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mardi, 17 septembre 2019 11:01

Justice : Les avocats sont-ils manipulés ?

Depuis le début ce lundi du mouvement de grève des avocats au barreau du Cameroun, des questions continuent d’écumer plateaux de télévisions et de radios. Ils sont nombreux les leaders d’opinion qui veulent faire croire aux camerounais que les avocats par l’opération « zéro robe noire » dans les palais de justice, ont un agenda caché.

 

Il est important de rappeler que l’ordre national des avocats est un regroupement professionnel, rassemblant tous les avocats quel qu’ils soient. De ce fait, au sein de l’ordre, on retrouve les avocats qui sont très souvent sollicités tant par le pouvoir en place et ses organismes que par des acteurs de l’opposition. Les avocats d’Elecam, du RDPC, et d’autres organes pro-gouvernementaux sont avant tout, membre de l’ordre. Par principe, le barreau est un organe politiquement neutre. Impossible de voir le barreau en tant que barreau décidé de soutenir un camp politique.

Par ailleurs, les décisions au sein du conseil ne sont en aucun cas arbitraires. Les professionnels du droit et de la procédure qu’ils sont, sont les premiers à respecter les « process » qui sont les leurs. On a pu le constater à travers le communiqué rendu public dimanche dernier. Communiqué faisant état de ce que le quorum n’ayant pas été atteint la rencontre prévue n’a pas pu se tenir. Dans ce même ordre d’idée, le barreau ne saurait être instrumentalisé de l’extérieur, ou encore prendre une décision aussi grave que de suspendre toute activité dans les tribunaux et cours si ce n’est pas l’assentiment de tous ses membres.

Qui peut mettre en doute les capacités intellectuelles et la probité du barreau du Cameroun ? l’avocature n’ouvre pas ses portes au premier venu, il faut boucler de solides études de droit, passer le concours d’entrée au barreau et conclure un stage de formation auprès d’un avocat qui a un minimum de 15 ans d’expérience. C’est au bout de ce parcours qu’on peut valablement arboré une robe noire. N’est pas avocat qui veut, mais qui peut. Impossible de manipuler un corps d’expert de haut niveau comme les avocats. C’est un argument infantilisant.

Comment croire que le barreau peut comploter avec des acteurs tapis dans l’ombre pour accomplir des desseins visant la déstabilisation de l’Etat ? Leurs revendications sont essentiellement corporatistes et légitimes. Il faut simplement y apporter les solutions adéquates, au risque d’ouvrir une brèche qui pourrait donner prétexte à d’autres acteurs qui pourraient semer le désordre dans la société.

 

Stéphane NZESSEU

 

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Un communiqué signé de Jean Nkuete le Secrétaire général (Sg) du Comité central du Rassemblement démocratique du peuple camerounais (Rdpc), vient d’être rendue publique.

 

Le Rdpc entend prendre une part active au grand dialogue national, prévu pour fin septembre 2019. Jean Nkuete le Sg du parti au pouvoir, l’affirme dans un communiqué parvenu à notre rédaction. Par sa voix, il fait savoir à l’opinion nationale et internationale que l’ensemble des militants et militantes du Rdpc saluent la récente sortie du Président de la République, qui a porté une attention particulière sur les régions du Nord-Ouest et du Sud-Ouest en proie à la crise anglophone.

« Ils sont particulièrement heureux d'exprimer au Chef de l'Etat leurs remerciements déférents et leurs encouragements enthousiastes pour cette prise de parole historique, de très haute facture et d'apaisement. Celle-ci confirme sa stature d'homme de paix et d'homme d'Etat exceptionnel, ayant une parfaite connaissance de son pays et de ses compatriotes. Le message à la nation du Chef de l'Etat confirme également sa détermination à ne rien ménager pour que le Cameroun demeure maître de son destin dans un Etat de droit porté par des institutions solides, une terre de paix et de dialogue, où le vivre ensemble se bâtit quotidiennement pour le bien de tous, à l'aune du respect mutuel et de la prise en considération permanente des exigences de sa diversité humaine et culturelle », peut-on lire dans le communiqué qui date du 11 septembre 2019.

Jean Nkuete indique que le Rdpc est particulièrement content du fait que le Président Paul Biya ait convoqué le grand dialogue national. Un moment durant lequel la crise dans les régions anglophones sera débattue mais aussi des questions relatives à la qualité du vivre-ensemble du Cameroun. « Le parti se félicite de cette heureuse initiative d'autant qu’elle s'inscrit en droite ligne des préconisations récurrentes du RDPC sur le règlement de cette crise suivant les orientations du président national du parti », a-t-il écrit.

Aussi et en fin de compte, en indiquant que le Rdpc prendra une part très active au grand dialogue national, le Sg du Comité central «invite l'ensemble des militants à s'approprier le message du président de la République si riche et si fécond, et s'en faire un large écho auprès de tous nos compatriotes, à travers les différentes structures de base du parti, sous la responsabilité agissante et partagée des chefs des Délégations permanentes régionales et départementales du Comité central et des présidents de section RDPC, OFRDPC, OJRDPC ».

 

Liliane N.

