qu’il s’agit des premières élections après la présidentielle de 2018. Une élection présidentielle qui aura profondément reconfiguré le paysage politique camerounais. En effet, à l’issue de la dernière présidentielle, de nouvelles forces politiques ont pris le devant de la scène. C’est le cas du MRC, du parti Univers qui portait le candidat Cabral Libii, du Purs de Serge Espoir Matomba et d’autres. A rappeler que du fait de la mutation de Cabral Libii qui est aujourd’hui président du PCRN, ce parti prend une place prépondérante sur le champs politique. Alors que le parti de Maurice Kamto a décidé de boycotter cette élection, faisant plus de place au SDF, le PCRN quant à lui a ratissé large. Avec la complicité de l’administration camerounaise qui a écarté l’UPC du Nyong Ekellé, il apparaît clairement que ce fief du parti du crabe va devenir le bastion du PCRN.
Dès ce premier jour de lancement de campagne, le RDPC est déjà en course. L’ancien Premier Ministre Philémon Yang dirige ce samedi à Bamenda le meeting de démarrage de la campagne dans la région du Nord-Ouest. Ce qui peut apparaître en soi comme une prouesse. Quand on sait les mesures de blocage de cette élection entrevue par les milices séparatistes du Nord-Ouest et du Sud-Ouest. Tenir ces élections au milieu de cette situation de crise sécuritaire majeur est un défi que le gouvernement du Président Paul BIYA veut réussir coûte que coûte. Y parviendra – t – il ?
Dans tous les cas, les autres partis ne vont pas se laisser faire. Dans la circonscription électorale du Wouri Cinq (Wouri V) région du Littoral, le candidat Carlos Ngoualem a le vent en poupe. Il vise un plébiscite des populations au chevet duquel il est au quotidien. Mais le RDPC dans cette circonscription aussi n’a pas encore dit son dernier mot. Les batailles s’annoncent rudes, pour celles où le RDPC n’est pas déjà vainqueur sur tapis vert.
Stéphane NZESSEU
Au cours d’une interview publiée ce Mercredi à nos confrères de « Le Messager », le 3ème vice président du Mouvement pour la Renaissance du Cameroun revient sur le séjour de son leader aux Etats – Unis et donne quelques informations liées au meeting du 1er Février prochain. Quelques extraits de cet entretien ...
- Le leader du Mouvement pour la renaissance du Cameroun, Maurice Kamto, séjourne depuis environ 3 semaines. On l’a vu rencontrer des personnalités au rang de Tibor Nagy, Karen Bass et l’ancien secrétaire d’Etat américain et ambassadeur. Vous en tant que vice-président du Mrc, quelle est l’opportunité de telles rencontres ?
Je vais vous dire quelque chose de très simple. Cette question parfois laisse entendre que nous n’avons pas de raison d’aller parler avec les partenaires étrangers du Cameroun. Vous devez savoir que le Mrc a été créé pour demain, pouvoir gouverner et pour les gens qui sont en position de gouverner demain et qui aspirent à gouverner, il est normal que nous ayons des contacts au plus haut niveau avec des pays partenaires et amis du Cameroun ; cela se passe tout à fait dans te cadre des relations qu’il peut avoir entre deux pays.
Je vous signale par exemple, que lorsque l’ancien président de la France, François Hollande était venu au Cameroun, il m’avait reçu, il a reçu l’opposition. Parce qu’évidemment, les gens qui gouvernent dans les pays amis, doivent pouvoir commencer à parler logiquement avec ceux qui sont dans l’opposition et qui pourraient être demain aux affaires. Donc c’est une démarche absolument, régulière, nous devons parler avec les autorités étrangères pour échanger sur la situation au Cameroun, sur la situation dans le monde, sur la marche du monde, pas parce que nous voulons leur rendre compte de ce qui se passe chez nous, nous ne sommes pas une colonie.
