Un « incident d’origine technique ». C’est pour l’instant la cause avancée par le gouvernement dans un communiqué qui a été lu ce samedi 1er juin 2019 à la Crtv Radio, de l’incendie survenu dans la nuit de vendredi 31 mai 2019 aux environs de 21 heures, dans les unités de production de la Société nationale de raffinage (Sonara) à Limbe dans la région du Sud-Ouest Cameroun. Tout serait parti d’une déflagration enregistrée lors de la relève du car, a rapporté la Crtv radio. Les flammes ont consumé quatre unités de production, quelques bacs de stockage et affecté le bloc administratif. Cependant, les enquêtes en cours, instruites par le gouvernement, permettront de déterminer avec exactitude, les causes de ce drame également revendiqué par les sécessionnistes, un groupe armé qui sème la terreur dans les régions du Sud-Ouest et Nord-Ouest, en proie à une crise sociopolitique. Cette tragédie a contraint cette structure d'État chargée du raffinement du pétrole brut, à un arrêt de production de toutes ses unités pour une période indéterminée.
Dans la matinée de ce samedi 1er juin 2019, le ministre de l'Eau et de l'Energie (Minee), Gaston Eloundou Essomba s’est déployé sur le site sinistré pour évaluer les dégâts. Il rencontrera après la visite, les responsables de la Sonara et les autorités administratives pour une concertation. Selon le communiqué gouvernemental, l’explosion qui a engendré les flammes s’est déclarée dans la zone de fractionnement des essences de la Sonara. Cet incendie a touché certains équipements des unités de distillation atmosphérique. « Le gouvernement tient à rassurer les populations, que les dispositions sont prises pour l’approvisionnement continue de l’ensemble du territoire national en produit pétrolier, et la remise en état, des unités de productions dans les plus brefs délais. Le Chef de l’Etat a donné des instructions fermes afin que ce malheureux incident n’est pas d’impacts négatifs sur la population riveraine et pour que le projet d’extension et de modernisation de la Sonara se poursuive normalement », relève le communiqué.
On apprend également que l’incendie a été maîtrisé et la situation est sous contrôle suite à une prompte réaction coordonnée des équipes de la Sonara et l’intervention énergique des Forces de défense et les sapeurs-pompiers de Douala, appelés en renfort. Même si on déplore de nombreux dégâts matériels, aucune perte en vies humaines n’a été enregistrée.
Ce drame est survenu alors que la Sonara, qui occupe une place importante dans l’économie nationale, est en plein processus de son extension. En 2018 cette structure avait entamé la première phase de son projet d’extension et de modernisation, lancée en 2010, avec pour objectif de porter la capacité de production de la Sonara de 2,1 millions de tonnes à 3,5 millions de tonnes par an. La deuxième phase de ce projet, qui n’a pas encore démarré, consistera principalement à installer un système d’hydrocraquage pour raffiner les pétroles bruts lourds produits au Cameroun. Pour le moment, la Sonara achète essentiellement du brut léger qu’elle transforme afin d’approvisionner le marché national et régional dans divers produits pétroliers.
Marie MGUE
En effet, ce geste me paraît comme une sommation adressée aux fédéralistes anglophones de choisir leur camp : soit on est Camerounais, soit on est Ambazonien.
Pour les c, la lutte doit être intensifiée contre le Gouvernement du Cameroun, et la position des Anglophones qui promeuvent la forme fédérale de l’Etat tout en restant Camerounais est une trahison à leur cause.
Dans ce lot de traîtres, figurent évidemment les Anglophones plus ou moins liés au pouvoir, mais aussi les acteurs politiques anglophones qui continuent d’accepter d’être Camerounais, à l’instar de Fru Ndi ou Kah Wallah ou des Parlementaires du SDF, même si ceux-ci prônent l’Etat Fédéral.
