Le Président de la Transition Démocratique Camerounaise s’exprime dans une réaction exclusive. Les leaders de la crise en anglophone qui croient porter atteinte à notre intégrité territoriale en bravant les institutions de la République, s’exposent eux-aussi à la rigueur de la loi.
Une semaine après la condamnation à vie Sisiku Julius Ayuk Tabe et ses neuf co-accusés, le juge Jacques Baudouin Misse Njone et ses assesseurs ont assortie une amende de 250 milliards de francs CFA à payer au titre du préjudice causé.
Le tribunal militaire de Yaoundé a prononcé sa sentence vers 5h30 du matin, mardi 20 août dernier. Le Président de la Transition Démocratique Camerounaise s’exprime dans une réaction exclusive, pensant que les leaders de la crise en anglophone en décidant de braver les institutions de la République et de porter atteinte à notre intégrité territoriale. Ils se sont eux-mêmes exposés à la rigueur de la loi.
« J'approuve sans la moindre réserve la décision de justice condamnant à vie les 10 leaders séparatistes anglophones susvisés- dont la responsabilité collective dans la destruction des vies humaines et l'organisation de l'insurrection armée est entière. Le Cameroun est un Etat de droit, unitaire et indivisible. En décidant de braver les institutions de la République et de porter atteinte à notre intégrité territoriale ils se sont eux-mêmes exposés a la rigueur de la loi ».
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Une réaction dont ne partage pas, les avocats de la défense emmenés par Me Eta Bissong, qui ont récusé le juge, l’accusant de partialité. « Nous avons estimé que ce juge avait un agenda caché. Il est venu pour condamner nos clients. Nous avons une décision en attente auprès de la Cour suprême. La loi dit bien qu’en pareille circonstance, le procès doit être suspendu jusqu’à ce que le verdict de notre appel soit rendu. Comment peut-on poursuivre un procès au mépris total de la loi ? », S’est interrogé Me Christopher Ndong, autre avocat de la défense.
Pour le Président de la Transition Démocratique Camerounaise, Robert Messi Messi seul une grâce présidentielle pourrait sortir les leaders anglophones de leur impasse : « Il faut maintenant espérer que pour sortir de leur impasse, qu’ils aient la sagesse sur les conseils de leurs avocats de solliciter une grâce présidentielle. Connaissant la magnanimité du Chef de l'Etat nul doute que celle-ci leur sera accordée », conclut Robert Messi Messi.
« Si le Professeur Maurice Kamto aspire à jouer un quelconque rôle au niveau national dans notre pays, il serait temps pour lui de songer à revenir dans la légalité républicaine »
Le président de la Transition démocratique camerounaise (TDC) réagit suite à une possibilité d’avoir un dialogue entre le président Paul Biya et le professeur Maurice Kamto en vue d'une sortie politique au Cameroun. Interview exclusive.
Quels lecture faite vous de la visite de Eric Dupont Moreti l’avocat français de Maurice Kamto au Cameroun?
Il faudrait d’abord dire ici que les autorités camerounaises ont eu la sagesse d’accorder un visa d’entrée dans notre pays a cet avocat français pour lui permettre de plaider la cause de son client. Nous avons nous mêmes à la même occasion suggère au ministre d’Etat Secrétaire général à la présidence de la République, Ferdinand Ngoh Ngoh de recevoir cet avocat ainsi que la délégation qui l’accompagnait pour un échange de points de vue. Je ne peux malheureusement pas vous confirmer si nos conseils ont été suivis d’effet mais nous avons fait de notre mieux pour tenter un rapprochement entre les deux parties.
Pensez vous est qu’il est possible d’avoir un dialogue entre le président Paul Biya et le professeur Maurice Kamto en vue d'une sortie politique honorable à la crise actuelle qui menace d'embraser notre pays?
Non seulement un tel dialogue est possible nous le pensons même souhaitable. Cependant pour qu’il puisse prospérer nous estimons qu’un certain nombre de conditions devraient être préalablement réunies : d’abord le professeur Kamto doit reconnaître la décision de le conseil constitutionnel déclarant Paul Biya le vainqueur de la présidentielle de 2018 et cesser par conséquent de se réclamer le président élu a cette élection.
Il faut en effet respecter notre Constitution et si le professeur Maurice Kamto aspire à jouer un quelconque rôle au niveau national dans notre pays il serait temps pour lui de songer à revenir dans la légalité républicaine et à assumer comme tout autre camerounais ses devoirs de citoyen. Cela demande qu’il fasse preuve de beaucoup d’humilité et qu’il n’ait à cœur que l’intérêt supérieur de la nation. Cela dit il nous parait ensuite indispensable que le professeur Maurice Kamto se désolidarise de manière claire et sans équivoque des positions des activistes radicaux de la diaspora camerounaise ayant revendiqué en son nom les attaques contre nos ambassades et représentations diplomatiques à l’étranger. Il lui faudra dans le même souci de clarté prendre ses distances par rapport aux mouvements de désobéissance civile et de soulèvement populaire qui à l’intérieur du pays prônent un changement de régime par le désordre social plutôt que par les urnes.