Mais c’est un partenariat que nous voulons mettre en place dès maintenant et je pense que lorsque Mr Biya ou ses ministres rencontrent des gouvernants étrangers, personne n’y voit un inconvénient et lorsque c’est l’opposition qui le fait, parfois ça donne l’impression qu’on a besoin de leur appui pour que le pays qu’on appelle le Cameroun, puisse parvenir au changement. Ce n’est à personne d’autres, ni aux américains ni aux français, qu’à nous même camerounais, de nous battre pour qu’il y ait un réel changement dans la paix.
- Parlant de sa tournée occidentale, il est également prévu dans son agenda un méga meeting le 1er février à Paris, Ledit meeting a été baptisé meeting de remerciements, on aimerait bien savoir qui remercie-t-on et pourquoi ?
Le Mrc dès sa création, avait mis comme l’un des piliers, un pacte de solidarité avec la diaspora camerounaise. Nous avons à l’étranger des camerounais, des hommes et des femmes, des jeunes et des moins jeunes, qui sont extrêmement talentueux. Je reviens de l’Allemagne il y a quelques jours. J’ai pu rencontrer en Allemagne, le président des ingénieurs camerounais là-bas. Et il m’a dit qu’il y a 10.000 ingénieurs camerounais en Allemagne dans tous les domaines. Près de 9.000 médecins camerounais en Allemagne seulement. Je ne parle pas de la France ni des Etats-Unis.
Le Mrc estime qu’une telle force ne peut pas être mise de côté ; il faut donc travailler de manière ferme, de manière continue avec cette richesse que nous avons à l’étranger au contraire de notre gouvernement qui continue à traiter notre diaspora comme des pestiférés.
Quand j’entends des injures qui souvent sortent de la bouche des autorités contre les camerounais qui vivent a l’étranger je dis, c’est quand même simplement démentiel. On ne peut pas avoir de tel talent et ne pas en profiter. Le Mrc a toujours eu ce pacte avec les camerounais qui vivent à l’étranger, qui sont très brillants, et nous avons le devoir d’aller à Paris et plus tard, à New York et au Canada pour remercier ces camerounais-là qui pendant la campagne présidentielle ont apporté tout leur soutien au président Kamto.
Tout le monde sait très bien que la diaspora camerounaise est acquise à presque 90% au changement et donc principalement au président Kamto. Donc il était temps qu’on fasse une telle tournée de remerciements. Mais également les remercier pour leur apport pendant la durée de l’incarcération du président, de ses alliés et des militants du Mrc ; la diaspora a joué un rôle essentiel dans la contribution quotidienne qu’elle a apportée pour qu’on puisse faire soigner, nourrir et aider les familles et même les détenus qui étaient dans les prisons du Cameroun suite aux marches blanches et pacifiques de janvier et juin 2019.
Il était également important d’aller échanger avec cette diaspora sur le plan 3 de la résistance qui est mise en marche aujourd'hui ; lui expliquer cette résistance, lui expliquer le boycott du Mrc des élections qui arrivent dans quelques jours, et la garder, elle la diaspora, mobilisée pour des nouveaux combats parce qu’en réalité aujourd’hui au Cameroun, il y aura le camp de ceux qui accompagneront Mr Biya dans sa mascarade électorale et le camp de ceux qui disent, on n’est pas d’accord de ce simulacre, de cette hypocrisie, qui a trop duré et qui attendent un vrai changement.
Donc aujourd'hui on a besoin de parler à ces camerounais-là, à nos frères et sœurs qui sont là-bas, à leur dire que quoiqu’il arrive, nous sommes ensemble, nous serons toujours ensemble. Et l’une des premières mesures si nous avions été au pouvoir en 2018 si notre victoire n’avait pas été volée, c’était précisément d’aller au Nord-ouest et au sud-ouest parler aux camerounais qui y sont et en même temps, prendre une nouvelle loi qui permette aux camerounais d’avoir la double nationalité.
Il n’y a pas de raison qu’un camerounais parce qu’il a un passeport français ou américain pour des raisons professionnelles souvent, soit écarté de son pays, ou alors moi j’ai vu la dernière fois, des camerounais s’aligner à (’Ambassade de la France pour revenir dans leur pays ; ce n’est pas tolérable. Donc l’une des choses que nous aurions pu faire, ça aurait été très rapidement cette absurdité et de permettre que les camerounais puissent aller et venir chez eux en toute confiance, investir, travailler ici et développer le pays.
