Ces propos sont tirés d’une interview accordée par la célèbre écrivaine au magazine C’Koment, paru en kiosque le 31 mars 2019. Dans cette dernière, elle est longuement revenue sur sa longue et riche carrière. L’occasion faisant le larron, et bien qu’en d’autres occasions elle ait eu à s’exprimer sur la politique camerounaise et certains de ses acteurs en particulier, elle n’a manqué cette autre offerte à elle pour tancer vertement Maurice Kamto.
« Je n’ai pas beaucoup apprécié Kamto, pas en tant qu’homme, mais par cette espèce de mensonge qu’il environne en permanence. Qui m’a beaucoup interrogé en tant que femme, en tant que citoyenne, en tant qu’intellectuelle. Je l’ai trouvé malhonnête, je n’ai pas apprécié du tout cette déclaration comme quoi il aurait gagné des élections qu’il n’a pas gagné parce que c’est évident qu’il n’a pas gagné. Je veux dire que c’est évident, on n’a pas besoin d’inventer la poudre quand on voit ô combien le RDPC est implanté dans le pays, c’est impossible aujourd’hui. Le RDPC pourrait même présenter un chat que ce chat va gagner. Je suis désolée de le dire », déclare l’auteure du roman « Femme nue, femme noire ».
L’intellectuelle attribue au leader du Mouvement pour la Renaissance du Cameroun (MRC) la responsabilité de la montée du discours tribal. « Je n’ai pas apprécié qu’un homme politique, que j’estimais être un homme politique du futur, pour 2025, mente. Et qu’il entraine avec lui, une frange de la population camerounaise, dans la haine de l’autre, dans le tribalisme, parce que dès que vous dites que Kamto à tort, on dit que vous êtes tribaliste, c’est systématique, tout le monde est tribaliste. C’est-à-dire que 90% des Camerounais, qui n’ont pas été voté Kamto sont des tribalistes », dit-elle.
« L’important pour M. Kamto n’est pas le bien-être du peuple Camerounais ou du Cameroun, l’important pour lui c’est d’être au pouvoir, à n’importe quel prix et par tous les moyens. Et ça, je trouve cela dommage, tandis que le panafricanisme avance, il y a des gens qui veulent nous ramener vers le passé», ajoute Calixthe Beyala.
Une charge contre Maurice Kamto, mais de bons points distribués à Cabral Libii du Mouvement Onze Millions de Citoyens et Joshua Osih du Social Democratic Front (SDF). « J’ai été passionnée par les élections (présidentielles du 7 octobre 2018 NDLR); j’ai eu des gars comme Cabral Libii qui m’ont beaucoup intéressé de par leurs réflexions, leurs projections, de par le calme aussi parce qu’un homme politique se doit d’être calme et rassurant et ce garçon m’a paru très rassurant quant au futur. Pareil pour celui qui s’appelle Osih qui m’a paru aussi quelqu’un de très pondéré, qui sait reconnaître ce qui est et proposer des choses pour aller de l’avant. C’est de ce genre d’hommes politiques dont le Cameroun a besoin, pour demain », soutient l’écrivaine.
Source : actucameroun.com
Le parti politique dont le Pr Maurice Kamto est le président national ne marchera plus le 6 avril 2019 tel qu’annoncé il y a de cela une semaine par Me Emmanuel Simh le 3e vice-président du Mouvement pour la renaissance du Cameroun (Mrc), lors d’un point de presse donné au siège de la formation sis à Yaoundé. D'après la correspondance de Christopher Nveh le Secrétaire général du Mrc, les marches du 6 avril sont reportées au 13ème jour du mois en cours. Ce nouveau calendrier a été validé lors de la réunion de concertation tenue au siège du Parti, sis au quartier Odza à Yaoundé le 31 mars dernier. A cet effet, le secrétaire General du Mrc «instruit de veiller à déposer les déclarations de manifestation dès mardi 2 avril 2019».
A titre de rappel, le Mrc prévoyait marcher le 6 avril prochain pour dénoncer premièrement le fait que le gouvernement veuille organiser des élections, alors que les régions anglophones du Nord-Ouest et du Sud-ouest sont toujours en proie à la crise socio-politique qui endeuille les familles. «Le Mrc dénonce la mise sur pied d’une machine de fraudes électorales, s’appuyant sur des procès-verbaux préfabriqués d’Elecam et des complicités ignobles auprès des administrations publiques», avait déclaré Me Emmanuel Simh lors de son point de presse.
