Ces propos sont tirés d’une interview accordée par la célèbre écrivaine au magazine C’Koment, paru en kiosque le 31 mars 2019. Dans cette dernière, elle est longuement revenue sur sa longue et riche carrière. L’occasion faisant le larron, et bien qu’en d’autres occasions elle ait eu à s’exprimer sur la politique camerounaise et certains de ses acteurs en particulier, elle n’a manqué cette autre offerte à elle pour tancer vertement Maurice Kamto.
« Je n’ai pas beaucoup apprécié Kamto, pas en tant qu’homme, mais par cette espèce de mensonge qu’il environne en permanence. Qui m’a beaucoup interrogé en tant que femme, en tant que citoyenne, en tant qu’intellectuelle. Je l’ai trouvé malhonnête, je n’ai pas apprécié du tout cette déclaration comme quoi il aurait gagné des élections qu’il n’a pas gagné parce que c’est évident qu’il n’a pas gagné. Je veux dire que c’est évident, on n’a pas besoin d’inventer la poudre quand on voit ô combien le RDPC est implanté dans le pays, c’est impossible aujourd’hui. Le RDPC pourrait même présenter un chat que ce chat va gagner. Je suis désolée de le dire », déclare l’auteure du roman « Femme nue, femme noire ».
L’intellectuelle attribue au leader du Mouvement pour la Renaissance du Cameroun (MRC) la responsabilité de la montée du discours tribal. « Je n’ai pas apprécié qu’un homme politique, que j’estimais être un homme politique du futur, pour 2025, mente. Et qu’il entraine avec lui, une frange de la population camerounaise, dans la haine de l’autre, dans le tribalisme, parce que dès que vous dites que Kamto à tort, on dit que vous êtes tribaliste, c’est systématique, tout le monde est tribaliste. C’est-à-dire que 90% des Camerounais, qui n’ont pas été voté Kamto sont des tribalistes », dit-elle.
« L’important pour M. Kamto n’est pas le bien-être du peuple Camerounais ou du Cameroun, l’important pour lui c’est d’être au pouvoir, à n’importe quel prix et par tous les moyens. Et ça, je trouve cela dommage, tandis que le panafricanisme avance, il y a des gens qui veulent nous ramener vers le passé», ajoute Calixthe Beyala.
Une charge contre Maurice Kamto, mais de bons points distribués à Cabral Libii du Mouvement Onze Millions de Citoyens et Joshua Osih du Social Democratic Front (SDF). « J’ai été passionnée par les élections (présidentielles du 7 octobre 2018 NDLR); j’ai eu des gars comme Cabral Libii qui m’ont beaucoup intéressé de par leurs réflexions, leurs projections, de par le calme aussi parce qu’un homme politique se doit d’être calme et rassurant et ce garçon m’a paru très rassurant quant au futur. Pareil pour celui qui s’appelle Osih qui m’a paru aussi quelqu’un de très pondéré, qui sait reconnaître ce qui est et proposer des choses pour aller de l’avant. C’est de ce genre d’hommes politiques dont le Cameroun a besoin, pour demain », soutient l’écrivaine.
Source : actucameroun.com