- S’agissant du boycott du Mrc des élections couplées du 09 février prochain, quelle est la position du Mrc par rapport à ces élections qui, jusqu’à présent, au sens des membres du gouvernement, vont avoir lieu sur toute l’étendue du territoire national malgré le fait que la crise s’enlise dans les régions du Nord-ouest et du Sud-ouest ?
Je suis toujours étonné. Mais le mot est faible. Parfois bleffé par la capacité-du gouvernement du Cameroun à se mentir à lui-même. Le gouvernement se ment à lui-même. Il sait très bien que dans l’Extrême-nord avec boko haram à certains endroits et dans les régions du Nord-ouest et du Sud-ouest, le gouvernement du Cameroun n’a plus de présence là-bas. Les sous-préfets ont quitté leur poste. Tout le monde le sait.
A part les grands centres urbains, quelle est l’administration qui fonctionne normalement dans ces régions ? Est-ce qu’un préfet ou un sous-préfet peut encore aller faire une visite de prise de contact ou de travail dans sa zone de commandement ? Il est évident que c’est non. Donc lorsque l’Etat du Cameroun ne tient pas compte des positions dans une partie du territoire et nous fait croire que ces élections auront-lieu, moi je dis qu’il se ment à lui-même.
Mais on attend de voir. La dernière fois j’ai entendu le Cardinal Christian Tumi dire à la télévision que la situation s’améliorait mais qu’il n’est pas certain qu’on puisse y tenir une élection. Et c’est ça qui nous pousse au Mrc, à dire qu’on ne peut pas aller a une élection qui certainement ne peut pas avoir lieu sur une partie du territoire national.
On nous reproche tout le temps qu’on a été à la présidentielle ; mais tout le monde a vu que le taux de participation n’était que de 5% dans le Nord-ouest et 14% dans le Sud-ouest. Et ce ne sont que des fonctionnaires et des militaires qui avaient voté. Et notre ambition était de régler la crise anglophone. Avec les élections locales qui sont des élections de proximité, comment on va faire pour que les populations puissent voter alors qu’elles sont déjà toutes déplacées ?
Comment on va faire pour que les candidats aillent battre campagne dans une zone qui n’est plus tenu par le gouvernement ? Mais si ceux qui nous gouvernent aujourd’hui pensent qu’ils peuvent faire ce qu’ils savent faire de mieux c’est-à-dire de ta roublardise, qu’ils te fassent et on verra ce que ça va donner. Le 09 février n’est pas loin. L’histoire a l’avantage d’être toujours là. On prend une décision aujourd’hui, et quelques années après on saura qui avait raison...
N.R.M
Le parti au pouvoir et celui du Chairman Ni John Fru Ndi se rabattent sur les militants frustrés et les indécis du Mouvement pour la renaissance du Cameroun.
Le Rassemblement démocratique du peuple camerounais (Rdpc) et le Social democratic front (Sdf) retournent à leur avantage, la décision de boycott du Mouvement pour la renaissance du Cameroun (Mrc). Dans la région de l’Ouest du pays, ces deux formations politiques cherchent à recruter dans les rangs du Mrc. On sait qu’en décidant à la dernière minute de ne pas prendre part aux élections législatives et municipales, le parti de Maurice Kamto a fait en son sein des frustrés et des indécis. Et aujourd'hui, c’est cette tranche de militants qui est devenue la cible prisée du parti au pouvoir et du Sdf.
Par le biais des responsables locaux, le Rdpc et le Sdf parviennent à entrer en contact avec ces militants du Mrc. Ils ont établi la mesure d’une campagne de proximité. Ils ont mis un accent sur les associations, les groupes d’intérêts communs et les organisations sociaux professionnelles. Selon le journal Le Messager qui relaie aussi cette information, cette stratégie développée par les deux partis suscités est connu du Mrc.