Le 3e vice-président du Mrc avait profité de ce point de presse, pour appeler les responsables du parti à se mobiliser pour cette marche. «Nous instruisons à tous les responsables des structures de base du Mrc, à déposer les déclarations de manifestations publiques pour la journée du 6 avril 2019. Nous entendons mobiliser tous les camerounais pour revendiquer le respect des droits constitutionnels qui sont les nôtres », avait-il déclaré.
Lors du même point de presse, Emmanuel Simh avait aussi fait mention des interdictions d’organisation de leurs activités en faisant remarquer que tel n’est pas le cas pour le Rassemblement démocratique du peuple camerounais. Pour Me Simh, les autorités et les Forces de l’ordre doivent avoir la même attitude avec le Rdpc. «On a reculé de 50 ans. Nous sommes entrés dans une dictature médiévale. Et ce n’est pas tolérable. Mais, il y a des gens courageux qui continuent de se battre… Il faut d’abord que nous puissions conquérir ces bastilles qui sont dans nos têtes, cette peur qui nous enferme, qui nous tient», avait-il ajouté.
Liliane N.
« Chers Tous,
Vous trouverez ci-dessous enfin, ma lettre ouverte au Professeur Kamto. Je ne vis pas sur les réseaux sociaux. Je m’excuse auprès des anglophones de ne pas l’avoir traduite in English... Quelle âme est sans défauts ! L’écriture est une passion impossible sans réflexion et sans travail. Parce que je suis une infirme qui vole, je cultive ma capacité d’indifférence. Je suis donc amusée que trop de gens soient autant vexés ou interloqués par le fait que je ne suis ni K-Tino ni Françoise Foning. Je vais continuer de déranger.
Il se peut que je sois amenée à faire une explication de texte ; son but ne serait pas de me défendre puisqu'il est acquis que j’aime beaucoup trop être incomprise et attaquée. Il est indispensable de dire deux ou trois choses. Ne tolérant plus la malbouffe intellectuelle, je ne sais pas/plus idolâtrer et je ne crois pas en l’homme providentiel. Ma lettre ouverte devient donc du coup aussi une invitation au voyage dans un vieux monde qui je le crains va disparaître parce que tout n’y était pas qu’affect et tapage. Il se peut que je meure avec lui. J'ajouterai une dernière phrase pour câliner les trolls, les haters et les petites gens : s’il n’est pas possible pour moi d’être pro-Kamto, il m'est impossible d’être anti-Kamto, nous avons au moins une chose en commun l’ambition de conquérir des hauteurs à première vue trop belles pour nous.
Toges noires, masques blancs
Lettre ouverte à Maurice Kamto, présent ou futur Président de demain
Eminent Confrère,
Avant tout, je vous salue respectueusement en exprimant humblement le vœu que vos compagnons de route et vous pourrez contribuer librement au développement du Cameroun qui a besoin de l’ensemble de ses enfants.
Nous ne nous connaissons pas bien que des liens chaleureux existent entre ma famille et vous. J’ai donc eu le privilège d’observer de près votre illustre carrière ; vous n’êtes pas pas étranger à ma décision de devenir Docteur en droit tout en obtenant un Masters en Relations Internationales. Sans avoir l’arrogance de me réclamer de vous, il n’est possible de nier ni l’impact que vous avez eu sur notre profession ni le fait que vous êtes un exemple pour ceux qui ont fait du droit leur unique arme pour rendre notre pays, notre continent et notre monde meilleurs
Avec curiosité, j’ai suivi votre campagne sans toutefois participer aux dernières élections présidentielles. L’histoire et l’actualité m’ont convaincue que s’il est vrai qu’une démocratie peut difficilement exister sans suffrage universel, ce dernier peut mettre à mal une population. Longtemps, une question a taraudé mon esprit, savoir en quel politique se transformerait l’exceptionnel juriste que vous êtes. Jusqu'à la semaine dernière, sans me séduire ou simplement me persuader, vos idées, vos discours et vos actes ne ne m’avaient jamais embarrassée.
La conférence de presse de vos conseils, Eminent Confrère, m’a révoltée. Certes, dorénavant, vous êtes avant tout un politique qui ne s’appartient probablement plus mais je n’ose croire que le juriste que vous avez été, ait pu cautionner un tel spectacle. Au delà de son efficacité, il fut momoféérique en ignorant l’historicité de notre pays ; il nous a renfermés dans un système infernal d’un archaïsme colonial qui voudrait qu’au Cameroun, même le présent ou futur président de demain ait besoin d’un sorcier blanc pour exister ou juste ne pas mourir judiciairement et politiquement.