Dans un premier temps, les Sécessionnistes ont considéré les Fédéralistes comme des alliés de circonstance et surtout un réservoir de partisans. Mais avec le temps, ils vont les attaquer franchement, puisque pour eux, le débat sur le fédéralisme est un simple thème de diversion.
Les Sécessionnistes sont d’autant plus impatients d’en finir avec les Fédéralistes qu’ils craignent que le Gouvernement ne finisse par retrouver la raison et consente au fédéralisme, ce qui leur couperait l’herbe sous les pieds en asséchant la séduction de leur cause auprès de la population anglophone.
Et c’est cela qu’indique clairement l’enlèvement de FRU NDI, mais aussi de la Sénatrice Emilia NZEKE du SDF et de bien d’autres encore. Il s’agit d’un message adressé aux Anglophones que la Sécession ne veut plus entendre tenir un discours de conciliation avec le Cameroun, fédéral ou non.
Un message extrêmement dangereux qui montre un durcissement du ton et une poussée vers plus de radicalisation ! Bien loin de déposer les armes, la Sécession signale qu’elle s’apprête à mener une lutte dure et implacable contre l’Etat.
En réalité, les Fédéralistes ont été affaiblis par le Gouvernement qui croyait que c’était son ennemi. Ils seront désormais anéantis par la Sécession qui les déteste !
Alors, le Cameroun va se retrouver avec deux frères Siamois que rien ne va plus séparer, puisque la population modérée des Fédéralistes aura disparu : d’un côté, un Gouvernement entêté et obtus qui n’écoute que lui-même, et de l’autre, une Sécession haineuse et plus entêtée encore !
Deux monstres belliqueux lancés dans un duel à mort, poussés par la même obstination, la même haine, le même amour du sang.
Dieudonné ESSOMBA
Depuis le début de la crise sociopolitique dans les régions du sud-ouest et du nord ouest, contrairement à ce que pensent certains opposants et détracteurs du régime, il est indéniable que le Président de la République du Cameroun n'est pas resté insensible face aux revendications corporatistes et sociales, des populations dites anglophones. Plusieurs d'entre ces détracteurs affirment que seul le dialogue inclusif, pourrait trouver une solution définitive face à cette crise sociopolitique. Pourtant à y regarder de plus près et en scrutant profondément tout ce qui a déjà été entrepris par le Gouvernement, sous haute instruction du Président de la République, nous pouvons constater, si nous sommes un temps soit peu honnête, que la main tendue à l'endroit de ceux qui ont initié des revendications corporatistes, a été effective avec des débuts de solution.
Comment peut-on justifier que l'on parte des revendications corporatistes à des velléités de partition du pays ? N'a t'on pas vu deux fois de suite le Premier ministre se rendre à Bamenda, pour discuter avec les enseignants et les avocats, pendant que la grève était naissante ? Le Chef de l'État, l'a mandaté pour essayer d'apporter des solutions positives à leurs griefs. Par ailleurs, un comité ad hoc a été créé, sur haute instruction du Président de la République, afin d'examiner des solutions aux préoccupations des avocats des zones dites anglophones. Dans ce même élan de résolution de la crise sociopolitique le chef de l'État a aussi créé au sein de la cour suprême, une section chargée des recours contre les décisions rédigées en anglais. Aussi, toujours dans le domaine de la justice, le Président de la République a nommé des magistrats de parquet dans plusieurs tribunaux de la République d'obédience anglophone. N'est ce pas là une manière de dialoguer et de résoudre les problèmes de nos frères et sœurs de cette zone dite anglophone ?
S'agissant des enseignants des universités de Buea et Bamenda, il y a eu le renforcement des programmes de capacitation de la langue anglaise. En outre, le comité ad hoc a exigé le respect de l'équilibre régional et le caractère bilingue de la République du Cameroun.
Parlant toujours des éléments de dialogue, suite aux revendications des enseignants et avocats desdites régions, le chef de l'État a aussi créé la commission du bilinguisme et du multiculturalisme dont l'objectif est la promotion de la paix et la vulgarisation des deux langues officielles du Cameroun, que sont : l'anglais et le français.
