Le sous-préfet de Douala 5e et le Préfet du Wouri viennent d’interdire le meeting de ce samedi 09 novembre, annoncé par le MRC pour se tenir dans la capitale économique. Une interdiction justifiée par le risque de trouble à l’ordre publique selon l’autorité administrative.
Il a fallu qu’ils s’y mettent à deux cette fois pour interdire le meeting du MRC dans la ville de Douala. D'abord le sous-préfet de Douala 5e qui reçoit la déclaration de la manifestation publique du parti de Maurice Kamto à Bonamoussadi ce samedi 09 novembre 2019. Réagissant à cette déclaration, le sous-préfet va signer un arrêté interdisant ce meeting le 31 octobre 2019. Chose curieuse, il va produire un deuxième document le 07 novembre pour réitéré cette interdiction. Comme pour se rassurer son interdiction a bel et bien été enregistrée et intégrée par les militants du MRC.
A la lecture des justificatifs énumérés par le sous-préfet de Douala 5e , on tombe des nues et on est poussé à se demander si on est dans une véritable république ou une dictature hitlérienne. Tenez, l’autorité administrative évoque comme raison d’interdiction du meeting politique d’un parti politique légal et de notoriété au Cameroun,
- L’absence de l’accord du gestionnaire propriétaire du site retenu pour ladite manifestation ;
- Des individus aux intentions douteuses peuvent infiltrer vos rangs pour poser des actes de nature à troubler l’ordre public.
Or, il n’existe aucun document prouvant les allégations du sous-préfet à l’endroit du gestionnaire du petit terrain de Bonamoussadi qui a bel et bien donné son quitus pour la tenue de ce meeting. Par ailleurs, lorsqu'un sous-préfet juge que des personnes aux intentions douteuses peuvent entrer en scène, on est bien surpris qu’il ne choisisse pas de mobiliser les forces de maintien de l’ordre pour encadrer la manifestation. Au contraire, dans l’article 2 de l’arrêté, il choisit de mobiliser « toutes les forces de l’ordre » pour réprimer quiconque irait à l’encontre de cette décision.
La sortie du Préfet du Wouri sera tout autant inquiétante pour la démocratie au Cameroun. L’autorité administrative estime pour sa part que le stade de Bonamoussadi n’est pas approprié pour un tel meeting. Et au lieu de prescrire un autre site, il choisit lui aussi d’interdire avec violence. Voici le contenu de sa note.
« Le Préfet du Wouri a l’honneur d’informer l’opinion publique, que les responsables locaux du parti dénommé Mouvement pour la Renaissance du Cameroun (MRC) qui projettent d’organiser un meeting dans la journée du 09 novembre à Douala, n’ont pas pu obtenir un espace ouvert approprié pour ce type de manifestation.
En conséquence, ledit meeting, bien que déclaré ne peut avoir lieu ou se tenir à la date sus indiquée. Le Préfet invite à cet effet, les responsables et militants de cette formation politique à s’abstenir d’entreprendre toute démarche improvisée qui viserait à créer soit des attroupements peu contrôlés sur la voie publique, soit des vacarmes en des lieux non autorisés. »
Les administrateurs camerounais semblent politisés et font très mal à la démocratie.
Stéphane NZESSEU