Confrère, vous avez d’excellents avocats.... avec brio, ils vous représenteront ; ils porteront efficacement votre voix auprès de ceux qui comptent. Trop infirme et insignifiante pour comprendre les enjeux, affligée, je ne peux me désencombrer de la lourde suspicion que vous avez manqué un rendez-vous avec l’histoire en oubliant non pas vos racines mais en occultant ce qui fait la force de votre parcours. Jeune camerounais devenu juriste, vous n’avez point rejoint la négraille, vous avez compris que, bien qu’ayant la peau noire, qu’il fallait refuser de porter un masque blanc et dire le droit rien que le droit pour clamer haut et fort que c’est aux Camerounais qu’il appartient de sauver et de faire le Cameroun !
Confrère, vous n’avez point, la semaine dernière, une fois encore, saisi l’opportunité rarissime de permettre à notre pays de découvrir ses innombrables talents en mettant en avant d’admirables et admirés confrères tels que Maître Ndoki. Cela aurait calmé l’angoisse existentielle et perpétuelle d’une nation mais aussi celle de générations de juristes et d’avocats que vous avez en grande partie formées qui se désespèrent de devoir aujourd'hui même sur leurs terres convaincre les leurs qu’ils sont les égaux de collègues nés avec le masque de la compétence.
Le Cameroun vit un moment singulier. Les Camerounais sont nus et vont devoir apprendre à dialoguer sans s’invectiver. Il est aussi déchirant que problématique que vous qui devez donner l’exemple fassiez un choix qui dénature le combat que nous menons pour avoir encore un avenir commun radieux. Je vous écris, Eminent confrère, avec humilité certaine que le juriste engagé que vous avez été n’aurait pu se taire après la conférence de presse de vos illustres conseils en ayant le vague à l’âme lorsque le plus distingué d’entre eux affirma qu’il n’avait nullement l’intention de se familiariser avec le code camerounais tout en se hissant au niveau des autorités d’un pays qu’il connaît comme Tintin connaissait le Congo en exprimant avec le paternalisme d’un Béké Christique de la Rue Cases-Nègres ou de Texaco devant une audience subjuguée par son jeu des revendications devenues bancales parce que décapées !
C’est oui, Eminent Confrère, cela que je vous reproche en tant que femme, juriste et avocate, d’avoir légitimé le décapage juridique en confirmant à votre peuple que noir c’est noir et que plus la cause est belle, noble et existentielle, il faut la blanchir, tuer son épiderme, devenir orange, rouge, plus blanc que blanc, et perdre sa camerounité au pays d’Ernest Ouandié pour l’internationaliser sans l’habiller de la sublime mondialité d’Edouard Glissant.
Osez le Cameroun jusqu'au bout, Professeur Kamto ! Vous aviez si bien commencé... Ne vous arrêtez pas en si bon chemin. Camerounisez jusqu'à la lie ! Tel Césaire, je suis de retour au pays natal et je me tourne vers vous, mon ainé, pour avoir une réponse à la plus importante des questions : qui sommes-nous ?
« Nadia Fotso, la mouche qui se rêve en panthère ».
Ma chère depuis quelques jours tu fais des sorties qui traduisent toute l’emprise de la mafia sur laquelle ton père Fotso Victor a bâti sa fortune. Après ton frère que tu as vilipendé c’est Kamto Maurice.
Je vais faire court: va d’abord sortir ton frère, Yves Michel Fotso de prison qui a faim et casse tout. Moi Boris Bertolt si j’étais l’enfant de Fotso Victor je me serais battu pour que mon frère sorte de prison. Quelque soit les chefs d’accusation. Montre que tu es une femme une mère au lieu de raconter des histoires non structurées.
Tu n’es pas importante. Donc tu peux écrire milles lettres personne ne te regardera. Parce qu’une femme qui renie son frère qui est prête à tuer son frère pour les biens et l’argent ne mérite aucun respect. Juste la compassion pour son état mental.
Pour parler à Kamto ou de Kamto retourne encore à l’école. Avec ce que je lis là tu n’as pas le niveau de 70% de tontinards. Juste l’attitude d’une petite fille de riche qui a fait un peu d’école, rêve gérer la fortune de son père. Pourtant vide dans le fond.