« Dans le sommier du Mrc, l’on sait que le Rdpc et le Sdf manœuvre en coulisse. Une pointe d’assurance souvent relative, les leaders locaux pronostiquent sur -l’engagement et la fidélité sans failles des camarades». En outre, l’on indique l’éventualité des sanctions encourues par les camarades ramant à contre-courant des consignes du président national. Mais pour cela, reconnaît un leader local, il faudra d’abord mener une campagne d’explication auprès de nombre de militants et sympathisants qui ruminent des rêves brisés à l’annonce du retrait des listes prononcé par le président national du Mrc », écrit Le Messager.
Liliane N.
D'après des indiscrétions de certains membres du directoire du MRC, le parti est conscient que le décès brusque de Me Sylvain Souop est ni plus ni moins une attaque contre le parti. Et ils comptent bien le prouver. D'où la demande d’une autopsie en marge des démarches initiées par l’Ordre National des Médecins et les autres démembrements de l’administration.
C’est un coup dur pour le MRC. Au regard des procédures en cours, le départ brusque de Me Sylvain Souop est une grosse perte. Fort des soupçons qui entourent le départ de cet orfèvre du droit, le MRC s’inscrit dans une démarche qui consiste depuis quelques jours à rassembler le maximum de preuves pour montrer aux yeux du monde que le régime de BIYA est un régime « qui tue les camerounais valeureux ».
Dans la dernière sortie du collectif d’avocats que dirigeait Me Sylvain Souop, ils ont clairement laissé entendre que ce drame est consécutif à une faute médicale. Dans le procès-verbal de réunion lu par Me Emmanuel Simh, ils précisent : « Le Collectif des avocats occupants pour la défense des droits et libertés des dirigeants du MRC, des alliés, militants et sympathisants dans le cadre de la crise post-électorale de 2018 (…) a appris avec consternation, la brusque disparition de son coordonnateur, Me Sylvain SOUOP, avocat au Barreau du Cameroun, annoncée le 16 janvier 2020 à six (06) heures trente (30) minutes au Centre des Urgences de Yaoundé (CURY).
Reste cependant inquiet des circonstances troublantes qui entourent ce décès, lesquelles appellent des investigations sérieuses et approfondies pour clarifier la nature des soins et des actes médicaux qui lui ont été administrés dans ce Centre spécialisé en soins d’urgences, du samedi 11 janvier 2020 au jeudi 16 janvier 2020 à 6h30min, date et heure de son décès, mais aussi, à établir les responsabilités en cas de faute(s) ou erreur(s) médicale(s). (…) le Collectif prend désormais la dénomination de « Collectif Sylvain SOUOP » dans tous ses actes collectifs. »
Le Collectif Me Sylvain Souop se prépare à attaquer de manière individuelle dans toutes les juridictions compétentes, les différents acteurs impliqués dans la chaîne de soins adressés à Me Sylvain Souop. De même que le Centre de Urgences de Yaoundé et par conséquent l’Etat du Cameroun. Toutefois, avant que les joutes judiciaires autour de ce décès ne s’ouvrent, le MRC et les autres organismes qui vont se joindre à lui sont à l’écoute de la famille. La famille qui va décider du programme des obsèques de l’avocat.
Stéphane NZESSEU
Le "monsieur Afrique" du département d'Etat américain, a accordé ce vendredi une interview à Radio France internationale ( Rfi). Passant en revue l'actualité au Cameroun, en RCA et en Guinée, Tibor Nagy a de nouveau utilisé un ton dur sur le pays de Paul Biya à propos de la crise anglophone.
Répondant à la question du journaliste Christophe Boisbouvier sur sa perception du statut spécial accordé aux régions anglophones dans le sillage de la résolution de la crise sécuritaire qui sévit dans cette partie du pays, Tibor Nagy a été clair: "ce que je peux vous dire, c'est que le Cameroun, c'est un pays qui m'empêche de dormir, pour lequel mon cœur saigne. Oui, le dialogue national a été un pas positif, oui la libération des prisonniers politiques par le président Paul Biya a été un pas positif. La semaine dernière, j'ai rencontré l'un de ses opposants monsieur Maurice Kamto. Mais ce qui compte vraiment, c'est la mise en œuvre des décisions. Ce qui compte pour les populations du Nord-Ouest et du Sud-Ouest, c'est la décentralisation authentique (...), les beaux discours", a répondu le secrétaire d'Etat adjoint aux affaires africaines.