D'autres parts, des missions d'explications ont été envoyées auprès de la diaspora pour réaffirmer que tous les camerounais ont leur place au pays et ont une obligation morale de construire la Nation.
Ce bref rappel de toutes les actions entreprises par le chef de l'État et son Gouvernement, a pour but, de démontrer que nous sommes en voie d'un parfait esprit de dialogue, et que l'importance de faire asseoir les partis politiques, la société civile et bien d'autres forces vives de la Nation, aurait pu être sincère, si des personnes tapies dans l'ombre n'avaient pas des idées sécessionnistes, contraires à l'unité nationale.
Nous tenons à rappeler que le Cameroun est un pays indépendant et souverain, qui a élu un Président de la République, ayant pour mission essentielle, d'assurer le maintien de la paix et de l''intégrité territoriale, dans le but d’amener les camerounais vers le développement socioéconomique. Pour cela, il dispose des stratégies et des mécanismes, ainsi que des instruments qui lui permettent d'atteindre les objectifs qu'il s'est fixé.
Compte tenu du fait qu'il y'a autant de factions, qu’autant de divisions, qui continuent à vandaliser et tuer des paisibles citoyens et du fait de l'ampleur des tensions qui minent notre pays, il est inopportun et peu probable à l'heure actuelle que le chef de l'État puisse s'asseoir, nous dirons même inadmissible, avec des personnes qui veulent la partition du Cameroun.
Ce serait une proposition incongrue que de penser un seul instant que le chef de l'État s'asseye sur la même table que les terroristes pour discuter. Ces terroristes doivent plutôt profiter du cadre qu'il a mis à leur disposition, le DDR, où ils doivent déposer leurs armes, afin qu'on leur trouve la possibilité de réinsertion dans la société camerounaise. L'ouverture faite par le Président de la République, en créant cette commission, permet aux égarés de bien vouloir se remettre en cause et s'amender afin de redevenir les fils d'un Cameroun un et indivisible. Mais s'ils s'entêtent à vouloir continuer dans l'esprit sécessionniste, ils seront combattus jusqu'à la dernière énergie, pour retrouver la paix et la sérénité d'antan de notre cher et beau pays. Les derniers soubresauts seront détruits. Rien ne pourrait faire fléchir le chef suprême des armées, dans sa détermination à faire régner l'ordre par tous les moyens que la constitution lui confère.
Tout ce que nous espérons et sommes confiants, est que le Président de la République va avancer sur les deux tableaux primordiaux que sont, le développement socioéconomique dans la paix et la réconciliation de certains de nos frères qui se trompés de chemin, avec le reste de camerounais républicains. À cet effet, au lieu de s'arc-bouter sur le dialogue inclusif, aidons celui que nous avons élu à la magistrature suprême, par notre changement de comportement, à mener à bien le bateau Cameroun.
C’est par le corps du sujet qu’a débuté la formation de ces jeunes. En effet, c’est la tête dans la poussière, les coudes et les genoux en feu, en somme en rampant sur une route recouverte de gravier, traînant par devers eux leurs sacs, que les pionniers de cette formation militaire spécialisée ont fait leur entrée au Centre d’Instruction des Spécialités des Armées (CISA) à Yaoundé. Les instructeurs leur faisaient comprendre là, que la vie civile était terminée, du moins pour les 35 jours que durera la formation.
Chants militaires, examen du matériel et revêtement des uniformes militaires ont ponctué cet arrêt au CISA. Le départ pour Koutaba des 54 hommes et des 06 femmes du ministère de la Jeunesse et de l’Education Civique (Minjec) s’est fait dans 02 camions du Bataillon des Troupes Aéroportées (BTAP). Ils sont âgés au plus de 35 ans.