Je sais que tu ne veux pas te voir exposé. Encore moins ta famille et surtout ton père. Donc mesure très bien où tu mets les pieds. En rappel Nadia Fotso dans sa lettre ouverte à Maurice Kamto, disait :
Eminent confrère,
Avant tout, je vous salue respectueusement en exprimant humblement le vœu que vos compagnons de route et vous pourrez contribuer librement au développement du Cameroun qui a besoin de l’ensemble de ses enfants. Nous ne nous connaissons pas bien que des liens chaleureux existent entre ma famille et vous. J’ai donc eu le privilège d’observer de près votre illustre carrière ; vous n’êtes pas étranger à ma décision de devenir Docteur en droit tout en obtenant un Masters en Relations Internationales.
Sans avoir l’arrogance de me réclamer de vous, il n’est possible de nier ni l’impact que vous avez eu sur notre profession ni le fait que vous êtes un exemple pour ceux qui ont fait du droit leur unique arme pour rendre notre pays, notre continent et notre monde meilleurs. Avec curiosité, j’ai suivi votre campagne sans toutefois participer aux dernières élections présidentielles.
L’histoire et l’actualité m’ont convaincue que s’il est vrai qu’une démocratie peut difficilement exister sans suffrage universel, ce dernier peut mettre à mal une population. Longtemps, une question a taraudé mon esprit, savoir en quel politique se transformerait l’exceptionnel juriste que vous êtes. Jusqu’à la semaine dernière, sans me séduire ou simplement me persuader, vos idées, vos discours et vos actes ne m’avaient jamais embarrassée.
La conférence de presse de vos conseils, Eminent Confrère, m’a révoltée. Certes, dorénavant, vous êtes avant tout un politique qui ne s’appartient probablement plus mais je n’ose croire que le juriste que vous avez été, ait pu cautionner un tel spectacle.
Au delà de son efficacité, il fut mono féérique en ignorant l’historicité de notre pays ; il nous a renfermé dans un système infernal d’un archaïsme colonial qui voudrait qu’au Cameroun, même le présent ou futur président de demain ait besoin d’un sorcier blanc pour exister ou juste ne pas mourir judiciairement et politiquement.
Chère Madame,
J'ai pris du temps pour me décider à vous écrire ces mots parce que comme plusieurs de nos compatriotes nous avons été distraits par votre mine souriante et enjolivante. Nous ne sommes pas allés au dedans de vous un instant pour imaginer ce que vous endurez. Vous nous l'aviez dit lors d'un meeting mais nous étions très pris par la perspective certaine de la victoire à l'élection présidentielle. Vous disiez à cet instant là " Il mange très peu et il y a des piles de livres au pied du lit". Nous étions en pleine campagne électorale.
Même après l'élection rien n'a changé dans son rythme de travail et surtout dans sa motivation. Il vous délaissée au profit de la nation. Pour répondre à l'appel de la patrie. Et vous l'avez laissé faire. Mieux vous avez épousé ses combats. Pour cela Madame permettez moi d'être la main de ces nombreux compatriotes qui ne peuvent vous écrire pour une raison ou pour une juste pour vous dire: AKIBA, MERCI, DIBOTI, THANK YOU, MOTOKWA...
Depuis bientôt deux mois vous êtes le "père" et la mère (naturellement) de votre famille depuis l'embastillement sauvage du président élu le professeur Maurice Kamto toute la famille repose sur vous. Malgré cela la ténacité de votre époux trouve grâce à vos yeux. Par ce comportement vous montrez aux yeux du monde votre altruisme et votre patriotisme : accepter de partager avec votre pays votre tendre moitié. Nous vous en sommes reconnaissants. Une dernière chose madame juste une. Transmettez cet état d'esprit à toutes les épouses de nos héros enfermés dans les prisons infestes du régime. Dites-leur "vous avez le soutien de la nation et vos enfants en sont les pupilles".
Au sujet des enfants,
Nous ne vous connaissons pas et les choses resteront ainsi pendant longtemps. Alors que votre papa partage une pièce insalubre avec cancrelats et moustiques d'autres sont abonnés au club, damier, ludo, songo'o et matango du quartier. Pendant que votre papa s'offre en holocauste, pour le rayonnement de notre pays, pour le changement radical de gouvernance pour un pays où il fait bon vivre, d'autres discutent l'augmentation ou non du prix de.... la bière. Triste n'est ce pas. Malheureusement c’est en cela que le pouvoir en place à travailler pendant plus de trois décennies. Réduire les compatriotes à ne suivre que les futilités.