 

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Le Secrétaire général adjoint du Rassemblement démocratique du peuple camerounais réagissant à la suite du discours du 10 septembre 2019, du Président de la République, affirme que le dialogue est là.

 

Pour le Secrétaire général adjoint (Sga) du Rassemblement démocratique du peuple camerounais (Rdpc), le Président de la République a démontré qu’il est un Chef de l’Etat à l’écoute de son peuple. Il l’a prouvé lorsqu'il a fait l’annonce du dialogue national au cours duquel, des solutions aux crises actuelles devront être trouvées.  De ce fait, celui qui est aussi Ministre du Travail et de la Sécurité sociale (Mintss) lance un appel à des propositions qui vont construire. «Heureux d'avoir un chef d’Etat à l'écoute ! Quel don de Dieu pour le Cameroun, un et indivisible ! La porte du pardon reste grande ouverte ! Le dialogue est là. A nos marques, prêts, partons... avec toutes les propositions constructives », a-t-il déclaré.

Alice Sadio la présidente de l'Alliance des forces progressistes (Afp) pense tout le contraire de Grégoire Owona. Elle fait une analyse de la récente adresse du Chef de l’Etat passant pour être assez dure. Car si pour le Sga du Rdpc Paul Biya est à l’écoute du peuple, pour la femme politique, le Chef de l’Etat a fait un discours à charge contre tout un peuple.

« Le moins qu'on puisse dire c'est que cette adresse a battu en brèche tous les pronostics des vrais camerounais, ceux d'en bas, ceux qui vivent en direct les drames et traumatismes de cette gouvernance pathétique doublée de guerre. Cela renseigne suffisamment sur l’État d'esprit qui prévaut au sein du sérail des va-t-en-guerre. Je suis tétanisée par le ton, l'expression corporelle et faciale empreinte de mépris et de raillerie de monsieur Paul Biya. Il vient de livrer un discours à charge contre tout un peuple », affirme-t-elle.

Alice Sadio pense qu’aucun camerounais ne trouve grâce aux yeux du Président de la République. « Je m'attendais à voir un père d'enfant, je m'attendais à voir un air grave, je m'attendais à un équilibre dans (a répartition des responsabilités dans le déclenchement de l’étincelle qui nous a entraîné à près de 3000 morts. Hélas, rien ! Même le dialogue qu'il semble avoir annoncé, si l'on s'en tient au décor qu'il vient de planter lui-même, je crainte que le souverain qu'est le peuple camerounais ne doive se battre par lui-même pour faire bouger les lignes et de manière audacieuse. U est clair qu'il revient désormais aux camerounais de prendre leurs responsabilités, de défendre par tous les moyens pacifiques notre espace vital nommé Cameroun », ajoute-t-elle.

 

Liliane N.

 

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Nick Ngwanyam, membre du Rassemblement démocratique camerounais (RDPC), a déclaré que la convocation par le Président Paul Biya du Grand Dialogue national est la meilleure opportunité pour les anglophones.

 

Bien que le Dr Nick Ngwanyam ait ses réserves, il insiste sur le fait que cette occasion ne doit pas passer entre les mains des anglophones. "Nous devons tirer le meilleur parti du gâteau à moitié cuit. Même Dieu n'a pas "fini de tout créer". Nous continuons l'art de la création avec nos talents. C'est ce que le président veut que nous fassions. Il s'agit d'un effort combiné et participatif. Il s'agit d'être intelligent et sage et de ne pas réagir émotionnellement", a déclaré le médecin entrepreneur et homme politique.

Nick Ngwanyam craint que le seul obstacle dans la roue ne soit jeté par les anglophones et les francophones qui ne pensent qu'avec leur ventre et non avec leur tête. "C'est l'heure des affaires sérieuses et nous n'avons plus besoin de plus de trucs républicains. Nick Ngwanyam pense que ce qui est bon, vrai et juste devrait prévaloir pour le bien commun en ce moment, et le public devrait se méfier de certains chanteurs de louanges camerounais qui aiment lancer des clés dans les rayons de chaque roue. Ils devraient tout simplement renoncer à leurs attitudes "affamées" et donner une chance à la paix", a déclaré M. Ngwanyam.

Cette catégorie, pense-t-il, représente le plus grand danger et ils ont été responsables d'aggraver une mauvaise situation parce qu'ils mentent et vivent dans le mensonge. Le Dr Ngwanyam prie le Premier ministre, chef du gouvernement, Dion Ngute Joseph, d'être courageux et honnête, d'agir avec amour et de délivrer l'anglophone des chaînes de la servitude et de la marginalisation.

"Mettons nos casquettes et démontrons que l'amour, la vérité, la foi, la raison, la justice, le respect, le mérite et l'humilité ne sont pas à la hauteur de l'arrogance, de la violence, de la colère et de la haine et rappelons-nous que le Royaume de Dieu doit et doit toujours prévaloir sur le Royaume des Ténèbres".

Nick Ngwanyam insiste sur le fait que les anglophones doivent prêter une oreille attentive au cardinal Christian Tumi, qui a travaillé à la résolution de la crise par le biais de la Conférence générale anglophone. M. Ngwanyam, qui n'a pas réussi à se faire élire à la première législature du Sénat en 2013, croit qu'une confédération contribuera grandement à guérir les blessures causées par des années de marginalisation.