Ce n’est que lorsque les conditions précédentes seront réunies que nous croyons un dialogue fructueux possible entre le Président Paul Biya et le professeur Maurice Kamto avec a la clef la libération des proches compagnons de ce dernier ainsi que des principaux militants et cadres de son parti le Mrc.
Comment celui qui se revendique vainqueur de l’élection présidentielle du 07 octobre 2018 peut-il offrir de rencontrer celui qui a « volé sa victoire » pour « discuter de cette affaire » ?
Cela reflète tout simplement la position de faiblesse dans laquelle se trouve en ce moment le camp du Professeur Maurice Kamto et de son parti par rapport au Président Paul Biya et au parti au pouvoir le Rdpc. Mais nous attendons aussi du régime une attitude d’humilité et de sagesse en acceptant la main tendue du Professeur Maurice Kamto pour discuter avec lui une solution globale de sortie de crise dans l’intérêt supérieur de la Nation. Nous avons pour notre part l’intime conviction que le Président Paul Biya saura faire preuve une fois de plus de la souplesse et de l’habileté politique qu’on lui reconnait généralement pour rétablir ce vivre ensemble que l’immense majorité des camerounais appellent de leur vœux.
Selon l’avocat français Il est tout à fait normal que quelqu'un qui revendique sa victoire entame une discussion avec la personne qui le contexte. Partagez vous ces avis ?
Sous réserve encore une fois que celui qui revendique sa victoire reconnaisse d’abord qu’il est dans l’erreur et que ses revendications de victoire sont anticonstitutionnelles et demeurent par conséquent irrecevables.
Une nouvelle demande de remise en liberté du leader du MRC et ses co-accusés sera déposée devant le juge dans les prochains jours. Pensez vous que le président Paul Biya est prêt à libérer Maurice Kamto et ses co-accusés?
Tout dépendra de l’attitude du professeur Maurice Kamto. S’il décide de poursuivre le bras de fer avec le pouvoir il faudra malheureusement s’attendre à ce que les autorités s’arcboutent dans une position dure et refusent toute libération. Nous espérons toutefois que le professeur Maurice Kamto ne serait ce que par souci de réalisme politique reviendra à la raison et fera les concessions nécessaires pour obtenir sa libération ainsi que celle de ses partisans dans l’intérêt de la survie de son parti politique et de la pérennité de la démocratie au Cameroun.
Propos recueillis par Félix Swaboka
A notre humble avis les autorités camerounaises devraient négocier la libération du Professeur Maurice Kamto et des principaux cadres dirigeants de son parti le Mrc contre le retour de ce mouvement au respect de l'ordre constitutionnel camerounais.
Aucun régime politique au monde ne peut tolérer la coexistence de deux Présidents de la Républiques élus après la proclamation officielle des résultats par les instances officiellement habilitées à cet effet.
Il faudra donc bien que Maurice Kamto accepte enfin sa défaite à la présidentielle et reconnaisse sans la moindre ambigüité Paul Biya comme le seul Président de la République du Cameroun. Il faudra en outre qu'il se désolidarise clairement des mouvements d'insurrection populaire organisés en son nom dans le pays ainsi que dans nos ambassades et représentations diplomatiques a l'étranger.
S'agissant maintenant des Etats Unis nous ne voyons pas sur quelle légitimité, ils se basent pour exiger du Cameroun de violer ses propres normes constitutionnelles ce qui serait tout à fait inacceptable chez eux comme cela l'est chez nous.
Nous pensons en tout état de cause que le Professeur Kamto et son parti ne devraient pas se contenter par souci d'opportunisme politique de se féliciter de la position des Etats Unis exigeant la libération de leurs cadres et militants mais devraient aller au bout de leur logique en ayant la sagesse de s'aligner sur tout compromis auquel aboutiraient éventuellement les USA et le Cameroun.
Ce n'est que dans ces conditions que nous voyons possible la libération de Mr Kamto et des dirigeants et principaux cadres et militants du Mrc.
Crise anglophone
Négocier avec les séparatistes comme le suggèrent, les Etats Unis reviendrait tout simplement pour le Cameroun à accepter la partition de son territoire national. C'est une issue tout à fait inacceptable pour tout Etat qui veut préserver son intégrité territoriale. Les Etats Unis ont eu leur guerre de sécession et ils s'en sont sortis par la reddition du camp des insurges armes. Il en sera de même au Cameroun.
Le temps du dialogue avec ceux qui ont choisi de prendre des armes pour faire aboutir leur revendication est révolue. Des concessions importantes ont déjà été offertes aux anglophones par notre gouvernement dans le cadre de la commission sur le bilinguisme et le multiculturalisme.
Des comites de désarmement, de démobilisation et de réinsertion ont été crées et un appel à déposer les armes a été lancé aux entrepreneurs de guerre. Devant l'intransigeance des séparatistes anglophones qui ne veulent que l'Independence politique par rapport au reste du Cameroun et rien d'autre il ne reste à nos forces de défense et de sécurité que de les réduire par les armes.
Ce n'est qu'après la défaite militaire des sécessionnistes sur le terrain que les pouvoirs publics pourront envisager de leur concéder une certaine forme d'autonomie locale ou de statut spécial comme cela a été fait pour la Corse par la France ou la Catalabne en Espagne. Mais l'indépendance politique devrait rester une option totalement exclue.
Propos Transcris Par Félix Swaboka