Selon Simon Wadjiri, Inspecteur Général des Service (IGS) au Minjec et représentant du Ministre à la prise en main de son personnel par le ministère de la Défense (Mindef), l’objectif de cette formation est de faire de ces cadres de jeunesse et d’animation, des formateurs à même d’intervenir en zone de conflit et aptes à encadrer moralement des jeunes en situations difficiles. En effet indique-t-il, ces cadres partis en formation seront chargés du réarmement moral et civique des jeunes reconvertis des mouvements violents tels que Boko Haram et les groupes armés sécessionnistes qui prolifèrent dans les régions du Nord-Ouest et du Sud-Ouest du Cameroun.
Pour le Colonel Samuel Ndutumu, Sous-chef Plan à l'Etat-major des Armées et représentant du Ministre délégué en charge de la défense, la formation de ces jeunes aura également un aspect physique et militaire bien qu’à dominante civique et patriotique. Ils seront ainsi formés en armement, en fusils, en tirs et autres actes d'un combattant. Une somme de capacités qui leur permettra d’être utilisés dans la lutte contre l’enrôlement des jeunes dans les mouvements violents.
S’agissant de l’aspect éducation civique, Simon Wadjiri explique que cette partie de la formation incombera au ministère de la jeunesse dont c’est l’une des missions régaliennes. Reconnaissant que l’épreuve qui attend son personnel ne sera pas facile, Il l’a exhorté à donner le meilleur de lui tout au long de la formation.
Après la visite en janvier 2018 de Nicoletta Mariolini, la déléguée fédérale suisse au plurilinguisme, voici le tour du président de la Confédération suisse. La symbolique, inévitablement, développe un mouvement déchiffrable sous le prisme de la médiation. Selon certains observateurs, cet élan et cet allant traduisent la volonté suisse à offrir, au pays de Paul Biya, une ou des pistes de sortie de la crise anglophone.
Entre temps, il n’est pas fortuit de rappeler que des initiatives ne cessent de naître. Le corpus de chacune d’entre elles semble se déployer de haut, avec pédagogie et avec une intention proclamée de venir à bout de l’insécurité dans la partie anglophone du Cameroun. C’est dans ce canevas que s’inscrit le Mouvement pour la paix dans les régions du Nord-ouest et du Sud-ouest (« The North-West and South-West Peace Movement »). Cités par Apanews, Mbile Norbert Nangiya, Francis Enwe Abi Ngalle, Henry Monono et Nick Ngwanyam disent bénéficier d’une épaisse adhésion de l’opinion locale.
Se déclarant apolitique, le mouvement «ambitionne de rassembler tous les fils et filles des deux régions, désireux d’apporter leur contribution au retour à la normale dans le Nord-ouest et le Sud-ouest, et s’engage à discuter avec toutes les parties prenantes à la crise anglophone, aussi bien au Cameroun que dans la diaspora, afin de parvenir à la cessation des violences».
Cette initiative voit le jour à côté d’une autre. Il s’agit de la Conférence générale anglophone (AAC), programmée depuis novembre dernier par un collègue de religieux, sous les auspices du cardinal Christian Tumi. Depuis, elle ne cesse d’être reportée pour des raisons attribuées tantôt aux difficultés logistiques, et pour certains également aux obstacles posés par le pouvoir de Yaoundé.
Et du coup, le lien entre l’arrivée de Mgr Paul Richard Gallagher à Yaoundé et l’offre de médiation du Vatican est vite trouvé. En effet, le 25 février 2019, au cours d’une audience avec le ministre des Relations extérieures, Lejeune Mbella Mbella, le secrétaire chargé des relations avec les États au Saint-Siège, a formellement émis le vœu du Vatican d’aider le Cameroun à résoudre la crise.
Sur place, le gouvernement n’a cessé de multiplier des initiatives dans le sens de l’apaisement. L’on retient, entre autres, le décret de décembre 2018 consacrant l’arrêt des poursuites contre 289 personnes poursuivies devant les tribunaux militaires, et détenues de ce fait pour des délits commis dans le cadre de la crise sécuritaire dans les régions du Nord-ouest et du Sud-ouest ; celui du 30 novembre 2018 portant création du Comité national de désarmement, de démobilisation et de réintégration (CNDDR).