 

Otric N. 

 

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Dans le cadre de la tournée nationale de relance des activités de la Dynamique citoyenne, Jean Marc Bikoko a passé en revue à Maroua les grands sujets de l’actualité nationale.

 

Politique, santé, éducation, économie, développement, etc. tout a été évoqué, à bâtons rompus avec la presse locale. Ses propos sont rapportés par le journal L’œil du Sahel.

Crise anglophone

Le coordonnateur de la Dynamique citoyenne a rappelé la position de sa structure qui a toujours prôné le dialogue inclusif de la base au sommet. "Le dialogue que nous prônons doit partir des communes, aux départements et régions avant d'être national." a-t-il relevé.

"Toutes les richesses du Cameroun sortent de l'est, soit 70% des richesses nationales. Les mines, le bois etc., mais le PIB qu'on renvoie à l'est en termes de financement est nul. Pour faire Bertoua-Yokadouma, il faut deux jours. C'est quand les gens de l'Est vont s'énerver un jour et que la crise va éclater là-bas, c'est le jour-là qu'on va organiser le dialogue ou la conférence ? “ s'est-if interrogé.

 

Sur le cas Maurice Kamto

Jean Marc Bikoko a été on ne peut plus clair. ”Le MRC a ses instruments pour lesquels il dit avoir gagné. L’autre parti qui n’a pas fait le même travail n’a rien à dire au MRC. « Et pour cause, en l'état actuel, Elecam, l'organe en charge de la gestion et de la supervision des élections ne présente pas suffisamment des garanties pour assurer des élections transparents. Plus grave, pense-t-il ». Elecam est la machine de fabrication des victoires du Rdpc ». D'où un code électoral alternatif qu'il propose et défend surtout.

Pour sauver le pays, dira encore Jean-Marc Bikoko, il faut un gouvernement de transition constitué de 15 technocrates. Est-ce que les politiques publiques en matière d’éducation au Cameroun correspondent à la culture de la région ? Est-ce l'offre d’éducation satisfait la demande en éducation ? "À ces interrogations, Jean Marc Bikoko répond lui-même par la négative. Car chez les blancs, l'enfant ne doit pas traverser deux routes De même qu'en matière de santé publique, l'offre de santé est largement en dessous de la demande qui, au vu du ratio universel stipule un médecin pour 50 habitants. Notre rôle", a-t-il martelé est de renseigner sur tous ces problèmes de gouvernance.

 

Au sujet du respect des droits de et libertés des citoyens

Le coordonnateur de la Dynamique citoyenne pense que les droits des Camerounais sont violés au quotidien. « Les droits des Camerounais sont tellement bafoués qu'à un moment donné ils ont l'impression qu'ils n’ont pas des droits.» Du haut de ses 14 années d'expériences, Big Jol (Nom de lutte donné à Jean Marc Bikoko quand il était eti, Ndlr) dit que le réseau de suivi indépendant des politiques publiques et des stratégies de coopération (Resilac) a pu libérer la parole, éveiller les consciences, instaurer une pédagogie de la citoyenneté, structurer le corps social. Ce qui s'inscrit en droite ligne de ses fonctions à savoir alerter et interpeller les dirigeants sur la gouvernance locale.

 

Otric N.

 

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Intervenant suite la nomination de Ahmadou Sadaouna comme DG de la Société immobilière du Cameroun (SIC), cette marche de soutien et de remerciement a connu une forte mobilisation de la population samedi 24 août 2019 à Garoua. C’était sous les auspices de la Commission permanente départementale et de coordination du RDPC de la Bénoué.

 

C’est une marche qui a eu pour point de départ, la Permanence RDPC de Garoua et pour point de chute, les services du Gouverneur de la région du Nord. Occasion idoine pour les militants et sympathisants de toutes les sections RDPC de la Bénoué ainsi que les élites et  forces vives de la région du nord qui ont comme un seul homme investi les artères de la ville de Garoua d’exprimer leur allégresse mais aussi et surtout leur reconnaissance au Président de la République Paul Biya pour le choix du Dr Ahmadou Sadaouna qui devra conduire désormais aux destinées de la direction générale de la Société immobilière du Cameroun (SIC). « Nous remercions du fond du cœur le Président de la République pour la nomination de notre ami et frère Ahmadou Sardaouna à la tête de la SIC », déclare Yaya Garga, vice-président de la Commission permanente départementale et de coordination du RDPC dans la Bénoué qui a pris part à ladite marche. 

Lire aussi : Les nouveaux dirigeants vont-ils relever la Société Immobilière du Cameroun ?

Les mêmes sons de cloche ont retenti chez les jeunes qui, eux aussi se sont mobilisés en nombre. Mamnya Tizéma, présidente du Cnjc Garoua II a saisi l’opportunité pour faire passer un message de gratitude : « Nos remerciements vont vers Paul Biya, le Président de la République. Nous promettons de travailler dur pour toujours mériter la confiance du chef de l’Etat », dit-elle. Ahmadou Ayiwa, président de la section RDPC Bénoué Sud pour sa part, mentionne : « Nous avons voulu renvoyer l’ascenseur au chef de l’Etat en prenant des engagements. Nous croyons fermement que nous allons tenir ces engagements. Nous allons relever tous les défis qui se présentent à nous ». 

