Les cérémonies funèbres vont se dérouler à Bahouoc, son village natal, dans le département du Ndé, région de l’Ouest.
Enfin le programme des obsèques de Me Charles Tchakounté Patie est connu. Le défunt président de l’Ordre des avocats du Cameroun sera conduit à sa dernière demeure le 13 mars 2021. L’inhumation se fera au village Bahouoc.
Il convient de rappeler que les obsèques de Me Charles Tchakounté Patie avaient d’abord été programmées au mois de novembre 2020, précisément du 26 au 28. Même si officiellement, la cause du report de ces obsèques n’a été donnée, on sait que l’incident qui s’est produit le 10 novembre 2020 au Tribunal de première instance de Bonanjo à Douala. Après cet incident, l’ordre des avocats du Cameroun est monté au créneau pour dénoncer les violences policières qui leur sont infligées dans le cadre de l’exercice de leur fonction.
On se rappelle même que l’ordre avait alors instauré une suspension du port de la robe. Le mouvement de grève s’était étendu du 30 novembre au 4 décembre 2020 sur toute l’étendue du territoire. Le conseil de l’ordre avait également annoncé que lors des obsèques, il refuserait les hommages judiciaires du gouvernement au disparu à la Cour d’Appel du Littoral et à la Cour suprême.
Le bâtonnier de l’Ordre des Avocats au Barreau du Cameroun, Me Charles Tchakounte Patie, décédé le 4 octobre 2020 au Havre en France. Depuis son décès, l’intérim à la tête de l’Ordre des avocats au Barreau du Cameroun est assuré par Me Claire Bikouna Atangana.
Liliane N.
Dans un communiqué publié le 18 Octobre dernier, Me Charles Patie Tchakounte, rappelle quelques notions et idéologies qui fondent le métier d’avocat au Cameroun.
« Les Avocats ne peuvent revêtir leur robe qu’à des occasions consacrées par les usagers et traditions séculaires. Les domiciles privés ne sont d’aucune façon les lieux où la robe d’Avocat peut être portée, sauf situations très particulières sur autorisation expresse et préalable du Bâtonnier ».
Pour le président de l’Ordre, « la photo en cause désacralise la robe-attribut et symbole essentiels de la profession d’Avocat, ce que je reprouve avec une extrême fermeté… ».
Un rappel à l’ordre qui a fait le tour de la toile il y a quelques jours. Dans la cour du domicile privé du président du Mouvement de la Renaissance du Cameroun, l’on a vu une vingtaine d’avocats qui l’entouraient et, certains ont tôt fait d’affirmer que cette formation politique veut créer une division du barreau du Cameroun et s’aligner derrière le candidat malheureux de la présidentielle du 07 octobre 2018.
Certains journaux, plus virulents, n’ont pas manqué de faire le lien entre le début de la crise sécuritaire dans les régions du Nord et du Sud-Ouest, avec les conséquences qu’on connait aujourd’hui et le rôle joué par les Hommes aux robes noires « Vous direz que c’est un peu tiré par les cheveux, mais, les avocats, depuis un certain temps, joue le rôle de pyromane dans ce pays, affirme Timothée Mendogo, rédacteur en chef d’un journal qui paraît à Yaoundé.
Il ajoute que « lors de la libération du leader du Mrc et de ses acolytes au tribunal militaire de Yaoundé, nous avons vu le collectif d’avocats de ce parti politique entonné un hymne antirépublicain. On ne refuse pas qu’ils soutiennent un homme politique mais, dans un prétoire, ils sont des hommes de loi et par conséquent, ils devraient s’abstenir d’afficher certains comportements… ».
C’est du moins ce que pense Justin Noah, cadre du Mrc : « Ils ont décidé de porter les robes pour une photo de groupe avec leur client. Est-ce un crime ou un délit? Quand il s’agit du Mrc, tout change… ».
Par ailleurs, dans les réseaux sociaux, les personnes proches de cette formation politique ont fait circuler un document dont la rédaction et la signature sont attribuées au professeur Kamto. Dans ce dernier, le leader du Mouvement pour la Renaissance du Cameroun salue le travail abattu par les avocats qui les ont défendus depuis leur interpellation. Cependant, peut – on lire : « il y’a encore des militants, sympathisants et autres camerounais qui se sont trouvés au mauvais endroit, au mauvais moment, qui croupissent encore dans les geôles. Tout doit être mis en œuvre afin d’obtenir dans les délais, leur libération… ».
Un document, qui s’il est authentique, aurait peut être dû parvenir à Me Charles Patie Tchakounte. Toutefois, ceux qui sont sur la photo avec Maurice Kamto doivent – ils être considérés comme des « hors la loi ? », des avocats « tribalisés et politisés ? ». La démarche du bâtonnier est – elle exagérée ?
Autant de questions et bien d’autres qui se posent et qui viennent mettre en exergue, les sentiments que Maurice Kamto et ceux qui le soutiennent engendrent au sein des différentes strates de la vie publique au Cameroun.
Supposées ou réelles, les relations entre le Mrc et ceux qui travaillent au quotidien à détruire de plus en plus ce pays ont suscité la méfiance et les positions comme celles adoptées par le bâtonnier pourraient y trouver leur raison d’être.
Nicole Ricci Minyem
Me Charles Tchakounte Patie le président de l’ordre des avocats du Cameroun souligne que le Barreau a toujours apporté son soutien à Me Michèle Ndocki.
C’est à l’avocate que le Barreau a toujours apporté son soutien et non à la militante du Mouvement pour la renaissance du Cameroun (Mrc). Me Charles Tchakounte Patie a tenu à faire cette précision alors qu’il réagissait après la sortie de prison de Me Michèle Ndocki. « Le Barreau du Cameroun suit depuis les premiers jours de l’arrestation de Me Ndocki l’évolution de sa situation. Je me réjouis aujourd’hui de l’arrêt des poursuites qui s’inscrit me semble-t-il dans la mouvance du grand dialogue national qui vise l’apaisement de la situation sociopolitique au Cameroun. Le bâtonnier ne peut que se réjouir de la libération de Me Ndocki et au-delà d’autres personnes. Il s’agit en définitive d’une question de justice », a-t-il déclaré face à la presse.
Il convient de rappeler qu’en date du 28 février 2019, le Barreau avait produit une note d’information dans laquelle, il dénonçait le traitement qui avait été réservé à Me Michèle Ndocki. Cette dernière avait été appréhendée le 26 février 2019. Dans ladite note, le Barreau demandait par ailleurs que celle-ci soit remise en liberté. «Le Barreau du Cameroun relève que les images de l’arrestation de Me Ndocki Michèle portent atteinte à sa dignité en tant qu’être humain, Avocat et femme, et ce à quelques jours de la célébration de la Journée internationale de la femme. Préoccupé par la détention d’un de ses membres, le Barreau du Cameroun suit attentivement les développements de la situation et demande la libération de Me Michèle Ndocki », avait écrit Me Charles Tchakounte Patie.
Pour assister son membre, le Barreau avait alors décidé de mettre à la disposition de Me Michelle Ndocki, les avocats Me Andegue Onana Désiré, Me Mang Mayi Gervais et Me Ashu Egbe. Dans sa note d’information, le président de l’Ordre des avocats du Cameroun soulignait que cette action s’inscrivait dans sa mission de protection de ses pairs.
Me Michèle Ndocki a été remise en liberté avec d’autres leaders du Mrc, ceci suite à un arrêt de poursuites décidé par le Président de la République.
Liliane N.