Mais également le lancement du plan d’assistance humanitaire d’urgence, d’un montant de milliards de 716 millions 500 francs CFA, destiné à rétablir un cadre de vie propice à l’épanouissement et au développement des communautés affectées par les violences ; la création, en janvier 2017, de la Commission nationale pour la promotion du bilinguisme et du multiculturalisme… Pour les observateurs, le logiciel mérite d’être réinitialisé.
Otric N.
Dans les régions du Nord-Ouest et du Sud-Ouest les affrontements entre l’armée et les sécessionnistes persistent.
11 octobre 2016, des avocats originaires des régions anglophones décident de manifester à Bamenda, le chef-lieu du Nord-ouest. Ils souhaitent par-là, exprimer leur désapprobation, contre l’absence d'une version anglaise de textes indispensables à leur travail. Pour être plus précis, ils réclament la traduction des «actes uniformes» de l'Organisation pour l'harmonisation en Afrique du droit des affaires (OHADA) en vigueur depuis des mois. En outre ils réclament aussi l’affectation dans les régions anglophones de magistrats maîtrisant la langue anglaise, la création au sein de la Cour suprême d’une section spéciale chargée des recours contre les décisions rédigées en anglais et la création d’un département «Common Law» à l’Ecole nationale d’administration et de magistrature. 21 novembre 2016, après les avocats, des enseignants des régions du Nord-Ouest et du Sud-Ouest descendent à leur tour dans les rues. Entre autres, ils veulent un déploiement d'enseignants francophones dans des écoles anglophones.
De ces revendications corporatistes, naît une crise qui au fil du temps verra des acteurs autres que ceux suscités, apparaître. Un groupe armé de personnes réclamant la sécession du Cameroun le 1er octobre 2017, autoproclame une république imaginaire dénommée «Ambazonie». Dans un reportage diffusé sur Tv5, le Colonel Didier Badjeck porte-parole de l’armée camerounaise indique que c’est en fait la zone la plus sensible où on dénombre le plus grand nombre de combats entre les Forces de défense et les ambazoniens. «Ici, c’est un combat qui est particulier, un combat de guérilla. Nous avons mis des forces qui sont appropriées et qui peuvent mener ce genre de combats. Et une fois que c’est sécurisé, nous tenons la zone pour exprimer notre souveraineté», déclare le Colonel Didier Badjeck, dans ledit reportage.
Avec les éléments de l’Ambazonie, des actes d’intimidation portés vers les populations sont à l’ordre du jour. Des jours d’une opération baptisée «ville morte» sont instaurés. Personne ne doit vaquer à ses occupations durant lesdits jours. L’école devient interdite dans les régions anglophones. Les populations affirment être menacées de mort. A la rentrée scolaire 2017-2018, des images d’enfants brutalisés circulent sur la toile. Ceux des opérateurs économiques qui bravent le mot d’ordre de «ville morte», voient le jour d’après leurs commerces partir en fumée. Dès lors les affrontements entre les Forces de défense et de sécurité et les éléments de l’Ambazonie deviennent réguliers. Car dans certaines localités des régions anglophones, le drapeau du Cameroun a été enlevé à la faveur d’un autre avec un fond bleu et blanc, ayant treize étoiles. C’est celui de la république imaginaire.
Certains villages à l’instar de Dadi se vident de leurs habitants. Dans le reportage diffusé sur Tv5, après un affrontement entre armée et les ambazoniens, les militaires tombent sur des armes. «Vous voyez là des armes de fabrication artisanale. Ils ont des armes de guerre également. Ici, nous avons trouvé également ces armes par centaines dans ce village et c’était des armes essentiellement orientées vers les forces de défense et de sécurité utilisées par l’armée qui était en train d’être mise sur pied par ces assaillants. Ce sont des armes dangereuses. Si vous n’êtes pas protégés dans les 20 à 30 mètres, c’est un carnage», raconte Achille Binong, Officier de police dans le village de Dadi dans ledit reportage.