Le Gouverneur de la Région du Nord, Jean Abate Edi’i a reçu la motion de soutien et de déférence adressée au chef de l’Etat Paul  Biya. Il  a d’ailleurs promis de la transmettre à qui de droit.

 

Innocent D H

 

Published in Société
jeudi, 22 août 2019 08:20

Cameroun : Les sept vies du Sphinx

Depuis trente-sept ans, Paul Biya exerce le pouvoir sans rien dévoiler de lui-même. Pour le percer à jour, il faut remonter le fil d’une existence marquée par les coups de théâtre.

 

Dans l’intimité de sa résidence de Mvomeka’a, Paul Biya pense-t-il au destin ? Ce passionné de lettres classiques s’interroge-t-il sur cette « moïra », pour citer Homère, fatalité aveugle et inexorable? En écoutant l’un de ses compositeurs favoris, l’allemand Ludwig van Beethoven, ressent-il l’angoisse de laisser l’oeuvre de sa vie inachevée ? Peu nombreux sont les intimes du chef de l’état capables de percer les mystères du palais d’Etoudi, guère moins opaques que ceux d’éleusis, dans la Grèce antique.

Depuis son accession au pouvoir, en 1982, tout a été tenté pour comprendre le président : psychologie, mysticisme, voire astrologie. Mais Paul Biya a su avancer masqué, s’efforçant, comme le confie un proche, « d’observer sans être observé ». Dans le brouillard qu’il se plaît à entretenir, il a entamé, en octobre 2018, son septième mandat. Après une élection contestée et en pleine crise anglophone qui ébranle son pays comme rarement il l’a été dans son histoire.

Dans Comme il vous plaira, William Shakespeare décrivait le monde comme « un théâtre » dans lequel chacun jouait un rôle en « sept âges ». Amateur de littérature, Paul Biya, le sphinx aux sept mandats, a-t-il lu le dramaturge anglais ? Jeune Afrique frappe les trois coups de son épopée.

 

1 Les jeunes années Un discret séminariste

Certains l’ont appelé « la terreur de Nden ». Le père Antoine Wollenschneider imaginait-il, dans son école catholique de ce village de la région du Centre, qu’il allait contribuer à forger l’identité du futur président du Cameroun ? En ce milieu des années 1940, Paul Biya n’est encore qu’un garçonnet studieux, plutôt frêle. Souvent, ce sont son frère aîné, Benoît Mvondo Assam, ou ses cousins, Benoît Assam Ebolo et Hyacinthe Eyinga Miame, qui se chargent de le protéger. On veut faire de lui un prêtre. Direction le séminaire Saint Joseph d’Akono.

« Ceux qui n’aboutissaient pas à la prêtrise repartaient tout de même avec une renaissance psychologique qui en faisait des hommes intègres et silencieux », assure un camarade du président, cité dans la biographie écrite par Michel Roger Emvana 1. « Certains croient qu’il est froid. C’est faux. […] Il peut devenir chaleureux et extraverti […]. Mais il sait aussi être discret et taciturne », confiait quant à elle sa sœur à Jacques Fame Ndongo, compagnon de route devenu ministre de l’enseignement supérieur, selon le même ouvrage.

En 1952, Biya rejoint la France, où il rencontre sa première épouse Jeanne-Irène. À l’institut des hautes études d’outre-mer, le Camerounais se distingue auprès de Louis-Paul Aujoulat. L’ancien secrétaire d’état à la France d’outre-mer voit en lui un jeune homme désintéressé, peu passionné par les joutes politiques qui se trament autour d’ahmadou Ahidjo, premier président du Cameroun indépendant. Pour Aujoulat, Biya est sans ambition et représente le parfait second pour le chef de l’état. Seule la première dame se méfie. Germaine Ahidjo n’éprouve aucune confiance envers celui dont le silence, pense-t-elle, doit cacher quelque chose.

 

1962-1982 : La conquête du pouvoir

Biya a toujours su choisir ses protecteurs. En 1962, son ascension commence: il entre comme chargé de mission à la présidence. « Assidu », « réservé », « dévoué », un ancien collègue ne tarit pas d’éloges. En 1967, il est nommé directeur du cabinet civil du président, qui n’hésite plus à lui confier les dossiers délicats. Certains se gaussent du « valet », de la « marionnette » Biya. Mais le jeune homme de 34 ans va les surprendre. « Il était sportif, avait une bonne hygiène de vie, pratiquait le footing au mont Fébé », se souvient un Français logeant à l’époque à Yaoundé. Biya s’entraîne aussi au tennis avec Zacharie Noah, le père de Yannick. « C’était un très bon administrateur, et Ahidjo s’est reposé sur lui, se souvient un ancien coopérant au Cameroun. Ahidjo avait de l’admiration pour lui, et Biya était fasciné par le charisme du président. »

En 1975, Ahidjo le nomme Premier ministre. À son épouse, il explique avoir choisi « le plus posé ». Le 29 juin 1979, il fait même du Premier ministre son successeur constitutionnel. L’ancien séminariste, qui n’a encore jamais été élu, se forge une image dans l’opinion. « On a longtemps cru qu’il ne faisait pas de politique, mais c’était justement sa stratégie », confie une de ses connaissances. Le 4 novembre 1982, Ahidjo annonce sa démission au profit de Biya. À la résidence du Lac, demeure du Premier ministre qu’il s’apprête à quitter, Jeanne-Irène filtre les entrées. Le nouveau président accepte les félicitations. Whisky et champagne sont servis. Mais la fête n’a rien de fastueux. « Il s’est aussitôt mis à gouverner avec un masque », se souvient un ancien camarade.