Nous étions dans un long tunnel sombre et nauséabond depuis l’échec de NI JOHN FRU NDi en 92. Les camerounais balafrés et défigurés par tant d’espoir perdu c’étaient résolus à être spectateurs passifs de la descente aux enfers de notre pays. On a vu où cela nous mène aujourd'hui. Nous sommes moqués même par des pays dont il est difficile d’indiquer la position réelle sur la carte du monde. Même la victoire du regain de la presque-île de BAKASSI n’a pas décrispé les visages. D'ailleurs le bas peuple avait démissionné il y a belle lurette de « leurs affaires ». En réalité ils avaient fait des affaires du pays les leurs au point où personne ne s’en intéressait. Alléluia (pardon aux catholiques en plein carême) 2018 est arrivé. Non seulement le Professeur Maurice Kamto a éclairé ce tunnel sans bout, il nous en a extrait.
Excusez-moi je suis parcourue par tellement d’émotions quand j’écris ces mots car je sais par certaines de mes connaissances que votre papa ou époux est à l’abri du besoin il y a très longtemps. Et quand je parle du besoin ici je ne parle pas de besoins primaires. Il aurait pu garder le même silence que certains et être aux premières loges de l’effondrement de notre nation. Non il a répondu à l’appel de cette nation dont les cris de détresse se font entendre au loin. Parfois ces cris sont étouffés par la main de l’oppresseur qui nous ferme la bouche à coup de matraques.
Vous êtes désormais madame Suzanne Julie Kamto l’épouse de la nation, notre mère. Recevez Madame toute notre affection sincère et toute l’admiration que nous vous portons à vous et à papa Maurice.
« Si le Professeur Maurice Kamto aspire à jouer un quelconque rôle au niveau national dans notre pays, il serait temps pour lui de songer à revenir dans la légalité républicaine »
Le président de la Transition démocratique camerounaise (TDC) réagit suite à une possibilité d’avoir un dialogue entre le président Paul Biya et le professeur Maurice Kamto en vue d'une sortie politique au Cameroun. Interview exclusive.
Quels lecture faite vous de la visite de Eric Dupont Moreti l’avocat français de Maurice Kamto au Cameroun?
Il faudrait d’abord dire ici que les autorités camerounaises ont eu la sagesse d’accorder un visa d’entrée dans notre pays a cet avocat français pour lui permettre de plaider la cause de son client. Nous avons nous mêmes à la même occasion suggère au ministre d’Etat Secrétaire général à la présidence de la République, Ferdinand Ngoh Ngoh de recevoir cet avocat ainsi que la délégation qui l’accompagnait pour un échange de points de vue. Je ne peux malheureusement pas vous confirmer si nos conseils ont été suivis d’effet mais nous avons fait de notre mieux pour tenter un rapprochement entre les deux parties.
Pensez vous est qu’il est possible d’avoir un dialogue entre le président Paul Biya et le professeur Maurice Kamto en vue d'une sortie politique honorable à la crise actuelle qui menace d'embraser notre pays?
Non seulement un tel dialogue est possible nous le pensons même souhaitable. Cependant pour qu’il puisse prospérer nous estimons qu’un certain nombre de conditions devraient être préalablement réunies : d’abord le professeur Kamto doit reconnaître la décision de le conseil constitutionnel déclarant Paul Biya le vainqueur de la présidentielle de 2018 et cesser par conséquent de se réclamer le président élu a cette élection.
Il faut en effet respecter notre Constitution et si le professeur Maurice Kamto aspire à jouer un quelconque rôle au niveau national dans notre pays il serait temps pour lui de songer à revenir dans la légalité républicaine et à assumer comme tout autre camerounais ses devoirs de citoyen. Cela demande qu’il fasse preuve de beaucoup d’humilité et qu’il n’ait à cœur que l’intérêt supérieur de la nation. Cela dit il nous parait ensuite indispensable que le professeur Maurice Kamto se désolidarise de manière claire et sans équivoque des positions des activistes radicaux de la diaspora camerounaise ayant revendiqué en son nom les attaques contre nos ambassades et représentations diplomatiques à l’étranger. Il lui faudra dans le même souci de clarté prendre ses distances par rapport aux mouvements de désobéissance civile et de soulèvement populaire qui à l’intérieur du pays prônent un changement de régime par le désordre social plutôt que par les urnes.
Ce n’est que lorsque les conditions précédentes seront réunies que nous croyons un dialogue fructueux possible entre le Président Paul Biya et le professeur Maurice Kamto avec a la clef la libération des proches compagnons de ce dernier ainsi que des principaux militants et cadres de son parti le Mrc.