Pour faire face aux sécessionnistes, l’armée met en place un plan de riposte. Il y a des patrouilles mixtes police/armée. Grâce à cette patrouille un camerounais d’expression française qui a requis l’anonymat de peur d’être inquiété, raconte avoir eu la vie sauve. Résidant à Douala, il s’est rendu un mercredi dans la ville de Buea, ignorant que ce jour avait été désigné par les ambazoniens comme jour de «ville morte». Etant tombé sur des ambazoniens qui avaient posé des barricades sur la route, l’ayant sorti de son véhicule, et alors qu’ils avaient commencé à le rouer de coups, c’est l’arrivée d’une patrouille de l’armée qui a obligé ses agresseurs à le laisser pour disparaître par la suite dans la brousse.
Lors de cette rentrée scolaire 2018-2019, les régions anglophones ont dû être militarisées pour permettre aux enfants de regagner le chemin de l’école. Et il y a juste de cela quelques jours que l’armée a réussi à retrouver des élèves de la Presbyterian school de Bamenda kidnappés des sécessionnistes.
Liliane N.
L’Organisation non gouvernementale vient de produire une déclaration, dans laquelle, elle condamne fermement le kidnapping des élèves.
«Aujourd’hui, plus de 80 personnes, dont de nombreux enfants auraient été enlevés dans une école de Nkwen, Bamenda, région du nord-ouest du Cameroun. L’UNICEF condamne fermement l’attaque signalée et appelle à la mise en place immédiate et libération inconditionnelle de tous les enfants enlevés. L’UNICEF est profondément préoccupé par les actes de violence signalés», déclare Marie-Pierre Poirier, Directeur Régional du Fonds des Nations unies pour l'enfance (UNICEF) pour l’Afrique de Central et de l’Ouest.
En plus de condamner l’enlèvement de ces élèves, l’UNICEF indique que les attaques portées sur les écoles sont une violation du droit des enfants. «Les écoles doivent être des espaces sûrs et protégés en tout temps», ajoute Marie-Pierre Poirier. Fidèle à ses missions l’Organisation non gouvernementale (ONG) convie les différentes parties impliquées dans la crise socio-politique sévissant dans les régions anglophones, à lui permettre d’apporter une assistance aux populations en détresse. «L’UNICEF est préoccupé par l’escalade du conflit dans le nord-ouest et le sud-ouest du Cameroun et appelle toutes les parties à autoriser l’accès aux personnes dans le besoin dans les zones touchées», ajoute-t-elle.
A titre de rappel, le 5 novembre 2018, 79 élèves de la Presbyterian Secondary School de Bamenda ont été enlevés par des individus armés. Ces derniers ont aussi réussi à kidnapper un enseignant et un chauffeur. Juste après cet acte, les autorités ont lancé à la recherche des victimes. «L’établissement est quadrillé par les forces de sécurité. Nous n’y avons pas accès», déclarait une source proche de l’établissement scolaire. «Les recherches pour retrouver les otages ont été lancées, la mobilisation est totale», déclaré une autre source ayant pris part à la réunion de crise, qui a été organisée.
Des heures suivant cet enlèvement, une vidéo a été postée. Dans ladite vidéo qui dure 6 minutes, et obtenue par l’Agence Française Presse, on voit onze garçons d’une quinzaine d’années décliner un à un leur identité et indiquer avoir été enlevés à la Presbyterian Secondary School de Bamenda par les «Amba boys», les éléments de la république imaginaire de l’Ambazonie. «Nous allons ouvrir nos propres écoles ici, nous allons rester ensemble et combattre pour l’+Ambazonie+», l’Etat fantasmé que les séparatistes entendent créer, indique un homme au micro du téléphone filmant la scène. Il est à noter qu’après le kidnapping des élèves, les ambazoniens ont coupé le doigt d’un enseignant. Cela a été fait pour montrer leur engagement à interdire l’école aux enfants.