En 1982 et 1983, Biya compose ses gouvernements en consultant Ahmadou Ahidjo mais place peu à peu ses pions, notamment Joseph Zambo et Jean Nkuété, pour contrer les fidèles de l’ex-président. À la surprise d’Ahidjo, le « valet » s’affirme.

 

1983-1984 : L’impitoyable riposte

L’affrontement est inéluctable, et le 18 juin 1983 marque un tournant. Biya vient de remanier son gouvernement, sans prévenir Ahidjo. Ce dernier ne décolère pas : il convoque tous les ministres du Nord à la résidence du Lac, où l’ex-président a élu domicile. Il veut les pousser à démissionner. Dans la nuit, Maïkano Abdoulaye, ministre chargé des Forces armées et fidèle d’Ahidjo, réunit à son tour des officiers du Nord. Mais Biya apprend la manœuvre.

Le 22 août, il annonce que des individus, liés à Ahmadou Ahidjo, ont été arrêtés pour avoir voulu « porter atteinte à la sécurité de la République ». Le Premier ministre Bello

Bouba Maïgari est limogé, comme Maïkano Abdoulaye. Ahidjo est condamné à mort par contumace le 28 février 1984. Depuis la France, il fustige « la phobie du coup d’état [qui] s’est emparée de Paul Biya ». « Biya a appris à gouverner auprès d’ahidjo, qui savait se montrer retors et impitoyable », confie notre ancien coopérant français.

À peine un mois plus tard, le 6 avril, une tentative de putsch affole Yaoundé. Le palais présidentiel, où Biya s’est réfugié, est attaqué. Dans la nuit du 6 au 7, les loyalistes contre-attaquent. Le soir du 7, Biya annonce que le calme est revenu. « La victoire est acquise », ajoute-t-il. Parle-t-il de la bataille qui l’oppose à Ahidjo ? On le dit désormais méfiant, voire paranoïaque. « À partir de ce moment, Biya s’est assuré de contrôler le Nord et de ne plus lâcher la bride à l’appareil sécuritaire », confie un proche de la présidence.

 

1987-1988 : Le premier échec

Certains la vivent encore comme une trahison. Pourtant, quand Paul Biya prononce devant les députés, le 20 juin 1987, la phrase « Nous n’irons pas au FMI », il est applaudi. Depuis l’indépendance, le Cameroun d'Ahidjo a appliqué un libéralisme dit « planifié », dans lequel l’état conserve une forte emprise sur une économie menée à coups de plans quinquennaux. Celle-ci a permis au Cameroun de mieux passer la crise pétrolière de 1973 que ses voisins. Mais les temps difficiles commencent au milieu des années 1980. Cacao, café et coton ont subi une baisse de près de 65 % de leur valeur, et le pétrole voit ses cours chuter.

Paul Biya a soif de rupture. Il publie en 1987 Pour le libéralisme communautaire, livre dans lequel il expose ses ambitions. « L’idée était de promouvoir davantage de justice sociale et de mettre de l’ordre dans la gestion des affaires publiques », se souvient un économiste camerounais. En d’autres termes, explique un ancien de la présidence : « Il voulait faire passer l’idée que l’état n’était plus une vache à lait. » « Mais le président ne souhaitait pas que les mesures d’austérité paraissent imposées par l’étranger », ajoute-t-il.

« Il fallait conserver cette fierté qu’avaient les Camerounais d’avoir mieux traversé la crise que leurs voisins », explique un économiste. « Paul Biya voyait d’un mauvais œil une soumission au FMI », confie un proche du palais d’Etoudi. Mais, malgré le lancement d’un programme d’assainissement, les résultats ne suivent pas, et la promesse du président vole en éclats. En septembre 1988, le Cameroun entre dans un programme d’ajustement structurel du FMI. « C’est peut-être le premier échec de Biya », constate un opposant. « On a vu la fin du modèle camerounais, et le réveil a été douloureux. »

 

 1991-1992 : Le temps des stratèges

Nous sommes le 27 juin 1991. Devant l’assemblée nationale, Paul Biya prend position : « Je l’ai dit et je le maintiens : la conférence nationale est sans objet au Cameroun. […] Nous nous soumettrons au verdict des urnes. » Le pays est pourtant en fâcheuse posture. En mai, l’opposition, menée par John Fru Ndi, a le vent en poupe. Elle lance une campagne de désobéissance civile pour paralyser l’activité dans les grandes villes. Beaucoup appellent à un dialogue national et à un départ de Biya. Mais l’intéressé a une stratégie: les urnes. « C’est une de ses caractéristiques: il ne cède pas à la pression », confie un habitué de la présidence. Conseillé par son secrétaire général, le nordiste Sadou Hayatou, et par son directeur du cabinet civil, le discret Laurent Esso, il propose des législatives anticipées au début de 1992. Le parti au pouvoir n’obtient qu’une majorité relative, mais Biya a réussi à diviser l’opposition entre Bello Bouba Maïgari, qui intègre l’assemblée, et les plus radicaux.