Il souligne en outre, "pour les États-Unis, c'est une mauvaise solution car le Cameroun est le seul pays avec deux systèmes. Mais il faut une réelle décentralisation, et c'est la mise en œuvre, c'est ce qui se passe sur le terrain".
A titre de précision, ce n'est pas pour la première fois que le "monsieur Afrique" du département d'Etat américain s'intéresse à la situation sécuritaire au Cameroun. Le 11 avril 2019, Tibor Nagy relevait devant les journalistes à Houston, "après le Soudan, ma préoccupation est le Cameroun. Vous êtes sans doute au courant des violences en cours dans ce pays".
L'on se souvient également qu'avant sa visite au Cameroun en mars 2019, le diplomate était à l'origine d'un tollé. Il avait placé la crispation politique et la crise anglophone en première ligne de ses échanges avec les autorités camerounaises les invitant à plus de sérieux dans la résolution de la crise anglophone.
Cette autre sortie du secrétaire d'Etat américain aux affaires africaines sur les antennes de RFI intervient quelques jours après sa rencontre avec Maurice Kamto, le président du MRC, leader de l'opposition camerounaise, et quelques jours avant le début de la campagne électorale du double scrutin local à venir. Certains observateurs y voient déjà une sorte d'agenda caché.
Innocent D H
Le célèbre avocat du MRC vient de rendre l’âme à l’hôpital Central de Yaoundé : L’hôpital de référence du Cameroun. La cause de la mort de l’éminent juriste camerounais, une faute médicale de l’anesthésiste de cet hôpital.
C’est la consternation à l’annonce ce matin de la mort brusque de Me Sylvain SOUOP, le leader du pool des avocats du Mouvement pour la Renaissance du Cameroun. C’est l’étonnement général. Tous les camerounais sont surpris par ce départ qu’on ne s’explique pas encore. Victime d’un accident de la circulation sur l’axe Bafoussam – Yaoundé dans la nuit du 10 au 11 janvier dernier. L’homme de droit a été dans un premier temps accueilli dans un hôpital de Bafoussam. Il sera plus tard évacué dans le service des urgences de l’hôpital central de Yaoundé. Le premier bilan fait état juste d’un bras cassé. Il va se relever et passer des coups de fil régulièrement à ses proches. Une photo circule d’ailleurs sur les réseaux sociaux le montrant tout souriant et échangeant via le téléphone. Tout porte à croire que le pronostic vital n’était pas entamé. Il se portait plutôt bien.
Seulement, les médecins de l’hôpital central ont estimé qu’il était nécessaire de procéder à une opération de son bras pour le redresser. C’est alors qu’il est préparé pour l’opération. Il va entrer en salle d’opération hier soir. Mais malheureusement, il n’en ressortira jamais. On apprendra qu’il s’agit d’une question d’anesthésie qui n’aurait pas fonctionné correctement. En attendant que des enquêtes indépendantes puissent être menées, il est de notre devoir de nous interroger sur cet argument qui nous semble d’un premier abord superfétatoire. Comment comprendre que pour un bras à soigner, il soit besoin de procéder à une anesthésie générale du malade. Or une anesthésie partielle aurait suffi. De plus, en admettant l’hypothèse d’une anesthésie générale, comment comprendre que la batterie d’examens préalables n’ait pas montré la dose à introduire dans le corpus du malade. Ou alors, on veut nous faire croire que des études sérieuses n’ont pas été faites.
Une autre pièce, et non des moindres à, ajouter au dossier, la déclaration de Maurice Kamto faite le 25 novembre 2019 alors qu’il annonçait la non-participation de son parti aux échéances de février. Maurice Kamto parlait déjà de menaces d’assassinat sur sa personne et sur des membres de son équipe. Nous croisons les doigts et espérons que Me Sylvain Souop n’est pas la première victime d’une série qui visera à détruire le MRC. Prions que ce ne soit pas ça « le village de si je savais ».
Stéphane NZESSEU
Mamadou Mota et Mancho Bbc étaient à la Cour d’appel de la région du Centre, le lundi 13 janvier 2020.
