Dans un communiqué publié le 18 Octobre dernier, Me Charles Patie Tchakounte, rappelle quelques notions et idéologies qui fondent le métier d’avocat au Cameroun.
« Les Avocats ne peuvent revêtir leur robe qu’à des occasions consacrées par les usagers et traditions séculaires. Les domiciles privés ne sont d’aucune façon les lieux où la robe d’Avocat peut être portée, sauf situations très particulières sur autorisation expresse et préalable du Bâtonnier ».
Pour le président de l’Ordre, « la photo en cause désacralise la robe-attribut et symbole essentiels de la profession d’Avocat, ce que je reprouve avec une extrême fermeté… ».
Un rappel à l’ordre qui a fait le tour de la toile il y a quelques jours. Dans la cour du domicile privé du président du Mouvement de la Renaissance du Cameroun, l’on a vu une vingtaine d’avocats qui l’entouraient et, certains ont tôt fait d’affirmer que cette formation politique veut créer une division du barreau du Cameroun et s’aligner derrière le candidat malheureux de la présidentielle du 07 octobre 2018.
Certains journaux, plus virulents, n’ont pas manqué de faire le lien entre le début de la crise sécuritaire dans les régions du Nord et du Sud-Ouest, avec les conséquences qu’on connait aujourd’hui et le rôle joué par les Hommes aux robes noires « Vous direz que c’est un peu tiré par les cheveux, mais, les avocats, depuis un certain temps, joue le rôle de pyromane dans ce pays, affirme Timothée Mendogo, rédacteur en chef d’un journal qui paraît à Yaoundé.
Il ajoute que « lors de la libération du leader du Mrc et de ses acolytes au tribunal militaire de Yaoundé, nous avons vu le collectif d’avocats de ce parti politique entonné un hymne antirépublicain. On ne refuse pas qu’ils soutiennent un homme politique mais, dans un prétoire, ils sont des hommes de loi et par conséquent, ils devraient s’abstenir d’afficher certains comportements… ».
Une polémique qui n’a pas besoin d’être
C’est du moins ce que pense Justin Noah, cadre du Mrc : « Ils ont décidé de porter les robes pour une photo de groupe avec leur client. Est-ce un crime ou un délit? Quand il s’agit du Mrc, tout change… ».
Par ailleurs, dans les réseaux sociaux, les personnes proches de cette formation politique ont fait circuler un document dont la rédaction et la signature sont attribuées au professeur Kamto. Dans ce dernier, le leader du Mouvement pour la Renaissance du Cameroun salue le travail abattu par les avocats qui les ont défendus depuis leur interpellation. Cependant, peut – on lire : « il y’a encore des militants, sympathisants et autres camerounais qui se sont trouvés au mauvais endroit, au mauvais moment, qui croupissent encore dans les geôles. Tout doit être mis en œuvre afin d’obtenir dans les délais, leur libération… ».
Un document, qui s’il est authentique, aurait peut être dû parvenir à Me Charles Patie Tchakounte. Toutefois, ceux qui sont sur la photo avec Maurice Kamto doivent – ils être considérés comme des « hors la loi ? », des avocats « tribalisés et politisés ? ». La démarche du bâtonnier est – elle exagérée ?
Autant de questions et bien d’autres qui se posent et qui viennent mettre en exergue, les sentiments que Maurice Kamto et ceux qui le soutiennent engendrent au sein des différentes strates de la vie publique au Cameroun.
Supposées ou réelles, les relations entre le Mrc et ceux qui travaillent au quotidien à détruire de plus en plus ce pays ont suscité la méfiance et les positions comme celles adoptées par le bâtonnier pourraient y trouver leur raison d’être.
Nicole Ricci Minyem