« Il a repris la main, en poussant le Social Democratic Front à boycotter et à délaisser le terrain pour un temps », se souvient un observateur. « Il ne voulait pas de la conférence et redoutait de perdre le pouvoir, comme Kérékou au Bénin ou Sassou Nguesso à Brazzaville », ajoute un proche de la présidence. « Sa force a été de jouer les élections contre la conférence, qu’il savait difficile à maîtriser. C’est une forme de révolution conservatrice, qui ne dérogeait pas à la doctrine de La Baule. »

 

 2007-2011 : L’éternel candidat

« 2008 est la confirmation de l’état stationnaire du patient camerounais », glisse un opposant de l’époque. Depuis l’année précédente, le pays est à bout de souffle. Dans les provinces de l’ouest du Cameroun, en particulier dans le Littoral, on lance des appels à la désobéissance civile. Dans son camp, Paul Biya fait face à des dissensions, d’autant qu’il doit, constitutionnellement, quitter le pouvoir en 2011. « Biya a vu les potentiels dauphins, comme René Emmanuel Sadi ou Marafa Hamidou Yaya, s’agiter et a considéré que le pays n’était pas prêt », se souvient un ancien de la présidence.

À l’initiative de la communicante française Patricia Balme, il évoque à la fin de 2007 dans les médias l’idée d’une révision de la Constitution supprimant la limite des mandats. Le 31 décembre, il confirme: cette limitation « s’accorde mal avec l’idée même de choix démocratique ». Conseillé par Laurent Esso, devenu secrétaire général de la présidence, ou Martin Belinga Eboutou, son nouveau directeur du cabinet civil, il s’appuie sur les pétitions que Grégoire Owona – secrétaire général adjoint du Rassemblement démocratique du peuple camerounais (RDPC) – ne manque pas de faire circuler. La réforme de la Constitution est adoptée, le 10 avril 2008, par l’assemblée, tandis que les émeutes secouent le pays.

« Biya a réussi à s’imposer comme un candidat perpétuel pour mettre un terme à la course à la succession », conclut notre ancien du palais d’Etoudi. René Emmanuel Sadi affiche rapidement son soutien, dans « l’intérêt du Cameroun ». La boîte de Pandore restera close lors de la présidentielle de 2011.

« Biya a forcé les ambitieux à choisir entre la prison et la patience. [L’ex-secrétaire général de la présidence] Titus Edzoa et Marafa Hamidou Yaya sont tombés, mais Sadi est resté fidèle », décrypte un ex-ministre. Edzoa confiera : « Biya, c’est le machiavélisme […], il fait en sorte que les uns et les autres se rentrent dedans. » 7 2019 L’homme traqué. 

Le 26 juin 2019, à l’hôtel Intercontinental de Genève, Paul Biya tente de s’imprégner de la sérénité suisse, aux côtés de sa seconde épouse, Chantal – devenue peu à peu une des grandes ordonnatrices du palais présidentiel. Mais 2019 n’est pas une année de la quiétude pour le couple. Après la crise anglophone et la présidentielle contestée de 2018, la tension n’a cessé de monter. Des activistes de la diaspora sont parvenus à se faufiler dans le palace. Parmi eux, une femme a dissimulé des menottes et attend le passage de Biya pour s’enchaîner à lui. Elle réclame, comme les autres manifestants massés à Genève, la démission du président. Le plan « menottes » échoue, mais des troubles éclatent, et la police suisse est obligée d’intervenir. L’incident tourne à la crise diplomatique. Sous pression, Paul Biya et son épouse quittent Genève le 5 juillet à 12h30.

« Je pense que cela l’a beaucoup affecté, d’autant que les pressions diplomatiques se sont aussi intensifiées », confie une source qui connaît le chef de l’état depuis les années 1970. Paul Biya, 86 ans, pense-t-il à son héritage? « Il ne cède pas à la pression mais est attentif à son image à l’étranger », ajoute une source à Etoudi. L’un de ses anciens partenaires sportifs conclut: « Il a conservé un fonds religieux et sait qu’il n’est pas éternel. Bien sûr, les derniers événements doivent alimenter sa réflexion. »

 

Source : Jeune Afrique

 

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Les populations de la région du Nord se réjouissent et expriment leur gratitude au Président de la République Son Excellence Paul Biya pour cette marque de confiance placée en ce digne fils de la contrée. 