Mamadou Mota le premier vice-président du Mouvement pour la renaissance du Cameroun (Mrc) et Mancho Bbc l’animateur de la radio Akwaba étaient au Tribunal lundi dernier. Leur procès et celui d’autres personnes détenues dans le cadre de la crise anglophone notamment Ngalim Felix, Pen Terence, a été renvoyé au 27 janvier prochain. Le renvoi est survenu sur la demande de mise en liberté provisoire des personnes mises en cause. Le Ministère public a fait des réquisitions sur ladite demande. Lors des prochains débats, on saura ce que le Tribunal va décider sur cette question. Mamadou Mota, Mancho Bbc et cie sont poursuivis pour avoir organisés une rébellion en groupe.
A titre de rappel, il faut préciser que Mamadou Mota et Mancho Bbc ont déjà été condamnés pour ces faits qui leur sont reprochés. Ils ont écopé chacun de deux ans d’emprisonnement ferme. Une sentence prononcée par le Tribunal de première instance d’Ekounou, pour rébellion en groupe. D’autres accusés ont écopé de trois ans de prison. La sentence dont il est question a été prononcée dans le cadre des évènements relatifs à la mutinerie, survenue le 22 juillet 2019 à la prison centrale de Kondengui. La mutinerie a été causée par la colère de certains détenus anglophones. Après la décision rendue par le tribunal de première instance d’Ekounou, les avocats de Mamadou Mota, Mancho Bbc et coaccusés ont interjeté appel.
Il faut rappeler que le premier vice-président du Mrc a été arrêté pour les deuxièmes marches dites blanches. Mancho Bbc a été jeté en prison pour les évènements violents qui se sont produits tout au début de la crise anglophone.
Liliane N.
L'enseignant d'université a accepté de répondre aux questions de Agence Cameroun Presse. IL dit son indignation et fait des propositions à la suite de cet assassinat d'un enseignant par son élève au Lycée Classique de Nkolbisson.
ACP : Dr Sosthène Medard Lipot, la première question qui nous vient est celle de savoir, comment en est-on arrivé là ?
D'emblée, qu'il me soit permis de m'incliner devant la mémoire du disparu, Maurice Njoni Tchakounte, le jeune professeur de lycée. J'adresse également mes sincères condoléances à la famille de ce jeune à la fleur de l'âge (26 ans) encore sous le choc du crime alors qu'il s'était levé tôt ce mardi matin pour aller chercher de quoi se nourrir. Mes condoléances vont également à l'endroit de ses élèves, à jamais marqués au fer rouge par ce crime auxquels ils ont assisté en plein cours de mathématiques. Je ne saurais manquer d'adresser des condoléances à l'ensemble des acteurs de la famille éducative du lycée classique de Nkolbisson.
Votre question : "Comment en est-on arrivé là ?" est la traduction de la problématique d'une problématique pertinente : la sécurité des élèves, apprenants ou étudiants dans l'institution scolaire. Mieux, la problématique de l'ensemble des acteurs de la famille éducative. Il convient de souligner que cela concerne aussi les parents, comme les enseignants et le personnel d'appui. De prime abord, il y a ce grave problème de la violence, donc de l'insécurité en milieu scolaire. Les cas du Lycée bilingue de Deido à Douala et du Lycée classique de Nkolbisson à Yaoundé ont quatre dénominateurs communs :
1) Couteau ou poignard comme arme du crime (arme blanche). À Douala un élève perd la vie après avoir été mortellement blessé par un "élève", tandis qu'à Yaoundé c'est un enseignant qui est tué par son propre élève ;
2) Téléphone portable comme objet de conflit (vol dans un cas, indiscipline dans l'autre cas) ;
3) Le lieu du crime, dans l'enceinte même du lycée, établissement incarnant l'école publique. Pour le crime de Douala dans la cour de l'établissement, et pour le crime de Yaoundé dans la salle de classe durant le cours de mathématiques ;
4) Le quatrième point commun majeur, c'est l'absence des premiers secours et soins d'urgence indispensables à la survie des blessés graves.
