Jean Marc Bikoko point focal de ce consortium d'organisations de la société civile, a donné, ce mercredi, une conférence de presse, au cours de laquelle il a dénoncé l'attitude du Chef de l’Etat Camerounais qu’il juge condescendante et méprisante
« C'est à cause des décisions autoritaires sans prise en compte de leurs préoccupations malgré les interpellations et dénonciations récurrentes par le biais des différentes familles d'acteurs que sont, entre autres, les partis politiques de l'opposition, la société civile, les médias, les leaders d'opinion, etc.
Au-delà de cet acte de dénonciation, J.M. Bikoko demande au Président de la République de « reporter les élections législatives et municipales programmées à travers une loi à voter par les parlementaires avant la fin de la session budgétaire en cours. Il exige, par la même occasion, la dissolution du conseil électoral d'Elections Cameroon ou, à défaut, sa restructuration, car, dans sa configuration actuelle, cet organe n'est qu'un instrument du régime au pouvoir et une machine à fabriquer les victoires du parti au pouvoir…
Selon Serge Aime Bikoi, le point focal de Dynamique citoyenne appelle, dans la même lancée, les partis républicains (ceux-là qui prétendent travailler pour l'intérêt supérieur de la nation et le bien-être des Camerounais) à un boycott de toutes élections organisées dans les conditions actuelles de crise dans le Nord-Ouest et le Sud-Ouest, et d'encadrement du processus par l'actuel code électoral vicié. Il met, enfin, en garde tous les partis politiques qui décident, malgré tout, de prendre part à ce scrutin contre toute revendication relative aux résultats qui en découleront.
L'enseignant de géographie et ses collatéraux prennent cette décision d'appeler au boycott des prochains scrutins au regard de la grave crise sociopolitique et sécuritaire, qui prévaut en ce moment au Cameroun, et qui démontre, clairement, que les conditions ne sont pas réunies pour un tel rendez-vous. En effet, explique Bikoko, « non seulement l'Etat n'a plus de pouvoir sur les régions du Nord-Ouest et du Sud-Ouest, où sévit une grave crise sécuritaire, qui consacre la partition du pays, mais aussi et surtout le système électoral est totalement vicié et plombé avec un code électoral non consensuel et truffé d'incongruités et un organe chargé de la gestion des élections acquis au parti au pouvoir ».
Les mêmes causes produisant donc les mêmes effets, la décision des autorités administratives d'organiser les élections dans le contexte décrit supra n'a qu'un seul objectif, celui de consolider son pouvoir à travers l'occupation de la majorité des postes de commandements à travers le pays.
A cause de cet état de choses, J.M. Bikoko et Dynamique citoyenne propose, en termes de première étape, l'organisation d'un nouveau débat sur la crise anglophone, dont les lieux seront le Nord-Ouest et le Sud-ouest.
Objectif: Identifier les causes historiques et les évolutions contemporaines du problème anglophone et définir les stratégies et mécanismes d'un meilleur vivre-ensemble. La 2ème étape consiste à tenir une assise nationale sur la crise politique et le système de gouvernance au Cameroun. Lieux: toutes les dix régions du Cameroun.
Objectif: Analyser la gouvernance politique du Cameroun et faire des propositions d'amélioration. La 3ème étape est consacrée à un débat sur la gouvernance politique au Cameroun. Lieu: Yaoundé. Objectif: définir un système de gouvernance apte à mieux considérer et concilier les spécificités des communautés, la participation citoyenne et les exigences et objectifs de développement économique et socioculturel… ».
N.R.M
Dans le cadre de la tournée nationale de relance des activités de la Dynamique citoyenne, Jean Marc Bikoko a passé en revue à Maroua les grands sujets de l’actualité nationale.
Politique, santé, éducation, économie, développement, etc. tout a été évoqué, à bâtons rompus avec la presse locale. Ses propos sont rapportés par le journal L’œil du Sahel.
Crise anglophone
Le coordonnateur de la Dynamique citoyenne a rappelé la position de sa structure qui a toujours prôné le dialogue inclusif de la base au sommet. "Le dialogue que nous prônons doit partir des communes, aux départements et régions avant d'être national." a-t-il relevé.
"Toutes les richesses du Cameroun sortent de l'est, soit 70% des richesses nationales. Les mines, le bois etc., mais le PIB qu'on renvoie à l'est en termes de financement est nul. Pour faire Bertoua-Yokadouma, il faut deux jours. C'est quand les gens de l'Est vont s'énerver un jour et que la crise va éclater là-bas, c'est le jour-là qu'on va organiser le dialogue ou la conférence ? “ s'est-if interrogé.
Sur le cas Maurice Kamto
Jean Marc Bikoko a été on ne peut plus clair. ”Le MRC a ses instruments pour lesquels il dit avoir gagné. L’autre parti qui n’a pas fait le même travail n’a rien à dire au MRC. « Et pour cause, en l'état actuel, Elecam, l'organe en charge de la gestion et de la supervision des élections ne présente pas suffisamment des garanties pour assurer des élections transparents. Plus grave, pense-t-il ». Elecam est la machine de fabrication des victoires du Rdpc ». D'où un code électoral alternatif qu'il propose et défend surtout.
Pour sauver le pays, dira encore Jean-Marc Bikoko, il faut un gouvernement de transition constitué de 15 technocrates. Est-ce que les politiques publiques en matière d’éducation au Cameroun correspondent à la culture de la région ? Est-ce l'offre d’éducation satisfait la demande en éducation ? "À ces interrogations, Jean Marc Bikoko répond lui-même par la négative. Car chez les blancs, l'enfant ne doit pas traverser deux routes De même qu'en matière de santé publique, l'offre de santé est largement en dessous de la demande qui, au vu du ratio universel stipule un médecin pour 50 habitants. Notre rôle", a-t-il martelé est de renseigner sur tous ces problèmes de gouvernance.
Au sujet du respect des droits de et libertés des citoyens
Le coordonnateur de la Dynamique citoyenne pense que les droits des Camerounais sont violés au quotidien. « Les droits des Camerounais sont tellement bafoués qu'à un moment donné ils ont l'impression qu'ils n’ont pas des droits.» Du haut de ses 14 années d'expériences, Big Jol (Nom de lutte donné à Jean Marc Bikoko quand il était eti, Ndlr) dit que le réseau de suivi indépendant des politiques publiques et des stratégies de coopération (Resilac) a pu libérer la parole, éveiller les consciences, instaurer une pédagogie de la citoyenneté, structurer le corps social. Ce qui s'inscrit en droite ligne de ses fonctions à savoir alerter et interpeller les dirigeants sur la gouvernance locale.
Otric N.