 

Comme un effet d'entraînement, la nouvelle a fait plonger les populations de la région du Nord dans la joie. Une joie qu’elles n’ont pas tardé de manifester après la nomination de leur fils Amadou Sardaouna à la tête de la direction générale de la Société immobilière du Cameroun (SIC). Un sentiment d’allégresse que ce frère de l’heureux promu a bien voulu partager : « Je tiens à remercier le Président de la République qui a pensé à nommer ce frère. Nous tous ainsi que les entourages exprimons notre gratitude au Chef de l’Etat. Je rends aussi grâce au Seigneur pour avoir permis que tout ceci arrive », déclare-t-il. Maurice Pagoré, journaliste indépendant exerçant dans le Nord, pense que la mesure présidentielle a toute sa raison d’être. « Si le Président a eu à le nommer, c’est avant sur la base de ses qualités et de ses compétences. Le Chef de l’Etat juge certainement que ce monsieur peut apporter un plus pour pallier les problèmes de logements sociaux au Cameroun », précise Maurice Pagoré.

 

Une fierté qui ravive la flamme militante

Une fierté qu’on qualifie de « générale ». Dans les artères de la ville de Garoua, les militants et sympathisants du Rassemblement démocratique du peuple camerounais (Rdpc), ont célébré eux aussi cette autre marque de confiance et de considération que vient de placer le Président de la République en leur camarade du parti qui s’est toujours distingué par ses qualités singulières. « Je remercie le Chef de l’Etat Son Excellence Paul Biya d’avoir une fois de plus réitéré sa confiance en notre section. Cette nomination arrive à point nommé, c’est un jeune qui vient à la tête de la SIC. Je suis sûr qu’il va être à la hauteur de la situation », exprime Saliou Muller, Président de la section Rdpc Bénoué centre 2 à Garoua.

Cette gratitude des populations du Nord se présente comme un indicateur fort et traduit leur reconnaissance au Chef de l’Etat qui accorde une place de choix au secteur immobilier. Les populations savent aussi que la région bénéficie de la construction de 100 logements sociaux à Boklé dans l’arrondissement de Garoua 3 en plus deux camps SIC existants depuis plusieurs décennies.

 

Innocent D H

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Pour cet opérateur économique, le meeting initié par le Sultan Roi des Bamoun Ibrahim Mbombo Njoya, aurait pu être organisé dans toutes les localités du pays, où vivent les ressortissants de la région de l’Ouest.

 

L’objet du meeting du Rassemblement démocratique du peuple camerounais (Rdpc) qui s’est déroulé samedi dernier continue d’être salué. Jean Célestin Watat opérateur économique, originaire de la région de l’Ouest et camerounais vivant dans la ville de Kribi depuis 40 années déjà, pense qu’il est anormal de parler de tribalisme au moment où le Cameroun cherche permanent le vivre ensemble. Pour lui, ce meeting du Rdpc était de ce fait important.

 

« Ce méga meeting est une très bonne initiative que nous avons saluée. Bien qu’étant loin ici à Kribi nous avons marqué notre adhésion. Nous avons été de tout cœur et avons communié avec nos frères et sœurs présents à ce rassemblement. Assis devant l’écran nous avons vécu la retransmission de la cérémonie du début à la fin. C’est comme si nous étions sur place avec eux. Nous avons communié avec eux, d’autant plus que nous devons tous respecter les institutions. Nul n’a le droit d’aller à l’encontre des règles établies par un régime, un gouvernement. La sortie de l’élite de l’Ouest a toute sa place et sa signification pour faire comprendre à nos enfants qu’ils ne doivent pas déraper. Notre seul regret ici c’est que le champ n’a pas été élargi », déclare-t-il dans les colonnes de notre confrère Mutations édition du 22 juillet 2019.

 

Toutefois, pour l’opérateur économique, le bémol du meeting du Rdpc est, qu’il s’est déroulé uniquement dans la ville de Bafoussam, pourtant, les camerounais originaires de l’Ouest ne vivent pas seulement dans leur région d’origine, ils se retrouvent dans toutes les localités du Cameroun. Au vu du bien-fondé de l’objet de l’évènement, il aurait profité aux camerounais de l’Ouest, s’il avait été organisé dans l’ensemble du territoire national.

 

« Cela aurait dû être étendu sur le plan national. Car il y a des ressortissants de l’Ouest dans chaque ville du Cameroun. Il fallait une organisation ‘’béton’’ de sorte que pendant que la cérémonie se déroulait à Bafoussam, qu’elle soit simultanée à Kribi, à Sagmelima, à Douala Yaoundé (…) Ngaoundéré. Car l’objet du meeting était la défense d’une cause nationale. Et une cause nationale doit être manifestée sur le plan national », explique Jean Célestin Watat.

 

Liliane N.

 

 

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Telle est la quintessence du discours délivré samedi dernier, par le chef de la délégation permanente régionale  du Comité central  du  RDPC pour  l’Ouest, Sa majesté Ibrahim Mbombo Njoya.