« La famille éducative est en insécurité »
Mais qu'est-ce qui n'a pas marché ? Pour les deux cas, c'est la sécurité des membres de la famille éducative en milieu scolaire, donc en milieu professionnel. L'objet du crime (téléphone) est le même, ainsi que l'arme du crime (objet tranchant). Éventuellement aussi le mobile du crime.
ACP : Est-ce possible d’éviter pareille situation ? Si oui comment ?
Oui, il est bel et bien possible d'éviter ce type de violences, en sécurisant les établissements scolaires. Mieux, de façon proactive, en prenant des dispositions relevant notamment des politiques publiques en matière, d'éducation d'une part, et de modèle social voire sociétal d'autres part.
- Voyez-vous, concernant le choix du modèle social ou sociétal, cela n'a rien à voir avec la nostalgie de l'éducation dans nos communautés traditionnelles. Mais on constate que ni les légendes, ni la littérature orale n'ont jamais fait cas d'un jeune initié commettant un homicide volontaire dans le sanctuaire qu'était le lieu de formation, à l'endroit de son maître d'école initiatique ou de son compagnon. Je ne veux pas être péremptoire à dire qu'il n'y en a pas eu un seul, mais comprendre par là que l'accès dans l'aire géographique du "Saint des saints" de l'école initiatique était hautement sécurisé, chaque aspirant (élève) rigoureusement voire intimement contrôlé de la tête aux pieds. À ce sujet là, dans les années 50, 60 ou 70, les écoliers, apprenants, collégiens ou étudiants de ces époques pourraient vous donner des témoignages fort édifiants, ayant des similitudes avec les écoles initiatiques en Afrique. La vocation primordiale de l'école n'est pas de produire des diplômés, mais de former l'homme. Notre système éducatif actuel est en déclin sur ce plan.
« La vocation primordiale de l'école n'est pas de produire des diplômés, mais de former l'homme »
- Les politiques publiques en matières d'éducation sont très défaillantes.
1) La carte scolaire est construite à l'emporte-pièce.
Depuis les années 90 notamment, la création et construction des établissements scolaires publics, des salles de classes n'obéissent pas à des critères rationnels, objectifs ou pédagogiques. Le problème se posant d'abord en amont : l'on ne tient pas compte de la poussée démographique, ce qui préoccupe le plus les décideurs c'est de "créer" : sans infrastructures adéquates (locaux, sports et loisirs, infirmerie, bibliothèques, etc).
C'est le règne de la débrouillardise version État. Pire encore, l'enseignement professionnel et technique qui aurait pu être la priorité dans un pays en construction est relégué au second rang, au point qu'un même un élève de quatrième année lycée technique a l'idée d'agresser son professeur de maths ou de génie mécanique ?! Il y'a donc un problème de morale publique, dont les mêmes gouvernants depuis trois décennies ne se préoccupent guère. Et d'ailleurs, l'éducation civique a été galvaudée, proscrite et embastillée dans le meilleur des cas.
"L'école aux écoliers, la politique aux politiciens a-t-on entendu dire un Chef d'État, du bout des lèvres, car faisant chanter des louanges à sa gloire de l'école primaire à l'Université, mais considérant comme pestiféré quiconque enseigne "L'urgence de la pensée" à une jeunesse en quête de repères. Souvenez-vous de Platon, accusé de "pervertir la jeunesse" et condamné à boire la ciguë (létale). Tué pour avoir osé enseigner aux jeunes la sagesse dans les gymnases.
Au-delà de l'école surpeuplée en milieu urbain, les images insoutenables de misères des écoliers et élèves dans les régions de l'Extrême-Nord ou du Nord font froid au dos. Si l'on pourrait minimalement concéder que le pays est pauvre et très endetté, l'on n'admet pas que les enfants du président de la République, des ministres, des gouverneurs, préfets, sous-préfets et même des chefs d'établissements aient déserté l'école publique (maternelle, primaire et secondaire) du quartier où du village. Les plus pauvres se sentent donc comme abandonnés dans des ghettos qui tiennent lieu de conflits de toutes sortes, laissant le champ libre à des caïds de tout acabit, dont les parents dépassés ou irresponsables se débarrassent de pauvres enfants.