Comment celui qui se revendique vainqueur de l’élection présidentielle du 07 octobre 2018 peut-il offrir de rencontrer celui qui a « volé sa victoire » pour « discuter de cette affaire » ?
Cela reflète tout simplement la position de faiblesse dans laquelle se trouve en ce moment le camp du Professeur Maurice Kamto et de son parti par rapport au Président Paul Biya et au parti au pouvoir le Rdpc. Mais nous attendons aussi du régime une attitude d’humilité et de sagesse en acceptant la main tendue du Professeur Maurice Kamto pour discuter avec lui une solution globale de sortie de crise dans l’intérêt supérieur de la Nation. Nous avons pour notre part l’intime conviction que le Président Paul Biya saura faire preuve une fois de plus de la souplesse et de l’habileté politique qu’on lui reconnait généralement pour rétablir ce vivre ensemble que l’immense majorité des camerounais appellent de leur vœux.
Selon l’avocat français Il est tout à fait normal que quelqu'un qui revendique sa victoire entame une discussion avec la personne qui le contexte. Partagez vous ces avis ?
Sous réserve encore une fois que celui qui revendique sa victoire reconnaisse d’abord qu’il est dans l’erreur et que ses revendications de victoire sont anticonstitutionnelles et demeurent par conséquent irrecevables.
Une nouvelle demande de remise en liberté du leader du MRC et ses co-accusés sera déposée devant le juge dans les prochains jours. Pensez vous que le président Paul Biya est prêt à libérer Maurice Kamto et ses co-accusés?
Tout dépendra de l’attitude du professeur Maurice Kamto. S’il décide de poursuivre le bras de fer avec le pouvoir il faudra malheureusement s’attendre à ce que les autorités s’arcboutent dans une position dure et refusent toute libération. Nous espérons toutefois que le professeur Maurice Kamto ne serait ce que par souci de réalisme politique reviendra à la raison et fera les concessions nécessaires pour obtenir sa libération ainsi que celle de ses partisans dans l’intérêt de la survie de son parti politique et de la pérennité de la démocratie au Cameroun.
Propos recueillis par Félix Swaboka
"Contrairement à une information en circulation, je suis formel, Maurice Kamto n’a rencontré aucun émissaire de Paul Biya dans le bureau du juge ce matin au tribunal. Il était d’ailleurs accompagné d’avocats. Après quelques minutes où il a été notifié d’un renvoi, il est retourné à la prison.
De sources sécuritaires, il aurait une brève discussion avec Penda Ekoka, Albert Dzongang, Valsero, Alain Fogue et Paul Eric Kingue. Suite au debrief, ils montent ensemble dans la voiture qui les amène au tribunal et qui avait quelques minutes auparavant transporté Maurice Kamto.
Au tribunal, avant d’entrer chez les juges, puisque l’audience est à huis clos, ils sont précédés par une douzaine d’avocats. Coup de théâtre, Alain Fogue déclare qu’il n’entre pas et ne sait pas pourquoi c’est une audience à huis clos. L’étonnement est total, mais avocats et compagnons de lutte l’amènent à entrer chez le juge. Il souligne néanmoins que c’est la dernière fois en privé.
Le juge leur fait savoir que l’affaire est renvoyée à mardi prochain. Selon nos sources, Albert Dzongang ne se retient pas. Il lance au juge : « Biya ne doit plus se cacher derrière les gens pour leur faire jouer les mauvais rôles. Nous n’acceptons plus être jugés à huis clos. Vous nous accusez d’hostilité à la patrie, il faut peuple de venir écouter au cours des débats en quoi nous lui sommes hostile ». Ils sortent du bureau du juge, fous de colère.
Dans ce contexte, Dzongang lance à nouveau à un avocat : « J’ai servi Biya. Il sait tout ce que j’ai fait pour lui. Qu’il me regarde dans les yeux et me dise si se battre pour l’avenir des enfants, d’ailleurs il a des enfants, c’est commettre un crime ». Ils embarquent dans le car et promettent de ne plus assister à une telle mascarade.
Aucun émissaire de la présidence de la République n’était présent. Ni chez Kamto, ni chez les autres.
Rappelons au sujet de la colère de Albert Ndzongang que Titus Edzoa, ancien médecin de Paul Biya, incarcéré pendant 25 ans pour avoir voulu se porter candidat contre Paul Biya confie en privé : « Biya est un homme lâche et méchant ». (Lire à ce sujet le dernier livre de Titus Edzoa : Cameroun : combat pour mon pays)."
Propos transcrits par Félix Swaboka