Le 4 novembre 2018 soit un jour avant le kidnapping des élèves de la Presbyterian Secondary School de Bamenda, c’est l’autorité administrative Nwa Martin Nanjong, Sous-préfet de l’arrondissement de Noni dans le département du Bui, qui a été signalé porté disparu. D’après des sources sécuritaires, tout comme les apprenants de la Presbyterian Secondary School, il a été enlevé par les ambazoniens. Les mêmes sources sécuritaires avaient indiqué que les recherches avaient bel et bien débuté. Mais il est impossible d’en donner plus de précision.
Liliane N.
Ils ont essayé de perturber le déroulement du scrutin du 7 octobre 2018 dans la ville de Bamenda, chef-lieu de la région.
En dépit de la forte présence des forces de maintien de l’ordre dans la région du Nord-Ouest, des sécessionnistes ont voulu perturber le déroulement de l’élection présidentielle. Certains d’entre eux dont 7 pour être plus précis, ont perdu la vie au cours d’une altercation avec les forces de l’ordre. En fait deux d’entre eux, parmi lesquels un présenté comme le chef de gang, ont été tués au rond-point de l’hôpital régional. Ces derniers détenaient entre autres une arme artisanale, trois boîtes de chargeurs. Ils tiraient des coups de feu en l’air. L’objectif de leur geste était clair: effrayer les populations pour qu’elles ne se rendent pas dans les bureaux de vote. Au même moment les cinq autres au lieudit Mile 19 sur la route de Bali, en plus d’avoir barricadé la voie, ils empêchaient les gens de passer.
L’une de nos sources qui vit à Bamenda et qui a requis l’anonymat par crainte de représailles, raconte que dans la nuit du samedi 6 octobre au dimanche 7 octobre 2018, les sécessionnistes ont fait crépiter les armes. Les forces de l’ordre et de sécurité ne se sont pas laisser faire. Elles ont efficacement répondu aux tirs sporadiques des ambazoniens. Elle révèle que la ville était fortement militarisée hier. Les forces de maintien de l’ordre étaient partout, dans les rues, autour des bureaux de vote. Cependant cela n’a pas découragé les éléments de la république imaginaire d’Ambazonie, qui se sont lancés dans des actions, dont la finalité était d’empêcher les populations de se rendre aux urnes. Il était attendu dans 2343 bureaux de vote de la région du Nord-Ouest environ 60 000 électeurs. Du fait des agissements des sécessionnistes les électeurs ont été envoyés dans 79 centres de vote. Il y’en avait 13 dans le chef-lieu de ladite région.
De façon générale il faut dire que le scrutin du 7 octobre dernier dans les régions anglophones s’est passé différemment. A Buea comme à Bamenda, certaines personnes ont décidé de rester chez elles. A Buea, le chef-lieu de la région du Sud-Ouest, dans un bureau de vote où étaient inscrites 420 personnes, il n’y avait que 7 électeurs soit environ une heure, avant la clôture officielle du vote prévue à 18 heures. Cependant en dépit des incidents qui ont eu lieu dans les régions anglophones, le gouvernement de son côté note que le scrutin s’est passé dans la sérénité. «Les Camerounais dans leur immense majorité, ont accompli leur devoir civique. Après la fermeture des bureaux de vote, les informations en ma possession indiquent les opérations électorales se sont globalement déroulées sur l’ensemble du territoire nationale dans le calme, la sérénité et la transparence», affirmé Paul Atanga Nji, le ministre de l’Administration territoriale dimanche soir après la fermeture des bureaux de vote.
Pourtant des informations que nous avons font état de ce qu’à Buea par exemple, des voitures de reportage du quotidien Cameroon Tribune et d’un sous-préfet ont été prises pour cibles. A Kumba, des témoins indiquent qu’un tribunal a même été incendié par des hommes armés.
Liliane N.