2) Chimérique. La volonté politique des gouvernants est un leurre depuis trois décennies.
- Le régime Biya-Rdpc rétorquera que depuis 1982, les ministères en charge de l'éducation nationale ont globalement la plus grosse enveloppe budgétaire. Sur le papier, oui ; dans la réalité, non. Ce sont les pontes du régime et leurs complices qui ont des poches pleines et les ventres ronds dans ce banquet aux allures de crime organisé de l'aristocratie corrompue contre une jeunesse aux rêves brisés. Quand un élève assassine le maître, au cœur du l'antre supposé des savoirs, savoir-faire et savoir-être, cela est inacceptable. C'est à la société qu'incombe la lourde responsabilité d'y faire face, en construisant un modèle social performant et humanisé, un système éducatif culturellement et économiquement compétitif. En République, cette noble tâche incombe aux gouvernants. En démocratie, il revient aux dirigeants légitimes d'en assumer la bonne gouvernance sur les plans national et local.
- Le parti politique auquel j'appartiens, le Mouvement pour la Renaissance du Cameroun (MRC), a pour idéologie le Social libéralisme, où nous mettons lettre humain au centre des préoccupations d'émancipation, de développement et de prospérité des Camerounais. Le projet de société du MRC a pour second pilier d'action le Pacte éducatif, encore appelé Pacte jeune. C'est cette Vision qui sous-tend le Programme de gouvernance que le Président Maurice Kamto a présenté aux Camerounais lors de l'élection présidentielle du 07 octobre 2018. Tenez par exemple, toutes les communes du Cameroun, selon ledit programme, doivent être dotées de centres de métiers et de débouchés d'emplois sûrs l'espace d'un mandat, lorsque nous serons en responsabilité. Gouverner, c'est prévoir.
Par Stéphane NZESSEU
Le ministre de l’Administration territoriale semble à chaque fois ramer à contre courant des initiatives et de la volonté du peuple camerounais. Alors que les citoyens cherchent tous les moyens d’apaisement possible pour un retour à la paix dans ces deux régions en crise, tout porte à croire que Mr le ministre se complaît dans une attitude manifestement provocatrice et incitatrice à la révolte. Des propos de nature à mettre de l’huile sur le feu.
La dernière sortie publique du ministre Paul Atanga Nji est révoltante. Récital d’intimidation et de menace à peine voilée à de mauvaises cibles. Comment comprendre que le ministre dans son adresse en ouverture de la première rencontre de sécurité avec les gouverneurs pour cette année choisisse de répondre et menacer les partisans du MRC plutôt que les ambazoniens qui brûlent et kidnappent sur le terrain chaque jour ? A en croire que le ministre craint plus le boycott annoncé par le MRC que les actions de blocages orchestrées par les milices ambazoniennes. Qui est plus dangereux à la fin ?
Au même moment, Mr le ministre nous donne des chiffres de ceux qui sont pour le boycott de ces élections à venir. Il déclare que « les rapports reçus à ce jour des Gouverneurs de Région démontrent clairement que ceux qui prônent le boycott des élections ne représentent même pas 0.0075% de l’électorat national. Il est donc évident que l’immense majorité des Camerounais répondra à l’appel lancé par S.E. Paul BIYA lors de son message du 31 décembre 2019 et prendra massivement part aux élections du 09 février 2020. » Si ces chiffres sont avérés, comment comprendre qu’une proportion aussi minime préoccupe autant le ministre de l’administration territoriale.
Un discours belliqueux à souhait : « Chacun dans sa vie doit choisir entre deux choses : le choix de construire ou le choix de détruire ; le choix de servir Dieu ou le choix de servir Satan. Ceux qui font le choix de la destruction, de la haine, de la désinformation et pour qui, le complot contre les institutions républicaines est le sport favori, ont fait le choix de servir Satan, et finiront tôt ou tard dans le pays de si je savais. » Que peut-on attendre de cet administrateur ? sinon que les tensions soient plus vives dans les régions du Nord-Ouest et du Sud-Ouest. Que recherche vraiment Mr le ministre ? La paix ou l’embrasement ?
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Stéphane NZESSEU