 

Alors que certains annonçaient que la grande rencontre de l’Ouest n’aura pas lieu, tandis que ceux qui n’ont pas qualité à s’adresser au chef supérieur des Bamoun, lui envoyaient les menaces et les insultes, via les réseaux sociaux, les militants et sympathisants RDPC de l’Ouest ont pris rendez vous avec l’histoire du Cameroun, se désolidarisant de l’action de ceux qui veulent prôner comme modèle de gouvernance, le repli identitaire, les insultes, le mépris…

 

Leur message est clair : « Dans un contexte préoccupant, où des faits troubles sont susceptibles  de  mettre  en  péril  nos précieux  acquis  et  valeurs  si  chèrement  bâtis,  au rang  desquels  la  Paix,  héritage  capital  que  nous devons  laisser  à  la  postérité,  l’Ouest,  pour  des raisons  historiques,  politiques  et  citoyennes,  ne pouvait faillir à son  devoir : Celui  de  se  retrouver pour exprimer solennellement sa position  devant l’histoire… C’est  donc  à  juste  titre  que  nous  avons  tenu  à organiser,  ici  même  à  la  place  des  fêtes  de Bafoussam,  cette  importante  rencontre sous  le signe  fort  évocateur  du  rassemblement des populations et forces vives de l’Ouest pour le respect des Institutions de la République, l’appel à la paix, au vivre ensemble et à la cohésion nationale… »

 

Les grands axes du discours du Roi des Bamoun

 

Dans son allocution samedi dernier, Ibrahim Mbombo Njoya a dans un premier temps, énuméré les problèmes auquel fait face le Cameroun, notamment les attaques de la secte terroriste Boko haram, celles des bandes armées à l’Est Cameroun, en passant par ce qui se vit actuellement dans les régions du Nord-Ouest  et  du  Sud-Ouest,  en  proie  à  des violences perpétrées par des milices sécessionnistes, voilà que : « Des  individus  sans  foi  ni  loi,  se  sont  lancés  dans des  manifestations  lâches  et  violentes,  à  travers  des propos  haineux,  des  contestations  pernicieuses  et injustifiées,  le  vandalisme  de  nos  patrimoines,  des actes  de  violences,  d’agression  et  de  tentative  de profanation  des  symboles  de  notre  pays,  les dernières  en  date  étant    la  perturbation  du  séjour privé  du couple  présidentiel  à  Genève  en Suisse… ».

 

Il a ensuite lancé un appel à la jeunesse afin que celle-ci fasse blocage aux sons de cloche qui ne prônent pas la cohésion nationale.

 

« A  cet  effet,  j’invite  tout  particulièrement  la jeunesse  de  la  région  de  l’Ouest,  à  ne  pas  se  laisser manipuler,  à  rester  vigilante  et  à  s’abstenir  de  toute initiative  de  nature  à  menacer  la  paix  et  le  vivre ensemble,  si  chers  à  notre  pays. L’unique  champ  de  combat  politique  c’est  ici chez  nous  au  Cameroun.  Le  linge  sale  se  lave  en famille.  Les  rues  d’Europe,  d’Amérique,  de  France et  de  Navarre  ne  sont  pas  appropriées  comme  lieu d’exposition  de  nos  querelles  intestines.  La  porte  de la  case  paternelle,  la  case  Cameroun,  est  et demeurera  toujours  ouverte  pour  vous  recevoir toutes  et  tous,  nos  enfants  qui  êtes  dans  la  diaspora ou  dans  les  sissonghos… Nous  devons  tous barrer  la  voie  aux  fauteurs  de  troubles,  œuvrer  sans relâche,  chacun  à  son  niveau,  et  où  qu’il  se  trouve, pour  faire  de  la  région  de  l’Ouest  un  havre  de  paix, un  socle  du  vivre  ensemble,  et  partant,  le  Cameroun tout  entier… ».   

 

Ibrahim Mbombo Njoya a par ailleurs révélé les centres d’intérêt de la région de l’Ouest Cameroun, tout en précisant que toute politique, même quand elle vise le gâteau national, s’adapte à son temps et à son environnement : « J’invite conséquence l’Ouest  à  apaiser  la  passion  politique  -  L’intérêt  de  notre chère,  belle  et  dynamique Région,  génie  dans  les  affaires,  génie  dans  les domaines  de  la  culture,  génie  dans  l’art  de l’épargne,  l’Ouest  aux  multiples  visages  qui  offre au  Cameroun  ses  valeurs  positives,  oui,  l’intérêt de l’Ouest  c’est  la  paix - L’intérêt  de  l’Ouest  c’est  le  Cameroun  un  et indivisible -  L’intérêt  de  l’Ouest  c’est  l’Unité  et  la  paix  dans l’espace  national  dans sa  totalité   -  L’intérêt  de  l’Ouest  c’est  l’image  que  les  autres se  font  de  nous  - L’intérêt  de  l’Ouest  c’est  l’image  d’Épinal que nous  devons  continuer  d’offrir  au  monde  sur nous.   Ne  l’oublions  pas,  nous  sommes  camerounais  à part  entière.  L’œil  du  monde  nous  regarde. Changeons  de  paradigme  politique  et  l’avenir  que nous  rêvons,  l’avenir  que  vous  nos  enfants  vous rêvez viendra  assurément… ».

 

Avant le partage du verre de la fraternité, il a imploré avec insistance, tous ceux qui ont le fait le déplacement de Bafoussam en ces termes : « Jamais,  Jamais,  le Cameroun,  notre  chère patrie, ne  devrait  admettre  des  actes  et comportements insurrectionnels, haineux, tribalistes  et  stigmatisants  qui  pourraient  fatalement conduire  à  la  destruction  de  sa  cohésion,  de  son unité,  et  du vivre  ensemble… ».

 

Nicole Ricci Minyem

 

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Sunday, 05 June 2022 11:01